L'Ayatollah Sayed Ali Khamenei, Guide de la Révolution islamique, lors d'une rencontre, ce mardi 12 avril 2016, avec M. Matteo Renzi, Premier ministre italien, a rappelé les bonnes relations entre les deux pays dans le passé, et donné son consentement au renforcement des coopérations bilatérales. Lors de cette rencontre, l'Ayatollah Khamenei a souligné que le principal problème et la principale faiblesse des récents déplacements des délégations européennes en Iran, était le manque de résultats tangibles et pratiques, après les négociations, ajoutant : « Notre regard concernant la coopération avec l'Italie et votre gouvernement est un regard différent et positif, et nous espérons que cette visite permettra de renforcer ce point de vue ». L'Ayatollah Khamenei a qualifié le comportement de l'Italie pendant les années de sanctions imposées à l'Iran, de plus logique que celui de certains gouvernements occidentaux, précisant : « La République islamique [d'Iran] se félicite du développement des relations avec l'Europe dans différents domaines, en particulier en ce qui concerne la coopération économique ». Le Leader de la Révolution islamique a également déclaré que la question importante en ce qui concerne les visites en Iran des responsables et les négociations avec les étrangers, était la mise en œuvre des accords, ajoutant : « Certains gouvernements européens et entreprises européennes effectuent des visites en Iran et négocient [avec l'Iran], mais le résultat de ces négociations n'a pas encore été ressenti. Certains déclarent que c'est la faute des Américains, évaluation acceptable compte tenu de leur dossier et de leur comportement, et du fait que même maintenant, ils ne remplissent pas les engagements qu'ils ont pris lors des négociations nucléaires [avec l'Iran], comme ils le devraient, et intimident même, par leurs remarques et leurs actes, les autres partenaires pour les empêcher de coopérer avec l'Iran ». Le Leader de la Révolution islamique a fait allusion à la première visite européenne du président iranien Hassan Rouhani en Italie, en janvier 2016, signalant que l'Iran avait une vision positive et optimiste de l'Italie, et ajouté : « Bien sûr, nous n'avons pas cette vision positive à l'égard de certains autres pays européens parce qu'ils ne regardent que les États-Unis afin d'agir comme ils le leur dictent ». L'Ayatollah Khamenei a déclaré que la lutte contre le terrorisme était un autre motif de coopération entre les deux pays, et déclaré : « Certain pays européens soutiennent les groupes terroristes violents depuis longtemps, et aujourd'hui, la vague dangereuse et globale du terrorisme a atteint l'Europe ». L'Ayatollah Khamenei a cité les soutiens financiers et en armements des États-Unis aux groupes terroristes, qu'il a qualifiés d'obstacles à la résolution du problème du terrorisme. « Il y a des informations authentiques et précises sur l'assistance des États-Unis à Daech et à certains autres groupes terroristes, et même maintenant après avoir formé une [soi-disant] coalition anti-Daech, certains organismes américains aident Daech d'une manière différente », a-t-il dit. Le leader de la Révolution islamique a confirmé les propos du Premier ministre italien sur "la lutte culturelle contre le terrorisme à côté de la lutte militaire et financière", faisant remarquer : « Les immenses machines de propagande dans le monde, qui sont dominées par les politiciens occidentaux, répandent l'islamophobie sous prétexte de contrer les mesures d'un tas de comploteurs et de terroristes, et ces politiques en coulisses, rendent difficile le combat culturel [contre le terrorisme] ». Au cours de cette réunion, à laquelle participait le Président iranien, Hassan Rouhani, M. Matteo Renzi, a déclaré : « Dans les réunions d'aujourd'hui, nous avons abordé des questions importantes, particulièrement des questions économiques, et nous devons réformer et renforcer les mécanismes de cohésion économique et financière. L'Italie est déterminée à respecter les accords [signés avec l'Iran] et sur cette base, nous pensons que suite à l'accord nucléaire, les sanctions contre l'Iran doivent être levées. Nous ne sommes pas inquiets à cet égard et sommes déterminés à agir sur la base de nos promesses». Le Premier ministre italien a ensuite fait allusion à l'extension du terrorisme en Europe, disant que la seule façon de lutter contre ce phénomène était de déraciner les organisations terroristes par des moyens militaires, et de couper leurs ressources financières acquises par la vente de pétrole et d'antiquités, ajoutant : « L'élimination de Daech est une priorité pour nous et nous sommes heureux de partager des vues communes avec l'Iran à cet égard ». Le Premier ministre italien a déploré les tentatives qui visent à ternir l'image de l'Islam et les accusations de terrorisme, disant : « Aujourd'hui, quand un acte terroriste est commis en Europe, certains responsables condamnent l'Islam au lieu de condamner le terrorisme. Les candidats américains à la présidentielle déclarent par exemple, dans leur campagne électorale, que l'Islam est responsable du terrorisme! ». Matteo Renzi a déclaré que le travail culturel était une autre partie de la lutte contre le terrorisme, précisant : « Nous devons montrer que les religions [divines] encouragent la paix, le dialogue et la coexistence pacifique, et l'autorité de Votre Excellence en tant que haut dirigeant du monde musulman, est très importante dans la promotion de ce point de vue ».