Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux,

C'est une réunion amicale. Que les cœurs se rapprochent chaque jour d'avantage incha-Allah et qu'ils ne se craignent pas. Que nos cœurs ne craignent pas les réalités des dix derniers jours du mois de Ramadan, mais qu'ils s'en approchent.

La coutume pendant le mois de Ramadan, à l'époque du gouvernement précèdent et du gouvernement actuel, veut que je cite une phrase du Nahj-ul Balagha, (la Voie de l'éloquence) et que j'en donne un bref commentaire. Ce sera pareil cette année et j'ai choisi quelques paragraphes de différents passages de ce livre au sujet de la foi, que je vous cite. Il existe de nombreux passages sur ce sujet dans ce grand livre mais l'exemplaire que j'ai est quatre parties, reliées en deux volumes, dont je me sers depuis quarante ans. Je devais donc en choisir un et l'apporter. J'ai donc apporté le deuxième volume qui est en fait la troisième et la quatrième partie du livre, avec les notations du défunt M. Abdoh.

Hazrate Ali (s) dit : « la foi est une voie claire et la plus lumineuse des lumières ». Amir Al-Mo'menin (que Paix soit sur lui) entend par la foi, la foi religieuse, en Dieu, au jour de la résurrection, au Prophète, dans l'ensemble cette foi à laquelle les religions invitent les gens. L'importance de la foi est claire parce qu'elle est la base du mouvement et de l'action de l'homme. Tant que l'être humain ne croit pas à quelque chose, il n'avancera pas dans ce sens. La foi est autre chose que le savoir, parfois l'homme sait une vérité mais n'avance pas dans ce sens. Autrement dit, la foi n'est pas seulement un savoir ou la reconnaissance d'une vérité, et il faut autre chose. Sans oublier que la foi est impossible sans un savoir, une foi qui doute n'a pas de sens et vice versa. Voyez ce que le noble Coran dit au sujet de Moïse et du Pharaon : «Ils nièrent injustement et orgueilleusement, tandis qu'en eux- mêmes ils croyaient avec certitude »

Quand Moïse lança son invitation, bien que la majorité des magiciens ait avoué que le miracle de Moïse n'était pas de la magie et que, malgré les menaces du Pharaon, ils s'étaient agenouillés devant Moïse et avaient accepté la mort, (car ils avaient compris qu'il disait la vérité), les partisans du Pharaon avaient eux, continué à nier cette vérité. Ils étaient sûrs que Moïse disait la vérité mais l'ont nié. Pourquoi ? « Par injustice et par orgueil », parce que leurs passions et leur mauvaise foi les empêchaient de se soumettre. La foi est une sorte de soumission, la véritable soumission. Il arrive quelquefois qu'on comprenne une vérité mais sans s'y soumettre et même il arrive qu'on s'y oppose. Face au savoir, on parle d'incertitude et d'ignorance, mais on ne parle pas d'ignorance face à la foi, mais d'athéisme c'est-à-dire de dissimulation. Parfois on croit à une vérité tout en la voilant et en la cachant. L'opposé de la dissimulation est la foi.

La foi signifie se laisser aller avec enthousiasme, accepter la vérité du fond du cœur et s'y soumettre. Tout ce que vous considérez comme une vérité, si vous y croyez, devient la base de vos actes. Vous voyez aujourd'hui que certains défendent vivement des théories économiques ou sociales, et investissent dans ce sens. On peut noter à titre d'exemple, la propagande marxiste à l'époque de notre jeunesse que certains d'entre vous ont connue. Des gens étaient vraiment prêts à se sacrifier pour les idées marxistes. Ils étaient passionnés et y croyaient. Cette foi est la base de l'acte et d'une action une dure, d'un engagement et d'un combat sur le champ de bataille, jusqu'au sacrifice de sa vie ou de la vie des autres. Croire en quelque chose pousse automatiquement vers les objectifs de cette foi, sans qu'il soit nécessaire d'en rappeler tout le temps la nécessité. La foi conduit à l'action, comme je vais l'expliquer par la suite.

J'ai dit qu'Amir Al-Mo'menin parlait de la foi religieuse, non de la foi en une chose, une idole ou de l'idolâtrie, mais de la foi au Dieu unique, à la prophétie, à certaines vérités et au jour de la Résurrection. Il dit : Le chemin de la foi est très clair, si quelqu'un prend ce chemin suivant sa logique et sa nature, il le sentira lumineux et sûr : C'est la plus lumineuse des lampes. Ce terme est suivi par la phrase qui précise que « l'homme parvient aux bienfaits par la foi » c'est elle qui attire l'homme et l'oriente vers le bien, et il ajoute ensuite que « Le bien oriente également vers la foi ». C'est-à-dire qu'il y a un effet de retour. A mon avis, c'est une remarque importante. Il faut qu'on améliore notre foi par les bienfaits comme on reconnaît le bien grâce à la foi.

Regardez ce qui s'est passé au cours de la bataille de Uhod. Ces cinquante personnes condamnées par tous les musulmans depuis quatorze siècles, étaient toutes des musulmans et des disciples du Prophète, beaucoup d'entre eux avaient participé à la bataille de Badr. Ce n'était pas de mauvaises gens mais ils ont été victimes de leur goût du gain et ont abandonné le ravin pour ramasser le butin. Ils ont abandonné le champ de bataille à l'ennemi et ont causé la mort de beaucoup de gens comme Hamza. Le Prophète a été blessé et les bases de l'état et du nouveau régime islamique ont tremblé à cause de l'irresponsabilité de ces cinquante personnes. Le noble Coran dit :

«انّ الّذين تولّوا منكم يوم التقى الجمعان انّما استزلّهم الشّيطان ببعض ما كسبوا»

C'est-à-dire que ce qu'ils ont fait était dû à leurs erreurs du passé. Chaque faute conduit à d'autres erreurs qui affaiblissent les bases de la foi, et influencent nos actes suivants. Quand nous faisons une erreur, notre foi en subit les conséquences, même de façon insensible.

««انّما استزلّهم الشّيطان ببعض ما كسبوا»

L'erreur que l'on a commise dans le passé, laisse des traces sur notre foi sans qu'on s'en rende compte. Comme les moments où l'homme change d'état psychologique sans s'en rendre compte véritablement.

Que la paix soit sur l'âme de M. Khatami, le père de notre respectable Président. Quand je l'ai rencontré à son retour d'exil en 1978, il avait 70 ans à l'époque. Il disait qu'il ne se rendait absolument pas compte du temps : « Je dis que je suis vieux mais je le sens pas du tout. Je pense que j'ai encore 30 ou 35 ans. Après plusieurs années je lui ai demandé s'il ressentait encore la même chose ? Il a dit oui, c'est encore la même chose. Pour moi aussi, maintenant, c'est la même chose. L'image que nous les vieux, avons dans notre esprit, est celle de nous-mêmes à l'âge de trente ans. On ne sent pas le courant de la vie et la grande évolution, malgré tous ses signes physiques. Il en est de même pour l'évolution de la foi, l'homme ne ressent pas la diminution de la foi parce que cette baisse de foi n'a pas d'effets physiques sensibles qui nous permettent de nous en rendre compte. Cette erreur et ces défauts influencent la foi. Le manque de foi exerce son influence sur nos actes, et c'est dans le Djihad et les épreuves, par exemple, que le manque de foi se manifeste. Agissant agilement autrefois dans une situation quelconque grâce à notre foi, voilà que nous tremblons dans la même situation, juste comme une personne qui sautait une longueur de deux mètres dans sa jeunesse et qui en est incapable à l'heure actuelle. Les effets négatifs de nos actes sur la foi et vice versa, ont été la raison de l'échec dans la bataille de Uhod. Cela a eu aussi pour conséquence le martyre du petit-fils tant aimé du Prophète, l'Imam Hossein, qui s'est soulevé contre le calife qui se présentait comme le successeur du Prophète, cinquante ans après l'Hégire et quarante ans après son décès. J'ai toujours dis que cela constituait des leçons de l'histoire mais ce sont plus que des leçons.

Dans la trentième maxime de la Voie de l'éloquence intitulé : « renseignement sur la foi », l'Imam Ali (s) dit : « la foi s'appuie sur quatre piliers ». Ces quatre piliers signifient en fait, que la foi subsiste si ces quatre piliers sont solides, mais s'ils lâchent ou s'effondrent, la foi en sortira détruite ou dégradée. Sa Majesté les a énumérés : « La foi s'appuie sur la patience, la certitude, la justice et le Djihad ».

La résistance dans tous les domaines constitue le premier pilier. Vous voulez suivre un plan tenez bien jusqu'à la fin. Vous désirez entreprendre une affaire, accomplissez-la jusqu'au bout. Si un fléau s'abat sur vous, ne perdez pas la tête. Si vous êtes chargé d'un devoir, ayez de la patience et ne vous abandonnez pas à la fatigue et à l'ennui. Si vous êtes face à un péché, résistez et ne cédez pas. La résistance a ses propres symboles dans chaque milieu. Mais son sens est le même partout et signifie le pouvoir humain, la retenue et la persévérance bien qu'elle se manifeste, selon le milieu, sous différentes formes comme la patience dans l'obéissance, le rejet du péché et les malheurs.

L'autre pilier de la foi est la certitude. Comme nous l'avons dit, elle n'est rien d'autre que la science. Il ne faut pas ébranler les piliers de la certitude et éviter le doute qui en ronge les bases comme une termite. Il faut tenir ferme. Si une question nous vient naturellement à l'esprit, il faut en chercher la réponse afin de dissiper le doute et l'incertitude. Mais il ne faut pas détruire volontairement la certitude en soi ni chez les autres, ni transformer nos certitudes en doutes.

Le troisième pilier de la foi est la justice qui signifie mettre chaque chose à sa place, ou littéralement, le juste milieu sans exagération d'un coté ou de l'autre. Si chaque chose est à sa place, nous aurons le même équilibre que celui qui existe dans la création. Il faut faire preuve de justice dans notre comportement, dans le gouvernement, les prises de position, et les manifestations d'amour ou de rancune. Le noble Coran dit : « et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes » ; Nos sentiments d'hostilité envers quelqu'un ne doivent pas nous faire oublier la justice à son égard.
« Agissez avec justice cela est plus proche de la piété». La justice représente donc un des piliers et une garantie de la foi.

Le dernier pilier est le Djihad. En persan, la guerre et le bellicisme ne signifient pas le Djihad. On peut l'entendre dans le sens d'un combat scientifique, social, politique ou armé. Tout cela représente des combats qui ont un sens. Le Djihad signifie affronter un obstacle ou un ennemi. Sans obstacle, il n'y a pas de combat. Appuyer sur la pédale de vitesse avec un réservoir rempli d'essence sur une route asphaltée n'est pas un Djihad. Pour prendre un sens il faut qu'il existe un obstacle à renverser. Le Djihad a le même sens en arabe c'est-à-dire le sens d'un combat contre un obstacle. Il en est de même dans le Coran et les Hadith, là non plus, le Djihad ne signifie pas un combat armé, même si dans un certain contexte, il s'agit d'un combat armé, dans d'autres contextes il ne s'agit pas de cela.

C'est alors que Amir Al-Mo'menin présente ces termes sur lesquels je ne m'étendrai pas : la patience, la certitude, la justice et le djihad. Il dit, par exemple, que le djihad comprend quatre domaines : l'invitation au bien, le rejet du vice, l'honnêteté et la persévérance dans nos positions, exactement dans le même sens que celui auquel nous faisons allusion dans nos prises de position ou dans l'honnêteté dans les positions sociales et politiques. L'honnêteté dans les positions représente le Djihad. Ce sens est expliqué ici : « Il est, parmi les croyants, des hommes qui sont sincères dans leur engagement envers Allah»

L'autre domaine du Djihad est de s'éloigner de la corruption. J'insiste et il faut que vous y accordiez votre attention. Vous devez vous éloigner de ce courant, ne vous mêlez pas à cela. Vous me connaissez depuis huit ans, certains depuis plus longtemps. Je ne crois pas du tout qu'il faille couper nos relations avec les athées, non, mais il faut définir une frontière entre vous et eux, et entre vous et la corruption, et ceux qui ne croient pas à la République islamique. Parfois il est nécessaire de négocier avec ces derniers mais il est clair que vous constituez deux camps séparés. Ne vous mêlez pas à eux. J'en veux à certaines personnes qui ont effacé ces frontières et que j'ai averties des inconvénients que cela représente, quand certains vont de l'autre côté et que d'autres viennent de notre côté. Dans cette fréquentation constante, les bornes et les limites sont effacées. Si les frontières d'un pays ne sont pas définies, il n'y aura ni identité ni unité nationale. Laisser les frontières définies pour comprendre où vous êtes et où ils sont.
« Fâchez-vous pour Dieu, Il se fâchera pour vous. »

Il y a deux types de foi, la foi stable et la foi instable. La foi instable est aussi une forme de foi. On ne peut pas parler d'hypocrisie mais d'instabilité dans la foi. La foi stable est celle qui est dans le cœur, qui s'appuie sur une vision et une recherche profonde, et qui est soutenue par le bienfait. L'autre foi, formée sur des sentiments est une foi irraisonnable qui ne s'appuie pas sur les bienfaits et n'est qu'un simple slogan sans le soutien de la lutte pour le bien. Cette foi n'est pas renforcée ni appuyée par les bienfaits, c'est une foi instable et empruntée.
Comment comprendre que cette foi est vraie ou superficielle ? Quand elle vous abandonne comme un moineau, enfermé dans le cœur, qui s'envole et s'en va. Car cette foi ne faisait pas partie de nous-mêmes. Dans quelle situation la foi disparaît-elle de cette manière ? Au moment des épreuves et des passions de l'âme. Quelqu'un par exemple, qui tient à l'argent, quand il doit choisir entre la foi et l'argent, voit sa foi s'envoler et disparaître.

Certains sont victimes des tentations de l'âme, de leurs pulsions sexuelles ou de leur ambition, chacun à sa manière. Chacun entre nous a ses défauts, son talon d'Achille comme disent les Occidentaux ou l'œil d'Esfandiar comme nous disons, c'est-à-dire un point faible. Réfugions-nous auprès de Dieu pour éviter cela. Le seul moyen est la vertu. Celle dont j'ai parlé lors de toutes les réunions, signifie un constant contrôle de soi. C'est là qu'on peut comprendre certaines évolutions et volte face, après la Révolution et après 25 ans. Vous tombez parfois sur des gens qui ont complètement changé. Certains monothéistes purs, enthousiastes et engagés, sont devenus des ennemis agressifs, têtus, hostiles et contestataires ! Il y a plusieurs sortes d'ennemis. Certains ne cherchent pas constamment à attaquer la Révolution mais d'autres sont sans cesse en train d'attaquer la Révolution et le régime islamique. Lorsque vous regardez de près, vous voyez que ce sont ceux qui rejetaient ouvertement beaucoup de personnes. Comme un feu de paille dont les flammes sont très grandes mais qui s'éteint très vite. Nous en avons des exemples parmi nous. Leur foi est instable et manque d'appuis. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, ce genre de foi disparaît progressivement et sans que cette personne ne se déclare athée et abandonne tout à coup la prière. Cela se fait de manière progressive sans que l'on s'en aperçoive et sans qu'on comprenne comment cela est arrivé. Il faut faire attention et se réfugier auprès de Dieu.

La quatrième et dernière phrase est l'ordre de l'Imam Ali à Malek ibn Achtar.
La lettre de Sa Sainteté à Malik contient des points très sages. Comme le dit le poème :

Tout ce que je dis pour expliquer l'amour ne m'empêche pas d'être timide dès que j'arrive à l'amour

Lorsqu'on réfléchit sur les profondeurs de cette lettre, on se sent vraiment minuscule vis-à-vis de sa grandeur. Il dit : « La destruction de la terre est due à la pauvreté de son peuple », autrement dit, la pauvreté entraîne la destruction. L'Imam Ali ne fait pas une remarque philosophique mais exprime une vérité. La terre dont il parle est celle de l'Egypte où Malik devait le représenter mais peut aussi être Al-Cham, l'Irak, l'Iran, Médine ou toute autre région qui a un gouverneur. Il dit : « si tu parviens à enrichir les gens de l'endroit où tu vas, leur région se développera mais si tu les appauvries ou si tu es incapable de les enrichir, cet endroit se ruinera ». C'est le peuple qui doit avoir l'énergie pour travailler et développer le pays. C'est toujours et partout, la créativité du peuple qui fait fructifier le pays. L'Imam Ali ajoute alors : « Les responsables de la pauvreté du peuple sont les dirigeants ». Ce sont eux qui sont à l'origine de la pauvreté du peuple car ils veulent toutes les richesses et toutes les sources de revenus pour eux-mêmes, et par conséquent, les gens s'appauvrissent.

Parfois les rois sont comme les cruels empereurs du passé, comme Réza Khan qui voulait tout pour lui et n'était jamais satisfait. Certaines personnes tiraient profit de sa compagnie et volaient. En premier lieu c'était la part du roi puis le tour de ceux qui l'entouraient, chacun à sa mesure. C'est ainsi que se présentaient les dictatures du passé et qui apparaît sous sa forme moderne à l'époque des Pahlavi. Nous avons beaucoup lu sur sa forme ancienne, à l'époque des Qadjar et de Nasir al-Din Shah. L'autre forme est la forme contemporaine, avec des méthodes démocratiques en apparence mais hégémoniques dans le fond. Aujourd'hui ce sont les compagnies économiques qui tiennent les brides de ces régimes dictatoriaux. Ce sont elles qui définissent les plans. En apparence, elles n'assument aucune fonction mais ce sont elles qui désignent les députés à l'Assemblée nationale ou qui passent le pouvoir au Président. Le Président lui-même a des amis, des collèges, des ambassadeurs, des ministres et différents responsables à plusieurs niveaux, et en fait cet ensemble domine mais le modèle de l'hégémonie n'est pas celui du passé avec le « c'est moi qui règne ». Quand Réza Khan a décidé son coup d'état, il a distribué à plusieurs reprises, des tracts dans la ville de Téhéran, dans lesquelles il a répété quatre cinq fois « J'ordonne ». Aujourd'hui un dirigeant ne dit plus cela, et il n'abandonne en aucun cas la politesse démocratique. Il n'ordonne pas mais le résultat est le même. Si il faut une loi pour la Compagnie en question, elle sera votée à coup sûr. Les choses qui permettent à ces compagnies d'exister seront exécutées même au prix d'une attaque contre un pays comme l'Irak. Qui profitent en fait, du développement de l'Irak et de son pétrole ?

Ce ne sont pas les gouvernements américain et britannique qui disent que la Compagnie, le pétrole et tout le reste leur appartiennent, et qui en profitent. Non, c'est tout un réseau financier qui domine ces pays et profite de tout. Eux aussi, il rivalisent et sont ennemis les uns des autres, mais dans l'ensemble c'est ce réseau financier qui tire profit finalement du pétrole du Moyen orient, de la domination sur cette région et de ce qu'ils appellent le grand Moyen Orient. Les membres du gouvernement, le Président, le ministre des Affaires étrangères et de la Défense, sont dans la plupart des cas les directeurs de ces trusts financiers et industriels. Ils soutiennent et sont soutenus, ce sont eux qui agissent et les gens aussi agissent de leur coté. Il est possible que vous disiez qu'il n'y a pas beaucoup de pauvres en Angleterre et aux États-Unis par rapport à la population. Cela ne compte pas, il faut compter le nombre de pauvres que le gouvernement britannique a faits dans le sous-continent indien, l'immense population pauvre qui existe dans les anciennes colonies d'Afrique et d'Amérique latine, ou la pauvreté, la famine et les catastrophes causées par les États-Unis partout dans le monde. C'est cela qui compte.

A vrai dire, la pauvreté et le fossé entre les différentes couches sociales au sein de ces pays existent aussi, c'est bizarre, parfois dans nos statistiques, nous voyons des choses tellement naïves comme par exemple, le fait que la faille économique dans notre pays, est plus grande qu'aux Etats-Unis. Cela vient de l'ignorance de certaines vérités. Ces gens ne sont absolument pas au courant des réalités. Non, le fossé dans les pays riches est pire que partout dans le monde. Il ne faut pas faire de comparaison dans ces pays mais au niveau international car le rayon de leur pouvoir, de leur influence et de leur domination s'étend au monde entier. Je ne veux pas entrer dans des questions internationales, nous devons examiner notre propre situation. Si nous voulons que le monde progresse nous devons nous contrôler. Vous et moi, nous sommes des guides et des dirigeants, et nous dirigeons les affaires financières, industrielles et agricoles de ce pays. Les rênes du pays sont entre nos mains et il faut que nous nous contrôlions. Pas seulement nous mais aussi l'ensemble des assistants, des directeurs, et des responsables qui ont de l'influence. Il est possible que quelqu'un commette une erreur dans un coin ou à un bas niveaux, cela n'est ni contrôlable, ni inévitable ni prévisible. C'est une autre question, mais l'ensemble des dirigeants, le Président, les ministres doivent avoir ces caractéristiques.

L'Imam Ali poursuit ensuite dans sa lettre à Malik : «لإشراف أنفس الوُلاة على‏الجمع » : ils veulent amasser, «و سوء ظنّهم بالبقاء و قلّة انتفاعهم بالعِبَر », «سوء ظنّهم بالبقاء », ils auront des doutes jusqu'à la fin de leur vie, et « قلّة انتفاعهم بالعبر» ils ne tirent pas leçon des expériences. Il ne faut pas douter, il faut avoir confiance en Dieu et en soi-même.

J'espère que je serai le premier à tirer leçon de ce que nous avons dit. Je suis celui qui a le plus besoin de ces conseils. Notre mouvement doit être plus réaliste et plus sérieux. La prière de Komeil dit « و هب لى الجدّ فى خشيتك», c'est à dire qu'il faut craindre Dieu de façon authentique, il ne faut pas prendre ces questions à la légère. Si nous faisons partie des gens sages, nous prendrons au sérieux toutes les questions importantes de la vie. Mais les questions encore plus sérieuses sont celles de la mort, de la tombe, de l'interrogatoire, du purgatoire et du jour du jugement. Prenons ces questions au sérieux, elles sont très importantes.
Que Dieu nous fasse profiter incha-Allah, des sages enseignements de l'Emir des croyants (que salut de Dieu soit sur lui).

Que salut de Dieu, Sa clémence et Sa bénédiction vous soient accordés