Propos du Guide Suprême de la Révolution lors d'une rencontre avec les commandants de la 22ème division « Mohammad-Rassoul-Allah »

Au nom de Dieu, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

L'une des caractéristiques brillantes de la culture islamique, dont nous avons de nombreux exemples au début de l'islam, est l'esprit du Djihad. Cela ne signifie pas seulement le combat sur le champ de bataille car tout effort contre l'ennemi, est considéré comme un Djihad. Il est possible que certains considèrent leurs efforts comme un Djihad alors que ce n'est pas vrai, car une des conditions du Djihad est la présence et l'opposition d'un ennemi. Cette opposition peut se manifester sur le champ de bataille, c'est ce qu'on appelle le Djihad militaire, ou sur la scène politique avec le Djihad politique. Le Djihad culturel concerne les questions culturelles et nous avons aussi un Djihad dans la construction du pays. Le Djihad existe aussi sous d'autres titres et dans différents domaines. La première condition du Djihad est l'effort, la deuxième est la lutte contre l'ennemi.

C'est un point important de la culture islamique qui se manifeste dans plusieurs domaines. A notre époque, le Djihad a commencé dès que l'opposition de l'imam Khomeiny et de ses partisans, au régime pahlavi, s'est manifestée en 1963. Avant cela il existait des mouvements mais de faible ampleur, et sans grande importance. Le Djihad fut mis en valeur dès que l'Imam commença son combat jusqu'à la victoire de la Révolution, et qui se poursuit de nos jours car nous avons des ennemis, forts au niveau matériel qui nous entourent de toute part, et qui sont très sérieux dans leur hostilité contre l'Iran où ils cherchent à nuire de multiples manières. Ainsi tous ceux qui travaillent contre cet ennemi qui cherche à nuire à la Révolution et au pays, sont engagés dans le Djihad, dans la voie d'Allah. Grâce à Dieu, la flamme du Djihad a toujours brillé, brille encore et brillera toujours.

Une des formes du Djihad est le Djihad intellectuel car il est possible que l'ennemi nous divertisse, pervertisse notre pensée et nous fasse commettre des erreurs. Tous ceux qui cherchent à éclairer et à empêcher les déviations intellectuelles, étant donné la présence de cet l'ennemi, sont considérés comme des militants du Djihad. Ce Djihad a une grande importance à notre époque. Par conséquence, notre pays est le foyer du Djihad et nous n'avons rien à craindre à ce sujet.

[...] Mes chers amis ! Si vous regardez les collectivités humaines, les sociétés, les villes ou les pays, vous verrez que les gens sont divisés en deux groupes, le premier groupe est celui de ceux qui prennent des décisions selon leur conscience et leur connaissance (sans parler de la légalité ou de l'illégalité de leurs actes), et qui avancent, nous les appellerons les « particuliers » (les intellectuels, les engagés, les gens conscients ndt). L'autre groupe est constitué de ceux qui ne cherchent pas à connaître la vérité, ni à penser, analyser ou comprendre. Ce sont des opportunistes ou une masse d'ignorants qui changent d'avis selon la situation.

Qui sont-ils ces gens particuliers ? Constituent-ils une classe particulière ? La réponse est négative. Car parmi eux, il y a des gens instruits et des gens illettrés mais qui appartiennent à ce groupe car ils savent ce qu'ils font. Ils agissent avec discernement et jugement, même sans avoir une grande instruction, des diplômes ou sans faire partie de la classe des religieux. Ce sont des gens qui comprennent et qui réfléchissent.

[...] Ces gens-là ne portent de tenue particulière. Il est possible que ce soit un homme, une femme, un universitaire ou un illettré, un riche ou un pauvre, un partisan du régime ou un opposé. J'entends par « particuliers » ces gens qui prennent position et choisissent lorsqu'ils entreprennent une affaire. Ils comprennent, décident et agissent. L'autre groupe est celui de la masse des ignorants et des indifférents. Quand les gens disent « Vive ! », ils répètent « Vive ! », et quand le vent tourne et qu'ils disent « à Bas ! » tout le monde répète « à Bas ! » tournant avec le vent !

Les intellectuels constituent deux fronts, le front de la vérité et le front du mal. Certains sont des intellectuels et des gens cultivés qui agissent en faveur de la vérité et de la justice qu'ils considèrent comme des valeurs véritables qu'ils reconnaissent et pour lesquelles ils travaillent. Voilà le premier groupe. L'autre groupe fait partie des opposants. Qu'est-ce que vous attendez de gens hostiles à la vérité et à la justice sinon qu'ils complotent contre vous. Il faut donc lutter contre eux. Cela ne fait aucun doute.

Regardez où vous vous situez. Dire que ces propos remontent à l'esprit dans lequel nous nous situons, signifie qu'il ne faut pas confondre l'Histoire et des récits. L'Histoire c'est vous et moi, c'est le récit de notre situation et de tous ceux qui sont ici présents. En entendant l'Histoire, nous devons comprendre dans quelle partie de l'Histoire nous nous situons et comment ceux qui sont du même coté, ont agi à une époque et subi des échecs. Nous devons faire attention de ne pas répéter les mêmes erreurs.

Ne pas faire partie de cette masse inerte ne signifie pas avoir fait des études supérieures, non ! Je vous l'ai dit. Il y a des gens qui ont fait des études mais qui font quand même partie de la masse des opportunistes. Il est probable que des gens hautement diplômés fassent partie de ce groupe. C'est aussi le cas de riches et de pauvres. Cela dépend de chacun d'entre nous. Il faut faire attention. Il faut que nous réfléchissions avant toute action. Celui qui agit sans réfléchir fait partie de cette couche inerte de la société. Le noble Coran déclare au sujet du Prophète :

« Mes disciples et moi, nous invitons à adorer Dieu avec clairvoyance et sagesse ».
Il faut donc que nous comprenions dans quel groupe nous nous situons, si nous faisons partie des opportunistes ou de la masse des ignorants, il faut en sortir tout de suite. Tentez de renforcer votre pouvoir de réflexion et d'acquérir les connaissances nécessaires pour mieux juger et comprendre.

Si nous nous considérons du coté des engagés, il faut voir si nous sommes du coté de la vérité ou de l'erreur. Il n'y a aucun doute que les engagés de notre société sont pour la vérité car ils invitent au Coran, à la Tradition, à la pureté, au juste chemin et aux valeurs islamiques. Aujourd'hui, la République islamique dispose d'intellectuels et de gens compétents qui sont du côté de la vérité. Je ne parle pas des intellectuels de l'autre camp qui défendent des idées injustes. Nous ne parlerons que des gens engagés qui respectent les principes de vérité et de justice.

C'est à partir de là qu'apparaissent les difficultés. Chers amis ! Ces gens sont de deux natures, les premiers sont ceux que l'amour des biens, les titres, le plaisir et le bien-être laissent indifférents. Tout ce que je viens d'énumérer fait partie des beautés de la vie. Ce sont les profits de ce monde. Ce verset coranique ne veut pas dire que ces choses sont mauvaises, non ce sont des bienfaits que Dieu a créés pour vous. Mais si ces bienfaits nous attirent et nous occupent de telle sorte qu'au moment des devoirs, nous n'arrivions pas à nous en détacher, c'est un malheur ! Mais si vous pouvez les oublier facilement et provisoirement au moment des épreuves, c'est là que vous aurez bien répondu.

Voilà comment les défenseurs de la vérité peuvent être divisés en deux groupes. Cela demande réflexion. La société, le régime et la Révolution ne seront pas assurés par hasard. Cela exige des études, de la réflexion et de la minutie. Si dans une société, les partisans de la vérité sont nombreux et capables, à l'heure des épreuves divines, d'oublier ces plaisirs de la vie, la société islamique sera définitivement assurée. Mais si ces gens bien qu'ils connaissent le droit, n'arrivent pas à se détacher de ces entraves, ce sera une catastrophe !

En fait que signifie le monde sinon l'argent, la maison, les plaisirs, les titres, la réputation et la vie. Il est inadmissible que quelqu'un abandonne le chemin divin ou renonce à dire la vérité parce que sa vie ou ses biens sont en danger, ou par amour pour sa place, sa famille, ses enfants, ses proches ou ses amis.

La société islamique est celle des Imams. C'est l'Imam qui dirige la société. C'est un homme puissant mais que les gens suivent à cause de leur foi et de leur cœur. Au contraire, les rois et les despotes sont des gens qui dirigent par la force et la menace. Les gens (ceux qui comprennent) ne les aiment pas et ne leur reconnaissent aucune légitimité. Ce sont des gens qui dirigent par la force. Oui ! Quand les intellectuels font du monde leur centre d'intérêt, acceptent la domination du mal, ne résistent pas et ne défendent pas la justice et la vérité, en se sacrifiant, de peur de perdre leur poste ou leurs biens, c'est alors que le monde de l'islam assiste à des catastrophes qui commencent avec le martyre de l'Imam Hossein (que salut de Dieu lui soit accordé) jusqu'à l'instauration de dictatures dans le monde de l'islam qui se poursuivent aujourd'hui !
[...] quel que soit notre itinéraire, nous avons toujours besoin, en fin de compte, de ces intellectuels et de ces gens particuliers, de leur décision au bon moment, de leur jugement, de leur abandon des beautés de ce monde et de leur réaction, pour la satisfaction divine. Ce sont eux qui sauvent les valeurs et l'Histoire ! Il faut agir au bon moment. Si vous perdez du temps, votre action sera inutile. En Algérie, le Front islamique avait gagné les élections mais Américains et autres ont provoqué un coup d'état. Ce gouvernement n'avait aucun pouvoir le premier jour. Si les responsables du Front islamique avaient encouragé les gens à descendre dans la rue, comme je le leur avais conseillé dans un message, le pouvoir militaire n'aurait rien pu faire et l'Algérie aurait aujourd'hui un état islamique. Mais ils n'ont rien fait. Ils n'ont pas pris les décisions au bon moment, certains ont eu peur, certains ont fait preuve de faiblesse, d'autres semaient des troubles et d'autres se disputaient le pouvoir.

Dans l'après-midi du 8 février 1979, on a annoncé un coup d'état à Téhéran. L'Imam Khomeiny a aussitôt ordonné aux gens de descendre dans la rue. Si notre honorable imam n'avait pas pris cette décision, Mohammad Reza Pahlavi aurait encore le pouvoir aujourd'hui. Autrement dit, si les gens étaient restés chez eux, l'imam Khomeiny, les gens de l'école Refah et d'autres personnes dans d'autres régions auraient été tués. 500000 personnes auraient été abattues à Téhéran et tout aurait pris fin. Comme on a tué un million de personnes en Indonésie avant de fermer le dossier, mettant au pouvoir un homme apparemment très respectable et de haute réputation ! Et aujourd'hui ce monsieur (Mohamad Reza) serait au pouvoir comme si de rien n'était ! Mais l'imam a pris les décisions au bon moment. Si les particuliers (les intellectuels, les penseurs, les engagés ndt) agissent au bon moment, l'Histoire sera sauvée.

Regardez les Afghans ! De vrais hommes étaient au pouvoir mais la classe des « particuliers » ne les a pas soutenus. Certains disaient être occupés, un autre parlait de la fin de la guerre. « Laissez-nous tranquilles, nous voulons nous occuper de nos affaires », disaient-ils. Tout le monde a abandonné la lutte, pour engranger, mais nous, nous étions au front et nous combattions à l'Ouest, au Sud et parfois au Nord.

Si on a peur de mourir, de perdre notre réputation et notre argent, si on s'inquiète pour notre famille et nos amis, si on a peur de ne perdre notre tranquillité, si nous ne pensons qu'à protéger notre situation, notre carrière et nos revenus, même des dizaines de gens de la trempe de l'Imam Hossein, ne pourront rien et tomberont en martyrs, et tout sera anéanti !

Ce dont je vous ai parlé n'est qu'un résumé de ce que je voulais dire. Il faut travailler dans deux domaines : dans le domaine historique où les spécialistes doivent chercher et trouver les exemples abondants qui sont apparus dans l'histoire, et discerner où « ces gens particuliers » auraient du agir et ne l'ont pas fait, et qui ils étaient.

L'autre domaine consiste à adapter ces faits à notre époque et à toutes les époques. Il faut voir et étudier comment la classe des particuliers a agi, à diverses époques, pour parvenir à ses objectifs. Dire que les particuliers ne doivent pas être prisonniers du monde n'est qu'une partie de l'affaire. Comment se protéger des pièges du monde ? Quels sont les exemples à suivre dans ce domaine ?