Au nom de Dieu, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

[...] C'est vraiment un grand jour, aujourd'hui, et une fête décisive et grandiose. Ce jour est à étudier sous deux angles, premièrement la personnalité d'Amir Al-Mo'menin (que salut de Dieu lui soit accordé) avec les différentes particularités individuelles, politiques et sociales de cette personnalité divine, puis l'événement en lui-même, de la désignation de l'Imam Ali (AS) par le Prophète suprême (AS). Qadir est le résultat des qualités de cet Imam. Etre le centre d'intérêt de l'Ordre divin, nommé par le Prophète et reconnu par les monothéistes et les fidèles compagnons est un honneur. Au-dessus de tout cela, il faut reconnaître les qualités humaines de ce personnage sans égal, qui ont conduit à cet événement et à l'ordre de sa nomination. Cet événement en lui-même a différentes dimensions. Les musulmans du monde peuvent en faire un moyen de croissance et d'orientation pour le monde musulman. Personne ne nie l'authenticité de cet évènement ni les propos du Prophète (AS) à cette occasion.

La Wilayat de l'Emir des croyants (que salut de Dieu lui soit accordé) est d'ordre politique. Ce qui prouve que l'islam a prévu la question de la direction gouvernementale et de Wilayat, en tête de ses ordres et de ses règles. Si l'on regarde la question de Qadir sous cet angle, beaucoup de malentendus qui existent depuis des siècles à ce sujet, seront dissipés.

Ceux qui prétendent défendre l'islam en disant que la religion ne doit pas s'occuper des affaires politiques, doivent savoir que cette idée est une nouvelle tactique de l'hégémonie contre le pouvoir et la Renaissance islamique. Le débat de « la séparation du religieux et du politique » a été lancé il y a plusieurs siècles. Ce sont d'abord les agents de l'Arrogance et des puissants qui avaient pris la direction des affaires, qui l'ont avancé pour faire de ce peuple ce qu'ils désiraient. Il est certain que ceux-ci ne voulaient pas que les règles islamiques et les partisans de l'islam interviennent dans les affaires. C'est la raison pour laquelle les rois et les dictateurs ont été les premiers défenseurs de cette idée pervertie d'une séparation nécessaire entre la religion et la politique. Ceux qui dominaient ce pays et d'autres pays islamiques en étaient les propagandistes bien avant l'impérialisme, les ennemis étrangers et les théoriciens du sionisme.

Cette question est venue en premier lieu des oppresseurs et des libertins du régime dominant en Iran, ceux qui ne supportaient pas la moindre intervention de la religion, des religieux et des ulémas dans le domaine politique. Les arrogants qui trouvaient cette thèse conforme à leurs souhaits et à leurs politiques, la suivirent et l'imposèrent aux musulmans et même à beaucoup d'ulémas, et en firent une idéologie qui prit la forme d'un principe de base argumenté.

Tout cela concerne le passé. L'un des plus grands services du grand mouvement religieux du peuple iranien est d'avoir faire disparaître ce mythe de « la séparation du religieux et du politique ». D'un côté, les gens sont entrés sur scène avec une motivation religieuse et ont levé l'étendard de la liberté, et de l'autre, les ulémas et les religieux d'avant-garde, ont organisé ce mouvement qui conduisit au règne de la religion dans le pays. C'est là que les musulmans se sont rendus compte que les affaires politiques, et au-dessus de tout cela, la question de la Wilayat, sont inséparables de la religion.

Quand le sens des textes religieux s'est révélé, tout le monde a compris que pendant des années, ils avaient été négligés de façon évidente. Il est certain qu'une telle perversion, soutenue par les ennemis du peuple, ne disparaît pas si facilement. C'est pourquoi de nouveaux arguments ont été inventés pour justifier cette séparation, comme l'argument que cette union de la religion et de la politique risquait de provoquer des mécontentements et une aversion pour la religion, à cause des problèmes que pose généralement la politique, et qu'il valait donc mieux que la religion se retire de la scène politique, pour garder sa sacralité et son prestige divin, et s'occupe des affaires spirituelle et morales. Les agents de l'Arrogance tentent de propager cette idée par différentes méthodes, dans le monde aujourd'hui, et notamment dans le monde musulman.

La réponse à toutes ces tergiversations est l'événement de Qadir. Le grand Prophète de l'islam a assumé ce devoir essentiel sur l'ordre divin et selon le verset coranique :

« Si tu ne le fais pas tu n'as pas achevé ta prophétie. » (Al-Maede, 67)

La nomination d'Amir Al-Mo'menin (que salut de Dieu lui soit accordé) à la Wilayat et à la tête de la communauté, est si importante que le Coran dit « si le Prophète ne le fait pas, il n'aura pas accompli sa prophétie ni rempli sa mission sur cette question précise, comme Dieu le lui a ordonné.

Ceux qui ont négligé cet aspect de la personnalité de l'Emir des croyants, Amir Al-Mo'menin (que salut de Dieu lui soit accordé), n'ont pas accordé d'attention à cette désignation de l'Imam Ali (AS) pour exercer le pouvoir. La nomination du chef de la communauté est le point principal du message de Qadir. Pourquoi donc ignorer ce message que le Prophète, fondateur de l'islam, a transmis si clairement aux musulmans quand il a dit : «Musulmans ! Ne séparez pas la religion de la vie et du gouvernement qui est la base de la vie individuelle et sociale. Ne reléguez pas la religion aux fins fonds des maisons et des esprits. Ne la limitez pas à ces domaines. » La vie humaine est fondée sur le gouvernement qui est du devoir de la religion. Personne n'a pensé ce jour-là que les gens étaient mineurs et avaient besoin d'un tuteur comme certains le prétendent en s'appuyant sur des raisons soi-disant rationnelles. La tutelle ne signifie toujours pas celle d'un « mineur ». « L'enseignant » ne signifie toujours pas l'instituteur, il peut s'agir du professeur d'université ! Chaque enseignant a son contexte propre, l'enseignant de l'université a des sens qui lui sont propres comme l'enseignant en maternelle. La tutelle aussi comporte des sens spécifiques selon le contexte où elle est employée. La direction de l'Oumma, des questions relatives à la guerre, la paix, la politique et l'économie, a des sens précis qu'il ne faut pas confondre. C'est cela le message de Qadir.

L'Oumma islamique est redevable à l'honorable imam Khomeiny qui lui a rappelé ses responsabilités dans la participation aux affaires gouvernementales. C'est pourquoi tout monothéiste qui croit en la Charia, a des responsabilités politiques dont personne ne peut se décharger. Personne ne peut dire que cela ne le regarde pas. Cette attitude est inacceptable dans les affaires gouvernementales, politiques et publiques du régime islamique ! Le peuple ne doit pas être mis à l'écart. Le plus grand symbole de la participation du peuple dans la question gouvernementale est Qadir. C'est Qadir qui nous l'a appris. Par conséquent, cette fête est celle de la Wilayat, de la politique, de la participation politique du peuple et de l'Oumma islamique. Elle n'est pas seulement une fête pour les chiites, toute la collectivité musulmane doit fêter Qadir qui est également la fête de Amir Al-Mo'menin (que salut divin lui soit accordé) et dont les chiites profitent le plus.