Ce qui suit est le texte intégral d'un discours prononcé le 12 Août 2012, par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique lors d'une réunion avec des chercheurs et des professeurs d'université.

Au nom d'Allah, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

Chers frères et sœurs, soyez les bienvenus. Il s'agit d'une réunion très utile et très agréable dont l'ambiance est également très spirituelle. Hier soir, lors de la dernière nuit des nuits de Qadr, des mains se sont tendues vers Dieu lors des prières, des larmes ont été versées, des cœurs se sont attendris et par la grâce d'Allah, d'énormes trésors de spiritualité ont été accordés à ce pays, à nos gens pieux et à vous, chers amis présents à cette réunion.

Je considère qu'il est nécessaire d'exprimer aux honorables professeurs, mon respect pour votre position scientifique et pour le rôle que nos professeurs estimés jouent dans le progrès du pays. L'objectif principal de cette rencontre symbolique est d'exprimer notre respect envers la connaissance, les savants et les professeurs. Bien sûr, nous tiendrons compte des observations qui ont été faites par les amis et espérons que ce qui a été dit dans cette réunion sera utilisé, exploité et repris à grande échelle, dans les prises de décisions nationales. Les points qui ont été mentionnés étaient très instructifs et très intéressants, et je tiens à exprimer ma gratitude à cet égard. Cependant, le but principal de cette réunion était de manifester le respect que nous avons pour la connaissance, les savants et les professeurs.

Les familles estimées de nos scientifiques nucléaires tombés en martyr, Ali-Mohammadi, Shahriari, Reza'inejad et Ahmadi-Roshan sont présentes à cette réunion et je tiens à leur souhaiter la bienvenue. Le souvenir de ces martyrs ne s'effacera jamais de la mémoire de notre peuple ni de l'Histoire de notre pays.

De très bons points ont été soulignés dans les propos des frères et sœurs dont j'ai pris note. La majorité d'entre eux sont des préoccupations que j'ai moi-même et je suis heureux de voir que le courant intellectuel de nos universités se dirige dans ce sens. La question de la planification et des investissements dans la recherche et les travaux essentiels et fondamentaux, et dans les sciences humaines et expérimentales, qu'ont soulignée quelques-uns de nos amis, est une de mes préoccupations et il est nécessaire d'y prêter attention. La question de la création d'une relation entre l'industrie et l'université, fait partie de mes recommandations. Des points positifs ont été mentionnés à cet égard et nous avons vu que de bonnes mesures avaient été également prises dans ce domaine. Certains amis ont signalé des points importants sur la nécessité de créer un département pour les grandes industries et de préciser la valeur du travail. La question de l'indexation des articles scientifiques et l'importance accordée aux revues ISI en tant que sources de référence, sont aussi des questions qui me préoccupent. Il est nécessaire que les hauts gestionnaires et les gens qui sont chargés des questions scientifiques du pays réfléchissent et discutent de cette question pour trouver les solutions appropriées dont certaines ont été présentées à cette réunion. La nécessité de planifier l'application des bonnes idées est une chose que j'ai toujours mise en évidence. Les idées présentées lors de cette réunion étaient de très bonnes idées mais il est nécessaire de préparer des plans pour les rendre opérationnelles. C'est le travail des universités. Par exemple, le principe de " l'économie fondée sur l'éthique " qui a été mentionné par l'un des amis, est une très bonne idée mais il faut trouver les moyens pour l'appliquer. Quant à la nécessité d'établir une relation entre l'université et l'industrie qui a été largement débattue au cours des dernières années, et où heureusement, de bonnes mesures ont été adoptées, il existe encore certaines lacunes. Quelles sont les solutions pour combler ces lacunes ? Cette question fait partie de nos besoins et je demande à nos honorables universitaires, chercheurs et penseurs de travailler dans ce domaine.

En tout cas, je vous suis très reconnaissant pour les commentaires qui ont été faits et je tiens à exprimer ma sincère gratitude à monsieur le docteur Rahbar pour sa gestion compétente et ses sérieux efforts. Je demanderai aux amis qui travaillent pour mon bureau, le bureau du Président ou les ministères de la Science, de la Recherche et des Technologies, et de la Santé, d'étudier les points de vue qui ont été présentés par les professeurs lors de cette réunion, pour en extraire les points essentiels. Il est nécessaire de tirer le meilleur parti de cette réunion dans notre progression.

Personne ne peut aujourd'hui, nier le fait que le monde est entré dans une nouvelle étape. Vous le constatez vous-mêmes. Si j'ai assez de temps pour examiner tous les points que j'ai à l'esprit, je vous présenterai un aperçu général et vous poserai une question. Je tiens aussi à vous faire quelques recommandations concernant les universités.

Le monde est actuellement en évolution. Les structures mondiales changent. Si nous voulons faire un parallèle entre les conditions actuelles du monde et un passé récent, c'est à dire les deux derniers siècles, je dirais que les conditions actuelles ressemblent à celles du monde après la première guerre mondiale. Bien entendu, de nos jours, le changement se produit dans la direction opposée. Après la première guerre mondiale, la structure politique et économique du monde a changé de façon spectaculaire et même avant cette période, à l'époque du colonialisme européen. De nouvelles conditions sont apparues dans le monde et la structure générale du monde a changé. Les évolutions que nous observons aujourd'hui, sont de cette nature, et sont le signe d'un changement dans la structure générale mondiale. Bien sûr, le changement actuel va dans la direction opposée à celle d'un équilibre entre les pouvoirs et les capacités générales de l'Est et de l'Ouest, ou entre un groupe particulier de pays et le reste des nations. Quoi qu'il en soit, il est clair que nous nous dirigeons vers une nouvelle étape dont je citerai quelques signes et exemples qui en témoignent.

Un de ces signes est l'éveil islamique. Tout au long de notre Histoire, nous n'avons jamais vu de telles évolutions dans les pays islamiques. Il y a un sentiment général d'identité et d'éveil, non seulement dans un pays mais dans tous les pays islamiques. Nous n'avons jamais eu de telles conditions dans le passé. Il s'agit d'un nouveau développement. C'est un signe, un signe de changement. Il y a un milliard et demi de musulmans dans le monde et des dizaines de pays islamiques situés dans les régions stratégiques du monde. C'est pour cette raison qu'il ne s'agit pas d'un événement ordinaire. Cet évènement est révélateur d'un changement dans la nouvelle structure, la carte et la géométrie du monde.

Un autre signe est la campagne ratée de l'Occident, dirigée par les Etats-Unis, pour étendre son hégémonie sur notre région. Ils ont lancé une campagne qui a échoué. Les événements qui se sont produits en Irak et en Afghanistan, ne se sont pas produits par hasard ni suite à une décision rapide et précipitée. Non, tout avait été planifié avec pour objectif l'extension de l'hégémonie occidentale sur toutes les parties de cette région, et sous la direction et la gestion des Etats-Unis.

Bien entendu, je tiens à appeler cette région « l'Asie occidentale » et non « Moyen-Orient ». Les termes «Extrême-Orient », « Proche-Orient» et «Moyen-Orient » ne sont pas appropriés car ils ont été choisis en fonction de leur proximité ou de leur éloignement de l‘Europe, comme si l'Europe était le centre du monde. Toute région située loin de l'Europe devrait être appelée «Extrême-Orient », inversement celle qui se trouve à proximité de l'Europe devrait être appelée « Proche-Orient» et une région située entre ces deux extrémités sera appelée «Moyen-Orient ». C'est une définition qui a été présentée par les Européens mais ne représente rien pour nous. L'Asie est un continent qui dispose d'une partie orientale, d'une partie occidentale et d'une partie centrale. Nous sommes dans la partie occidentale de l'Asie. Par conséquent, notre région doit être appelée «l'Asie de l'Ouest » et non « Le Moyen-Orient ».

Les efforts déployés pour la domination complète sur cette région stratégique sont un autre signe. Pourquoi est-ce une région stratégique ? La raison est que tout d'abord, il y a de grandes ressources naturelles dans cette région dont l'Occident a besoin. Les ressources énergétiques sont une priorité pour l'Occident. Deuxièmement, une vague islamique a toujours été prévue et attendue dans cette région. Ils ont toujours attendu cette vague islamique surtout depuis la Révolution islamique et l'instauration de la République islamique en Iran. Leur objectif est de contrôler cette vague. Par conséquent, le contrôle des ressources de la région et de la vague islamique les a forcés à lancer un programme d'occupation de cette région mais ils ont échoué au milieu du chemin comme quelqu'un qui prend son élan pour sauter au dessus d'un canal mais n'en est pas capable et tombe à l'eau. C'est ce qui leur est arrivé et ceci est un signe de changement.

Les événements qui se déroulent actuellement en Europe sont un autre signe. L'avenir incertain qui jette une ombre sur les pays riches d'Europe occidentale est un événement très important. Les problèmes économiques ne viennent pas d'erreurs tactiques ou d'un mauvais choix à un certain stade, qui aurait produit ces conséquences. Non, ce n'est pas la vraie cause. La cause est plus fondamentale. Ils ont fait des erreurs fondamentales. Ce qui se passe aujourd'hui vient de leurs erreurs fondamentales dans la perspective philosophique, idéologique et intellectuelle, et la vision occidentale du monde et de l'humanité. Bien entendu, contrairement aux erreurs tactiques, les conséquences de telles erreurs ne se révèlent pas rapidement ni à moyen terme, mais à long terme. Les conséquences de ces erreurs se révèlent après deux ou trois siècles et sachez que ces erreurs les conduiront à l'effondrement.

Un autre signe de ce changement fondamental dans la carte du monde, est le déclin du prestige des Etats-Unis qui est le premier pays dans le monde en termes de richesses, de science, de technologie et de puissance militaire. Les Etats-Unis ont joui d'une crédibilité et d'un prestige pendant plusieurs décennies qui ont accru leur influence. Pendant les premières décennies de la seconde moitié du 20ème siècle, la crédibilité des Etats-Unis a atteint son apogée. C'était également le cas dans notre pays. Un gouvernement élu comme le gouvernement du Dr Mossadegh qui fuyait l'Angleterre, est allé chercher secours auprès des Usa. Ces choses-là ne faisaient qu'accroître leur prestige. C'était le cas dans le monde entier. Aujourd'hui, cette crédibilité a complètement disparu et ce pays est condamné dans le monde. Le gouvernement américain ne jouit plus d'aucun prestige dans le monde. "Mort à l'Amérique" n'est plus seulement le slogan de la nation iranienne mais celui de nombreux autres pays. Le gouvernement américain qui cumule l'oppression, les guerres, l'accumulation des armes, la domination des nations, l'intimidation et les ingérences dans les affaires de tous les pays, a aujourd'hui une mauvaise réputation. C'est un autre signe. Par conséquent, le changement dans le monde est irréversible. Il y a également d'autres signes mais je me contenterai des quelques signes que j'ai mentionnés dans cette réunion. C'est un point important.

Le deuxième point que nous ne pouvons pas nier non plus, est que notre pays joue un rôle particulier dans ce changement, dans cet événement et dans cette longue Histoire. Nous ne sommes pas de simples spectateurs. Notre pays jouit d'une position particulière. Quels sont les facteurs qui nous donnent cette position particulière ?

Tout d'abord, le fait que l'éveil islamique a commencé dans notre pays. Tout le monde le dit, le comprend et le sait. Ce que nous appelons «Eveil islamique» a commencé dans notre pays, il y a trente ans. Des vies ont été sacrifiées, des efforts désintéressés ont été déployés et l'éveil islamique a atteint ses objectifs et ses buts transcendants, à savoir l'établissement d'un gouvernement islamique.

Deuxièmement, la République islamique a fondé son système de société sur la foi, la rationalité et l'amour d'autrui. La foi du peuple et des responsables, la rationalité et l'affection qui lie le peuple, jouent un rôle et constituent les bases du régime. Si Dieu le veut, je citerai quelques exemples de cette rationalité et s'il me reste assez de temps. Ce régime solide qui a été construit à mon avis, est unique dans le monde. C'est un système qui repose à la fois sur la foi du peuple, sur des principes idéologiques, sur la rationalité et sur un fort attachement.

Troisièmement, une partie importante des richesses que convoite l'Occident se trouve dans notre pays. Pendant une centaine d'années, l'Occident a profité de nos ressources énergétiques, le pétrole et le gaz. Il y a quelques années, lors d'une réunion dans ce même Hosseinyeh, j'ai présenté certaines statistiques qui montrent nous constituons environ 1% de la population mondiale mais que nous possédons plus d'1% des ressources nécessaires pour la vie humaine. En dehors du pétrole, nous possédons 2, 3, 5 et 7% des ressources mondiales de métaux. Nos ressources humaines et nos capacités dépassent ces chiffres. Notre pays jouit de capacités qui dépassent la moyenne mondiale. Par conséquent, nous vivons dans un pays qui a d'énormes ressources, naturelles et humaines, qui sont nécessaires à l'Occident. Aujourd'hui, ils sont à la recherche de nos jeunes talents et de nos élites. Ils identifient tour à tour, nos professeurs, nos étudiants et nos élites scientifiques, et essaient de les recruter. Nous avons certaines faiblesses dont ils ont profité. En tout cas, ce sont des réalités qui montrent l'existence de cette richesse dans notre pays, et que notre pays jouit d'une position particulière et stratégique dans ce changement global.

Quatrièmement, contrairement à l'incapacité de l'Occident à produire des idées nouvelles, la République islamique est intellectuellement très productive. Après l'introduction de l'humanisme, des écoles de pensée qui s'appuient sur l'humanisme et l'introduction des philosophies qui proviennent de l'humanisme occidental, l'Occident n'a plus été intellectuellement productif ni n'a présenté de nouvelles idées à l'humanité pour la vie humaine. Par contre, nous avons de nouvelles choses à dire sur la spiritualité, les questions sociales et les questions gouvernementales. Lorsque nous disons que nous avons des idées nouvelles à présenter, cela ne signifie pas que le monde va les accepter une fois que nous les auront présentées. Cela signifie seulement que nos idées novatrices permettront de créer un nouveau courant intellectuel et une nouvelle vague idéologique dans le monde. Aujourd'hui, nous avons présenté la «démocratie religieuse» dans le domaine politique. Nous avons présenté la «civilisation basée sur la spiritualité » dans le domaine social général. Nous avons parlé de la « dignité humaine » dans différents domaines et montré que la religion et la vie sont étroitement liées l'une à l'autre. Ce sont des idées nouvelles qui n'ont jamais auparavant, été présentées dans le monde. Même avant l'époque du matérialisme et de l'humanisme occidental, avant même que les idées laïques gagnent du terrain, la religion n'a jamais été étroitement liée à la vie. Pas du tout. Il est vrai que dans certaines parties du monde, les religieux étaient au pouvoir et qu'on parlait du règne de l'église. Dans la longue et complexe Histoire de l'Europe, il y a eu une guerre entre l'Eglise et les gouvernements. L'Eglise était aussi au pouvoir mais cela ne signifie pas que la vie des gens était étroitement liée à la religion ou que les lois et les règlements étaient extraits de la religion. Il n'y a jamais eu une telle chose en Occident ni dans les pays islamiques, sauf aux premières années de l'Islam. Il s'agit d'une idée nouvelle que nous présentons au monde. Nous disons que la religion et la vie ne font qu'un. Qu'est-ce que la vie ? La vie signifie la politique, les activités, le commerce, l'économie et le reste. C'est une idée nouvelle que nous présentons au monde.

Le cinquième facteur qui donne à notre pays une position particulière est sa résistance aux tactiques habituelles de l'Occident pour atteindre ses objectifs. L'Occident a fait usage de certaines méthodes à l'époque de sa suprématie politique sur le monde entier. Vous avez été témoin de ces méthodes, ils profèrent des menaces, ils déclenchent des guerres, ils recourent à des assassinats et à des massacres, ils complotent et fomentent des discordes. Ce sont les méthodes bien connues que l'Occident a utilisées au cours des deux ou trois cents ans de sa suprématie. L'Iran, la République islamique, la nation iranienne et l'élite iranienne ont tous fait preuve de fermeté face à ces méthodes. Leurs menaces et leurs efforts pour fomenter les discordes - qui est une question très importante - se sont révélés inefficaces. Ils n'ont pas été en mesure de prendre le contrôle du mouvement général de la nation iranienne. Voilà donc la position particulière dont jouit notre pays.

Par conséquent, on ne peut nier que le monde est en évolution et en transformation, et que notre pays jouit d'une position particulière. À ce propos, une question nous vient à l'esprit de savoir si nos universités et nos centres islamiques ont une responsabilité à remplir dans les événements qui se déroulent dans le monde ou non.

Je tiens à ce que les chers professeurs, les honorables savants et les éminentes personnalités du pays, prêtent attention à ce point. Nos universités et nos centres islamiques peuvent-ils se permettre de ne pas se définir de responsabilités dans des conditions si importantes et un contexte si sensible ? Nos universités et nos centres islamiques peuvent-ils se permettre de rester de simples spectateurs ou pire encore, que Dieu nous en préserve, de soutenir le camp qui a déployé ses forces contre le camp de la vérité.

Il me semble qu'il est nécessaire que nos universités et nos centres islamiques assument leur responsabilité dans ce contexte. La réussite de l'Iran et de la nation iranienne est très importante et dans cette situation sensible, dépend en premier lieu de nos savants. Nos universités jouent également un rôle de premier ordre dans cette évolution et peuvent aider notre pays, notre Histoire et notre nation à sortir victorieuses. Elles peuvent aussi faire l'inverse. Je crois que nos universités ont une responsabilité très sensible et très importante dans ce domaine.

Les travaux et les points de vue que nos amis ont abordés dans leurs discours ont été très bons et très réalistes. Bien entendu, de grands progrès ont été accomplis jusqu'à présent. Les amis qui ont pris la parole dans cette réunion ont mentionné certains points positifs et certains points négatifs mais ne les ont pas expliqués en détail. Nous avons des points négatifs dans la gestion des questions scientifiques et les différentes planifications produites en fonction du savoir faire de nos universités, dans les différentes parties de notre pays et de notre société. Il est nécessaire d'éliminer ces lacunes. Ces lacunes peuvent être éliminées par les universités elles-mêmes. Les universités peuvent jouer également un rôle dans ce domaine. Aujourd'hui, nos responsables gouvernementaux, nos ministres, les membres de l'exécutif et un grand nombre de fonctionnaires qui travaillent pour les pouvoirs législatif et judiciaire, sont des universitaires et des professeurs. Des relations intelligentes et bien orientées peuvent aider nos experts à améliorer les conditions et à éliminer les lacunes. C'est une responsabilité qui incombe d'une part, aux universités et d'autre part, aux responsables du gouvernement. Aujourd'hui, j'ai eu l'occasion de parler aux universitaires et je rappellerai leurs responsabilités aux dirigeants quand l'occasion se présentera, espérant que cela sera efficace.

Une question peut être soulevée à cet égard. Parfois, nous entendons certaines erreurs sur l'impartialité de la science. Certains disent qu'il ne faut pas confondre la science avec la politique parce que la science est impartiale. Oui, la science est impartiale au niveau des découvertes. Quand la science veut découvrir une vérité matérielle ou non, dans le monde, naturellement, elle ne peut pas le faire avec des préjugés. Il lui faut avancer et explorer sans partie pris. Ici, la science est impartiale. Mais quand la science est mise au service d'une certaine orientation, elle n'est pas du tout impartiale. Dans le monde moderne, la science n'est pas impartiale. Ceux qui parfois, accusent la République islamique et ses universitaires de politiser la science et de lui donner une orientation, sont ceux qui mettent la science au service du colonialisme, de leur domination et de leur enchainement des autres pays. C'est la science qui a donné lieu au colonialisme. Sans la science, ils n'auraient pas pu coloniser tant de pays ni accumuler toutes ces armes. Les nombreuses guerres que les Occidentaux, les Européens et les Américains ont lancées dans le monde et contre les peuples, et où un grand nombre d'êtres humains ont été tués dans les régions reculées d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, ont toutes été faites grâce à la science. La science a été mise au service de l'oppression, des puissances arrogantes et de l'hégémonie. Pourquoi la science ne devrait-elle pas servir la justice, les valeurs et la propagation du message de l'Islam qui est un message de liberté et de bonheur pour l'humanité ?

Une autre erreur que je ne veux pas expliquer en détail, consiste à diviser l'appareil scientifique du pays en "parties gouvernementales et non gouvernementales", et de considérer les termes «d'organisations, d'étudiants et de professeurs affiliés au gouvernement» comme une insulte. Les étrangers encouragent ces idées et certains les reflètent à l'intérieur du pays. Pour moi, ces étiquettes ne sont pas une insulte mais un honneur. Un étudiant qui soutient un gouvernement divin et islamique, une organisation qui aide un tel gouvernement et un professeur qui aide le régime islamique doivent en être fier. Ce qui est vraiment insultant, c'est qu'un professeur, un étudiant ou une organisation soit au service des Etats-Unis et du sionisme. Cela est une véritable honte. C'est une honte pour une personne d'être au service des Etats-Unis, du sionisme et des adversaires de notre indépendance et de notre dignité nationale. C'est vraiment une insulte d'accuser quelqu'un de telles choses mais ce n'est pas du tout une insulte de qualifier "d'affilié au gouvernement", un étudiant, un professeur ou une organisation. Être affilié au gouvernement n'est pas un déshonneur mais un honneur. Être affilié au gouvernement signifie soutenir le régime islamique.

La volonté d'un travail acharné et d'une lutte désintéressée pour le camp de la vérité doit être encouragée dans les universités. La recherche de la spiritualité et de l'éthique, ou comme un de ces messieurs l'a dit, l'art dans le sens de la libération, de la grandeur et des valeurs, comme l'ont mentionné d'autres amis, sont tout à fait corrects. Il est nécessaire de développer cette façon de penser dans les universités. A cet égard, le rôle des professeurs est très important et très sensible. C'est ce que je voulais dire quand j'ai mentionné à plusieurs reprises, que les professeurs d'université étaient "les commandants de la guerre soft".

Je tiens à faire une dernière recommandation sur l'établissement d'un système national d'innovation. Actuellement, il y a un vide dans ce domaine qui a empêché une application correcte du plan scientifique global. Nous n'avons pas de système national d'innovation, c'est à dire un réseau d'activités et de relations entre les organismes scientifiques du pays à grande, moyenne et petite échelle, à la fois dans les milieux scientifiques et en dehors. Il est nécessaire d'établir de telles relations qui peuvent être désignées comme le système national d'innovation. La fonction de ce système national serait de gérer, d'observer et d'évaluer les connaissances et les innovations. C'est une nécessité aujourd'hui, et je crois que nos responsables et nos gestionnaires gouvernementaux devraient réfléchir à cette question.

Mon Dieu ! Fais que ce que nous avons entendu et ce que nous avons dit, le soient pour Ton amour et servent Ta cause. Mon Dieu ! Aide chacun d'entre nous à jouer un rôle en fonction de nos capacités et de notre position, dans la victoire du camp de la vérité sur le camp du mensonge. Mon Dieu ! Que le cœur sacré de l'Imam du Temps et l'âme immaculée du Dernier Prophète (AS) soient satisfaits de notre peuple, de notre nation, de nos chercheurs et de ceux qui luttent dans cette voie. Associe les âmes de nos chers martyrs, spécialement des martyrs du secteur nucléaire, aux âmes de Tes saints dans l'Au-delà.

Que les salutations et la miséricorde d'Allah soient sur vous et que Ses bénédictions vous accompagnent !