Ce qui suit est le texte intégral d'un discours prononcé le 23 Juin 2010 par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion à Téhéran, avec des professeurs membres du Bassidj et enseignant à l'université.

Au nom d'Allah, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

Je suis très reconnaissant et très heureux que les amis aient organisé cette rencontre. Ce rassemblement est en fait, la manifestation de la science combinée avec la foi. Les professeurs d'université avec leurs caractéristiques divines qui sont celles du Bassidj, sont la manifestation de la science combinée avec la foi religieuse. La réunion a été amicale et agréable. J'ai écouté avec attention les déclarations des amis qui ont pris la parole et font partie des personnalités scientifiques, et qui ont fait de très bonnes suggestions. Bien sûr, quelques-unes des suggestions concernent la branche exécutive. Nos honorables ministres et responsables de l'exécutif sont présents à cette réunion et devront en assurer le suivi. Quelques autres suggestions étaient de nature plus générale et au-delà des compétences de nos organisations exécutives mais il est nécessaire d'y réfléchir et d'en tirer profit.

Il a été proposé lors de la réunion, que le jour où Chamran est tombé en martyr soit nommé «Journée du Bassidj des professeurs » ou « Journée des professeurs membres du Bassidj». Je crois que c'est une suggestion très bonne et digne de réflexion. Le martyr Chamran était vraiment le symbole de ce que l'on souhaite pour nos jeunes et nos milieux universitaires, en matière d'éducation.

Il convient et il m'incombe également de faire quelques remarques à son sujet, dans cette réunion. Tout d'abord, le martyr Chamran était un scientifique, une personne exceptionnelle et talentueuse. Il m'a souvent parlé du comportement de ses professeurs ainsi que de ses progrès dans le travail scientifique au cours de ses études supérieures aux États-Unis. Pour autant que je me souvienne, il était un des deux meilleurs étudiants de son université dans sa branche. C'était un vrai scientifique mais sa dévotion religieuse était si forte qu'il a renoncé à la gloire, au prestige et à l'avenir dans le monde académique. Il s'est rendu au Liban pour s'engager dans le djihad à côté de l'imam Moussa Sadr, à un moment où le Liban traversait une des périodes les plus amères et les plus dangereuses de son Histoire. On entendait aux nouvelles du Liban en 1978, que des remparts temporaires avaient été construits partout dans les rues de Beyrouth. Les sionistes provoquaient les gens et il y avait un certain nombre de personnes à l'intérieur du Liban, qui les aidaient. Les conditions étaient tragiques et la situation était extrêmement complexe.

J'étais à Machhad quand j'ai reçu une cassette du martyr Chamran. C'est ainsi que j'ai fait connaissance avec Chamran, grâce à un commentaire de deux heures sur les évènements auxquelles il avait assisté au Liban. C'était très intéressant. Il avait enregistré ses commentaires sur les événements au Liban, sur ce qui s'y passait, sur les personnes qui étaient engagées dans les conflits et celles qui avaient intérêt à laisser les massacres se poursuivent à Beyrouth, le tout était expliqué de façon très claire, avec une vision et une compréhension politique claires et indépendantes. Il a décidé d'aller au Liban et de prendre les armes. Plus tard, sa perspicacité et sa compréhension politique sont devenues évidentes, il était comme un phare dans le brouillard de la discorde. La discorde est comme un brouillard dense qui perturbe la vue. Il est nécessaire d'avoir un phare qui dissipe le brouillard en temps de discorde et nous aide à faire preuve de perspicacité. Il a combattu au Liban et plus tard, après la victoire de la Révolution, il est revenu en Iran.

Il est devenu actif dans différents domaines dès le début de la Révolution. Il est allé au Kurdistan où il a eu une présence active dans les conflits qui sévissaient dans cette région. Plus tard, il est venu à Téhéran et est devenu ministre de la Défense. Quand la guerre a éclaté, il a renoncé à son poste de ministre de la Défense et s'est rendu à Ahwaz pour se battre. Il a combattu jusqu'à son martyr le 21 juin 1981. Cela montrent que ni un poste au gouvernement, ni les plaisirs matériel et les attractions de la vie matérielle ne comptaient à ses yeux.

Il n'était pas quelqu'un de dogmatique qui ne comprenait pas les plaisirs de la vie au contraire, il était très sensible et d'un grand talent artistique. C'était un très bon photographe. Il m'a raconté qu'il avait pris des milliers de photos sans qu'on le voit sur aucune d'elles parce qu'il était toujours derrière l'appareil. C'était un véritable artiste. Il avait le cœur tendre. Il n'avait pas étudié les théories du mysticisme ni peut-être suivi les cours d'aucune école monothéiste ou mystique, mais dans son cœur, il était à la recherche de Dieu. Il avait le cœur tendre. C'était un homme très pieux à la recherches des vérités spirituelles.

Il était également très impartial. Vous avez certainement entendu l'histoire de Paveh. Après quelques jours de résistance, le martyr Chamran et ses compagnons ont été assiégés par les contre révolutionnaires dans les montagnes de Paveh. Ils étaient sur le point d'être capturés quand l'Imam Khomeiny a été informé de l'événement. L'Imam Khomeiny a communiqué un message à la radio et a demandé que tout le monde se porte à leur secours. Le message a été diffusé à 14 heures et à 16 heures, j'ai été témoin dans les rues de Téhéran, du départ de camions transportant des volontaires et des membres de l'armée qui partaient pour Paveh. C'était aussi le cas dans les autres villes. Après l'événement de Paveh, quand le martyr Chamran est retourné à Téhéran, il a présenté, lors d'une réunion avec le Premier ministre de l'époque, un rapport sur cet événement. Chamran et le Premier ministre étaient d'anciens et proches amis. Lors de cette réunion, Chamran a dit : «Dès que le message de l'Imam a été diffusé à la radio à 14 heures et bien avant que les gens n'arrivent, nous avons senti que le siège avait été levé. La décision de l'Imam de donner ce message avait été si efficace que dès sa diffusion, nous avons senti que la pression des contre-révolutionnaires qui avaient perdu le moral, se relâchait. Le message de l'imam nous a redonné courage et nous les avons attaqués et réussi à briser le siège ». Le Premier ministre s'est mis en colère et s'en est pris à Chamran, en disant : « Nous avons travaillé dur et fait tant d'efforts, pourquoi imputer cette victoire uniquement à l'Imam ? ». Le fait est que le martyr Chamran était impartial et ne faisait aucun compliment non mérité à personne. Il a dit ce qu'il avait à dire alors qu'il savait qu'il serait critiqué. Il était toujours présent là où c'était nécessaire. Je suis allé à Ahwaz avec Chamran et c'était la première fois que j'allais sur le champ de bataille. Nous sommes arrivés à Ahwaz en pleine nuit. Il y avait un silence complet. Les forces ennemies s'étaient installées à environ 11 ou 12 kilomètres de la ville. Chamran était accompagné par 60 ou 70 personnes depuis Téhéran mais moi, j'étais venu seul. Nous étions tous venus à bord d'un avion C-130. Dès que nous sommes arrivés, on nous a présenté un bref rapport militaire. Immédiatement après, il nous a dit de nous préparer pour partir sur le champ de bataille. Il était environ 10 heures Sans perdre de temps, les uniformes ont été fournis à ceux qui n'en avaient pas et tout le monde a revêtu son uniforme. Avant de partir, je lui ai demandé si je pouvais aller avec eux car je ne pensais pas que je pourrai participer au combat. Il m'a encouragé et invité à partir avec eux. J'ai aussitôt mis un uniforme militaire, pris la Kalachnikov que j'avais avec moi et suis parti avec eux, pour le champ de bataille.

Il commençait son travail aux premières heures de la journée. Il ne perdait jamais de temps. Il était présent dans le vrai sens du terme. Être présent est une des caractéristiques d'un membre du Bassidj et du mouvement du Bassidj. Etre présent partout où cela est nécessaire est une des caractéristiques les plus importantes d'un membre du Bassidj.

Comme vous le savez, la ville de Susanguerd a été libérée deux fois car elle avait été reprise par les forces ennemies. Le jour où Susanguerd a été libéré, de nombreux efforts ont été faits pour encourager l'armée qui était contrôlée par d'autres personnes à cette époque, à organiser l'attaque et à y participer. La veille de l'attaque de Susanguerd, qui était censée commencer à Ahwaz, à environ une heure du matin, nous avons reçu des rapports disant que l'une des unités qui devait participer à l'attaque avait été retirée. Cela signifiait que l'attaque serait annulée ou qu'elle échouerait complètement. J'ai écrit une lettre à un commandant à Ahwaz à laquelle Chamran a ajouté quelques commentaires. L'un des chers commandants m'a récemment rendu cette lettre encadrée, en souvenir. J'ai encore cette lettre. Nous étions ensemble jusqu'à une heure du matin pour essayer de prendre les dispositions nécessaires pour l'attaque du lendemain. Ensuite, nous nous sommes séparés et je suis allé dormir.

Nous nous sommes levés tôt le matin. Quand les forces de l'armée sont parties, je les ai suivies avec quelques personnes qui m'accompagnaient. Quand nous sommes arrivés dans la région, j'ai demandé où était Chamran. On m'a dit que Chamran était arrivé tôt le matin et qu'il est déjà sur le front. C'est-à-dire que Chamran et ses compagnons étaient partis avant le départ prévu de l'Armée et bien que les positions de l'Armée et des installations militaires aient été programmées. Il était quelques kilomètres devant l'armée. Heureusement, cette mission a été accomplie avec succès mais Chamran a été blessé. Que Dieu accorde Sa miséricorde à ce martyr honorable. Chamran était une personnalité exceptionnelles, le monde matériel, le prestige, la richesse, les remerciements et la renommée ne comptaient pas pour lui. Il était impartial et franc. Il était courageux et dur. C'était un soldat actif et farouche sur le champ de bataille malgré sa nature poétique et mystique.

Je l'ai vu enseigner à nos soldats à tirer avec le RPG-7 qui ne figurait pas parmi nos armes officielles. Nous n'en avions pas et nous ne savions pas comment nous en servir. Il avait appris à tirer avec un RPG-7 au Liban et prononçait son nom avec un accent arabe. Nous disions "RPG" mais lui il disait "RBG" parce qu'il avait été formé au Liban. Il s'était fourni quelques RPG-7 et avait appris à nos soldats la façon de s'en servir. Sur le champ de bataille, il était au milieu des soldats. Imaginez un physicien des plasmas de premier ordre, à côté d'un sergent et pas n'importe quel physicien, mais un physicien aux sentiments subtils, à la foi religieuse profonde, et un grand travailleur. Ce sont les caractéristiques d'un chercheur et d'un professeur membre du Bassidj. C'était un exemple parfait que j'ai rencontré en personne. Pour une telle personne, l'opposition entre tradition et modernité est une absurdité. Pour une telle personne, l'opposition entre la foi et la science est ridicule. Cette opposition qui est présentée sous forme de théories et suivie par certaines personnes en raison de son importance pratique, est dénuée de sens pour une personne comme Chamran qui était à la fois, pour la science et pour la foi, pour la tradition et la modernité, pour la théorie et la pratique, l'amour et la logique. Il y a un poème qui dit:

La logique et l'amour ne vont pas ensemble,
Misérable que je suis d'avoir été fabriqué d'eau et de feu.

Non, il était à la fois de feu et d'eau. La logique spirituelle fondée sur la foi n'est pas du tout en conflit avec l'amour et est un soutien à l'amour sacré et pur.

Notre attente n'est donc pas une attente déraisonnable. Les capacités qui peut être remarquées dans différents domaines, votre dynamisme, vos cœurs purs et sincères, et vos esprits éclairés et forts nous poussent à attendre des universités de la République islamique qu'elles forment continuellement des gens comme Chamran et non des exceptions. Cet espoir n'est pas une illusion.

Si en 1997, quand vous avez formé un groupe appelé « Professeurs et Bassidj» à Machhad et à Ispahan au sein de l'Université des Sciences et de la technologie, vous aviez prévu que dix ou douze ans plus tard, il y aurait des milliers de professeurs au Bassidj avec les mêmes motivations, les mêmes émotions et les mêmes orientations, personne ne vous aurait cru. Mais cela est arrivé. Je ne veux pas exagérer ni nous remonter le moral avec des illusions. Non, il est clair que nous ne sommes pas tous au même niveau. Certains sont à un niveau supérieur en termes de foi, d'amour, de détermination et de motivation, mais le mouvement initial dont certains doutaient et que certains ont essayé de détruire, est devenu si fort qu'il ne peut plus être arrêté. Il s'agit d'un grand mouvement dirigé par des professeurs révolutionnaires, fidèles et combattants, qui enseignent dans différentes universités et aux plus hauts niveaux.

Par conséquent, cette attente n'est pas déraisonnable. Considérant ce mouvement et cette croissance, il n'est pas déraisonnable d'attendre des universités de la République islamique qu'elles forment des gens comme Chamran dans l'avenir. Imaginez ce qui arrivera ensuite. Notre régime sera un régime avec de hautes revendications internationales dans le domaine humain, gouvernemental, et dans le domaine qui concerne les femmes, l'éthique et la science. Aujourd'hui, nos revendications sont des revendications internationales.

Certains journalistes ou autres, se moquent de nous quand ils entendent le mot «international». Ils ne comprennent pas. Ils ne peuvent pas comprendre ce que signifie avoir de grandes perspectives. Tant que vous ne regardez pas le sommet de la montagne, vous ne pouvez pas en atteindre les pentes et encore moins le sommet. Dans les revayats islamiques, les croyants sont invités à faire preuve de détermination. Les mystiques disent aussi à leurs disciples de renforcer leur détermination. Nous ne devons pas nous réjouir à ces étapes préliminaires et à ces réussites élémentaires. Nous devons avoir une volonté ferme et une perspective humaine. Les êtres humains se sont répandus partout dans le monde. « Rappelle-toi Malek, que parmi tes sujets, il y a deux sortes de gens : ceux qui ont la même religion que toi et qui sont des frères en religion, et ceux qui ont d'autres religions que la tienne et sont tes frères en humanité » [lit-on dans le Nahjul Balaghah à la lettre 53]. Ils partagent soit ta religion soit ta nature humaine. Il est nécessaire d'adopter une telle perspective.

Les souhaits que nous avons aujourd'hui pour ces vastes régions sont des souhaits qu'aucune nation sage, aucun érudit et aucun politicien raisonnable ne rejettent. Nous affirmons que nous voulons anéantir l'ordre hégémonique et les relations de dominant/dominé qui sévissent dans le monde. Même une personne qui vit dans un pays dont le gouvernement est 100% dominateur ne rejettera pas ces idées. Les relations internationales ne doivent pas être fondées sur ce mode de relation. De plus, la justice et la science doivent être au service des êtres humains et non être des menaces pour l'humanité. Au cours des dernières périodes après le mouvement scientifique mondial, la Renaissance et au siècle passé, beaucoup de découvertes scientifiques ont été utilisées pour menacer l'humanité plutôt que pour améliorer la situation des gens. Elles sont des menaces pour l'éthique et la famille, encouragent le consumérisme et remplissent les poches des pilleurs internationaux et des propriétaires et fondateurs de trusts et de cartels. Nous disons que la science doit être au service de l'humanité. Nous disons que la science doit être au service du bien-être et de la paix, et au service de l'âme humaine. Ce sont des idéaux que personne ne peut rejeter.

Quelles seraient les réalisations et les gloires d'un régime qui aurait de tels idéaux, et d'une nation et d'un gouvernement qui s'appuient sur la foi, la volonté de réaliser des progrès dans ces domaines, les promesses coraniques de victoire pour les croyants et le rejet de la peur de la mort considérée comme le chemin menant vers Dieu, s'ils avaient des gens savants et éminents comme Chamran ? C'est ce que nous attendons de vous.

Maintenant, je voudrais faire quelques commentaires au sujet du Bassidj. Le Bassidj est un mouvement exceptionnel et sans précédent qui s'est constitué après la Révolution. Ce mouvement est le résultat de la sagesse divine confiée au cœur de ce grand homme que fut l'Imam Khomeiny. Il était sage dans le vrai sens du terme. Parfois, nous utilisons le terme « sage » pour des gens ordinaires mais c'était vraiment un sage.« Et celui à qui la sagesse est donnée, vraiment, c'est un bien immense qui lui est donné » [Coran 2: 269]. Allah le Très-Haut lui avait octroyé cette sagesse. Certaines vérités jaillissaient de son cœur et le Bassidj a été une de ces vérités. Dès le premier jour de la victoire de la Révolution et même avant, il a défini les bases du Bassidj et encouragé les gens à entrer dans le combat et à prendre leurs responsabilités. Il a fait confiance aux gens et les gens ont repris assurance. Ils ont retrouvé leur confiance en soi. Si l'imam Khomeiny n'avait pas fait confiance aux gens, cela ne serait pas arrivé. C'est ainsi qu'il a fondé les bases du Bassidj. En fait, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique a pris forme à partir du Bassidj ainsi que le Djihad pour la construction. Bien que le Bassidj manquait parfois d'organisation dans les années qui suivirent, la culture du Bassidj, la nature du Bassidj et l'origine du Bassidj ont été de grandes bénédictions pour notre pays, pour notre société et pour la République islamique. Le Bassidj représente une telle vérité. Le Bassidj est en fait, une armée sans prétentions, qui travaille dans tout le pays. C'est une armée qui a été créée pour combattre dans tous les domaines et pas seulement dans le domaine militaire. La fonction militaire du Bassidj n'est qu'un petit aspect du Bassidj car nous ne sommes pas toujours en guerre.

La présence du Bassidj s'étend bien au-delà du domaine militaire. J'étais très sérieux quand j'ai souligné que le Bassidj ne devrait pas être considéré comme une organisation militaire. Le Bassidj n'est pas seulement une organisation militaire. Le Bassidj est le centre du djihad et non du combat. Le combat n'est qu'une activité du djihad qui signifie être engagé et faire des efforts désintéressés dans un objectif précis et avec foi. C'est la signification du djihad. Par conséquent nous lisons dans le Coran : « Faites le djihad dans le sentier d'Allah avec vos biens et vos âmes ». Il est nécessaire de lutter dans le sentier d'Allah à la fois avec ses biens et son âme. Qu'est-ce que cela veut dire ? Est-ce que cela signifie uniquement combattre et donner sa vie ? Non, une sorte de djihad avec son âme consiste à passer des jours et des nuits sur un projet de recherche, sans se rendre compte de l'écoulement du temps. Le djihad avec son âme signifie l'abandon d'une distraction, d'une facilité et d'une rémunération pour passer son temps dans un centre de recherche, découvrir une vérité scientifique et l'offrir à sa société. C'est le sens du djihad avec son âme. Un autre petit aspect du Djihad se fait avec les biens.

Par conséquent, les activités du Bassidj couvrent un large domaine qui n'est pas réservé à un groupe de personnes, une zone géographique spécifique, une période de temps ou certains domaines. Le champ des activités du Bassidj s'étend à tous les lieux, tous les temps, tous les combats et tous les groupes. C'est le sens du Bassidj.

Vous voulez un Bassidj dans nos universités. Ce que vous devez faire est évident. De quoi nos universités ont besoin ? De quoi le pays a besoin ? Cela fait des années que j'insiste sur la question de la science. Notez qu'aujourd'hui, une grande partie des jalousies, de la rivalité, de l'envie et du sentiment d'échec dans le camp ennemi, est due à vos progrès scientifiques. Ceux qui font l'éloge de la nation iranienne aujourd'hui, louent son statut scientifique et ceux qui lui sont hostiles le sont pour la même raison. C'est l'effet qu'a produit votre progrès scientifique.

Ce n'est que la première étape. Nous n'avons rien fait encore. Bien sur, nous avons fait des progrès importants en nanotechnologie, biotechnologie, dans les sciences nucléaires, l'aérospatiale et différents autres domaines, mais ces progrès ne sont pas à l'échelle d'un mouvement national. Un des amis a fait remarquer que le taux de progrès scientifique et la production de connaissances dans notre pays était onze fois plus fort que la moyenne mondiale. J'ai entendu aussi cette statistique qui a été présentée avec plus de détails, par un centre de recherche occidental dont le siège se trouve au Canada. Bien sûr, le rythme de progrès enregistré pour notre pays est une moyenne. Dans certains domaines, le rythme de nos progrès scientifique est 35 fois supérieur à la moyenne mondiale et dans d'autres domaines, il est inférieur, mais dans l'ensemble, le taux moyen de notre progrès scientifique est onze fois supérieur à la moyenne mondiale. Au cours des dix ou quinze dernières années, notre progrès scientifique était onze fois supérieur à la moyenne mondiale. C'est une réalisation très importante mais nos attentes sont plus élevées. Ce que nous avons réalisé jusqu'ici est inférieur à ce que nous voulons et attendons. Notre progrès doit se poursuivre à ce rythme afin que nous puissions atteindre le niveau de progrès souhaité. C'est une nécessité dans nos universités.

Il est nécessaire de former des gens comme le martyr Chamran. Nous avons besoin de gens comme lui. Nos professeurs membres du Bassidj savent donc qu'une présence constante et au bon moment, un travail désintéressé et l'esprit du Bassidj sont nécessaires dans l'université. Les professeurs ont un rôle très important et éminent à jouer dans les milieux éducatifs. Un professeur n'est pas seulement là pour transmettre des connaissances, mais peut éduquer ses élèves par son comportement. Un professeur enseigne aussi à ses élèves comment se comporter. Il semble que les professeurs ont un rôle plus important par rapport à d'autres personnes, dans le progrès scientifique, spirituel et matériel des élèves. Parfois, un professeur peut transformer une classe ou faire d'un groupe d'étudiants des individus pieux par un seul commentaire opportun dans être nécessairement un professeur de sciences religieuses ou de théologie. Si vous enseignez la physique, les mathématiques ou les sciences humaines, vous pouvez dire quelque chose, citer un verset coranique au bon moment ou faire une brève remarque sur la puissance de Dieu et Sa création, graver ces mots dans les cœurs et les esprits de vos jeunes étudiants, et les transformer en personnes pieuses.

L'inverse est aussi vrai. Malheureusement, il y a des professeurs dans nos universités qui font exactement le contraire mais ils sont peu nombreux. Peu importe ce qu'ils enseignent, ils peuvent décourager les jeunes et donner une image noire de l'avenir du pays par un seul commentaire. Ils poussent leurs étudiants à tourner le dos à l'héritage historique de leur pays. Ils attirent leurs étudiants vers les sources malsaines et contaminées des étrangers. Ils découragent leurs étudiants. Nous avons des professeurs de ce genre dans le pays. Cela montre l'importance du rôle que joue un professeur. Par conséquent, compte tenu de notre conception du Bassidj et du rôle des professeurs du Bassidj, votre rôle et votre influence dans nos universités sont évidents.

L'existence de ces professeurs est une grande bénédiction pour la République islamique. Dans aucun autre pays islamique ou non islamique, ils n'y a autant de professeurs fidèles et croyants. Nous avons beaucoup de professeurs, de savants, d'experts et de professionnels qui ont foi en Dieu, au djihad, dans la voie divine et dans les objectifs divins. C'est exceptionnel dans le monde et c'est une des bénédictions de notre magnanime Imam Khomeiny. Vous devez apprécier cette bénédiction à sa juste valeur et la sauvegarder de toutes vos forces. Organisez ce mouvement et précisez soigneusement ses objectifs. Clarifiez les responsabilités qu'un professeur « bassidji » doit assumer. Soyez « les commandants » de ce grand djihad dans la voie de Dieu. C'est une responsabilité très importante.

Aujourd'hui, notre pays a besoin de ces choses. Bien sûr, ces choses seront toujours nécessaires dans notre pays mais nous sommes à une époque sensible. Ce que je veux dire est que le front mondial de l'arrogance a déployé ses forces contre ce mouvement islamique qui est aussi le symbole de la République islamique. Il n'est pas possible d'expliquer les raisons de cette affirmation dans ce court laps de temps. Bien sûr, cette déclaration est fondée sur des raisons valables mais nous n'avons pas assez de temps. Ce front mondial de l'arrogance déploie ses derniers efforts. Dans de nombreux domaines, leurs efforts et leurs mesures ont abouti à une impasse et ils ont perdu le contrôle de la situation. La ceinture qu'ils avaient fixée autour des enjeux mondiaux et les limites qu'ils avaient définies, ont été brisées dans la région la plus stratégique du monde à savoir le Moyen-Orient. Cette ceinture est usée mais personnellement, je crois qu'elle s'est déchirée et qu'ils ont perdu le contrôle de la situation.

Que Dieu bénisse le regretté Cheikh Hossein Lankarani, ce vétéran militant qui était aussi un grand religieux. En 1974 ou 1975 ou peut-être un peu plus tôt, à la fin des années 60, une comparaison avait été faite entre la situation du régime Pahlavi et une personne debout sur un toit tenant un sachet de noix ouvert dont les noix tombent l'une après l'autre. Chaque fois qu'il essaye de ramasser une noix, une autre tombe. S'il était sur un terrain plat, il pourrait les ramasser mais sur un toit cela est impossible.

Je crois que l'hégémonie mondiale est dans la même situation face au mouvement islamique. Elle n'a pas le pied ferme parce que beaucoup de ses techniques de propagande ont été dévoilées au monde entier. Aujourd'hui, une colère profonde se répand dans la société américaine en raison de la forte présence des lobbies sionistes. Ce mécontentement s'étend graduellement dans la population aux Etats-Unis qui est le centre d'activités des sionistes riches et puissants. Bien sûr, le régime au pouvoir aux Etats-Unis, est très sévère envers le peuple. C'est un modèle particulier de sévérité. La technique du régime américain consiste à occuper le peuple aux questions et aux problèmes de la vie quotidienne pour qu'il n'ait plus le temps de penser à autre chose. Toutefois, ce sentiment de colère se développe. Ceci est confirmé par les rapports que je reçois. Le même problème existe dans les pays européens sous une autre forme. La situation des pays islamiques au Moyen orient, est claire. Il y a un sentiment de haine et dans certains cas, de rancune vis-à-vis des États-Unis et de leur hégémonie dans le monde. Ils ne peuvent pas contrôler cette situation malgré leurs efforts.

Si la République islamique n'avait pas vu le jour, ils ne seraient pas confrontés à ces problèmes. Sans la République islamique, leurs problèmes seraient apparus dans cinquante ans ou même plus tard. Mais la présence et l'émergence de la République islamique leur ont rendu les choses difficiles et ils sont farouchement opposés à la République islamique. Ils sont hostiles mais aussi désorganisés et frénétiques dans leurs efforts contre nous. Leurs politiques sont désorganisés et frénétiques. Les mesures qu'ils adoptent, le vacarme qu'ils provoquent et poursuivent dans leur propagande, les résolutions qu'ils adoptent par le biais de l'Organisation des Nations Unies, les sanctions qu'ils imposent et amplifient, l'exagération irréaliste qu'ils font des effets de leurs sanctions qu'ils complètent par de timides menaces militaires, toutes ces attitudes viennent du fait qu'ils sont impuissants face au grand et digne mouvement islamique qui s'étend dans tout le monde de l'islam et dont le peuple d'Iran est le pionnier.

Bien sûr, ils nous créent des problèmes. Il n'y a aucun doute à cet égard. Il y a des problèmes mais nous les supportons à cause d'intérêts et d'objectifs supérieurs. Telle est la situation que nous connaissons aujourd'hui. La conjoncture actuelle est une conjoncture sensible comme je l'ai expliqué, et nécessite un grand travail et de grands efforts.

Les principales questions qui doivent être traitées dans nos universités sont celles des travaux scientifiques, de la recherche, du travail spirituel, de la promotion de l'esprit de sacrifice et du djihad dans toutes les activités. Le mouvement doit être organisé. Bien sûr, il y a des professeurs qui sont prêts à travailler pour le pays mais qui n'ont pas l'esprit du Bassidj. Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas membres du Bassidj mais qui sont en fait, de vrais « Bassidjis » (membre du Bassidj), pieux et bien préparés. Bien sûr, tous les gens ne sont pas au même niveau de préparation et de foi religieuse. Cela a toujours été le cas et la situation ne changera pas dans l'avenir. Il y a de ces gens pieux dans le pays qui ne sont pas membres de Bassidj. Il est nécessaire de les organiser. Il est nécessaire d'adopter un point de vue sage et raisonnable, de préciser les plans et les objectifs. C'est une chose qui doit être accomplie et dont la responsabilité vous incombe.

Ensuite, vous devez poursuivre l'éducation de vos étudiants et influencer l'atmosphère intellectuelle de vos étudiants. Les professeurs qui sont membres du Bassidj, peuvent avoir une présence spirituelle et conductrice, et apaiser le cœur et l'esprit de leurs étudiants. L'important de développer une perspicacité dans le Bassidj et parmi vos étudiants. La perspicacité est très importante. Comme je l'ai dit, le martyr Chamran travaillait jusqu'à une heure du matin et se rendait au front en début de matinée, avant les autres. Il était présent partout où c'était nécessaire. Nous devons avoir cette présence constante et en temps opportun, partout où c'est nécessaire. Chacun d'entre nous doit apprendre à être présent là où on a besoin de lui.

Préservez la solidarité et l'unité nationale, et encouragez cette recherche de l'unité dans notre société. Chers frères et sœurs, aujourd'hui, notre pays a besoin d'unité et de solidarité. Personnellement, je suis opposé à toute déclaration, action ou article qui provoquerait une rupture et des discordes dans le pays, même si l'intention est sincère et bonne. Je ne supporterai pas de telles choses. Si quelqu'un est intéressé par mon opinion sur cette question, mon avis est ce que je viens de dire. Nous avons besoin de solidarité et de coopération dans le pays. N'était-il pas possible de diviser les participants à cette rencontre en dix groupes différents ? Cela était facile. Les gens qui ont assisté à cette réunion pouvaient être divisés en différents groupes en fonction de la couleur de leurs vêtements, de leur âge ou de leur origine. Il est possible de les diviser en différents groupes. Il est toujours possible de créer des murs. L'art de la Révolution est de supprimer les murs. Nous vivions dans de petites cellules entourées de hauts murs et nous n'étions pas conscients de la situation des autres. La Révolution est venue et a fait tomber ces murs en transformant les petites cellules en un vaste ensemble qui est la nation révolutionnaire iranienne. Nos universitaires détestaient les étudiants des centres islamiques et vice versa. Nos professeurs détestaient les hommes d'affaires et nos hommes d'affaires détestaient les agriculteurs. Nous avions créé des murs entre nous. La Révolution est venue et a fait disparaitre ces murs. Pourquoi devrions-nous créer de nouveau, ces murs entre nous qui sont de plus inappropriés et injustes. Les principes sont clairs. L'orientation est claire. Quiconque est en accord avec l'orientation et les principes, fait partie de notre communauté. Faites attention à ce point.

J'ai dit à plusieurs reprises, que nous devons éviter l'oppression. C'est une des choses essentielles que nous devons avoir à l'esprit. L'oppression est une chose mauvaise et dangereuse. L'oppression ne signifie pas seulement frapper quelqu'un dans la rue. Parfois, un mot inapproprié contre une personne, un article inapproprié ou un geste inapproprié, sont une forme d'oppression. Il est nécessaire de prêter une attention sérieuse à la pureté de nos actions et de nos intentions.

Je crois que j'ai raconté le récit qui dit que le Saint Prophète de l'Islam (SAWA) assistait à la lapidation d'une personne pour adultère au milieu d'un certain nombre d'autres personnes qui regardaient la scène. Quelqu'un a dit à son voisin : «Il est mort comme un chien». Ensuite, le Saint Prophète (SAWA) est parti vers la mosquée et ces deux hommes l'ont suivi. Sur le chemin de la mosquée, ils sont tombés sur le cadavre d'un animal. Le Saint Prophète (SAWA) a dit aux deux hommes : « déchirez le cadavre et mangez-en» Ils ont dit : «Messager de Dieu, est-ce que vous nous demandez de manger le corps d'un animal mort ? » Le Saint Prophète (SAWA) répondit : « Ce que vous avez fait à ce frère était pire que de manger cette carcasse» alors que ce «frère» dont le Saint Prophète (SAWA) parlait, avait été lapidé pour adultère. Les deux hommes avaient fait un seul commentaire à propos du pécheur que le Saint Prophète (SAWA) leur a reproché de cette manière.

Ne dites que ce qui est vrai, nécessaire et approprié. Nous devons être justes et équitable. C'est notre responsabilité. Le fait que nous soyons des soldats révolutionnaires et des combattants ne signifie pas que nous avons le droit de dire tout ce que nous voulons au sujet de quelqu'un que nous jugeons inférieur à nous-mêmes. Cela ne doit pas être le cas. Bien sur, tous les gens ne sont pas au même niveau en termes de foi religieuse. Certaines personnes sont plus pieuses que les autres. Dieu le sait et ses serviteurs vertueux peuvent aussi le savoir. Mais en ce qui concerne les relations sociales et la vie communautaire, il est nécessaire de maintenir cette unité et cette solidarité, et de réduire les différences.

Les objectifs et les normes ne doivent pas être oubliés. J'ai expliqué ces objectifs et ces normes à plusieurs reprises et aujourd'hui, un des professeurs estimés les a mentionnés. Ces normes sont la lutte contre les puissances arrogantes, la définition de frontières avec les ennemis de la Révolution et de l'islam, et la résistance contre la vague de mécréance et d'hypocrisie pas seulement à l'intérieur du pays mais partout dans le monde. Une personne qui omet de définir des frontières de manière claire ne fait que nuire à son propre statut. Une personne qui a une tendance vers les ennemis, devient un étranger. Ce sont les principes et les lignes directrices. Le chemin de la Révolution est un chemin clair. La Révolution avance et par la grâce d'Allah, le mouvement va se poursuivre dans l'avenir.

Je voulais dire tout ce que j'avais à l'esprit dans le temps imparti et parler comme les messieurs qui ont pris la parole à cette réunion et tout dit en cinq minutes, mais je n'ai pas pu le faire. Je crois que j'ai dit ce qui était nécessaire et je ne veux pas vous prendre davantage de temps.

J'espère qu'Allah le Très-Haut, vous protègera et vous accordera le succès et augmentera de jour en jour, votre perspicacité. J'espère qu'Allah le Très-Haut, vous rendra plus efficace dans le djihad scientifique et le combat pour le renforcement du discernement dans les milieux universitaires et dans la société.

Que les salutations soient sur vous et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !