La foi en Dieu, au peuple et en lui-même l'ont rendu décidé, courageux et déterminé. Ces trois croyances se sont révélées dans le comportement, les décisions et les actions de l'Imam. L'Imam parlait au peuple du fond du cœur et le peuple a accueilli son appel, corps et âme. Les gens sont entrés dans l'arène et ont résisté de manière courageuse. Leur mouvement qui n'avait pas de sympathisants dans le monde et n'a reçu aucune assistance, a progressivement évolué vers la victoire finale.

 

Je voudrais développer les trois croyances de l'Imam Khomeiny. Les points dont je vais parler à cet égard sont des points importants qui peuvent nous éclairer s'ils trouvent leur chemin dans nos cœurs. En ce qui concerne la foi en Dieu, l'Imam était la manifestation du saint verset : « Certes ceux auxquels on disait : "Les gens se sont rassemblés contre vous; craignez-les" cela accrut leur foi et ils dirent Dieu nous suffit comme garant» [Coran 3: 173]. L'imam Khomeiny était fermement engagé et croyait de tout son cœur et de toute son âme au verset « Dieu nous suffit; Il est notre meilleur garant». L'Imam avait foi en Allah le Très-Haut. Il avait foi aux promesses divines. Il a agi, travaillé et parlé de l'amour de Dieu, et savait que « si vous aider la cause d'Allah, Il vous aidera» [Coran 47: 7], qui est une promesse divine, définitive et incontournable.

 

En ce qui concerne la confiance qu'il faisait au peuple, notre magnanime imam connaissait bien la nation iranienne. L'Imam savait que la nation avait une foi religieuse profonde et qu'elle était intelligent et courageuse. Il savait qu'il s'agissait d'une nation dont les capacités resplendiront comme le soleil dans les différents domaines si elle a des dirigeants compétents.

 

A une époque, une personne incompétente comme le Shah Sultan Hussein a isolé la nation iranienne, puis une personne courageuse comme Nader Gholi - sans titre honorifique - a émergé et est devenu un leader qui a permis à notre nation d'étendre la sphère de sa gloire de Delhi à la mer Noire. L'imam Khomeiny avait remarqué cette vérité de notre Histoire, en avait été témoin et y croyait. Il connaissait bien notre nation. Il avait foi en la nation iranienne. La profonde foi religieuse du peuple qui avait été cachée par des gens matérialistes, a été réveillée par notre magnanime Imam. Il a ressuscité la fierté religieuse du peuple et la nation iranienne est devenue un modèle de résistance et de perspicacité. Pour notre magnanime Imam, le peuple était chéri et les ennemis du peuple les plus haïs. Si l'Imam n'a jamais arrêté son combat contre les puissances dominatrices, même un seul instant, c'est principalement parce que les puissances dominatrices étaient les ennemis du bonheur du peuple et que l'Imam considérait les ennemis du peuple comme ses véritables ennemis.

 

L'Imam a enseigné au peuple d'Iran à être confiant. Avant de développer ce sentiment de confiance dans le peuple d'Iran, l'Imam l'a suscité en lui-même. Il a montré sa foi en ses capacités. Le jour d'Achoura de l'année 1342, alors qu'il était seul, l'Imam a menacé le Shah et déclaré qu'il demandera au peuple iranien de le forcer à quitter le pays s'il continue. Il a dit cela aux citoyens et aux étudiants de l'école Feiziyeh à Qom, et a menacé le Shah Mohammad Reza qui exerçait alors un pouvoir absolu dans le pays en s'appuyant sur les États-Unis et d'autres puissances étrangères. Cette menace avait été proférée par un religieux de Qom qui n'avait ni armes, ni matériel, ni argent ni soutien international. Il a réussi à résister dans ce domaine en s'appuyant sur sa foi en Dieu et en lui-même. Le jour où l'Imam est rentré d'exil, il a menacé le gouvernement de Bakhtiar à Behesht Zahra (cimetière de Téhéran), et a annoncé d'une voix résonnante qu'il allait donner un coup de poing au gouvernement Bakhtiar dans la bouche, et installer un autre gouvernement. Cela montre l'assurance de l'imam Khomeiny qui avait foi en lui-même et en ses capacités. C'est cette confiance qu'il a transmise à la population d'Iran par ses paroles et ses actions.

 

Mes chers amis, pendant une centaine d'années, on nous avait convaincus que nous étions incapables de gérer et de développer le pays, d'atteindre la dignité et la gloire, d'aller de l'avant dans le domaine de la connaissance et d'autres domaines. Nous avions commencé à croire à cette incapacité.

 

Développer ce sentiment d'incapacité et d'infériorité pour faire perdre confiance aux nations est un des moyens efficaces dont les pouvoirs autoritaires ont toujours abusé pour assurer leur domination. C'est par ce moyen qu'ils ont réussi à imposer un retard à la nation iranienne dans les domaines politiques, scientifiques, économiques et dans tous les autres domaines de la vie. L'Imam a renversé cette situation et a privé les superpuissances hégémoniques de ce moyen. Il a dit à la nation iranienne : "Vous pouvez". Il a restauré notre confiance en nous-mêmes et notre détermination. Nous, le peuple de l'Iran, avons senti que nous étions de nouveau capables. Nous avons progressé et pris des mesures. Pour cette raison, la nation iranienne a remporté des victoires au cours de cette trentaine d'années, dans tous les domaines dont je parlerai plus tard.

 

Ces trois croyances de l'imam Khomeiny, la foi en Dieu, au peuple et en lui-même, sont devenues l'axe de toutes ses décisions, de ses actions et de ses politiques. Au début du mouvement, ces trois croyances étaient une source d'énergie pour l'Imam tout comme à l'époque où il était en exil, où il est parti pour Paris et où il est retourné en Iran. Ce sont ces trois croyances qui ont donné à l'Imam le courage de retourner à Téhéran dans de telles conditions. Ces trois croyances se sont aussi manifestées dans les événements qui ont eu lieu au cours du mois de Bahman 1357 [janvier-février 1979], dans les fitnas qui se sont produites dans le pays, dans l'établissement de la République islamique, dans sa résistance ouverte au système d'oppression mondiale et le slogan "ni l'Est, ni Ouest", dans la guerre imposée et dans tous les événements qui ont eu lieu dans ces dix années mouvementées de la vie de l'Imam. Ces trois croyances étaient la base des décisions, des actions et des politiques de l'imam.

 

Jusqu'aux derniers jours de la vie de notre magnanime Imam, personne n'a remarqué dans ses paroles et ses actions, le moindre signe de découragement, de doute, de fatigue, de faiblesse ou de soumission. Beaucoup de révolutionnaires dans le monde se mettent à avoir des doutes et deviennent conservateurs au fur et à mesure qu'ils vieillissent. Parfois même, ils reviennent sur leurs déclarations. Les déclarations de l'Imam au cours des dernières années de sa vie, étaient parfois plus révolutionnaires que ses déclarations de l'année 1342. Il vieillissait mais restait jeune de cœur et dynamique. C'est cette fermeté qui a été décrite dans le Saint Coran : « Et s'ils se maintenaient dans la bonne direction, Nous les abreuverions certes, d'une eau abondante » [Coran 72: 16]. Dans un autre verset, Allah le Très-Haut dit : « Ceux qui disent : "Notre Seigneur est Dieu" et se tiennent dans le droit chemin, les Anges descendent sur eux » [Coran 41: 30].

 

Ces trois croyances ont gardé l'Imam jeune et dynamique, ont consolidé sa pensée et son chemin pour notre nation, et se sont progressivement développées chez notre peuple, les jeunes et les gens des différents milieux sociaux. Ces trois croyances leur ont donné de l'espoir, ont créé chez eux une forte confiance en eux-mêmes et ont abouti à la confiance en Dieu. Ces caractéristiques ont remplacé le désespoir et le pessimisme. Le peuple d'Iran a changé et Allah le Très-Haut, a changé ses conditions. « En vérité, Dieu ne modifie point l'état d'un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes » [Coran 13: 11]. Le peuple d'Iran a changé de chemin, de mouvements et de motivations, et Allah le Très-Haut, l'a aidé et soutenu. Quel a été le résultat sinon que l'Iran dépendant est devenu un pays indépendant ?