Au nom d'Allah, le tout Miséricordieux, le très Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations soient sur notre maître Mohammad, et sur sa Lignée immaculée, et que Dieu maudisse tous leurs ennemis !

C'était une rencontre très agréable. Le seul point faible de la réunion était qu'un certain nombre d'amis - frères et sœurs - étaient prêts à réciter leurs poèmes, mais nous n'avons pas réussi à en profiter à cause du manque de temps. Minuit est passé et la réunion a duré plus que d'habitude. Parfois, cela arrive. Parfois, ce que nous voulons n'arrive pas : « Les gens n'atteignent pas tous leurs rêves, car les vents ne soufflent pas toujours dans la direction qui leur convient » [extrait d'un poème du poète arabe, Al-Mutanabbî].

Tout d'abord, je dois dire que les poèmes de ce soir étaient vraiment très bons. Un monsieur a parlé des poèmes des jeunes. Un certain nombre de ceux qui ont récité leurs poèmes ce soir étaient des jeunes et leurs poèmes étaient vraiment bons et éloquents, non seulement en termes d'innovations linguistiques - ce qu’on constate heureusement dans la poésie aujourd'hui - mais aussi en termes de sujets qui étaient des sujets importants, remarquables et nouveaux, et aussi en termes de style, de rythme et de bon usage des lexiques. Nous avons constaté que les poèmes étaient vraiment bons. Parfois, il y a des lacunes linguistiques dans la poésie contemporaine et la poésie postrévolutionnaire qui contient de bons et nouveaux contenus et concepts. Cependant, je vois que ces lacunes linguistiques sont progressivement éliminées. Heureusement, cela a été constaté ce soir.

Je voudrais soulever quelques points sur la poésie. Un point qui m'a traversé l'esprit et qui devrait retenir notre attention aujourd'hui, est que depuis le début - quand la poésie persane a acquis une identité - jusqu'à aujourd'hui, la poésie persane a toujours été chaste et vertueuse. Je dis cela sur la base de recherches et d'études. Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas eu d'obscénité et d'indécence dans la poésie. Cela a existé dans le passé, mais les cas étaient peu nombreux. Il y a eu de tels poèmes aussi récemment. Par exemple, certains poèmes d’Iraj, de Khakshir et d'autres poètes de ce genre, étaient explicites, obscènes et indécents. Cependant, ces poèmes sont peu nombreux. Dès le début, la poésie persane a été modeste et pudique. Même à l'époque de l’école du Khorasan qui contenait des mots romantiques et des comparaisons - poèmes romantiques et amoureux - au début des qasidas, la pudeur était respectée. Pour clarifier mes points, je voudrais comparer la poésie persane avec la poésie arabe de cette époque-là. Bien sûr, à l'heure actuelle, la poésie arabe a changé et heureusement, est devenue une poésie très engagée et très bonne aujourd’hui. Il y a quatre poètes libanais à la réunion, qui ont lu leurs poèmes - quelques vers de leurs poèmes - qui étaient vraiment très bons et remarquables. Cependant, ce n'était pas le cas dans le passé. Par exemple, un poète a osé envoyer des mots d'amour dans ses poèmes à une femme bien connue dans la société dont il a même mentionné le nom ! C'était une pratique courante à cette époque. Vous ne voyez pas cela dans la poésie persane. Une telle chose n'existe pas. Dans la poésie persane, le poète exprime son amour et son affection mais l’objet de son amour est anonyme, généralement imaginaire ou inconnu. Aucune personne spécifique n'est mentionnée. Dans les qasidas arabes de la première période cependant, ce n'était pas le cas et les poètes mentionnaient des personnes spécifiques. Voici un exemple : «Si Leili al-Akhiliyah me disait bonjour, [je la saluerais à bras ouverts] même si mon chemin était bloqué par des pierres et divers obstacles» [extrait d'un poème d'ibn al-Humayr]. Leili al-Akhiliyah était une femme honorable bien connue dans la société, mais ce célèbre poète exprime son amour pour cette femme et cela était considéré comme une bonne chose. Il y avait un autre poète bien connu - contemporain d'Al-Farazdaq, Jarir et d'autres poètes de ce genre, qui s'appelait Kuthayr. Kuthayr était amoureux d'une poétesse nommée "Izzah". Dans ses poèmes, Kuthayr exprimait un tel amour pour elle qu'il devint "Kuthayr Izzah". Si vous voulez trouver la biographie de Kuthayr, vous devez chercher "Kuthayr Izzah". C'était une pratique courante à cette époque, mais cela n’existait pas dans la poésie persane. Bien entendu, il y a des tashbib (comparaison) - comme ils disent, tashbib et nasib - dans les poèmes de l'époque et plus tard, dans les ghazals, où les poètes faisaient des déclarations romantiques mais sans s’adresser à une personne précise. Bien entendu, récemment Shamlou (poète contemporain iranien) mentionne Ayda, mais Ayda est sa femme et son épouse, et non une femme étrangère. La poésie persane est une poésie pudique même si comme je l'ai dit, il y a eu des cas d'obscénité et d’indécence - qu'on a honte de mentionner et même de se rappeler - mais qui sont très peu nombreux. Tout au long de l'histoire, la poésie persane a été chaste et vertueuse. Vous devez préserver cette chasteté dans le domaine poétique. C'est un point important.

Le deuxième point est que mes chers amis, la poésie est un art influent. La poésie a des qualités qui n'existent pas dans d'autres arts. Certains arts sont très influents dans un autre sens et d'une autre manière - par exemple, le cinéma, le théâtre et d'autres arts semblables - mais la poésie a une influence différente. La poésie doit créer des orientations. En d'autres termes, nos poètes doivent développer, produire, créer et propager la poésie dans l'environnement artistique et poétique du pays, de manière à créer un discours et une orientation sur les questions importantes dans le pays. Prenons le cas de la justice, de la résistance et de la moralité, par exemple. Nous avons vraiment besoin d'une morale sociale dont j’ai parlé avant-hier, dans une réunion avec les jeunes. Nous devons à la fois, améliorer et développer notre comportement personnel et notre comportement social - notre comportement envers le peuple tel qu'il se manifeste dans des concepts comme le pardon, le sacrifice de soi, la sincérité, la fraternité et d'autres concepts similaires. Heureusement, cela a été amplement mis en relief dans l'histoire de notre poésie. Il y a beaucoup d'excellents poèmes sur ces sujets, et cette création de discours doit continuer. D'autres domaines que j'ai mentionnés - comme la résistance et les sujets importants d’un certain nombre de poèmes ce soir – doivent être développés également.

Il y a un autre point sur la poésie. Tout au long de l'histoire, la poésie persane a joué un rôle majeur dans la production et le développement des idées. Si vous faites des études, vous verrez que la poésie persane est imprégnée de sagesse. Nous appelons Ferdowsi «Hakim Ferdowsi» [Hakim en farsi signifie sage, ndt]. Nous nous référons à Nezami comme "Hakim Nezami". Nous nous référons à Sanaï comme "Hakim Sanaï". Saadi était un vrai hakim (sage). Hafiz était un vrai hakim et un mystique. Ils ont utilisé leur poésie comme un moyen de manifester cette sagesse - la sagesse islamique, coranique, spirituelle et prophétique. La poésie persane est pleine de sagesse. Cette sagesse et cette moralité devraient être mises en relief dans la poésie d'aujourd'hui. Il y avait plusieurs vers dans les poèmes qui ont été récités ce soir, qui faisaient l’éloge de la sagesse. Ce sont des vers qui peuvent rester dans nos mémoires, dans les livres et dans différents écrits. Ils peuvent être transférés et publiés. Le contraire de cette sagesse, de cette morale et de cette génération d’idées et d'espoir dans la poésie, est d'attirer notre auditoire vers la décadence dans l’action, la superficialité dans la pensée, la soumission dans la politique et l'indifférence dans la confrontation à l'ennemi. Une poésie qui a ces caractéristiques, va définitivement à l'encontre de la sagesse poétique qui a prévalu dans la poésie persane, au cours du temps. Cela devrait attirer l'attention parce que c'est une question importante.

La poésie doit être active dans le domaine du sérieux, de la diligence et de la discipline dans l'action, de la profondeur et de la largeur d'esprit dans la pensée, de la solidité dans l'identité et du djihad dans la confrontation à l'ennemi. Vous, chers frères et sœurs, vous êtes d'éminentes personnalités dans la société, et l'art de la poésie provient généralement d'esprits et de pensées exceptionnels. Vous devez prêter attention à ce point. Bien sûr, vous savez qu'on cherche à faire dévier l'art du pays de ce chemin. Il y a des gens qui investissent et dépensent de l'argent pour cela. Des groupes conçoivent des plans pour que notre poésie s'écarte de son cours, comme cela se passe dans le cinéma, le théâtre, la peinture et toutes les autres branches artistiques. Certaines mesures déviantes sont en cours. Cela est vrai aussi pour la poésie. Ils font vraiment des efforts à cette fin. Ils mettent en relief des individus obscènes. Je vois cela dans notre propre société. Il y a des gens qui mettent en valeur et magnifient des gens décadents et obscènes, d’un niveau très bas en termes de technique poétique et encore plus bas en termes de contenu. Même en termes de technique poétique, nous ne pouvons pas dire que leurs poèmes sont bons quant au contenu, il est très pauvre. Leurs poèmes sont aussi mauvais en termes de technique poétique. Cependant, ils (les ennemis) mettent en relief de tels individus.

Un autre point très important est la question des chants. J'ai soulevé cette question auparavant dans cette réunion, et dit que les chants étaient une partie nécessaire et une branche de l'art poétique très influente. Les chants ont vraiment une influence. Nous avons vu dans de nombreux cas, que tel ou tel poème est devenu très courant chez les jeunes, les adolescents - les étudiants, les lycéens et autres. De tels poèmes sont une source de mouvement, d'enthousiasme et d’orientation. À l'heure actuelle, nous avons vraiment manqué à nos responsabilités dans ce domaine. Les bons chants sont peu nombreux.

La société iranienne a un lien très fort avec la poésie et c'est un point significatif. La même chose est vraie dans la société arabe. Les Arabes ont aussi des liens très forts avec la poésie. Remarquez que pendant les activités révolutionnaires, durant toutes ces années de combats révolutionnaires, certains slogans - rythmés et poétiques - sont sortis du cœur de la foule. Personne ne savait qui composait ces poèmes. Quelqu'un dans la foule, les avait composés et les autres s’y sont intéressés. Les gens ont suivi ces slogans parce qu'ils étaient présentés sous forme de poèmes et parce qu'ils étaient rythmés et rimés. Dans nos milieux de vie, la poésie est très commune et c'est une grande opportunité. J'ai écrit quelque chose que je voudrais mentionner : J'ai vu un poème dans la section d’avis de décès dans un journal. Certaines personnes composent des poèmes dans les journaux qui sous attirent naturellement. J’ai constaté que les gens avaient un don poétique naturel. Ces vers sont similaire aux poèmes de Bidel, mais je ne sais pas qui les a composés, ils disent : « Je me suis pris à 100 pièges et sauvé de nombreuses cages, mais je n’ai pu voler librement que dans la mort ». Comme c'est beau ! « Je n’ai pu voler librement que dans la mort ». La poésie est dans l'esprit de notre peuple. Même dans les avis de décès, les gens inventent de beaux poèmes et les publient. Ceux qui savent utiliser des ordinateurs et d'autres appareils de ce genre, peuvent trouver le nom du poète. Je ne sais pas qui l'a composé, mais le style ressemble à celui de Bidel. Ces occasions et ce besoin de poésie dans la société, doivent être exploités. Les concepts et les méthodes que les gens doivent connaitre, doivent leur être transmis à travers le langage de la poésie.

J'espère que vous réussirez et aurez l'occasion de continuer dans cette voie pendant de nombreuses années à venir.

Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !