Sauli Niinistö, Président de Finlande en visite à Téhéran à la tête d'une délégation, a été reçu le 26 octobre 2016, l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique. Le Président Rohani et des membres de son cabinet assistaient à cette rencontre. Se penchant tout d'abord sur le fléau du terrorisme, "un mal pénible qui plonge l'Humanité dans la tragédie", l'Ayatollah Khamenei a déclaré que le massacre des Yéménites par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, était une des pires formes de terrorisme. « La lutte antiterroriste doit être soutenue sérieusement par ceux qui ont de l'influence sur les puissances internationales. Les experts internationaux, les États et les puissances honnêtes doivent réfléchir et prendre des mesures pour trouver un remède à ce phénomène », a-t-il précisé,

L'Ayatollah Khamenei a déclaré que ni les propos ni les mesures des États-Unis et de certains autres États concernant la lutte contre le terrorisme, n'étaient sérieux car « ils calculent tout en fonction de leurs propres intérêts et ne se soucient pas du terrorisme en Irak ou en Syrie », a-t-il dit.

Pour prouver cette absence de détermination dans la lutte contre le terrorisme, le leader de la Révolution islamique a évoqué le massacre du peuple yéménite et noté : « Le terrorisme ne se limite pas à des actes terroristes commis par des groupes non officiels mais concerne aussi les massacres perpétrés par certains gouvernements comme dans l'attaque saoudienne sur des gens participant à une cérémonie de deuil au Yémen, laissant des centaines de morts et de blessés. Cela fait également partie des pires formes de terrorisme et après un an et sept mois, aucune volonté sérieuse de lutter contre (ce terrorisme) n'a été constatée jusqu'à présent. La position de l'Iran vis-à-vis de la crise en Syrie est cohérente et se fonde sur les intérêts du peuple et du gouvernement légal syriens. Par contre, les États-Unis et leurs alliés réclament le départ du Président Assad alors que pour mettre fin à la guerre [dans ce pays], il faudrait d'abord identifier les initiateurs et les responsables [de cette guerre]».

Le Leader a mentionné l'indifférence des Nations Unies vis-à-vis de la question de savoir qui avait commencé l'invasion dans la guerre lancée par le régime de l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein contre l'Iran [1980-1988], comme un des facteurs qui a causé la poursuite de cette guerre notant : « Bien sûr, quelques années après la fin de la guerre imposée, le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies de l'époque, qui était une personne consciencieuse et courageuse, a reconnu la responsabilité de Saddam dans cette guerre ».

Critiquant les positions de l'actuel Secrétaire général de l'ONU, le Guide suprême de la Révolution islamique a déclaré : « Il [le secrétaire général de l'ONU] a explicitement affirmé que la dépendance de l'ONU aux aides financières de Riyad, l'empêchait de condamner les crimes de guerre et l'infanticide de ce régime, au Yémen. Cela prouve à quel point les hommes politiques du monde sont moralement corrompus. J'espère que le futur secrétaire général de l'ONU accomplira sa fonction avec plus d'indépendance ».

Le Leader de la Révolution islamique est revenu ensuite sur le développement de la coopération irano-finlandaise, soulignant que les accords de coopération signés entre les deux pays, devaient passer à l'étape de l'application et que tout retard aurait des effets négatifs sur l'opinion.

Pour sa part, le Président finlandais s'est dit satisfait de ses entretiens à Téhéran. « Ce mercredi 26 octobre 2016, quatre documents de coopération dans différents domaines ont été signés et les négociations entre les délégations commerciales des deux pays ont franchi un pas décisif. Ces accords ne resteront pas sur le papier car les deux parties cherchent à obtenir des résultats concrets grâce à une application juste des accords, et la communauté des commerçants et des hommes d'affaires finlandais est déterminée à entretenir une coopération sérieuse et efficace avec l'Iran », a expliqué le Président Sauli Niinistö qui a aussi fait allusion à l'évolution mondiale au cours des 10 dernières années, et à la propagation du terrorisme, et qualifiant la situation actuelle du monde de « très troublée », il a ajouté : « Le terrorisme a pris de nouvelles et grandes dimensions, et entrainé la fuite de beaucoup de gens, et malheureusement, des enfants et des mères sont tuées en grand nombre, en Syrie, en Irak et au Yémen ».

Le président Sauli Niinistö a reconnu les propos de l'Ayatollah Khamenei et déclaré : « Les États et l'ONU n'ont pas réussi en matière de contrôle et de lutte contre le terrorisme ». Il a en fin mis l'accent sur le rôle et l'influence de l'Iran dans la lutte antiterroriste au Moyen-Orient et déclaré : « L'Iran n'a négligé aucun effort pour éradiquer le terrorisme et continuera certainement dans cette voie dans l'avenir ».

Sauli Niinistö est arrivé en Iran le mardi 25 octobre 2016, à la tête d'une délégation de responsables politiques et économiques, et a été accueilli par le Président Rohani au palais de Saad-Abâd avec qui il s'est entretenu au sujet du développement des relations économiques bilatérales, avant de rencontrer l'Ayatollah Khamenei.