Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations à notre Maître, Muhammad, et sa Lignée pure, en particulier celui qui représente le trésor d'Allah sur terre !

Vous êtes les Bienvenus, chers frères, chères sœurs et honorables députés de l'Assemblée Consultative Islamique. Cette réunion annuelle est l'occasion d'honorer l'Assemblée Consultative Islamique, d’attirer l'attention sur cette grande institution, de faire en sorte que chacun soit attentif à la grandeur et à l'importance du parlement, et de vous souhaiter du courage à vous, honorables députés. Vous avez travaillé l’année dernière ou plutôt pendant les trois ans de votre mandat, et à la fin de chaque année, il convient de vous souhaiter sincèrement et cordialement, du courage, à vous, honorables députés. C'est l'un des objectifs de cette rencontre. Peut-être qu’il y a des conseils et des rappels qu'on pourrait juger utiles, et peut-être est-ce une exigence de l'article 57 de la Constitution qui exige que nous vous donnions occasionnellement, un rappel et un conseil.

J'ai noté quelques points à aborder, mais avant de commencer, je pense qu'il est nécessaire de mentionner la grande épopée de la libération de Khorramchahr qui a été, véritablement et honnêtement, un évènement exceptionnel et rare. Au début du mois de Farvardin, le deuxième jour du mois de Farvardin de l'année 1361 (22 mars 1982), la grande opération « Fath-ul-Mobin » a été lancée et a conduit à une énorme victoire où plus de 15000 soldats ennemis ont été capturés. On ne s'attendait pas à ce que nos forces armées envisagent une autre opération si tôt, et encore moins à une opération deux ou plusieurs fois plus importante que [l'opération] Fath-ul-Mobin. Mais c'est ce qui est arrivé. La libération de Khorramchahr a été un événement miraculeux, vraiment miraculeux. Après la libération de Khorramchahr, des médiateurs, des présidents et d’autres sont venus [en Iran]. M. Sékou Touré qui était une haute personnalité importante en Afrique, est venu me dire qu’aujourd'hui, votre situation est différente d'hier, à cause de la libération de Khorramchahr. Cela signifiait que le sujet des pourparlers était devenu différent.

La grandeur de la victoire de Khorramchahr attire les yeux, mais je tiens à dire que l'opération « Beit-ul-Moqaddas » - qui a conduit à la victoire de Khorramchahr – avec ces sacrifices, ces initiatives, ces préparatifs et ces plans de guerre qui devraient à mon avis, être enseignés dans les écoles militaires, est plus importante que la victoire de Khorramchahr ou du moins tout aussi importante.

Trouver un raccourci, paralyser l'ennemi, encercler l'ennemi et résister malgré le manque de forces et d'armes, et les dignes martyrs que nous avons offerts dans cette opération, sont des choses très importantes. On devrait en faire des livres. Je ne sais pas si vous, chers frères et sœurs, avez le temps de lire les livres sur cette opération. À mon avis, prenez le temps de lire ces livres qui le méritent vraiment. Si vous avez le privilège de mener des campagnes électorales dans votre ville, de parler aux gens en toute tranquillité d'esprit, que les gens se rendent aux urnes en toute tranquillité et écrivent votre nom sur leur bulletin de vote, si vous venez au parlement pendant quatre ans, si toutes ces choses se réalisent, c'est à cause de ces sacrifices, de ces martyrs et de ce dévouement quand, par exemple, le chef de bataillon sentant que ses forces sont épuisées au milieu de la bataille, qu'elles manquent d’équipements et de matériel, et que l'ennemi approche des tranchées avec 200 chars, est monté au bord de la tranchée et s’est adressé à ses soldats pour leur remonter le moral. Cela est facile à dire. Ces grandes œuvres, ces mouvements qui sont honnêtement au-delà de l'endurance humaine – qui dépassent l'endurance humaine - sont très importants. Ne laissez pas ces événements devenir obsolètes. Vous êtes sur un haut minbar [chaire] - le minbar de l'Assemblée Consultative Islamique. Votre voix atteint tout le pays, voire le monde entier. Ne laissez pas ces grands événements et ces grandes gloires vieillir, s'estomper et être oubliés. Je souhaite que le 3 Khordad (24 mai, jour de la libération de Khorramchahr) soit une heureuse occasion pour tout le peuple iranien, in cha Allah.

J'ai écrit quelques points. Le premier concerne la loi. J’ai deux ou trois points à dire à ce sujet. Le deuxième point concerne le 11ème Parlement islamique, qui est le vôtre. Le troisième est quelques conseils. Bien sûr, beaucoup de choses que je vais vous dire aujourd'hui, ont déjà été dites à plusieurs reprises. L'année dernière, j'ai dit beaucoup de choses ici, et c'était aussi le cas des années précédentes. Cependant, il est nécessaire d'écouter, de rappeler et de répéter.

En ce qui concerne la loi et l'importance de la législation, s’il est vrai que comme vous le pensez, le Parlement islamique a deux fonctions - la législation et la supervision, dans le sens où la supervision est définie dans la loi - le statut de la législation est beaucoup plus élevé que celui de la surveillance. Le travail principal du Parlement islamique est la législation. Quelles sont les raisons de la loi ? Pourquoi avons-nous besoin de lois ? (Nous en avons besoin) Parce que la stabilité dans la vie est une nécessité vitale. Sans stabilité, la société est imprévisible et aucune planification ne peut être faite. La planification a la capacité de vous rendre surs de l'avenir et vous permet d’avoir des plans à moyen ou à long terme. Comment peut-on être sûr ? Grâce à la loi qui établit des règles sur toutes les questions - économiques, politiques, culturelles etc. C'est la définition de la loi. Sans lois, la vie est complètement perturbée. Il est reconnu dans le monde, qu’une mauvaise loi vaut mieux que l'anarchie, alors qu’une mauvaise loi est un fléau majeur. La question de la législation est donc très importante. La législation permet au grand public, aux instituts et entreprises, culturels et économiques, et aux fonctionnaires des États et des gouvernements, de planifier pour leur propre vie. La loi [est importante]. C'est l'importance de la législation. Sans loi, ce serait évidemment le chaos. Il est bien connu que la législation pose des rails. Je l'ai dit à plusieurs reprises également. M. Ghalibaf l'a également dit dans ses remarques. C'est vrai. Cependant, poser des rails signifie préparer le chemin pour les forces exécutives du pays. Mais la pose des rails à cette caractéristique qu’elle empêche d'aller à gauche ou à droite - le train se déplace sur le rail - alors que nos responsables exécutifs et nos gouvernements, à travers l'histoire, ont violé certaines lois. Donc, en fait, disons que la législation est la construction de routes et sert à déterminer le chemin.

La législation a une relation avec les politiques générales, citées dans la Constitution. Une question se pose parfois sur ce que font les politiques générales ? A quoi sert la législation ? La réponse est que si les politiques générales déterminent la direction, la législation identifie les voies et les routes pour aller dans cette direction. C'est la différence. Par exemple, les politiques générales disent qu'il faut aller vers le nord. Mais il y a plusieurs chemins vers le nord. Un gouvernement choisit une voie et un gouvernement en choisit une autre. Aucun problème. C'est pourquoi les politiques générales s'adaptent à tous les goûts et méthodes de gestion. Ce parlement dit qu’il choisit cette loi pour (régler) ce problème, et un autre parlement peut choisir une autre loi. C'est leur différence. Mais il est très important que la direction ne soit pas oubliée. La loi ne doit pas s'écarter de cette « direction ». C'est la relation entre l'élaboration des politiques et la législation.

La rédaction et l'adoption de lois reposent sur certains principes, qui sont bien sûr, inclus dans les politiques législatives. Bien sûr, ces politiques devraient devenir loi, ce qui ne s'est malheureusement pas produit et a été retardé pendant plusieurs années. L'une des choses qui doivent être faites, est d'adopter une législation pour le processus législatif afin que l'on sache clairement, comment la législation est élaborée.

Dans les politiques générales [de la législation annoncée le 28 septembre 2019], qui ont été préparées en consultation avec le Conseil de Discernement des Intérêts et de nombreux experts, j'ai mentionné quelques points sur les caractéristiques de la loi, dont je vais maintenant en présenter ici, trois ou quatre :

L'une est la question de l’ambiguïté de la loi. La loi doit être claire, il ne faut pas que le parlement doive demander son interprétation, ce qui soulèverait des discussions sans fin. Elle doit avoir fait l'objet d'un examen approfondi, s'appuyer sur une expertise complète, être ferme et exécutable. Une des caractéristiques d'une bonne loi est d'être exécutable. Une loi qui ne peut pas être mise en œuvre à cause des ressources financières et des capacités du pays, n'est pas une bonne loi. Les gens ont de nombreux souhaits, mais nous devons voir si nous pouvons les réaliser. Si par exemple, au lieu d'être député, vous étiez ministre ou président, pourriez-vous appliquer cette loi ? C'est important. Cela doit être étudié. Quand on veut faire une loi, il faut voir si elle est applicable. La stabilité de la loi est une autre de ses caractéristiques. Bien sûr, la loi doit être mise à jour, cela ne fait aucun doute, mais mettre à jour la loi est une chose, mais les changements successifs et les ajouts de notes en sont une autre, et la font tomber de son statut de loi. Elle doit être révisée. Elle doit être sans conflits. Ce sont des « il faut » et à partir de ces « il faut », on peut discerner les « il ne faut pas ».

L'une des choses qu'il ne faut pas faire est l'accumulation de lois, qui vient d’être mentionnée, et j'ai reçu un rapport selon lequel les lois étaient en cours de révision, par le biais de l'intelligence artificielle, pour éliminer les conflits qui résultent de l'accumulation de lois. Par exemple, une question apparaît dans la loi du budget de l'année, par exemple dans la loi sur l'environnement et certaines [autres] lois. Eh bien, ces lois peuvent ne pas être compatibles les unes avec les autres. Lorsqu’on fait preuve de tergiversation dans la résolution des conflits entre les lois, celui qui veut en abuser le fera. Ces experts en loi qui enfreignent la loi, comme je l'ai répété à maintes reprises, en profiteront.

Une législation visant à garantir les intérêts personnels est un fléau, c'est-à-dire une loi qui vise à garantir les intérêts d'une certaine classe, d'une certaine personne ou d'un certain groupe. Ce sont les défauts de la loi qu’il faut éliminer.

J'ai déjà fait un petit rappel à des amis - je ne me souviens plus si c'était l'année dernière ou lors de la réunion précédente - sur l'accumulation des propositions. J'ai dit de ne pas laisser les propositions supplanter les projets de loi. Quand un projet de loi arrive, cela signifie le gouvernement estime qu’il peut le faire, mais ce n'est pas le cas avec les propositions. Il est possible que vous prépariez une proposition avec beaucoup d'efforts, que vous adoptiez cette proposition au parlement, avec beaucoup d'efforts, puis quand elle parvient au gouvernement, il dit qu’il ne peut pas faire ceci, ou que cela ne sera pas mis en œuvre. Cela signifie que tous ces efforts n’ont servi à rien. Quand je dis qu'elle (la loi) doit être réalisable, cela signifie en partie, réduire les propositions. Bien sûr, des propositions sont nécessaires dans certains cas, dont je parlerai plus tard. Il y a des cas où le pays sera immobilisé si le parlement n'agit pas rapidement et ne détermine pas une proposition. Mais la politique générale exige que le parlement se concentre davantage sur les projets de loi que sur les propositions.

L'un des fléaux de la législation, qui est également clair pour nos amis, est que les législateurs soient affectés par l'atmosphère (du pays). Parfois, la propagande des propagandistes — qu'ils soient ennemis ou non - crée une atmosphère particulière. Cela ne devrait pas affecter l’esprit du législateur. C'est ce que je veux dire. Le fait « qu'ils vont s'énerver », « que cela aura un tel effet parmi les gens » et que « tel ou tel protestera ou objectera », l'atmosphère, des considérations partiales ou de groupe, ne doivent en aucun cas, influencer (le processus de) la législation. 

Eh bien, les factions existent. Elles existent également au Parlement islamique. Elles existent autant dans votre parlement, que dans les législatures précédentes. Il n'y a pas de solution. Après tout, les goûts sont différents. Un groupe réfléchit à un problème d'une manière, et un autre groupe, d'une autre. Ces factions sont inévitables dans une certaine mesure, mais ne doivent pas affecter la législation. C’est ce qu’on entend quand on parle de bipolarité. La bipolarité ne signifie pas les différences de goût. Il y a toujours des différences de goût, et cela a toujours existé. La bipolarité signifie que lors des différences de goût, au lieu de penser à ce qui est juste et opportun dans chaque décision, nous pensons au statut de notre groupe, à ce que veut notre groupe, et à ce qui doit être fait, que ce soit juste ou non, et que ce soit opportun ou non. C'est ce que signifie la bipolarité. Voilà au sujet des questions juridiques. La loi doit être rédigée de manière saine, de manière pure, au nom de Dieu et pour Dieu. Elle doit être rédigée de cette manière, et si cela se produit, la loi sera bénie. Si la loi est rédigée selon ces principes et dans de bonnes intentions, elle sera vraiment bénie. Les gouvernements seront alors contraints de la mettre en œuvre. C'était un point.

Le point suivant concerne le parlement actuel. Dès le début de la formation de ce parlement, j'ai exprimé ma confiance et mon affection pour ce parlement. J'ai dit en toute connaissance de cause, que ce parlement est un parlement révolutionnaire. Après trois ans, je répète la même chose. Dieu soit loué, ce parlement est un parlement révolutionnaire, instruit, jeune, dynamique et courageux. Bien sûr, les jugements que les humains portent sur un ensemble sont basés sur une vue d’ensemble. Il peut toujours y avoir des exceptions. Nous ne parlons pas de ces exceptions. Dans son ensemble, ce parlement est vraiment un parlement révolutionnaire. Maintenant, de droite à gauche, des remarques, sarcastiques ou marginales, sont lancées contre le parlement. Laissez-les dire. Vous ne pouvez pas exiger que tout le monde vous félicite. Non. Il y aura de l'opposition de toute façon, mais la réalité est celle que j'ai dite. Sur la base des informations et des rapports dont je dispose, ce parlement a vraiment ces caractéristiques.

Le 11ème parlement a bien identifié les problèmes du pays. C'est ce qui est important. Les problèmes du pays ont été identifiés et la loi a été établie sur la base de la reconnaissance des problèmes. La description donnée par M. Ghalibaf - qui m'avait déjà envoyé un rapport détaillé auparavant. [Bien sûr] j'ai des rapports d'autres endroits aussi, ce n'est pas seulement le parlement qui m’en donne – sur les choses qui ont été faites, les lois qui ont été approuvées ou sont en train d'être approuvées, indique une connaissance des problèmes du pays. Quand on connaît les problèmes, on élabore la loi à partir de ces problèmes. L'objectif de ces lois était de lutter contre la corruption, d'éliminer les discriminations et la monopolisation, d'améliorer l'environnement des affaires et d'éliminer d’autres problèmes économiques. Des avis, clairs et décisifs, ont été donnés sur ces lois et elles ont été décrétées et approuvées. Ceci est important. En d'autres termes, il n'y a pas de considérations, de dissimulations et de choses de ce genre dans la loi. Tout est clair et bien expliqué.

Certaines de ces lois que vous avez approuvées sont des lois stratégiques. Ce ne sont pas des lois provisoires et limitées. Ce sont des lois stratégiques pour le pays, qui sont vraiment dignes de respect et d'éloges, tant dans les domaines économiques que non économiques, et dans tous les domaines. La loi d'action stratégique pour la levée des sanctions, qui a été approuvée dès le début [du mandat du 11ème parlement], est une résolution fondamentale et importante qui a sauvé le pays d'un dilemme face à la question nucléaire. Il a aboli ce dilemme et cette perplexité. Dans l’indécision et la perplexité, les gens prennent des décisions pour chaque étape, qui sont parfois contradictoires. Cette loi a clairement défini ce que nous devons faire et nous en voyons encore des signes dans le monde entier. Ou encore la loi sur la famille et le rajeunissement de la population, qui fait partie des lois cruciales. Je le dis depuis de nombreuses années, mais votre législation a plus d’effet que ce que je dis. Ce que je dis est [compris] comme une recommandation dans certains cas, [mais] votre législation est exécutoire et obligatoire. Elle doit être appliquée. C'est une loi très importante. Ou la loi sur l’essor des entreprises basées sur le savoir. Ce sont des lois stratégiques comme d'autres lois de ce genre.

L'une des caractéristiques du 11ème parlement que je tiens à mentionner, est la simplicité de son mode de vie. Pour autant que j'en ai été informé, la plupart des membres de ce parlement présentent peu ou aucun comportement aristocratique, ne regardent pas les gens avec un regard hautain et ne les ignorent pas. Maintenant, comme je l'ai déjà dit, il y a des exceptions qui sont devant moi et que je peux voir. Mais c'est l'approche générale qu'ils ont. Cette approche générale est une très bonne chose. Préservez ces qualités. Ce que je veux dire, est que vous devez rester en contact avec les gens, garder cette modestie que vous avez vis-à-vis des gens, et continuer à écouter ce qu'ils ont à dire. Bien sûr, écouter ce que les gens ont à dire ne signifie pas leur faire des promesses, vous le savez ! En d'autres termes, lorsque vous êtes dans votre ville ou dans votre circonscription, et que les gens viennent se plaindre, vous ne devez pas leur faire des promesses que vous ne pourrez pas tenir. Parfois, le Parlement islamique ne pourra pas les tenir non plus, ni l'ensemble du régime. Ne faites pas de promesses. Écoutez-les, dites-leur que vous ferez de votre mieux pour résoudre leurs problèmes. Écoutez ce que les gens ont à dire avec le sourire, sans froncer les sourcils et sans vous fâcher. Certains fronçaient les sourcils et se mettaient en colère contre les gens ! [Il y a un poème de Saib Tabrizi] qui dit :

« Si tu ne peux pas défaire un nœud, n’en ajoute pas un autre,

si tu n'as pas la main qui donne, aie au moins un visage souriant »

En d'autres termes, saluer les gens avec gentillesse et avec le sourire, est très précieux et important. Appréciez ces choses. Ce sont des points de forces que j'ai mentionnés - et que vous connaissez mieux que moi - parce que je veux que vous les observiez au cours de la dernière année [de votre mandat au parlement].

La dernière année est une année sensible. Je pourrais dire quelques mots sur cette dernière année plus tard. L'un des problèmes du pays est la dernière année du parlement, les élections qui approchent, les opinions du peuple et autres. Par conséquent, vous devez maintenir les points forts que vous avez, dans cette dernière année. Vous êtes entrés [au parlement] sains, sortez-en sains. « Et dis : « Ô mon Seigneur fais que j'entre par une entrée véridique et que je sorte par une sortie véridique » (Coran 17:80) Qu'il en soit ainsi, In Cha Allah. C’est ce qui reste du travail d’une personne. Que nous soyons élus au prochain tour ou non, est une question de ce monde qui a peu d'importance. Ce qui compte, est que Dieu, Tout-Puissant, soit satisfait de ce que nous avons fait jusqu'à présent, que nous soyons élus ou non au Parlement suivant. C'est cela qui est important. C'est le deuxième point.

Troisièmement, il y a certaines recommandations dont j'ai déjà parlé et quelques autres que je partagerai avec vous. Bien sûr, comme je l'ai dit, je vous ai déjà fait ces recommandations auparavant.

La première recommandation porte sur le mode de relation que le Parlement entretient avec les autres branches du gouvernement, en particulier avec l'exécutif. C'est une question fondamentale. Le mode de relation qu'ils entretiennent, doit être bien défini. Une opposition existe ici, entre rapprochement et destruction. Un point de vue est le point de vue du rapprochement, tandis que l'autre est celui de la destruction.

Dans la vision destructrice, les branches du gouvernement se considèrent comme des rivales. Bien entendu, on le voit moins dans le judiciaire. C'est principalement l'exécutif et le législatif qui se perçoivent comme des rivaux qui doivent vaincre l’autre partie. Cette vision est dangereuse. Elle peut émaner soit du gouvernement, soit du Parlement islamique. Dans cette vision erronée, les deux parties peuvent créer des problèmes. Les administrations considèrent parfois le Parlement comme une entité inutile et dérangeante, et parfois les deux agissent avec obstination. Il y a plusieurs années, l'un des honorables orateurs du parlement s'est plaint à moi que l'administration de l'époque ne leur proposait aucun projet de loi et qu'ils n’avaient rien à faire. C'était vrai ! La composition de ce parlement ne convenait pas au gouvernement. Le gouvernement ne coopérait pas et ne proposerait aucun projet de loi. C'est pourquoi j'ai dit que les propositions du Parlement étaient parfois obligatoires. Lorsque l'administration ne propose aucun projet de loi, la solution est que vous prépariez et approuviez des projets de loi, les uns après les autres, et que vous les annonciez. Une des manières dont une administration peut gêner le parlement, consiste à ne proposer aucun projet de loi. Naturellement, lorsqu'il n'y a pas de projet de loi, le pays reste en attente. C'est un exemple concret de ce qui s'est passé. Ou [parfois] une loi est créée et proclamée, [mais ensuite], elles [les administrations] la rangent et l'enferment dans un tiroir, et ne l'appliquent pas. Ou il peut y avoir des lois qui ont été promulguées sans que leurs réglementations n'aient été déterminées. Une loi ne peut pas être appliquée s'il n'y a pas de réglementation en ce qui la concerne. Les réglementations doivent être préparées et remises, pour être mises en œuvre, mais parfois cela ne se produit pas. Ce sont des choses qui arrivent parfois, du côté de l'administration.

Quant au Parlement, il utilise parfois de façon excessive, les outils de surveillance. Vous avez des outils de surveillance, des outils comme les séances de question, les avertissements et les mises en accusation (les destitutions). Il faut les utiliser au bon moment, ce sont les outils du parlement. Le Parlement n'a pas le choix, il en a besoin pour gérer les affaires du pays, mais il ne doit pas les utiliser de manière excessive. Des ministres de différentes administrations sont venus me voir à plusieurs reprises, pour se plaindre des nombreuses questions qui leur sont posées. Ils disaient qu’une grande partie de leur temps était consacrée à répondre à ces questions, soit dans les commissions parlementaires, soit en séance plénière. Supposons par exemple, qu'un ministre ait reçu un vote de confiance du Parlement et que quelques mois plus tard — trois ou quatre mois — voilà qu’il est destitué ! Quelle est la raison de cette mise en accusation ? Que peut faire un ministère en trois mois, pour que cela justifie une destitution ? Il s'agit d'un exemple d'utilisation excessive d'outils de surveillance et (il y a) d'autres exemples similaires qu'il vaut mieux ne pas répéter. Cette vision qui perçoit l'autre côté comme un rival, est une vision destructrice.

Un autre point de vue est de considérer l'ensemble du système de gouvernance comme un seul corps. [Comme le dit Saadi] :

« Si un membre souffre, les autres membres sont inquiets » (Golestân, Ch. 1)

Notre système est comme un corps : une entité est son cœur, l'autre est son cerveau et l'autre est son système nerveux. Tout cela doit fonctionner ensemble. S'ils ne se complètent pas, le cerveau ne fonctionnera pas sans l'aide du cœur, et le cœur et le système nerveux ne fonctionneront pas sans l'aide du cerveau. Ils doivent se compléter. C'est une façon de voir les choses. C'est une vue correcte et la juste vision des choses. Donc, ma première et principale recommandation est que le point de vue du parlement au cours de cette année - dans la quatrième et dernière année de votre mandat au parlement, que ce soit vous ou quelqu'un d'autre - repose sur la coopération et la synergie. Bien sûr, j'ai donné le même conseil au gouvernement et au pouvoir judiciaire, et je vous fais la même recommandation. L'administration porte le fardeau de la mise en œuvre, vous en êtes bien conscients. Certains d'entre vous ont travaillé dans l'exécutif, soit comme ministre, soit comme gestionnaire, et vous savez que le (travail du) pouvoir exécutif n'est pas le même que (celui du) pouvoir législatif. Un travail laborieux et des efforts sont déployés là-bas, il y a une pression de travail, des attentes et des demandes qui doivent être satisfaites. Vous devez être attentifs à l'exécutif et vous abstenir de certaines disputes irraisonnées. Parfois, lorsque le parlement coopère avec l'administration, des individus malveillants, ici et là, écrivent aussitôt dans les journaux et sur les réseaux sociaux, que le parlement a perdu son indépendance et est du côté de l'administration ! Ne faites pas attention à eux. Ces mots sont prononcés avec partialité ou parce que ces gens ne savent pas ce qui est dans l’intérêt de notre système.

Une des choses sur lesquelles j'insiste, est cette rigueur [inutile] vis-à-vis des ministres présentés au parlement. Il y a parfois une rigueur inutile à l'égard d’un ministre proposé par l'administration, qui fait que le ministère reste longtemps sans ministre, ou est dirigé par un ministre par intérim. Cela nuit au pays. Il faut être vigilant, il faut reconnaître les compétences des gens, cela ne fait aucun doute, mais il faut aussi faire preuve de précision dans une limite raisonnable. Dans plusieurs ministères, nous n'avons actuellement pas de ministre qui peuvent venir [éventuellement] au parlement.

Une autre chose que je voudrais mentionner, est que cette indépendance et cette franchise que vous avez maintenues, sont de très bonnes choses. Combinez cette indépendance et cette franchise avec la piété et l'honnêteté. Si vous voulez dire quelque chose, il est préférable de le dire franchement et ouvertement, mais soyez honnête et pieux en même temps. Le Saint Coran déclare : « En effet, ceux qui veulent que l'indécence se répande parmi les fidèles… » (24 :19). S'il y a quelque chose qui peut être transmis aux organismes responsables, aux agences de renseignement et aux agences gouvernementales, si quelque chose peut être empêché de cette manière, il n'est pas nécessaire de le rendre public. C'est nécessaire dans certains cas, mais même alors, la piété et l'honnêteté doivent être observées. Parfois, on a envie de gifler un député par exemple, [et ce faisant], on gifle le parlement. En d'autres termes, porter atteinte à un individu se traduit parfois par une atteinte au Parlement. N'est-il pas dommage qu'un parlement qui travaille si dur soit ainsi attaqué ? Il n'est pas juste de porter atteinte à la réputation d'une personne, ni d'attaquer l'identité religieuse et révolutionnaire d'une personne. Bien sûr, ces déclarations ne se limitent pas à vous. Cela concerne tout le pays – toutes les personnes de tous les horizons. Cependant, les gens comme vous et moi, qui sont assis sur de hauts minbars où tout le monde peut les entendre, doivent être plus attentifs.

Ma prochaine recommandation concerne toujours cette dernière année que j'ai mentionnée précédemment. Ne laissez pas le souci de réputation affecter vos paroles et vos promesses. [Vous pourriez penser] que maintenant que j'ai dit ceci ou cela, les gens vont m'apprécier et il y a plus de chances qu'ils votent pour moi. Eliminez cela de votre esprit ! C'est un des djihads importants et nécessaires que vous devez faire. C'est une autre recommandation.

Ma dernière recommandation est que cette année, jusqu'à l'année prochaine - nous avons des élections à la fin de l'année, mais les prochains mois sont importants - vous avez de grandes tâches devant vous. L'une [de ces tâches] est le septième plan de développement national. L'autre est le slogan de cette année : le contrôle de l'inflation et la croissance de la production. Ce sont des tâches très importantes. Il y a aussi la question de ces projets de loi inachevés. Il parait que certains de ces projets de loi et propositions sont en cours d'approbation, mais n'ont pas encore été ratifiés. Eh bien, ces projets doivent aboutir.

Cette dernière année est l'occasion pour vous, de regarder en arrière et de voir s'il y a eu des lacunes au cours des deux ou trois dernières années, et si des erreurs ont été commises. Si oui, essayez de vous rattraper durant cette dernière année qui vous attend. Vous êtes entrés au Parlement avec honneur et vous quitterez le Parlement avec honneur également, in cha Allah.

Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !