Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé par l’Imam Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d’une réunion avec des femmes venues de tout le pays. La réunion a eu lieu le 27 décembre 2023, une semaine avant l’anniversaire de la naissance de Fatimah Zahra (AS) qui est en Iran, la Journée des femmes et la fête des mères.
Au nom d’Allah, le Très-Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l’univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète, Ab-al-Qassem al-Mustafa Muhammad, et à sa Lignée pure, immaculée et infaillible, en particulier celui qui représente le trésor d’Allah sur terre !
Soyez les bienvenues, chères dames ici présentes – mes sœurs, mes filles et mes enfants. Vous êtes toutes nos enfants et les bâtisseuses de l’Iran et du monde de demain. Cette réunion a été très profonde et très utile jusqu’à présent. Je voudrais exprimer ma gratitude à tous ceux qui ont participé au programme et remercier les filles qui ont présenté un chant ici, aujourd’hui. Le chant, sa mélodie et son contenu étaient très bons, et leur performance était très bonne. Je voudrais remercier notre honorable lecteur du Coran et l’honorable et éloquent présentateur. Je voudrais exprimer ma sincère gratitude aux épouses des martyrs, aux mères des martyrs et aux filles des martyrs, présentes à cette réunion, pour qui j’éprouve une grande estime.
Je voudrais remercier Mme Zakzaky qui est la mère de six martyrs, d’avoir pris la parole aujourd’hui. Trois de ses fils sont tombés en martyrs, dans un événement tragique, et trois autres fils, dans un autre événement tragique. Cette femme a été aussi résistante qu’une montagne, et a enduré de nombreuses épreuves et un emprisonnement pendant une longue période. Je voudrais remercier la dame palestinienne dont nous avons regardé la vidéo ici, aujourd’hui, [Asra al-Buhaysi, journaliste d’Al-Alam, qui a envoyé une vidéo d’elle-même en reportage depuis Gaza]. Je demande à ceux qui travaillent dans ce domaine, de lui transmettre nos louanges et nos salutations, et de lui dire que je prie pour eux [les Palestiniens], chaque nuit.
Les questions soulevées ici étaient très bonnes. Si je ne disais rien et que nous nous contentions de ce que les dames ont dit ici, cette réunion aurait été très utile. Vous avez parlé de sport, ainsi que de questions juridiques concernant les femmes. Vous avez parlé de l’art religieux, de vos inquiétudes face aux dangers du cyberespace et de l’intelligence artificielle, ainsi que de l’élaboration de plans pour les élites du pays, dans différents secteurs. Vous avez également parlé de la gratitude envers les mères et les femmes au foyer, de l’état désastreux des médias sociaux, des femmes médecins et du respect des patientes hospitalisées. Toutes ces choses qui ont été évoquées, étaient correctes. Nous avons besoin d’entendre vos critiques, vos plaintes et toutes les suggestions possibles que vous pourriez avoir. Ce n’est pas mon travail [de m’en occuper cependant]. C’est le devoir des responsables du gouvernement. Néanmoins, si Dieu le veut, je demanderai à nos responsables d’examiner ces questions, et j’espère qu’ils le feront.
Cette réunion a lieu à l’approche de l’anniversaire de la naissance de Siddiqah al-Kubra, Fatimah Zahra (as). Je dirai quelques mots à son sujet et si le temps le permet, je parlerai brièvement de certaines choses dont j’ai pris des notes, concernant les questions relatives aux femmes.
Concernant « la Dame des deux Mondes » et « la Maîtresse des Femmes du Paradis », qui sont des termes utilisés pour qualifier Fatimah Zahra (as), tout ce que le Saint Prophète (as), le Commandeur des Croyants [l’Imam Ali (as)] ou les autres Imams (as) ont dit à propos de cette femme honorable, sont des témoignages de la grandeur incommensurable de cette femme exceptionnelle. En d’autres termes, la grandeur de Fatimah Zahra (as) ne peut être comparée à celle d’aucun être humain, à l’exception des Ahl-ul-Bayt du Prophète [la Lignée du Prophète], du Messager de Dieu lui-même, et de ses enfants. Son statut est vraiment exceptionnel. Je vais citer un hadith que vous avez entendu à plusieurs reprises. Il s’agit d’un hadith rapporté à la fois par les chiites et les sunnites, qui est le suivant : « Dieu est en colère quand Fatimah est en colère, et Dieu est content quand Fatimah est contente » (Cheikh Mufid, Al-Amâli 95). Cela signifie que si un être humain, ou un musulman, souhaite plaire à Dieu, il doit plaire à Fatimah Zahra (as). Si les recommandations, les leçons, les orientations et les sentiments de Fatimah Zahra (as) sont pris en compte, respectés et observés, Dieu, Tout-Puissant, sera satisfait. Quel niveau plus grand une personne peut imaginer pour un être humain, que ce soit un homme ou une femme ?
À mon avis, une femme musulmane ne peut pas trouver de meilleur modèle que Fatimah Zahra (as). Aucune femme au monde, ne peut trouver un meilleur modèle. Sa conduite durant son enfance, durant son adolescence, durant sa jeunesse, sa conduite dans la famille, envers son père, son conjoint, ses enfants, envers celle qui l’aidait à la maison, dans la société, en politique et sur la question du califat, sont des exemples que nous devrions suivre. Et ce qui est important c’est que toutes ces qualités, toutes ces activités, tous ces exemples ont été vus au cours de sa courte vie qui a duré tout au plus 25 ans. L’âge de Fatimah Zahra (as) [au moment de son martyre] est compris entre 18 et 25 ans. C’est un modèle. Nos filles, nos femmes et les chères femmes de notre société islamique devraient essayer de suivre Fatimah Zahra dans le même esprit et avec la même détermination, tant en tant que femme au foyer que dans les activités sociales et politiques. Elles devraient également la suivre en termes de sagesse et de connaissances, qui bien sûr, sont des inspirations divines dans le cas de cette honorable dame, mais sont (des choses) acquises dans notre cas, pour vous et moi. Si vous faites des efforts, l’inspiration divine vous aidera aussi, bien sûr. Faisons tous de cette honorable Dame, un modèle à suivre, dans tous les domaines. Voilà quelques mots sur Fatimah Zahra (as).
Examinons maintenant la question des femmes. Dieu soit loué, vous êtes toutes bien informées, éduquées et conscientes des questions soulevées dans l’Islam, au sujet des femmes. Il n’est pas nécessaire que je m’étende sur ce sujet. Je vais néanmoins partager quelques mots avec vous.
Concernant la question des femmes, l’identité féminine, l’identité des femmes, les valeurs, les droits, les devoirs, les libertés et les limites des femmes, sont des questions cruciales et centrales. Aujourd’hui, si l’on regarde le monde d’une manière globale, [nous verrons] qu’il existe deux orientations ou approches distinctes dans tous ces domaines. La première est l’approche occidentale dominante, qui a gagné en popularité dans les pays non occidentaux, dans tous les domaines que j’ai mentionnés. La deuxième approche est l’approche islamique, et ces deux approches s’opposent. Chaque approche a sa propre perspective et ses propres opinions concernant les problèmes et les questions en jeu. Il est possible d’engager des discussions et de trouver des réponses dans tous ces domaines. Il y a cependant un problème qui à mon avis, mérite notre attention, ce problème est que le système culturel et civilisationnel occidental n’est pas disposé à discuter de ces questions. Il évite d’entrer dans ces discussions et ces recherches [sur les questions relatives aux femmes]. La culture occidentale et le système occidental – le système de civilisation et de culture de l’Occident – ne sont pas disposés à discuter sur les nombreuses questions qui existent dans ces domaines. Au lieu de cela, il promeut son point de vue et son approche par des moyens controversés, la polémique, le recours aux arts, aux films, à la coercition ou au cyberespace. Ne possédant pas de raisonnement logique, il promeut ses opinions et ses approches, en utilisant les différents outils dont il dispose. Il n’est pas disposé à participer aux discussions ni à répondre aux questions. La raison est que l’Occident n’a aucun raisonnement logique. Il n’y a aucune logique derrière l’approche ridicule et de plus en plus basse (qu’ils ont) sur les questions féminines, qui prévaut aujourd’hui en Occident, ainsi que dans de nombreux autres pays qui les suivent. Par conséquent, il (l’Occident) refuse d’aborder cette question et n’est pas disposé à justifier ses actions.
Pourquoi le mépris de la dignité et de la féminité des femmes dans les sociétés occidentales, augmente-t-il chaque jour ? Pourquoi les femmes sont-elles de plus en plus humiliées chaque jour ? Pourquoi une femme quasiment nue, peut assister aux réunions officielles en Europe et aux États-Unis, même à leurs réunions officielles, alors qu’un homme doit être entièrement habillé, porter une cravate ou un nœud papillon, pour y participer ? Pourquoi ? Pourquoi une femme peut-elle se présenter ainsi, alors que si un homme est légèrement vêtu lors de réunions formelles, par exemple, cela sera considéré comme une faute d’étiquette ? Quelle est la raison ? Pourquoi n’y a-t-il aucun problème à ce qu’une femme porte une mini-jupe, alors qu’un homme légèrement habillé, est considéré comme un problème ? Pourquoi la promiscuité et la prostitution sont-elles de plus en plus encouragées dans les milieux occidentaux ? Pourquoi l’homosexualité est-elle considérée comme une pratique progressiste ? Pourquoi quelqu’un qui s’oppose à cette pratique, est considéré comme un arriéré, (son idéologie) comme une idéologie arriérée ou (sa nation) comme une nation arriérée ? Pourquoi ?
Ceci est encouragé à la fois dans les milieux politiques et dans les milieux sociaux. Les présidents et responsables de certains pays en font la promotion, et certains en sont même fiers ! Pourquoi ? Quelle est la logique derrière cela ? Pourquoi, selon les statistiques que l’Occident rapporte lui-même, et sur la base des informations dont nous disposons, qui ne sont pas des informations cachées, les relations sexuelles tripartie ou à quadripartie se multiplient-elles de jour en jour, dans le milieu désinvolte de l’Occident ? Tout ce qui détruit les familles augmente de jour en jour, en Occident. Toutes ces choses détruisent les bases de la famille. La liberté sexuelle et les agressions sexuelles détruisent les familles. Il y a quelques années, j’ai cité quelques mots d’un livre d’un ancien président américain (le livre de Jimmy Carter, A Call to Action). Les statistiques concernant les agressions sexuelles et l’immoralité étaient vraiment horribles. Et il n’y a pas de punition en cas d’agression sexuelle, mais l’hijab lui, est puni !
Un voyou qui avait harcelé une femme qui portait l’hijab, a été traduit en justice. Au tribunal, il a poignardé et tué la femme, et cela était parfaitement admissible [pour eux] ! Ce voyou a eu une peine de prison pendant un certain temps, mais cette attaque contre l’hijab et cette confrontation avec l’hijab, n’ont pas été condamnées comme un acte atroce. Pourquoi ? Ce sont des questions auxquelles ils n’ont pas répondu. Il [l’Occident] n’y répondra pas, car il n’y a aucune logique derrière cela. Quand on demande par exemple, à un Iranien, à un responsable iranien qui participe à une grande conférence européenne ou américaine, s’il est d’accord avec l’homosexualité, s’il dit non, ils le huent ! Pour quelle raison ? Quel est le raisonnement logique derrière cela ? Il n’y a pas de réponses. En d’autres termes, il n’y a aucune logique derrière la conduite de l’Occident à l’égard des questions liées aux femmes, et son comportement envers la communauté des femmes. C’est pourquoi il évite catégoriquement les débats, les pourparlers et les discussions, dans ces domaines.
Comme je l’ai dit, ils utilisent divers outils pour faire valoir leur point de vue, et ils sont très doués dans ce domaine. Ils font des films, écrivent des livres et des articles, dépensent de l’argent, amènent les personnalités artistiques, culturelles et politiques à dire ce qu’ils veulent, créent des centres internationaux – des centres pour les questions féminines. Ces soi-disant centres internationaux notent, jugent et placent au bas de leur liste, tout pays en désaccord avec leurs perspectives.
Il y a bien entendu beaucoup de choses à dire sur ces questions, que j’ai déjà abordées en détail. Hier, on m’a donné un livre que je n’avais pas vu auparavant, contenant mes discours. Je l’ai examiné et j’ai constaté que bon nombre de sujets que je voulais aborder ici aujourd’hui, figuraient dans ce livre. J’ai déjà évoqué ces sujets à plusieurs reprises. J’ai beaucoup parlé de ces sujets. En un mot, je voudrais résumer les résultats et les fondements de la politique et des perspectives de la civilisation occidentale, concernant la question très importante et vitale des femmes. Leurs perspectives peuvent être résumées dans les deux facteurs de « recherche du profit » et « recherche du plaisir ». Chacun a sa propre définition. J’ai déjà évoqué cette idée de recherche du profit et le temps ne me permet pas d’y revenir maintenant. Voilà donc le comportement de l’Occident à l’égard des femmes.
La vision de l’Islam est exactement à l’opposé de la vision occidentale, et repose sur une logique, un raisonnement et des déclarations, explicites et claires, qui ont été faites à cet égard. Laissez-moi vous dire ceci : La question des femmes est un des points forts de l’Islam. Certains ne devraient pas imaginer que nous devons rester les bras croisés ou nous justifier. Non, l’Islam a une logique et des arguments solides pour toutes les questions relatives aux femmes. Que ce soit dans les domaines où il nie l’idée que quelque chose est lié au genre, ou dans les domaines où il souligne que quelque chose dépend du genre, il y a une logique dans toutes ces questions.
Dans certains cas, l’Islam ne tient absolument pas compte du genre. [C’est-à-dire que] la discussion ne porte pas sur les hommes et les femmes. Il s’agit d’honorer les êtres humains : « Nous avons honoré les enfants d’Adam » (Coran 17 :70). Le genre n’a pas d’importance dans ce cas. Les valeurs humaines sont les mêmes pour les hommes et les femmes. Le genre n’est pas du tout un critère lorsqu’on parle de la valeur d’une femme par rapport à un homme : « Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable … » (Coran 9 :71), « En effet, Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, … » (Coran 33 :35), jusqu’à la fin du verset de la sourate Al-Ahzab. Tous ces gens [hommes et femmes] sont égaux devant Dieu, Tout-Puissant, en termes de niveau spirituel. Ainsi, ni l’homme n’est favorisé par rapport à la femme, ni la femme par rapport à l’homme. Les deux sexes ont été placés sur cette voie, avec des capacités similaires. Cela dépend de leurs efforts. Il y a des femmes qu’aucun homme ne peut égaler. Le sexe n’est pas un critère.
Bien sûr, dans ces domaines spirituels, dans certains cas en particulier, et pour une raison précise, Dieu, Tout-Puissant, a favorisé le genre féminin, comme dans ce verset qui a été récité : « Allah cite un exemple de fidèle : l’épouse de Pharaon » (Coran 66 : 11). Dans l’histoire du prophète Moïse, certaines personnes sont spécifiquement mentionnées, en relation avec Moïse. Il y a Haroun (Aaron), il y a Hazrat Khidr et il y a l’ami et compagnon de Moïse. Plusieurs personnes sont mentionnées dans le Coran, mais aucune d’entre elles n’est citée comme modèle. « Un exemple » [comme mentionné dans ce verset] fait référence à quelqu’un qui est un modèle. Dieu, Tout-Puissant, a choisi deux femmes comme modèles, pour tous les croyants. L’une est l’épouse de Pharaon [Asiyah] et l’autre est Maryam [la mère de Jésus (as)], « de même, Marie, la fille d’Imran qui avait préservé sa virginité … » (Coran 66 : 12).
Pour une certaine raison, Dieu, Tout-Puissant, ne présente pas Moïse (dans ce verset) comme un modèle pour les croyants mais fait référence à la femme de Pharaon, qui était la belle-mère du prophète Moïse [comme modèle]. Il ne fait pas référence à Jésus lui-même, mais cite sa mère [comme modèle]. Cela montre que les femmes sont favorisées [par rapport aux hommes] d’une certaine manière, pour une certaine raison, et je pense que la raison est évidente. Il existe un sentiment de supériorité chez les hommes, en raison de leur constitution physique et corporelle, et de leurs caractéristiques. C’était le cas surtout à l’époque où le Coran a été révélé. Dieu, Tout-Puissant, rejette cela. [Comme si Dieu leur disait] « De quoi parlez-vous ? Vous pensez que vous êtes meilleurs parce que votre voix, par exemple, est plus grave, que vous êtes plus grands ou que vous avez des épaules plus larges ? Non, vous devez suivre ces femmes [Asiyah et Maryam (as)] et les considérer comme vos modèles.
Il y a un hadith qui dit qu’un homme est venu voir le Prophète (as) et lui a demandé : « Avec qui dois-je être bon ? » Le Prophète a répondu : « Ta mère. » L’homme a demandé : « Qui ensuite ? » le Prophète a répondu : « Encore ta mère. » L’homme a demandé une troisième fois : « Qui après elle ? » Une fois de plus, le Prophète a répondu : « Ta mère ». Ainsi, à trois reprises, le Prophète a dit : « Ta mère ». L’homme a alors demandé : « À qui ensuite ? » Le Prophète a répondu : « Ton père » (Al-Kafi, 2 : 159). Ainsi, la mère d’une personne est trois fois en avance sur son père. Cela montre le statut élevé de la femme dans la famille. Cela a été déclaré [par le Prophète] pour souligner ce point.
Donc, ce que je veux dire, est qu’en ce qui concerne le voyage spirituel, l’ascension spirituelle et les véritables valeurs humaines, le genre n’est pas du tout important, sauf dans certains cas où un genre est préféré à l’autre, et cette préférence est pour les femmes plutôt que pour les hommes, d’après ce que j’ai vu et je n’ai rien vu d’autre. Ce sont des cas où le sexe n’a pas d’importance.
Il en est de même en ce qui concerne les responsabilités sociales. L’Imam Khomeiny a dit quelque part, que c’est un devoir pour une femme, de s’impliquer dans la politique et de s’attaquer aux problèmes fondamentaux du pays. Elles ont le droit et le devoir de s’impliquer (Sahifeh d’Imam, 6 : 301). Ainsi, il a rendu obligatoire la participation active des femmes à l’élaboration du destin et à la résolution des problèmes fondamentaux du pays. Et cela comporte en soi, un long chapitre, et signifie qu’il n’y a aucune différence entre les hommes et les femmes, dans ces domaines.
Concernant l’implication dans les affaires de la société, [il est dit :] « Celui qui se réveille le matin sans se soucier des affaires de la (communauté) musulmane n’est pas un musulman » (Al-Kafi, 2 : 165). « Il n’est pas musulman » s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Lorsque vous vous réveillez le matin – que vous soyez femme au foyer, employée de bureau, employée ou artisane, quoi que vous fassiez – vous devez avoir la société à l’esprit. Vous devez vous soucier de l’état de la société. Maintenant, la mesure dans laquelle vous pouvez aider et jouer un rôle peut varier. Chacun peut jouer un rôle et cet effort est nécessaire pour chacun. Cette action, cet effort et cette attention sont requis pour tout le monde. Le genre n’a pas d’importance ici non plus. Un autre exemple peut être vu dans le hadith : « Quiconque entend quelqu’un crier : « Ô musulmans ! … » (Al-Kafi, 2 : 164). La dame qui a parlé ici a déclaré : « La voie est fermée concernant la Palestine et Gaza, sinon, nous serions parties si nous avions pu ». Par exemple, cette femme médecin aurait pu s’y rendre et soigner les malades, les blessés, les femmes et les enfants. Chacun a son rôle à jouer, mais l’important est que chacun fasse un effort, ressente un devoir et ait le sens des responsabilités, homme ou femme. Ce sont des choses qui sont clairement énoncées dans l’Islam.
Quant aux devoirs au sein de la famille, les hommes et les femmes ont des obligations différentes. Chaque sexe (homme ou femme) a un ensemble différent de responsabilités en fonction des ressources dont il dispose et de ses capacités, physiques et psychologiques. C’est là que le genre joue un rôle. Crier en faveur de l’égalité des sexes sous une forme absolue, est une erreur. L’égalité des sexes ne s’applique pas partout. Dans certains endroits, oui, il y a une égalité mais dans d’autres endroits, cela n’est ni possible ni applicable. Ce qui est correct, c’est de parler de justice de genre. La « justice de genre » est applicable partout. « Justice » signifie veiller à ce que chaque chose soit à sa place. Le cadre spirituel, physique et émotionnel d’une femme lui permet de faire certaines choses. Avoir des enfants, s’en occuper et les élever, sont des responsabilités spécifiquement confiée aux femmes, les hommes n’étant pas capables de remplir ce rôle. Dieu, Tout-Puissant, n’a pas créé les hommes pour cette tâche. Les hommes ont été conçus pour d’autres tâches comme le travail à l’extérieur et la résolution des problèmes pouvant survenir à la maison.
Cependant, en termes de droits au sein de la famille, ils [les deux sexes] sont égaux : « Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance. » (Coran 2 : 228). En d’autres termes, les femmes ont autant de droits dans la famille, que les hommes. C’est un verset du Coran. Ainsi, ils sont égaux en matière de droits familiaux, mais ils ne le sont pas en termes de responsabilités. Bien sûr, il y a certaines choses auxquelles il faudrait accorder plus d’attention à propos des femmes, qui ont été mentionnées dans les discours de ces dames et que j’ai notées.
[Un exemple est] la question de la sécurité des femmes et de leur sécurité au sein de la famille. Une femme doit se sentir en sécurité lorsqu’elle est avec son mari. Leur maison doit être un endroit où ils peuvent se sentir en sécurité et à l’aise. Si l’homme de la maison se comporte d’une manière qui prive la femme de ce sentiment de sécurité, s’il provoque un sentiment d’insécurité chez la femme, s’il utilise un langage grossier, ou bien pire encore, s’il est physiquement violent, ces comportements sont absolument inacceptables. Quelle est la solution à ce problème ? La réponse est d’imposer des lois strictes. Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises. Des lois strictes doivent être imposées. On a fait référence à une loi qui est au Majlis. Ces lois doivent absolument faire l’objet d’un suivi. Je discuterai de cette question [avec les autorités compétentes], mais assurez-vous également d’en assurer le suivi vous-mêmes. Un homme qui crée un environnement dangereux pour sa femme, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du foyer, doit être sévèrement puni. C’est une des questions.
Une autre question concerne le travail dans la société et les postes de direction, sur lesquels certaines femmes m’ont interrogé. Le genre n’a pas non plus d’importance dans ce cas. Il n’y a aucune limite à la présence des femmes à divers postes de direction, ou à divers postes dans la société et au gouvernement. Les États-Unis ont demandé à l’un de nos pays voisins, de remplir 25 % de ses bureaux, d’employées féminines. Ils l’ont rendu obligatoire, par la force. C’est une erreur. Pourquoi 25 % ? Pourquoi pas 35% ou 20 % ? Déterminer un nombre ou un pourcentage n’a aucun sens. Le critère dans ce cas, doit être le mérite. Il peut y avoir un endroit où une femme, instruite, expérimentée et capable, est mieux adaptée pour un ministère qu’un homme qui est candidat pour le même poste. [Dans ce cas,] c’est la femme qui devrait devenir ministre.
Il en est de même pour les représentants au Majlis. Supposons qu’un ou deux représentants au Majlis soient nécessaires dans une ville, et qu’une ou deux femmes et un ou deux hommes se soient inscrits comme candidats. Qui est le plus adapté ? Leurs mérites doivent être évalués. Aucun des deux sexes ne doit être préféré à l’autre. Il n’y a pas non plus de limites ni de restrictions dans ces domaines. C’est ce que nous dit l’Islam. Les capacités des gens doivent être prises en considération.
Bien sûr, une femme peut occuper ces emplois, mais ces emplois ne doivent pas l’éloigner de la tâche, importante et essentielle, qui consiste à s’occuper de son foyer et avoir des enfants. Dans certains métiers, comme la médecine, la présence des femmes est un « wajib kafa’i » [une obligation religieuse qui ne s’adresse à aucune personne en particulier, et dont les autres ne sont plus tenus pour responsables si elle est remplie par certains musulmans soumis à un devoir (mukallaf)]. Il est wajib [obligatoire du point de vue religieux] d’avoir des femmes médecins, il est donc important que les femmes poursuivent une formation médicale jusqu’à ce qu’il y ait un nombre suffisant de femmes médecins. L’enseignement est un autre exemple de « wajib kafa’i » pour les femmes [il est obligatoire d’avoir un nombre suffisant d’enseignantes]. Or, cette obligation peut parfois entrer en conflit avec la gestion de la maison, la procréation ou les périodes de repos et les pauses dont une femme au foyer, a besoin. De même, les horaires de travail d’une femme peuvent interférer avec sa capacité à accomplir son travail, à la maison.
S’il y a un conflit dans ces cas, il est du devoir des responsables du pays d’y réfléchir. Le nombre de ces professionnelles devrait augmenter au point que si une enseignante est tenue d’aller à l’école cinq jours par semaine, par exemple, elle ne pourrait y aller que quatre jours, sans qu’il y ait de manque. Une autre enseignante devrait être facilement disponible pour la remplacer. Il devrait en être de même pour les femmes médecins. Par conséquent, dans les professions, les postes de direction, les emplois fondamentaux et les emplois « wajib kafa’i » pour les femmes [où la présence d’un nombre suffisant de femmes est obligatoire], il ne devrait y avoir aucune limitation. Si un conflit survient entre le travail domestique d’une femme et ses obligations professionnelles, celles-ci doivent être gérées de manière à garantir que les deux domaines soient pris en compte. Même si, à mon avis, ces deux éléments ne s’opposent pas. Je connais des femmes qui ont réussi à concilier des rôles sociaux exigeants – qu’il s’agisse d’emplois universitaires ou autres – tout en élevant plusieurs enfants, et elles ont très bien réussi à faire les deux. Ces deux tâches ne sont donc pas incompatibles.
Il y a deux points importants, selon le point de vue de l’Islam. Les femmes sont libres d’être actives dans tous les domaines, dans la société, en politique…, cependant, cela doit se faire en gardant à l’esprit deux points importants auxquels l’Islam est sensible. Le premier est la question de la famille, que je viens d’évoquer. Le deuxième concerne les dangers potentiels associés à l’attrait sexuel. Le danger de l’attrait sexuel ! L’Islam est sensible à ce sujet. L’Islam nous interdit de préparer l’environnement et l’atmosphère, de telle manière qu’ils soient un lieu d’égarement, en raison de l’attrait sexuel – qui est un des domaines les plus dangereux d’égarement et peut entraîner des problèmes aussi bien pour les femmes que pour les hommes - Nous devons être vigilants à ce sujet, et c’est là que l’hijab entre en jeu.
L’hijab fait partie des choses qui peuvent limiter le danger de l’attrait sexuel. C’est pourquoi l’Islam met l’accent sur la question de l’hijab. La question de l’hijab est mentionnée à deux endroits, dans la sourate Al-Ahzab : « Et si vous leur demandez (à ses femmes) quelque objet, demandez-le-leur derrière un rideau » (Coran 33 : 53). Il n’était pas normal pour ceux qui se rendaient chez le Prophète, qui étaient des invités et voulaient recevoir de la nourriture, qu’ils se retrouvent face à face, avec l’épouse du Prophète. Au lieu de cela, [ils devaient prendre la nourriture] derrière un rideau. Autrement dit, cela a été pris en considération. Cela se retrouve également dans un autre verset de la sourate Al-Ahzab.
Il convient donc de tenir compte de ces deux points sensibles : La question de l’hijab doit être observée au sens propre du terme, et la question de la famille, de la présence de la femme au foyer et de son rôle de mère, qui est le rôle le plus important, doit être prise en compte. Je pourrais peut-être dire que la « maternité » est le rôle le plus important dans la création. En effet, sans maternité, sans naissance, sans grossesses et sans allaitement, la race humaine cesserait d’exister. Par conséquent, la « maternité » est le rôle le plus important dans le monde de la création, et dans l’existence matérielle de l’homme. L’Islam y accorde de l’importance. Je vous encourage à accorder de l’importance à cette question et à la poursuivre, de même pour ce que j’ai mentionné concernant l’attrait sexuel.
De nombreuses tâches à la maison, doivent être accomplies sur la base d’une compréhension mutuelle. Certains pensent que le travail domestique est le devoir des femmes. Non, travailler à la maison n’est certainement pas le devoir d’une femme. Ce n’est pas le devoir d’une femme de cuisiner, de laver les vêtements ou de faire le ménage. Les hommes et les femmes doivent s’entendre. Heureusement, certains hommes travaillent à la maison et aident leurs femmes. Ils s’occupent d’une partie des tâches ménagères. Quoi qu’il en soit, chacun doit savoir que ce n’est pas le devoir de la femme.
Des sources islamiques soulignent que l’âge du mariage ne doit pas être trop élevé et que les jeunes devraient se marier plus tôt, pour éviter les dangers liés à l’attrait sexuel. Cependant, cela ne signifie pas le mariage des enfants dont on parle aujourd’hui. L’Islam encourage le mariage au moment opportun, pour les adolescents, les jeunes, les hommes, les femmes, les filles et les garçons, car cela est bénéfique, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour la société. Par conséquent, lorsque l’on examine la question de l’hijab, il ne faut pas la considérer comme un moyen de restreindre les femmes. Ce n’est pas une privation mais au contraire, une bénédiction qui apporte sécurité, sûreté et protection.
Dans la République islamique, bien que nous ne soyons pas encore parvenus à la rendre « islamique » au vrai sens du terme - j’ai dit à plusieurs reprises, qu’elle n’est que partiellement islamique - les réalisations des femmes sont incomparables avec ce qu’elles étaient dans le passé. Elles ont fait des progrès dans les sciences, la recherche, les activités sociales, les arts et les sports, entre autres. Nous avons un grand nombre de femmes scientifiques, professeures d’université, érudites et auteures dans différents genres, notamment l’écriture pratique, l’écriture artistique, le roman et la poésie. Avant la Révolution, nous n’avions même pas un dixième de ce que nous avons aujourd’hui. J’étais présent dans la société et je sais ce qu’elle était. Dieu soit loué, grâce à l’Islam, le pays est aujourd’hui, riche dans ces domaines, bien que la République islamique soit encore un pays partiellement islamique, comme je l’ai mentionné plus tôt, et que nous n’avions pas encore réussi à mettre en œuvre complètement l’Islam. Si nous réussissons à l’appliquer [sous sa forme complète], ces réalisations que nous avons aujourd’hui, seront multipliées plusieurs fois, et notre situation s’améliorera considérablement.
À la fin de notre réunion d’aujourd’hui, je voudrais aborder la question des élections. En ce qui concerne les élections, et j’ai souligné ce point il y a quelques jours, vous, mesdames, pouvez jouer un rôle (important). Le rôle le plus important que vous puissiez avoir se situe à l’intérieur de la maison. Les mères peuvent jouer un rôle en encourageant leurs enfants et leurs conjoints à participer activement aux élections, et à faire leurs recherches correctement. Les femmes examinent les problèmes et avec plus de précision et de minutie que les hommes, peuvent trouver certains points sur l’identification des candidats, leurs stratégies et leurs idéologies. [Par conséquent] vous pouvez jouer un rôle à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la maison, en vous renseignant sur les candidats et en allant aux urnes.
Je suis très heureux de vous avoir rencontrées ici, aujourd’hui. La réunion a duré un certain temps et il est déjà midi. Je vous souhaite à toutes, la réussite, in-cha-Allah.
Avec mes salutations et que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !