Le 20 mars 2024, l'imam Khamenei, lors de son discours à l’occasion du Nouvel An iranien, parlant de la situation à Gaza, a décrit le régime sioniste comme un régime qui « fait face à une crise, non seulement pour se protéger, mais aussi pour sortir du la crise même […], car en entrant dans la guerre à Gaza, il s'est retrouvé coincé dans un bourbier. Qu'il sorte de Gaza ou non, il aura échoué. » Dans ce qui suit, on tente d'expliquer les raisons et les dimensions de la description ainsi faite par l'Imam Khamenei au sujet du régime sioniste.
Cela fait presque 150 jours que le régime sioniste a commencé son attaque terrestre de Gaza. Cette attaque brutale, qui a entraîné le martyre de plus de 13 000 enfants et de plus de 9 000 femmes, a été initialement organisée pour tenter d'éliminer la Résistance et ses installations à Gaza et de forcer la population de Gaza à quitter la Palestine vers le désert de Sinaï. En janvier 2024, l’Armée du régime sioniste a affirmé avoir complètement démantelé les capacités militaires du Hamas dans le nord de Gaza et être en train d’étendre ce statut à toute la bande de Gaza. [1] Plus de 70 jours se sont écoulés depuis que cette affirmation a été formulée, et deux gros titres apparaissent simultanément dans l'actualité concernant la guerre à Gaza. Premièrement, l’insistance de Netanyahu à étendre l’invasion terrestre à Rafah, située dans le sud de la bande de Gaza en vue « d’anéantir complètement le Hamas » [2], et deuxièmement, les affrontements intenses entre les forces de la Résistance et l’armée sioniste autour de l’hôpital Shafa, situé au nord de la Bande de Gaza. [3]
Avant cela, le Premier ministre du régime sioniste avait parlé de tentatives d’assassinat de hauts commandants du Hamas. Ces tentatives ont échoué après plusieurs mois d’invasion terrestre sioniste de Gaza. [4] De plus, des vidéos et des informations provenant des opérations de la Résistance dans les zones sur lesquelles les sionistes revendiquent leur domination circulent presque quotidiennement sur les réseaux sociaux. Ce paradoxe entre les nouvelles provenant du champ de bataille de Gaza et les affirmations du responsable sioniste n’a qu’un seul sens. Il semble que le régime sioniste n’ait réussi à atteindre aucun de ses objectifs dans la bande de Gaza et qu’il soit désormais soumis à une pression croissante. Cette pression vient à la fois de l’intérieur et de l’extérieur. La pression extérieure a atteint un niveau tel que ses alliés occidentaux, dont plus précisément le Canada, ont annoncé qu’ils cesseraient leurs exportations d’armes vers ce régime, [5] et que son principal partisan, les États-Unis, bien qu’hypocritement, est favorable à un cessez-le-feu. [6] L’échec du régime sioniste à Gaza ne se limite pas aux domaines militaires ou diplomatiques. Les dommages économiques que la poursuite de la guerre a infligés et continuent d’infliger à ce régime sont également importants. Un bref compte rendu de ces dommages économiques a été donné dans l’article consacré à l’échec du régime sioniste en 100 jours. [7] Sayed Hassan Nasrallah, Secrétaire Général du Hezbollah, a également souligné un aspect de cet échec, affirmant que « le fait qu’après près de six mois, le régime sioniste négocie avec le Hamas est un signe clair de son échec », alors qu’au début, ce régime ne parlait que de l’anéantissement total du Hamas.
Tout cela va de pair pour prouver le point soulevé par l’imam Khamenei dans son discours du 20 mars 2024, d’après lequel Gaza est devenue un bourbier pour le régime sioniste et qu’il échouera, même s’il continue ses attaques contre Gaza.
Mais il y a aussi un autre aspect à souligner concernant l’échec du régime sioniste : sa défaite honteuse s’il décide de sortir de Gaza. Ce régime meurtrier qui a commis des atrocités pour retrouver son prestige et sa force de dissuasion, mettra fin à sa force de dissuasion s'il sort aujourd'hui de Gaza. Il existe un conflit considérable entre les partis politiques et les fractions au sein du régime sioniste. Cela s’est manifesté dans les controverses créées autour de la décision d’envoyer des juifs ultra-orthodoxes à la guerre. [8] Ces affrontements intérieurs prendront une autre dimension si l’armée sioniste sort vaincue de Gaza. Sur le plan international, le régime sioniste, jugé pour génocide, verra ses ambitieux projets de normalisation et d’intégration dans la région périr et quatre fronts de guerre s’ouvrir en même temps face à lui. En plus de la bataille contre la Bande de Gaza, premièrement, il y a la bataille en cours contre le Hezbollah dans le nord ; le deuxième est le blocus yéménite des navires sionistes dans la mer Rouge, et le troisième est le front contre la Résistance irakienne, qui a ciblé les ports israéliens de temps à autre avec des missiles de croisière.
L'imam Khamenei a déclaré lors d'une réunion le 20 mars 2024 : « Un autre point et un autre angle sous lequel nous pouvons prendre en compte cette question est que tout le monde a pris conscience du véritable statut du régime sioniste. Il est devenu clair que le régime sioniste traverse une crise, non seulement pour se protéger, mais aussi pour sortir de la crise même. Il s'est retrouvé coincé dans un bourbier et est incapable de se sauver, car en entrant dans la guerre à Gaza, il s’est retrouvé coincé dans un bourbier. S’il sort de Gaza ou non, il aura échoué. Et s’il ne sort pas, il aura également échoué. C’est la situation dans laquelle se trouve actuellement le régime sioniste. »
Références :
[1] https://www.ft.com/content/4b9cf4f5-20de-4ef5-a2a3-338f162dcbab
[2]https://www.washingtonpost.com/world/2024/03/19/israel-gaza-ceasefire-qatar/
[5] https://www.jpost.com/breaking-news/article-792782
[6] https://www.youtube.com/watch?v=lj_uHeBDjCk