Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 6 avril 2016 par l'Ayatollah Khamenei, Guide de la Révolution islamique, lors d'une rencontre avec les responsables gouvernementaux de la République islamique d'Iran à l'occasion du Norouz iranien [fête du Nouvel an].
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux le Très Miséricordieux
Je vous souhaite une joyeuse année. J'espère que, par la faveur d'Allah, cette fête - à la fois la fête de Norouz et celle de l'anniversaire de la naissance de Seddiqat al-Kubra [fille du Prophète] (salutations de Dieu sur elle) - sera bénie pour vous tous, chers frères et sœurs. J'espère qu'elle sera une source de bénédictions pour vous, vos familles, vos enfants et vos épouses qui recevront sans aucun doute, une part importante des récompenses divines car elles supportent de nombreuses difficultés qui découlent de vos responsabilités, de vos préoccupations et de vos problèmes, mais c'est vous qui êtes connus, loués et remerciés par le peuple et les spécialistes, alors que personne ne les remercie. Je les félicite toutes et les remercie - vos épouses et vos familles - en raison de la patience dont elles font preuve et de l'aide qu'elles vous apportent pour assumer de la meilleure façon possible, les tâches importantes, les lourdes responsabilités et les grands travaux dont vous êtes responsables.
La fête de Norouz est une opportunité pour nous, les Iraniens, même si nous ignorons le lien entre ce jour spécifique et les événements de l'Histoire de l'Islam - certaines personnes croient en la coïncidence entre ce jour et l’Eid al-Ghadir, et certaines personnes l'associent à d'autres évènements, mais je ne peux pas porter de jugement sur l'exactitude de ces associations - car elle marque le début de notre année solaire et est associée à l'émigration (l’hégire) du Saint Prophète (SAWA). Les fêtes ont de telles caractéristiques. Elles représentent un tournant (historique) et le début d'une nouvelle période pour les gens. Ce sentiment d'entrer dans une nouvelle période suscite en nous un enthousiasme et nous aide à formuler de nouveaux plans et à apporter des changements. C'est une très bonne chose. C'est pourquoi toutes les nations dans le monde, accordent une grande valeur à leur nouvelle année. Dans certains pays, cette valeur peut être religieuse, comme dans le christianisme et certaines autres religions, et dans d’autres pays, ce n'est pas le cas. La nouvelle année dans ces pays, n’a pas de connotations religieuses et n’est que le début d'une nouvelle année qui signifie une nouvelle journée, une nouvelle tâche, une nouvelle innovation. C'est ce que cela signifie. Ce sentiment que cette fête génère en nous, est un très bon sentiment.
Une autre bénédiction de la fête de Norouz est l’organisation de ces réunions et de cette coordination entre nous. Vous qui êtes ici réunis, êtes les principaux responsables du pays. Des responsables des trois branches du gouvernement et d'autres organisations sont rassemblés ici, les uns à côté des autres. Des représentants des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ainsi que d'autres organisations révolutionnaires se sont rassemblés et manifestent leur unité. C'est une chose très précieuse et très importante pour n'importe quel pays.
L'unité nationale n'est qu'un aspect de la question. Heureusement, la République islamique jouit de cet avantage depuis le début de la Révolution. Cependant, en plus de l'unité nationale, l'accord, l'unanimité et l'harmonie entre les responsables du pays, sont des choses très importantes. Cela n'est pas en conflit avec les divergences d'opinion et l’existence de points de vue opposés. Tout le monde a ses idées. Vous pourriez avoir un point de vue spécifique sur telle ou telle question politique, économique ou autre, et votre frère, ami et collègue dans votre organisation ou dans toute autre organisation, pourrait avoir un point de vue différent. Il n'y a rien de mal à cela. L'important est de préserver l'unité de la direction, l'unité du chemin et l'unité du but, car c'est ce qui constitue l'unité des responsables et finalement l'unité nationale. C'est une très bonne chose. La réunion d'aujourd'hui, par exemple, est la manifestation de cette harmonie, de cette coopération et de cette amitié. Il faut en apprécier la valeur et nous l’apprécions aussi.
Sans coopération, les affaires du pays ne pourront pas avancer. Nous avons acquis de nombreuses expériences au cours de ces 30 dernières années. Même s'il y a des divergences d'opinions sur une centaine de questions, cela ne pose pas de problèmes et les travaux avanceront si les responsables du pays ont le même point de vue sur le but et l’objectif qui se situent dans le cadre des objectifs généraux, fondamentaux et révolutionnaires de la République islamique. C'est la question principale et c'est ce que nous voulons. Cela existe dans le pays. Les responsables des trois branches du gouvernement et les principaux responsables du pays, s’ils ont des divergences d'opinion sur les méthodes, les procédures, les moyens à utiliser, ont les mêmes points de vue et les mêmes opinions sur les principaux objectifs du régime.
Le rassemblement des gens est une autre bénédiction de la fête de Norouz. Nous n'avons pas vu M. Jahangiri (vice-président) depuis longtemps, mais aujourd'hui, nous avons été heureux de le rencontrer, lui et d'autres amis, à l’occasion de la fête de Norouz. C’est une très bonne occasion.
Au cours de cette réunion, je tiens à remercier les amis qui ont fait de grands efforts dans différents domaines, notamment dans le domaine de l'économie de résistance. Nous avons mentionné le nom de M. Jahangiri qui est censé jouer le rôle de directeur et de commandant de cette base, ce qui est une grande tâche. J'insiste pour que cette direction soit prise. Les organisations ont certaines politiques, certaines tâches et préoccupations qui sont routinières. Le rôle du commandant est de voir laquelle de ces tâches s'inscrit dans le cadre de la politique de l'économie de résistance, laquelle est indifférente ou laquelle lui est opposée. Ces choses doivent être examinées. Le premier groupe d’activités doit être renforcé, le second orienté vers l'économie de résistance autant que possible, et le troisième, annulé. C'est ce que nous attendons. Je sais que ces messieurs, lui et ses collègues, (fonctionnaires de l'administration) travaillent durement et nous devons les remercier.
Nous avons nommé cette année «Année de l’économie de résistance, mesures et exécutions». Par mesures et exécution, j’entends un effort global et exhaustif de sorte que les rapports à la fin de l'année et les rapports des amis dans l'administration, déclarent que telle ou telle tâche - par exemple dix tâches - ont été réalisées. Par exemple, sur la production ou les acquis scientifiques, ils doivent signaler que de telles tâches ont été réalisées ou que de telles mesures ont été adoptées sur la question des relations financières et du commerce extérieur. Cela implique la réalisation de tâches spécifiques et claires. C'est ce que j'attends et j'espère qu’In-cha-Allah, cela sera fait.
J'ai le sentiment que les personnes nommées à cette fin, peuvent accomplir cette tâche. In-cha-Allah, le Parlement les aidera et les autres organisations peuvent également jouer leur rôle de différentes façons. Les organisations révolutionnaires peuvent jouer un rôle dans ces domaines. Le point important est que ce centre est un centre de réflexion et d'action. C'est la caractéristique du commandement. Il s'agit à la fois de réflexion et d'action. Il ne s'agit pas simplement d'un comité de coordination mais d'un centre et d’une base de commandement. Lors de la réunion, nous avons abordé ce sujet et expliqué la différence entre une base et un comité. Une base est un centre de commandement pour une opération spécifique comme les bases militaires qui bénéficient de différentes organisations pour atteindre un objectif précis. Ainsi, cette base est à la fois un centre de réflexion et un centre d'action. Cela signifie que certains ordres doivent être émis et qu’un suivi doit être effectué afin que les résultats soient visibles. Ces tâches seront accomplies, si Dieu le veut. C'est ce que nous attendons et je suis persuadé que ces tâches seront accomplies, in-cha-Allah.
Bien sûr, nous ne plaçons pas trop haut le niveau de nos attentes. Je suis conscient des obstacles et des problèmes. Le manque de budget est un de nos problèmes mais vous devez y remédier et voir dans quels domaines, vous pouvez économiser. Dans tous les domaines où cela est possible, vous devez le faire et consacrer l'argent économisée aux domaines où il y a certaines lacunes. Nous avons beaucoup de projets auxquels nous consacrons beaucoup d'argent alors que cet argent pourrait être économisé. Vous devez faire face à la pénurie de ressources financières. Bien sûr, les organisations pourraient être confrontées à certaines difficultés mais si In-cha-Allah, la tâche est menée avec détermination et est bien gérée, cela sera possible.
Personnellement, je crois que nous n'avons aucune lacune en termes de gestion. Nous avons vraiment de très bons gestionnaires dans le pays. J'ai de nombreuses années d'expérience. J'ai été au centre du travail administratif et j'ai également surveillé de l'extérieur, les différentes administrations. Pour être juste, nous avons vraiment des gestionnaires compétents et motivés. Ils sont de bons gestionnaires en termes de management et d'action. Nous ne manquons pas de gestionnaires. Nous avons seulement besoin d’un suivi et d’une concentration qui est le facteur principal pour prendre des décisions, commander et mettre en œuvre les décisions.
Je l'ai également dit à notre honorable Président. Un président a de nombreuses tâches. Lorsque les gens regardent les choses de loin, ils ne sont pas conscients de l’étendue des activités d'un Président. La gestion du pays dans différents domaines, n'est pas une tâche facile, c’est une tâche très difficile. A l’époque de l'imam Khomeiny (que sa demeure soit au paradis), certains allaient chez lui et se plaignaient de la façon dont certaines tâches étaient exécutées ou que telle ou telle chose avait été faite dans tel ou tel domaine. Il répondait toujours que la gestion du pays est une tâche difficile. C'est vraiment le cas. J'ai moi-même, expérimenté la gestion du pays. C'est vraiment une tâche difficile. Un Président a beaucoup de préoccupations. Le premier vice-président - qui a une position exceptionnelle et de premier plan, et les pleins pouvoirs- peut s’occuper de ces domaines de manière très efficace, si Dieu le veut. C'est ce que nous attendons. Nous voulons que cette tâche soit accomplie.
Je défends et soutiens toute ligne de conduite qui est dans l’intérêt du peuple et qui résout les problèmes, peu importe si elle est adoptée par le gouvernement ou par le Parlement. L'important est que l'on sente qu'une tâche bénéfique et nécessaire aux intérêts nationaux est menée. Si, sur un sujet quelconque - que ce soit les questions liées à l'exécutif ou les questions liées aux pouvoirs législatif et judiciaire - j’arrive à la conclusion qu’une tâche est au service des gens et dans leur intérêt, je la défendrai avec toute la puissance et l'énergie qui existe dans cette humble personne (que je suis), et soutiendrai toute tâche qui est dans l'intérêt du peuple et résout les problèmes.
Le point important est que nous devons compter sur nous-mêmes. C'est la base du travail. Nous devons compter sur nous-mêmes car on ne peut pas compter sur les autres. On ne peut compter sur les étrangers ni leur faire confiance. Au cours des négociations nucléaires, j’ai répété - peut-être quatre, cinq fois ou même plus - qu'on ne pouvait pas faire confiance aux Américains. À l'heure actuelle, vous pouvez constater l’état des choses. Les choses qu'ils disent, les déclarations qu'ils font et le comportement qu'ils ont prouvent ce que j'ai dit à ce moment-là. On ne peut vraiment pas leur faire confiance. Les Américains sont un symbole de mauvais comportement et de mauvaise conduite, mais ils ne sont pas les seuls. Il y en a d'autres qui ont une mauvaise conduite et un mauvais comportement. Pour résumer, on ne peut pas leur faire confiance. Nous devons faire confiance à nous-mêmes et compter sur nous-mêmes, et savoir que « nous pouvons » et qu'Allah le Très-Haut, nous aidera. Le Commandant des Croyants [l’Imam Ali (a.s)] a dit: « Quand Allah a observé notre sincérité, Il nous a envoyé Son secours et a humilié notre ennemi» [Nahjul Balaghah, Sermon 56]. Si nous luttons et progressons de manière sincère, Allah le Très-Haut, nous aidera certainement. La vie a des hauts et des bas. Nos vies personnelles aussi sans parler de notre vie sociale et de la vie d'un peuple. Il y a des moments où vous êtes confrontés à certains problèmes et situations désagréables, et il y a des moments où vous connaissez le succès. Il y a toutes sortes de conditions et de circonstances. Le point principal est qu’In-cha-Allah, nous suivions cette ligne droite et ce droit chemin, et avancions avec fermeté.
Je demande à Allah le Très-Haut, de vous accorder le succès. Je prie toujours pour tous les responsables du pays, pour tous ceux qui avancent sur ce chemin et font des efforts dans différents domaines et de différentes manières. Bien sûr, mes prières n'ont aucune importance et aucune valeur, mais c’est un devoir de prier. Vous aussi, vous devez faire preuve de détermination et travailler afin qu’In-cha-Allah, nous parvenions aux résultats souhaités.
Je voudrais souligner encore une fois que la question de la production nationale doit être prise très au sérieux. La solution dans toutes les tâches est la production nationale. Dans les deux domaines - le ministère des Industries et des Finances et le ministère de l'Agriculture - la question de la production doit être prise au sérieux. Allah le Très-Haut, vous aidera aussi, in-cha-Allah.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !