Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 28 août 2013, par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec le Président Hassan Rouhani et les membres de son cabinet à l'occasion de la Semaine du gouvernement.

Au nom d'Allah, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

Je souhaite la bienvenue aux chers frères et à l'honorable sœur, et tiens à féliciter tous les amis, vous tous et l'honorable Président, à l'occasion de la Semaine du gouvernement qui coïncide cette année, avec la formation du nouveau cabinet.

La Semaine du gouvernement est une occasion pour féliciter et apprécier les efforts de tous les cadres dirigeants et des fonctionnaires. Je ne veux pas rater cette opportunité et tiens à féliciter chacun d'entre vous et tous les gestionnaires et fonctionnaires qui dans les différents secteurs, travaillent et rendent service dans la branche exécutive. Je demande à Allah le Très-Haut, d'accorder à chacun de vous tous l'opportunité bénie de rendre service. Une des choses favorables à cette occasion, est que le nom et le souvenir des deux martyrs, sages et altruistes, [Rajaï et Bahonar], qui ont rendu de nombreux services, ornent toutes nos déclarations et nos écrits. Il est très remarquable et significatif de voir que durant ces années, toutes les administrations et tous les responsables gouvernementaux ont fondé la Journée du gouvernement et la Semaine du gouvernement sur le souvenir de ces deux martyrs diligents et n'ont pas laissé le temps et les différents événements faire disparaitre la valeur du martyre et des services réels et humbles de ces deux grandes personnalités.

J'estime nécessaire d'exprimer ma sincère gratitude à l'honorable Président pour son action rapide concernant la proposition des nouveaux ministres au Majlis. Je connaissais et j'ai observé sa persistance et j'ai loué dans mon cœur cet effort pour former le cabinet le plus tôt possible. Heureusement, il a réussi à le faire et après la cérémonie d'intronisation, il a proposé les ministres au Majlis sans perdre de temps. Je tiens aussi à exprimer ma gratitude aux honorables députés qui ont approuvé les ministres proposés avec un taux appréciable de votes et dans certains cas, un taux très élevé et remarquable, commençant pour ainsi dire la coopération entre le gouvernement et le Majlis. Cela montre d'une part, leur détermination et d'autre part, la coopération qui existe entre les deux pouvoirs. Ce sont deux éléments auxquels je suis personnellement très sensible, c'est à dire la coopération entre ces deux pouvoirs qui à ce premier stade, s'est manifestée de très bonne manière, et le rejet des pertes de temps.

J'espère qu'Incha-Allah, votre administration sera en mesure de montrer ses points forts et poursuivra ses efforts pour stimuler l'espoir qui comme le Président l'a souligné, a été créé dans les cœurs pour de grandes et remarquables œuvres, et l'élimination des obstacles. Bien sûr, M. Rouhani lui-même, est sans doute un des points forts de cette administration. C'est une personnalité expérimentée dans la Révolution qui a une grande expérience des activités révolutionnaires. Il a adopté des positions justes et appropriées au cours de ces trente années, et s'est présenté comme candidat afin que les gens puissent juger et l'élire. Heureusement aujourd'hui, il assume la direction de l'exécutif en tant que Président approprié et digne de confiance. Ses déclarations et ses expériences nos permettent de remarquer que lui et ses collègues, ont le désir de faire avancer les choses de la meilleure façon possible. Je prie pour qu'Incha Allah, vous et le Président soyez couronnés de succès dans les taches qu'un gouvernement idéal doit remplir.

Dans cette première rencontre que j'ai avec vous, chers amis, passons en revue les critères et les normes qui permettent à un gouvernement d'être considéré comme un bon gouvernement à notre époque. Bien sûr, nous ne prétendons pas que notre gouvernement est un gouvernement islamique dans tous les sens du terme. J'ai moi-même beaucoup de points faibles. Quand je me compare aux partisans des personnalités saintes et immaculées du début de l'islam, je vois que nous sommes incapables de former ou même de supporter l'idée d'un tel gouvernement. Cependant, à notre époque et dans les conditions actuelles, il y a certains critères qui définissent un gouvernement islamique. Je ferai référence à un certain nombre de ces critères. Bien sûr, ce ne sont pas de nouvelles idées et vous les connaissez déjà mais le rappel est toujours bénéfique et il n'y a aucun inconvénient à les énumérer une nouvelle fois.

Le premier critère concerne la morale, la foi, la santé idéologique, la santé morale et une action qui provient de vraies croyances et d'une juste appréhension des réalités de la société. Les hauts responsables en particulier, doivent répondre à ce critère. C'est le premier critère. Heureusement, nous n'avons pas de problème au sujet des vraies croyances et de ce qui est véritablement juste. Outre les sources islamiques et bien entendu, il est possible qu'il y ait différentes interprétations différentes de ces sources, nous bénéficions des instructions de l'imam Khomeiny qui est accepté et reconnu pas tous. Les déclarations, les orientations et les directives de l'imam sont à notre disposition. C'est un critère pour nous auquel nous devons croire et en fonction duquel nous devons agir. En cas d'ambiguïté, nous devons nous référer à ce critère majeur. C'est un signe de santé idéologique. Ces choses constituent les principes et les valeurs de la Révolution, et ces principes et ces valeurs peuvent être tirés des discours de l'Imam. Ce sont des choses qui nous assurent de bons résultats et un bon avenir, et qui nous aideront à faire avancer les choses si nous nous y restons engagés et attachés, et si nous mettons en œuvre des plans qui les respectent.

Un des points sur lequel j'ai toujours insisté dans le domaine des croyances, des perspectives et des sentiments, est une véritable et sincère confiance aux promesses d'Allah le Très-Haut, et aux promesses divines. C'est une question qui à mon avis, ne doit pas être négligée. Allah le Très-Haut, nous a fait ces promesses dans le Coran : « Si vous défendez la cause d'Allah, Il vous aidera » [Coran, 47 : 7], « Allah va certainement aider ceux qui défendent Sa cause » [Coran 22: 40]. Quand Allah le Très-Haut, promet d'une manière aussi directe et catégorique, que si vous soutenez Sa religion, si vous suivez Son sentier et si vous défendez la cause divine, Il vous aidera. Nous devons croire en cette promesse et accomplir ce qu'Il dit. Cela peut sembler impossible et improbable à ceux qui n'ont pas connu l'assistance divine. Mais vous et moi avons vécu cela. Nous avons vu comment une chose impossible est devenue possible. Il n'y a rien qui était plus improbable que le renversement par la seule présence des gens dans les rues et sans armes, d'un régime arrogant et oppressif, dépendant des puissances mondiales, et ensuite son remplacement par un gouvernement islamique. Ce gouvernement islamique n'a pas été fondé en fonction des normes et des critères occidentaux. Au contraire, il s'appuie sur l'Islam et la jurisprudence islamique. Qui aurait cru qu'une telle chose soit possible ? Mais cet événement qui semblait impossible, a eu lieu.

Les émeutes qui ont été organisées pendant les premières années après la Révolution avant la Défense sacrée en sont un autre exemple. Comme vous le savez, ces émeutes étaient organisées par des individus à l'extérieur du pays et à l'est, à l'ouest, au nord et au sud du pays. Dans quelle partie du pays ces émeutes tribales n'existaient-elles pas ? Quels pays et quel gouvernement nouvellement formé, qui n'a pas d'armée équipée ni les forces de sécurité compétentes, pourraient affronter et surmonter ces émeutes ? Mais la République islamique l'a fait.

La guerre imposée et la défense sacrée sont un autre exemple. Ces choses ont été mentionnées mille et mille fois mais nous devons évoquer le souvenir de ces événements. La guerre imposée était non seulement menée par un pays voisin contre nous mais était une guerre internationale contre nous, qui bénéficiait de toutes sortes de moyens. Tout le monde s'est uni contre nous sans pouvoir occuper même un millimètre de notre territoire. Est-ce un succès mineur ? Il en est de même pour d'autres événements. Ce sont les promesses qui ont été remplies. Si d'autres personnes ont lu dans le Saint Coran : « Si vous aidez la cause d'Allah, Il vous aidera » [Coran 47 : 7], nous l'avons expérimenté dans la pratique. Par conséquent, vous devez faire confiance à Dieu et mener à bien vos responsabilités par amour de Dieu. Messieurs, vous devez vous définir des buts divins et être sûr qu'Allah le Très-Haut, va Lui-même, vous ouvrir le chemin.

Parfois, nous avons vu qu'Allah le Très-Haut, a résolu facilement des questions compliquées comme celle qu'a décrites M. Rouhani, qui sont pleines de contradictions et de problèmes lorsque l'on regarde de près. Nous en avons vu maints exemples. Parfois, vous voulez installer un objet à un endroit mais il y a des dizaines de problèmes et vous ne savez pas comment faire. Il suffit qu'une personne habile intervienne et déplace un peu l'objet qui sera facilement mis en place. Toutes ces questions peuvent être abordées et clarifiées dans une perspective sage, intelligente et appropriée mais bien sûr, avec l'invocation de l'assistance et de la faveur d'Allah le Très-Haut, et la confiance et l'espoir en Ses promesses. J'y crois vraiment. Quoi qu'il en soit, la confiance en Dieu et la spiritualité sont un critère. Je vous demande de ne pas interrompre votre relation avec le Saint Coran, bien sur il n'est pas nécessaire que je vous rappelle cette question et c'est une chose peut-être, que vous faites déjà. Vous devez absolument lire quotidiennement le Coran et renforcer votre relation avec les invocations et les prières. Cela permet de réduire la pression du travail, supprime les difficultés et vous rend énergiques et prêts à affronter de grands obstacles. Ceci rafraîchit l'âme du croyant. C'est une question très importante. En outre, il n'est pas nécessaire de rappeler les bénédictions qu'apportent les prières recommandées et les autres actes facultatifs.

Le deuxième critère consiste à rendre service à l'humanité. La volonté de rendre service est un des principaux discours du gouvernement islamique. Cela représente la philosophie de notre existence. Nous sommes venus pour rendre service aux gens et rien ne doit nous éloigner de cette tâche. Bien entendu, chacun de nous a certains attachements, certains goûts personnels et certains amis et ennemis dans les domaines politiques et sociaux. Ce sont des questions marginales. L'essentiel est de rendre service. Nous ne devons pas laisser ces questions marginales couvrir les questions essentielles. À ce propos, il y a quand-même un point qui mérite notre attention car le temps dont nous disposons pour rendre service est limité. Quatre années ou peut-être huit années sont en effet un temps limité qui passe rapidement. Dans cette salle ou dans l'autre où un certain nombre d'entre vous étaient présents, j'ai à plusieurs reprises, fait la même remarque aux cabinets précédents. Au premier jour de votre travail, vous devez penser que votre mandat arrivera rapidement à sa fin. Quand on regarde en arrière, il semble ces quatre années n'ont duré qu'une journée. Le temps « fuit comme s'enfuient les nuages » [lit-on dans Nahjol Balagha à la maxime 20] Toutefois, dans ce temps limité, il y a un nombre illimité de possibilités. Chaque heure, chaque événement, chaque pensée, chaque idée nouvelle qui traverse votre l'esprit sont une opportunité que vous ne devez pas manquer.

La deuxième question concernant les services rendus, est que vous devez le faire dans une perspective djihadiste. Cela ne signifie pas l'anarchie. Vous, les amis avec qui j'ai travaillé pendant des années - j'ai collaboré avec beaucoup d'entre vous dans différents domaines - connaissez mon avis. Je ne suis pas le genre de personne qui invite à l'anarchie. Je suis fermement contre l'anarchie mais je crois que dans le cadre légal, nous pouvons travailler de deux manières, dans le travail administratif qui est commun, et dans le travail djihadiste qui signifie surmonter les obstacles, ne pas exagérer les petits obstacles, ne pas oublier les idéaux, ne pas perdre notre chemin et faire preuve d'enthousiasme dans les tâches que nous assumons. C'est la définition du « travail djihadiste ». Nos tâches doivent être effectuées de manière djihadiste et de sorte qu'Incha Allah, nos services soient efficaces.

Le troisième critère est la question de la justice. Durant ces années, j'ai dit à plusieurs reprises, lors de réunions privées avec un certain nombre d'entre vous, que je ne crois pas au progrès sans justice. Nous avons nommé cette décennie « La décennie de progrès et de justice ». Des progrès sans justice mèneront au modèle de progrès artificiels que vous pouvez voir aujourd'hui, dans la civilisation occidentale. On ne peut pas imaginer à notre époque, une plus grande richesse, un plus grand pouvoir, une plus grande science et une plus grande technologie que celle que possèdent les Occidentaux. Ils possèdent ces choses de façon maximale mais vous pouvez voir que la justice n'existe pas. Bien entendu, ils parlent beaucoup de la justice dans leur propagande cinématographique et littéraire mais une grande partie de cette propagande - environ 80% - n'est qu'un mensonge. Les informations que nous avons sur la justice en Occident, montrent que cette propagande n'est pas vraie. En plus, cette injustice est bien visible dans les domaines économiques. Il y a des gens qui meurent de faim, de froid à dix degré au-dessous de zéro ou de chaleur à quarante degrés au-dessus de zéro. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas d'abri ou de foyer, parce qu'ils vivent dans la rue à de telles températures et sans eau. Ces réalités amères existent dans les pays occidentaux ainsi que des richesses fabuleuses. C'est une injustice. Nous ne voulons pas de cela. L'Islam ne veut pas que nous agissions de la sorte. Nous avons besoin d'un progrès qui est désigné par le terme « développement » dans le discours occidental contemporain, mais que nous appelons « progrès » et qui doit absolument être accompagné par la justice. Comme vous pouvez le voir dans le Saint Coran, tous les messagers et tous les Livres divins ont été envoys « pour que les gens établissent la justice » [Coran, 57 : 25]. Ils ont été envoyés afin que la société vive dans la justice. C'est un autre critère qui doit toujours être pris en considération.

Un autre critère qui est le quatrième, concerne la promotion de la santé économique et la lutte contre la corruption. Vous remarquerez que les postes de direction sont des postes qui ouvrent la voie au pouvoir et aux ressources financières. Vous subirez des tentations. Sur la question de la corruption, il ne faut pas seulement faire attention à vous-mêmes. Vous pensez peut-être que vous êtes des gens religieux et des responsables de haut rang à l'abri de ces tentations. Toutefois, les fonctionnaires qui travaillent à des niveaux inférieurs, peuvent ne pas être en mesure de résister à de telles tentations. Vous devez être vigilants. Vous devez ouvrir les yeux et être vigilants dans la totalité du domaine exécutif qui est sous votre contrôle pour que la corruption économique ne puisse se développer dans aucun coin et pour que les gens ne cèdent pas à ces tentations. Vous devez le faire avant même que les organismes chargés de la supervision entrent en action. Nous avons bien entendu, certains organismes dans le pays qui sont chargés de la supervision comme le Majlis, le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif lui-même, qui peut mener certaines enquêtes et a certaines responsabilités à cet égard. Cependant, avant que ce ne soit leur tour d'exercer une surveillance, les responsables doivent faire attention à la santé économique et cela nécessite une vigilance constante. Vous ne devez pas faire preuve de négligence dans ce domaine.

Parfois, lors de mes rencontres avec certains amis et gestionnaires, je leur dis qu'ils doivent être comme les projecteurs d'une tour de contrôle qui tournent en permanence dans des directions différentes. Vos yeux doivent constamment tourner dans différentes directions pour qu'il n'y ait aucune possibilité pour la corruption, de s'infiltrer. Nous devons toujours être vigilants et prudents. La corruption est comme une termite. Vous ne devez pas laisser la corruption, le favoritisme, le gaspillage et les dépenses excessives s'infiltrer dans votre ministère. Une partie des solutions proposées par monsieur le Dr Rouhani concernant les économies et la lutte contre les différents modèles de corruption, est possible. Les dépenses supplémentaires et inutiles doivent être évitées. De telles dépenses ne sont pas interdites mais elles ne sont pas nécessaires. Nous ne pouvons pas dire clairement qu'elle dépense est interdite. De grandes œuvres peuvent être effectuées grâce à l'économie et la surveillance. En fait, dans les organismes de direction, la plupart des employés sont diligents et moralement sains. Cependant, quand il y a un, deux ou dix individus corrompus dans une organisation, ils agissent comme des microbes et des termites. Dans de telles circonstances, les efforts des gens diligents n'aboutissent à rien. Leur réputation sera endommagée et leurs efforts seront vains car la corruption détruit aussi le climat de confiance.

Le critère suivant est le respect de la loi qui est très important. La loi est comme un rail. Si le train déraille, nous allons certainement être blessés et subir des dommages. Parfois, une loi est incomplète et imparfaite. Mais violer une loi incomplète aboutirait au chaos et à l'anarchie, et sa violation causerait plus de tort que son application. Cette idée doit être fermement établie dans toutes les organisations. Une des exigences du respect de la loi est l'obéissance aux règles de base et la mise en œuvre des grands projets qui existent heureusement aujourd'hui dans le pays, des politiques générales, des plans stratégiques et des différentes résolutions adoptées par les conseils suprêmes comme le Haut Conseil de la Révolution Culturelle et le Haut Conseil du cyberespace.

C'était hier ou avant-hier que j'ai brièvement parlé à M. Rouhani du Conseil du Cyberespace et nous en parlerons davantage dans l'avenir. Dans cette salle, au cours de quatre réunions qui ont duré trois ou quatre heures, nous avons abordé cette question avec les chefs des trois pouvoirs. Ce conseil a été formé et il est extrêmement important. Le Haut Conseil du Cyberespace a élaboré certaines résolutions qui doivent être considérées comme valides et légitimes, et qui doivent être appliquées. Si l'obéissance et le respect de la loi sont fermement respectés, une grande partie des sévices que nous avons subis seront éliminés.

L'un des points qui mérite d'être mentionné au sujet des politiques générales est la réforme du système administratif qui a été adoptée et communiquée. Nous avons vraiment de graves problèmes dans le domaine administratif. Ces politiques ont été formulées et examinées par le Conseil du discernement. À mon avis, ce sont de très bonnes politiques dont vous devez planifier l'application. C'est une chose importante qui a malheureusement été ignorée et retardée.

Un autre critère est la sagesse et la perspicacité dans les affaires. Vous devez faire votre travail en tenant compte des expertises, des études appropriées, de l'examen des différents aspects et des conséquences d'une action, ou même d'une simple déclaration. Parfois, les déclarations d'un responsable ont des effets néfastes qui sont difficilement réparables. Cela revient à jeter une pierre dans un puits en causant de sérieux problèmes. Nous devons parler de manière intelligente et ne pas dire tout ce qui nous vient à l'esprit sans avoir examiné soigneusement les différents aspects de cette question. Parfois, corriger une erreur est très difficile. C'est ce qu'on appelle la sagesse et la perspicacité dans la gestion des affaires. L'une des manifestations de la sagesse consiste à bénéficier des grandes capacités des spécialistes qui ont été formés après la Révolution et sont entrés dans l'arène pour rendre service. Le recours à ces spécialistes qui sont très nombreux dans le pays, sera certainement à notre avantage et à notre profit.

Je voudrais mentionner un dernier critère avant de terminer cette question. Ce critère est le recours aux capacités internes du pays. Nous ne devons pas compter sur des capacités étrangères. C'est mon conseil mais cela ne signifie pas que nous ne devions pas profiter des ressources qui existent en dehors du pays. Ces deux questions ne doivent pas être confondues. Ce que je veux dire est que nous ne devons pas placer nos espoirs dans les capacités et les possibilités qui existent en dehors du pays. À l'extérieur du pays et de la République islamique, il y a un grand camp qui depuis trente et quelques années, essaye de toutes ses forces, d'empêcher que cette révolution se développe, progresse et devienne un modèle dans différents domaines. Nous ne pouvons pas attendre d'un ennemi qui a utilisé ces méthodes hostiles qu'il fasse preuve d'amitié et de convivialité. Je ne dis pas qu'il ne faut pas bénéficier de leurs capacités mais que vous ne devez pas leur faire confiance et placer vos espoirs en eux. Vous devez compter sur les possibilités qui existent à l'intérieur du pays. A l'intérieur du pays, il y a beaucoup de ressources. Ces ressources et ces capacités nationales dans différents domaines, économiques, culturels et autres, sont la solution à nos problèmes. Si ces ressources sont identifiées et utilisées avec sagesse, cela nous aidera à atteindre un haut rang dans le monde.

Dans les équations internationales, la part de chaque pays dépend de sa puissance intérieure. Dans ces arènes, plus un pays est intérieurement puissant, plus il aura une influence dans les équations mondiales. Nous devons avancer dans cette direction et heureusement, nous nous sommes au fur et à mesure, rapprochés de cet objectif au cours des dernières années. Au cours de ces années, l'influence de la République islamique n'a cessé d'augmenter. Vous pouvez constater que la dignité de la République islamique a augmenté et que sa position s'est élevée. Il y a suffisamment de preuves à cet égard. Ce sont les six ou sept critères dont je voulais parler. Bien sûr, comme je l'ai dit, ce ne sont pas des questions nouvelles mais un simple rappel et une révision des choses que vous saviez déjà.

Je tiens à aborder deux ou trois autres points. Nous devons tenir compte des priorités. Vous êtes dynamiques et venez d'entrer en fonction. Cependant, vos ressources, votre détermination et votre temps ne sont pas illimités. Vous devez voir quelles sont les priorités et tenir compte de toutes les questions. Vous ne pouvez pas retarder une tâche en attendant qu'une autre soit terminée. Vous devez savoir laquelle des questions mérite de recevoir plus d'attention. À mon avis, il y a deux questions qui sont prioritaires, celle de l'économie et celle de la science. Aujourd'hui, ces deux questions doivent être mises en tête de notre ordre du jour et traitées principalement par vous qui êtes membres de l'exécutif et secondairement, par les responsables des autres pouvoirs.

Heureusement, dans le domaine économique, il existe aujourd'hui de nombreuses infrastructures qui n'existaient pas il y a quelques années. Au cours des 10 ou 12 dernières années, de nombreuses infrastructures ont été créées dans le pays qui peuvent actuellement être utilisées. Une des questions primordiales est la stabilité et le contrôle de l'instabilité économique. C'est-à-dire, l'instabilité qui existe dans les domaines économique - tant l'instabilité psychologique des gens que celle qui existe sur le marché - et qui doit être maitrisée avec sagesse et perspicacité. Bien sûr, cela dépend de vos politiques, de vos déclarations et de la rapidité de vos actions.

Une autre question importante est le contrôle de l'inflation et les besoins fondamentaux de la population. Ce sont des questions prioritaires qui doivent être réglées en premier lieu. Un autre problème est l'accélération de la production nationale. Ce sont les principales questions de notre économie. Vous devez y faire attention. Bien sûr, les problèmes existent. Monsieur le docteur Rouhani a souligné bon nombre de ces problèmes. Nous aussi, nous sommes plus ou moins au courant. Nous savons qu'il y a un certain nombre de problèmes. Vous devez voir comment les éliminer. Si vous arrivez à instaurer la sécurité dans les domaines économiques, à contrôler l'inflation et à accélérer la production, ce sera le départ de l'épopée économique dont j'ai parlé et que j'ai demandé aux gens et à tous les responsables d'envisager au début de l'année. Cependant, l'épopée économique ne peut être atteinte en six mois ou un ou deux ans. Un mouvement à long terme est nécessaire. Ni nous, ni le peuple, ni aucun individu impartial n'attend de l'administration qu'elle puisse résoudre tous ces problèmes en peu de temps mais chacun d'entre nous attend que le mouvement vers le progrès démarre. Nous voulons sentir qu'il y a un mouvement vers la résolution des problèmes et voir que des perspectives sages et perspicaces sont adoptées sur les différentes questions. Il y a plusieurs points à préciser sur les questions économiques, mais nous n'avons pas assez de temps pour en discuter ici.

Je voudrais me référer à la question de « 'économie de résistance ». Les grandes lignes de l'économie de résistance ont été élaborées et toutes les politiques nécessaires ont été formulées. Ces politiques ont été soumises à la consultation du Conseil de discernement des intérêts du régime qui est en train de les étudier. L'économie de résistance ne signifie ni l'austérité ni l'isolement économique. Elle a un sens plus large et plus profond qui est justifiable et défendable. L'économie de résistance est le remède à nos problèmes. Nous devons être en mesure de créer un modèle d'économie qui résiste aux crises et aux fluctuations internationales. C'est une chose nécessaire. Bien sûr, cela exige certaines conditions préalables. Incha Allah, le Conseil de discernement donnera son opinion et ce serait bien si Monsieur le Dr Rouhani qui est membre de ce Conseil, leur demande de répondre le plus tôt possible.

Ces 10 et 11 dernières années, nous avons bénéficié d'un mouvement rapide dans les domaines scientifiques. Un bon mouvement a commencé et d'après ce que je vois dans les rapports, ce mouvement s'est renforcé chaque jour. Le premier jour quand nous avons parlé des capacités scientifiques du pays, du mouvement logiciel et d'un dépassement des frontières de la science, personnellement je ne pensais pas qu'il existait de telles capacités dans le pays et qu'un tel rythme de progrès était possible. Nous avons soudainement vu les progrès scientifiques jaillir des différents coins du pays. Aujourd'hui, vous pouvez voir que nos centres de recherche, nos organismes scientifiques et technologiques, et nos universités sont en train de s'épanouir dans de nombreux secteurs. Ce rythme ne doit pas être interrompu. Cela va également nous aider énormément dans le domaine économique. Si nous parvenons à faire avancer les choses dans le domaine scientifique et à adopter une perspective économique dans la science - je me référerai à cette question plus tard - ce sera certainement plus avantageux pour nous que de vendre notre pétrole et nos matières premières.

Cette année, lors d'une réunion qui s'est tenue au mois de Ramadan - Je ne me souviens pas si c'était une rencontre avec des professeurs ou des étudiants, l'un des participants a présenté un produit et a dit que les bénéfices de la vente de certains produits étaient plusieurs fois supérieurs aux bénéfices que nous faisons sur la vente de pétrole ou de gaz. Malheureusement, je ne me souviens pas du chiffre exact pour vous le dire, je l'ai noté quelque part. Il a affirmé que si nous travaillons pour la production de ce produit qui a des clients potentiels et qui est facile à produire, nous pourrons faire de grands bénéfices. En fait, l'une des solutions pour résoudre les problèmes et les difficultés économiques se trouve dans le recours aux activités scientifiques.

Nous devons tout d'abord éviter que le mouvement rapide qui existe aujourd'hui, ralentisse. Le gouvernement doit faire des efforts dans ce domaine. Comme je l'ai dit, c'est l'une des deux principales priorités du pays. La question du progrès scientifique doit être suivie de façon particulière. Bien sûr, les organismes chargés du progrès scientifique sont le ministère de la science et le ministère de la Santé. Cependant, le ministère de l'industrie et le ministère de l'Agriculture et même les ministères qui fournissent différents services, peuvent et doivent offrir leur aide. La coopération entre les universités, les centres scientifiques, les centres de recherches et les diverses organisations comme le ministère de l'industrie, des transports, du pétrole et de l'agriculture, et les différents ministères impliqués dans les questions techniques, est vraiment nécessaire. Ils peuvent agir comme une pompe et extraire les produits de la science des centres scientifiques et de recherches, et les aider à devenir plus actifs et plus dynamiques.

Bien entendu, il y a deux facteurs impliqués dans les questions scientifiques. Le premier est que nous devons compléter la chaine entre la science et la technologie dont les maillons sont les idées, la science, la technologie, la production et le marché. Si nous nous contentons de faire des recherches et des progrès technologiques sans nous engager dans la production à grande échelle ou sans trouver des marchés, nos efforts seront vains. Toutes ces mesures doivent recevoir notre attention et la question de la chaîne scientifique doit être suivie jusqu'à la production et l'entrée sur le marché. Notre attention doit se concentrer sur tous les maillons de cette chaîne. C'est un facteur. Les entreprises fondées sur le savoir sont l'autre facteur. Heureusement aujourd'hui, de nombreuses entreprises fondées sur le savoir ont été créées dont vous devez profiter autant que possible.

Mon discours a été très long. A propos des questions culturelles et de politique étrangère aussi, j'avais beaucoup de choses à dire. Bien sûr, j'en discuterai avec les responsables. Monsieur le Dr. Rouhani a fait de très bonnes remarques sur la question de la politique étrangère. J'ai entendu une partie d'une interview de M. Zarif (ministre des affaires étrangères) qui était très bonne. Une bonne compréhension des slogans sur la dignité, la sagesse et le discernement est nécessaire. Nous devons comprendre ces trois slogans de la bonne façon. Si nous parvenons à agir en fonction de ces slogans, notre politique étrangère satisfera les besoins du pays et sera digne de la République islamique.

J'avais aussi beaucoup de choses à dire sur les questions culturelles mais je veux également aborder les événements de la région. Comme monsieur le Dr. Rouhani l'a souligné, la région du Moyen-Orient est une région sensible qui traverse actuellement des moments critiques. Nous n'envisageons pas du tout d'interférer dans les affaires intérieures de l'Égypte, mais nous ne pouvons non plus être indifférents au massacre du peuple d'Égypte. Nous condamnons ce massacre, peu importe qui en est l'auteur. Parfois, il y a des gens qui commencent une lutte armée contre le gouvernement et le gouvernement a une excuse pour riposter. Mais tirer ainsi sur des gens sans armes et tuer des centaines ou des milliers de personnes, doit être vigoureusement condamné. En ce qui concerne l'Égypte, nous pensons qu'une guerre civile doit être absolument évitée. Le jour de l'Eïd-ul-Fitr, j'ai dit qu'un de nos soucis était que - Dieu nous en préserve - une guerre, dans le vrai sens du mot, éclate entre les différents groupes en Égypte, ce qui serait un catastrophe pour le monde de l'Islam et la région. L'objectif doit être un retour à la démocratie et au vote du peuple. Après de nombreuses années de domination de l'arrogance et de dictature en Égypte, le peuple de ce pays a réussi à avoir de bonnes élections grâce à l'éveil islamique. Ce mouvement ne peut pas être arrêté et ne peut pas revenir en arrière.

Quant à la question de la Syrie où les Américains ont menacé d'intervenir. Ce serait certainement un désastre pour la région et les Américains subiront de grands dommages s'ils agissent de la sorte comme cela a été le cas en Irak et en Afghanistan. Ce serait une autre occasion de pertes pour eux. L'ingérence des puissances étrangères et extrarégionales dans un pays que ce soit la Syrie ou tout autre pays, n'est rien d'autre qu'un signe de bellicisme. Cela ne fera qu'accroître la haine des nations à leur égard et les rendra plus infâmes. En outre, cette ingérence ne sera pas du tout prometteuse. La région est comme une poudrière. Si une étincelle est produite dans cette région, nous ne pourrons pas en évaluer les conséquences. J'espère qu'Allah le Très-Haut, protègera la région de la malfaisance des États-Unis, des sionistes et de leurs compères. J'espère qu'Il protégera notre pays, notre peuple, notre gouvernement et notre Président grâce à Son orientation et Son soutien, pour que vous soyez en mesure de mener à bien vos responsabilités.

Que les salutations soient sur vous et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !