Le monde islamique, une fois de plus, a été témoin d'une insulte blasphématoire et d'une offense à son caractère sacré, lorsque le magazine Charlie Hebdo a publié une caricature insultante, portant atteinte à la personnalité du Saint Prophète de l'Islam (SAWA). Le président français Emmanuel Macron, qui a réprimé à plusieurs reprises les critiques du peuple français et surtout celles des Gilets Jaunes, s'est qualifié de défenseur de la liberté d'expression, qualifiant l'acte odieux de Charlie Hebdo d'exemple de liberté d'expression et de croyance.

En réponse, le Guide suprême de la République islamique d'Iran l'a qualifié de péché grave et impardonnable, et a écarté le prétexte de la liberté d'expression, avancé par certains politiciens français pour ne pas avoir condamné ce crime flagrant, et a catégoriquement rejeté cette décision comme un geste démagogique et faux.

Le fait qu'en France, la «liberté d'expression» est quelque chose de très proche de la démagogie est déjà étayé par des preuves indéniables. Le magazine Charlie Hebdo, par exemple, a été temporairement fermé en 1961 pour avoir insulté ce qu'on appelait les valeurs nationales françaises et a été suspendu pendant six mois en 1966. Après la mort du général Charles de Gaulle, l'ancien président de la France, le magazine l’a insulté en 1970 et a été fermé, sur ordre du ministre français de l'Intérieur. Selon le British Daily Telegraph, le 27 janvier 2009, le dessinateur de Charlie Hebdo, Maurice Sinet, a été limogé pour avoir publié une blague sur le fils du Premier ministre français, Nicolas Sarkozy.

Mais la raison la plus importante pour soutenir cette idée que la France, comme beaucoup d'autres pays européens, adopte une attitude sélective à l'égard de la «liberté d'expression», est l'interdiction de toute critique, quelle qu'elle soit, sur l'incident de l'Holocauste. En France, selon la loi Gayssot, l'acte de négation de l'Holocauste a été criminalisé. La presse et les médias sont donc limités et empêchés de critiquer ou de nier librement l’Holocauste. Un exemple célèbre de cette version française discriminatoire de la liberté d’expression peut être trouvé dans le cas du comédien français Dieudonné M’Bala. Dieudonné a été accusé de discours de haine et de soutien public au terrorisme pour ses propos antisémites et en 2015, il a été arrêté et son émission a été interdite. Il est intéressant de noter que cette attitude discriminatoire à l'égard de la liberté d'expression ne se limite pas au gouvernement français, et les médias français en ont leur propre part. Dans le cas de Dieudonné, Thierry Ardisson, parmi les animateurs et producteurs de télévision français les plus anciens, d'une manière manifestement fanatique, a violemment attaqué Dieudonné et a annoncé qu'il ne réapparaîtrait plus jamais dans son émission (d'Ardisson) en raison d'avoir offensé le peuple par ses commentaires; c’est alors qu’Ardisson avait auparavant défendu et justifié si vigoureusement et sans réserve la publication par Charlie Hebdo de caricatures du Prophète de l’Islam (SAWA); l'acte même, qui avait vexé et manqué de respect à près de 1,5 milliard de musulmans à l'époque.

Louis-Ferdinand Detouch, surnommé Céline, était un romancier français de renom qui a été félicité par la communauté littéraire en 1932 pour avoir écrit le roman Voyage au bout de la nuit. Après avoir gagné en popularité, Céline a été accusée d'être un traître pour avoir exprimé des idées antisémites dans l'un de ses écrits, appelant à l'expulsion des Juifs français. Suite à sa mort, les éditions Gallimard à Paris se sont portées volontaires, en décembre 2017, pour réimprimer les écrits de Céline, qui faisaient partie de l'identité littéraire française, mais se sont heurtées à l'opposition du gouvernement français, ce qui a conduit Gallimard à suspendre ce projet, le 11 janvier 2018. Dès lors, la question se pose parmi les intellectuels français de savoir si l'interdiction de diffuser de telles idées en public ne restreint pas la liberté d'expression. Ces dernières années, les tentatives de republication des écrits de Céline ont également alimenté les débats sur les limites de la liberté d'expression en France.

Après ce bref compte rendu des revendications contradictoires en défense de la liberté d'expression en France, si nous revenons en arrière et réfléchissons à nouveau sur ce que Charlie Hebdo a fait et sur la manière dont il a été reçu par le président français Emmanuel Macron, nous comprendrons mieux les propos du Guide suprême de la Révolution islamique d'Iran, lorsqu'il a décrit la défense de la liberté d'expression par Macron comme un prétexte et un geste malhonnête.

 

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