Sayed Ali Khamenei est né le 29 Farvardin 1318/ 28 Safar 1348 / 19 avril 1939, et est le deuxième Guide de la Révolution islamique.
Sayed Ali Husseini Khamenei, fils du feu Hodjat-ol-islam wal-Muslemin Hâdj Sayed Javad Husseini Khamenei, est né dans la ville sainte de Machhad au mois de Farvardin de l'année 1318 du calendrier solaire - soit l'année 1358 du calendrier lunaire. Il était le deuxième fils de la famille. Comme de nombreux étudiants en sciences islamiques et professeurs d'enseignement religieux, la vie du défunt Sayed Javad Khamenei était très simple : « Mon père, dit-il, était une figure religieuse bien connue, qui menait la vie d'un vertueux ascète. Nous avons eu une vie difficile. Je me souviens que parfois, nous n'avions rien à manger, à part peut-être, du pain et des raisins secs, que notre mère nous pourvoyait avec beaucoup de difficultés ».
La maison dans laquelle habitait la famille de Sayed Javad se trouvait dans un quartier pauvre : « La maison où je suis né, dit Sayed Ali, et où j’ai vécu jusqu’à l’âge de cinq ans, faisait soixante ou soixante-dix mètres carrés, avec une seule pièce et un sous-sol sombre et fermé. Lorsque quelqu’un venait rendre visite à mon père pour le consulter au sujet de leurs questions religieuses, la famille devait descendre dans le sous-sol jusqu’à ce que la visite prenne fin .... Quelques années plus tard, des personnes charitables qui avaient de l’affection pour mon père, ont acheté un petit terrain inhabité à côté de notre maison, où nous avons pu construire trois autres pièces ».

 

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1. La  Famille
Le Père
Son père, né le 16 Azar 1274 / 7 décembre 1895, décédé le 14 Tir 1365 / 5 juillet 1986, était un des oulémas et Mudjtahids réputés de son époque. Né dans la ville de Najaf en Iraq, il vint à Tabriz (au nord-ouest de l’Iran) avec sa famille, quand il était petit. Après ses études académiques au centre islamique, il partit à Machhad en 1918. Dans le domaine du fiqh (jurisprudence) et usul (principes religieux), il suivit les cours de grandes personnalités comme Hâdj Agha Hossein Qomi, Mirza Muhammad Aghazade Khorasani (connu sous le nom Kafaï), Mirza Mahdi Ispahani et Hâdj Fazel Khorasani. Dans le domaine de la philosophie, il suivit les cours d’Agha Bozorg Hakim Machhadi et du Cheikh Asadollah Yazdi. Plus tard, il se rendit à Najaf en 1926, où il bénéficia des enseignements de Mirza Muhammad Hossein Nayeeni, de Sayed Abolhassan Ispahani et d’Agha Zia ud-Din Iraki, et reçut de ces trois personnalités l’autorisation de pratiquer l'ijtihad (déduction des règles de jurisprudence à partir du Coran et des hadiths). Ensuite, il décida de retourner en Iran et s’installa à Machhad où il resta le reste de sa vie. En plus de l'enseignement, il dirigeait les prières collectives de la mosquée des Seddiqis, située dans le Bazar de Machhad (également connu sous le nom de Mosquée des Azerbaidjanais) et était également un des imams de la grande mosquée Goharshad. Profondément intéressé par l'étude des livres, il poursuivit pendant plusieurs années, des débats savants avec ses pairs, Hâdj Mirza Hossein Abaï, Hâdj Sayed Ali Akbar Khouï, Hâdj Mirza Habib Maleki et d'autres personnalités. Il était un homme pieux, indifférent aux biens matériels qui menait une vie plutôt ascétique.
Après la victoire de la Révolution islamique, il continua à vivre de cette manière bien que ses enfants aient eu de hauts postes politiques et exécutifs. Il a toujours joui de la confiance des gens à cause de ses grandes qualités humaines, et fut enterré derrière le saint mausolée de l'Imam Réza (as). Dans un message de condoléances à l'Ayatollah Khamenei, l’Imam Khomeiny qualifia l'Ayatollah Sayed Javad Khamenei de « savant pieux et dévoué ».
Le grand-père de Sayed Ali Khamenei, Sayed Muhammad Husseini Tafreshi était un descendant des Sayeds Aftasi et descendant du Sultan ul-Ulama Ahmad, connu sous le nom Sultan Sayed Ahmad, qui était un des petits-fils de l'Imam Sadjad (as). Son grand-père était Sayed Hussein Khamenei né dans la ville provinciale de Khameneh en 1259 de l’hégire, décédé le 20 Rabi ath-Thani 1325. Sayed Hussein alla à Najaf pour poursuivre ses études et devint l'élève de grands oulémas comme Sayed Hussein Kuhkamari, Fazel Irawani, Fazel Sharbiani, Mirza Baqir Shaki et Mirza Muhammad Hassan Shirazi. Après avoir terminé ses études au centre islamique de Najaf, il devint un des faqihs et enseignants de ce centre. Il se rendit à Tabriz en 1316 de l’hégire, enseigna au centre islamique de Talebiyah, et dirigeait les prières collectives de la grande mosquée (Jameh) de Tabriz. Il avait des idées politiques et sociales très affirmées et était partisan du Mouvement constitutionnel. Il a toujours encouragé les gens à soutenir et à protéger ce mouvement. Certaines de ses œuvres comme ses annotations des livres "Riyath al-Masael", "Qawanin al-Usul" et "Makassib" - du Cheikh Ansari - et "Fawaed al-Usul" et "Luma'h",  ont été dédiées à la Bibliothèque du Husseinieh Shushtari de Najaf. Le cheikh Muhammad Khiabani, un étudiant qui se livrait à des activités politiques à l'époque constitutionnelle, devint son élève et son gendre. Sayed Muhammad Khamenei - né en 1293 à Najaf et mort en 1353 à Najaf - était l'oncle paternel de l’Ayatollah Khamenei et un des étudiants d’Akhund Khorasani, de Chariat Ispahani et d'autres grandes personnalités de Najaf. Il était au courant de l'évolution de l'époque et considéré comme l'un des partisans du Mouvement constitutionnel.

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La Mère
Madame Mirdamadi, née en 1293 de l’année iranienne, et décédée en 1368, était une femme pieuse et religieuse qui connaissait les versets coraniques, les hadiths, l'histoire et la littérature, et accompagnait ses enfants - en particulier l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei - dans leurs activités révolutionnaires contre le régime Pahlavi.
« Ma mère était une femme très sage, instruite et grande amatrice de lectures qui jouissait également de dons artistiques et poétiques. Elle connaissait bien Hafiz. Bien sûr, quand je dis « elle connaissait », je ne veux pas dire qu'elle était une spécialiste, non, mais elle était une lectrice assidue des poèmes de Hafiz. Elle connaissait parfaitement le Coran et avait une voix mélodieuse. Lorsque nous étions petits, ma mère nous récitait le Coran très doucement et agréablement. Nous nous asseyions autour d'elle et elle récitait différents versets sur la vie des prophètes. C’est de ma mère que j'ai entendu, pour la première fois, des détails sur la vie des Prophètes Moïse (as), Ibrahim (as) et un certain nombre d'autres prophètes. Chaque fois qu'elle récitait le Coran et chaque fois que les noms des prophètes étaient mentionnés, elle nous donnait des explications sur eux»
L’Ayatollah Sayed Hashem Najafabadi Mirdamadi - né en 1303 et mort en 1380 (de l’hégire) - était le grand-père maternel de l’Ayatollah Khamenei, de la lignée des Mirdamad et du philosophe éminent de l'époque safavide. Sayed Hashem était un étudiant d’Akhund Khorasani et de Mirza Muhammad Hossein Naïni, et un expert coranique. Il était également un des imams des prières collectives de la mosquée Goharshad. Sayed Hashem prêtait une attention particulière à l’encouragement au bien et à la dénonciation du mal, et après le massacre de la mosquée Goharshad sous le règne de Reza Khan, il fut exilé à Semnan. Du côté de sa mère, l’Ayatollah Khamenei descend de Muhammad Dibaj, fils de l'Imam Ja'far Sadeq (AS).

2. Personnalité scientifique et culturelle
2.1. Education et enseignement

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Education à Machhad
Sayed Ali Khamenei commença ses études à l'âge de quatre ans. Il fut envoyé au Maktab (école traditionnelle) où il commença à apprendre le Saint Coran. Il fit ses études primaires à la première école islamique de Machhad, Dar al-Ta'alim Dianati, et apprit les règles de récitation du Coran auprès d’un certain nombre de lecteurs coraniques de Machhad.
En sixième année (niveau du collège), il commença ses études au centre islamique élémentaire. Son grand intérêt pour les études religieuses et l'encouragement de ses parents l'aidèrent à entrer dans ce milieu après l'école primaire. Il poursuivit son enseignement islamique au centre islamique Suleiman Khan, et apprit quelques enseignements fondamentaux auprès de son père. Plus tard, il alla à l'école Navab où il termina le niveau élémentaire et l'école secondaire, jusqu'au deuxième niveau d’études islamiques.
Il étudia le "Ma'alem al-Usul" auprès de l’Ayatollah Sayed Jalil Husseini Sistani et "L'édition annotée de Luma'h" auprès de son père et de Mirza Ahmad Modarres Yazdi. Il étudia aussi le "Rasael", le "Makassib" et le "Kifayah" auprès de son père et de l’Ayatollah Hâdj Cheikh Hashem Qazvini. En 1334 de l’année solaire, il assista aux cours de Dars-e Kharij (niveau supérieur de jurisprudence islamique), donnés par l’Ayatollah Sayed Muhammad Hadi Milani.
Étude au centre islamique de Najaf
En 1336 (année iranienne), il fit un voyage à Najaf où il suivit les cours de professeurs bien connus du centre islamique de Najaf, Sayed Mohsen Hakim, Sayed Abul Qasem Khoui, Sayed Mahmoud Shahroudi, Mirza Baqir Zanjani et Mirza Hassan Bojnourdi. Cependant, il revint à Machhad en raison des réticences de son père. À Machhad, il suivit les cours de l’Ayatollah Milani pendant une autre année, et en 1337, il alla au centre islamique de Qom en raison de son grand intérêt pour les études. Dans la même année et avant de se rendre à Qom, il reçut la permission de transmettre les revayats (narrations des hadiths) de la part de l’Ayatollah Muhammad Hadi Milani.
 

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Études au centre islamique de Qom
À Qom, Sayed Ali Khamenei profita de l’enseignement de grandes personnalités comme les Ayatollahs Hâdj Agha Hussein Borujerdi, l’Imam Khomeiny, Hadj Cheikh Morteza Haeri Yazdi, Sayed Muhammad Muhaqiq Dâmâd et Allamah Tabatabaï. Pendant son séjour à Qom, il passa son temps à la recherche, l'étude et l'enseignement.
En 1343 du calendrier solaire, il dut retourner à Machhad pour aider son père qui avait des problèmes de vue. De nouveau, il suivit les cours de l’Ayatollah Milani jusqu'en 1349. Arrivé à Machhad, il s'engagea dans l'enseignement des hauts niveaux de fiqh et usul, et des livres comme le "Rasael", le "Makassib" et le "Kifayah ». Il donna aussi des cours d’interprétation du Coran. Un grand nombre de jeunes - en particulier les étudiants - participaient à ces cours.  Dans ses cours d’interprétation, l’Ayatollah Khamenei enseignait les bases les plus importantes de la pensée et de la philosophie islamique, fondées sur les versets coraniques, et soulignait la nécessité d'activités révolutionnaires et du renversement du régime taghuti (régime du Shah), et les participants à ses cours d’interprétation du Coran parvinrent à la conclusion qu’un gouvernement fondé sur l'Islam et les enseignements religieux, devait être établi dans le pays. Un des principaux objectifs de l’organisation des cours d’interprétation était de transmettre les principes de la Révolution islamique à la société. En 1347, il commença à enseigner l’interprétation de haut niveau pour les religieux, et ces cours continuèrent jusqu'en 1356 où il fut arrêté et exilé à Iranshahr. Ses cours d’interprétation se poursuivirent après la révolution et durant sa présidence.
Enseignement de Dars-e Kharij
L’Ayatollah Khamenei commença à enseigner le cours de Kharij (cours de Jurisprudence supérieure) en 1369, et les règles du djihad, du qisas (talion), des makassib (revenus) et des prières quotidiennes du voyageur.
 
Personnalité littéraire
L’Ayatollah Khamenei est un grand amateur de poésie et de littérature, et a toujours été intéressé par la lecture de romans et de livres d’histoire. Il a lu beaucoup de romans bien connus et des œuvres de fiction, célèbres dans le monde entier. Cet intérêt pour les romans, les œuvres littéraires de grands écrivains, l'Histoire et la culture des pays de l'Est et de l'Ouest se poursuit. Il s'est engagé également dans la critique littéraire et la composition de poèmes, et est en contact avec de nombreux poètes, écrivains et intellectuels.
A Machhad, il participait à des rencontres littéraires où de grands poètes étaient présents et faisait des critiques des poèmes dans ces rencontres littéraires. L’Ayatollah Khamenei a lui-même, composé quelques poèmes sous le pseudonyme d’Amin [digne de confiance], au cours des dernières années. La lecture de livres d'Histoire constitue une autre partie de ses études et il a une bonne maîtrise des débats et des sujets historiques contemporains.
2.2. Les œuvres
L’Ayatollah Khamenei commença à faire des recherches et à écrire quand il était étudiant. Il écrivit des commentaires des cours de ses professeurs et traduisit un certain nombre de livres, avant la victoire de la Révolution islamique.
 
Ouvrages et recherches :
1. Sur les quatre principaux livres de "Ilm ul-Rijal"
2. la pensée islamique dans le Coran
3. L’Imam Al-Sâdegh (a.s.)
4. De la profondeur de la prière
5. Discours sur la patience
6. L'Esprit du Monothéisme et le déni d’adorer autre que Dieu
7. Rapport sur l'histoire et la situation actuelle du centre islamique de Qom

Traductions (de l'arabe en persan)
1. « L’avenir en terres d’islam » de Sayed Qutb
2. « Le traité de paix de l'Imam Hassan (as), la plus glorieuse souplesse héroïque de l'Histoire » de Raazi Aal-Yasseen
3.  Le commentaire coranique « A l'ombre du Coran » de Sayed Qutb
4. « Les musulmans dans le Mouvement de libération de l’Inde » d’Abdul-Munaim al-Namr
5. « Critique de la civilisation occidentale » de Sayed Qutb
Beaucoup de ses discours, messages et interviews ont été publiés sous forme de livres et de logiciels, avec des titres différents. Certaines de ses œuvres ont été traduites en plusieurs langues. Des thèses, mémoires, articles et différents livres sur ses pensées et points de vue, ont également été publiées, et certain nombre de ses discours et de ses écrits depuis son poste de Wali-e-Faghi, ont été publiés dans la collection "Hadith Wilayat".
3- La vie politique et sociale
3-1 Les activités révolutionnaires
Les positions politiques et religieuses de la Famille de l’Ayatollah Khamenei, l’avaient préparé aux activités politiques et religieuses dans la vie. Le point de départ de son entrée en politique fut sa rencontre avec le célèbre révolutionnaire musulman Sayed Mojtaba Navab Safavi (Mirlohi) à Machhad, alors que l’Ayatollah Khamenei était encore un jeune étudiant. Comme il le dit lui-même, cette réunion fut la première étincelle révolutionnaire. Sa première rencontre avec l’Imam (Khomeiny) eut lieu en 1336 et il se familiarisa avec les idées politiques de l’Imam Khomeiny pendant les événements liés à la ratification du projet de loi sur les comités d'État.
Sous la direction de l’Imam Khomeiny, l’Ayatollah Khamenei adhéra à différents domaines de lutte contre le Taghout (le régime du Shah) en 1341, et fut une des premières personnalités qui commença ses activités révolutionnaires avant le soulèvement du 15 Khordad 1342 (5 juin 1963, marquant le début des activités révolutionnaires en Iran). Au mois de Bahman 1341 (février 1943), après un sondage sur le projet de loi sur les comités d'État, l’Ayatollah Khamenei et son frère, Sayed Muhammad, eurent la charge de fournir le rapport de l’Ayatollah Muhammad Hadi Milani à l’Imam Khomeiny, sur la réaction des citoyens de Machhad à ce sondage.
Première arrestation au cours du soulèvement du 15 Khordad (5 juin 1963)
En 1342, à l’approche du mois de Muharram, l’Imam Khomeiny lui confia la responsabilité de délivrer certains messages à l’Ayatollah Milani, aux oulémas, aux étudiants et aux groupes religieux du Khorasan, afin de poursuivre le mouvement et d'informer les gens sur la propagande du régime Pahlavi. Dans ces messages, l’Imam Khomeiny définissait certaines lignes directrices et demandait aux oulémas et au religieux de parler du massacre du septième jour du mois de Muharram à l’école Feyziyyeh, et de dénoncer les crimes du régime Pahlavi. L’Ayatollah Khamenei lui-même, alla à Birjand – où se trouvaient des personnalités compétentes – pour réaliser les objectifs et les lignes directrices de l’Imam Khomeiny. Dans les minbars (chaires des mosquées) et les réunions tenues dans cette ville, il prononça des discours sur le massacre perpétré à l’école Feyziyyeh et la domination d'Israël sur les sociétés islamiques. Après ces discours, il fut arrêté à Machhad le 12 Khordad 1342, qui coïncidait avec le septième jour du mois de Muharram. Après avoir été libéré, l’Ayatollah Muhammad Hadi Milani alla lui rendre visite. L’Ayatollah Khamenei continua ses activités politiques dans les réunions organisées chez l’Ayatollah Milani, afin de poursuivre le mouvement islamique en l’absence de l’Imam Khomeiny - qui était en résidence surveillée. Peu de temps après, il retourna au centre islamique de Qom et organisa des activités politiques avec l'aide d'un certain nombre de militants révolutionnaires. Ces activités avaient la forme de réunions et de campagnes. Il fut un des membres du clergé qui envoya un télégramme à l’Ayatollah Sayed Mahmoud Taleqani, Mehdi Bazargan et Yadollah Sahabi, qui avaient été arrêtés en raison de leur soutien à l’Imam Khomeiny. Dans le même temps et sous la direction de l’Ayatollah Khamenei, les membres du centre islamique de Qom venus du Khorasan, écrivirent une lettre à Hassan-Ali Mansour, Premier ministre de l'époque, pour exprimer leur opposition à l'arrestation de l’Imam Khomeiny. Parmi les signataires de cette lettre figuraient l’Ayatollah Khamenei lui-même, Abul-Qassem Khazali et Muhammad Abai Khorasani.
Deuxième arrestation au cours des voyages révolutionnaires
Sayed Ali Khamenei se rendit à Zāhedān (Province du Sistan-Baloutchistan), au mois de Bahman 1342 (février 1964) - qui coïncidait avec le mois de Ramadan - afin de promouvoir et d'expliquer les principes du mouvement islamique. Ses propos dans les mosquées de Zāhedān et l’accueil généralisé fait à ces discours, poussèrent le régime à l'arrêter pour une seconde fois. Il fut donc envoyé à la prison de Qezel-Qaleh destinée aux prisonniers politiques à cette époque. Le 14 Esfand 1342 (4 mars 1964), il fut libéré à condition de ne pas quitter Téhéran. Depuis lors et jusqu'à la victoire de la Révolution islamique, ses activités restèrent sous surveillance permanente des agents des services de renseignement.
 
"La réunion des Onze" au centre islamique de Qom
En automne de l'année 1343 (1964), l’Ayatollah Khamenei quitta Qom pour Machhad, pour des activités scientifiques et politiques, et prendre soin de son père. Dans une lettre au gouvernement intérimaire - le gouvernement d'Amir Abbas Hoveyda - le 29 Bahman 1343 (8 février 1965), avec d’autres religieux, il exprima son opposition aux conditions désastreuses du pays et à l’exil de l’Imam Khomeiny. Sayed Ali Khamenei, Abdul Rahim Rabbani Shirazi, Ali Feyz Meshkini, Ibrahim Amini, Mahdi Haeri Tehrani, Hossein-Ali Montazeri, Ahmad Azari Qomi, Ali Qoddusi, Akbar Hashemi Rafsanjani, Sayed Muhammad Taqi Khamenei et Mesbah Yazdi étaient les onze membres d’un groupe formé dans le but de renforcer et de réformer le centre islamique de Qom pour la lutte contre le régime Pahlavi. Cette lutte était fondée sur des idées et des convictions qui furent les causes de son développement, et une lutte où les religieux étaient considérés comme les leaders intellectuels. A ce stade de la lutte, ils étaient arrivés à la conclusion qu'ils ne réussiraient pas sans une organisation qui permettrait de ne pas être étouffés par le régime. Pendant l’exil de l’Imam Khomeiny, ce groupe planifia la suite des activités révolutionnaires. Ce groupe est considéré comme l'une des premières organisations secrètes du centre islamique de Qom. Cependant, ses activités furent découvertes par la Savak (organisation de répression et de renseignement du régime pahlavi) à la fin de l’année 1345 (1967), et certains de ses membres furent arrêtés et d’autres - y compris l’Ayatollah Khamenei - poursuivis.
La création de la Société des professeurs du centre islamique de Qom
En plus de ce groupe, une organisation appelée "Société des enseignants du centre islamique de Qom" fut aussi créée.
« Nous avons été parmi ceux qui ont participé aux premières réunions de la Société des professeurs du centre islamique de Qom. J'étais présent aux réunions, et je pense que M. Hashemi était aussi présent. M. Meshkini, Rabbani Shirazi, [Nasser] Makarem et un certain nombre d'autres personnes âgées y participaient également», a déclaré l’Ayatollah Khamenei.
Ces réunions et les décisions qui ont été prises changèrent l'environnement du centre islamique de Qom. Des membres de la société, de jeune religieux enthousiastes mettaient ses décisions en application et ces activités ouvrirent l'environnement restreint et triste de Qom.
A cette époque, l’Ayatollah Khamenei s’occupait secrètement de la traduction et de la publication du livre "L’Avenir en terres islamiques" qui faisait référence aux pressions de l'Occident et à la propagande communiste, et présentait les perspectives d'un avenir islamique. La Savak empêcha la publication du livre et arrêta les gens qui avaient essayé de le publier, mais elle ne réussit pas à arrêter l’Ayatollah Khamenei qui l’avait traduit. A cette époque, l’Ayatollah Khamenei poursuivait ses activités révolutionnaires à Téhéran et à Karaj, mais on l’empêcha de poursuivre ses activités à Karaj, en raison de son refus de promettre qu'il n’agirait pas contre le régime. Il fut l’imam de la prière collective de la mosquée Amir al-Mu’minin de Téhéran pendant une courte période.

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Troisième arrestation
Suite à l'arrestation de l’Ayatollah Sayed Hassan Qomi au mois de Farvardin 1346 (mars 1967) - à cause de son discours contre le régime à la mosquée de Goharshad - l’Ayatollah Khamenei demanda à l’Ayatollah Milani d’exprimer son opposition. Les agents de la Savak, informés de sa présence à Machhad, l’arrêtèrent lors des funérailles de l’Ayatollah Sheikh Mojtaba Qazvini le 14 Farvardin de la même année (3 avril 1967). Il fut libéré le 26 Tir (1 juillet) et peu de temps après sa libération, alla rendre visite aux prisonniers politiques à Téhéran.
Grâce à ses relations avec les militants révolutionnaires dans différentes parties du pays, l’Ayatollah Khamenei essaya d'organiser le combat et de former de nouvelles générations de militants et de personnalités révolutionnaires - en particulier parmi les religieux et les étudiants - à la philosophie islamique découlant des principes de lutte dans le Saint Coran et les hadiths, contre les matérialiste, les marxistes, les libéraux et les adeptes d'autres pensées, et à un approfondissement de la pensée islamique et du djihad fondé sur le mouvement de l’Imam Khomeiny. Malgré la répression du régime Pahlavi, il réussit à faire de nombreuses réalisations. Sa vision multidimensionnelle de la lutte, ses efforts pour profiter des grands réseaux du mouvement de l’Imam Khomeiny, les discours dans les mosquées et son activisme furent entre autres, les raisons de son succès.
Suite au tremblement de terre destructeur dans le sud du Khorasan le 9 Shahrivar 1347 (31 août 1368), un certain nombre de religieux du Khorasan se rendirent à Ferdows sous la direction de l’Ayatollah Khamenei, afin d'aider les victimes et d’organiser les secours populaires. Ce groupe fut confronté à l'opposition des agents de sécurité locaux mais effectua des tâches très importantes d’aide aux victimes. La présence et l'assistance de l’Ayatollah Khamenei à Ferdos pendant ces deux mois, lui donnèrent l'occasion de se familiariser avec les problèmes des victimes et d'établir une relation étroite avec eux. À la suite de cela, il réussit à transmettre le message du mouvement islamique dans différentes réunions, mosquées et réunions religieuses. Ces activités sensibilisèrent la gendarmerie et la Savak du Khorasan et, par conséquent, son séjour à Ferdos prit fin. À la fin du mois de Dey 1347 (janvier 1969), l’Ayatollah Khamenei essaya d'aller en pèlerinage aux sanctuaires d’Irak et de rencontrer l’Imam Khomeiny à Najaf, mais il se heurta à l'opposition de la Savak et jusqu'à la victoire de la Révolution islamique, ne fut jamais autorisé à quitter le pays.
Emprisonnement de six mois
L’Ayatollah Khamenei a été condamné à six mois de prison pour son appartenance à la Réunion des Onze. Lorsque ces nouvelles furent publiées dans le journal Keyhan et qu’il fut appelé à la cour d'appel, il refusa d'être présent à la séance après avoir consulté un certain nombre d’ulémas de Machhad. Bien que poursuivi par le régime, il resta en contact avec un certain nombre d'ulémas révolutionnaires comme Sayed Mahmoud Taleqani, Sayed Muhammad Reza Saïdi, Muhammad Jawad Bahonar, Muhammad Reza Mahdavi Kani, Morteza Motahhari, Akbar Hashemi Rafsanjani et Fazlollah Mahallati, à Machhad et à Téhéran. Bien qu'il vive à Machhad, il participa à de nombreuses réunions entre les militants révolutionnaires à Téhéran. Lors de ces réunions, furent prises des décisions sur l'envoi de religieux dans les villages autour de Machhad.
L’Ayatollah Khamenei a continué ses activités révolutionnaires dans le cadre du mouvement islamique et pour l’éducation intellectuelle des gens, sur la base de ce mouvement. En donnant des cours d’interprétation coranique pour les religieux et les étudiants, et par des discours publics, il essaya de renforcer les principes religieux et idéologiques de ces différents milieux. Il estimait que la réalisation des idéaux islamiques n’était possible que dans un environnement d’efforts culturels, et que les soulèvements populaires n’obtiendraient des résultats qu’à travers cette sensibilisation. Le mouvement intellectuel était considéré comme l'orientation la plus active dans les universités. L’Ayatollah Khamenei estimait que ce mouvement était nécessaire face aux activités des orientations politiques à tendances marxistes. Par conséquent, en 1348 (1969), il organisa des réunions pour les militants et des intellectuels musulmans.
 
Discours au Husseiniye Ershad et la Mosquée Al-Jawad de Téhéran
L’Ayatollah Khamenei était en contact avec de nombreux intellectuels et centres intellectuels réputés dans le domaine des activités révolutionnaires, et coopérait avec eux. Il fut invité dans un certain nombre de centres politico-islamiques actifs comme le Husseiniye Ershad et la Mosquée Al-Jawad de Téhéran, pour faire des discours sur les activités révolutionnaires. Les discours qu'il a prononcés au Husseiniye Ershad à la fin de 1348 (début 1970) et ses discours à la mosquée Al-Jawad - les discours au Husseiniye Ershad ont été faits sur l'invitation de l’Ayatollah Morteza Motahhari et ceux de la mosquée Al-Jawad sur la demande de l’Association islamique des ingénieurs – ont exercé une grande influence sur la jeune génération, en particulier les étudiants des universités et des écoles secondaires. Afin de développer le mouvement islamique et de renforcer les bases idéologiques de la lutte contre le régime Pahlavi, l’Ayatollah Khamenei organisa une série de réunions au printemps de l’année 1349 (1960), dans lesquelles il présentait ses idées de lutte fondées sur la vision du monde et l'idéologie islamique. A ces réunions, il invitait des personnalités comme Morteza Motahhari, Sayed Mahmoud Taleqani, Sayed Abolfazl Zanjani, Mehdi Bazargan, Akbar Hashemi Rafsanjani, Yadollah Sahabi, Abbas Shaibani et Kazem Sami. Ces réunions permirent d'affiner les questions liées à la vision du monde et à l'idéologie islamique.
Quatrième arrestation
Avec la disparition de l’Ayatollah Sayed Mohsen Hakim au mois de Khordad 1349 (juin 1970), la question de la direction religieuse et du Marja taqlid (référence religieux) apparut dans la société, de façon sérieuse. Cette question avait déjà été soulevée lors de la disparition de l’Ayatollah Borujerdi. L’Ayatollah Khamenei qui appréciait la position jurisprudentielle et scientifique de l’Ayatollah Hakim, envoya des messages de condoléances à un certain nombre d’ulémas et proposa l’Imam Khomeiny comme principal marja taqlid. Après le martyre de l’Ayatollah Sayed Muhammad Reza Saïdi assassiné par la Savak le 20 Khordad 1349 (9 juin 1970) - un des principaux défenseurs des idées de l’Imam Khomeiny à cette époque - l’Ayatollah Khamenei tenta de canaliser les sentiments du peuple et d’orienter la colère populaire suite au martyre de l’Ayatollah Saïdi, vers la lutte contre le régime. Grâce à cela,  un certain nombre d’étudiants et de professeurs actifs des centres islamiques se mirent à publier des brochures de soutien à l’Imam Khomeiny et de critique du régime et de la Savak. En raison de ces activités révolutionnaires, la Savak de Machhad arrêta l’Ayatollah Khamenei qui fut incarcéré dans la prison Lashkar du Khorasan - prison réservée aux prisonniers politiques à Machhad – le 2 Mehr 1349 (24 septembre 1970). Il fut libéré peu de temps après. Au mois de Muharram de l’année 1349 (avril 1970), il prononça plusieurs discours lors des réunions de l’association religieuse « Heyat Ansar al-Hussein » de Téhéran, alors que la Savak lui avait interdit de faire des discours. En 1350 (1970), l’Ayatollah Khamenei prononça plusieurs discours à la mosquée « Hedayat » de Téhéran - qui était un centre d'attention pour les étudiants et les jeunes – sur la demande de l’Ayatollah Taleqani.
Trois arrestations en 1970
Lorsque l’Imam Khomeiny condamna et interdit les fêtes des 2500 ans d’empire, organisées par le régime Pahlavi, la Savak adopta des mesures très strictes contre les activités du clergé révolutionnaire. Pour cette raison, l’Ayatollah Khamenei fut convoqué à la Savak de Machhad au mois de Mordad 1350 (août 1971) et emprisonné une nouvelle fois, à la prison Lashkar du Khorasan. Après sa libération, il poursuivit ses activités et fut arrêté deux fois de plus dans la même année, au mois d’Aban 1350 (novembre 1971) pour une courte durée dans la prison Lashkar du Khorasan, et le 21 Azar de la même année (12 décembre 1971) il fut incarcéré pendant trois mois pour « atteinte à la sécurité nationale ».
 
L’enseignement à Téhéran, Machhad et Neyshabur
Après sa libération, l’Ayatollah Khamenei continua ses activités sociales et politiques, et participa à de nombreuses reprises aux réunions de l’association religieuse « Ansar al-Hussein » et à la Mosquée « Nârmak » de Téhéran où il fit des discours sur les questions religieuses et politiques. Il continua aussi à enseigner l’interprétation du Coran à l’école Mirza Ja'far, à la mosquée « Imam Hassan (as) », à la Mosquée « Qibla » et chez lui, à Machhad. Son auditoire était constitué d’universitaires et de lycéens, de jeunes membres du clergé et de personnes de différents milieux sociaux qu’il familiarisait avec l'islam révolutionnaire et politique. Plus tard, beaucoup de ceux qui avaient participé à ses réunions et plusieurs de ses étudiants s’engagèrent dans la propagande révolutionnaire dans différentes parties du pays, à l’époque où les activités révolutionnaires étaient à leur apogée. Les agents de la Savak faisaient de nombreux rapports sur ses discours et ses cours, et considérait l’Ayatollah Khamenei comme un enseignant et un intellectuel révolutionnaires des centres islamiques. La Savak savait que ces personnalités tentaient de réveiller la conscience politique et sociale des étudiants et du clergé, et d'établir des relations étroites avec les étudiants et les jeunes.
Au mois de Farvardin 1352 (avril 1973), l’Ayatollah Khamenei partit pour Neyshabur afin de propager les idées révolutionnaires. Dans les mosquées de cette ville, il enseigna les principes religieux (usul) une fois par semaine, le jeudi. Au mois de Khordad 1352 (juillet 1973), la Savak lui interdit de poursuivre les cours d’interprétation du Coran qu’il donnait à la Mosquée « Imam Hassan (as) » et chez lui. Au mois d’Azar 1352 (décembre 1973), l’Ayatollah Khamenei changea de lieu d'activité et se rendit à la mosquée « Kerâmat » (sur l'invitation du fondateur de cette mosquée) où il dirigea les prières collectives et poursuivit ses cours d’interprétation coranique. Cette mosquée devint vite un centre d’activités pour les étudiants et les jeunes religieux du centre islamique, et en réaction à ces nombreuses activités politiques, la Savak de Machhad lui interdit de mener les prières collectives dans cette mosquée.
 
Sixième arrestation : la plus difficile
Au mois d’Aban 1353 (novembre 1973), l’Ayatollah Khamenei prononça des discours à la mosquée « Javid » de Téhéran sur l'invitation de l’Ayatollah Muhammad Mofatteh qui était l’imam de la prière collective de la mosquée et avait été interdit de discours à cette époque. À la suite de cela, la Savak arrêta l’Ayatollah Mofatteh et ferma la mosquée « Javid » qui était devenue un centre important de lutte révolutionnaire. La maison de l’Ayatollah Khamenei fut fouillée par la Savak au mois de décembre de la même année. La Savak déclara que la raison de cette fouille était les déclarations de l’Ayatollah Khamenei lors d'une réunion privée, sur la nécessité de fonder une organisation pour la lutte, et de bénéficier des opportunités pour promouvoir les objectifs du mouvement islamique de Machhad. L’Ayatollah Khamenei fut donc arrêté pour la sixième fois au mois de Dey 1353 (janvier 1975), et envoyé à la prison « anti-sabotage » de Téhéran. Comme l'a dit l’Ayatollah Khamenei lui-même, les conditions étaient des plus difficiles. Il n’était autorisé à s'entretenir avec personne et sa famille n’était pas non plus informée de son lieu d’emprisonnement.
Activités conduisant à l'exil  
L’ayatollah Khamenei fut libéré le 2 Shahrivar 1354 (24 août 1975), mais resta sous l’étroite surveillance des agents de renseignement, et interdit de diriger les prières collectives, de faire des discours, d'enseigner et de donner des cours d’interprétation du Coran même dans sa propre maison. Malgré ces restrictions politiques et de sécurité, il poursuivit en secret ses cours d’interprétation et ses activités intellectuelles et révolutionnaires, et continua à distribuer des bourses d’études au religieux de la part de l’Imam Khomeiny. À la fin de l’année 1354 (mars 1976), il publia secrètement le livre "La Pensée islamique dans le Coran" sous le pseudonyme de "Sayed Ali Husseini" et suite à une inondation dans la ville de Cachan, il constitua un groupe à l’école Evazieh de Cachan, pour secourir les victimes.
Dans les documents de la Savak, des rapports sur les activités de l’Ayatollah Khamenei et son père à la fin de l’année1355 (mars 1977), montrent qu’ils s’étaient engagés à soutenir l’Ayatollah Khomeiny et le mouvement islamique. Au mois de Muharram de l’année 1396 de l’hégire (janvier 1977), l’Ayatollah Khamenei prononça un certain nombre de discours contre le régime, organisa des réunions pour les étudiants et les jeunes, afin de discuter sur la situation intellectuelle et culturelle de la société, et participa aux réunions des oulémas et des étudiants en sciences islamiques de Téhéran. Il réussit ainsi à renforcer les activités révolutionnaires mais la Savak essayait de s’infiltrer dans ces réunions afin de recueillir des preuves contre lui et d'autres militants révolutionnaires. Après la mort d’Ali Shariati à Londres, le 29 Khordad 1356 (19 juin 1977), l’Ayatollah Khamenei participa à ses funérailles, étant depuis longtemps un ami proche de Shariati et de son père.
L'exil à Iranshahr
Après le martyre de l’Ayatollah Sayed Mostafa Khomeiny (fils aîné de l’Imam Khomeiny) à Najaf, le premier Aban 1356 (23 octobre 1977), l’Ayatollah Khamenei et des militants révolutionnaires organisèrent une cérémonie de deuil à la Mosquée « Molla Hachem », le 6 Aban (28 octobre). De plus, lui et un certain nombre d'oulémas de Machhad envoyèrent un télégramme à l’Imam Khomeiny à Najaf, pour lui exprimer leurs condoléances. Avec le martyre de l’Ayatollah Sayed Mostafa Khomeiny et les développements qui eurent lieu à la suite de cet événement, le mouvement islamique entra dans sa phase finale et de grands mouvements furent lancés en faveur de la Révolution. En réponse à ces activités, le régime Pahlavi limita les activités politiques en adoptant des mesures drastiques en dépit du fait qu'il avait précédemment annoncé que la société bénéficierait d'un environnement politique plus ouvert. Suite à cette politique, un certain nombre de militants bien connus furent exilés et l’Ayatollah Khamenei était un d'entre eux. La Commission de sécurité publique du Khorasan l’exila pour trois ans à Iranshahr dans la province du Sistan-Baloutchistan. Les agents de la Savak attaquèrent sa maison le 23 Azar 1356 (14 décembre 1977), l'arrêtèrent et le transférèrent à Iranshahr. Le but de cette mesure était de rompre ses relations avec les gens et les militants révolutionnaires, et par conséquent, de l'empêcher de poursuivre ses activités et ses discours contre le régime. Toutefois, en raison de ses relations positives avec les sunnites du village d’Eshtehar, il acquit une grande popularité parmi les gens d’Iranshahr et livra le message de la Révolution dans les zones les plus reculées du pays. Ses discours à la Mosquée « Al-e Rasool » d’Iranshahr, et les allées et venues des oulémas révolutionnaires, des étudiants, des forces révolutionnaires et de gens issues de milieux sociaux différents, poussèrent les agents du renseignement à l’obliger à restreindre ses activités et à empêcher les gens de se réunir autour de lui.
Après le massacre de la population de Yazd, le 19 Farvardin 1357 (8 avril 1958), par les forces de sécurité du régime Pahlavi, il écrivit une lettre à l’Ayatollah Muhammad Sadduqi, pour condamner cet acte sauvage, encourager les gens à continuer la lutte et commémorer les martyrs de cet événement. Cette lettre a été publiée dans tout le pays sous la forme d'un manifeste.
Lors de l’inondation d’Iranshahr le 11 Tir 1357 (2 juillet 1978), l’Ayatollah Khamenei - qui avait une grande expérience dans l'organisation des secours – conduisit le seul groupe de secours et de sauvetage d’Iranshahr. Grâce à ses relations avec le clergé dans différentes villes - y compris Yazd et Machhad - il réussit à rassembler des aides et à les distribuer aux victimes des inondations.
Pendant son exil, l’Ayatollah Khamenei conserva ses relations avec des militants et des oulémas réputés dans différentes villes d'Iran. Il était toujours en relation avec eux et au courant de nombreux événements et incidents. Grâce à ses lettres, il participa à plusieurs décisions collectives des oulémas.
L'exil interne à Jiroft
Lorsque la Révolution islamique atteignit son apogée le 28 Tir 1357 (19 juillet 1978) - quelques jours avant le mois de Ramadan - des membres du Centre islamique de Machhad exprimèrent leur opposition à la poursuite de l'exil de l’Ayatollah Khamenei et réclamèrent son retour à Machhad. Cela conduisit à l'intervention de la police. Le développement des activités révolutionnaires et populaires de l’Ayatollah Khamenei à Iranshahr et dans les régions avoisinantes, et d'autre part, sa popularité croissante parmi les gens de cette ville, poussèrent les agents de renseignement à l’envoyer à Jīroft, dans la province de Kerman. Par rapport à Iranshahr, Jīroft était une région plus éloignée et plus limitée. Il fut transféré à Jiroft le 22 Mordad (13 août). Cependant, les activités politiques de l’Ayatollah Khamenei ne s’arrêtèrent pas à Jīroft. Une fois dans la ville, il commença à faire des discours contre le régime Pahlavi dans la grande mosquée de cette ville. Un de ses discours, le 15 Shahrivar de 1357 (6 septembre 1978), conduisit à des manifestations et à des slogans révolutionnaires de la part du peuple. Ceci se produisit à un moment où les manifestations et les rassemblements n'étaient pas encore devenus courants dans les petites villes. L’Ayatollah Khamenei était un des membres du groupe de religieux qui écrivirent une lettre à l’Ayatollah Sayed Abdul-Hussein Dastgheib. Dans cette lettre, ils présentaient les moyens de poursuivre le mouvement islamique et de renverser le régime Pahlavi, expliquaient les différents événements dans le pays, et condamnaient les crimes du régime Pahlavi à Shiraz, Ispahan et Jahrom. Plus tard, l’Ayatollah Khamenei se rendit secrètement à Kahnuj où il prononça des discours et dénonça le régime.
Retour à Machhad
Vu le développement des activités populaires, les conditions tumultueuses et l’incapacité du régime à contrôler la révolution, l’Ayatollah Khamenei retourna à Machhad le 1 Mehr 1357, (23 septembre 1978), où il poursuivit ses activités d'organisation de la Révolution et de renforcement des activités révolutionnaires. A l’époque où l’Imam Khomeiny était en France, lui et un certain nombre d'oulémas révolutionnaires de Machhad envoyèrent à l’imam un télégramme, qualifiant son séjour provisoire en France d’opportunité pour la création d'une vague d'espoir, de détermination et de volonté dans le cœur des gens, et de signe de la détermination et de la volonté de l’imam de sauver le peuple musulman iranien. Dans ce télégramme, ils lui demandaient de donner les ordres nécessaires pour la poursuite de la lutte. Et à la fin de la lettre, ils demandaient le retour de l’imam en Iran.
En peu de temps, les activités révolutionnaires de l’Ayatollah Khamenei à Machhad, s’accélérèrent. En plus de l'organisation de mouvements et de rassemblements de la population, il faisait des discours et continuait à dénoncer le régime. L’Ayatollah Khamenei était en contact avec la famille de l’Imam et d'autres militants révolutionnaires. C'est à cause de ces contacts, que Sayed Ahmad Khomeiny (fils cadet de l’imam) appela l’Ayatollah Saddouqi à Paris, le 10 Aban 1357 (novembre 1978), et annonça la décision de l’Imam Khomeiny de le rencontrer et de rencontrer l’Ayatollah Khamenei. L’Ayatollah Khamenei était un des religieux qui avaient prononcé des discours devant des personnalités culturelles de Machhad, au stade de Saad-Abad, et demandé le retour de l’Imam Khomeiny et la formation d'un gouvernement islamique. Dans les derniers jours du mois d’Aban (vers le 20 novembre), l’Ayatollah Khamenei accompagné de Sayed Abdul-Karim Hashemi Nejad partirent pour Cachan, Chirvan et Bojnourd où ils firent des discours sur le mouvement révolutionnaire. L’augmentation de ses activités et de son influence à Machhad, poussa les agents de renseignement du régime Pahlavi à l'arrêter une nouvelle fois. Dans les rapports de la Savak, l’Ayatollah Khamenei était décrit comme un des porte-étendards de la Révolution dans le Khorasan.
Le discours au Sanctuaire de l'Imam Réza (as), le jour d’Achoura de l’année 1978
L’Ayatollah Khamenei prononça un discours enflammé lors du grand rassemblement de Machhad les 19 et 20 Azar - coïncidant avec les jours de Tasu'a et Achoura (10 et 11 décembre), et termina son sermon de la nuit d'Achoura, avec une prière pour l’Imam Khomeiny.                                  Par cet acte révolutionnaire, il brisa un des tabous du régime Pahlavi car avant cela, cette cérémonie se terminait avec une prière pour Muhammad Réza Pahlavi. Il organisa aussi le grand rassemblement de Machhad, le jour d'Achoura, et fit un discours. Il faisait partie des religieux qui avaient proposé une manifestation à l’hôpital Shah Reza [Maintenant hôpital Imam Réza (as)] pour condamner l'attaque des agents du régime Pahlavi contre cet hôpital. De nombreuses personnes se joignirent aux religieux sur le chemin de l’hôpital. Dans un communiqué, les manifestants dénoncèrent les crimes des agents Pahlavi et demandèrent leur punition, le renversement du régime Pahlavi et le retour de l’imam. Ce plan d'action eut un grand retentissement dans tout le pays, et de nombreux tracts furent publiés en signe de solidarité et de soutien.
Manifestations à Machhad le 9 Dey de 1357
Le 9 Dey de 1357 (3 décembre 1978), l’Ayatollah Khamenei et un certain nombre d'ulémas révolutionnaires de Machhad conduisirent la foule à la préfecture, pour rallier le personnel des administrations de la province de Khorasan à la Révolution. Mais malgré ces efforts pacifiques, la police tira sur la foule à partir du bâtiment. Suite à cela, les manifestants descendirent dans les rues et des émeutes éclatèrent au cours desquelles certains centres gouvernementaux et autres furent incendiés. Dans la nuit de cet événement, les ulémas de Machhad, y compris l’Ayatollah Khamenei, tentèrent d'arrêter le massacre en organisant une réunion, mais les agents du régime Pahlavi créèrent la catastrophe du « Dimanche Sanglant » du 10 Dey 1357 (4 décembre 1978) en massacrant le peuple. Suite à cet événement, l’Ayatollah Khamenei et d’autres religieux de Machhad publièrent un communiqué pour condamner cet événement et poursuivre le mouvement.
L'adhésion au Conseil de la Révolution islamique
Lorsque le processus de renversement du régime Pahlavi s'accéléra et que les signes de la victoire finale du mouvement islamique devinrent évidents, l’imam Khomeiny émit une commande demandant la formation du Conseil de la Révolution islamique, le 22 Dey 1357 (12 janvier 1979). L’Ayatollah Khamenei que l’Imam avait nommé comme membre de ce conseil, quitta Machhad où il jouait un rôle central dans l'évolution de la révolution islamique, et se rendit à Téhéran à la fin du mois de Dey 1357. Il s’installa à l’école « Refah » et joua un rôle actif dans l'organisation de la phase finale de la révolution islamique et de la planification pour l'avenir. Il était accompagné par d'autres militants révolutionnaires comme Beheshti, Motahhari et Mofatteh qui tombèrent ensuite en martyrs. Après la création du comité chargé de l'accueil de l’imam Khomeiny, par le Conseil de la Révolution islamique, l’Ayatollah Khamenei prit la responsabilité du comité de propagande.
Réunion à la mosquée de l'Université de Téhéran
Lorsque les aéroports du pays furent fermés sur l’ordre du Premier ministre, Chapour Bakhtiar, afin d'éviter le retour de l’imam Khomeiny au pays, l’Ayatollah Khamenei, l’Ayatollah Beheshti et d'autres membres du clergé révolutionnaire bien connus, organisèrent l’occupation de la mosquée de l'Université de Téhéran, en signe d'opposition à cette mesure. Lorsque d'autres ulémas, des personnalités académiques et les gens les rejoignirent, le sit-in prit une plus grande envergure. La nuit avant le sit-in, l’Ayatollah Beheshti prononça un discours au cimetière de Behesht-e Zahra où l’Ayatollah Khamenei lut un communiqué qu’il avait lui-même préparé. Avec ce programme, le sit-in de la journée suivante à la mosquée de l'Université de Téhéran, devint certain. Tout au long du sit-in, l’Ayatollah Khamenei et d'autres oulémas firent des discours, distribuaient des tracts et publièrent un pamphlet intitulé "Sit-In". Dans une déclaration le 8 Bahman (28 janvier 1979), les manifestants soulignaient qu'ils poursuivraient l’occupation jusqu'à ce que les aéroports du pays permettent à l’imam Khomeiny d’entrer dans le pays. Ce sit-in qui se poursuivit jusqu'au matin du 12 Bahman (1e février), transforma la mosquée de l'Université de Téhéran en un centre influent dans le processus des activités révolutionnaires.
Au moment historique de l’arrivée de l’Imam Khomeiny dans le pays, le 12 Bahman 1357 (1e février 1979), l’Ayatollah Khamenei et de nombreux autres ulémas et militants révolutionnaires accueillirent l’imam à l’aéroport Mehr-Abad. Pendant les 10 jours qui suivirent, l’Ayatollah Khamenei resta avec l’Imam et donnait des consultations. Il accepta également  la responsabilité de la gestion du comité de l’imam chargé de faire face à la propagande des opposants iraniens et étrangers, des partis opportunistes et des différents groupes politiques. Il a également assumée la responsabilité d’une revue intitulée « Imam » où il a écrit et publié un certain nombre d'articles.
3.2. La première décennie de la Révolution islamique : Bahman 1357 - Khordad 1368 (février 1979 à juin 1989)
3.2.1. Activités politiques
Le Conseil de la Révolution islamique
Un des premiers domaines dans lesquels l’Ayatollah Khamenei joua un rôle décisif dans la formation de l'actuelle République islamique, fut son adhésion au Conseil de la Révolution islamique. Ce conseil fut formé après le mouvement de l’imam Khomeiny en France, en octobre 1978, lorsque les signes de la victoire de la Révolution islamique devinrent manifestes. Il fut formé sur l’ordre de l’imam Khomeiny qui en choisit les membres. Mais il fut officiellement annoncé à l’approche de la victoire de la Révolution islamique - le 22 dey 1357 (12 janvier 1979)- pour différentes raisons. Les premiers membres du conseil étaient Morteza Motahhari, Sayed Muhammad Husseini Beheshti, Sayed Abdul-Karim Moussavi Ardabili, Muhammad Reza Mahdavi Kani, Sayed Ali Khamenei, Muhammad Jawad Bahonar et Akbar Hashemi Rafsanjani. Plus tard, d'autres personnalités rejoignirent ce conseil. À la fin du mois de dey 1357 (vers le 20 janvier 1979), l’Ayatollah Khamenei participa aux réunions du conseil. À ce stade, le conseil fut chargé d'adopter des mesures importantes dans les activités révolutionnaires, comme les négociations avec les responsables du gouvernement Pahlavi et les représentants d'autres pays - y compris les États-Unis - et la formation du comité d'accueil de l’Imam. Une autre mesure importante adoptée par le conseil juste avant la victoire de la Révolution, fut la présentation de Mehdi Bazargan à l’imam, comme dirigeant du gouvernement intérimaire.
Après la victoire de la Révolution, les responsabilités du Conseil consistaient à adopter des lois en l'absence de pouvoir législatif, à effectuer une partie des responsabilités de l'exécutif après la fusion du gouvernement intérimaire et du Conseil de la Révolution islamique, au mois de Tir 1358 (juillet 1979), et à assumer toutes les responsabilités de direction après la démission du gouvernement intérimaire, le 14 Aban 1358 (5 novembre 1979). En plus de ces principales responsabilités, le Conseil devint une référence pour résoudre les problèmes du gouvernement islamique nouvellement créé et servait de consultant à l’Imam. Bien que les membres du Conseil de la Révolution islamique aient été modifiés à plusieurs reprises, jusqu'à la fin de ses activités le 29 Tir 1359 (20 juillet 1980), l’Ayatollah Khamenei resta un membre permanent. La résistance aux opinions et aux positions des membres libéraux du Conseil, et les avertissements constants sur la nécessité d'empêcher les membres et sympathisants du Parti communiste Toudeh d'Iran et d'autres parties adverses, de pénétrer l'armée et les centres culturels du pays, étaient les questions importantes des réunions et des décisions du Conseil. L’Ayatollah Khamenei croyait que les gens de différents milieux sociaux devaient avoir des membres au sein du Conseil. Les questions du Kurdistan, du Sistan-Baloutchistan et d'autres régions du pays, et la nécessité de préserver l'unité nationale étaient des questions importantes auxquelles il accordait une attention particulière au Conseil de la Révolution islamique. Il estimait que le gouvernement intérimaire avait échoué sur la question du Kurdistan, et que cette question devait être résolue de manière différente pour ne pas s’étendre aux autres régions du pays. Sur la question du Sistan-Baloutchistan aussi, il a souligné qu'il fallait améliorer les conditions économiques et de vie des gens, compte tenu de son expérience pendant sa période d'exil et de sa sensibilité aux conditions politiques et sociales de cette région. Le 9 Farvardin 1358 (29 mars 1979), l’imam lui demanda de former un groupe et d’aller dans cette région pour répondre aux demandes et résoudre les problèmes des gens, et préparer un rapport sur leurs conditions de vie. Lors de ce voyage, il rencontra des dirigeants locaux et des personnalités influentes, et leur expliqua les politiques de la République islamique. Le soutien à la création et au renforcement des organisations révolutionnaires et populaires, comme le Corps des Gardiens de la Révolution et le Djihad était une de ses autres activités au sein du Conseil de la Révolution islamique.
Coopération avec Mostafa Chamran
Avec la fusion du gouvernement intérimaire et du Conseil de la Révolution islamique, à la fin de Tir 1358 (juillet 1979), un certain nombre de membres du conseil furent nommés aux ministères sensibles. L’Ayatollah Khamenei fut nommé « Adjoint des Affaires révolutionnaires » au ministère de la Défense. À cette époque, le Dr Mostafa Chamran était ministre de la Défense. En outre, dans le processus de fusion du Conseil de la Révolution islamique et du gouvernement intérimaire - qui avait été faite dans le but de donner la priorité au pouvoir exécutif - il fut nommé à la commission des ministres de la sécurité. Dans cette commission, il se vit confier la responsabilité de toutes les questions militaires et de sécurité, comme la résolution des crises de Gonbad, du Kurdistan et du Khûzistân, et la lutte contre les partis et les groupes antirévolutionnaires.
La prise en charge du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique
La gestion du Centre de Documents et la direction du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, le 3 Azar 1358 (24 novembre 1979) furent les responsabilités importantes confiées par le Conseil de la Révolution islamique à l’Ayatollah Khamenei. Avant cette nomination, il participait aux réunions du Corps des Gardiens de la Révolution islamique en tant que représentant du Conseil. La raison pour laquelle il fut nommé à la tête du Corps des Gardien de la Révolution était qu'il existait un certain nombre de divergences au sein de cette organisation, apparues quelques mois après la victoire de la Révolution islamique et qui n'avaient pas été résolues. L’Ayatollah Khamenei - qui était un des partisans des forces militaires populaires, en particulier du Corps des Gardiens de la Révolution islamique - essaya de lui donner une organisation efficace et de résoudre les divergences. Le 5 Esfand 1358 (24 février 1980), il démissionna de la direction du Corps des Gardiens pour poser sa candidature à la première assemblée consultative islamique.
La fondation du Parti de la République islamique
Avant et après la victoire de la Révolution islamique, l’Ayatollah Khamenei tenta de fonder une organisation révolutionnaire en compagnie de Sayed Muhammad Husseini Beheshti, d’Akbar Hashemi Rafsanjani, de Sayed Abdul-Karim Moussavi Ardabili et de Muhammad Javad Bahonar. Ce projet avançait parallèlement à sa présence efficace au sein du Conseil de la Révolution islamique et sa gestion des affaires de la Révolution, dans la période de transition. Cette organisation fut officiellement présentée sous le nom de « Parti de la République islamique » le 29 Bahman 1357 (18 février 1979). Toutefois, l'idée de fonder un tel parti remontait à des réunions à Machhad en été 1356 (1977), où un certain nombre de militants révolutionnaires - y compris les futurs fondateurs du parti - avaient décidé de former une organisation pour s'opposer au régime Pahlavi et développer la pensée politique de l’islam. Au cours de ses activités non officielles dans les mois qui précédèrent la victoire de la Révolution islamique, le parti joua un rôle de premier plan dans l'organisation des rassemblements et des discours. Les activités de l’Ayatollah Khamenei étaient remarquables à cet égard. Le Parti de la République islamique avait été créé pour combler les lacunes et le manque d'organisation efficace dans la protection et le soutien à la République islamique nouvellement créée, contribuer à la victoire de la révolution, préserver l'unité du peuple et sa présence sur la scène politique, établir les principales bases de la République islamique, préserver le rôle central de l’imam Khomeiny à l’époque postrévolutionnaire, approfondir la pensée islamique authentique dans la société, fournir des orientations politiques aux gens de façon continue, fournir une main-d'œuvre aux organismes exécutifs afin d'atteindre les objectifs de la Révolution islamique, et adopter des positions décisives et réalistes face aux complots des ennemis intérieurs et étrangers. L’Ayatollah Khamenei était un de ceux qui avaient préparé les bases et le manifeste du parti. Il accepta également la responsabilité de faire la publicité du parti dont il était le fondateur du conseil central. En général, il joua un rôle explicatif lors de sa fondation, annonçant les positions du parti sous forme de discours et de brochures, et joua également un rôle dans l'ouverture d'une représentation du parti à Machhad, le 26 Esfand 1357 (4 mars 1979).
Nomination en tant que Secrétaire général du Parti de la République islamique
Après l’Ayatollah Beheshti et le Dr Bahonar - premier et deuxième secrétaires généraux du parti - l’Ayatollah Khamenei fut nommé par le conseil central du parti, troisième secrétaire général, au mois de Shahrivar 1360 (septembre 1981). Dans les années qui suivirent la victoire de la Révolution islamique jusqu'au renforcement de la République islamique dans les années 1980, le Parti de la République islamique fut une base importante et le soutien du gouvernement, agissant en dehors des structures politiques officielles du pays. En fait, le parti était chargé de préserver les fondements de la République islamique. L’Ayatollah Khamenei considérait le Parti de la République islamique comme une organisation nécessaire pour préserver l'intégrité de la République islamique nouvellement créée. Le premier congrès du parti eut lieu au mois d’Ordibehesht 1362 (mai 1983), où il fut nommé pour la deuxième fois, secrétaire général du parti, et également membre du conseil central et du conseil d'arbitrage. Même à l’époque de sa présidence, il participait aux réunions du parti à Téhéran, et dans d’autres villes, fixait les responsabilités et les objectifs du parti, et répondait aux questions des différents bureaux et des membres.
Il fut aussi le secrétaire général de ce parti, au cours de son second mandat à la Présidence. Puis les activités du parti diminuèrent pour différentes raisons, à cause des crises qui avaient surgi aux premières années de la Révolution, de la création de certaines fondations et organisations nécessaires à la République islamique, pour la création et le renforcement desquelles le parti avait joué un rôle efficace, des lourdes taches administratives des responsables du parti, l’Ayatollah Khamenei et Hashemi Rafsandjani, de la perte de ses fondateurs influents [après l’attentat terroriste du 7 Tir (28 juin)] et du mécontentement de l’Imam Khomeiny qui estimait que le parti au lieu d’être un élément unificateur, créait des discordes et renforçait les divergences. Le parti perdit l'efficacité qu'il avait dans ses premières années. Par conséquent, l’Ayatollah Khamenei et Hashemi Rafsandjani écrivirent une lettre à l’imam, au début du mois de Khordad 1366 (mai 1987), demandant l'annulation de ses activités à cause de l'apparition de divergences au sein du parti, et du danger qu’il représentait pour l'unité et la solidarité de la nation. L’Imam Khomeiny approuva cette demande le 11 Khordad (1e juin 1987) et le parti fut dissous.
Nomination à la prière du vendredi de Téhéran  
Le 24 Dey 1358 (14 janvier 1980), l’Imam Khomeiny nomma l’Ayatollah Khamenei, Imam de la prière du vendredi de Téhéran, en raison de ses réalisations et de ses compétences dans le domaine de la connaissance et de l'action révolutionnaire. Il dirigea sa première prière du vendredi le 28 Dey 1358 (18 janvier 1980), et continua à diriger toutes les prières du vendredi – excepté pendant son voyage diplomatique en Inde du 21 Bahman au 6 Esfand 1359 (10 – 25 février 1981) – et après l'événement du 6 Tir 1360 (27 juin 1981) et la tentative d'assassinat dans la mosquée « Abuzar » où il fut grièvement blessé, il continua à être l’imam de la prière du vendredi de Téhéran. Une de ses mesures importantes et novatrices dans le domaine de l’imamat de la prière du vendredi, fut la proposition d’un congrès pour les imams de la prière de vendredi dans tout le pays, dans le but d'unir le réseau des imams de la prière de vendredi à l'intérieur du pays et dans le monde de l'Islam. Après l'agrément de l’imam Khomeiny, le premier congrès eut lieu à l'école Feyziyyah de Qom et de nombreux autres congrès furent organisés par la suite. Dans ses sermons de la prière du vendredi, il présentait les positions importantes, décisives, idéologiques et stratégiques de la République islamique, et travaillait à approfondir la pensée religieuse et la vision politique de la société. Les sermons en arabe - adressés aux musulmans dans le monde de l'islam - étaient une de ses caractéristiques.
 Élection au Majlis
Dans sa candidature au premier mandat du Majlis en Esfand 1358 (février 1980), il fut soutenu par le grand groupe parlementaire des « Forces de la ligne de l’imam», constitué par les religieux révolutionnaires de Téhéran, le Parti de la République islamique et plusieurs autres groupes islamiques. Il participa à ces élections comme candidat de Téhéran. Une fois au Majlis, il dirigea le comité chargé de la défense. Pendant cette période, de nombreux projets de loi, des plans et des questions furent discutés dont les plus importants concernaient le recrutement pour le Corps des Gardiens de la Révolution, la fusion du Bassidj Mostazafeen (mobilisation populaire des démunis) avec le Corps des Gardiens de la Révolution, la question de la province du Kurdistan, les questions relatives aux zones frontalières et de la province du Sistan-Baloutchistan, et la réorganisation de l'armée. Une des positions importantes qu'il adopta quand il était député du Majlis, fut celles qu’il présenta dans son discours remarquable lors de la ratification du projet de loi sur l'incompétence politique de Bani-Sadr, le président de l’époque. Avec le déclenchement de la guerre entre l'Iran et l'Irak, le 31 Shahrivar 1359 (22 septembre 1980), il participa moins aux sessions du Majlis en raison de sa présence au front. Une grave blessure, le 6 Tir de 1360 (27 juin 1981), rendit difficile sa participation à ces sessions, et quand il fut élu président en Mehr 1360 (octobre 1981), il quitta le pouvoir législatif.
Activités au cours de la Défense sacrée
Dès les premières heures de la guerre entre l'Irak et l'Iran, l’Ayatollah Khamenei joua un rôle actif. Quelques heures après la première attaque de l'Irak contre l'Iran, il prépara les informations sur l’invasion du régime baasiste en Iran, qu’il annonça à la population à la radio. Le deuxième jour de la guerre, il participa à une réunion de l'armée pour trouver les moyens pour faire face à l’agression militaire de l'Irak. Quand il fut décidé que quelqu'un devait aller au front pour analyser la situation, il fut le premier à accepter cette responsabilité. Le 5 Mehr 1359 (27 septembre 1980), il rejoignit les lignes de front après avoir obtenu la permission de l’imam Khomeiny, pour préparer un rapport sur les conditions du front et les ressources des forces armées iraniennes, et les organiser pour faire face à l'ennemi. Il rejoignit le front du sud où il resta jusqu'au printemps de 1981. Ensuite, il alla au front occidental pour diriger la prière du vendredi, préparer des rapports pour l’imam Khomeiny, tenir les réunions nécessaires et prononcer des discours. Il participa à plusieurs opérations militaires et joua un rôle dans leur organisation. Il fut aussi chargé de répondre aux besoins militaires du Bassidj et du Corps des Gardiens de la Révolution. Il passa une grande partie de son temps aux lignes de front, à guider et à soutenir le comité chargé d'organiser les combats de guérilla - fondé par Mostafa Chamran. L'une des tâches importantes de ce comité où l’Ayatollah Khamenei était directement impliqué, était la formation de forces militaires pour la chasse des chars. En outre, il joua un rôle efficace dans la défense des villes de Khorramchahr et d’Abadan, et du front de Susangerd, et dans le renforcement et le ravitaillement des forces militaires populaires du Corps des Gardiens de la révolution et du Bassidj. Il fut aussi chargé de la coordination entre le Corps des Gardiens de la Révolution et l’armée la République islamique d'Iran.
Nomination comme représentant de l’Imam au Conseil suprême de la Défense
Sur l’ordre de l’Imam Khomeiny, le Conseil suprême de la Défense prit en charge toutes les affaires militaires le 20 Mehr de 1359 (12 octobre 1980). L’Ayatollah Khamenei fut nommé représentant et porte-parole de l’imam dans ce Conseil, le 20 Ordibehesht 1359 (10 mai 1980). Pendant ce temps, il agit comme conseiller militaire de l’Imam et parlait en général, lors d’une conférence de presse, à la fin des réunions du Conseil et informait le peuple des décisions de ce dernier.
La fin du siège d’Abadan
L’Ayatollah Khamenei participa directement à l'opération contre le siège d'Abadan. À propos de Khorramchahr, il estimait qu'on pouvait éviter sa chute en adoptant des mesures militaires appropriées. Il écrivit donc une lettre à Abul-Hassan Bani-Sadr, Président et commandant en chef des forces armées iraniennes de l'époque, disant que la prise de Khorramchahr par les Irakiens, pouvait être évitée si deux brigades étaient déployées autour la ville de Susangerd, mais Bani-Sadr ne fit pas attention à cet avertissement.
Peu de temps après le déclenchement de la guerre, un certain nombre de personnalités et d'organisations internationales essayèrent de rétablir la paix entre les deux pays. L’Ayatollah Khamenei estimait qu'aucune paix ne devait être établie tant que l'Irak n'acceptait pas les conditions de l'Iran, c’est à dire le retrait des frontières, le paiement d’indemnités et la nécessité d’une punition. Il avait dit à ce propos : « Si l'Irak n'accepte pas ces conditions, nous le jetterons hors de nos territoires par la force ». Il estimait également qu'une paix imposée était pire que la guerre elle-même. Néanmoins, il considérait comme bénéfiques les allées et venues des groupes pacifistes, car cela pouvait permettre de dénoncer les crimes de Saddam Hussein et de ses forces contre le peuple de l'Iran et prouver l'innocence de l'Iran.
 
Guerre : La question la plus importante pendant sa présidence
Pendant des deux mandats de Président, l’Ayatollah Khamenei considérait que la guerre était la question la plus importante du pays. Entre 1981 et 1985, certains développements eurent lieu qui changèrent les équations au profit de l'Iran. Les forces irakiennes furent chassées de la plupart des territoires occupés et de nombreuses opérations militaires furent organisées avec l'aval de hauts responsables du pays y compris l’Ayatollah Khamenei qui était à la tête du Conseil suprême de la Défense. Simultanément, la présence diplomatique de l'Iran sur la scène internationale devint plus active. Au cours des sept années sur les huit années de sa Présidence - qui coïncident avec les huit années de guerre - il s'engagea dans des négociations avec les groupes pacifistes nommés par les organisations internationales, régionales et islamiques. En raison du désaccord de l’imam, il participa moins aux activités militaires mais dans la phase finale de la guerre, il obtint la permission de rejoindre les lignes de front en raison des conditions critiques des forces armées, pour organiser une transformation du front et des forces militaires.
Durant sa présidence, l’Ayatollah Khamenei fut également chef du Conseil suprême du ravitaillement créé en 1986 en raison des conditions critiques des lignes de front, et dans le but de ravitailler les forces armées et d'adopter des mesures efficaces dans le domaine de l'organisation. En réponse à sa demande, l’Imam Khomeiny ordonna le 19 Esfand 1366 (9 mars 1988), que toutes les notifications du Conseil soient mises en œuvre avant la fin de la guerre.
L’été 1989, dans la dernière année de la présidence de l’Ayatollah Khamenei, la guerre entre l'Irak et l'Iran prit fin quand l'Iran accepta la résolution 598, lors d’une réunion que l’Ayatollah Khamenei présidait et où les hauts responsables du pays étaient présents. Avec l’accord de l’imam, elle fut officiellement annoncée. Dans un message, l’imam Khomeiny dit au peuple d'Iran que l'acceptation de la résolution était très amère et difficile, et qu'il l’avait acceptée uniquement pour le bien et les intérêts de la Révolution et de la République islamique : "Accepter cette question était plus amère qu’un poison, mais je suis satisfait de la satisfaction de Dieu et je prends ce poison pour Sa satisfaction. Seuls les responsables du pays sont impliqués dans l'acceptation de cette résolution et aucun individu ou pays n’a interféré dans cette décision ».
Suite à cette décision, l’Ayatollah Khamenei annonça à Javier Pérez de Cuéllar - Secrétaire Général des Nations Unies à l'époque – la reconnaissance par l'Iran, de la résolution 598.
3.2.2. Activités de propagande et d’information  
Une partie importante des activités politiques et religieuses de l’Ayatollah Khamenei, après la victoire de la Révolution islamique jusqu'à son élection comme le président, était consacrée aux activités de propagande, d’instauration et de renforcement du régime de la République islamique.
Conseils de l’Imam aux étudiants : Faites confiance à l’Ayatollah Khamenei
Après le martyre de l’Ayatollah Morteza Motahhari et l'écart que cette disparition avait causé entre les étudiants et des personnalités académiques, l’Imam Khomeiny présenta l’Ayatollah Khamenei comme un homme sage et éloquent, lors d’une rencontre avec des étudiants au mois de Khordad 1358 (juin 1979), et également comme une référence pour répondre aux besoins intellectuels et idéologiques des étudiants et faire face à la propagande des partis opposés à la République islamique - en particulier les groupes marxistes dans les milieux universitaires. Depuis cette annonce jusqu'au déclenchement de la guerre Irak-Iran le 31 Shahrivar 1359 (22 septembre 1980), l’Ayatollah Khamenei se rendait régulièrement à la mosquée de l'Université de Téhéran afin d’y rencontrer les étudiants, de diriger les prières collectives et de faire des discours sur les sujets importants du jour, et répondre aux questions idéologiques et politiques des étudiants. Plus tard, ces réunions se poursuivirent dans les mosquées importantes de Téhéran, et c’est au cours d’une de ces réunions qu’il fut victime d’une tentative d'assassinat.
Empêcher la dissolution de l'Assemblée des experts chargée de l’élaboration de la Constitution
Une autre de ses tâches fut de s’opposer aux efforts de certains membres du gouvernement intérimaire pour dissoudre l'Assemblée des experts chargée de l’élaboration de la Constitution. Une lettre a été écrite et signée par 15 personnes -  ministres et membres du gouvernement intérimaire - annonçant la dissolution de cette assemblée avant d'en avoir discuté avec l’Imam Khomeiny, et qui avaient décidé de remettre une démission collective si l’Imam n'était pas d'accord. L’Ayatollah Khamenei qui participait aux réunions des ministres au nom du Conseil de la Révolution islamique, exprima son désaccord avec la lettre et souligna que l’Imam aurait du être informé avant sa diffusion. L’Imam, après avoir été informé, rejeta leur proposition et déclara que l'Assemblée des experts devait continuer son travail.
Voyage d’information en Inde
Au deuxième anniversaire de la victoire de la Révolution islamique qui coïncidait avec le début du 15ème siècle de l'Hégire, de nombreuses délégations furent envoyées – pour représenter la République islamique dans différents pays, et expliquer et clarifier les positions et les perspectives de la République islamique et les caractéristiques de la Révolution islamique aux autres pays, en particulier aux nations musulmanes. L’Ayatollah Khamenei dirigeait la délégation de l'Inde. Il voyagea pendant deux semaines, dans différentes régions et dans différentes villes comme New Delhi, Hyderabad et Bangalore, et au Cachemire, au mois de février 1981. Dans ses discours, réunions et entretiens avec des journaux locaux, des étudiants, des professeurs d'université, des groupes politiques, des personnalités islamiques et des musulmans chiites, il présenta la Révolution islamique d'Iran et le régime de la République islamique, et expliqua les différentes questions notamment celle de la guerre avec l’Irak. Il rencontra également Mme Gandhi, Première ministre de l'Inde à l'époque, qui était une personnalité internationalement réputée et renommée.
L’opposition aux libéraux et à Bani-Sadr
Les premières années après la victoire de la Révolution islamique, l'existence et les activités de deux parties influentes, celle des "Forces de la ligne de l’Imam" et celle des "Libéraux" dans la structure politique officielle du pays, étaient des questions importantes dans la société iranienne. Beaucoup d’amis et conseillers de l'Imam - y compris l’Ayatollah Khamenei - étaient des membres des Forces de la ligne de l’Imam. Abul-Hassan Bani-Sadr était une personnalité bien connue des libéraux qui étaient très différents des Forces de la ligne de l’Imam en termes de perspectives politiques. L’Ayatollah Khamenei considérait Bani-Sadr comme le représentant d'une orientation qui conduisait à la dissidence et à des conflits entre les responsables de haut rang, et conséquemment dans la société, mais malgré ces différences fondamentales avec Bani-Sadr et son orientation, il n'exprima jamais son opposition à Bani-Sadr lors des réunions publiques, afin de préserver l'unité de la société que l’Imam avait toujours conseillée. Dans un certain nombre de cas, il demandait à l’Imam Khomeiny de résoudre les problèmes. Après les écarts manifestes de Bani-Sadr par rapport à l'essence et la nature de la Révolution islamique, et par rapport à la Constitution, et quand le Majlis annonça qu’il voulait annoncer l’incompétence politique de Bani-Sadr et son renvoi, le 30 Khordad de 1360 (20 juin 1981), l’Ayatollah Khamenei prononça un discours détaillé et influent en faveur de ce projet.
De 1980 au 22 juin 1981, à plusieurs reprises l’Ayatollah Khamenei exprima son opposition aux libéraux et aux nationalistes, et également son opposition à la présence du Bureau américain des conseillers militaires en Iran et au changement de nom de ce bureau par le gouvernement intérimaire. Sur la question de la désignation des ministres et des vice-ministres, et sur la question de la purge des politiciens malhonnêtes et corrompus des bureaux et des organismes gouvernementaux, il était opposé à la nomination de gens qui ne respectaient pas les principes révolutionnaires et souhaitaient un compromis avec les États-Unis et l'établissement de relations avec les gouvernements rétrogrades de certains pays arabes.
3.2.3. Tentative d'assassinat de l’Ayatollah Khamenei par le groupe des Monafeqin (les hypocrites)
Le 6 Tir 1360 (27 juin 1981), lors d’un discours après la prière de midi à la mosquée Abuzar - dans le sud de Téhéran - l’Ayatollah Khamenei fut grièvement blessé à la poitrine, au bras et à la main droite, suite à l’explosion d’une bombe installée dans un magnétophone placé en face de lui. Dans un message, l’Imam Khomeiny condamna cet attentat et fit l’éloge de l’Ayatollah Khamenei. Des rapports non officiels ont présenté l'organisation des Moudjahidine du peuple comme l'auteur de ce crime. L’Ayatollah Khamenei fut le premier à être la cible des hypocrites, dans les événements qui suivirent la destitution de Bani-Sadr. Il sortit de l'hôpital le 18 Mordad 1360 (9 août 1981) et retourna à ses activités politiques et sociales, et réussit à participer aux sessions du Majlis à partir du 26 Mordad 1360 (17 août 1981).
3.3. Présidence
Le premier mandat : Élection à 95 % des voix
Après le martyre de Muhammad Ali Rajaï - second Président de la République islamique d'Iran - le conseil central du Parti de la République islamique et l’association des professeurs du centre islamique de Qom choisirent l’Ayatollah Khamenei comme candidat à la présidence malgré ses réticences, étant donné que l’Imam Khomeiny s’était opposé à la candidature des religieux à la présidence, qu’il accepta exceptionnellement.
Après l'annonce de sa candidature et l’approbation du Conseil des Gardiens, différents groupes et personnalités le soutinrent. Le plus important soutien à l’Ayatollah Khamenei fut la coalition des Forces de la Ligne de l'Imam. Les élections eurent lieu le 10 Mehr 1360 (2 octobre 1981) et l’Ayatollah Khamenei fut élu président avec un score important de 95,11% des voix. Le 17 Mehr 1360 (9 octobre 1981), l’Imam Khomeiny approuva sa présidence et il prêta serment devant le Majlis, en tant que troisième président de la République islamique d'Iran.
Le 27 Mehr de 1360 (19 octobre 1981), il présenta au Majlis, Ali Akbar Velayati - qui était membre du conseil central du Parti de la République islamique et membre des Forces de la ligne de l’Imam - comme Premier ministre. Cependant, il ne réussit pas à remporter la majorité des voix, le 30 Mehr 1360 (22 octobre 1981). Le 4 Aban 1360 (26 octobre 1981), l’Ayatollah Khamenei présenta au Majlis Mir Hossein Moussavi - membre du conseil central du Parti de la République islamique, rédacteur en chef du Journal de la République islamique et ministre des affaires étrangères dans les administrations de Rajaï, Bahonar et Mahdavi Kani - comme Premier ministre, qui remporta la majorité des voix, le 6 Aban 1360 (28 octobre 1981).
L’Ayatollah Khamenei commença sa présidence à un moment où la présidence n’avait pas de structure ni d’organisation solide. Aucun groupe de conseiller n’avait été créé pour aider le président à s'acquitter de ses responsabilités et cela posait beaucoup de problèmes au président dans l’exercice de ses fonctions. Peu à peu, le bureau présidentiel fut formé et plusieurs conseillers et cadres furent nommés. Au début, l’Ayatollah Khamenei concentra une partie de ses efforts à la création d'une structure solide pour le bureau présidentiel. Plus tard, en raison des ambigüités sur les responsabilités du président - ce problème devint évident lors du premier mandat, en particulier dans les relations avec le Premier ministre - un projet de loi définissant les pouvoirs présidentiels fut préparé et adopté par le Majlis, le 16 Ordibehesht 1365 (6 mai 1986).
Le programme de l’Ayatollah Khamenei pour le premier mandat était la gestion de la guerre imposée, l'adoption de politiques économiques en faveur des classes défavorisées et des zones reculées, le rejet des tendances taghuti (sur le modèle de l’ancien régime) dans l’administration, la vie sociale et la politique, la découverte et le recrutement des talents dans tous les domaines, de l'industrie à l'art, la sécurité sociale, judiciaire et administrative, afin de rendre de bons services à la population, et la sécurité et la liberté des personnes de toutes tendances, fidèles à la République islamique. Pendant le second mandat, à côté de la poursuite des programmes du premier mandat dont le plus important était la guerre imposée, les programmes importants de l’Ayatollah Khamenei furent la préparation d’un projet de loi sur les pouvoirs présidentiels, qui diminuait les responsabilités de la branche exécutive pour confier les affaires au peuple, la nomination de cadres compétents et révolutionnaires dans l'administration, la lutte contre la pauvreté dans la société, la distribution des terres agricoles, l’octroi au secteur coopératif, de la responsabilité de la gestion des industries gouvernementales, la distribution d’actions aux travailleurs dans les usines, le développement des exportations non pétrolières qui réduisait la dépendance du pays au pétrole, la participation des gens aux questions économiques et culturelles sous la supervision du gouvernement, et le lancement d’un mouvement vers l'indépendance culturelle.
Dans le domaine de la politique étrangère, les tâches principales furent l'adoption de politiques distinctes pour chaque pays dans le monde, la prise de décisions déterminées et courageuses en fonction des intérêts du pays, l'indépendance envers l'est (l’Urss à l’époque) et l'ouest (l’occident), l’insistance sur l'unité des musulmans dans le monde, le respect des droits des musulmans partout dans le monde, la résistance à tout mouvement et toute mesure menant à la domination des grandes puissances dans la région, l’attention particulière à la question d’al-Quds et aux territoires palestiniens occupés, la lutte contre l'ennemi sioniste, le retour à la culture islamique riche et originelle comme barrage contre les ennemis et les oppresseurs, et la présence efficace sur la scène internationale.
Le deuxième mandat présidentiel
Compte tenu des problèmes et des divergences d'opinion avec le Premier ministre et des membres du cabinet dans ce premier mandat, l’Ayatollah Khamenei n'était pas disposé à se présenter pour un second mandat. Mais quand l’Imam Khomeiny qualifia sa candidature « d’obligation religieuse », il décida de se présenter pour un second mandat et demanda à l’Imam le droit de nommer le Premier ministre, ce que l’Imam accepta.
Après sa réélection en tant que président, un certain nombre de personnalités militaires qui virent que l’Ayatollah Khamenei, mécontent de la gestion du premier ministre précédent, avait décidé de nommer un autre Premier ministre, se rendirent auprès de l’Imam et déclarèrent que les progrès sur le front, dépendaient de la réélection de Mir Hussein Moussavi comme premier ministre. En raison de la priorité de la guerre, l’Imam Khomeiny accepta leur proposition et ordonna à l’Ayatollah Khamenei de présenter Moussavi comme premier ministre. Obéissant au commandement de l’Imam et malgré ses réticences, il le présenta comme Premier ministre. Dans le second mandat, les tensions entre le président et le Premier ministre augmentèrent et s’aggravèrent dans certains cas, comme lors de la présentation des membres du cabinet au Majlis.
3.3.1. Activités politiques et culturelles pendant la présidence
Les réformes au Comité de la Révolution culturelle
Le 8 Shahrivar 1362 (30 août 1983), l’Ayatollah Khamenei devint responsable de la première série de réformes du Comité de la Révolution culturelle, sur l’ordre de l’Imam Khomeiny. L’Imam avait émis cet ordre en raison de la demande du président pour la réouverture des universités. Il fut aussi responsable de la deuxième réforme dans ce comité, sur l’ordre de l’Imam, le 19 Azar 1363 (10 décembre 1984). Dans cette réforme, le Comité de la Révolution culturelle devint le Conseil suprême de la révolution culturelle, et le président prit la tête de ce Conseil. L’Ayatollah Khamenei eu ce poste jusqu'à la fin de sa présidence en Tir 1368 (juin 1989), et joua un rôle crucial dans l'élaboration des politiques culturelles.
Dynamisme de la politique étrangère de l'Iran pendant la présidence de l’Ayatollah Khamenei
Pendant les huit ans de présidence de l’Ayatollah Khamenei, la politique et la diplomatie étrangère de l'Iran devinrent très actives. Une des caractéristiques des relations extérieures de l'Iran au cours de cette époque, était les voyages du président pour instaurer des relations avec les autres pays. Ces voyages commencèrent pendant le premier mandat et se sont élargis dans le deuxième mandat. Dans le premier mandat, l’Ayatollah Khamenei s’est rendu en Syrie, en Libye et en Algérie du 15 au 20 Shahrivar 1363 (6-11 septembre 1984). Dans le second mandat, il a voyagé dans les pays asiatiques et africains, au Pakistan, en Tanzanie, au Zimbabwe, en Angola et au Mozambique du 23 Dey au 3 Bahman 1364 (13-23 janvier 1985). Au mois de Shahrivar 1365 (septembre 1986), il s’est rendu de nouveau à Harare au Zimbabwe, pour participer au 8ème Sommet des non-alignés, et a rencontré un certain nombre de chefs de pays non-alignés. Au mois d’Esfand 1367 (mars 1989), il s'est rendu en Yougoslavie et en Roumanie, et au mois d’Ordibehesht 1368 (mai 1989), il s'est rendu en Chine et en Corée du Nord.
Le 31 Shahrivar 1366 (4 septembre 1987), l’Ayatollah Khamenei a participé à la 42ème réunion de l'Assemblée générale des Nations unies où il a présenté les perspectives et les positions de la République islamique d'Iran aux responsables gouvernementaux des autres pays. C'était la première fois que le président de l'Iran islamique était présent à l'Assemblée générale des Nations unies, et il reçut un accueil chaleureux de la part des Iraniens et des musulmans résidant à New York, et de la presse internationale à cause de ses efforts pour expliquer la Révolution islamique, les raisons de la guerre imposée et les politiques de l'arrogance mondiale contre l'Iran. L’accomplissement de la prière du vendredi pour les musulmans de New York, et ses sermons furent des points culminants de ce voyage.
Une autre mesure importante de l’Ayatollah Khamenei dans le domaine de la politique étrangère, consistait à établir des relations solides et étroites avec les groupes politiques chiites en Afghanistan, en Irak et au Liban, et à aider ces groupes à établir des relations amicales les uns avec les autres. Il forma également le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak, pour transformer les différends entre ces groupes en unité et solidarité contre l'ennemi commun. Il joua aussi un rôle dans la formation du Parti de l'unité islamique qui mit fin à la concurrence négative entre les huit partis d'Afghanistan. À cette époque, le soutien de l'Iran à la résistance islamique au Liban, en Palestine, en Irak et en Afghanistan s’est accru et a contribué à une montée de la position régionale et internationale de l'Iran.
Voyages et visites en province
Les rencontres avec des gens de différents milieux sociaux, les visites aux différentes organisations et fondations, la participation aux cérémonies d'inauguration des projets, la participation à différents congrès et les visites dans de nombreuses provinces étaient les autres programmes de l’Ayatollah Khamenei pendant sa présidence. Ses rencontres avec les gens à différentes occasions - rencontre avec les familles des martyrs et plus particulièrement chez elles - étaient des programmes fixes et une innovation dans les relations entre les responsables et les gens. Une autre tâche novatrice et efficace était ses voyages dans différentes provinces du pays pour rencontrer les gens de différents milieux sociaux - en particulier des milieux défavorisés – connaître leurs problèmes, régler les différends entre les responsables locaux, suivre les questions liées à la guerre, faciliter la coopération entre l'Organisation du Corps des Gardiens de la Révolution islamique et l’armée de la République islamique d'Iran, rencontrer les personnalités marquantes de ces régions et se rendre compte des problèmes économiques.
Lettre de l’imam Khomeiny à l’Ayatollah Khamenei sur la question de la Wilayat du Faqih
Le 16 Dey 1366 (6 janvier 1988), l’imam Khomeiny écrivit une lettre à l’Ayatollah Khamenei à propos de ses déclarations dans les sermons de la prière du vendredi sur la question de la Wilayat du Faqih et l'étendue des pouvoirs de la République islamique. Dans cette lettre, l’imam décrivait la formation du gouvernement islamique comme l'un des premiers commandements de l'Islam et prioritaire sur toutes les autres questions. Il expliquait dans cette lettre, le sens de la Wilayat absolue du Faqih. Dans sa réponse à la lettre de l’imam, l’Ayatollah Khamenei exprima son accord théorique et pratique - dans une réunion privée avec l’imam, il avait expliqué les raisons de ses déclarations à la prière du vendredi- et l’imam Khomeiny répondit le même jour même en disant : « J'ai eu une relation étroite avec vous pendant de nombreuses années avant la Révolution, et heureusement, cette relation a duré jusqu'à présent. Je vous considère comme un des bras puissants de la République islamique et un frère familier aux questions du fiqh, et respectueux des questions de jurisprudence (fiqh), qui soutient fermement le principe de la Wilayat absolue du Faqih. Parmi mes amis engagés à l'islam et les principes islamiques, vous êtes une des rares personnes qui soit si brillante».
Le premier chef du Conseil de discernement
Suite aux différends entre le Majlis et le Conseil des Gardiens, pour faire passer différents projets de loi, l’imam Khomeiny exprima son accord pour la mise en place du Conseil de discernement, le 17 Bahman 1366 (6 février 1988), en réponse à la lettre qu'un certain nombre de responsables de hauts rangs - y compris l’Ayatollah Khamenei – lui avaient écrite. L’Ayatollah Khamenei fut nommé premier chef de ce conseil et resta à ce poste jusqu'à la fin de sa présidence.
Les différentes missions effectuées sur l’ordre de l’imam
Au cours des huit ans de sa présidence, comme dans les années précédant la Révolution, l’Ayatollah Khamenei fut un des fidèles compagnons et des proches conseillers de l’Imam. Pour cette raison, l’imam Khomeiny lui confia beaucoup de responsabilités qui dépassaient le cadre de la présidence et accepta de nombreuses propositions de l’Ayatollah Khamenei. Le 15 Farvardin 1362 (4 avril 1983), il lui confia la tâche de l’amélioration et du développement de l'Armée de la République islamique d'Iran et du Corps des Gardiens de la Révolution. Le 1 Aban 1362 (23 octobre 1983), il le chargea  de récupérer les dettes que les États-Unis et d'autres pays avaient à l’Iran. Le 1 Azar de la même année (22 novembre), il accepta la proposition de l’Ayatollah Khamenei de formation du Bureau de renseignement de l’armée de la République islamique d'Iran. Le 9 Dey 1362 (30 décembre 1983), il confia à l’Ayatollah Khamenei la révision du projet de loi sur les châtiments. Le 23 Bahman 1367 (12 février 1989), l’Imam lui demanda de rencontrer les membres du Conseil suprême des affaires judiciaires pour discuter de leurs projets, et l’Imam fut d'accord avec le projet de loi qu'ils avaient préparé lors d'une réunion entre les chefs des trois branches du gouvernement. Le 4 Esfand 1367 (23 février 1989), il écrivit une lettre à l’Ayatollah Khamenei, pour lui demander une étude des problèmes des ressortissants irakiens en Iran.
Présence au sein du Conseil d'amendement constitutionnel
Le 4 Ordibehesht 1368 (24 avril 1989), l’Imam Khomeiny donna l’ordre à l’Ayatollah Khamenei de choisir 20 personnes et cinq députés du Majlis - choisi par le Majlis – pour former avec lui, le Conseil d'amendement constitutionnel. L'objectif était de réviser et de compléter la Constitution. Après sa formation, l’Ayatollah Meshkini fut nommé à la tête de ce Conseil et l’Ayatollah Khamenei et Rafsandjani, premier et deuxième adjoint. Le conseil a tenu 41 réunions sur cinq questions principales : la définition des qualités du leadership et des responsabilités des organes exécutifs et judiciaires, l'accent sur la gestion de l'IRIB (télévision nationale), l’analyse des moyens pour un possible futur amendement de la Constitution et la délimitation du nombre des députés du parlement. Ces réunions se sont poursuivies jusqu'à la disparition de l’Imam Khomeiny.
3.4. L'époque du leadership
L’Ayatollah Khamenei - président du pays à l'époque – a lu le testament politique et divin de l’Imam Khomeiny dans une réunion en présence des responsables et des personnalités militaires, et des gens et des responsables qui se préparaient à enterrer la dépouille de l’Imam Khomeiny, le 14 Khordad 1368 (4 juin 1989). Dans l'après-midi, l'Assemblée des experts tint une réunion pour choisir le Guide ou les dirigeants de la République islamique. Conformément à l'article 107 de la Constitution - qui avait été ratifié en 1979 - le choix du Guide était à la charge de l'Assemblée des experts. Sur la question du choix entre un leadership collectif et un leadership individuel, de nombreux membres de l'Assemblée n'ont pas voté pour un leadership collectif. Lorsque la question de savoir qui devait être le leader a été posée, le nom de l’Ayatollah Khamenei a été mentionné. Certains membres de l'Assemblée des experts étaient au courant de l’avis de l’Imam sur les compétences de l’Ayatollah Khamenei pour le leadership, après sa mort. L’Imam avait exprimé son opinion en présence des chefs des trois branches du gouvernement, du Premier ministre et de son fils, Hâdj Sayed Ahmad Khomeiny. Par conséquent, les membres de l'Assemblée des experts demandèrent aux témoins de clarifier la question. Deux témoins, membres de l'Assemblée des experts, l'ont confirmée. Une autre déclaration de l’Imam a été citée lors de la réunion, qui avait souligné les compétences de l’Ayatollah Khamenei pour le leadership au cours de son voyage en Chine et en Corée du Nord. Ensuite une élection s'est tenue et la majorité des membres ont nommé l’Ayatollah Khamenei, Guide de la Révolution islamique, considérant l’avis du défunt Imam Khomeiny et les compétences religieuses, idéologiques et politiques de l’Ayatollah Khamenei.
À propos de cette élection, l’Ayatollah Khamenei a dit : « Si je n'étais pas au courant de l’avis de l’imam, j'aurais refusé». Après la modification de la Constitution et le vote, l'Assemblée des experts organisa une autre élection sur la base de la nouvelle Constitution, et la majorité des membres le nommèrent à nouveau Guide de la révolution.
Les longs efforts de l’Ayatollah Khamenei pour la réalisation du gouvernement islamique, sa fidélité ferme et claire à la Révolution et à la République islamique, plus d’une décennie d’activités politiques, exécutives et culturelles pour l’instauration de la République islamique, son ouverture d'esprit dans le domaine religieux, sa maîtrise des principes religieux, son comportement individuel et social, sa piété et son mode de vie très simple étaient les raisons du choix de l’Imam. À de nombreuses reprises, l’imam Khomeiny avait souligné les compétences, le sens des responsabilités, la fidélité et les services de l’Ayatollah Khamenei à la République islamique.
Le 7 Tir 1360 (28 juin 1981), l’Imam Khomeiny avait livré un message à propos de l'attentat manqué sur la vie du futur Guide de la Révolution islamique dont voici un extrait : «Les ennemis de la Révolution ont essayé de vous porter atteinte, à vous qui êtes un descendant du Saint Prophète (as) et de Hussein ibn Ali (as), vous qui n'avez commis aucun crime autre que fournir des services à l’Islam et à ce pays islamique, vous qui êtes un soldat qui se sacrifie sur les lignes de front de la guerre, vous qui êtes un enseignant de valeur dans le mihrab, un orateur éloquent dans les prières collectives et un guide sur la scène de la Révolution, et vous qui avez prouvé votre compréhension politique, votre soutien à la vérité et votre opposition à l’oppresseur. Avec cette atteinte à votre vie, ils ont blessé les sentiments de millions de personnes engagées dans le monde entier. Ils sont si pauvres politiquement, qu'ils ont commis ce crime immédiatement après votre discours au Majlis, et à la prière du vendredi. Ils ont tenté d'assassiner quelqu'un dont l'invitation résonne dans les oreilles des musulmans dans le monde ... Je vous félicite cher Khamenei, vous qui avez rendu des services à ces peuples opprimés, dans et derrière les lignes de front, en tant que soldat et religieux, et je demande à Allah, le Très-Haut, de vous aider à retrouver votre santé afin que vous puissiez continuer à rendre service à l'islam et aux musulman ».
Le 8 Shahrivar 1365 (30 août 1986), il conseilla aux personnalités politiques et aux responsables d’éviter de dire du mal des autres et de se comporter comme l’Ayatollah Khamenei qui offrait toujours des conseils authentiques et ne se vantait pas de ses services.
L’Hodjat-ol-Islam wal-Muslemin Sayed Ahmad Khomeiny, qui était la personne la plus proche de l’Imam Khomeiny et son homme de confiance, déclara que l’imam avait dit après le voyage de l’Ayatollah Khamenei dans des pays étrangers, qu’en effet, il [l’Ayatollah Khamenei] était qualifié pour le leadership.
Zahra Mostafavi, fille de l’Imam, a dit : « Quand j'ai interrogé l’Imam sur le futur Guide de la République islamique, il a mentionné l’Ayatollah Khamenei. Quand je l’ai interrogé sur le statut scientifique de l’Ayatollah Khamenei, il a approuvé son ijtihad (ses capacités de déduire les lois islamiques).
L’Ayatollah Hashemi Rafsanjani a dit : «Quand l’Imam a décidé de retirer le statut de successeur du guide à l’ayatollah Montazeri, une réunion a été organisée en présence des chefs des trois branches du gouvernement, du Premier ministre [Mir Hossein Moussavi] et de Hâdj Sayed Ahmad Khomeiny. L’Imam a été interrogé sur son successeur et il a mentionné l’Ayatollah Khamenei ». Il a dit aussi qu'il avait exprimé son inquiétude au sujet du leadership dans une réunion privée, et qu’en réponse, l’imam Khomeiny avait mentionné l’Ayatollah Khamenei et déclaré : « Vous ne serez pas dans l’impasse. Cette personne est au milieu de vous, ne le connaissez-vous pas ? »
Sans aucun doute, le moment où l’Ayatollah Khamenei fut élu comme Guide de la Révolution islamique, était un moment très important et sensible. Après la maladie de l’imam Khomeiny, la gestion du pays après l’Imam, la poursuite du processus d’amendement de la Constitution, les attaques et des actions militaires de l’Irak, des États-Unis et des Monafeqin compte tenu du fait que l'Irak violait constamment le cessez-le-feu et cherchait à se présenter comme le gagnant, la poursuite de la crise qui avait surgi après la publication du livre «Les versets sataniques» en raison de la forte réaction des pays occidentaux au décret de l’Imam Khomeiny décrivant Salman Rushdie - l'auteur de ce livre - comme un apostat, étaient des préoccupations qui furent transformées en occasions grâce à :
1- la rapidité de l’élection de l’Ayatollah Khamenei comme le Guide
2- la présence de dizaines de millions d'Iraniens, aux funérailles de l’imam Khomeiny qui fut le plus grand adieu à un chef populaire, et élimina la possibilité d'un complot de l'ennemi
3- au serment d'allégeance des hauts responsables du pays et des différentes organisations à l’Ayatollah Khamenei, y compris l’Ayatollah al-Uzma Araki, Marashi Najafi, l’Ayatollah Mirza Hashem Amoli, l’Ayatollah al-Uzma Golpayegani, l’Ayatollah Meshkini, des personnalités marquantes, des érudits religieux et universitaires, des familles des martyrs et des gens de différents milieux sociaux,
4- grâce au message de félicitations, quelques heures après l'élection de l’Ayatollah Khamenei, de Hâdj Sayed Ahmad Khomeiny qui dit : "L’imam vous avez mentionné à plusieurs reprises, comme un grand mujtahid et la meilleure personne pour la direction du gouvernement islamique. Moi et tous les membres de la famille de l’imam remercions sincèrement les honorables membres de l'Assemblée des experts et croyons que l'âme de notre cher Imam est heureuse et satisfaite de ce choix. Une fois de plus, comme un frère cadet, je considère qu'il est impératif d'obéir aux ordres du Wali-e Faqih ».
5- et au fait que cette allégeance nationale au leadership de l’Ayatollah Khamenei portait en elle, le message que le successeur de l’Imam Khomeiny croyait fermement en son chemin et en sa philosophie, au niveau théorique et pratique, et qu'il continuerait ce chemin avec toute sa puissance. Ces serments d'allégeance ont été pris sous forme de réunions, de rassemblements, de communiqués, de messages de félicitations et de signatures. Le 40ème jour après la disparition de l’imam Khomeiny, des « Caravanes d'adieu à l’imam et d'allégeance au Guide » furent organisées dans tout le pays. Des «Manœuvres d'allégeance au Guide » eurent lieu dans les zones frontalières et stratégiques du pays, et des « Congrès de fidélité à l’imam et d’allégeance au Guide » furent organisés dans différentes villes. L’allégeance à l’Ayatollah Khamenei continua des mois après la disparition de l’imam, et prouva partout dans le monde, que l'Iran continuerait à tenir le drapeau de l’Ummah islamique sous la direction de l’Ayatollah Khamenei.
6- Ces préoccupations furent transformées en occasions grâce  aux déclarations explicites et constantes de l’Ayatollah Khamenei sur la poursuite du chemin de l’imam, la préservation de l'unité et la confiance entre le peuple et le leader, la préservation des principes religieux, de la charia et du fiqh islamique, le soutien aux classes défavorisées de la société, la recherche de l'unité et de la solidarité entre les nations opprimées, la restauration de la dignité de l'Islam et des pays musulmans, et la résistance aux menaces des puissances mondiales.
L’Ayatollah Khamenei compara l’Imam Khomeiny à « la racine de l'arbre sacré de la Révolution » et déclara : « Nous allons continuer notre chemin et suivre le chemin de l’Imam ».