Discours fait par le Guide suprême de la Révolution islamique dans le deuxième Sermon de la prière du vendredi à Téhéran

Au nom de Dieu, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

Je consacrerai le deuxième sermon à la solidarité nationale qui est la devise de cette année et qui est menacée par les ennemis, et je dirai comment elle est réalisable. J'espère que tous ceux qui croient au régime islamique et à la Constitution du fond du cœur, m'écouteront attentivement, et que ceux qui n'y croient pas et qui sont peu nombreux aujourd'hui, en m'écoutant trouveront l'orientation divine. Il s'agit d'un grand rassemblement aujourd'hui, en plus des chers habitants de Téhéran, des jeunes croyants de la ville de Qom et un groupe d'ulémas et de prédicateurs de la capitale sont aussi présents à la prière, cette semaine.

La Révolution est considérée comme un changement de fond sur la base de certaines valeurs et un mouvement en avant. La Révolution islamique dans notre pays, a été une évolution immense dans les différents principes politiques, économiques et culturels qui gèrent une société, un mouvement en avant et un pas vers le développement de ce pays et de cette nation. Sans oublier le fait qu'aucun modèle occidental ou oriental n'a inspiré notre Révolution. C'est une remarque importante. Nous ne pouvions pas tirer leçon de régimes illégitimes en opposition avec les intérêts des êtres humains. Ce n'est pas une question de préjugés religieux ou géographique, en fait les bases des régimes communistes de l'est qui n'ont plus de crédibilité aujourd'hui, étaient aussi fausses que celles des régimes occidentaux. C'est pourquoi nous n'avons pas voulu nous en inspirer. Nos valeurs étaient d'un autre domaine dont je parlerai un peu.

Pourquoi n'avons-nous pas voulu nous inspirer des deux régimes, communiste de l'est et capitaliste de l'ouest ? C'était des régimes inacceptables. Les régimes communistes qui ont pris le pouvoir en prétendant être au service du peuple, étaient des régimes dictatoriaux qui prétendaient s'opposer à l'aristocratie, alors qu'ils étaient dans la pratique, des régimes autoritaires dont le gouvernement exerçait une domination absolue sur l'économie, la culture, la politique et les autres activités sociales ! Les gens n'avaient aucun rôle dans ces régimes de l'est. Je suis allé personnellement dans ces pays à l'approche de la chute (du bloc communiste). A la tête de certains pays sous développés et pauvres, ils avaient installé un régime soi-disant prolétaire qui répétait les mêmes comportements aristocrates et commettait les mêmes erreurs du passé ! Il n'existait ni élections ni scrutin, mais ils prétendaient néanmoins être des démocrates au service du peuple ! Les gens ne jouaient aucun rôle et dépendaient du gouvernement à 100%, il en était de même dans le domaine culturel ! Il est certain qu'un tel régime était condamné à la chute. Ils ont quand même pu attirer l'attention des jeunes dans le monde, par leurs slogans, brillants et attirants, et à former des gouvernements moribonds. Vous en avez vu quelques exemples qui ont disparu au bout de quelques dizaines d'années. Il est évident que nous ne pouvions pas prendre ces régimes pour modèles. A l'époque de la victoire de la Révolution, il y a vingt et un ans, il n'existait aucune révolution indépendante de ces régimes de l'est, marxistes ou socialistes, mais l'islam, le peuple iranien et le Guide ont repoussé tout cela et l'ont mis de côté.

Nous n'attendions rien non plus de l'Occident qui ne pouvait nous inspirer en rien. Il est vrai que les Occidentaux ont des points positifs mais qui exigent le sacrifice de choses plus importantes. La science existe mais pas la morale, la richesse existe mais pas la justice, une technologie développée existe mais qui détruit la nature et bride la liberté humaine. On parle de démocratie mais en fait c'est le règne du capitalisme, il en est de même aujourd'hui. Ce n'est pas moi qui le prétends. Je ne le cite pas non plus d'écrivains musulmans, c'est de la bouche même des Occidentaux que je rapporte ces vérités. Aujourd'hui ce qui est appelé démocratie dans les pays occidentaux et aux Etats-Unis, n'est qu'une apparence, la vérité est le règne des capitalistes. Je ne vous citerai pas les œuvres ou le nom des auteurs américains qui expliquent les manœuvres électorales lors des élections municipales, parlementaires et présidentielles. Si l'on regarde de près, on aperçoit que le peuple n'y joue aucun rôle et que le premier rôle est celui de l'argent, du capitalisme et de la propagande moderne qui trompent les naïfs.

On parle de la démocratie, mais la réalité est autre. Les développements scientifiques en Occident sont devenus un moyen pour opprimer les autres pays. Dès que les occidentaux ont acquis un pouvoir scientifique, ils l'ont transformé en un pouvoir politique, et se sont lancés à droite à gauche, vers les pays où ils pouvaient imposer leur pouvoir, et cela sans perdre de temps. En Occident la liberté existe mais elle est accompagnée de l'arrogance, de la corruption et d'excès. Les journaux sont dit-on, libres d'écrire, mais à qui appartiennent-ils ? Est-ce que c'est au peuple qu'ils appartiennent?! C'est évident ! Qu'ils aillent voir. En Europe et aux USA, vous ne trouverez pas un seul journal important qui n'appartient pas aux capitalistes ! Si l'on dit qu'un journal est libre, en fait c'est de la liberté de dire ce qui plait à son investisseur, de détruire qui il veut, de faire l'éloge de qui il désire et d'orienter les gens dans le sens qui lui plait, dont on parle ! Ce n'est pas ça la liberté. Si quelqu'un dit quelque chose contre le sionisme, comme cet écrivain français qui a écrit plusieurs livres où il nie l'authenticité de l'incinération des Juifs dans les fours crématoires, on le traite autrement ! Mais si quelqu'un ne fait pas partie des capitalistes et des centres du pouvoir, on n'en parle même pas, et on ne le laisse pas se faire entendre ! Dire que les capitalistes disent tout ce qu'ils veulent dans les journaux, à la radio ou à la télévision n'a pas de valeur. C'est une contre-valeur qui oriente les gens vers l'indécence et le libertinage, qui orchestre des guerres où ils désirent et la paix où ils veulent, et qui leur permet de vendre des armes où ils veulent. Voilà leur définition de la liberté !

Il est naturel qu'un peuple qui s'était révolté et avait sacrifié tant d'êtres chers, sous la direction d'un guide divin qui succédait aux Prophètes, ne pouvait s'inspirer des régimes occidentaux. Ni les régimes de l'ouest, ni ceux de l'est ne nous ont inspirés, c'est l'islam qui nous a inspirés et les gens ont choisi le régime islamique en fonction de la connaissance qu'ils avaient de cette religion. Notre peuple avait lu les livres islamiques, connaissait les Hadith et le Coran, et avait suivi l'enseignement des prédicateurs. Pendant ces dernières décennies, les intellectuels musulmans, les ulémas, le clergé et les universitaires ont fait des exploits. Un certain nombre de valeurs ont été expliquées et suivies. Sous l'ancien régime, on ne trouvait pas ce genre de chose. La Révolution a été le moyen pour réaliser ces valeurs. Quelles valeurs ? Je ferai allusion à certaines d'entre elles. Pour les expliquer en un seul mot, il s'agit de l'islam mais c'est un mot qui a plusieurs dimensions. Notre peuple était à la recherche des valeurs qui se trouvent dans l'islam et dont je vais parler.

La première est la foi. Les gens détestaient le libertinage et l'athéisme, et voulaient s'appuyer sur une foi solide. La seconde est la justice. Le peuple considérait que la société était injuste. Le peuple était opprimé. Même à l'intérieur du régime, la cruauté régnait, et l'injustice régnait dans les instances juridiques, dans la répartition du budget, au travail, dans les villes de province et à l'égard des faibles. On ressentait cette injustice partout et de tout notre être. Le peuple était à la recherche de la justice et tentait d'éliminer la pauvreté et le fossé qui séparait les différentes couches sociales. C'est une des valeurs que les gens cherchaient à appliquer. C'est un autre domaine de la justice. Dans la société, il y en a qui ont tout et d'autres qui sont privés des choses les plus élémentaires, c'est quelque chose que tout le monde déteste. Le peuple cherchait à réduire ce fossé et ces injustices. Nous n'avons jamais voulu, à l'instar des communistes, que tout le monde devienne l'employé du gouvernement et touche le même salaire, non mais un fossé social si profond était inadmissible pour les gens, les révolutionnaires et le Guide.

Le régime des Pahlavi et de ses prédécesseurs était impopulaire. Le peuple n'y jouait aucun rôle. Une personne, avec l'aide des Anglais a orchestré un coup d'état à Téhéran, et s'est fait nommer roi. Quand il est devenu vieux et usé, on l'a remplacé par son fils ! Qui était ce garçon ?! Quel est le rôle du peuple ?! On n'en parlait même pas comme avant cela, à l'époque des Qâdjârs. Un corrompu une fois mort était remplacé par un autre. Les gens ne jouaient aucun rôle dans la direction des affaires ni dans le modèle de gouvernement. Ils n'aimaient pas ces gouvernements, ils voulaient un gouvernement démocratique choisi par eux-mêmes, en fonction de leur vote.
La valeur suivante est la religion. Le peuple voulait être religieux. Le régime précédent cherchait à éloigner le peuple de la spiritualité, partout dans la société, à la caserne, à l'école comme à l'université, mais le peuple résistait. Les gens étaient religieux. Ils ont prouvé que la foi et l'islam remplissaient leur existence.

L'autre valeur est le rejet du gaspillage et du luxe chez les dirigeants. Ces deux choses sont mal vues partout mais le mécontentement des gens venait du fait que cela se réalisait sur le dos du peuple. Le régime islamique s'est instauré sur le rejet de ce genre de comportements.

L'autre valeur est la santé religieuse et morale des dirigeants. Les gens exigeaient que ceux qui se trouvent à la tête du régime soient des gens religieux et non des corrompus, ils ne voulaient pas de gens et de familles pourris comme c'était le cas à l'époque.

J'ajouterai la recherche des grandes valeurs morales. Le peuple voulait que le comportement et la justice islamique se propagent dans la société, ainsi que la fraternité, l'amitié, la coopération, la patience, le pardon, l'aide aux pauvres et le respect de la justice.

La liberté d'expression et de pensée était une de ces valeurs. Les gens voulaient penser et décider librement. Ce qui n'existait pas à l'époque. Les gens en avaient assez et exigeaient ces libertés.

L'autre valeur était l'indépendance politique, culturelle et économique. Les gens ne voulaient pas dépendre au niveau politique de tel ou tel pays européen ou des Etats-Unis. Ils voulaient être indépendants sur le plan économique et empêcher les grandes compagnies de manœuvrer à leur gré. Ils ne voulaient pas suivre aveuglement les cultures étrangères alors qu'ils disposaient eux-mêmes, d'une culture si profonde et si riche.

Quand on parle de valeurs, il s'agit de la religion, de l'indépendance politique, économique et culturelle, de la liberté d'expression, de la justice, de la démocratie et de la gestion de gens vertueux. Quels sont les moyens qui lui ont permis d'y accéder sinon la foi, le Djihad et les sacrifices de ce peuple monothéiste qui ont permis d'élever ce grand édifice islamique après des siècles ? Le secret est ce régime et cette nouvelle vie qui s'appuient sur les valeurs que je viens de citer, dans cette région du monde. Les gens se sont sacrifiés dans ce but, ont sacrifié leurs enfants et ont offert de nombreux martyrs dans la voie divine. Les gens savaient ce qu'ils cherchaient, savaient qu'ils étaient à la recherche de ces valeurs. Je vous dirai plus tard que toutes ces valeurs sont réalisables au sein de la société, comme l'a prouvé le régime islamique et que c'est une vérité que personne ne pouvait imaginer.

Si nous comparons notre situation avec la situation idéale, nous sentirons notre retard, mais si nous comparons avec la situation de cette époque et ce qui se passe ailleurs, nous nous rendrons compte que le régime a bien avancé et que cette Révolution a prouvé son efficacité, c'est ce que le peuple exigeait. Et certains de dire que le peuple ne savait pas ce qu'il voulait ! Non, le peuple savait ce qu'il voulait. Il voulait l'islam, pas seulement la prière qui fait partie de l'islam, mais un islam qui signifie l'instauration d'un régime fondé sur des principes qui garantissent son salut dans la vie de ce monde et dans celle de l'autre monde. Un gouvernement capable de le faire avancer au niveau scientifique, de développer l'industrie, la richesse, le bien-être, et l'honneur du peuple au niveau international. C'est ce que le peuple cherchait.

Ceux qui ne connaissaient pas l'islam et ne souhaitaient pas tourner le dos aux régimes occidentaux, disent aujourd'hui ça et là, que le peuple ne savait pas ce qu'il cherchait lors du référendum sur la République islamique ! Comment cela ?! Si les gens ne le savaient pas, pourquoi ont-ils défendu ce régime pendant huit ans de guerre ?! Se sacrifie-t-on pour quelque chose qu'on ne connaît pas ? Les gens savaient très bien ce qu'ils voulaient comme ils le savent aujourd'hui.

Ces valeurs qui existent dans la société et qui constituent les bases du régime islamique, doivent être acceptées dans leur ensemble. La situation sera caduque si on en accepte certaines et qu'on nie les autres. Si l'on accorde une attention à certaines et pas aux autres, les objectifs ne seront pas atteints. De plus, révolution signifie mouvement et évolution. La société doit avancer et évoluer sur la base de ces valeurs, corriger continuellement ses erreurs et avancer vers le but final.

Mes chers amis ! La Révolution n'est jamais acquise, mais au contraire est progressive. L'une des étapes de la révolution consiste à changer le régime politique et qui se fait une fois pour toute, mais la révolution elle, se réalise au cours des années. Comment ? En évoluant, en améliorant les domaines qui en ont besoin et en cherchant de nouvelles voies, de nouvelles idées, dans le cadre de ces valeurs, pour mener le peuple, enthousiaste et fervent, à la réalisation de ses objectifs. Le recul est une erreur, le demi-tour un dommage comme le fait de rester à ne rien faire, il faut avancer coûte que coûte.

Mais quels sont ces développements ? Où doit-on les repérer ? Dans tous les milieux de la vie sociale. Les lois changent et s'améliorent de jour en jour. Elles exercent leurs effets sur la culture et la morale publiques. Il faut inventer de nouvelles méthodes dans le système éducatif, dans les activités économiques, dans l'art, dans le gouvernement, dans les Howza (centres d'enseignement islamique), etc. C'est le travail d'intellectuels courageux et intelligents. Les bases de travail sont ces valeurs dont j'ai parlé. Il faut avancer dans le cadre de ces valeurs pour effectuer des changements. C'est ainsi que la révolution continuera et se perfectionnera. Cette amélioration doit se faire en permanence. Si l'on regarde les différentes activités du pays depuis 10 ou 20 ans, nous verrons les progrès qui ont été faits.

Nous avons besoin de trois éléments, je tiens à ce que les jeunes spécialement y fassent attention, ainsi que les gens qui sont engagés dans la politique. Premièrement il faut prêter attention et défendre les valeurs de la Révolution. Deuxièmement il faut que tout le monde les connaisse. Il ne faut pas considérer l'indépendance politique, culturelle et économique comme les principaux centres d'intérêt et oublier la religion et la liberté, ou accorder plus d'attention à la liberté d'expression et oublier la foi et la religion. Dans ce cas, le travail ne sera pas complet. Il faut reconnaître la valeur de l'ensemble. Et avant tout, ce sont les organisations gouvernementales qui doivent le faire. Le troisième élément est la marche en avant. L'inactivité et le silence conduisent au gel des activités et à un manque d'innovation. Cela ne conduit qu'à la ruine. Pour empêcher cela, il faut avancer. Ce mouvement est celui que j'ai désigné sous le nom de « réformes révolutionnaires » le jour de Tassua. Si les réformes, le développement et les innovations ne se font pas sur la base des valeurs révolutionnaires, la société échouera. C'est l'essentiel. Faisons attention aux valeurs sans en privilégier aucune, et avançons avec sérieux.

Il y a des gens dans la société, qui prêtent attention à ces valeurs et ignorent les autres. Il y en a qui font attention aux valeurs mais pas au développement ni à l'évolution, et d'autres qui ne pensent qu'au développement. Certains croient à l'évolution mais l'essentiel pour eux, est la défense des valeurs. Pour ceux qui donnent la priorité aux valeurs, la question de la foi est importante et pour les autres celle de l'indépendance du pays du joug des superpuissances. Certains prêtent plus d'attention à la morale, d'autres à la liberté. C'est normal et cela ne pose aucun problème. Le meilleur des cas, est que tout le monde fasse attention à tous les éléments, mais si certains se concentrent sur une question et les autres sur une autre, ils peuvent éventuellement se compléter. Ceux qui prennent en considération les valeurs complètent ceux qui privilégient le développement. Et vice versa.

Il y a parfois des désaccords mais ce n'est pas important. Il est possible que ceux qui font attention aux valeurs reprochent à ceux qui font plus d'attention à l'évolution de passer à côté des valeurs, et l'inverse. Cela existe au sein de la société ou peut exister mais ce n'est pas grave. Il faut que les gens s'acceptent les uns les autres. Lorsque tout le monde reconnaît ces deux principes, la majorité ou la minorité dans tel ou tel point de vue, ne pose pas de problème et ne doit pas occasionner des disputes.

La frontière qui les sépare n'est ni réelle ni déterminante. Vous pouvez jouir d'une solidarité, constituer l'identité de la communauté musulmane et révolutionnaire, et agir comme deux partis, c'est-à-dire comme les deux ailes d'un oiseau. Si les deux ailes marchent bien, l'oiseux arrivera à se déplacer, en haut et en avant. Si les partisans de la défense des valeurs tiennent à leur idée sans être totalement indifférents au progrès, et que les autres se consacrent à l'évolution, au changement et au développement, la société profitera des deux, car le développement se fait à l'ombre de ces valeurs.

Ce qui permettra de prendre en considération toutes les valeurs et d'apporter un développement dans tous les domaines est ce que la Constitution et notre Jurisprudence ont prévu, c'est-à-dire la présence d'un juriste juste qui connaisse les questions de cette époque et soit capable de faire avancer les travaux.

Pourquoi un religieux ? Parce qu'il faut qu'il connaisse les valeurs de la religion et de l'islam. Il est possible qu'un homme soit très bien mais ne connaisse pas la religion et soit incapable de comprendre le Coran, la Tradition, les Hadith et les concepts religieux. Il est même possible qu'il se trompe tout à fait involontairement, d'où la nécessité d'un guide qui soit juriste et religieux.

Pourquoi doit-il être juste ? Parce que s'il commet une erreur dans l'exercice de ses fonctions, l'exécution des affaires n'aura plus aucune garantie. S'il ne pense qu'à lui-même et à son petit monde, s'il ne pense qu'à son plaisir et à la réalisation de ses ambitions, ou à conserver son poste, rien n'assurera la santé de ce régime. Il faut savoir que s'il commet une injustice, il sera automatiquement rejeté de son poste sans que personne ne le destitue.

Pourquoi doit-il connaître les questions de son époque ? Parce que sans cela, on le trompera. Il faut qu'il connaisse son époque pour pouvoir connaître l'ennemi et ses ruses, afin de pouvoir s'y préparer dans le cadre de son devoir et de ses responsabilités. Cela est prévu dans la Constitution et c'est très juste.

Dans notre société, les deux côtés dont j'ai parlé, ceux qui s'attachent aux valeurs et ceux qui se focalisent sur le développement, ne font pas assez preuve de tolérance ! S'ils avaient plus de tolérance les uns envers les autres, la présence de ces deux partis ne serait pas mauvaise mais au contraire pourrait être utile et positive. Vous pouvez vous entraider et vous compléter. L'important est de garder à l'esprit les deux orientations. Si cette coopération est impossible, les deux côtés au moins ne doivent pas faire preuve d'hostilité.

Il y a des risques que vous devez connaître. Les deux côtés sont menacés par certains dangers. Ceux qui font attention aux valeurs et négligent l'évolution, le changement et le développement, sont menacés par le traditionalisme, ils doivent faire attention. Ceux qui accordent leur attention au développement et négligent les valeurs sont menacés par la perversion, eux aussi doivent rester vigilants. Les deux parties doivent rester en éveil. Il ne faut pas que le premier groupe soit victime du traditionalisme et le deuxième, de la corruption. Cela prépare le terrain à l'ennemi et aux opposants. Si les deux groupes y prêtent attention, la société peut progresser et se développer comme l'islam l'a prévu, et dans la solidarité. Le risque réside dans la négligence.

Il existe un danger encore plus grand qui est celui des immiscions. Cela peut arriver des deux côtés. Parfois le même ennemi entre des deux côtés et prétendant défendre les valeurs, s'oppose à toute évolution. Il s'oppose même aux voies déjà parcourues et tentent de renverser le mouvement révolutionnaire. Plus dangereux encore est l'autre face de la médaille où ils prétendent défendre le développement tout en étant contre les valeurs, les principes de l'islam et la justice sociale. Ce sont des disciples du capitalisme occidental qui ne pensent qu'à faire fortune. Ils sont contre la justice sociale et l'islam mais ils ne le disent pas ! Ils cherchent à s'imposer sous prétexte d'évolution, de changement, de développement et de réformes. Il est possible qu'ils s'infiltrent dans les affaires économiques. Cela est très dangereux parce que l'économie, la richesse et les biens de la société ont une grande importance, et doivent être contrôlés par des gens honnêtes. Mais plus dangereux encore est le fait que ces éléments s'infiltrent dans les centres culturels et prennent le contrôle de la pensée, de la foi, des croyances et de l'orientation idéologique du peuple. Le résultat sera le même que celui que nous voyons dans les médias et la presse occidentale, avec le contrôle du capital et des capitalistes. C'est comme si les radios-télévisions internationales, dominant l'actualité, entraient dans un pays pour s'emparer des centres culturels et exercer leur influence par le biais de la culture. J'ai remarqué, il y a quelques années, certains signes et j'ai parlé d'une « invasion culturelle ». Certains ont accepté cette idée, d'autres l'ont niée en disant que cela n'existait pas.

Il est facile d'imaginer l'évolution dont parlent ceux qui ne croient en aucune de ces valeurs ! Elle consiste à convertir la société islamique en une société non islamique, avec la suppression du nom de l'islam, de ses vérités et de sa jurisprudence ! J'en connais certains qui ne sont que les déchets impurs de l'ancien régime, qui n'ont fait que manger, brouter et s'engraisser, puis ils se sont infiltrés dans le peuple pour pouvoir respirer calmement, relever la tête et parler de liberté et de démocratie. Ces gens-là étaient des esclaves de l'arrogance et d'un régime qui a dominé vingt ans cette nation sans la moindre trace de démocratie, et voilà ces mêmes personnes, jadis au service du régime des Pahlavis, qui viennent et exigent des réformes ! Que signifient ces réformes ?! Est-ce que ce sont des réformes faites par le peuple ou celles des Américains ?! Ils voudraient qu'aujourd'hui, le peuple iranien, qui a coupé la main des USA dans son pays, fasse demi-tour et revoie ses méthodes, et laissent les « maîtres » américains entrer dans le pays et prendre la direction des affaires économiques, culturelles et intérieures.

Certains n'appartenaient pas à ce régime mais dès le début et même après la révolution, ont montré qu'ils n'avaient pas beaucoup d'intérêt pour les règles islamiques. Ils ne veulent de l'islam que son nom et c'est ça qu'ils aiment. Ils ne sont pas non plus des ennemis de l'islam dans le sens strict du terme, mais ne croient absolument pas en la jurisprudence islamique, le régime islamique et le gouvernement islamique. Ils privilégient l'individualisme. Au début de la Révolution, certaines d'entre eux ont réussi à prendre en main la direction des affaires et si l'imam Khomeiny n'avait pas sauvé cette Révolution, ces messieurs auraient bel et bien rendu le pays et la révolution aux Américains ! Ces derniers prétendaient rechercher tantôt la réforme et tantôt l'islam, mais ils étaient à côté de ceux qui s'opposaient ouvertement à l'islam ! Ils prétendaient quelquefois défendre l'islam, mais en tenant compagnie aux opposants du régime islamique et à ceux qui lançaient les slogans en faveur du sécularisme, de la séparation du gouvernement et de la religion, et de la laïcité ! C'est clair qu'ils sont des traîtres. Ils ne font pas partie de ceux qui croient aux valeurs ou à l'évolution, non, ce sont des traîtres, des étrangers. Il y a quelques mois, j'ai fait allusion dans mon sermon de la prière du vendredi, aux « initiés » et aux « profanes ». Certaines m'ont reproché ces deux termes pourtant c'est la vérité, ils ne sont pas des nôtres, ils ne croient ni en la Révolution, ni en l'islam ni en ses valeurs. Les partis doivent rester vigilants.

J'aborderai quelques points : le premier est que les étrangers, leurs alliés à l'extérieur du pays, les services d'espionnage, les radios qui les soutiennent et ceux qui leur envoient, ouvertement ou en cachette, de l'argent, doivent savoir que cette Révolution ne le permettra pas. Tant que je serai vivant, je ne les laisserai pas jouer avec les intérêts de ce pays. Je ne veux pas dire que je suis quelqu'un d'important, que tout le monde le sache, si ce n'est pas moi, c'est une autre personne qui assumera ce poste et elle n'en donnera pas non plus la permission. Cela est impossible. Cette main divine qui a inséré le principe de la « Wilayat-e-Faghih » dans la Constitution, savait ce qu'elle faisait. Celui qui assume cette responsabilité en sera privé automatiquement s'il ne défend pas les intérêts de la Révolution, du pays, de l'islam et du peuple, avec courage. Il ne méritera plus cette fonction s'il ne remplit pas ses responsabilités. C'est pour cela qu'ils s'y opposent car ils savent qu'il ne s'agit pas d'une personne et que cela ne finira pas avec lui. Pour l'instant c'est « untel » qui occupe ce poste et dont ils sont les ennemis, mais ils savent très bien qu'après lui, ce sera le tour d'un autre et que cela continuera. Ils sont donc contre le principe (de la wilayat-e-Faghi). Qu'ils sachent pourtant que tant que ce brillant principe existera dans la Constitution et que le peuple croira profondément en l'islam, leurs complots n'arriveront pas à ébranler cette forteresse même s'ils posent quelques problèmes aux gens.

Je m'adresse aux partis, chers frères et amis ! Définissez de nouvelles frontières. Le régime islamique repose sur la foi de cette immense nation. Il est possible que dans les questions politiques certains soient pour l'un ou l'autre des deux partis, mais l'ensemble de la nation croit en islam. Ne croyez pas que la victoire d'un parti ou de l'autre signifie que les choses seront très différentes, non. Ce n'est qu'une question de goûts, de démarches et de choix politiques. La foi en islam fait partie de ce peuple. Les gens élisent celui qui croit aux valeurs islamiques et lui confient le pouvoir, au Madjlis, à la Présidence de la République ou autre, pour sauver ce pays de la pauvreté, des privilèges, de l'injustice et des autres problèmes. Ce que le peuple veut c'est l'islam. Les deux partis à l'intérieur du régime, doivent se définir de nouvelles frontières. Ils doivent atténuer en premier lieu, celles qui existent entre eux et se rapprocher davantage, puis en second lieu, ils doivent définir leurs frontières avec les étrangers.

La question de la politique du régime face à ses opposants est une affaire et celle de l'expression de tel ou tel parti politique à l'intérieur du régime, est une autre affaire. En tant que responsables du régime, nous sommes responsables et devons protéger la vie, les biens, la famille et la dignité des opposants à l'intérieur, même des opposants au régime, tant qu'ils ne complotent pas, et c'est ce que nous faisons. Si un voleur cambriole une maison, nous ne demandons pas si cette maison appartient à un partisan ou à un opposant du régime, pour savoir si nous devons ou non punir le voleur. Si quelqu'un commet un assassinat, on le châtie, quelle que soit la victime, il n'y a pas de différence. Quand on charge les forces de l'ordre et la police d'établir la sécurité, on ne leur ordonne pas de faire plus attention à la sécurité de ceux qui soutiennent le régime, non. L'état a des responsabilités vis-à-vis de chaque citoyen, musulman ou non, pour ou contre le régime. Tant que les opposants ne se changent pas en ennemis ou en traîtres à la solde des étrangers, le comportement du gouvernement envers eux, sera le même que le comportement face aux monothéistes et aux autres citoyens. C'est une chose. Mais le comportement des partis politiques est différent de celui du gouvernement. Ils doivent définir leurs positions et leurs frontières par rapport aux ennemis de l'islam, de la Révolution, de la voie de l'imam et du principe islamique de ce régime, et aussi vis-à-vis de ceux qui soutiennent l'islam en apparence, mais qui ne croient ni au mouvement ni aux principes de la Révolution. Je ne dis pas qu'il faut vous battre avec eux, non, mais il faut définir vos positions. C'est ce que je voulais dire aux partis politiques.

Les positions de la grande majorité du peuple sont claires. Je ne m'adresse pas à cette majorité informée. Je l'ai dit l'autre jour, je n'ai rien à reprocher au peuple, brave, monothéiste, révolutionnaire, courageux, fidèle, généreux et chaleureux. Je m'adresse aux responsables politiques, ceux qui écrivent, ceux qui parlent. Ces derniers ne doivent pas permettre à l'ennemi de faire ce qu'il veut.

Aujourd'hui la politique de l'ennemi contre ce régime, se fonde sur des bases culturelles et psychologiques. Ils cherchent à décourager le peuple et à l'inquiéter quant à son avenir. Ils cherchent à lui faire perdre confiance en la Révolution, aux autorités et aux responsables des différents secteurs exécutifs, juridiques et législatifs. Ils veulent diviser les responsables et le peuple, et donner une image sombre de l'avenir. C'est ce qui m'a poussé à critiquer la presse. C'est une presse corrompue qui fait ce genre de choses, l'image qu'elle esquisse du futur est décourageante et celle du présent ne correspond pas aux réalités. Ils tentent de propager la méfiance au sein de la société et les divergences entre les couches sociales. Certains parlent même d'une incompétence des responsables ! C'est faux ! Le gouvernement est compétent, dispose de grandes possibilités et est capable de travailler. C'est ce qu'il fait d'ailleurs et qu'il fera grâce à l'aide de Dieu. Voilà tous les points négatifs que l'ennemi veut développer. Personne ne doit les aider dans cette tache.