Contrairement à ce que j'ai dit, certains voudraient priver complètement les mosquées des questions politiques et disent à ceux qui vont à la mosquée qu’ils ne doivent pas entrer dans les questions politiques et doivent se contenter de faire leur travail. Que signifie « faire leur travail » ? Cela signifie qu'ils doivent diriger les prières quotidiennes et quitter la mosquée. Cela ressemble au principe de la laïcité qui ne signifie pas l'absence de religion mais l’absence de la religion dans les affaires publiques. Dans la laïcité, le système social n'a rien à voir avec la religion. Dans les divers systèmes sociaux occidentaux ou orientaux, les individus peuvent bien sûr, établir une relation avec Dieu dans leur cœur et dans leurs actions. La laïcité signifie cela. C'est ce que veulent les ennemis. Le genre de religion à laquelle ils sont opposés et le genre de foi contre laquelle ils se battent, sont une religion et une foi qui conduisent à la création du gouvernement islamique et rendent puissant l'Islam. C'est à cela qu'ils s'opposent. Ils ont peur d’un islam puissant, qui a un système, un gouvernement, une armée, une politique, des forces armées et des capacités scientifiques et internationales. Ils ont peur de ce genre d'islam, sinon ils n'ont pas peur d'un islam sans pouvoir qui pourrait avoir un million de défenseurs, membres de tel ou tel parti et orientation, dans le pays ou dans le monde. Ils ne font rien contre ce genre d'islam. C'est un islam puissant auquel ils s’opposent, contre lequel ils font preuve d'hostilité et contre lequel ils ressentent de la rancune. Dans ces circonstances, devrions-nous priver l'islam de ses principaux centres – les mosquées – et l’empêcher de traiter les questions sociales, politiques et d’avenir ? Ce serait faire une grande injustice aux mosquées.
(Discours lors d’une rencontre avec les imams des prières collectives, 21 août 2016)