Eh bien, Be’that [Début de la mission prophétique] a un contenu très important dont je souhaite brièvement parler avant de faire le lien avec nos conditions actuelles, parce qu'il est important pour nous, dans la pratique et dans l'action, et n'est pas seulement une simple croyance.

Be'that et la révélation divine ont clarifié certaines vérités pour le peuple et pour l'humanité. Si l'humanité et les diverses sociétés humaines croient en ces vérités et les respectent, elles auront une « vie pure ». Que signifie « vie pure » ? Cela signifie une vie agréable, fructueuse, désirable et pure. Sa pureté réside dans le fait que cette vie est désirable et douce, maintient l'humanité sur la bonne voie et la pousse en avant pour qu'elle puisse bénéficier de toutes les beautés et de toutes les bonnes choses, dans cette vie et dans l'au-delà. C'est ce que signifie une « vie pure ». Si les cœurs sont familiarisés avec ces vérités et s'engagent à les respecter, ils connaitront sûrement cette « vie pure ».

Une partie de ces vérités constitue le système de connaissances de l’Islam. Le système idéologique de l’Islam signifie le point de vue de l’Islam sur l'univers, l'humanité et son rôle dans l'univers, la nature divine, les caractéristiques et les noms divins cités dans le Du’a de Kumayl :

« … Et par tes noms bénis qui se sont manifestés dans tous les fondements de cet univers »

Elles sont également mentionnées dans les prières du mois de Rajab : « Ta terre et Ton ciel sont imprégnés (de ces noms)», au sujet du chemin de l'humanité dans ce monde et dans l'au-delà, et ces vérités constituent les principes idéologiques de l’Islam. L’Islam les enseigne à l'humanité et rend ainsi les êtres humains vigilants et éveillés.

Une autre partie de ces vérités est le système moral de l’Islam qui est un ensemble de valeurs. En d'autres termes, l’islam les a introduites en tant que valeurs. Les peuples et les sociétés humaines sont obligés de se rapprocher d’elles et de les faire avancer car leur bonheur en dépend. Ces valeurs couvrent des concepts allant des caractéristiques individuelles - la patience, l'endurance et le pardon - aux qualités publiques et constructives comme la liberté, la justice sociale, la dignité humaine et le mode de vie. Ce sont les valeurs mentionnées par l’Islam et qui nous ont été expliquées. Certains pensent à tort, que ces concepts - justice sociale, liberté, etc - ont été importés de l’Occident, dans le monde de l’Islam, ou que les penseurs islamiques les ont appris des Occidentaux. C'est complètement faux. Il n’y a que trois ou quatre siècles que l'Occident s'est familiarisé avec ces concepts. Il les connait depuis la Renaissance alors que l’Islam les a clairement exprimés dans le Saint Coran, il y a 1400 ans. La différence entre l'Occident et l’Islam à cet égard, est les Occidentaux en ont parlé mais n'ont jamais vraiment agi dans leur sens – ils n’ont agi ni en fonction de la liberté ni de la justice sociale. Ils ont présenté (ces valeurs) mais ne les ont pas mises en œuvre. Cependant, ces concepts existaient dans l’Islam en premier et ont été appliqués à l’époque du Saint Prophète. De toute évidence, la phrase : « Et il m'a été ordonné de juger équitablement entre vous » [Coran 42 : 15] est dans le Saint Coran. Le Saint Prophète a reçu l'ordre d'administrer la justice, la justice sociale et la justice globale. 

Il y a un autre verset qui dit :

« Nous avons effectivement envoyé Nos Messagers avec des preuves évidentes, et fait descendre avec eux, le Livre et la balance, afin que les gens établissent la justice. » [Coran 57 : 25]

Cela signifie que la raison essentielle de l'envoi de tous ces prophètes, messagers et livres, était d'administrer la justice - la justice sociale et économique – au sein du peuple. Il s'agit donc de vieux concepts issus de l’Islam.

En ce qui concerne la liberté, ce propos du Commandeur des Croyants [L’Imam Ali] (salutations sur lui) dans le Nahj-ul-Balaghah, a été prononcé il y a 1000 ans, avant que les Occidentaux parlent de liberté dans des pays comme la France. 

L’Imam dit : « Ne soyez pas l’esclave des autres car Allah vous a libérés » [Nahj-ul-Balaghah, Lettre 31]

Quoi de plus clair ? Cela signifie que les êtres humains sont libres. La liberté implique toutes sortes de libertés. Il y a une autre citation bien connue de l’Imam qui dit, s'adressant à certains commandants de cette époque :

« Vous traitez les gens comme des esclaves alors que Dieu les a créés libres ». 

Ce sont des enseignements islamiques. Ces concepts sont nombreux dans l’islam. Il y a beaucoup de paroles dans le Nahj-ul-Balaghah et dans les autres sources islamiques à ce sujet. Voilà la chaîne des valeurs et des enseignements, et le système idéologique de l’Islam. Derrière ces concepts, il y a des règles, des obligations et des interdictions. Toutes les règles islamiques - individuelles ou collectives - viennent de ces concepts et sont compatibles avec ces concepts. En d'autres termes, toutes les obligations qu'Allah, le Très-Haut, a définies pour les musulmans viennent de ces concepts et de ces valeurs qui aident à suivre cette voie. Eh bien, c'est une collection (de valeurs) donnée aux gens et un cadeau de la Be’that.

Si nous voulons les appliquer, si nous avons l'intention de mettre en œuvre ces concepts dans l'environnement idéologique de la société, dans le vrai sens du terme, si nous voulons que ces valeurs se manifestent dans les actions et les comportements, et si nous décidons de réaliser les règles qui sont un moyen de progrès et de mouvement, cela nécessite l'existence d'un pouvoir politique. Sans pouvoir politique, les intimidateurs ne céderont pas, les paresseux ne bougeront pas et les agents des intimidateurs, des arrogants et des riches suivront leurs maitres. Le but de la prophétie ne sera pas atteint. C'est pourquoi, le Saint Coran dit :

« Nous n'avons envoyé de Messager que pour qu'il soit obéi, par la permission de Dieu » [Coran 4 : 64]

Ce n'est pas particulier à notre Prophète mais concerne tous les prophètes. Ils (ces enseignements) doivent être respectés dans le pays. Les gens doivent leur obéir. C'est pourquoi, lorsque les habitants de Yathrib sont venus voir le Saint Prophète pour l'inviter à Médine, le Prophète a tout de suite accepté leur proposition de lui prêter serment d’allégeance.

Prêter serment d'allégeance signifie accepter l'autorité de quelqu'un et les conditions qu'il fixe. Lorsque le Saint Prophète est entré à Médine, la première chose qu'il a faite a été de former un pouvoir politique et social. En d'autres termes, il a établi un gouvernement. Par conséquent, c'est une des exigences de la prophétie. Bien sûr, les prophètes ont de nombreux ennemis :

« Ainsi, à chaque prophète Nous avons assigné un ennemi : des diables d'entre les hommes et les djinns » [Coran 6 : 112]

Quand les prophètes établissent un gouvernement, un ennemi étranger émerge aussitôt qui s’ajoute aux ennemis intérieurs. Avec la formation du gouvernement, les ennemis étrangers et les ennemis intérieurs entrent en scène. C'est clair. Sans l’existence d’un dirigeant politique et d’un pouvoir politique, les ennemis étrangers ne se soucieront pas beaucoup de ce que vous faites et n’écouteront pas ce que disent certains. Cependant, lorsqu’il sera question de pouvoir politique, cet ennemi étranger - qui s'oppose à la justice, à la liberté et aux droits de chacun à bien vivre de manière indépendante - va naturellement s'y opposer.

 

C'est ce que je voulais dire aujourd'hui : C'est exactement le modèle que l'Imam Khomeiny (que Dieu lui accorde le paradis) a utilisé. C'est exactement le même modèle que celui du Saint Prophète. Les enseignements sont les enseignements que le Saint Prophète a annoncés au peuple au nom d'Allah, le Très-Haut. Les valeurs sont les mêmes et les règles sont les mêmes. Le mouvement vers la réalisation de ces règles exigeait une foi forte, une ferme détermination et un cœur voué à Dieu, et tout cela existait chez l’imam [Khomeiny]. Allah, le Très-Haut, a également aidé à lancer ce mouvement. Bien sûr, l'imam savait que la foi en l’islam exitait profondément dans le cœur et l'âme de la nation iranienne, et que le peuple iranien était pieux. Bien sûr, cela nécessiterait une nouvelle discussion mais il est clair que ce jour-là et à cette époque, le peuple iranien avait - et continue d'avoir - une foi religieuse forte, profondément ancrée dans les cœurs malgré certaines apparences. Heureusement, c'est une des caractéristiques de notre nation.

L'imam le savait et c'est pourquoi il a soulevé la question de l’Islam, du gouvernement islamique et du système islamique sachant que le terrain était propice. L'imam connaissait également bien le terrain, l'oppression étendue et la corruption générale du régime Pahlavi dépendant, corrompu, oppressif et dépourvu de toute humanité, qui opprimait le peuple. Tout le monde pouvait voir la situation qui régnait autour de ce régime brutal et cruel. L'imam a tiré le meilleur parti de cette situation pour réaliser le miracle de la Révolution islamique et de la République islamique. La Révolution islamique et l’instauration de la République islamique ont été vraiment des miracles qui se sont concrétisés grâce à ce grand mouvement.

La communauté islamique initiale - établie par le Saint Prophète à Médine - comprenait quelques milliers de personnes vivant à Médine et ne dépassait probablement pas les sept, huit ou dix mille personnes, lorsque le gouvernement islamique a été formé au début. Cette communauté a été établie sur les conseils, les règles et les enseignements du Saint Prophète, qui étaient des cadeaux au peuple. Bien qu'après la disparition du Saint Prophète, une série de problèmes se sont posés, le mouvement était si profondément enraciné et solide qu'il a progressé de manière puissante et s’est renforcé de jour en jour, de telle sorte qu'au quatrième siècle du calendrier de l’Hégire - c'est un fait historique - 300 ans après la naissance du Saint Prophète et son émergence, la communauté islamique était la communauté la plus développée au monde en termes politiques. Elle avait l’armée la plus puissante du monde. Dans le domaine de la science et de la culture, elle avait le niveau scientifique et culturel le plus avancé au monde. Trois siècles après, la communauté islamique avait ce statut dans les domaines militaires, politiques, scientifiques et culturels. Ce qui est intéressant, c'est que ce statut existait à une époque où des califes corrompus comme les Umayyades et les Abbassides, étaient au pouvoir. Si les Saints Imams ou les personnes qu'ils avaient nommées avaient été au pouvoir, les réalisations auraient certainement été dix fois supérieures. C'est le mouvement de l’Islam qui doit progresser et se renforcer.

Le modèle actuel est le même. Si aujourd’hui nous avançons et agissons sincèrement, si nous ne faisons pas preuve de paresse, de naïveté et de fermeture d’esprit, nous pourrons aider l’Iran à atteindre le même sommet. Bien sûr, aider l'Iran à atteindre les sommets scientifiques, culturels, industriels, militaires, politiques et autres, est notre objectif à court terme. Notre objectif à long terme, est de réaliser la civilisation islamique qui est une chose différente.

Il ne faut donc pas s'étonner de l’hostilité des ennemis. Nous avons de nombreux ennemis et cela ne doit pas nous étonner. Comme je l'ai mentionné, Allah, le Très-Haut, a dit dans le Saint Coran :

« Ainsi, à chaque prophète avons-Nous assigné un ennemi : des diables d'entre les hommes et les djinns, qui s'inspirent trompeusement les uns aux autres des paroles enjolivées » [Coran 6 : 112]

Il y a des ennemis parmi les djinns et les humains, qui s'aident les uns les autres. Les services de renseignement de nombreux pays travaillent ensemble contre nous et « s'inspirent trompeusement les uns aux autres, des paroles enjolivées ». Au début de l'ère islamique, pendant la bataille de la tranchée, la bataille des coalisés (al-Ahzab), tous les ennemis du Saint Prophète parmi les Arabes - de toutes les tribus de la Mecque, Taif et d'autres endroits - ont formé une alliance et négocié avec les Juifs qui vivaient dans la banlieue de Médine, pour qu’ils les rejoignent. Ce fut un événement étonnant, mais les musulmans ne furent pas étonnés. Le Saint Coran dit :

« Et quand les croyants virent les coalisés, ils dirent : "Voilà ce que Dieu et Son messager nous avaient promis ; et Dieu et Son messager disaient la vérité". Et cela ne fit qu’accroître leur foi et leur soumission » [Coran 33 : 22]

Quand ils ont vu les ennemis déployer leurs forces, ils ont dit : « C’est ce que nous avait annoncé Allah, le Très-Haut, sur l'existence des ennemis qui nous attaqueraient » et les voilà. Le mouvement de l'ennemi a renforcé notre foi parce que ce qu'Allah et Son messager ont dit, était vrai. La prédiction d'Allah, le Très-Haut, et de Son messager s'est réalisée et « Cela ne fit qu’accroître leur foi et leur soumission ».

Aujourd'hui, notre ennemi le plus méchant et l'ennemi de la République islamique, sont les États-Unis. Bien sûr, nous avons de nombreux ennemis, mais les plus méchants et les plus hostiles sont les États-Unis. Les responsables américains sont à la fois menteurs, perfides, éhontés, cupides et charlatans. Si vous écoutez leurs paroles et regardez ce qu'ils font, vous verrez qu'ils parlent comme des charlatans. Tous les défauts moraux se manifestent dans leur comportement. En plus, ils sont oppressifs et impitoyables, extrêmement cruels et terroristes. Toutes les mauvaises qualités existent en eux ! C'est un tel ennemi qui s’oppose à nous.

Dieu a ordonné à son prophète de lutter contre les ennemis. Dès le début, Allah, le Très-Haut, a ordonné à Son Prophète de faire preuve d’endurance. Dans la sourate Muddathir qui est une des sourates du début de la révélation (Be'that), Dieu dit :

« Mais, pour l'amour de Ton Seigneur, et pour ton Seigneur, endure (fais preuve d’endurance) » [Coran 74 : 7]

Dans la sourate Muzzammil qui est aussi une des premières sourates révélées, Dieu dit : « Et endure ce qu'ils disent » [Coran 73 : 10]. 

L’ordre d’endurance a également été répété fréquemment ailleurs dans le Coran. Il y a deux versets qui disent :

« Et reste ferme comme il t'est commandé » dans la sourate Hud (11 :112) et la sourate Choura (42 :15). Des consignes ont donc été données à cet égard.

Maintenant, que signifie l’endurance ? L’endurance ne signifie pas rester inactif et attendre de voir comment les choses vont se passer, mais signifie résister, montrer de la constance et refuser de changer ses calculs face aux tromperies de l'ennemi. L’endurance signifie poursuivre les objectifs que nous nous sommes fixés. L’endurance signifie avancer et poursuivre le chemin avec un moral élevé. Voilà ce que signifie l’endurance. Si cette constance et cette résistance s'accompagnent de sagesse, de perspicacité et d’échanges de points de vue - comme le souligne le Coran : « Qui conduisent leurs affaires par consultation mutuelle » [42 : 38] - alors la victoire sera assurée. Bien sûr, je peux dire avec une totale assurance, que la nation iranienne est une nation endurante. Elle a montré qu’elle était endurante. Bien sûr, nous, les responsables, avons parfois agi avec impatience, mais pas les gens. Les gens ont été endurants. Les 40 dernières années l'ont prouvé. Certains de nos soi-disant intellectuels ont malheureusement fait preuve d'impatience et certains d'entre eux sont même allés jusqu'à coopérer avec l'ennemi à cause de leur impatience. Bien sûr, c’était le cas seulement de certains d'entre eux. A l’opposé, nous avons des jeunes heureusement très nombreux, qui continueront de croître en nombre quotidiennement, si Dieu le veut, actifs dans le domaine de la culture, de la science, de la technologie et de la politique, et dotés d’un discernement au niveau international - en d'autres termes, des jeunes qui comprennent correctement les problèmes internationaux, contrairement à ces individus, et comme je l'ai dit, dont le nombre augmente heureusement chaque jour. Ainsi, faire preuve d’endurance signifie ne pas abandonner, ne pas s’affaiblir, ne pas avoir de doutes, s’opposer à l'ennemi avec courage et sagesse, et le soumettre. Le Saint Coran dit :

« S'il se trouve parmi vous vingt endurants, ils vaincront deux cents » [8 :65].

Dix d'entre vous pourraient affronter une centaine d'entre eux, et vingt d'entre vous pourraient affronter et vaincre deux cents d'entre eux. Cela se produit dans certaines circonstances. Dans certaines circonstances, vous aurez à faire face à un groupe dix fois plus nombreux et dans certaines circonstances, deux fois plus nombreux. […]

Mon dernier mot à la nation iranienne est que chers amis, notre expérience de 40 ans montre que le pays a la capacité de relever des défis et de régler les problèmes à tous les niveaux. Le pays bénéficie de capacités extraordinaires pour affronter et surmonter tous les problèmes, difficultés et défis qui se sont posés jusqu'à présent ou qui pourraient survenir dans le futur. Les capacités du pays sont nombreuses. L'important est que ces capacités soient identifiées par les responsables et qu’ensuite, des gens pieux et des jeunes motivés soient employés dans tous les domaines. Ces jeunes doivent être motivés, pieux et religieux. En effet, il est moins probable que des gens religieux fassent preuve de trahison par rapport à des gens qui ne croient pas en la religion. C'est ce qui nous rapproche de notre objectif.