Ce qui suit est le texte intégral du discours de l'Ayatollah Sayed Ali Khamenei, Président de la République islamique d'Iran à la 42ème assemblée générale de l'ONU, le 22 septembre 1987.
Au nom d'Allah, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux
Mon Dieu, je commence [mon discours] en Ton nom et Te demande Tes conseils et Ton assistance. Ma vie, ma mort et toutes mes invocations et prières T'appartiennent.Accorde à mes déclarations la clarté et l'attrait des mots justes pour pouvoir transmettre la vérité à des centaines de millions d'oreilles et de cœurs qui cherchent actuellement la vérité avec ferveur, et aux gens des centaines de fois plus nombreux dans l'avenir, qui eux aussi, chercheront la vérité avec enthousiasme.
Mon Dieu, transmets mes salutations pleines de reconnaissance et celles de ma nation à l'âme des grands prophètes, en particulier Abraham, Moïse, Jésus et Mohammad (bénis soient-ils), qui ont répandu et éternisé le message de la libération et de la connaissance humaine dans le monde entier. Je tiens également à adresser mes salutations respectueuses aux cœurs purs et éclairés qui font attention à ce message, en particulier ceux qui ont passé leur vie à le défendre.
Monsieur le Président, monsieur le Secrétaire général et chers auditeurs,
je suis le Président d'un pays qui fut le berceau de la civilisation et le centre de la culture humaine au cours d'une des périodes les plus importantes et les plus sensibles de l'Histoire, et qui est maintenant le territoire d'un régime construit sur les fondements de cette civilisation et sur une base culturelle unique et enrichie par l'éveil islamique.
Je viens d'Iran, le berceau de la plus célèbre et pourtant la moins connue des révolutions de l'Histoire contemporaine, une révolution fondée sur la religion de Dieu qui s'inscrit dans la lignée des prophètes et des grands réformateurs divins, et dans un chemin qui a la longueur de toute l'Histoire humaine. Les racines et les bases de cette révolution idéologique se trouvent dans la vision monothéiste de l'Islam, la vision de l'homme, de l'Histoire, des événements présents, passés et futurs, la nature et la définition des intérêts qui relient l'homme au monde extérieur, au monde matériel, aux êtres humains et aux objets, ainsi que la compréhension de l'homme de sa propre existence et de toutes les choses qui constituent le système de valeurs d'une société et le rendent capable de se gérer de manière satisfaisante. Toutes ces choses sont définies dans cette vision divine du monde. Dans la pensée islamique, toute existence vient de Dieu. Toute l'existence est la manifestation de Son savoir et de Son pouvoir, et se dirige vers Lui. L'homme est Sa meilleure création et Son représentant [sur terre].
En utilisant ses capacités intrinsèques, l'être humain est capable d'améliorer et d'embellir le monde qui a été créé pour lui et de s'améliorer lui-même, de la meilleure façon possible. Il peut utiliser le savoir et la foi comme deux ailes pour atteindre la transcendance spirituelle et matérielle, tout comme il peut créer un enfer d'oppression et de corruption dans le monde, en gaspillant ou en utilisant ces capacités à mauvais escient. La foi en Dieu et l'obéissance à Ses ordres sont les critères d'orientation de l'être humain. Le monde est un champ dont la récolte se fera dans l'au-delà et la mort n'est pas la fin de cette vie mais une porte vers l'immortalité et le début d'une nouvelle joie. Dans la pensée islamique divine, les êtres humains sont des frères et des sœurs, et sont tous les serviteurs de Dieu.
Il n'y a aucune différence entre les races, les couleurs et les peuples de différentes régions. Ces choses ne sont pas des motifs suffisants pour considérer une personne ou une nation comme supérieure aux autres. Les êtres humains sont reliés les uns aux autres et violer les droits d'une personne revient à violer les droits de l'humanité toute entière, indépendamment des caractéristiques géographiques et raciales. La volonté de domination et de monopolisation pousse parfois un frère à attaquer son frère, et les conséquences du sang qui a été versé n'auront pas de fin. Des violences pour des motifs similaires ont causés des fleuves de sang et les luttes entre les dominateurs et leurs victimes ont créé des océans de sang et anéantit la paix de l'humanité. Les prophètes divins ont appelé les gens à servir Dieu neutralisant ainsi, l'égoïsme et le désir de domination. Les prophètes divins ont enseigné à l'humanité les rites religieux qui lui promettent un paradis de paix et de tranquillité, même avant d'entrer dans l'au-delà. Ils ont encouragé l'homme à maîtriser son désir de consommation et de domination. Ils ont averti l'être humain des dangers du gaspillage de ses talents et de la corruption morale. Ils ont encouragé chez lui, la vertu, la droiture, l'amour, le travail, l'innovation, la connaissance et la conscience. Et ils lui ont enseigné l'invocation et l'amour de Dieu qui garantissent toutes ces entreprises et aident son âme à atteindre la transcendance.
Ils lui ont également appris à défendre ces valeurs et à fermer la porte aux démons du mal, de la corruption et de la dégénérescence. Ils lui ont appris à combattre l'ignorance, l'oppression et la domination, et à développer le savoir, la justice et la liberté. Ils lui ont appris à ne pas opprimer les autres et à ne pas céder à l'oppression. Ils lui ont appris à se soulever pour établir la justice et à ne pas avoir pitié de ceux qui se dressent sur le chemin du salut et du bonheur de l'humanité. Se soumettre aux ennemis des vertus morales, de la justice et du bonheur de l'humanité, signifie accepter le vice, l'oppression, la corruption et la destruction des valeurs morales. Dans la pensée divine islamique, la religion de Dieu constitue le cadre de la vie humaine et pas seulement un joyau dans le tissu de la vie humaine. La religion procure aux êtres humains un système social et pas seulement un ensemble de rites et de cultes même si ceux-ci sont remplis d'un esprit de vie et sont en concordance avec le système social présenté par la religion, fondé sur cette vision du monde et construit à son image.
La liberté, l'égalité des êtres humains, la justice sociale, la confiance en soi des membres de la société, la lutte contre les déviations et la laideur, la priorité des idéaux collectifs sur les idéaux personnels, l'attention à Dieu, l'invocation de Dieu, le rejet de la domination satanique et d'autres principes sociaux du système islamique, accompagnés de la morale, les comportements individuels et la morale politique et professionnelle, sont tous inspirés et nés de cette vision du monde et de cette interprétation générale du monde et de l'homme. L'islam rejette les régimes fondés sur la coercition et l'intimidation, et issus de l'oppression, de l'ignorance, de l'injustice, de la tyrannie, de l'humiliation de l'homme et des discriminations fondées sur la race, la nationalité, le sang ou la langue. L'Islam combat avec véhémence et force, n'importe quel système et individu qui est déterminé à lutter contre le système islamique. L'Islam ordonne à ses fidèles l'amour et l'assistance à tous les êtres humains qu'ils soient leurs compatriotes ou non. C'est sur ces bases et en fonction de ces objectifs que la Révolution islamique a eu lieu en Iran et a conduit à la mise en place de la République islamique. Beaucoup ont cherché les raisons de la Révolution islamique en février 1979 mais beaucoup n'ont pas réussi à comprendre cette question de manière appropriée.
Nous croyons que ce phénomène s'explique en partie, par les lacunes des systèmes existants dans le monde et le mensonge des slogans de liberté, de démocratie et d'égalité de ces systèmes. L'Islam a réussi à briller dans cette obscurité, en dépit des images déformées et distordues qu'on avait données de lui pendant plusieurs siècles. En Iran, cette étincelle a donné lieu à un coup de foudre, puis à une tempête. Nous devons nous attendre à des événements semblables dans d'autres parties du monde. En dépit de ce qu'on croit et propage dans de nombreux pays islamiques, l'éveil islamique n'est pas l'enfant de la Révolution islamique d'Iran mais le frère de cette Révolution. L'Iran est situé dans une des régions les plus stratégiques et les plus sensibles du monde. La Révolution islamique d'Iran a été menée contre un régime qui avait mis l'Histoire, le contexte scientifique et culturel, et les ressources naturelles exceptionnelles de l'Iran au service des puissances dominatrices du monde, en particulier les États-Unis, au cours des 25dernières années. Personne plus que la nation iranienne, n'avait autant besoin de ces biens matériels et spirituels mais elle avait été privée de l'accès à ses propres richesses. Les déclarations fanfaronnes du régime n'étaient que des mensonges et des tromperies bien que les machines de propagande occidentales en particulier celles qui étaient liées aux sionistes, aient fait tous leurs efforts pour les rendre très attrayantes. La Révolution islamique s'est soulevée contre un tel régime et dans le but d'atteindre de grands objectifs. Environ neuf ans se sont passés depuis ce jour mais elle a encore beaucoup de choses à dire.
Un nombre disproportionné de commentaires, ignorants ou malveillants, ont été faits à propos de nous, de notre révolution, de nos principes et de nos points de vue. Il y a certains points au sujet de notre Révolution qui peuvent être considérés comme des exceptions dans le destin normal des Révolutions. Je discuterai de ces points et à la fin, présenterai notre message.
Premièrement, cette Révolution a été une révolution 100% populaire, même à ses débuts. Dans notre Révolution, aucun groupe de guérilla armé, aucun parti politique ou militaire actif, aucun groupe de révolutionnaires et d'agents en quête de liberté, ni aucun des groupes qui sont souvent impliqués dans les révolutions dans d'autres lieux, n'étaient présents et actifs dans notre Révolution. C'est seulement le peuple et le peuple seul, totalement désarmé, qui a rempli les rues et imprégné l'atmosphère générale de Téhéran et d'autres villes par sa présence et ses slogans révolutionnaires, de telle sorte qu'il ne restait plus de place pour les dignitaires du régime au pouvoir et leur domination. Ces derniers ont été forcés de quitter, un par un ou en groupe, leur palais, leurs centres de pouvoir et finalement le pays. Le Shah, son Premier ministre, les responsables de l'armée, les ministres et tous les autres assujettis qui en ont eu l'occasion, ont fui la population.
Cela s'est produit après qu'ils ont utilisé pendant plus d'un an, toutes leurs forces politiques, militaires et policières, pour réprimer les gens et les faire revenir à leur domicile et leur travail. Pendant ce temps, des milliers de personnes ont été tuées dans les rues, les mosquées, les universités et sur les lieux de travail. Mais la présence de la population a de jour en jour, augmenté. Au cours des derniers mois, la violence du régime et la présence de la population ont augmenté. Le régime n'a pas été capable de résister davantage sous la pression de ceux qui étaient prêts à sacrifier leur vie. Il a été forcé de faire de plus grandes concessions. Le Shah a quitté le pays puis des concessions répétitives et rapides, ont été faites par le régime. Le grand Leader de la Révolution, dont les mots inspiraient, enseignaient et sensibilisaient toute la nation, a mis en place un gouvernement révolutionnaire, en s'appuyant sur Allah le Très-Haut, qui a un contrôle complet sur chaque source d'énergie, et sur la volonté indomptable de la population. Le régime d'oppression du Shah a été progressivement contraint à renoncer au pouvoir et le Shah a fuit le pays laissant ses derniers bastions et des garnisons vides, dont les soldats et les officiers s'étaient enfuis pour rejoindre le peuple.
Un nombre limité de garnisons ont tenté de résister à la dernière minute. Les gens étaient présents même là-bas et le miracle de cette Révolution a été la victoire du peuple. Ce n'est qu'après l'effondrement des garnisons que les gens ont eu accès aux armes, alors que la monarchie s'était déjà effondrée. Ces armes ont été utilisées pour protéger la jeune révolution. Ce sont les gens - jeunes et vieux, hommes et femmes - qui ont vaincu à eux seuls, le régime Pahlavi qui bénéficiait du soutien des plus grandes puissances de l'époque et semblait invincible. Le peuple a mené la République islamique au pouvoir. Son arme était sa foi, sa volonté et le sang de ses martyrs, et c'est le sang qui a vaincu l'épée. La victoire du sang sur l'épée est celle de la résistance pacifique. Notre Leader l'avait annoncé avant la victoire de la Révolution, et le premier miracle a été la victoire sur le régime du Shah armé jusqu'aux dents qui bénéficiait du soutien total des États-Unis et de l'Occident. Il y a eu d'autres victoires ensuite qui ont été encore plus grandes que la victoire sur le régime du Shah.
Ce fut une expérience unique, au moins au cours du siècle passé, et il serait bon qu'elle soit étudiée minutieusement à la fois par les pays qui sont dominés et par les puissances dominatrices du monde.
Deuxièmement, cette Révolution était fondée sur la religion et sur l'Islam. Il y a eu beaucoup de révolutions qui se sont appuyées sur la foi religieuse sans qu'une grande attention ait été accordée à la foi religieuse dans la structure de la Révolution, mais notre Révolution a tiré de l'Islam la totalité de ses éléments, ses objectifs, ses principes, ses méthodes de lutte, sa structure et le modèle de gestion de son nouveau gouvernement. Ceci a donné des dimensions étonnantes à la Révolution et présenté une nouvelle définition de sa victoire.
Depuis au moins 150 ans, l'Islam à cause de ses grandes possibilités révolutionnaires et de gestion, est la cible des puissances colonialistes et de leurs agents réactionnaires et mercenaires. L'Islam est une religion divine qui existe dans plus de 50 pays et concerne un milliard de personnes. La victoire d'une révolution dont l'esprit et le contenu est l'Islam, fut en fait, une défaite pour tous ces agresseurs et une victoire pour ces milliards de personnes. Des centaines de millions d'hommes et de femmes musulmans ont eu un sentiment de victoire dans des dizaines de pays différents, après la victoire de notre Révolution. Cela signifie le rejet de tout retrait, des défaites, des faiblesses et de la peur chez le peuple, le Leader de la Révolution et ses dirigeants. Il n'y a pas de défaite sur le chemin de Dieu tant qu'il n'y a pas de faiblesse, de peur et de recul.
La troisième caractéristique unique de cette révolution est son indépendance vis-à-vis de l'Est et de l'Ouest qui est aussi la base de la politique de notre système révolutionnaire. C'est une des manifestations de la foi et de la confiance en Dieu dans toutes les sphères de notre vie personnelle et sociale. Aujourd'hui, l'idée qui domine dans le monde politique, est qu'il n'est pas possible de survivre sans s'appuyer sur l'un des deux pôles de pouvoir. Il peut y avoir des désaccords sur le degré de cette dépendance, mais c'est une réalité incontestable. Même ceux qui ont accepté l'idée de l'indépendance sur le plan théorique, croient que cette indépendance est impossible dans la pratique.
Notre Révolution a présenté une nouvelle philosophie dans un tel contexte, et elle est restée fidèle à cette philosophie jusqu'à aujourd'hui. Notre Révolution a prouvé qu'il est possible d'empêcher les puissances hégémoniques de s'ingérer dans les affaires des autres pays. Elle a prouvé qu'il est possible de ne pas prendre au sérieux leurs intimidations et de refuser de faire des concessions, grâce à notre foi en une source d'énergie supérieure à toute puissance matérielle, à savoir Dieu. Nous avons réalisé qu'il fallait payer cher pour défendre cette croyance et cette voie, et nous nous sommes préparés à cela pour que cette expérience guide les nations vers une indépendance réelle et sans faille, et finalement, au rejet complet des grandes hégémonies mondiales. Le système actuel de répartition du pouvoir menace l'humanité et lui promet un avenir encore plus amer.
La quatrième caractéristique de notre révolution est l'hostilité dont elle a été victime dès le début. Aucune révolution ne peut éviter l'hostilité des forces de domination dans le monde mais la variété, la profondeur, l'ampleur et la force des hostilités que nous avons connues au cours des neuf dernières années, constituent un récit unique et intéressant. Les hostilités ont commencé lorsque la Révolution n'avait pas encore remporté la victoire, principalement de la part des États-Unis. Leurs agents qui considèrent que le passage du temps leur permet de divulguer certains secrets, avouent maintenant que le gouvernement américain, le Président et son conseiller de sécurité nationale encourageaient le Shah à prendre des mesures catégoriques au cours des derniers mois de son règne et de son gouvernement despotique.
Par « mesures catégoriques » ils entendaient ce qui a été explicitement indiqué plus tard par le général [Robert Forest] Huyser qui avait été envoyé à Téhéran par le Président américain, pour une mission spéciale. A son avis et selon les recommandations qu'il avait reçues, le régime du Shah devait être sauvegardé même au prix de tuer des dizaines de milliers de personnes. Le raisonnement était qu'il valait mieux tuer à cette époque que de tuer plusieurs fois plus de personnes plus tard. Le régime des États-Unis rejetait complètement l'idée que l'absence d'ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures de l'Iran aurait sauvé des dizaines de milliers de vies à cette époque, et plusieurs fois plus de vies, plus tard.
Certainement l'échec de la mission de Huyser, sa fuite de Téhéran ainsi que la capture ou la fuite de tous les agents sur qui les États-Unis comptaient pour réaliser ce plan maléfique, n'avaient pas d'autre raison que la puissance de la vague révolutionnaire et d'une nation qui s'est soulevée pour l'amour de Dieu et ne craignait personne en dehors de Lui. Ce n'étaient pas les ennemis de la Révolution qui faisaient des concessions mais c'est la Révolution qui les a tous forcés à quitter l'arène. L'ennemi avait déjà utilisé la traîtrise du Shah pour exercer toutes sortes de pressions. Après la victoire de la Révolution islamique, d'autres formes d'hostilités ont débuté. Tout d'abord, ils ont cherché à mettre leurs hommes aux postes de direction de la Révolution puis ils ont utilisé le laxisme politique qui était le résultat de plusieurs décennies de répression, pour organiser des partis et des groupes opposés à la Révolution.
Il y a un exemple intéressant du premier cas pendant les premiers jours après la victoire de la Révolution où un mercenaire pas très célèbre qui avait été reconnu coupable par le tribunal révolutionnaire quelques semaines après la victoire de la Révolution, avait réussi par l'intermédiaire de certains agents à devenir commandant dans les Forces de l'air. En ce qui concerne le deuxième cas, il suffit de dire qu'un éventail de personnes était apparu, des royalistes, des communistes, des séparatistes et des nationalistes que certaines ambassades à Téhéran, en particulier l'ambassade des États-Unis, étaient chargées de guider et de soutenir. Les hostilités ont aussi pris une forme violente avec le terrorisme pour se venger de la Révolution.
En volant des armes et des explosifs ce qui n'était pas très difficile à l'époque, et grâce à l'appui des gouvernements étrangers, des groupes qui n'avaient aucune place parmi les gens, ont créé le plus grand des réseaux terroristes en Iran. Des assassinats individuels et collectif, des explosions, des détournements d'avion, des enlèvements, des tortures et des meurtres horribles ont été menés en Iran par un certain nombre de groupes terroristes, soutenus et encouragés par les ennemis jurés de la Révolution. Les victimes de cette vague de brutalités et de violences ne faisaient pas partie d'un milieu particulier. Les victimes étaient des responsables de haut rang de la Révolution et du pays, et des citoyens ordinaires - des ouvriers, des travailleurs, des femmes, des enfants et des passants. Aujourd'hui, les membres et les chefs de ces groupes terroristes qui ont souvent assumé la responsabilité de ces crimes, bénéficient d'une immunité et vivent une vie confortable aux États-Unis, en France et dans certains autres pays occidentaux, et constituent ce qu'ils appellent « l'opposition ». Ces pays accusent sans cesse la République islamique de terrorisme. L'un des jeux politiques les plus étonnants est que les victimes innocentes de ce terrorisme aveugle et violent, sont accusées de terrorisme par ceux qui jouent un rôle majeur dans le soutien et l'hébergement des terroristes.
En tant que le Président et serviteur de mon pays, et au nom d'une personne qui a été elle-même, la cible d'un attentat violent qui a échoué grâce à Dieu, je suis fier que ma nation n'ait pas reculé devant ces violences. Ces événements sans précédent, dont l'un a conduit au martyre de 72 hauts dirigeants et responsables de la Révolution, dont quelques ministres, un député, un certain nombre de responsables gouvernementaux de haut rang et une figure révolutionnaire marquante, l'Ayatollah Beheshti, et l'autre a causé le martyre de notre Président et de notre Premier ministre, n'ont fait qu'augmenter la foi et la confiance de mon peuple en Dieu, et ont renforcé leur colère révolutionnaire.
Le coup d'état qui est la méthode sanglante, classique et normale des grandes puissances et a été utilisé contre toutes les révolutions, a été orchestré à plusieurs reprises en Iran. L'un des coups d'état qu'ils avaient orchestré avait progressé et atteint une étape très dangereuse. Sans la vigilance de nos agents de sécurité et l'aide du peuple, la prédiction du général américain se serait réalisée avec un bain de sang et des millions de meurtres.
Le déclenchement de la guerre imposée a été la plus grande, la plus douloureuse et la plus tragique preuve de l'hostilité de nos ennemis, ils ont provoqué la cupidité d'un pays voisin, l'ont encouragé à attaquer notre pays et lui ont assuré soutien et aides de tous genres. Après sept ans, tout le monde peut aujourd'hui être sûr que l'invasion terrestre, aérienne et maritime de dix armées irakiennes, le 22 septembre 1980, soit 19 mois après l'avènement de la République islamique, ne consistait pas seulement à poursuivre une politique expansionniste et à annexer des parties de l'Iran mais également à vaincre la Révolution et à renverser la République islamique, ce qui a été confirmé à maintes reprises, dans des livres et les journaux mercenaires, irakiens et étrangers.
Ils ont annoncé explicitement ces deux objectifs à plusieurs reprises, et divulgué leurs intentions. Une victoire de l'Irak aurait non seulement consolidé sa position à l'intérieur, mais en aurait également fait une puissance dominante dans la région et même au sein des pays arabes. Cela aurait été très important pour ce dément qui détient actuellement le pouvoir en Irak. Ils auraient aussi gagné une longue frontière avec la zone stratégique du Golfe Persique. Les puissances dominantes poursuivaient un objectif important dans cette victoire, qui aurait conduit inévitablement à la défaite et au démantèlement de l'Iran, et à l'effondrement de la République islamique. Leur but était d'éliminer un régime dont l'émergence avait changé les équations politiques et économiques de la région, et avait mis fin à l'ingérence des pouvoirs arrogants surtout celle des États-Unis dans les affaires de notre grand pays. Notre défaite aurait tout réglé pour les États-Unis et certains autres pays, avec la reprise de leur influence dans les domaines politiques, économiques et d'autres domaines intérieurs. Nous reconnaissons que nous avons été désorientés au début, à cause des innombrables problèmes qui étaient apparus suite la révolution à l'intérieur du pays et un manque d'expérience, mais les caractéristiques de la Révolution nous ont sauvés.
En quelques mois, le peuple et les forces armées ont lancé une épopée miraculeuse grâce à leur engagement et leurs efforts, et ont réussi à libérer une partie importante des territoires occupés. Mais cette tragédie était vraiment indescriptible. Beaucoup de grandes villes comme Khorramchahr, Abadan, Hoveizeh et Qasr-e-Shirin avaient été totalement détruites. La ville de Dezful avait été à elle seule, la cible de 173 missiles sol-sol. Il y avait de nombreux villages verdoyants du pays dans lesquels il ne restait plus un seul mur après leur libération. De nombreuses usines ont été transformées en un amas de ferraille, beaucoup de fermes n'avaient plus aucun signe de verdure,beaucoup d'œuvres culturelles avaient été endommagées. Plus important encore, beaucoup de gens avaient perdu la vie et beaucoup d'innocents avaient été assassinés.
Des crimes de guerre comme les attaques sauvages contre les zones civiles, le massacre de milliers d'enfants et de femmes sans défense, l'arrestation des voyageurs sur les routes occupées aux premières semaines de la guerre, la violation des engagements et des règlements internationaux, l'utilisation d'une grande quantité d'armes chimiques et le bombardement des navires commerciaux, des avions civils et des trains de voyageurs, étaient des mesures habituelles et connues de tous, de l'Irak, au cours de cette guerre.Après les premiers efforts déployés pendant la guerre, la nation iranienne s'est rendu compte de cette vérité amère que les bases de sa sécurité avaient été construites sur la confiance aux déclarations et aux promesses d'un agresseur et d'un belliciste, et étaient donc des bases faibles et sans valeur. Elle s'est rendu compte que croire en cette sécurité était une attitude naïve et illogique.
Le chef du régime irakien avait annoncé explicitement que son accord avec le gouvernement iranien communément appelée « Accord d'Alger » signé en 1975, n'avait plus de valeur parce qu'il avait été signé à un moment où l'Irak était en positon de faiblesse. Il l'a déchiré et a lancé son attaque militaire après quelques jours. Ce fut une leçon amère et instructive pour notre nation vigilante et révolutionnaire, qui a pris la bonne décision à ce moment-là et a précisé ses objectifs.
Ces objectifs ne se limitaient pas à reprendre les territoires occupés ou exiger des dédommagements qui étaient des droits indéniables de la nation iranienne sachant qu'une partie des pertes était irréparable. Le but le plus important était de punir l'agresseur et de mettre un terme à son invasion. En proposant l'idée de punir l'agresseur, nous ne recherchions pas uniquement à créer une base fiable pour notre sécurité nationale mais aussi pour la sécurité et la stabilité de toute la région. Si un agresseur est puni pour son invasion par la communauté internationale, nous pouvons être assurés que ces motifs qui peuvent toujours apparaitre chez des gens malveillants et opportunistes, disparaitront au moins pour quelques années, et que la région et peut-être le monde entier, n'auront pas à tolérer le drame d'une nouvelle guerre inutile. Le procès de Nuremberg a réussi à assurer la paix et la sécurité pour l'Europe en crise, pendant plus de quarante ans. Pourquoi ne pas tirer leçon de cette expérience ? Même lorsque des milliers de kilomètres carrés de notre sol étaient sous la domination des occupants, les grandes puissances par le biais de leur propagande qui est un outil extrêmement puissant, exerçaient des pressions sur notre pays.
Nous étions censés abandonner une partie de notre identité et de notre honneur à l'ennemi et mendier auprès de tel ou tel commission internationale, dans l'espoir de le restaurer. Rien n'est plus insultant que cela pour une nation grande, glorieuse et révolutionnaire. Pour comprendre la nécessité de rejeter une telle offre et une telle injustice, les personnes les plus stupides du monde peuvent se référer à la destinée tragique et sanglante de la nation palestinienne qui est une preuve claire et vivante. Si le cessez-le-feu imposé et les promesses mensongères et vides avaient réussi à restaurer à la nation palestinienne ses droits évidents et indéniables [et ce n'est pas le cas], cela aurait aussi aidé les autres nations à récupérer leurs droits.
Grâce à la lutte vaillante de notre nation et le sacrifice de milliers d'êtres chers, nous avons réussi à libérer une grande partie de nos territoires. Bien entendu, certaines parties de notre pays comme Naft-Chahr, sont toujours sous le contrôle des occupants. Toutefois, nous considérons toujours la punition de l'envahisseur comme notre principal objectif. Aujourd'hui, malgré les pertes énormes et irréparables que la guerre nous a causées, nous attachons encore plus d'importance à cette question qu'auparavant et considérons que toute autre résultat en dehors de ce châtiment, serait une perte pour notre nation. Nous qui avons assumé la lourde charge de cette guerre imposée depuis sept ans, souhaitons la paix plus que personne. Mais nous croyons qu'une paix stable ne peut être établie qu'avec la punition de l'envahisseur qui a combiné le péché de l'invasion à de nombreux autres péchés au long de cette guerre. Comme en 1975, l'Irak est aujourd'hui dans une position de faiblesse et le monde entier le sait. Une paix signée aujourd'hui avec ce régime, partira en fumée après quelques années, et le feu de la guerre s'enflammera à nouveau dans la région. La seule façon pour garantir la paix dans l'avenir, consiste à punir l'envahisseur.
La paix est sans aucun doute un mot très beau et très attrayant. La paix est si belle que même les responsables des guerres et les producteurs internationaux d'armes dévastatrices semblent l'apprécier et prétendent hypocritement, la défendre. Mais nous croyons que la justice - un mot que les pouvoirs et les envahisseurs ont toujours entendu avec crainte et prudence - est plus importante que la paix. Beaucoup de peuples opprimés ont sacrifié leur vie, le bien-être et la paix afin de parvenir à la justice, et ils ont toujours été considérés comme des héros. Les villes européennes sont encore fières de leur résistance à l'invasion d'Hitler et la ville de Leningrad se sent toujours fière de la décision de ses habitants d'incendier la ville afin de décevoir et de surprendre l'armée de Napoléon, et de ses quatre ans de résistance lors du siège de l'envahisseur nazi.Selon le premier article de sa charte, l'Organisation des Nations Unies a la responsabilité d'assurer la justice face aux envahisseurs. C'est ce que nous exigeons du monde et de l'Organisation des Nations Unies.
Les superpuissances appellent hypocritement cette guerre qui nous a été imposée « une guerre insensée » alors qu'elles ont toujours apporté leur soutien militaire, politique et économique à l'envahisseur. Il ne fait aucun doute que le déclenchement d'une telle guerre n'a aucun sens mais ils n'utilisaient pas ce terme tant que l'envahisseur n'avait pas été découragé d'atteindre ses objectifs maléfiques. Aujourd'hui, cette guerre a un sens très important pour notre pays. Les efforts et le dévouement de notre peuple visent à faire disparaitre les racines de l'oppression et à prouver que les nations sont capables de défendre leur révolution, leur stabilité et leur honneur, malgré la volonté des superpuissances. Grâce à ses sacrifices, notre nation est en train de mettre un terme à une équation qui a toujours encouragé l'invasion et la guerre, le recours aux armes sophistiquées et l'idée que le soutien des superpuissances garantit le succès. La nation iranienne depuis sept ans, est à la recherche d'une réponse à une question importante.
Je tiens à poser cette grande question à cette tribune. Un bon nombre de gouvernements savent avec certitude que le régime irakien a commencée cette guerre et envahi notre pays, la question est : « pourquoi est-ce que ces gouvernements gardent le silence face à ce grand crime et ce péché international, et pourquoi les médias mondiaux ont-ils oublié leur grande responsabilité vis-à-vis de l'humanité et de l'Histoire ? » La clé de cette énigme pourrait se trouver dans le modèle des relations politiques du monde moderne et la géométrie injuste qui existe dans les relations internationales et a été imposée par les superpuissances. C'est une chose dont notre nation a pris conscience.
Mais la question à laquelle aucune réponse convaincante n'a pu être trouvée, est « pourquoi le Conseil de sécurité de l'ONU qui a été créé avec l'objectif fondamental de faire face à l'agression et d'assurer la sécurité internationale, a totalement négligé ses responsabilités dans le cas de cette invasion » et « pourquoi il a même parfois agi contrairement à ce qu'il était censé faire ? » Tout le monde doit savoir que le Conseil de sécurité n'a pas réagi au début de l'invasion irakienne sur un front de mille kilomètres. L'armée irakienne a violé les frontières internationales en une semaine et dans certaines régions, a progressé de 70 à 90 kilomètres et déployé ses forces dans les régions occupées avec pour intention comme l'ont dit certains responsables irakiens, d'y rester définitivement. C'est après cela que le Conseil de sécurité a publié sa première résolution le 28 septembre 1980, qui ne faisait aucune mention de l'invasion ou de l'occupation, et ne réclamait aucun retrait aux frontières internationales. Au contraire, elle conseillait étonnamment aux deux parties de ne plus recourir à la force. Cette résolution ignorait tous les territoires qui avaient été occupés par les forces irakiennes jusqu'à ce jour, et n'était qu'un appel aux forces irakiennes de ne pas aller plus loin. Elle demandait également à l'Iran à s'abstenir de se battre pour repousser les envahisseurs.
C'est la première mesure que le Conseil de sécurité a adoptée et par cette mesure, le Conseil de sécurité a totalement manqué de manière abjecte et pitoyable, à sa principale responsabilité qui est la sauvegarde de la paix et de la sécurité internationale. Après cela, un mutisme mortel a envahi le Conseil de sécurité qui a oublié cette guerre sanglante et continue, qui faisait la une des actualités internationales, jusqu'à la libération de Khorramchahr où la colonne vertébrale des forces d'occupation fut brisée et des milliers de soldats irakiens furent capturés dans la plus grande humiliation. Pendant ce temps, nous avons assisté aux actions héroïques de la nation iranienne, à la formation de nos forces armées et à l'émergence d'une force jeune, révolutionnaire et déterminante dans la région, qui a complètement découragé les grandes puissances mondiales dans la réalisation de leurs objectifs maléfiques dans l'invasion irakienne de l'Iran. C'est ainsi que le Conseil de sécurité a commencé à se rappeler de nouveau la guerre Iran-Irak.Quelques semaines après la libération de Khorramchahr, le Conseil de sécurité a publié sa deuxième résolution le 12 Juillet 1982, exigeant le retrait aux frontières internationales c'est-à-dire, une chose qui avait été largement réalisée grâce aux sacrifices de notre nation et la bravoure de nos soldats. Comme la précédente résolution, cette résolution ne faisait aucune mention de l'agression, de l'agresseur, des dommages causés ni de leur compensation. Elle ne présentait aucune garantie pour une véritable sécurité et stabilité, ni aucune punition pour l'envahisseur qui avait causé cette insécurité. Une fois de plus, nous avons découvert que nous étions seuls à défendre nos droits etjusqu'à aujourd'hui, le Conseil de sécurité a gardé cette position sur cette guerre qui nous a été imposée.
Les initiatives indépendantes du Secrétaire général auraient pu se révéler efficaces et aider l'Organisation des Nations Unies à atteindre ses objectifs, mais aucun profit n'a été tiré de cette occasion. Il me semble nécessaire ici, d'exprimer notre gratitude au Secrétaire général pour ses efforts et de rendre hommage à la mémoire de l'ancien Premier Ministre de Suède, M. Olof Palm qui a fait des efforts sincères en sa qualité de représentant du Secrétaire général des Nations Unies. Le voyage du Secrétaire général à Téhéran et les négociations utiles qui ont eu lieu sur la Résolution 598, ont été un autre pas dans cette direction. Nous considérons ces négociations dont apparemment le rapport du Secrétaire général au Conseil de sécurité reflète une évaluation similaire, comme des négociations réalistes et efficaces. Il est très regrettable que certains membres influents du Conseil de sécurité qui ont canalisé leurs efforts depuis le début, pour l'adoption de cette résolution dans le but de faire pression sur la République islamique,veuillent cacher cette vérité.
A ce sujet, nous avons fait part de notre point de vue au Secrétaire général et attendons du Conseil de sécurité qu'il utilise son pouvoir de manière appropriée et en fonction de ses responsabilités. Quel excuse a le Conseil de sécurité pour avoir failli à sa première mission c'est-à-dire, faire face à l'agression qui est considérée comme la plus importante responsabilité du Conseil de sécurité et est mentionnée à l'article 1 de la Charte de l'ONU ? Combien de pressions ont été exercées sur l'Irak pour mettre fin aux menaces pour la paix et à l'utilisation de la force, comme cela est mentionné dans le chapitre 7 de la Charte ? La neutralité était la moindre des choses que la République islamique qui avait été victime d'une agression sanglante et dévastatrice, attendait du Conseil de sécurité car le devoir de ce Conseil est d'empêcher l'agression et de soutenir les victimes de l'agression, et non de s'asseoir et de rester neutre. Mais le Conseil de sécurité ne peut même pas affirmer qu'il a été neutre. Notre sentiment est que c'est l'influence de certaines superpuissances, en particulier les États-Unis, qui a mis le Conseil de sécurité dans cette position inconfortable. Dans ce cas, il convient de reconnaitre qu'une sécurité assurée par un Conseil de sécurité comme celui-là, n'est qu'un château de cartes. Les Nations Unies en particulier les nations du tiers monde et les pays qui veulent vivre totalement indépendants des superpuissances, ne pourront jamais compter sur le Conseil de sécurité pour assurer leur sécurité. Le refus de dénoncer l'Irak comme agresseur a assuré la poursuite de la guerre imposée et a même contribué à sa propagation. En raison de la présence militaire des États-Unis et d'autres pays qui en suivant l'exemple du Grand Satan ou en raison de son insistance et de ses pressions, avaient pénétré dans la région, le Golfe Persique est actuellement devenu une dangereuse poudrière.
Il me semble nécessaire d'attirer l'attention de l'Assemblée générale de l'ONU et de l'opinion publique américaine sur le grand et imminent danger que le régime américain représente actuellement dans le monde entier et pas seulement dans notre région à cause de ses activités dans le Golfe Persique. Hier, les vaisseaux de guerre américains ont attaqué un navire commercial iranien appelé « Iran Ajr ». L'attaque a entraîné la mort de cinq personnes et a blessé quatre autres personnes, ensuite le navire a été arrêté et l'équipage pris en otage. Hier, la télévision américaine a montré des images de cet événement et l'a décrit comme l'attaque d'un bateau qui posait des mines. Comme d'habitude, ils ont menti à l'opinion mondiale et je tiens à annoncer qu'il s'agissait d'un navire commercial nommé «Iran Ajr » et non d'une vedette rapide de guerre. C'est le début dune suite d'événements dont les conséquences amères ne toucheront pas seulement le Golfe Persique et dont la responsabilité tombera sur le pays qui a commencé c'est-à-dire les États-Unis. Faut-il croire les déclarations des États-Unis qui prétendent « attendre avec impatience le rétablissement de la paix dans le Golfe Persique », ou croire ce bellicisme explicite ? Je préviens les États-Unis qu'ils vont recevoir une réponse à cette action hideuse.
Ce n'est qu'une des conséquences regrettables de la guerre imposée et de l'incapacité du Conseil de sécurité d'empêcher l'invasion irakienne. Si le Conseil de sécurité avait condamné l'Irak pour le déclenchement de cette guerre imposée et ensuite, pour l'attaque des villes et enfin pour le déclenchement d'une guerre maritime, aujourd'hui les États-Unis ne seraient pas en mesure de menacer ainsi la paix et la sécurité mondiales, immédiatement après la Résolution 598 - dans laquelle les États-Unis ont joué un rôle majeur - et en dépit des pressions de l'opinion mondiale voire de l'opinion américaine. La Résolution 598 a-t-elle été préparée uniquement pour faire pression sur la République islamique ? Il me semble nécessaire de dire au monde entier, en particulier à la grande nation américaine, que la présence militaire des États-Unis dans le Golfe Persique, n'est qu'un exemple de l'hostilité explicite des États-Unis envers notre nation.
Notre nation traverse actuellement un chapitre sombre, âpre et sanglant de son Histoire, et est victime de la haine et de la malveillance des États-Unis. Vingt-cinq ans de soutien des États-Unis au régime dictatorial et brutal des Pahlavis, les crimes qu'ils ont commis contre notre nation, le pillage des richesses de ce pays avec l'aide du Shah, leurs efforts pour lutter contre la Révolution au cours des derniers mois du régime, la répression des manifestations, leurs obstacles à la Révolution en utilisant des outils différents aux premières années après la victoire, les efforts de l'ambassade américaine à Téhéran pour provoquer des éléments antirévolutionnaires, l'aide apportée aux individus susceptibles de mener un coup d'état, leur soutien constant aux éléments terroristes et antirévolutionnaires à l'extérieur du pays, le blocage des actifs financiers iraniens, le refus de livrer les marchandises payées longtemps auparavant, de restituer les biens publics que le Chah avait dérobés et placés dans les banques américaines, leurs efforts pour imposer un boycott économique à notre pays, la formation d'un front occidental contre notre pays, leur soutien ouvert et efficace, à l'Irak pendant la guerre imposée et finalement, le déploiement illogique et brutal des forces militaires américaines dans le Golfe Persique qui sont une grave menace pour la paix et la tranquillité de la région, sont tous des sujets de plaintes de notre pays contre le régime des États-Unis, qui peuvent remettre en cause l'ensemble des prétentions de ce régime au sujet de leur soutien à la paix et la bonne foi des dirigeants américains envers la République islamique. Ces prétentions n'ont apparemment pas d'autre but que de résoudre leurs problèmes internes.
Le dernier exemple dans la liste des hostilités américaines contre notre nation, est l'attaque sanglante qui a eu lieu à la Mecque contre des pèlerins sans défense et innocents.Dans cette tragédie, près de 400 pèlerins d'Iran et d'autres pays, surtout des femmes, sont tombés en martyrs et encore plus de gens ont été blessés. Selon un rapport, les États-Unis ont joué un rôle important dans cette tragédie sans précédent dans l'Histoire. Le régime américain et ses agents saoudiens peuvent-ils présenter un argument convaincant pour expliquer ce massacre de tant d'innocents ? Sans aucun doute, ceux qui ont causé cette tragédie devraient avoir recours à des prétextes et des allégations pour expliquer leur action. Mais la nature de cet événement qui a conduit à l'assassinat de près de 400 personnes et la présence d'une police locale équipée de mitrailleuses, de bâtons et de gaz toxiques, ferment la porte à toute tentative d'explication. Il est vrai que ce sang qui a été versé inutilement par oppression et brutalité, porte un message clair pour tous les temps et dévoile le rôle des individus impliqués à cette affaire. Mais l'événement qui s'est produit à la Mecque a une dimension mondiale car il montre l'harmonie qui existe entre les politiques américaine et l'attitude rétrograde arabe, et dévoile les secrets de la politique de ces deux États dans le Golfe Persique. L'événement de la Mecque mérite un examen minutieux de la part de la communauté internationale.
Il me semble nécessaire de signaler pourtant, que les plaintes de la nation iranienne visent les dirigeants américains et non le peuple américain qui apposerait sa signature à ces plaintes s'il était informé sur ce que son gouvernement a fait à notre nation. Nos gens ont montré qu'ils ont foi dans leurs objectifs et sont même prêts à donner leur vie pour les défendre. Une telle nation n'aura jamais peur des États-Unis ou d'un autre pouvoir. Par la grâce d'Allah, notre pays montrera que la vérité finit toujours par triompher et que la victoire appartient aux croyants et aux justes.
Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, chers auditeurs,
c'est l'histoire de notre Révolution, une révolution qui a donné lieu à une vague d'espoir dans les nations qui souffrent de l'hégémonie des puissances mondiales et arrogantes.Elle a également soulevé une vague d'opposition entre les pôles de l'hégémonie internationale. Bien que sérieuse, profonde et variée, cette vague d'opposition n'a pas réussi à assécher ce jeune arbre profondément enraciné qui se renforce tous les jours malgré les nombreux coups et les dégâts qu'il a subis.
Aujourd'hui, le monde entier doit voir qu'à la grande déception des puissances hégémoniques, nous avons survécu et survivrons encore. Ce sont les lois divines qui le veulent et rien d'autre n'arrivera. Ceci est notre message, le message le plus clair et le plus vivant. Le front de domination a toujours essayé de prouver le contraire et considéré que sa gestion était indispensable pour définir le destin des nations et des pays du Tiers Monde. Nous avons remis cette idée en question. Il ne fait aucun doute que le front de domination ne voulait pas que la République islamique survive mais c'est notre volonté qui a gagné. Notre message à toutes les nations et à tous les gouvernements qui veulent être indépendants et ignorer la volonté de l'hégémonie mondiale, est qu'ils ne doivent pas avoir peur et doivent avoir confiance en eux-mêmes et en leur peuple. En outre, le rejet du front de domination dans le monde, est le grand message de notre Révolution. Aujourd'hui, le monde est dépecé par les grandes puissances dominatrices qui se considèrent comme les maîtres du monde. En d'autres termes, le monde a été divisé en deux parties : les dominants et les dominés. Le premier groupe se considère comme le maitre de la destinée du deuxième. Le front de domination s'appuie sur cette relation injuste entre ces deux groupes. Il rejette à sa guise, les révolutions et crée des problèmes pour les régimes révolutionnaires. Le Nicaragua et les pays révolutionnaires d'Afrique du Sud sont des exemples vivants de cette réalité. Le système de domination prend des décisions pour les pays, contre leur volonté.
La Palestine opprimée et l'Afghanistan sont des exemples parfaits de cet état de chose. Le front des dominants joue avec les concepts, les change en fonction de ses intérêtset utilise tous les moyens possibles pour propager ces idées. Le terrorisme et les droits de l'homme sont des exemples de ces concepts déformés.
Le front des dominants attaque même directement les pays qui l'ont mis en colère. Les exemples récents sont les attaques américaines contre la Libye et la Grenade. Le front des dominants prend des décisions pour le monde entier et à la place de toutes les nations du monde. Hiroshima est un exemple du passé et aujourd'hui, le Président américain est fier des crimes horribles de ses prédécesseurs prétextant que si les États-Unis n'avait pas tué ces quelques milliers de personnes, plus tard, un plus grand nombre de personnes auraient été tué dans le monde. De cette manière, il tente de mettre en valeur la sympathie des États-Unis pour le monde entier comme s'il s'agissait d'un tuteur. Le front des dominants soutient des régimes fascistes et racistes comme Israël et l'Afrique du Sud, et les utilise comme des alliés armés et sanguinaires, pour réprimer les nations opprimées. Les musulmans libanais qui ont patiemment résisté aux invasions maléfiques des sionistes sont un exemple saillant de cet état de chose, de même que les nations opprimées et les pays du front de résistance d'Afrique du Sud.
Le front des dominants se donne le droit de faire pression sur les organisations internationales, le meilleur exemple actuel est la pression des États-Unis sur le Conseil de sécurité et l'Unesco. Le système de domination considère les intérêts des puissances hégémoniques comme des réalités absolues et des motifs suffisants pour ignorer les intérêts des autres. Un autre exemple est la présence dangereuse des navires de guerre américains dans le Golfe Persique, dans le but de sauvegarder les intérêts américains au détriment des intérêts des pays de la région. Bref, le front des dominants contrôle la propagande mondiale et l'utilise pour déformer les réalités et présenter ses actes malveillants comme des services désintéressés, empêchant ainsi l'opinion publique mondiale de se soulever contre lui. Notre message à tous les peuples du Tiers-Monde, aux gouvernements et aux peuples dont les gouvernements soutiennent ce système de domination, est que le monde ne doit pas tolérer plus longtemps cette situation anormale. Tout le monde doit dire aux grandes puissances et aux gouvernements puissants qu'ils doivent rester dans leurs propres frontières et laisser les gens tranquilles. Il faut leur faire comprendre qu'ils ne sont pas des tuteurs. Il y a deux cas de discrimination dans l'Organisation des Nations Unies, le droit de veto et le droit d'être membre permanent du Conseil de sécurité. Ces deux privilèges doivent être supprimés.
C'est la seule chose qui peut vraiment faire de l'Onu et de son Conseil de sécurité des organismes sur lesquels toutes les nations pourront compter pour résoudre les conflits. Sinon, le Conseil de sécurité restera un lieu de délivrance de résolutions sans crédibilité et inapplicables, et les nations continueront à sentir qu'il n'y a pas d'endroit pour régler les questions internationales et que la violence est la seule façon de faire avancer les choses. Notre message aux gouvernements du Tiers-Monde, est que face au système de domination et à la situation actuelle, ils doivent essayer de s'unir entre eux. C'est la meilleure façon pour devenir puissant. Les hégémonies mondiales ne comprennent rien d'autre que la force et la puissance, et il est nécessaire d'utiliser le langage du pouvoir face au langage du pouvoir qu'elles utilisent. L'éveil des nations et leur sensibilisation à la nature et au rôle du système de domination, sont les principaux soutiens aux gouvernements du Tiers-Monde et une source véritable de pouvoir face aux puissances hégémoniques. Les chefs des gouvernements du Tiers-Monde n'ont aucun autre moyen ni aucun autre choix que de faire confiance aux esprits éclairés et à la ferme volonté de leurs peuples. L'unité que nous proposons aux pays du Tiers-Monde n'est pas une unité pour mener une guerre contre les grandes puissances mais une union pour se défendre et empêcher que nos droits légitimes soient foulés aux pieds.
Les puissances hégémoniques sont la principale cause de la propagation de la corruption morale, sexuelle et idéologique. Toutes ces choses trouvent leurs principales motivations et sources de soutien dans les motivations politiques, économiques et d'espionnage des grandes puissances. La situation est telle que dans le monde sombre et amer d'aujourd'hui, qui cette fois, inclut également les peuples de ces pays, les valeurs morales ont été détruites, la famille a été affaiblie et fragilisée, le démon de l'alcoolisme et de la dépendance aux drogues est devenu plus dominant que jamais et le goût pour la spiritualité et la morale a disparu. Nous devons commencer une sérieuse bataille contre la corruption dans nos pays. Nous avons besoin de renforcer les fondements de la famille et d'en faire la première et la principale unité de base pour l'éducation de l'homme dans un foyer rempli d'affection, de pureté, de sentiments et de spiritualité.
Nous devons mettre l'accent sur la sauvegarde des droits et de la valeur des femmes, et réviser nos normes actuelles qui sont les produits des politiques et de l'esprit du front de domination. Nous devons faire de sérieux efforts pour libérer les femmes du statut d'objet de plaisir qui a été imposé aux femmes dans la culture occidentale. Une femme peut être érudite, politicienne, gestionnaire et faire partie des élites mais plus important encore, une épouse et une mère, et ne doit pas être un objet de plaisir et de divertissement. C'est cette vision qui rendra à la moitié de la population humaine son identité et offrira à la famille, des bases permanentes et sacrées. Ce sont les messages de notre Révolution pas seulement à ceux qui sont prêts à les écouter mais à tous ceux qui ont la capacité d'éliminer les obstacles à leur écoute et de porter des jugements équitables.
Je vous remercie.