Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 11 mars 2014 par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec des responsables, des hommes d'affaires, des gestionnaires responsables de centres scientifiques et des réseaux médiatiques et de surveillance des différentes organisations. La réunion était organisée pour permettre au Guide suprême d'expliquer les politiques générales de l'Économie de Résistance qu'il avait communiquées dans un décret le 19 février 2014, aux chefs des trois branches du gouvernement.

Au nom d'Allah, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

Je vous souhaite la bienvenue à tous, chers frères et sœurs, et je vous remercie d'avoir accepté cette invitation et de participer à cette réunion. Incha-Allah, votre participation et votre coopération nous aideront à faire quelque chose pour le progrès du pays et à franchir un pas en avant vers les nobles idéaux nationaux.

Le but de cette réunion est de discuter des politiques de l'économie de résistance qui ont été formulées et communiquées récemment, d'expliquer et de mettre en évidence les exigences de ces politiques et d'identifier les responsabilités que ces politiques importantes et fondamentales représentent pour nous tous.

Avant ces politiques, de nombreuses autres politiques ont été communiquées dans les domaines économiques comme les politiques énergétiques, les politiques sur la production nationale, les politiques sur l'article 44 de la Constitution, les politiques sur la sécurité des investissements, les politiques sur l'eau et de nombreuses autres politiques. Dans ces politiques, l'accent était mis sur l'élaboration d'une feuille de route par exemple pour la production nationale, l'eau, l'énergie et d'autres questions, afin que les responsables puissent remplir leurs responsabilités en fonction de cette feuille de route.

Mais dans ces politiques, la question n'est pas seulement de définir une feuille de route mais aussi d'établir certaines normes pour prendre le bon chemin. Les politiques sur l'économie de résistance sont comme des panneaux de signalisation. Certaines responsabilités ont été définies d ans les différents articles de ces politiques qui garantissent que le chemin sera parcouru correctement. Ces politiques qui sont complètes et générales, ont fixé certains critères dans tous les secteurs. Les tâches qui doivent être réalisées sont claires si nous étudions les différents articles de ces politiques. Les politiques sur l'économie de résistance sont en fait, une solution autochtone qui s'inspire de recherches sur les particularités de notre culture révolutionnaire et islamique. Elles sont compatibles avec nos conditions actuelles et futures. Plus tard, je vous expliquerai que ces politiques ne sont pas particulières aux conditions actuelles du pays mais sont des mesures à long terme, pour l'économie du pays, qui peuvent aider la République islamique à atteindre ses objectifs dans le domaine de l'économie et résoudre les problèmes. En outre, ce sont des politiques dynamiques que nous n'avons pas formulées de manière stricte et rigide. Elles peuvent être complétées et améliorées en fonction des différentes conditions qui peuvent apparaitre à une période précise.

Ces politiques apporteront une certaine flexibilité à l'économie du pays et protégeront l'économie face aux différentes fluctuations dont je parlerai plus tard. Ce projet a été préparé grâce aux efforts et à la coopération d'experts du Conseil de discernement, en présence des chefs des trois branches du gouvernement et de certains responsables du pays. Nous avons bénéficié de l'assistance d'experts économiques au cours de l'élaboration de ce modèle dont un des avantages est qu'il a été élaboré dans des consultations suivies. Les différents aspects de ce modèle ont été analysés et étudiés au Conseil de discernement où sont présents les chefs des trois branches du gouvernement et différents responsables au cours de longues discussions. C'est un projet bien fondé, bien élaboré et bien développé.

La tendance pour une économie de résistance ne nous est pas particulière. Aujourd'hui et surtout ces dernières années, de nombreux pays ont décidé de renforcer leur économie en raison des fluctuations économiques qui ont eu lieu dans le monde. Bien entendu, tout pays a des conditions spécifiques. Les problèmes du capitalisme se propagent à partir de l'Occident et des États-Unis vers de nombreux autres pays. L'économie mondiale est un système. Naturellement, de nombreux pays ont été plus ou moins influencés par ces problèmes. C'est pourquoi de nombreux pays ont décidé de renforcer leur économie et de créer une économie de résistance mieux adaptée. À mon avis, nous avons plus besoin d'une économie de résistance que les autres pays. Nous devons renforcer notre économie plus que les autres pays parce que tout d'abord, nous sommes liés à l'économie mondiale en raison des facteurs que nous partageons avec les autres pays et voulons préserver ces liens. Nous ne voulons pas du tout nous séparer et nous éloigner de l'économie mondiale, et il ne faut pas avoir cette intention en particulier dans les conditions actuelles. Nous sommes influencés par l'économie mondiale.

Deuxièmement, nous avons besoin d'une économie de résistance en raison de nos caractéristiques. Nous sommes attaqués et victimes de la malveillance et des attaques de l'ennemi à cause de notre indépendance, de notre dignité et de notre persévérance, et à cause de notre refus de nous laisser influencer par les politiques des puissances mondiales.

Comme vous pouvez le voir actuellement, des obstacles et des perturbations sont créés à notre encontre, beaucoup plus que contre les autres pays. Par conséquent, nous devons faire preuve de plus de diligence afin de renforcer les bases de notre économie et de la rendre plus résistante. Nous ne devons pas permettre que les différents événements, les fluctuations inévitables ou les complots malveillants influencent notre économie. Nous avons donc besoin d'une économie de résistance.

Je voudrais présenter une brève liste des caractéristiques de l'économie de résistance. J'ai divisé mes propos en trois parties : la première partie est cette liste. La deuxième partie montre pourquoi nous considérons aujourd'hui l'économie de résistance comme une nécessité et pourquoi nous devons la poursuivre, et enfin la troisième partie porte sur les règles que nous devons respecter.

Pour la première partie, j'ai noté dix caractéristiques de l'économie de résistance qui sont en fait les éléments de cette question.
Le premier facteur est le dynamisme et la flexibilité de l'économie du pays, et l'amélioration des normes essentielles comme la croissance économique, la promotion de la production nationale, la création d'emplois, la réduction de l'inflation, l'augmentation de la production et l'amélioration du niveau de vie.

Les politiques sur l'économie de résistance ont été formulées pour dynamiser l'économie du pays et améliorer ses normes. Une norme qui est la plus importante, est la norme fondamentale de la justice sociale. Nous ne croyons pas du tout à une amélioration de l'économie du pays sans instauration de la justice sociale. Il y a un certain nombre de pays dont les normes sont très bonnes et souhaitables. Par exemple, leur croissance économique est élevée mais les discriminations et les inégalités entre les couches sociales, et le manque de justice sont visibles dans ces pays.

Nous ne considérons pas du tout cela comme compatible avec l'objectif de l'Islam et de la République islamique. Par conséquent, l'une de nos normes les plus importantes est celle de la justice sociale. Les couches défavorisées doivent bénéficier des progrès de l'économie nationale. Ceci est le premier facteur.

Le deuxième facteur est la résistance aux menaces qui a été prise en compte dans ces politiques. Comme je l'ai dit, les fluctuations économiques internationales sont un des facteurs qui influencent l'économie des pays comme cela s'est produit au cours des dernières années et dans les décennies précédentes. Ces fluctuations influencent les pays. J'ai évoqué ma rencontre avec le chef d'un pays du sud-est de l'Asie à un moment où cette région avait connu un revers étonnant. Il m'a dit : « Sachez juste que du jour au lendemain, nous qui étions un pays riche, sommes devenus un pays pauvre». C'est à cause de la fragilité de l'économie. Par conséquent, les différentes fluctuations économiques mondiales qui se produisent dans tous les pays, sont un des facteurs qui influent sur l'économie. Les autres facteurs sont les catastrophes naturelles, les sanctions et d'autres mesures similaires. Imaginez que les centres de décision dans le monde décident de baisser le prix du pétrole à par exemple, six dollars. Cela nous est arrivé. Beaucoup de ces événements ne sont pas prévisibles et jouent un rôle important. Ces évènements peuvent se produire suite à certaines décisions particulières prises par ces centres. Par conséquent, le deuxième facteur concerne la capacité de résister aux éléments menaçant, comme je viens de l'expliquer.

Le troisième facteur est le recours aux capacités nationales. Cela a également été spécifié dans ces politiques. Plus tard, j'y reviendrai pour en donner encore une brève explication. Nous avons des capacités importantes, qu'il s'agisse des capacités scientifiques, humaines, naturelles, financières, géographiques ou climatiques. Dans les politiques de l'économie de résistance, l'accent est mis sur les capacités nationales qui sont très larges. Cela ne signifie pas que nous devions fermer les yeux sur les ressources qui existent en dehors du pays. Ce n'est pas ce que je veux dire. Nous bénéficierons certainement de ces ressources et en tirerons le maximum de profits possibles. Cependant, notre regard, notre appui et notre confiance doivent se tourner vers les capacités intérieures. Nous nous concentrons principalement sur les capacités autochtones et les ressources domestiques du pays.

Le quatrième facteur est l'adoption d'une perspective de djihad qui a été prise en compte dans ces politiques. Nous devons encourager les motivations et la gestion de djihad. Nous ne pouvons pas avancer avec des mouvements ordinaires. Les grandes tâches ne peuvent pas être réalisées avec des mouvements ordinaires et insensibles. Nous avons besoin d'une détermination de djihad, d'un dynamisme de djihad et d'une gestion de djihad afin de mener à bien ces différentes tâches. Le mouvement doit être scientifique, puissant, bien organisé et doit être un mouvement de djihad. J'ai abordé cette question lors de réunions que j'ai eues avec les honorables chefs des trois branches du gouvernement les semaines précédentes. Heureusement, Monsieur le Président m'a dit que ceux qui sont chargés de remplir ces tâches dans l'actuelle administration, étaient déterminés à lancer des mouvements sérieux et ce djihad. C'est très bien et c'est nécessaire sans cela nous ne pouvons pas progresser.

Le cinquième facteur est le rôle central du peuple. Cela a été aussi spécifié dans ces politiques. L'expérience nous montre et les hadiths et les enseignements islamiques ont souligné que chaque fois que les gens entrent dans l'arène, les « mains de Dieu » sont avec eux : « Les mains de Dieu sont avec les gens » [Nahjul Balaghah, Sermon 127]. Partout où les gens sont présents, les bénédictions de Dieu, Son assistance et Son soutien existent aussi. Les huit années de la Défense sacrée en sont un signe et un exemple. Un autre exemple est celui de la victoire de la Révolution et le franchissement des obstacles difficiles au cours des 35 dernières années. Les tâches ont été effectuées parce que les gens étaient présents dans l'arène. Jusqu'ici, nous avons accordé moins d'attention à cette question dans les domaines économiques. C'est la raison pour laquelle nous avons adopté et annoncé les politiques sur l'article 44 de la Constitution qui ne sont pas actuellement appliquées comme il le faudrait. Durant toutes ces années, j'ai insisté auprès des responsables sur les politiques de l'article 44 de la Constitution. Tout le monde était d'accord avec ce que j'ai dit et certaines choses ont été réalisées dont nous devons être reconnaissants. Cependant, ces politiques n'ont pas été appliquées de façon convenable. Nous devons compter sur les gens et accorder de l'importance à leur présence. Les gens doivent participer aux activités économiques par leurs investissements. Les hommes d'affaires, les entrepreneurs, les innovateurs, les gens compétents, les investisseurs et les forces innombrables qui existent dans le pays, doivent avoir la possibilité d'entrer dans l'arène. Ces forces sont vraiment innombrables. Depuis de nombreuses années, je suis en relation avec des gens de différents milieux sociaux. Parfois, nous sommes face à certaines réalités que nous avons ignorées. Il y a tant de gens dans le pays qui sont prêts à travailler, qui sont habiles, innovants et compétents, ou qui disposent d'un capital. Ces gens désirent travailler. Le gouvernement doit préparer le terrain pour qu'ils puissent assumer leur part de travail. Il faut leur montrer où ils peuvent utiliser leurs capacités et les soutenir. C'est la responsabilité principale du gouvernement qui doit être absolument actif dans certains secteurs économiques, mais les gens doivent avoir la possibilité d'exercer des activités économiques. Cela a été spécifié dans les politiques sur l'économie de résistance.

Le sixième facteur est la sécurité des biens stratégiques et fondamentaux. Principalement, cette sécurité doit être assurée dans l'alimentation et la médecine. La production nationale doit être programmée de sorte que le pays ne rencontre jamais aucun problème dans le domaine de l'alimentation et de la médecine. C'est un des principaux facteurs dans les politiques qui ont été annoncées. Nous devons être autonomes. Les secteurs qui contribuent à cette autonomie doivent recevoir une attention spéciale.
Le septième facteur est la réduction de la dépendance du pays au pétrole. Un de nos plus graves problèmes est la dépendance au pétrole. Cette grande bénédiction de Dieu est devenue une cause de l'effondrement économique et politique de notre pays au cours de quelques dizaines d'années. Nous devons trouver une solution fondamentale. Je ne dis pas que le pétrole ne doit pas être utilisé au contraire, je dis que nous devons réduire au maximum, notre dépendance aux exportations de pétrole brut. Nous pouvons exporter le pétrole sous forme des produits raffinés. Cela a également été spécifié dans ces politiques. C'est une des tâches importantes et fondamentales qui doivent être menées. Cela nécessite une forte détermination. Nous y avons pensé dans l'article 13 de ces politiques qui doit absolument être appliqué.

Le huitième facteur concerne la réforme des modèles de consommation, il faut faire des économies et éviter le gaspillage et les dépenses inutiles. Bien sûr, cela s'adresse principalement aux responsables non seulement dans leur vie personnelle ce qui est d'une importance secondaire, mais surtout dans leurs zones de gestion. Ceci est d'une importance primordiale. Si les responsables du pays restent engagés à ce principe, cet esprit, cette caractéristique et ce comportement se propageront aux autres niveaux. Aujourd'hui, ceux qui sont aisés ont un train de vie extravagant. Cette extravagance existe dans de nombreux cas. Sur ce point, je m'adresse également à tous les gens car c'est un des domaines de l'application du hadith : « Invitez les gens à la religion avec des moyens autres que vos langues » [Bihâr-ul-Anwar, volume 67, page 309]. Tous les responsables doivent prêter attention à cette question dans leurs zones de gestion. Le gaspillage est inacceptable. Les modèles de consommation doivent être raisonnables, appropriés et islamiques. Nous ne demandons pas aux gens de mener une vie ascétique comme certaines personnes cherchent à le faire croire. Dès que les politiques sur l'économie de résistance ont été formulées, certains ont commencé à dire que c'était une politique d'austérité. Ils ont dit cela avant même que ces politiques soient mises en œuvre. Ce n'est pas ce que nous entendons au contraire, ces déclarations sont à l'opposé de nos intentions. Nous croyons que si les politiques de l'économie de résistance sont appliquées, les gens auront de meilleures conditions de vie et les problèmes des classes défavorisées seront résolus. Les gens peuvent avoir une vie confortable et prospère dans un pays où l'inflation est à un niveau acceptable et où les possibilités d'emploi sont élevées. Nous n'envisageons du tout une politique d'austérité mais le rejet du gaspillage. Consommer est une chose, gaspiller en est une autre. Il y a quelques années, j'ai abordé cette question en détail lors d'une réunion au début de l'année. Nous, les responsables, devons prêter une attention particulière à cette question. Une consommation abusive d'eau, de pain et de nourriture en général, le gaspillage dans le domaine de la médecine et de l'utilisation des ressources, et un modèle de vie luxueux font perdre au pays une partie importante de ses ressources. C'est une question qui doit être prise en considération. Une consommation juste et appropriée est différente du gaspillage.

Le neuvième facteur est la lutte contre la corruption. Si nous voulons que les gens soient actifs sur la scène économique, nous devons en garantir la sécurité. Si nous voulons la sécurité, nous devons couper les mains de ces individus corrompus qui violent, abusent, contournent et transgressent la loi. C'est le sens de la lutte contre la corruption qui doit être prise au sérieux. Heureusement aujourd'hui, les responsables ont abordé cette question, mais ce n'est pas suffisant. Tous les responsables du pouvoir exécutif, judiciaire et législatif, sont responsables à cet égard. Si n'importe qui peut aller et venir, faire et prendre ce qu'il veut, dans la société et les domaines économiques, ce qui va arriver est évident. Dans ces conditions, une personne noble, compétente et respectable qui veut gagner sa vie avec des moyens décents, n'entrera pas dans cette arène. La clarté est une condition principale dans la lutte contre la corruption. Les affaires doivent être élucidées et l'environnement doit être concurrentiel et stable. C'est dans ces conditions que les hommes d'affaires entreront dans l'arène et se sentiront en sécurité. Le gouvernement islamique soutient et approuve une personne qui acquiert des richesses dans un tel environnement grâce à sa créativité, son capital et son esprit d'entreprise. Si l'environnement est sain, l'acquisition des richesses et de revenus plus élevés est acceptable du point de vue de la République islamique qui soutiendra ces activités. C'est le neuvième facteur.

Enfin, le dixième facteur des politiques de l'économie de résistance concerne l'économie fondée sur la connaissance qui est un facteur très important. Heureusement, le niveau scientifique du pays actuellement nous permet d'envisager la construction d'une économie fondée sur le savoir. J'aborderai à nouveau cette question. Dans notre pays, nous avons des scientifiques, des experts, des entreprises fondées sur le savoir et des gens innovants. Ce sont des infrastructures les plus importantes dans tous les pays. Le potentiel économique le plus important pour un pays est sa main-d'œuvre. Si nous prêtons attention à ce facteur qui est le dixième, le cycle de transformation des connaissances en richesses notamment dans les secteurs avantageux, se mettra naturellement en mouvement et se prolongera.

Incha-Allah, cet objectif sera atteint par le biais de l'économie de résistance. Ce sont les facteurs les plus importants qui ont retenu notre attention dans l'élaboration de ces politiques. Bien sûr, il y a aussi d'autres facteurs mais les dix facteurs dont j'ai parlé, sont les plus importants.

Certains se demandent si le fait d'avoir soulevé la question de l'économie de résistance à cette époque, signifie que nous voulons lancer un mouvement temporaire ? Avons-nous formulé ces politiques parce que le pays est confronté à des sanctions, des pressions et une guerre économique, comme le font les centres de réflexion et d'action qui sont normalement formés pour faire face à des guerres économiques ? La réponse est négative. Nous ne voulons pas du tout d'un mouvement temporaire. Ces politiques sont des politiques à long terme qui sont bénéfiques à la fois à l'heure actuelle et aussi quand il n'y a pas de sanctions. Ce sont des politiques à long terme qui constituent les fondements de l'économie du pays et non des mesures provisoires. Ce sont des mesures à long terme et stratégiques. Notre pays est un grand pays qui a de profondes racines et des capacités exceptionnelles. À l'heure actuelle, notre pays est un pays très respecté dans le monde. Il dispose d'une culture avancée et d'une Histoire exceptionnelle. Il a des objectifs ambitieux et a présenté de nouvelles idées. Un pays avec de telles caractéristiques, a besoin d'une économie qui possède les caractéristiques précisées dans l'économie de résistance. Comme je l'ai dit, ces politiques ne sont pas fixes et rigides, ni incapables d'accepter de nouvelles idées, de nouveaux plans et de nouveaux chemins. Elles sont souples et peuvent être améliorées et développées. Cependant, les lignes directrices ne changeront pas.

Dans le chapitre introductif du texte que nous avons communiqué, nous avons mentionné quatre points fondamentaux et l'abondance des capacités matérielles et spirituelles du pays. Nous l'avons souligné dans l'introduction du texte. C'est une question très importante. Les capacités du pays sont très larges. Beaucoup d'entre nous n'en sont pas conscients ou ne font pas attention à ces immenses capacités. Les statistiques sont à notre disposition. Un certain nombre de responsables ne font pas attention à ces capacités. Les statistiques sont à leur disposition mais ils n'y font pas attention. Par exemple, nous avons une bonne place dans le domaine de la main-d'œuvre et de la jeunesse. J'en ai parlé précédemment. Actuellement, plus de 31% de la population a entre 15 et 29 ans. C'est un chiffre exceptionnel. Bien entendu, si les conseils que j'ai donnés à plusieurs reprises, sur la question des naissances et la croissance de la population ne sont pas pris en compte, nous perdrons ce privilège dans un avenir pas très lointain.

Incha-Allah, les politiques démographiques sont aussi en cours d'élaboration et seront bientôt annoncées. Ce sont les conditions de note pays à l'heure actuelle. Dans l'ensemble de la population, nous disposons de plus de 31% de jeunes. Nous avons 25 fois plus d'étudiants qu'au début de la Révolution. La population du pays a doublé depuis la Révolution alors que le nombre d'étudiants a augmenté de 25 fois et est passé de 120.000 à 4.100.000. C'est une chose très importante. C'est un grand événement. La croissance que nous avons connue et les richesses que nous avons acquises sont très importantes. Nous avons 10.000.000 diplômés des universités, 65.000 professeurs d'université soit dix fois plus qu'au début de la Révolution. Nous avons 5.000 entreprises fondées sur le savoir où travaillent actuellement 17.000 experts. Notez l'importance de ces capacités. Le résultat est que nous sommes au quinzième rang dans le monde en termes de rang scientifique. Je dis cela sur la base d'un rapport que les centres internationaux chargés de ces affaires ont publié. Un centre a dit seizième et un autre quinzième. En tout cas, notre rang scientifique est entre la quinzième et seizième place. Bien sûr, ces chiffres sont ceux de l'année 2013. C'est un phénomène important. Notre classement est encore meilleur dans d'autres domaines. Nous sommes parmi les sept ou huit meilleurs pays dans un certain nombre de domaines. Même, dans certains domaines, nous sommes parmi les quatre ou cinq meilleurs pays au monde. Le principal potentiel est donc la main-d'œuvre.

Une autre capacité est à chercher dans nos ressources minières. Comme je l'ai dit au début de l'année dernière, nous sommes le premier pays dans le domaine du pétrole et du gaz. En somme, nous sommes le premier dans le domaine des ressources de pétrole et de gaz. Nous sommes le deuxième dans le domaine du gaz et nous sommes le deuxième ou le troisième dans le domaine du pétrole. Récemment, Monsieur le Président m'a présenté un rapport qui montre que nous sommes les premiers dans le domaine du gaz et sans aucun doute, les deuxièmes dans le domaine du pétrole. C'est une question très importante. Aucun pays au monde n'a à la fois autant de pétrole et de gaz. Le pétrole et le gaz sont l'artère vitale du monde d'aujourd'hui. Au moins, cela est vrai à notre époque et je crois que cela va continuer pendant de nombreuses années dans le futur. Personne ne sait quand l'humanité sera indépendante du pétrole et du gaz. Votre pays possède plus que tout autre pays, une quantité élevée de cette substance vitale et fondamentale. Est-ce une chose négligeable ? Est-ce une bénédiction négligeable ? Cela est vrai pour les autres ressources minières. Nous avons des mines d'or et des carrières de ciment. Nous avons des mines de métaux rares et précieux. Les rapports qui nous sont livrés sont étonnants dans certains domaines. Nos capacités industrielles et minières sont nombreuses et variées. Nous sommes classés dix-septième en termes d'économie parmi dans le monde, selon les statistiques internationales, avec un produit intérieur brut de 1.000 milliards de dollars. Nous avons fait de grandes réalisations dans le domaine des infrastructures, des routes et des barrages. Aujourd'hui, nous avons plus de 600 barrages de différentes tailles dans le pays. Au moment de la Révolution islamique, il n'y avait que 15 barrages dans le pays. Aujourd'hui, il y a plus de 600 barrages de différentes tailles. Certains d'entre eux sont très importants et très grands. C'est aussi le cas des routes. Les statistiques sur les routes sont très bonnes. Nous avons un avantage géographique, un accès facile aux eaux internationales, nous sommes à un carrefour entre le nord, le sud, l'est et l'ouest, ce qui nous facilite le transport qui est une question très importante. Nous jouissons aussi d'une variété climatique. Nous avons de grandes possibilités pour l'utilisation des nouvelles énergies comme l'énergie hydraulique, et de l'énergie solaire et nucléaire. Ces capacités existent dans le pays et nous ont poussés à rechercher un modèle économique spécial appelé « Économie de résistance ».

Le deuxième point concerne les problèmes chroniques auxquels nous sommes confrontés. Il n'est possible de résoudre ces problèmes qu'avec un sérieux mouvement collectif dans le domaine de l'économie. L'un de ces problèmes est la dépendance au pétrole dont j'ai parlé. Un autre est notre habitude d'importer des produits qui ne sont pas une priorité. Malheureusement, c'est une mauvaise habitude dont nous souffrons et dont nous n'avons pas réussi à nous débarrasser. Nous plaçons notre espoir dans les produits étrangers. Pour les autres problèmes, nous pouvons citer la forte inflation, le chômage, l'inefficacité de certaines de nos structures économiques et les problèmes qui existent dans nos systèmes financiers, monétaires, bancaires et douaniers, dans nos modèles de consommation, notre production et notre productivité. Ce sont les problèmes qui existent actuellement dans le pays et qui doivent être résolus. L'existence de ces problèmes est une des choses qui motive les gens soucieux et les responsables à agir et à adopter la mise en œuvre de l'économie de résistance. Ces problèmes ne seront résolus que grâce à un mouvement de djihad, collectif, altruiste et assidu. Bien sûr, cela exige certaines conditions dont je parlerai.

Le troisième point concerne les menaces économiques étrangères. Les sanctions existent depuis longtemps mais se sont transformées en guerre économique depuis l'hiver de 2011. Ce ne sont plus des « sanctions ciblées » mais une guerre économique totale menée contre notre peuple. La raison de ces sanctions n'est ni la question nucléaire, ni celle des droits de l'homme ni d'autres questions. Les ennemis en connaissent eux-mêmes la raison. Nous aussi, nous savons pourquoi ils imposent ces sanctions. La raison est la volonté du peuple d'Iran de parvenir à l'indépendance. La raison est que la République islamique a de nouvelles idées fondées sur les principes islamiques. Ils savent que ces idées risquent de devenir un modèle pour d'autres pays et d'autres peuples musulmans. Ils savent que si la République islamique réussit dans ces arènes, ce mouvement se développera partout dans le monde. Ils savent que c'est un mouvement important. C'est la question principale. Un jour, ils prennent comme prétexte la question nucléaire et un autre jour, la question de l'enrichissement. Un jour, ce sont les droits de l'homme et un autre jour, d'autres questions. Des sanctions nous ont été imposées avant même que la question du nucléaire n'existe et elles se poursuivront également dans l'avenir. Même si la question nucléaire est réglée et que ces négociations aboutissent, ces pressions continueront à exister. Nous devons nous immuniser contre ces pressions et renforcer les structures nationales. Nous devons renforcer notre économie afin que l'ennemi perde l'espoir de pouvoir avoir une influence sur ce secteur. Quand l'ennemi se sentira découragé, le peuple et les responsables du pays pourront respirer.

Le quatrième point concerne les crises économiques mondiales. Comme je l'ai déjà dit, ces crises proviennent de l'économie occidentale et américaine. La crise économique en Europe est un débordement des problèmes qui existaient aux États-Unis, et le terrain était propice. Cela est vrai pour d'autres régions du monde. Bien sûr, nous ne voulons pas construire un mur autour de nous. Nous ne pouvons pas ni ne voulons rompre nos relations avec le monde dans les domaines économiques. Cela n'est ni possible ni souhaitable. Nous sommes donc influencés par les événements qui se produisent dans le monde. C'est la raison pour laquelle nous devons avoir une économie résistante. C'étaient les quatre raisons et motifs de la nécessité de l'économie de résistance, et la deuxième partie de mes propos.

La troisième partie porte sur les exigences et les attentes. Le fait que ce plan général et cette feuille de route, complète et intégrale, soient formulés, ne résout aucun problème. Ce n'est que le début du chemin. Certaines tâches doivent être effectuées.

La première tâche que les responsables, les gestionnaires de haut rang et les hommes d'affaires doivent réaliser consiste à faire preuve d'une forte détermination. Les responsables du pays et les agents des organisations exécutives, législatives et judiciaires chargées des questions économiques, doivent faire preuve de détermination, de sérieux et de fermeté sur cette question. Sans détermination sérieuse et ferme, rien ne sera effectué.

La deuxième tâche consiste à entrer en action. Les actions qui sont menées dans ce domaine sont des actions recommandées d'un point de vue religieux et la manifestation du verset : « Sauf ceux qui croient et accomplissent de bonnes actions » [Coran 103 : 3]. Ce plan général et cette grande feuille de route doivent se transformer en un ou plusieurs plans. Si cela se produit, l'épopée économique sera réalisée dans le vrai sens du terme. Nous avons nommé cette année "L'Année de l'épopée politique et économique". L'épopée politique a été réalisée mais l'épopée économique a été retardée. Toutefois, à présent - c'est-à-dire à la fin de l'année - cela peut être un début pour la réalisation de l'épopée économique.

Incha-Allah, cette question sera suivie par des responsables durant l'année 1393 [du calendrier iranien, à partir du 20 mars 2014, ndt] et mise en pratique.

La troisième tâche est la transformation de cette feuille de route en plans et communiqués exécutifs. Un exemplaire à cet égard, a été délivré aux chefs des trois branches du gouvernement. Le Président et les chefs des branches législatives et judiciaires ont demandé aux organisations subordonnées de préparer des plans exécutables dans tous les secteurs. Je tiens à souligner la question du calendrier. Vous devez fixer un calendrier. J'ai jeté un coup d'œil sur les directives que le premier vice-président a données aux différentes organisations. Un calendrier est nécessaire. Il convient de préciser dans quelle mesure la tâche a été effectuée et jusqu'à quand nous devons attendre pour que ces plans soient préparés et mis en pratique. Une accélération rapide dans l'exécution des différentes tâches est nécessaire et les responsabilités de chaque branche doivent être déterminées. La responsabilité de chaque branche en particulier la branche exécutive, doit être déterminée. Tous les facteurs notamment le facteur de temps, doivent être déterminés de manière à ce qu'une surveillance puisse être exercée et que nous puissions savoir dans quelle mesure les travaux ont progressé et dans quelle mesure le chemin parcouru est correct.

La quatrième tâche est la coopération entre les différents secteurs. Bien sûr, les règles et les règlements de cette coopération doivent être établis par les chefs des trois pouvoirs. La coopération est utile entre le Parlement et l'administration et entre le parlement, l'administration et le pouvoir judiciaire. Dans certaines régions, il n'est pas possible d'avancer sans coopération et dans certains domaines, la coopération est efficace, même si son efficacité n'est pas évidente. Dans tous les cas, la coopération est nécessaire. Incha-Allah, les règles et les règlements de cette coopération seront définis par les chefs des trois branches du gouvernement.

La cinquième tâche est la surveillance à tous les niveaux. La surveillance est nécessaire. Les chefs des trois branches du gouvernement doivent surveiller les organisations affiliées et le Conseil du discernement doit remplir ses responsabilités dans la supervision de manière complète et contrôler ce qui se passe. Incha-Allah, personnellement, j'exercerai avec mon organisation une surveillance continue. La surveillance est une des principales exigences.

La sixième tâche consiste à supprimer les obstacles. Il existe certains obstacles qui peuvent être enlevés. Il y a certains obstacles au niveau juridique. Lors d'une réunion avec les honorables chefs des trois branches du gouvernement, j'ai dit que l'adoption excessive de lois rendra la tâche difficile. Les lois problématiques doivent être abrogées. Cela peut être fait par le Majlis. Nous avons actuellement certaines lois et si nous adoptons de nouvelles lois sur celles qui existent déjà, cela entrainera des problèmes d'interprétation et créera des obstacles. Si nous agissons ainsi, nous créerons de nouveaux problèmes. Nous devons être prudents et trouver les lois intruses. Il existe certains obstacles juridiques et judiciaires qui doivent être identifiés et éliminés. Les hommes d'affaires, les entrepreneurs, les innovateurs, les investisseurs et les scientifiques doivent sentir qu'ils ne sont pas confrontés à des obstacles illogiques dans leur marche en avant.

La septième tâche consiste à créer un discours. L'économie de résistance doit être décrite de manière appropriée. L'IRIB [la radiotélévision nationale iranienne] et les réseaux médiatiques nationaux ont des responsabilités à cet égard mais ce n'est pas exclusivement leur devoir. Les réseaux de propagande qui sont opposés à notre pays, à la Révolution et à notre progrès national, ont beaucoup de moyens à leur disposition et ont commencé à en tirer profit. Nous en sommes témoins et dorénavant en seront témoins davantage. Ils vont faire des objections au sujet de l'économie de résistance. Parfois, ils vont se moquer de ces politiques et parfois, ils vont minimiser l'importance de ce qui est extrêmement important. C'est ce qu'ils vont faire. Nous devons agir à l'opposé de ce qu'ils comptent faire. Les responsables, les intellectuels et les personnalités soucieuses doivent présenter au public une image positive de ce grand mouvement collectif. Vous devez donner une information pour que les gens connaissent bien l'économie de résistance et y croient. C'est seulement de cette manière que la tâche sera pratiquement effectuée.

Le dernier point que je veux souligner est la collecte et la diffusion des informations. Un centre compétent et vigilant doit observer minutieusement le déroulement des travaux, collecter et analyser les informations, déduire les résultats, déterminer les mesures à entreprendre à chaque moment et à chaque niveau, établir des normes d'évaluation pour tous les secteurs et enfin, mettre cette information à la disposition des gens. Les gens aiment savoir ce qui se passe. C'est ce que je voulais vous dire, chers frères et sœurs.

Une grande tâche a commencé. Incha-Allah, en faisant preuve de détermination et en nous appuyant sur Allah le Très-Haut, nous pourrons pas à pas et à un rythme appropriée et souhaitable, mener à bien cette tâche. À mon avis, bien que les plans soient des plans à long terme, si Dieu le veut, les résultats seront atteints dans un avenir proche. Incha-Allah, nous ne devrons pas attendre longtemps pour que les résultats positifs de cette tâche et le sentiment général de satisfaction de la population se manifestent. J'espère qu'Incha-Allah, avec les progrès qui seront réalisés et les mesures qui seront adoptées, les gens auront ce sentiment et goûteront les doux résultats de ce mouvement.

Je demande à Allah le Très-Haut, de vous aider et de vous guider, de nous montrer nos faiblesses, de nous éclairer sur nos points faibles et nos lacunes, de nous inciter à faire ce qu'Il veut et de nous accorder le succès.

Je vous remercie tous, chers frères et sœurs, d'avoir participé à cette réunion qui sera si Dieu le veut, une introduction à un grand mouvement collectif.

Que les salutations soient sur vous et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous ‎‎accompagnent !‎