Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 11 novembre 2015, par l'Ayatollah Khamenei, Guide de la Révolution islamique, à une réunion avec les présidents des universités et les directeurs des centres de recherche et des centres scientifiques et technologiques d'Iran.

Au nom d'Allah, le tout Miséricordieux, le très Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur des deux mondes, et salutations de Dieu sur Mohammad et ses Descendants immaculés.

Chers frères et sœurs, soyez les Bienvenus. C'est la réunion de la science, des savants et des personnalités académiques et une des meilleures et des plus agréables réunions pour l'humble personne que je suis. J'ai écouté attentivement et bénéficié des déclarations des deux honorables ministres. Je souhaite qu'Allah le Très-Haut, nous aide à tirer des avantages - pour le pays - de ces réunions, de ces assemblées et de ces discussions, et qu'elles ne soient pas limitées au simple fait de se réunir, de se rencontrer et de se parler.

Nous avons déjà beaucoup parlé ainsi que d'autres, de l'importance de la science et des universités. Heureusement, depuis de nombreuses années maintenant nous parlons de l'importance de la science et des universités, et comme Monsieur le Dr Hashemi [ministre iranien de la santé] l'a souligné, notre rêve était que l'importance de la science et la nécessité d'aborder la question de la science dans le pays, deviennent des questions essentielles et cela est presque fait. Par conséquent, nous devons remercier Dieu pour cela.

La science est l'outil le plus important pour le progrès et la puissance nationale. Cela devrait être considéré comme un fait et c'est vraiment le cas. La science est l'outil le plus important pour la dignité, le progrès et la puissance d'un peuple. Les universités sont aussi les plus importantes formatrices de gestionnaires pour l'avenir du pays. Qu'est-ce qui est plus important que cela? Vous constituez les futurs cadres du pays. S'ils sont formés de manière efficace - et c'est le cas in-cha-Allah - l'avenir du pays sera géré efficacement. Si nous ne parvenons pas à le gérer efficacement et si nous faisons preuve de paresse, l'avenir du pays en subira naturellement les conséquences. Ceci montre l'importance des universités. Bien sûr, nous savons tous que les universités dans leur forme actuelle, sont un phénomène occidental, mais les universités dans le sens où elles sont formatrices de génies et de personnalités exceptionnelles, ne sont en aucune façon, un phénomène occidental. Ce fait a une Histoire millénaire dans notre pays. Les universités, sous leur forme actuelle, sont une imitation du modèle occidental, mais ce pays a eu des écoles qui ont instruit des savants comme Avicenne, Fârâbî, Mohamad ibn Zakaria Razi et Khârezmi qui ont été formés dans ce pays. Ces noms que nous mentionnons sont des noms bien connus, mais il y a aussi des milliers de noms inconnus de médecins, d'ingénieurs, d'inventeurs, de personnalités littéraires, de philosophes et de mystiques qui ont tous été formés dans notre pays.

Je voudrais citer George Sarton. Quand les autres disent quelque chose, les gens l'acceptent plus facilement que lorsque nous le disons ! C'est la raison pour laquelle je le cite, sinon je ne suis pas habitué à faire des citations d'étrangers et d'Occidentaux. George Sarton - qui a écrit L'Histoire des sciences, un livre bien connu qui a été traduit et publié, et que vous avez tous probablement lu - a dit : « Les savants iraniens ont joué le rôle le plus important dans cette civilisation. Enlever les travaux des spécialistes iraniens de cette collection, revient effectivement à en enlever la plus belle partie ». Sarton est un historien de la science. Il y a une autre citation de Pierre Rousseau qui a également écrit L'Histoire de la science. Ce livre aussi a été traduit en persan il y a de nombreuses années et est accessible. Je le cite de mémoire car j'ai lu son livre il y a de nombreuses années et je ne peux pas citer les termes exacts. J'ai lu son livre il y a longtemps. Je voulais le consulter et le lire à nouveau, mais je n'en ai pas eu le temps. Malgré cela, j'ai noté la référence. Je me souviens que j'avais écrit la référence quelque part pour savoir exactement où il l'a dit. Dans ce livre, il cite une conversation entre un marchand européen - italien ou français - et un expert scientifique de cette époque. Cela est arrivé au Moyen Age. Le marchand va consulter l'expert et lui dit: « Je veux que mon enfant fasse ses études et devienne un érudit. Dans quel pays et quelle université dois-je l'envoyer ? » L'expert lui a répondu : « Si vous êtes satisfait des quatre opérations mathématiques de base, vous pouvez l'envoyer dans n'importe quelle université européenne que vous aimez. Il n'y a pas de différence, mais si vous voulez quelque chose de plus, vous devez l'envoyer en Andalousie». A cette époque, l'Andalousie était aux mains des musulmans. C'est l'Histoire de la science dans l'Islam. La première citation est liée à l'Iran et celle-ci est liée à l'Islam. Nous avons une telle Histoire et un tel héritage, dans le milieu islamique ou le milieu iranien. Bien sûr, je dois ajouter - j'espère que cela ne sera pas interprété comme du nationalisme ou du chauvinisme - que l'Iran était au sommet de la pensée et de la production scientifiques dans les pays islamiques. Nous ne connaissons pas d'autre pays qui ait produit de telles personnalités. Par exemple, il existait de nombreux philosophes en Iran comme Al-Kindi - Al-Kindi n'est qu'un exemple parmi de nombreux philosophes - et bien d'autres personnalités. Donc, même si nous parlons de l'Histoire de la science islamique, l'Iran sera toujours le premier. C'est notre héritage, notre passé et notre Histoire.

Il y a eu aussi des points lumineux pendant les dynasties des Qâdjârs et des Pahlavis et je suis désolé que même nos personnalités bien informées et les lecteurs de livres ont très peu d'informations sur notre Histoire contemporaine, que ce soit l'Histoire de la dynastie des Qâdjârs ou des Pahlavis. Leurs informations sont très limitées à cet égard et ils ne sont généralement pas au courant des détails. Au milieu de l'époque des Qâdjârs jusqu'à l'ère Pahlavi - où cette attitude a atteint son apogée - pour certaines raisons, cet héritage spirituel n'a pas été utilisé de manière appropriée à une époque où les sciences fleurissaient dans le monde.
Comme vous le savez, notre époque - le siècle présent - est l'époque de la croissance de la science dans le monde et chaque pays a atteint un stade particulier au cours des 100 ou 120 dernières années. À cette époque - nos universités existaient depuis plus de 80 ans - nous aurions pu bénéficier de cet héritage mais nous nous sommes mis à importer le modèle des universités occidentales et européennes dans le pays. Nous aurions pu bénéficier de cet esprit et de ces talents, de ces opportunités et des capacités qui existaient dans notre pays. Nous aurions pu construire des universités à l'iranienne et selon nos caractéristiques nationales. Nous aurions pu le faire, mais nous l'avons négligé pour certaines raisons liées aux dynasties des Pahlavis et des Qâdjârs. Ce précieux héritage n'a pas été utilisé au moment où la science occidentale faisait son entrée dans notre pays. Aujourd'hui cependant, la volonté de construction et d'autonomie, la confiance en soi, la mise en avant de nouvelles idées et la production d'articles de référence dans le monde, existent dans notre pays et dans nos milieux académiques et scientifiques. Mais à cette époque, cet esprit n'existait pas. A cette époque, nous n'avons pu ni bénéficier de nos dispositions et de nos possibilités scientifiques, ni de notre héritage ni de notre héritage spirituel et moral, dans les milieux scientifiques. Pour chacune de ces questions, il y a une explication détaillée, mais je ne veux pas en discuter maintenant. Je ne veux pas expliquer quelle était notre éthique scientifique dans les milieux scientifiques à cette époque et comment elle a changé lorsque les méthodes occidentales sont entrées dans notre pays. Dans le passé, les étudiants s'agenouillaient devant leurs professeurs et ne leur manquaient jamais de respect bien que les milieux scientifiques et universitaires étaient des milieux libres. À l'heure actuelle, les centres islamiques jouissent des mêmes conditions. Lorsque nous nous engageons dans l'enseignement, tous les religieux qui sont dans la classe ont le droit de critiquer et ils le font à voix haute et expriment librement leurs idées. Il n'y a rien de mal à cela. Personne ne pense que ce soit un problème. Quant aux enseignants, ils ont le devoir de répondre poliment. C'était le cas dans le passé mais les étudiants étaient humbles devant leurs professeurs. Cela est lié à notre éthique scientifique et universitaire dans le passé. Mais à notre époque dans le monde, il y a des enseignants qui ont été battus ou poignardés par leurs étudiants, dans les écoles ou à l'université. Cela signifie que l'éthique scientifique a complètement changé. Ni notre héritage ni nos capacités scientifiques ni notre comportement scientifique et universitaire n'ont été transmis aux jeunes générations. Nos universités ont été façonnées de cette manière.

Les Occidentaux bien entendu, avaient des plans pour nos universités. Je dis cela sur la base d'informations précises. Ce ne sont pas de simples paroles pour encourager les gens, mais les résultats de recherches. Les gens qui sont intéressés par la recherche sur les questions sociologiques et sociales, ou les questions de politique étrangère ont effectué des recherches précises sur ces sujets. Les Occidentaux avaient prévu pour les pays qu'ils appelaient « les pays du tiers-monde », d'y instruire des individus sur la base du comportement occidental, des méthodes occidentales et du mode de vie occidental, qui puissent ensuite prendre la direction de leurs pays. C'est le plan qu'ils avaient élaboré aussi pour nos universités. Ils voulaient que nos universités deviennent un pont pour transmettre ce que les Occidentaux voulaient faire passer en Iran. C'est ce qu'ils voulaient mais cela n'est pas arrivé. Dans la pratique, nos universités ne se sont pas mises au service des objectifs de l'Occident. C'est une des questions les plus importantes et un des points les plus importants au sujet de notre pays. Ils voulaient que nos universités soient des lieux où les idées occidentales et le mode de vie occidental puissent être pompés. Bien entendu, ils ont réussi dans une certaine mesure et dans certains domaines. Il n'y a aucun doute à ce sujet. Parmi les gens qui se trouvaient à la tête du système - en particulier à l'époque de Reza Khan où les universités ont été établies - il y avait des gens qui étaient totalement voués à l'Occident et à la civilisation occidentale. Vous avez entendu ce qu'ils disaient mais ils ne sont pas parvenus à leur objectif parce que l'identité iranienne a fait son travail. L'identité iranienne est un phénomène étonnant dans l'Histoire. Tous ceux qui ont en quelque sorte, agressé l'Iran, y ont été dissous après un certain temps, et leur langue, leurs traditions et leur culture ont été dissoutes en Iran. La seule exception est l'Islam. L'Islam est entré en Iran, mais il n'y a pas été dissout. Il a prospéré et les Iraniens l'ont accepté du fond du cœur. Cependant, la langue des autres pays qui ont été attaqués par les Arabes musulmans, a changé. La langue d'Égypte, de Palestine et de Cham est devenue l'arabe mais la langue en Iran n'a pas changé et a continué à être le persan. C'est un phénomène étonnant en Iran. C'est une caractéristique particulière de l'Iran. Là aussi, l'identité iranienne a fait son travail.

Au début, il y avait des gens dans les universités, qui observaient les pratiques religieuses, bien que cela était complètement rejeté par l'autre côté (le pouvoir ndt). Reza Khan n'était pas du tout d'accord avec les pratiques religieuses. Ceux qui ont fondé les universités en Iran - dont je ne veux pas citer le nom - n'étaient pas d'accord non plus, comme Reza Khan. Ce sont eux qui ont mis ces idées dans la tête de Reza Khan. Ils n'aimaient pas du tout voir quelqu'un prier et mentionner le nom de Dieu dans les universités, mais cela est arrivé. Comme les amis l'ont souligné au début de la réunion, des associations islamiques ont été créées et des musulmans pratiquants sont devenus professeurs d'université et ont encouragé la religion. Ils se sont soulevés contre ces idées non-religieuses. Le mouvement a commencé à partir de là. Plus le temps passait, plus cet esprit religieux et pieux se répandait à l'intérieur des universités jusqu'au mouvement islamique de l'année 1962. Cette année-là, les universités ont lancé un grand mouvement dans le sens de la religion et de la foi, malgré la présence des communistes et des marxistes qui étaient très actifs à l'intérieur des universités. Je fréquentais personnellement l'université de Machhad et je l'ai constaté de près. Dans d'autres villes aussi - à Téhéran et dans d'autres villes où je voyageais et où j'avais des liens étroits avec les étudiants - nous étions témoins de la forte présence des pensées marxistes dans les universités. Le plus étrange est que ceux qui avaient des orientations marxistes dans les universités, coopéraient avec le régime contre la montée des pensées islamiques dans les universités. Leurs livres étaient publiés et vendus librement alors que les livres des révolutionnaires et des jeunes musulmans qu'ils avaient eux-mêmes écrits et qui étaient peu nombreux bien sûr, où les livres qu'ils voulaient lire - étaient contrôlés de manière très stricte. L'accès à ces livres était difficile. En fait, à l'époque du mouvement islamique, le régime Pahlavi avait concentré toute son attention sur la lutte contre le mouvement islamique et faisait des compromis avec les gauchistes, les marxistes et les autres. Ces deniers aussi répondaient positivement à ces compromis. Beaucoup d'entre eux sont devenus membres du bureau de Farah Pahlavi [la femme du Roi], des employés de la radiotélévision et coopéraient avec le régime. Ces mêmes gauchistes extrémistes des années 50 sont devenus dans les années 60, des collaborateurs du régime ! Malgré cela, chaque jour, le mouvement des universités vers la pensée islamique devenait plus stable, plus fort et plus profond.

Cela a continué jusqu'à la victoire de la Révolution. Bien sûr, ce mouvement de résistance islamique était profondément enraciné et jouissait d'idées profondes. Les idées et les pensées du martyr Motahhari sont un exemple des idées qui étaient propagées dans les universités. Eh bien, la Révolution islamique - qui a remporté la victoire en 1979 - sans exagérer, a secoué le monde entier. La victoire de l'Islam à travers une révolution et la formation d'un système politique fondé sur l'Islam, ont secoué le monde entier à l'Ouest comme à l'Est. Il est évident que ce phénomène devait avoir une influence sur les universités et c'est ce qui est arrivé. Beaucoup de forces à l'intérieur des universités - tant les professeurs d'université que les étudiants - étaient parmi les compagnons les plus sincères et loyaux de la Révolution. Ceci est une des expériences historiques de nos universités. Cette époque ne doit pas être oubliée ni effacée des mémoires. Voilà pour ce qui concerne le passé.

Pendant les 37 années qui se sont écoulées depuis cette époque, nous avons connu beaucoup de hauts et de bas. Beaucoup de choses se sont passées. Nos universités aussi ont progressé et régressé. Différentes orientations ont dominé les universités à certaines périodes. Nos universités ont connu beaucoup de hauts et de bas. C'est naturel. Un regard attentif nous permettra de voir que sous un gouvernement islamique, il n'est pas étrange que les gens avec des orientations islamiques, aient des divergences d'opinion et des orientations différentes, avec pour résultat les différentes vagues de pensées qui sont apparues dans les universités. Bien entendu, les opposants idéologiques et même les marxistes sont également devenus actifs dans les universités, à cette époque. J'ai lu plusieurs livres qui attestent qu'ils voulaient restaurer la pensée marxiste dans les universités. Je dis cela parce que je l'ai lu dans beaucoup de livres - j'ai l'habitude de lire tous les livres auxquels j'ai accès. À quel moment ont-ils voulu restaurer la pensée marxiste ? Après la chute de l'Union soviétique et le déclin du marxisme et des gouvernements marxistes dans le monde ! Toutefois, cela n'a pas eu le succès attendu et les universités n'ont pas marché. En tout cas, nos universités ont traversé différentes étapes et périodes au cours des 37 dernières années, et aujourd'hui, nous voilà avec nos universités.

Que devons-nous faire pour tirer profit de nos universités - compte tenu de ces expériences, de cette Histoire, de ce contexte historique et de cet héritage, des épreuves que les universités ont passées avec succès pendant la Révolution et des problèmes qu'elles ont connus ? Que devons-nous faire compte tenu de tous ces éléments - pour la création de la nouvelle civilisation islamique qui est après tout, notre objectif principal. L'objectif est d'établir un gouvernement islamique qui puisse transformer la société en la société idéale que l'Islam souhaite. C'est notre aspiration. Principalement, nous voulons que notre pays - je ne parle pas pour l'instant des autres pays et du contexte international - devienne un pays qui puisse réaliser les lignes directrices idéales de l'Islam qui sont souhaitables et acceptables pour tout individu ayant l'ouverture d'esprit nécessaire. Toute personne intéressée par la réflexion et l'étude, profitera de cette société islamique idéale dans laquelle existent la science, le progrès, la dignité, la justice, le pouvoir de faire face aux vagues mondiales et la richesse. Nous avons une telle image à l'esprit. Nous appelons cela «La nouvelle civilisation islamique ». Nous voulons que notre pays atteigne ce stade. Maintenant, quel rôle peuvent jouer les universités et qu'est-ce qu'elles peuvent faire à cet égard ? Tout d'abord, il est nécessaire pour les universités de jouer leur rôle. Deuxièmement, la question est de savoir ce qu'il faut faire. Que devons-nous faire pour atteindre ce point idéal ? Bien sûr, cette question n'est pas la principale question dont je veux vous parler aujourd'hui parce que ce n'est pas une question qui puisse être limitée à une réunion et un discours. Ces questions nécessitent des travaux de recherche détaillés. Je veux seulement souligner que nos universités doivent réfléchir à ce sujet. En tant que gestionnaires des universités et employés dans l'enseignement supérieur du pays, vous devez réfléchir sur ce sujet, définir les responsabilités des universités et planifier pour définir le rôle que les universités ont à assumer - avec l'expérience et les racines historique profondes que nous avons soulignées et la grande épreuve de la Révolution - pour la création de cette nouvelle civilisation islamique, d'une telle société et d'un tel Iran. Vous devez y penser. Vous devez planifier toutes les tâches dans cette perspective.

Je tiens seulement à vous faire certaines recommandations. Bien entendu, les rapports que les messieurs ont présentés au début de la réunion - en particulier celui du Dr Farhadi - suggèrent que tous nos désirs et nos souhaits ont été réalisés dans les universités ce qui est très bien et montre qu'il existe une ferme détermination. Cependant, nous devons également vérifier les résultats. Je suis devenu au fur et à mesure, une personne expérimentée en ce qui concerne les rapports. Les rapports ne sont pas simplement ce qu'on donne à moi ou au responsable concerné. Ils contiennent certains détails et points marginaux qui changent parfois le contenu. Si nous voulons avoir une compréhension exacte des réalités, nous devons observer les choses sur le terrain. Prenons le cas du rapport que monsieur le Dr Farhadi a présenté sur la science, la recherche, les centres technologiques, les mesures religieuses et idéologiques et autres. Il est nécessaire d'observer ces choses sur le terrain pour comprendre combien ces souhaits et ces rapports ont été réalisés dans la réalité. C'est important. Parfois, nous recevons certains rapports qui font douter de la réalisation de ces souhaits. C'est un point important. Mes recommandations sont pour la plupart, liées à ces questions. Les points qu'il a soulevés ou ceux que monsieur le Dr Hashemi a mentionnés sont des points nécessaires qui doivent tous être mis en œuvre. Cependant, dire que « Nous voulons faire cela », « Nous avons donné l'ordre que ce soit fait » ou « On nous a dit que cela avait été fait » ne suffit pas. Si nous nous contentons de ces rapports, nous allons tout à coup ouvrir les yeux et voir que l'écart entre la réalité et ce que nous voulions est grand. C'est ce que je voulais recommander.

Je voudrais faire certaines recommandations sur les questions liées à la science et les questions idéologiques et morales liées à l'éducation et à la formation de nos ressources humaines, car les ressources humaines sont très importantes. Hier, un des amis présent à la réunion d'aujourd'hui - qui est une personne bien informée et compétente - m'a dit que nous étions parmi les quatre ou cinq premiers pays dans le monde, en matière de main-d'œuvre compétente. Les pays dont la population est deux ou trois fois plus importante que la nôtre, ne possèdent pas autant de gens instruits et éduqués. Il a dit que nous avions « 30 millions de spécialistes ». Bien entendu, le nombre exact est peut-être supérieur ou inférieur mais ceci est important et d'ailleurs très important. Maintenant, comment allons-nous orienter cette main-d'œuvre ? Cela est très important. Si la science existe mais avance dans la mauvaise direction, le résultat sera ce dont nous avons été témoins - dans le passé et actuellement - dans le monde de la science, de la recherche et des progrès scientifiques. Notez que le colonialisme a été un grand désastre qui a frappé les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Le colonialisme était un phénomène bizarre. Qui a créé le colonialisme ? C'est la science. Les puissances européennes avaient réussi à avoir accès par exemple, à des armes automatiques, un peu plus vite que les autres pays. Cela a aidé un pays comme l'Angleterre - qui était une île lointaine - à dominer un grand pays comme l'Inde. Vous devriez lire Aperçus sur l'Histoire du monde de Nehru, pour voir ce qui est arrivé à l'Inde. Bien sûr, ce n'est pas le seul livre à ce propos. Beaucoup de livres existent sur ce sujet. La Birmanie - un pays qui est connu aujourd'hui sous le nom du Myanmar - était un centre de richesses mais un Anglais forçaient des dizaines de personnes à travailler pour lui parce qu'il avait un pistolet. Ces gens n'osaient même pas respirer ! Il y avait beaucoup d'arbres à caoutchouc et toutes sortes de bois précieux dans ce pays qui ont été pillés par les Anglais.

Ces faits sont racontés dans les écrits historiques. Comme je l'ai dit, les lecteurs dans notre société accordent malheureusement, peu d'attention à l'Histoire contemporaine. Vous devriez lire les livres sur l'Histoire contemporaine afin de voir ce qui s'est passé à l'époque du colonialisme en Inde, en Birmanie, en Afrique et en Amérique latine, et ce qui s'est passé également en Algérie, en Tunisie et dans d'autres pays sous le contrôle de cette France - apparemment ordonnée, propre, chique et polie - et voir les conséquences du colonialisme. Qu'est ce qui était à l'origine de ce colonialisme ? La science. Si la science n'est pas orientée dans la bonne direction, elle se transforme en colonialisme. Ils ont fait souffrir des millions de personnes avec la science. Une science sans direction précise et sans support moral et spirituel, entraine de telles conséquences. Nous devons gérer notre propre système. Nous devons nous gérer et nous guider nous-mêmes. Nous ne devons pas laisser notre science aller dans ce sens. Une science qui se déplace dans la mauvaise direction, produit une bombe atomique. À l'heure actuelle, la terre a la capacité de se détruire des dizaines de fois. La situation qu'Allah le Très-Haut a soulignée dans le Saint Coran - les événements qui ont lieu au Jour du Jugement - peut être produite par les bombes atomiques que possèdent les États-Unis, la Russie et certains autres pays. Ceci est un grave danger pour l'humanité, pour la civilisation et pour l'homme, au niveau matériel et spirituel. Ceci est dû à la science. La science peut avoir de tels résultats. Par conséquent, nous devons surveiller notre appareil scientifique et créer un nouveau chemin pour la science. Quel chemin ? Le chemin de l'initiation morale et spirituelle accompagnée de la science. Nos recommandations concernent donc en partie, les questions scientifiques, et en partie, les questions d'initiation morale et spirituelle de nos ressources humaines.

J'ai également écrit quelques points au sujet des questions scientifiques. Bien entendu, nous en avons déjà parlé à de nombreuses reprises et ils ont peut-être été aussi mentionnés dans les déclarations des messieurs qui ont pris la parole au début de la réunion. Cependant, je tiens à les souligner ici parce que je sens qu'on a besoin d'en discuter et de les réaliser. Une question est liée à la « science bénéfique ». Nous devons rechercher un modèle de science, nécessaire et bénéfique pour le pays, non seulement actuellement mais aussi dans 10 ou 20 ans. Dans 20 ans, nous aurons peut-être des besoins dont les recherches auraient du être entamées à notre époque. Si nous ne menons pas de recherches et si nous ne nous préparons pas aujourd'hui, nous aurons les mains vides au moment où nous en aurons besoin. Cette estimation des nécessités doit être effectuée et les besoins actuels doivent aussi être pris en considération. La recherche, l'apprentissage et l'acquisition des sciences doivent être faits en fonction des avantages et des besoins. À l'heure actuelle, je suis informé que la plupart des articles auxquels on a fait allusion au début de la réunion - et qui sont en nombre considérable - n'ont aucune utilité pour le pays. Les auteurs ont effectué des travaux de recherche qui ne sont pas utiles pour le pays ou sont seulement utiles pour des entreprises étrangères qui les ont en quelque sorte, commandés. Peut-être que l'auteur de l'article lui-même ne savait pas qui avait commandé cet article uniquement bénéfique pour ces entreprises. Ceci est sans valeur. Même dans le cas des thèses de doctorat, je suis informé - c'est ce qui m'a été rapporté mais je ne veux pas dire que c'est certainement assurément le cas - que même dans une perspective optimiste, seulement 10% des thèses de doctorat sont bénéfiques pour les affaires du pays. Les thèses de doctorat sont un trésor et une richesse pour le pays. Maintenant, la question est de savoir quel sujet et quelles thèses peuvent être bénéfiques pour le pays. Ceci est la première question. Dans nos narrations aussi, la question de la science bénéfique a été soulignée. Je me souviens que beaucoup de professeurs d'universités qui participent aux réunions du mois de Ramadan - chaque année, nous avons une réunion avec ces messieurs et dames qui sont professeurs d'université et expriment leurs points de vue - ont averti que de nombreux travaux de recherche dans notre pays, n'étaient pas bénéfiques. Je l'ai souligné aussi à de nombreuses reprises. Donc, la première question est que la science doit répondre à la fois aux besoins d'aujourd'hui et de l'avenir. Vous devez prévoir et mesurer cet avenir afin d'identifier ce dont nous avons besoin.

Il y a eu un débat au sujet de l'énergie nucléaire, il y a deux, trois ou quatre ans. Certains demandaient pourquoi nous avions besoin de l'énergie nucléaire alors que nous disposions de très grandes quantités de pétrole. C'est ce que disaient également les Américains. Les Américains disaient : « Qu'est-ce que l'Iran - qui a du pétrole en abondance - a à faire avec l'énergie nucléaire? ». Je leur ai dit que si nous ne travaillons pas sur l'énergie nucléaire, lorsque nous manquerons de pétrole dans l'avenir, nous devrons mendier à tel ou tel pays qui en ont et vont nous ruiner ! Vous avez vu ce qu'ils ont fait avec nous sur la question de l'uranium enrichi à 20% ? Nous avions besoin d'uranium enrichi 20% pour le réacteur de recherche de Téhéran - le petit réacteur qui existe à Téhéran de produits pharmaceutiques. Nous en avions besoin car nos réserves se termineraient dans quelques mois. Les Occidentaux dans un geste dominateur et orgueilleux, ont déterminé des conditions vraiment humiliantes. Je pense que c'était en 2010 ou 2011. Bien entendu, à la fin, les choses ont tourné en notre faveur lorsque nos jeunes ont vu qu'ils refusaient - de façon arrogante - de nous vendre leur uranium enrichi à 20% et ont compris qu'ils étaient en train de jouer avec eux, ils ont donc décidé de produire eux-mêmes, de l'uranium enrichi à 20%. Ils ont fait preuve de diligence et en ont produit eux-mêmes. L'étape la plus difficile est la production d'uranium enrichi à 20%. Dans le processus d'enrichissement de l'uranium, la production d'uranium de 20% à partir d'uranium brut, est la partie la plus difficile et la plus compliquée, mais de 20% à 99%, il n'y a pas de problèmes. Pour celui qui a atteint les 20% il est facile d'atteindre les 50, 80 et 90%. Voilà pourquoi ils (les Occidentaux ndt) ont commencé à s'agiter. Ils n'avaient qu'à supporter le résultat de leurs actes, ils auraient pu nous en vendre pour que nous n'allions pas le produire nous-mêmes. J'ai dit avant cela que si nous ne disposions pas de pétrole et que si c'était eux qui en avaient et nous qui en avions besoin, ils nous le vendraient par bouteilles alors que nous le vendons par barils, par tonnes et à bas prix. Si nous avions besoin de ce pétrole noir, ils nous le vendraient par bouteilles. Voilà la réalité. Le jour où nous aurons besoin d'énergie nucléaire en raison du manque de pétrole ou pour un quelconque problème dans ce domaine - par exemple, si le prix de pétrole baisse de telle sorte qu'il ne sera plus rentable d'en produire - qu'est-ce que nous devrons faire alors ? À l'heure actuelle, vous êtes témoins que le prix du pétrole a baissé très facilement. Dans de telles circonstances, nous aurons besoin d'énergie nucléaire. Où devrons-nous nous en procurer ? Qui va nous en donner ? Cela peut se produire dans 5, 10 ou 15 ans. Par conséquent, d'ores et déjà, nous devons y penser. Vous devez constamment y penser et mesurer les nécessités actuelles et celles de l'avenir. Si cela se produit, alors la science sera bénéfique et sera une science précieuse qui répond aux besoins. C'est un point que je jugeais nécessaire de vous faire remarquer.

Un autre point concerne la vitesse de nos progrès. Certains centres de recherche dans le monde, ont annoncé que l'Iran se trouvait actuellement au 17ème ou 19ème rang dans le monde. C'est correct. Ils le disent et nous avançons dans le domaine de la science. Nous en sommes très fiers. Quiconque le nie, nous mécontentera. Je tiens à dire entre parenthèses, que certaines personnes qui sont elles-mêmes des universitaires, prononcent malheureusement des propos décourageants dans les universités et disent que nos réalisations scientifiques sont un mensonge ! De quel mensonge s'agit-il quand un centre de recherche sioniste exprime ses préoccupations au sujet des progrès scientifiques de l'Iran. Cela a été publié dans le monde entier. Ce n'est pas nous qui le disons. Celui en qui vous avez placé votre confiance - le régime sioniste - le dit aussi. Vous devriez au moins lui faire confiance. Ils disent que les réalisations scientifiques dont nous parlons ne sont pas réelles. Sans aucun doute, nos réalisations scientifiques existent et bénéficient d'un bon taux de progression. Cependant, en dépit de nos réalisations, nous sommes encore très en retard. Nous ne devons pas oublier ce retard. Ils nous ont gardés en arrière pendant de nombreuses années. Les nouvelles technologies en Amérique, ont commencé il y a 130 ou 140 ans. A la fin de la guerre civile en Amérique - qui a eu lieu de 1860 à 1864, 1865 - à cette époque, les Américains importaient ces technologies d'Europe. À partir de là, ils ont réussi à se débrouiller eux-mêmes et à développer de nouvelles technologies. Très bien, ils ont 150 ans d'avance sur nous. Ils ont 130 ou 140 ans d'avance sur nous. Voilà comment fonctionne la science. Lorsque vous avez un pas d'avance, votre vitesse augmentera encore plus à la deuxième étape. J'ai donné cet exemple de nombreuses fois, de deux personnes l'une en vélo qui naturellement vous dépassera. Puis, quand vous trouverez un vélo, elle trouvera une voiture qui est plusieurs fois plus rapide qu'un vélo et vous dépassera encore. Sa vitesse va augmenter sans cesse ainsi que la distance qui vous sépare. Cette distance existe. Nous devons attacher une grande importance à ce taux de progression. Bien sûr, notre taux de progrès a étonné le monde. Ils ont dit que le taux de progrès de la République islamique dans le domaine des sciences - son taux de progrès scientifique - était 13 fois plus rapide que la moyenne mondiale. Treize fois ! Ils avaient raison. Bien entendu, je ne connais pas le chiffre actuel. Ce chiffre date d'il y a trois ou quatre ans. Ces chiffres ont été annoncés par centres de recherche internationaux, et non par nous. Nous devons donc préserver cette vitesse de progression. Si notre progrès scientifique sort de son orbite et si ce taux de progression se bloque, on ne sait pas ce qui va arriver. Nous prendrons du retard. Par conséquent, notre taux de progrès scientifiques est très important.

Un autre point concerne la recherche qui est très importante. Bien entendu, nous avons un certain nombre de centres de recherche qui sont bons, mais les universités elles-mêmes, doivent être fondées sur la recherche. Les universités devraient construire des centres de recherche afin que l'axe principal de leurs activités soit la recherche. Il n'y a aucun problème si de tels centres existent en dehors des universités. Les centres de recherche peuvent exister en dehors des universités, mais les universités elles-mêmes, doivent fonder leurs activités sur la recherche. Ceci est un autre point.

Une autre question est celle du Plan Scientifique Complet. Après bien des hauts et des bas, ce Plan a été ratifié, annoncé et mis en œuvre, mais nous devons mettre en œuvre le Plan Scientifique Complet dans ses composantes importantes. Tant que vous n'entrerez pas dans l'arène et ne ferez pas d'observations sur le terrain, vous ne saurez pas dans quelles mesures le Plan a été appliqué. Quelles branches de la science sont prioritaires ? Combien d'étudiants sont nécessaires pour ces branches prioritaires et pour celles qui le sont moins ? Toutes ces choses doivent être précisées pour nous, dans le Plan Scientifique Complet. Quelles sont les branches qui doivent recevoir une attention particulière, dans des régions spécifiques du pays, et sur la base de quels besoins ? Eh bien, cela exige une planification du ministère des Sciences. Le Ministère des sciences doit avoir une planification pour lui-même pour savoir ce dont il a besoin et où il a en besoin. Dans les rapports que les amis et les honorables ministres ont présentés, ils ont parlé des efforts déployés pour axer les universités sur les missions qui leur sont spécifiques. C'est une très bonne idée. Je tiens à souligner que cela doit être fait, mais cela a certaines exigences. Comment peut-on déterminer des missions pour une université dans telle ou telle ville lointaine ou à proche, ou telle ou telle préfecture ? Ce sont des choses dont les détails doivent être clarifiés pour nous, dans le Plan Scientifique Complet.

Une autre question que je voudrais aborder est celle de la qualité de l'enseignement supérieur. Nous avons eu de bons résultats en termes de quantité, mais il y a certaines lacunes dans le domaine de la qualité. Il faut déterminer des normes de qualité. Bien sûr, ces normes existent dans le monde mais ne sont pas nécessairement compatibles avec nos besoins. Certaines normes dans le monde, sont bonnes mais certains d'entre elles ne sont pas compatibles avec nos besoins et les réalités de notre pays. Les responsables du ministère des Sciences doivent déterminer des normes pour l'amélioration qualitative.

Une autre question - dont je dois vous parler brièvement - est celle de l'emploi de nos diplômés. Une des façons de créer des emplois pour nos diplômés, est l'établissement de relations entre les industries et les universités. Les industries et les universités doivent se connecter l'une avec l'autre. Cela est à la fois bon pour les industries et les universités. Dans le cas des universités, cela est bon pour la gestion et pour les étudiants, mais n'a pas encore bien été établi dans le pays. Je suis au courant des mesures qui ont été adoptées dont certaines ont été annoncées par monsieur le Dr Farhadi. Par exemple, sur la question du système de défense du pays - un domaine dans lequel je suis impliqué directement - il y a eu une bonne coopération avec différentes universités. Certains contrats ont été signés et des tâches ont été effectuées, mais ce n'est pas suffisant. J'ai entendu - pas vu - que dans certains pays, les industriels participent à des soutenances de thèse des étudiants et signent un contrat avec eux. En d'autres termes, ils s'arrachent les diplômés prêts à l'emploi. Nos industries doivent aussi prêter attention à cette question. Bien sûr, cela exige beaucoup de travail et des activités au niveau des ministres qui doivent organiser des réunions et parler aux représentants des industries et aux responsables des secteurs privés et publics. Il faut développer la coopération - dans le sens réel et vrai du terme et de manière globale - entre les universités et les industries. Ce n'est pas particulier aux industries. Les différents centres de gestion des secteurs privés et publics, ont besoin de recherches académiques. Cela devrait se développer partout. C'est une autre question que je voulais souligner.

Une autre question est votre rôle dans l'économie de résistance dont la base est l'économie fondée sur la science. Bien sûr, nous avons dit beaucoup de choses à cet égard et les amis en ont également parlé lors de nos réunions. D'autres en ont discuté aussi, mais ce qui doit se réaliser dans la pratique, n'a pas encore été réalisé. Je viens de recevoir un rapport de responsables de l'exécutif sur la mise en œuvre de l'économie de résistance. Il y a seulement quelques jours que je l'ai reçu ! En d'autres termes, nous sommes encore loin de ce qui aurait du être réalisé - dans la pratique - dans le domaine de l'économie de résistance. Vous devez jouer votre rôle dans les universités, chercher votre part du travail et la mettre à exécution. 

Ces difficultés étaient liées aux questions scientifiques. Bien sûr, il existe d'autres questions que j'ai soulignées à maintes reprises. Vous les connaissez aussi vous-mêmes, mais les répéter peut être utile.

La deuxième partie concerne le travail culturel de l'université. Certains confondent travail culturel dans les universités avec concerts et camps mixtes. Ils pensent que ces activités sont un travail culturel disant que les étudiants « doivent être gais ». Être gai est bon dans tous les environnements, mais comment cela doit-il se réaliser et à quel prix ? Quels sont les avantages que les Occidentaux ont tirés de la mixité pour que nous cherchions nous aussi, à en tirer les mêmes avantages ? Un jour, ils nous disaient qu'il n'y a pas d'hijab en Europe - à l'époque, ils parlaient de l'Europe - que les hommes et les femmes se côtoyaient et que le désir et les tentations sexuels étaient naturellement contrôlés. À l'heure actuelle, constatez si cela est vraiment le cas. La tentation est-elle contrôlée ou provoquée alors que tant de crimes sexuels sont commis aux États-Unis et en Europe. Actuellement, le sexe opposé ne les satisfait plus et la situation va empirer. L'Islam connaît les êtres humains et c'est pourquoi il a ordonné l'hijab et la séparation des hommes et des femmes. L'Islam nous connaît, vous et moi. Les êtres humains appartiennent à Dieu et Il est notre Créateur. Que signifient ces «camps mixtes» [Ils parlent de] d'alpinisme et d'excursions parfois même à l'étranger ! Le travail culturel a une signification différente. Les responsables des affaires culturelles dans les universités, doivent comprendre ce qu'ils font.

Le travail culturel dans les universités doit être effectué par des gens religieux et révolutionnaires, au bon comportement moral. Un travail culturel correct peut enseigner à nos jeunes comment être révolutionnaires. Notre pays a réalisé une révolution et nous devons lui rester fidèles. Nous devons définir les principes de cette révolution en tant que grands principes de notre vie afin de pouvoir avancer. Nos étudiants doivent croire en ces idéaux, aimer leur pays - ils doivent vraiment aimer leur pays et leur régime - et jouir d'une perspicacité et d'une profondeur religieuses et politiques. Nos jeunes doivent avoir une vision religieuse et politique profondes, ne pas déraper au moindre mensonge et ne pas faire d'erreur dans le domaine politique. Beaucoup de personnes qui ont dérapé au cours de la fitna de l'année 2009 [allusion aux événements postélectoraux de la présidentielle iranienne en juin 2009, ndt.] n'étaient pas de mauvaises gens mais elles ont dérapé à cause de leur manque de perspicacité. Quand vous voyez quelqu'un dire: « Les élections sont juste une excuse. La cible principale est l'essence même du système », que devez-vous faire ? Vous qui croyez au système et êtes prêts à donner votre vie pour le régime et sa survie - que devez faire lorsque vous voyez certaines personnes scander de tels slogans ? Ceci est dû à un manque de perspicacité et un manque de connaissance de son devoir au moment nécessaire. Les gens doivent apprendre à avoir confiance en eux-mêmes, à être motivés et pleins d'espoir. Ceux qui ont dit que le désespoir est la plus grande perte, avaient raison. Les gens ne doivent pas désespérer. Ils doivent avoir espoir dans l'avenir du pays. Il y a beaucoup de raison d'espoir et non de désespoir, avec toutes ces capacités. Il y a un ou deux mois [discours du Guide suprême en réunion avec le président Rouhani et les membres du cabinet, le 26 août 2015] - j'ai dit aux responsables du gouvernement et les messieurs présents à la réunion l'ont confirmé, que le taux de croissance de tel ou tel pays européen était d'un ou un et demi pour cent - et ce n'est pas une chose étrange - mais que nous exigions que notre taux de croissance soit de huit à neuf pour cent. Leur attente vient du fait qu'ils ont utilisé toutes leurs capacités et n'ont pas de capacités vacantes, mais les nôtre sont restées inexploitées. Par conséquent, nous pouvons atteindre un taux de croissance de dix pour cent. Toutes les capacités doivent être exploitées. N'y a-t-il pas de place pour l'espoir dans un pays qui a tant de capacités ?
Vous devez instruire des gens capables d'avoir une compréhension correcte des conditions du pays. Ils doivent savoir dans quel état se trouve le pays. Le monde entier dit que la République islamique d'Iran est un pays puissant - nos ennemis et amis le disent de différentes manières et voilà qu'un monsieur prononce un discours dans tel ou tel endroit, et déclare que nous sommes moins que rien et isolés. Il se sent inférieur aux autres. Si lui se sent inférieur, pourquoi considérer toute la nation comme inférieure aux autres aussi ? Pourquoi considère-t-il la République islamique et le pays comme inférieurs aux autres ? Ce sentiment d'infériorité et de subordination est très dangereux. Le monde entier dit que l'Iran est un pays puissant et se plaint que l'Iran influence et développe sa renommée partout, mais ce monsieur à l'intérieur du pays, dit dans un journal, dans un discours ou dans telle ou telle université - à ses étudiants - que nous ne valons rien.

Vous devez instruire des gens qui croient à l'indépendance - l'indépendance intellectuelle, l'indépendance politique, l'indépendance économique et l'indépendance culturelle. Les jeunes qui sont formés par le travail culturel doivent croire à l'indépendance de leur pays, aux principes de la Révolution et du régime, et à la culture islamique. Ils doivent être optimistes et avoir un haut moral. C'est ce que nous entendons par travail culturel. Bien sûr, ce n'est pas une tâche facile, c'est une affaire très difficile qui exige une planification.

Bien sûr, les nouvelles que je reçois à propos de certaines de nos universités ne sont pas édifiantes. Vous devez faire quelque chose pour aider les jeunes religieux, révolutionnaires, motivés, dignes et pieux à prendre les affaires en main. C'est une de vos plus grandes responsabilités, vous devez aider ces personnes - qui ont une foi complète dans la Révolution et l'Islam - à jouer un rôle de premier plan et à prendre les affaires en main. C'est une de vos responsabilités.

Mes chers frères et sœurs, chers universitaires, sachez que j'aime les universités. Depuis longtemps, j'ai toujours eu confiance et j'ai toujours été intéressé par les universités. Vous devez savoir que les universités et les étudiants sont aujourd'hui la cible des plus grands complots. Ils [les ennemis] sont effrayés par le fait que nous ayons des universités dont les étudiants et les professeurs s'engagent dans un esprit révolutionnaire et offensif, franchissent les lignes rouges que les ennemis leur ont créées, avancent, aident au progrès des pays, hissent le drapeau de la science et mettent en relief les slogans révolutionnaires. Ils élaborent des plans et dépensent d'énormes sommes d'argent pour que cela ne se produise pas. Ils ont prévu une feuille de route pour leur future domination. Le colonialisme - sous sa forme ancienne - n'est plus opératoire aujourd'hui, et ce qu'ils ont appelé "néo-colonialisme" est progressivement devenu obsolète. Il est nécessaire pour eux de faire en sorte que les idées des éléments actifs, intelligents et des élites d'un pays soient compatibles avec leurs objectifs. Ils investissent et dépensent de l'argent pour cela. Ce sont des questions qui doivent attirer votre attention.

Nous avons de bons professeurs au niveau idéologique. Heureusement, nous avons des milliers de professeurs religieux, révolutionnaires et enthousiastes. On en avait également dans le passé. Nous avons aussi eu des professeurs d'université de ce genre à l'époque de la Défense sacrée, mais aujourd'hui, le nombre de ces professeurs pieux et révolutionnaires, est heureusement beaucoup plus grand qu'à cette époque. Ils doivent être appréciés. Je souhaite qu'Allah le Très-Haut accorde à nous et à vous, le pouvoir d'effectuer ces tâches.

Notre temps est terminé. Aujourd'hui, nous avons beaucoup parlé et vous aussi, vous avez bien écouté. Quand on sent que le public est attentif - nous avons heureusement eu l'impression que vous étiez tous attentifs - on a tendance à parler beaucoup. Bien sûr, ce que j'avais noté dépassait ce que j'ai pu dire, mais nous n'avons plus assez de temps.

Je demande à Allah le Très-Haut, de vous aider chacun à réussir et de vous combler tous de Ses bénédictions. Je souhaite que les responsabilités différentes et nombreuses que vous avez aujourd'hui - en tant que recteurs d'universités, professeurs et responsables de différents ministères, au sein du Conseil suprême de la révolution culturelle, du Majlis et dans d'autres organismes- soient pour vous une occasion de fierté devant Dieu.

Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !