Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 11 novembre 2024 par l'imam Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec les responsables du Congrès national de commémoration des martyrs de la province d’Ispahan.
Au nom de Dieu, le Très-Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l’univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète, Abi al-Qassem al-Mustafa Muhammad, et à sa Lignée pure, immaculée et infaillible, en particulier celui qui représente le Trésor d’Allah sur Terre.
Soyez les bienvenus mes chers frères et sœurs et Moudjahidines (combattants) sur le sentier de Dieu. Je considère ceux qui cherchent à raviver la mémoire des moudjahidins et des martyrs, comme des moudjahidins pour la cause d'Allah. Cela signifie qu’il s’agit d’un Djihad pour Dieu. Essayez de « lutter pour Dieu avec tout l'effort qu'Il mérite » (Coran 78 :22), effectuez ce djihad comme vous le devez et comme il le faut.
Ispahan a été un pionnier dans tous les aspects de la civilisation, dans la science, dans l’industrie, dans l’art, dans l’architecture, dans l’éducation de savants, dans le courage et tout le reste. C'est l'histoire. Les événements de la Révolution ont montré qu'Ispahan est également un pionnier du sacrifice et du Djihad pour la cause de Dieu. C’est-à-dire qu’un avantage, unique et sans précédent, a été ajouté aux avantages d’Ispahan, dans la Révolution et dans la Défense sacrée.
La liste des grands martyrs qui ont sacrifié leur vie pour la cause de l’Islam et pour l’indépendance de ce pays, est longue et [comme cela a été dit] dix pour cent des martyrs du pays appartiennent à la province d’Ispahan. En comparaison avec sa population, la province d'Ispahan a donné plus de martyrs que toutes les provinces du pays. Ce sont des faits. Ce qui est important, c'est que cette ligne, cette démarche – la ligne du sacrifice et la ligne lumineuse du martyre – s’est poursuivi à Ispahan jusqu'à aujourd'hui. A une époque, nous avons eu le Martyr Modarres, puis le Martyr Beheshti et ses semblables, puis le Martyr Kharrazi, le Martyr Hemmat, le martyr Shahbazi et d’autres, puis le Martyr Kazemi, puis les martyrs Zahedi et Nilfroshan, et le même nombre de martyrs parmi les martyrs de la sécurité, et ces quelques jours, parmi eux, trois martyrs étaient d'Ispahan. Autrement dit, on ne peut pas dire, par exemple, qu’un jour ils ont enterré 370 martyrs et que c'était fini. Non, cela est une chose normale à Ispahan. Ce sont des éléments importants. Vous qui honorez la mémoire des martyrs, soulignez ces points, montrez-les. La jeunesse d'aujourd'hui, la génération d'aujourd'hui en a besoin et doit le savoir. Ce sont des éléments de l’identité d'Ispahan.
Un point important à propos d’Ispahan, est la question de la religiosité, la religion à Ispahan. Bien sûr, j'ai peut-être déjà mentionné cela lors de réunions avec les chers habitants d'Ispahan, et j'ai moi-même, été témoin de réunions et de rassemblements à Ispahan, que nous ne voyions habituellement nulle part dans le pays, y compris dans notre propre ville de Machhad, il y a des années, il y a cinquante ans ou soixante ans, cette attention des gens, ces rassemblements ininterrompus du mois de Ramadan au mois de Muharram qui n'étaient pas des mois de deuil, où les cérémonies (religieuses) au Bazar d’Ispahan. Ces choses sont en réalité, élémentaires et superficielles. La religiosité (véritable) du peuple d’Ispahan peut être connue grâce à sa longue liste d’érudits. Vous avez mentionné le nom de Sayed Abul Hassan Ispahani qui était un grand mollah. Si vous regardez l'époque de Sayed Abul Hassan Ispahani à Ispahan, vous verrez qu’il y avait un grand nombre d’érudits à Ispahan, des maitres de Sayed Abul Hassan Ispahani et Mirza Naïni, qui étaient tous des étudiants du centre islamique d'Ispahan. On se demande comment on devrait décrire tous ces érudits d'Ispahan, de Najafabad, de villages d'Ispahan, d'autres endroits [comme] Khansar, d’où provient la famille des Khansari dont l'aîné était Sayed Mohammad Hashim. Autrement dit, la grandeur du peuple d'Ispahan, la religiosité du peuple d'Ispahan peuvent être connues grâce à cette longue liste d'érudits d'Ispahan qui n’appartiennent pas aux 10ème et 11ème siècles, ni à l'époque de Majlisi et des Safavides, mais appartiennent à notre propre siècle. Voilà en ce qui concerne la piété des habitants d'Ispahan !
Il y a un point ici à noter. Pourquoi insistons-nous sur la religiosité des habitants d’Ispahan ? Ce point est qu’Ispahan montre que la religion et l’attachement à la charia islamique sont étroitement lié à la science, à l’industrie, à la culture et à la civilisation. Non seulement ils ne se contredisent pas, mais ils sont même étroitement liés. C'est un élément de notre civilisation iranienne. La civilisation iranienne qui fut autrefois, un sommet de la civilisation humaine, est associée à la religion depuis l’Antiquité et même avant l’Islam. Que certaines personnes tentent d’ouvrir par la force, les boulons et les écrous de la civilisation iranienne, de mettre une distance entre la religion et la science, l’industrie, la culture et l’art, est à la fois une erreur, une illusion et une chose inutile et impossible. Aujourd’hui encore, nos meilleurs jeunes travaillent dans nos centres scientifiques les plus avancés. C'est le cas aujourd'hui. A notre époque, les talents les plus marquants de notre pays sont au service des mouvements scientifiques les plus avancés. Le regretté Dr Chamran (que Dieu l’agrée) – il me l'a dit lui-même - était arrivé au plus haut niveau, dans les départements des sciences dans les universités américaines où il étudiait, un niveau que les Américains ne permettaient pas un étudiant non américain de dépasser. Qui était-ce Chamran, un Chamran pieux, un Chamran moudjahid, un Chamran qui emmène sa femme et son enfant des Etats-Unis au Liban, au service de la lutte. Il était même prêt à se séparer de sa femme et de son enfant, et à rester pour combattre et pour le Djihad, et à la fin il obtiendra sa récompense qui est le martyre. Autrement dit, cette fusion de la religion et des signes de civilisation, dans la civilisation iranienne, est une réalité qui ne peut être niée, et certains tentent en vain [de montrer le contraire].
Honnêtement, les efforts et les sacrifices de la nation iranienne et de notre jeunesse ont été la raison de la stabilité et de la pérennité de la République islamique jusqu'à aujourd'hui. Ce sera pareil désormais. Sans ces sacrifices, la République islamique n’aurait pas pu survivre. Même si le nom de la République islamique restait, il ne serait pas possible d’en préserver les principes et les fondements. Il ne resterait (de la révolution) qu’un visage sans aucun sens, comme ce fut le cas dans d’autres endroits. À différentes périodes, au début de la Révolution, dans les luttes révolutionnaires jusqu'à la victoire de la Révolution, dans diverses questions au début de la Révolution, dans la Défense sacrée et jusqu'à aujourd'hui, dans tous les cas, ce sont ces jeunes qui ont maintenu le système, sa cohérence et sa durabilité, et si Dieu le veut, ce sera pareil dans l’avenir, d’autant plus que notre mouvement scientifique et religieux est aussi entre leurs mains.
Ce que je recommande, est que tout d'abord, ce que vous faites lors de ces commémorations, soit fait de manière efficace. Il ne suffit pas de faire un livre ou un film. Travailler dur et dépenser beaucoup d’argent pour faire un film qui n'aura pas de spectateurs, que personne ne regardera, un film qui n'aura pas un bon réalisateur ni une bonne production ni un bon thème, qui ne sera ni intéressant ni beau, est inutile ! Choisissez le meilleur réalisateur, le meilleur scénariste, le meilleur investisseur et le meilleur producteur. Au lieu de dix films, faites deux films, mais deux films qui, une fois diffusés, tout le monde demandera leur rediffusion. C'est cela qui est bien. Faites-le pour présenter le martyr Hemmat, le martyr Zahedi, le martyr Kazemi, les martyrs Kharrazi et Raddanipour, et tant d'autres. Ils ne sont pas rares. Il y a tellement de noms de martyrs éminents d’Ispahan qu’on ne peut pas les énumérer. Voici un conseil : Recherchez l’efficacité. Faites un livre de sorte qu'une fois la première édition terminée, les clients viennent demander une deuxième édition, puis une troisième édition et ainsi de suite, et cela concerne aussi les autres choses que vous faites.
Un autre point est d'évaluer l'efficacité - dont j'ai parlé à d'autres personnes venues d'une autre ville - c'est-à-dire de mettre en place un moyen d'observation et de contrôle. Regardez comment un jeune a changé par rapport au passé, après avoir vu votre travail, comment ont évolué son comportement, son style de vie, ses vêtements, sa participation aux prières en commun et aux rassemblements religieux, et sa confrontation aux problèmes politiques, par rapport au passé. Bien sûr, c’est difficile, c’est très difficile, mais il faut le faire. Autrement dit, si votre travail est un travail, réel et efficace, pour sauver des vies, et un Djihad dans la voie de Dieu, ces points doivent être observés.
Je propose que les unités militaires d’Ispahan elles-mêmes deviennent actives, et que par exemple, les unités de l'armée, l'armée de l'Imam Hussein, l'armée de Najaf ou la brigade de Qamar Bani Hashem - qui maintenant [bien sûr] ne fait plus partie d'Ispahan, à l’époque, apparemment, elle faisait partie d'Ispahan - ou les unités de l'armée, la 8ème base [qui] a beaucoup travaillé, le centre d'artillerie d'Ispahan et les autres centres qui existaient, contribuent à ce travail et décrivent les événements et l'histoire de la guerre imposée comme ils l'ont vécue, avant et après peut-être. Par quels moyens ? Sous forme de jeux informatiques. Dans le monde d'aujourd'hui, les jeux informatiques sont un moyen de transmettre des messages. Ce ne sont pas seulement des jeux. Des gens réfléchissent et conçoivent un jeu de guerre entre l'Iran et eux-mêmes, de telle manière que lorsqu'un jeune Américain, un adolescent américain s'assoit devant l'ordinateur et regarde ce jeu, il se sent fort et capable, et espère gagner ce combat. Il faut agir de la sorte.
Ou [raconter] des histoires courtes. Par exemple, une personne raconte un souvenir en dix lignes, sur quoi ? Sur le martyre d'un ami au front. Ni le narrateur ni le héros du récit ne sont des personnes célèbres, mais quand vous lisez cette histoire, quand un jeune homme la lit, cela laisse une impression. Autrement dit, ces histoires ont besoin que des artistes interviennent dans ce processus.
À mon avis, si ces choses sont faites et si cette narration des grands événements du passé est faite, correctement et intelligemment, de nombreux problèmes seront résolus et les choses avanceront. Le souvenir de ces martyrs ravive et crée un esprit, remarquable et dynamique, dans la jeunesse d'aujourd'hui. Cela signifie que la vie de Shahid Kazemi est en réalité à l’origine du martyre d’Hojjaji. Cela veut dire que lorsque quelqu’un lit (ce récit), cela se produit et se crée en lui. Par conséquent, suivez cette ligne, si Dieu le veut, et que Dieu vous bénisse.
Avec mes salutations et que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !