Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 20 mai 2025 par l'Imam Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors du premier anniversaire du martyre du président Raïssi et de ses compagnons.
Au nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l’univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète Abi al-Qassem al-Mustafa Muhammad, et à sa Lignée pure, immaculée et élue, en particulier celui qui représente le trésor d’Allah sur Terre.
Cette assemblée est organisée en l'honneur et à la mémoire de notre bien-aimé martyr, le président M. Raïssi, et les autres « Martyrs du Service » tombés à ses côtés, dans cette tragédie amère : le martyr Ale-Hashem, le martyr Amir-Abdollahian, les membres de l'équipage, l'honorable gouverneur de l'Azerbaïdjan et le responsable de la sécurité qui, comme on dit, ont véritablement endeuillé la nation iranienne.
Les événements amers et doux se succèdent constamment dans la vie. L’important est que nous réfléchissions à ces événements et que nous tirions des leçons de l'histoire, de notre passé et des événements eux-mêmes. Je souhaite partager quelques réflexions sur le martyr Raïssi, mais mon intention n'est pas simplement de le louer. Oui, ce que je vais dire est à la gloire de ce cher martyr, mais ce n'est pas le seul but de mes propos. Le but est d'en tirer des enseignements. Nous tous - nos générations futures, notre jeunesse et les responsables qui gouverneront un jour ce pays et serviront cette nation - devons écouter, comprendre et observer comment une vie comme la sienne, peut influencer l'esprit du peuple, l'avenir et la situation du pays. Ce sont des leçons [à apprendre].
Le premier point que je veux évoquer concernant le martyr Raïssi, est qu'il était un exemple du noble verset :
« Voici la demeure de l'Au-delà que Nous attribuerons à ceux qui ne cherchent ni à dominer sur terre ni à y semer la corruption » (Coran 28:83)
Ceci est un critère important pour la gestion du pays, « ... ceux qui ne cherchent pas à dominer sur terre ». Dans la sourate al-Qassas, dans la sourate où se trouve ce verset - ce verset se trouve à la fin de la sourate - il est dit : "Pharaon était hautain sur terre" (Coran 28:4). C'est exactement le contraire dont il s’agit. Pharaon cherchait à dominer :
« Le royaume d'Égypte et ces rivières qui coulent à mes pieds ne m'appartiennent-ils pas ? » (Coran 43:51).
Croire que l'on est supérieur, remettre ses responsabilités sur les épaules du peuple et regarder les gens avec mépris, sont des caractéristiques du règne des pharaons.
La gouvernance divine est à l’opposé : « ceux qui ne cherchent pas à dominer sur terre ». Le martyr Raïssi était un parfait exemple de ce verset. Son statut politique et social était très élevé. Vous pouviez voir lors de ses voyages et de ses rencontres avec les gens, à quel point ils leur témoignaient de l’affection et de la dévotion. Il ne s'est jamais considéré comme supérieur aux autres. Il se considérait au même niveau que le peuple, comme le peuple et même inférieur aux gens, dans certains cas. C'était sa perspective et son point de vue lorsqu'il administrait le pays, dirigeait l'administration et accomplissait ses devoirs. Il ne cherchait rien pour lui-même dans ce poste politique et social, et ne prenait rien pour son bénéfice personnel. Toute sa force et toute son énergie étaient consacrées à servir le peuple et les créatures de Dieu, et à élever et renforcer l'honneur et la dignité de la nation. Tout était fait dans ce but et c'est sur ce chemin du service qu'il [a atteint le martyre et] est parti à la rencontre de Dieu. C'est une caractéristique très importante de ce cher martyr dont nous devons nous inspirer. Grâce à Dieu, dans la République islamique, il y a beaucoup de personnes qui possèdent de telles qualités. Mais nous devons transformer ces particularités en leçons et en faire une norme culturelle.
Le martyr Raïssi avait un cœur humble et proche de Dieu, une parole directe et honnête et un travail infatigable et continu. Ce sont trois qualités qui concernent le cœur, la parole et les actes. Pour discerner le caractère et l'identité d'une personne, ces trois éléments sont fondamentaux : leur cœur, leurs paroles et leurs actions.
Le cœur du martyr Raïssi était rempli du souvenir de Dieu, d'humilité, de supplications et de recours à Dieu. Nous l'avons clairement constaté. Avant sa présidence et même avant l'époque où il était à la tête du pouvoir judiciaire, nous le voyions et le savions. Il était humble, avait un cœur proche de Dieu à Qui il recourrait sans cesse. Son cœur débordait de compassion pour le peuple. Il ne se plaignait pas du peuple et n'était jamais pessimiste à son égard. Il ne se plaignait jamais des attentes des gens. A de nombreuses occasions, il parlait directement aux gens qui venaient à lui avec leurs plaintes, lui parlaient et parfois lui parlaient même sur un ton dur. Pourtant, il était toujours bienveillant et n'était jamais contrarié par de tels rencontres, attitudes ou comportements.
D'un autre côté, il se préoccupait de son devoir islamique. Il était dévoué à la fois à Dieu et au peuple, et cherchait continuellement à savoir s'il avait rempli ses obligations religieuses ou s'il l'avait fait de manière adéquate. Cette préoccupation ne le quittait jamais. Lors de nos réunions régulières, on pouvait voir à quel point il était soucieux de son travail et de l'accomplissement de ses devoirs, et combien il ressentait le poids de ses responsabilités. Il était devenu chef du pouvoir judiciaire uniquement par sens du devoir religieux. Je le savais directement. Il s'était présenté à l'élection présidentielle uniquement par sens du devoir religieux. Beaucoup peuvent prétendre avoir cette motivation, mais (à son sujet) nous savons qu'il l'a fait purement par obligation religieuse. Il s'est senti contraint par le devoir et s'est engagé dans ces deux missions. C'était l'orientation de son cœur et ce qui le guidait.
Quant à sa parole, il s'adressait au peuple avec franchise et honnêteté. Il ne parlait pas de manière ambiguë ni n'utilisait de signes trompeurs. Il était direct, clair et sincère. On lui avait conseillé : « Dis au peuple : « Nous ferons telle ou telle chose si nous le pouvons ». Et si tu ne peux pas le faire, dis : « Nous ne pouvons pas le faire », et c'est exactement ce qu'il a fait. Il était clair et honnête.
Cette franchise et cette honnêteté se manifestaient même dans les discussions diplomatiques, et influençaient les autres parties. Dans les négociations diplomatiques, souvent marquées par un langage alambiqué et des intentions cachées, il parlait avec ouverture et sincérité, et laissait une forte impression sur ses interlocuteurs. Ils lui faisaient confiance et savaient que ses paroles étaient véridiques. Lorsqu'un journaliste a demandé au martyr Raïssi, lors de sa première interview après son élection, s'il négocierait avec les États-Unis, il a répondu explicitement : « Non » Il a refusé sans aucune ambiguïté et n'a pas négocié avec eux. Il n'a pas laissé l'ennemi prétendre avoir réussi à amener l'Iran à la table des négociations par des menaces, des promesses ou des manœuvres. Il ne l'a pas permis. C'est en grande partie pour cela que l'autre côté insiste tant sur des négociations directes. Il ne l'a pas permis. Bien sûr, des négociations indirectes ont eu lieu pendant son mandat comme c'est le cas aujourd'hui. Mais sans résultat. Nous ne pensons pas (non plus) que les négociations actuelles aboutiront à des résultats. Nous ne savons pas pour l'instant ce qui se passera.
Puisque le sujet des négociations a été évoqué, entre parenthèses, je fais une remarque à l'autre camp : les Américains qui participent à ces pourparlers indirects doivent éviter les propos insensés. Leur déclaration « Nous n'autoriserons pas l'Iran à enrichir l'uranium » est un non-sens complet. Nous n'attendons la permission de personne. La République islamique a ses propres politiques et approches, et elle les suivra. J'expliquerai d'ailleurs une autre fois, au peuple iranien, pourquoi l'autre camp insiste tant sur l'enrichissement et pourquoi les Occidentaux, les Américains et d'autres exigent avec tant de force, qu'il n'y ait pas d'enrichissement d'uranium en Iran. Si Dieu le veut, je développerai ces points ultérieurement pour que la nation iranienne comprenne les intentions réelles de l'autre partie.
Son discours [celui du martyr Raïssi] était honnête, juste, bienveillant et direct. Cela a une grande valeur. Pour comprendre l'importance de cette parole, sur laquelle le martyr Raïssi fondait sa conduite – une parole claire et sincère – comparons-la aux déclarations des dirigeants de certains pays occidentaux dont les prétentions sur la paix et les droits de l'homme assourdissent le monde depuis des années. Ils ne cessent de parler de paix et de droits de l'homme, mais lorsque des milliers d'enfants innocents – pour ne parler que des enfants – lorsque des milliers d'enfants sont tués à Gaza, en peu de temps, peut-être plus de 20 000, ceux qui prétendent être les défenseurs des droits de l'homme non seulement ne font rien pour arrêter cela mais également aident les oppresseurs ! Comparez leurs prétendus engagements pour la paix, leurs discours sur les droits de l'homme et leur langage trompeur, avec l'honnêteté et la droiture d'un président comme le martyr Raïssi. C'est là que la portée de sa parole devient évidente. Ainsi en était-il de sa parole et de son cœur.
Le troisième élément était son action. Le martyr [Raïssi] travaillait constamment. Sans relâche ! Il œuvrait jour et nuit sans jamais se lasser. Je lui répétais souvent de prendre aussi soin de lui-même. Je l'avertissais que la pression pourrait nuire à sa santé et que s'il s'effondrait, il ne pourrait plus travailler. Il répondait : « Je ne me lasse pas de travailler ». Il était toujours à l'œuvre, toujours en action – dans un travail de qualité, entièrement dédié au service - Il existe deux types de service. Le premier est le service direct au peuple. Par exemple, imaginer une ville qui a besoin de canalisations pour avoir accès à l'eau potable, dans certains endroits des routes doivent être construites, dans d'autres, des emplois doivent être créés et ainsi de suite. Il a créé des emplois et relancé des milliers d'ateliers, à l'arrêt ou inactifs. Il a relancé des projets qui devaient être achevés en trois ou quatre ans, mais qui traînaient depuis 10 ou 15 ans. Il a relevé ces défis et accompli de nombreuses tâches de ce genre, dans plusieurs villes. Les habitants de ces villes ont vu et ressenti directement ces services. C'était un exemple de la manière dont il rendait service au peuple.
Une autre forme de service consiste à servir l'honneur national, la dignité du pays et le prestige de la nation iranienne. Le fait que, selon les évaluations des institutions financières internationales, la croissance économique de l'Iran soit passée de presque zéro à cinq pour cent, est une source de fierté nationale. C'est un honneur pour le pays et cela reflète son progrès. Cela s'est produit. De telles réalisations se sont répétées. La capacité à obtenir une place dans divers forums économiques mondiaux et à y accéder est un honneur international pour la nation iranienne. Le fait que le président [martyr Raïssi] ait brandi le Coran et une photo du martyr Soleimani à l'Assemblée générale des Nations unies, est une source de fierté pour la nation. Voilà le deuxième type de service [qu'il a rendus]. Notre cher martyr a fourni ces deux formes de service tout au long de ces années.
Ce que je veux conclure de ces remarques est qu’on pouvait voir le même éclat et la même énergie dans la conduite du martyr Raïssi et de nombreux jeunes collègues comme lui, des hommes comme Kalantari, Abbaspour, Qandi, Nili et d'autres qui avaient tous le même rayonnement, le même esprit, la même motivation et le même sens des responsabilités, même 40 ans après (la révolution) ! Cela a une valeur inestimable. C'est la force de la Révolution. Cela montre que cette Révolution est puissante. C'est la « Plus Grande Victoire » dont parlait l'Imam Khomeiny. L'Imam [Khomeiny] décrivait la « Plus Grande Victoire » comme la capacité de la Révolution à former et à produire des gens compétents et désintéressés. Cela s'est réalisé.
L'année de la victoire de la Révolution en 1979, le martyr Raïssi était un jeune de 18 ans. Le martyr Ale-Hashem avait 16 ans. Le martyr Amir-Abdollahian était un adolescent de 14 ans au moment de la Révolution. Le martyr Malek Rahmati n'était pas encore né. Ces hommes ont été formés par la Révolution : le martyr Raïssi de Machhad, Ale-Hashem de Tabriz, Rahmati de Maragheh, Amir-Abdollahian de Damghan, Moussavi de Fereydunshahr à Isfahan, Mostafavi de Gonbad-e Qabus, Daryanoush de Najafabad et Qadimi d'Abhar ont grandi aux quatre coins du pays. La Révolution a su former – et a effectivement formé – des centaines de milliers de jeunes comme eux. Parmi eux, elle a offert à la nation iranienne des figures exceptionnelles sur les scènes nationales et internationales. Voilà ce qu'a accompli la Révolution. C'est l'une de ses forces. L'avantage remarquable de la Révolution est qu'elle peut unir et mobiliser des personnes, comme le martyr Ayatollah Ashrafi – un homme de 80 ou 90 ans – et le martyr Arman Aliverdi, un jeune de 18 ou 19 ans, sur le même chemin, malgré un écart de 40 ans. Des jeunes comme lui, sont tombés en martyrs sur le même chemin que le martyr Ashrafi, le martyr Sadoughi et des hommes âgés qui ont donné leur vie aux premiers jours de la Révolution. Une Révolution dotée d'une telle puissance, capable de mobiliser de telles forces sur tant d'années, est invincible.
Sachons apprécier la valeur de la Révolution, la valeur de ce qui a été fait, la valeur de ce grand mouvement du peuple iranien et la valeur de ces progrès. Demandons l'aide de Dieu, Tout-Puissant, et poursuivons ce chemin. Si Dieu le veut, la nation iranienne sera un exemple durable pour l'humanité et par Sa grâce, offrira ce service au monde entier et à toute l'humanité.
Avec mes salutations et que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !