* Muhammad Mahdi Rahimi, journaliste et chercheur
Il y a vingt-cinq ans, le 30 septembre, durant la seconde Intifada à Gaza, une courte vidéo a bouleversé la conscience du monde entier.
Un père et son jeune fils, pris dans une manifestation, se sont retrouvés piégés lorsque les tireurs sionistes ont avancé. Ils ne pouvaient pas fuir. Muhammad al-Durrah et son père, Jamal, ont cherché refuge derrière un baril, espérant désespérément une occasion d’échapper à la pluie incessante de balles. Cette chance ne vint jamais. Muhammad fut touché. Son père, anéanti, n’espérait même plus l’arrivée d’une ambulance. Sa propre vie n’avait plus d’importance, son cœur était déjà brisé.
Les images de ce moment, diffusées sur une chaîne de télévision française, ont transpercé les cœurs à travers le monde.
En République islamique d’Iran, ce jour fut proclamé « Journée nationale de solidarité et de compassion avec les enfants et adolescents palestiniens », afin qu’à chaque anniversaire de cette tragédie, la réalité de la Palestine résonne en Iran et au-delà. L’Imam Khamenei a décrit le martyre de Muhammad en ces termes : « Un martyre, comme celui de ce jeune garçon dans les bras de son père, déclenche une tempête dans les cœurs des nations à travers le monde. » [1]
La République islamique et le peuple iranien comprirent une vérité : la véritable protection des enfants palestiniens ne peut provenir de paroles, de condamnations ni de déclarations télévisées. Elle exige une action sur le terrain. Et moins de six ans après le martyre de Muhammad, grâce aux sacrifices des combattants palestiniens, avec le soutien indéfectible du peuple iranien et du Front de la Résistance, le mouvement Hamas réussit à expulser les meurtriers de Muhammad de Gaza, faisant tout pour protéger les enfants de Palestine.
Mais, contrairement à l’Iran et au Front de la Résistance, une grande partie du monde a très vite oublié Muhammad. Certaines nations ont normalisé leurs relations avec ses assassins, contribuant ainsi à renforcer et sécuriser leur domination oppressive, et ont même lancé d’importants projets politiques et économiques pour l’étendre. Tout cela n’a fait que préparer le terrain à la répétition de la tragédie de Muhammad, année après année, pour des dizaines d’autres enfants palestiniens, et pour une autre petite fille de Gaza, Hind Rajab.
Comme l’a rappelé l’Imam Khamenei : « Avez-vous vu l’adolescent tué dans les bras de son père ? Ce n’était pas un cas isolé. » [2]
 L’histoire l’a prouvé, ce ne fut pas un cas isolé.
Le 29 janvier 2024, les soldats criminels du régime sioniste ont ouvert le feu sur une voiture à Gaza transportant Hind et sa famille. Durant les tirs, la voix tremblante de Hind est parvenue, par téléphone, aux secouristes du Croissant-Rouge. Mais les sionistes, instruits par l’expérience de l’affaire Muhammad, ne laissèrent aucun témoin vivant. Ils massacrèrent toute sa famille, ainsi que l’équipe du Croissant-Rouge venue à leur secours.
Et aujourd’hui, le 30 septembre, alors que nous commémorons la « Journée de solidarité et de compassion avec les enfants et adolescents palestiniens », peut-être que la question la plus urgente est la suivante : la vie de Hind aurait-elle pu être sauvée ?
Peut-être que si, ce jour-là, lorsque le sang de Muhammad imprégnait la terre de Gaza, lorsque la République islamique s’efforçait de révéler au monde la vérité derrière ce sang pur, les peuples des autres nations avaient choisi de rompre leurs liens avec le régime sioniste, de travailler à son effondrement, Hind Rajab serait vivante aujourd’hui.
Le sang de Muhammad al-Durrah aurait pu protéger la vie de Hind Rajab, si seulement le monde avait pris des mesures réelles et décisives pour mettre fin à ces crimes.
Deux ans après le début du génocide à Gaza, pas un jour ne passe sans que le sang d’enfants palestiniens ne soit versé par les soldats sionistes.
Le sang de Hind, et celui de milliers d’enfants comme elle, peut encore sauver la vie de la prochaine génération d’enfants palestiniens, si seulement …

Références :
[1] https://farsi.khamenei.ir/speech-content?id=3030
[2] https://farsi.khamenei.ir/speech-content?id=3030

(Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Khamenei.ir.)