L'Ayatollah Sayed Ali Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, a repris ses cours supérieurs de Jurisprudence islamique (Dars-e Kharij) avec la nouvelle année universitaire des centres d’enseignement islamiques. Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 6 septembre 2016, au début du cours d’ouverture.
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux le Très Miséricordieux
Après trois mois et quelques jours d’interruption des cours et des débats, je vous remercie pour votre présence aujourd’hui, et je voudrais aborder certaines questions de jurisprudence islamique (Fiqh). Nous avons passé le mois de Ramadan et nous avons eu un été chaud, pendant cette période. Certains ont profité du mois de Ramadan en accomplissant les obligations religieuses du mois de Ramadan, en jeûnant les jours chauds et longs du mois de Ramadan, en faisant les prières spéciales de ce mois, en s'entrainant à l'humilité, à la supplication et à d'autres actes de ce genre, en propageant les enseignements islamiques et en expliquant les règles religieuses. Ceux qui se sont rendus dans d'autres villes ou étaient occupés à Téhéran, ont tiré profit du mois de Ramadan, et certains n'en ont pas profité beaucoup et nous devrions en avoir du regret et essayer de réparer.
L’important est que les étudiants en sciences islamiques, les religieux et les séminaristes comprennent quelles sont leurs responsabilités à chaque époque. Si nous ne comprenons pas quelles sont nos responsabilités, la connaissance, la piété et autres ne seront d'aucune utilité. En d'autres termes, elles ne seront pas utilisées à bon escient. Imaginez que vous ayez beaucoup d'argent mais que vous ne sachiez pas que votre enfant est malade. Si vous saviez que votre enfant est malade et qu'il a besoin de traitement ou d’une opération chirurgicale par exemple, vous lui feriez suivre un traitement étant donné que vous en avez les moyens. Cependant, si vous n'êtes pas au courant de sa maladie, vous le perdrez ou sa maladie s’aggravera alors que vous aviez l'argent nécessaire pour le soigner. Si nous avons les connaissances, la piété et même le courage nécessaires, mais ne distinguons pas nos responsabilités, les positions que nous devons adopter et ce qu'Allah le Très-Haut, et la religion veulent de nous, dans la société, cette connaissance et ces caractéristiques n’auront pas les résultats souhaités et ne fonctionneront pas comme il se doit. Quand nous répétons constamment le mot «perspicacité», certains deviennent extrêmement mécontents et disent : «Pourquoi est-ce qu'il parle constamment de perspicacité ? » Eh bien, c’est la signification même de la perspicacité ! Un des aspects importants de la perspicacité est que nous connaissions les besoins de la société, aujourd'hui. Nous avons des millions de jeunes. Les jeunes sont soumis à un apprentissage, mais l'important est ce qu'ils apprennent. Comme l’a dit un poète: « Je suis comme une page blanche prête pour toutes sortes d'écrits » [poème de Hadj Mirza Habib]. Toutes sortes de choses peuvent être écrites sur ce papier. Qui doit en prendre l'initiative ? Qui doit avancer ? Qui doit comprendre, quand certaines choses maladroites et fausses, sont écrites sur ce papier et les corriger ? Toutes ces choses exigent la perspicacité. Nous devons connaître les besoins de la société actuelle. Aujourd'hui, nos ennemis dépensent des sommes considérables pour corrompre et détourner la jeunesse pieuse et musulmane iranienne. La détourner de quoi ? De l'essence de la religion. Ils veulent les détourner non seulement de la République islamique, de la Wilayat-e Faqih et d'autres concepts de ce genre, mais aussi de l'essence de la religion, des obligations religieuses, des questions chiites et d'autres concepts et enjeux qui existent aujourd'hui. Ils créent constamment des doutes. Il y a des gens à l'intérieur du pays, qui deviennent leurs instruments, mais beaucoup d'entre eux ne sont pas à l'intérieur du pays. Ils sont l’étranger et élaborent des politiques, choisissent certains sujets, les diffusent et poussent les autres à les propager. Aujourd'hui, le cyberespace est comme un désert sans fin, qu’on peut parcourir dans tous les sens. Les choses ne sont plus comme dans le passé. Dans le passé, si vous vouliez expliquer quelque chose, vous deviez l'écrire sur un morceau de papier et en photocopier ou polycopier 10, 100 ou 200 exemplaires. Les choses ont changé. Toute personne qui peut travailler avec un ordinateur est elle-même, un média, et peut répandre de fausses informations et égarer les gens pieux et sains. Ces erreurs doivent être identifiées. Qui doit jouer le rôle de bouclier et empêcher les jeunes d'être égarés ? Qui doit empêcher l'ennemi de détourner l'esprit de la jeunesse ? Qui doit assumer cette tâche ? C’est la première responsabilité de la société savante et religieuse des ulémas, et sa responsabilité la plus importante.
Les étudiants en sciences islamiques doivent créer en eux-mêmes, cette capacité d’affronter cette armée ennemie infinie qui attaque la foi, les croyances, la santé morale du peuple et la moralité de la jeunesse. Il existe de nombreux sites internet dont le but est de détruire la moralité et la pudeur de la jeunesse musulmane - que ce soit des garçons ou des filles. Leur but est de détruire leur pudeur. C'est leur principal effort et ils élaborent des plans à cette fin. Certaines de ces activités sont des délits et les différentes organisations gouvernementales ont le devoir de les empêcher et le font effectivement. Cependant, les questions qui touchent l'esprit et le cœur, ne peuvent pas être résolues par des actions sécuritaires et militaires, ou par des travaux de renseignement. Ces activités nécessitent des instruments aussi efficaces que les maladies qu’elles provoquent. La guérison de ces maladies est à la charge des ulémas et des personnes sages et compétentes dans le domaine de la religion. Nous devons nous équiper. Beaucoup d'entre nous ne sont pas équipés. Beaucoup d'entre nous n'ont pas assez de connaissances dans le domaine informatique. Certains religieux ne sont pas du tout au courant des nouvelles méthodes ni familiers avec l’ordinateur. Ils ne comprennent pas ce que cela signifie ni l'importance de ce travail. Nous en avons été témoins. Parmi les responsables, il y a des gens qui ne comprennent pas l'importance de cette grande tâche comme il le faudrait, et c'est pourquoi ils ne prennent pas les mesures nécessaires
Nous avons créé le Conseil suprême du cyberespace à cette fin. Nous l'avons créé afin que les responsables se réunissent et réfléchissent, et accordent leur volonté, leurs décisions et leurs actions face à ce grand événement. C'est un combat qui comporte en même temps, d'innombrables avantages et d'innombrables inconvénients. Le cyberespace a ces particularités. Nous pouvons en tirer le plus d'avantages. C'est ce que fait l'ennemi. Vous aussi, vous pouvez travailler mais dans la direction opposée, en présentant les concepts et les enseignements islamiques sans aucune barrière et sans aucun obstacle. Certains de nos gens pieux et des jeunes pieux, parmi les religieux et les non religieux, sont actifs et effectuent de nombreuses tâches. Ils présentent un sujet, un concept et une idée correcte dans le monde, qui trouble l'autre partie qui n’arrive pas à répondre. Certains ne réussissent pas car ils n’ont pas ces compétences ou ont des problèmes au niveau informatique. En d'autres termes, ils ne connaissent pas la réponse aux questions et aux doutes qui ont été soulevés et parfois, ils ne sont pas du tout conscients de l'existence de ces questions ! Ils ne savent pas quelles questions existent aujourd'hui ! Des questions existaient il y a 100 ou 150 ans dont on ne parle plus aujourd'hui. Devons-nous aller les chercher dans les livres et trouver la réponse, ou voir quelles questions se posent à notre époque ? Bien sûr, certaines questions qui existent aujourd'hui, sont de vieilles questions qui apparaissent sous de nouvelles formes. Ces questions existent mais parfois, de nouvelles questions apparaissent aussi. Nous devons les identifier et les comprendre. Ce sont les tâches des centres islamiques ? Ce sont eux qui doivent s'impliquer dans de telles tâches. Cela ne signifie pas que nous devions mettre de côté la jurisprudence. Au contraire, cela concerne exactement la jurisprudence. La jurisprudence ne se limite pas aux règles pratiques. « Le Fiqh d'Allah est grand » et est l’objet de ces enseignements islamiques. Il y a certaines divergences dans les enseignements islamiques. Par exemple, dans le domaine de la salat [prière quotidienne] pour les voyageurs, des dizaines de questions secondaires ont été soulevées dans l'un des domaines. La précision de nos experts en jurisprudence est telle qu’ils ont introduit des dizaines de questions secondaires par exemple, sur le raccourcissement ou non de la prière du voyageur. C'est une question mais il y a beaucoup de questions qui en découlent. Par exemple, Sayed mentionne 10, 12 clauses ou plus, dans son « Urwah ». D'autres ont également mentionné d'autres clauses ailleurs. C'est également le cas dans les questions idéologiques. Il y a des questions primordiales et secondaires dans les domaines idéologiques. L'autre côté (l’ennemi) se contente de zoomer sur une petite question et corrompt l'esprit de certaines personnes. C'est donc l'une de nos principales responsabilités. Les centres islamiques doivent y prêter attention. Heureusement, le centre islamique de Téhéran a été rénové et certaines tâches y sont réalisées. J'ai entendu dire que la cérémonie d'inauguration du centre de Téhéran se tiendra aujourd’hui. De grandes réalisations pourront être faites dans ces domaines.
J'espère que Dieu vous accordera à tous, la réussite, in-cha-Allah !
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !