Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux le Très Miséricordieux

Tout d'abord, je voudrais remercier le fils du feu M. Taleqani (que la miséricorde de Dieu soit sur lui) [Sayed Mahdi Taleqani] et ses collègues, d’avoir préservé le nom et les particularités du bureau de M.Taleqani. Certaines familles et parents de personnalités disparues conservent leur nom après leur décès, mais changent parfois complètement de contenu – et vont parfois même à l’opposé ! Si le fils de M. Taleqani n'avait pas essayé de le faire - bien entendu en coopération avec d'autres frères - et s'il n'avait pas pris en charge les affaires, peut-être qu’il aurait eu le même sort. Mais heureusement, vous avez réussi à préserver l’image de M. Taleqani.

M. Taleqani était une grande personnalité et avait vraiment les caractéristiques que vous avez mentionnées. Allah, le Très-Haut, lui avait donné une grande personnalité. C’était un individu franc, sympathique et sincère. Une des caractéristiques de M. Taleqani était sa gentillesse. C’était une personne sympathique et sincère. Quand nous l'avons rencontré, nous avons été témoins de son honnêteté, de sa bonté et de sa sincérité. Nous avons eu de longues réunions avec lui. Chaque fois que j'allais à Téhéran - quand il sortait de prison – je lui rendais visite une ou deux fois, et nous discutions pendant des heures. Nous étions enchantés par sa gentillesse et sa sincérité. C'était une de ses caractéristiques.

En plus d'être sympathique, honnête et sincère, c’était un homme très confiant. Une de ses caractéristiques était sa confiance en soi. Il n'a jamais été influencé par les pouvoirs, les apparences extérieures ou autres. C'était à la fin de 1342 ou au début de 1343 (1952-1953), (début des activités révolutionnaires en Iran) que je l'ai rencontré pour la première fois. Il devait passer devant le tribunal d’Eshratabad. Je suis allé là-bas et j'ai été témoin de son procès. Ils ont dit que le jugement était public mais il y avait un nombre limité de sièges. Nous sommes partis très tôt pour assister au procès et nous avons heureusement trouvé un endroit à l'intérieur. Jusque-là, je n'avais jamais vu M. Taleqani. Il y avait M. Taleqani, le défunt Bazergan et d’autres personnes qui étaient membres du « Mouvement pour la liberté » qui devaient aussi être jugés. Je crois que c'était le deuxième procès. Il s'agissait d'une de ces cours de justice composée de cinq juges de rangs élevés aux nombreuses épaulettes. M. Taleqani était assis devant nous et ne leur prêtait aucune attention. Quand son nom fut mentionné, il aurait dû se lever et parler, mais il ne prêta aucune attention et resta  assis, appuyé sur sa canne bien qu’à cette époque, il n'était pas très vieux. Il ne se leva pas et ne répondit pas. Il n'a prêté aucune attention à cette cour de justice dont l’atmosphère sévère impressionnait normalement les accusés. Pendant la pause, nous nous sommes approchés de lui et il s'est comporté avec nous, d’une manière chaude et amicale. À cette époque, j'étais un jeune étudiant en sciences islamiques, et il avait entendu parler de moi parce que quelque temps auparavant, j'avais été emprisonné dans la prison de Qezel Qaleh. Lui et M. Bazargan avaient entendu parler de moi. Quand on m'a présenté, il m'a traité avec beaucoup d’amitié et de cordialité, alors que je n’étais qu’un jeune séminariste, tout en restant indifférent aux fonctionnaires.

Il nous a dit qu'il avait participé à une cérémonie funèbre à la mosquée Hedayat qui appartenait à la famille Hedayat et était gérée par cette famille qui était une famille ancienne reliée à la cour et au régime. M. Taleqani était un imam de la prière collective de cette mosquée et participait parfois à leurs cérémonies funèbres. Il a dit qu'un de leurs parents était décédé et qu’il avait participé à la cérémonie funèbre où il y avait certains hauts fonctionnaires militaires - des généraux, des lieutenants-généraux et d'autres officiers, debout à la porte en uniforme. L'un d'entre eux était le général Hedayat qui était une personne bien connue à cette époque. Il a dit : « J'ai jeté un coup d'œil et j'ai vu que je ne pouvais pas m'asseoir où ils étaient assis. Par conséquent, j'ai pris un siège ailleurs et après cet événement, j'ai été emprisonné. Lors d’un de mes derniers emprisonnements, je pense que cela s'est produit ces dernières années, je marchais dans la cour de la prison et j’ai remarqué une personne qui s'est approchée de moi, s'est inclinée et m’a salué. J'ai répondu à son salut et demandé : « Qui êtes-vous ? » Il a répondu: « Je suis Hedayat». C’était le fameux général Hedayat qui avait été emprisonné. J'ai vu que cet individu apparemment glorieux, prestigieux et puissant, était en fait, une petite et pauvre personne. Mais moi, je n'avais pas changé, ni dans cette cérémonie funèbre ni en prison. J'étais la même personne. Cela montre qu’il était une personnalité confiante et digne.

Cela vient de la foi. C’était vraiment une personne pieuse. Mais cette même personne faisait preuve d’un grand respect et d’une grande humilité face à l’Imam Khomeiny. J'ai été témoin de ce respect tant en l'absence qu’en présence de l’Imam. En l'absence de l'Imam, il m’a dit : « L’Imam Khomeiny dit des choses qui semblent impossibles aux gens mais après un certains temps, nous voyons que ce qu'il a dit s’est réalisé. C’est un inspiré». C'était l'interprétation de M. Taleqani. Je ne me souviens pas des mots exacts. Il a dit que l'Imam Khomeiny « recevait des informations » et « était connecté à une source ». En présence de l'Imam aussi, j'ai été témoin de son humilité et de son respect pour l'Imam. Cette personne pour qui la gloire extérieure et la magnificence du régime n'étaient rien, faisait preuve d’une grande l'humilité face à l’Imam Khomeiny.

Ce sont les caractéristiques transcendantes des personnalités éternelles de l'Histoire. Ces caractéristiques doivent être découvertes, comprises et présentées. En tout cas, votre organisation est une bonne organisation, et M. Taleqani mérite vraiment d'être loué et commémoré. Vous ne devez pas laisser son nom ni ses qualités tomber dans l'oubli, ni permettre que ses vraies relations avec la Révolution se transforment en relations irréelles. Vous ne devez pas laisser cela se produire. J'espère que vous réussirez dans ces domaines, in-cha-Allah.

Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !