Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux le Très Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations sur notre maître Mohammad et sur ses Descendants immaculés, purs et élus, en particulier celui qui représente le trésor d'Allah sur terre.

Soyez les bienvenus chers frères et sœurs. Comme nous l'avons souligné auparavant, cette réunion est une réunion symbolique, un hommage et un signe de l'admiration et du respect que nous avons pour la science, pour les maîtres de la science et pour les universités. C'est aussi l’occasion pour moi, d'obtenir une vue d'ensemble de l'environnement scientifique et intellectuel des universités du pays, grâce aux déclarations des orateurs estimés de cette réunion. Les points que les amis ont soulevés au début de la réunion, sont des points précieux que nous poursuivrons et transmettrons aux responsables in-cha-Allah, et qui reflètent dans une large mesure, l’atmosphère générale des universités du pays. C'est pourquoi cette réunion est très précieuse à mon avis.

Certains se demandent - cette question m’a été transmise indirectement – comment je collecte des informations [sur les universités] et quels sont les moyens et les canaux que j’utilise pour recueillir ces informations et parler des universités, des sciences et des conditions actuelles. En réponse, je dirais que ces canaux sont principalement les universités elles-mêmes et les relations que nous entretenons avec les professeurs, les étudiants, les gestionnaires et les responsables des organisations scientifiques et universitaires du pays. Un large éventail de réseaux de communications nous aide à collecter des informations sur les réalités de la science, des scientifiques et des universités. Cela se fait soit par des rapports officiels du gouvernement que les ministres nous remettent à différents moments - que nous demandons ou qu’ils nous remettent à différentes occasions -, soit par les relations directes que nous avons avec les professeurs d'université, des scientifiques, des étudiants et des personnes chargées du travail universitaire qui nous donnent ces informations dont nous bénéficions. Leurs informations sont fondées sur les bases de données que l’un des messieurs a mentionnées dans la réunion, qu’ils traduisent et m’apportent. Ces bases de données incluent les rapports de l'Unesco, d’ISI et de Scopus. Je recueille et utilise ces informations. Nos informations sont obtenues par ces canaux et l’ensemble de ces réseaux nous rassure sur l’authenticité des informations.

La question que je veux aborder maintenant, est qu'une des responsabilités des élites et des personnalités sages et compétentes, est de regarder l'avenir. Quel Iran voulons-nous avoir dans vingt ans ? C'est important. Si nous parlons de l'économie, de la science, de la technologie, de la moralité et de la connaissance, l'objectif est de préciser quel Iran nous voulons construire en vingt ans. Nous avons élaboré le Plan Stratégique vicennal, il y a onze ans, et ce plan devrait se poursuivre jusqu'en 2025. Bien entendu, il y a des interprétations différentes sur nos progrès au cours des dix dernières années. Avons-nous progressé pour cinq, dix, douze ou quinze ans ? Il existe différents points de vue à cet égard. Quel Iran voulons-nous avoir dans vingt ans ? Dans vingt ans, les étudiants d'aujourd'hui auront des postes de direction et géreront le pays. C’est la signification de votre travail, du travail des professeurs et des directeurs d'université. Ceux qui sont vos étudiants aujourd’hui, seront les Présidents, les ministres, les membres du Majlis et les gestionnaires de diverses organisations, dans vingt ans. Le pays sera entre leurs mains. Que voulez-vous avoir dans vingt ans ? C'est un point très important. C'est une question très importante. C'est un souci très important. Les personnalités sages et bien informées du pays - dont certaines sont formées par vous - ne peuvent ignorer cette question.

Si nous avons une image idéale à l'esprit de la situation dans vingt ans, la responsabilité de sa réalisation incombe à la chaîne de la science et de la connaissance dans le pays, au système éducatif et aux universités qui sont censés éduquer la génération qui prendra les affaires en main, dans vingt ans.

Dans vingt ans, voulons-nous un Iran fort qui n’ait pas peur des menaces des petits et des grands ennemis, et s’appuie sur sa propre puissance ? Un Iran fort, un Iran indépendant ? Parfois, un pays ne craint pas des ennemis extérieurs à cause du soutien d'une puissance extérieure, comme un enfant qui se sent en sécurité et fort en s'appuyant sur son père. Voulez-vous être comme cela ou voulons-nous que l'Iran soit un pays dont le pouvoir dépende de lui-même et un pays indépendant ? Nous voulons un Iran pieux et riche, où règne la justice – la justice économique, sociale et judiciaire. Nous voulons un Iran qui jouit d'un gouvernement populaire, pur, laborieux, soucieux et pieux. Nous voulons un Iran de ce genre. Bien sûr, c'est un point optimal.

Peut-être que ce n’est pas le cas et que nous n'attachions pas beaucoup d'importance aux éléments et aux critères qui ont été mentionnés ou peut-être, sommes-nous opposés à certains d'entre eux. En d'autres termes, nous pourrions vouloir un Iran qui bénéficie du bien-être et d'une prospérité économiques, tout en étant dépendant des autres. Bien sûr, une telle chose n'est pas possible. Un pays qui dépend des autres en termes économiques, peut-il ou non obtenir un bien-être économique. Naturellement, un certain bien-être peut exister dans un tel pays, mais il n'est pas du tout possible pour lui, de bénéficier du bien-être économique et de la sécurité psychologique et économique. Maintenant, imaginez que nous acceptions d’être politiquement dépendants. Actuellement, certaines personnes en parlent ouvertement et sont pour une économie unique - comme c’est presque le cas actuellement - qui dépende de la vente de pétrole brut, un pays qui n’attache pas d’importance à la culture, souffre de fractures sociales, tribales, religieuses, confessionnelles et politiques, un pays soumis à la domination d’une minorité de richissimes face à la pauvreté générale– comme cela existe aux États-Unis à «Wall Street» - un «Wall Street iranien» en somme, avec une majorité de pauvres. Imaginez que nous voulions un pays comme celui-ci, avec ces caractéristiques. D’après des nouvelles fiables, quand le temps devient chaud aux États-Unis, certaines personnes meurent à cause de la chaleur. Personne ne meurt de chaleur dans sa maison. Cela signifie que ce sont des sans abri. Beaucoup de gens aussi meurent de froid. Parfois, ils le déclarent eux-mêmes et révèlent le nombre des victimes, mais la plupart du temps, les statistiques ne sont pas révélées. Voilà ce que signifie être sans abri. Dans un pays si riche – après tout, les États-Unis sont un pays riche - il y a des sommets de richesse et des gouffres de misère, de chaos, de pauvreté et de privations. Qu'est-ce que nous voulons ? Bien sûr, entre ces deux extrêmes, il existe des formes intermédiaires.

Si nous voulons que l’Iran soit dans vingt ans, un pays avancé, puissant et digne, qui jouisse de bons privilèges et d’avantages, un Iran riche sur le plan matériel et spirituel, quand nous parlons de piété, nous parlons des privilèges et des avantages spirituels - cela exige que certaines tâches soient exécutées et la majeure partie de ces tâches dépend des universités. C'est la raison pour laquelle j’insiste beaucoup sur les universités, les professeurs d'université et les honorables ministres chargés des questions universitaires, et c'est la raison pour laquelle je suis si sensible sur ces sujets. Au début de la réunion, un des messieurs a parlé de l'efficacité. A qui revient la responsabilité de l'efficacité ? L’efficacité est la raison pour laquelle nous traversons toutes ces difficultés. Qui doit nous mener à cette efficacité sinon des personnes informées et patientes qui s'engagent dans le djihad dans la voie de Dieu, qui travaillent pour Lui, ne pensent pas à se remplir les poches, maîtrisent leur travail et travaillent de manière courageuse. Nous sommes à la recherche de telles personnes. Dans quels endroits sont-elles formés sinon dans les universités ? La question est donc liée aux universités qui devraient posséder les caractéristiques dont notre pays, l'Iran, a besoin dans l'avenir - dans vingt ans. C’est pourquoi la question des universités est si importante.

Eh bien, il y a certaines exigences. J'ai résumé ces exigences sous forme de termes clés comme progrès scientifique, discipline morale, initiation religieuse dans les milieux universitaires, perspicacité politique, sentiment d'identité et de fierté. Toutes ces choses sont nécessaires. Nos étudiants doivent avoir le sentiment qu'ils ont une identité irano-islamique et en être fiers. Ce sont des choses nécessaires et urgentes que nous devons prendre en considération pour pouvoir atteindre nos objectifs. Si l’un d'entre eux manque, notre travail restera inachevé. Si nous avons assez de temps, je dirai quelques mots sur chacun de ces termes.

Quand je donne des avertissements sur les voyages mixtes des étudiants et des erreurs de ce genre, il ne faut pas penser que c’est par puritanisme ou par conservatisme. Ce sont des problèmes et des activités qui transforment les normes qui devraient exister dans les milieux universitaires. Rester indifférent est exactement le contraire de ce que nous attendons des universités aujourd'hui, et de ce dont nous avons besoin dans nos universités.

Au début de la réunion, certains messieurs ont fait de très bons discours sur le progrès scientifique. Les points que les messieurs et les dames ont soulevés à la réunion dans différents domaines, étaient des points positifs. C'est le signe d'un mouvement scientifique. Depuis le début des années 2000, lorsque la question de la science et du progrès scientifique a été soulevée, je pense que pour la première fois, j'ai soulevé cette question à l'Université Amir Kabîr, et que j'ai poursuivie ensuite - un mouvement a été créé dans le pays. Comme le terrain était prêt et qu'il y avait de bons talents et de grandes capacités dans le pays, la croissance scientifique a commencé à fleurir. La question que je voudrais aborder est celle de notre taux de croissance. Dans d'une autre réunion où les doyens et les professeurs d'université étaient présents, j'ai donné un avertissement sur la diminution du rythme de notre croissance scientifique. L'honorable ministre m'a écrit une lettre expliquant que ce n'était pas le cas et que notre croissance se poursuivait. Dans cette lettre, il a également présenté des statistiques et des chiffres. Je sais que notre croissance se poursuit. Le problème n'est pas que nous manquions de croissance scientifique. Je vois bien que nous avons une croissance scientifique. Toutefois, la question porte sur le rythme de ces progrès. Le rythme de notre croissance scientifique a diminué. Aujourd'hui, nous devons accélérer cette croissance. Dans une course automobile dans où tout le monde roule à 250 ou 300 km/h, si vous êtes devant et si votre vitesse est de 250 ou 300km/h, il n’y a pas de problème mais si vous êtes en arrière, une vitesse de 250km/h ne vous apportera rien et vous resterez en arrière. Par conséquent, vous devez augmenter votre vitesse pour rattraper les premiers. Un certain nombre de messieurs ont souligné au début de la réunion que le taux de croissance scientifique avait également diminué dans certains pays européens. Bien entendu, cela a également été souligné dans différents centres statistiques. Nous en sommes conscients. La raison est qu'ils ont utilisé toutes leurs capacités. Lorsque les capacités sont épuisées, il n'y a plus de place pour de nouveaux progrès. C'est clair, bien que la science ne cesse d'avancer. Cependant, nous ne sommes pas comme eux. Nous avons été gardés en retard. Nous avons été tenus en arrière au moins pendant soixante, soixante-dix ans à cause de régimes corrompus, traîtres et ignorants - «ignorant» est le moins que l’on puisse dire au sujet de tels régimes. Nous sommes en retard. Si nous voulons avancer dans cette course mondiale, nous ne pouvons pas avancer avec la même vitesse qu’eux. Nous devons augmenter notre taux de croissance scientifique. C'est ce que je demande mais je sais bien que la croissance existe déjà dans notre pays. Cette croissance doit être accélérée. Bien sûr, nous sommes le quatrième pays [globalement] en termes de taux de croissance scientifique. Monsieur le Ministre a également fait état de cette réalité. Je l'avais vu moi-même dans un rapport d’un centre de données spécifique. Nous sommes le quatrième pays, mais cela ne suffit pas. Nous devons accélérer notre mouvement.

J'ai dit que les étudiants devraient avoir un sentiment d'identité. Nous devons connaître les réalités du pays. Ce qui a été dit aujourd'hui, n'était qu'une partie des réalités. Il faut annoncer aux étudiants que nous avons fait telles et telles choses dans le domaine de l'aérospatiale, de la nanotechnologie, de l'énergie nucléaire, de la biotechnologie et de la médecine. Les professeurs d'université peuvent influencer les étudiants, développer chez eux, ce sentiment d'identité et faire en sorte qu’ils en soient fiers. Si nos professeurs d'université découragent constamment les étudiants et disent qu’ils sont en retard et n’ont aucune valeur, c'est de la trahison. Franchement, c'est une trahison. Imaginez que des professeurs d'université encouragent les élites à quitter le pays en leur disant : «Pourquoi restez-vous ici ? Allez à l'étranger et profitez des possibilités qui existent là-bas ! », alors que les meilleures universités du pays ont préparé et éduqué ces étudiants à grands frais, et font en sorte que les fruits de cette éducation murissent ailleurs. C'est une trahison. Avoir un sentiment d'identité signifie que les étudiants doivent sentir qu'être iranien, musulman et révolutionnaire est un honneur et qu'ils doivent en être fiers. Bien sûr, nous sommes en retard mais nous avons le pouvoir, l’attention, l'énergie et la jeunesse, et pouvons avancer et rattraper les autres. Quand j'ai parlé de la langue persane - comme l'a également souligné l’organisateur du programme- je ne parlais pas seulement de cette langue. Bien sûr, la langue persane est une chose très précieuse et nous avons beaucoup insisté sur ce sujet à d'autres occasions. Ce que je voulais dire, est que nous devions atteindre un point tel dans les domaines scientifiques que les autres doivent apprendre le persan s'ils veulent acquérir un domaine spécifique de la science et s’y améliorer. Actuellement, si vous voulez connaitre les nouvelles découvertes scientifiques, vous devez apprendre l'anglais ou peut-être le français. C'est ce que je veux dire. Nous devons aider le pays à atteindre ce stade. Nous avons suffisamment d'énergie, de potentiel et de capacités, et nous pouvons rattraper le retard. Dans le passé aussi, nous étions très en retard, mais nous avons réussi à atteindre le point où nous sommes aujourd'hui. C'est ce que je veux dire.

Bien sûr, j'avais noté quelques statistiques et chiffres à vous annoncer, mais il n'est plus nécessaire de le faire car les messieurs en ont mentionnés certains au début de la réunion. Ce que les centres chargés de l'évaluation mondiale [des affaires scientifiques] - y compris les bases de données et les revues scientifiques auxquelles il a été fait référence, comme «Science» et «Nature» - montrent leur étonnement au sujet de l'Iran. Par exemple, une institution scientifique au Canada a dit: « Les réalisations scientifiques de l'Iran sont étonnantes» et ce qui est intéressant, est la phrase suivante: « Et c'est une source de préoccupation pour l'Occident». Si vous êtes des êtres humains, pourquoi êtes-vous préoccupés ? Si un peuple fait des progrès dans les domaines scientifiques, est-ce que cela doit vous inquiéter ? Un autre journal bien connu - «Science» - a écrit : « L'Iran est une nouvelle puissance scientifique». Selon les rapports qu'on m'a transmis, l'UNESCO en 2015 - l'année dernière - a publié un rapport sur les horizons de la science en 2030. Dans ce rapport, il est dit que l’Iran cherchait à transformer une économie fondée sur les ressources en une économie fondée sur le savoir. C'est un point que nous avons souvent soulevé ainsi que certains messieurs lors de cette réunion. C'est la raison pour laquelle j'accorde une telle importance à une économie fondée sur le savoir. Ce rapport poursuit en disant que « les sanctions étaient efficaces». Ce rapport de l'UNESCO indique que les priorités de l'Iran en matière scientifique, sont les cellules souches, l'énergie nucléaire, l'aérospatiale, le transfert d'énergie et les technologies de l'information. Ils étudient et examinent toutes ces questions au microscope. Les tâches que nous accomplissons sont des tâches importantes dont nos étudiants doivent être informés. S’ils les connaissent, ils acquerront un sentiment d'identité et de prestige, et se sentiront fiers d'eux-mêmes, de leur nationalité iranienne et de leur attachement à la Révolution.

Bien sûr, notre sentiment d'identité ne se limite pas à la science. Nous avons constamment formulé de nouvelles idées. C'est ce que l’un des messieurs a dit au début de la réunion: « Dites toujours de nouveaux mots » [poème de Mowlavi]. L’idée d’une démocratie accompagnée par la spiritualité et la religion, est une nouvelle philosophie politique dans le monde d'aujourd'hui. Il ne faut pas penser que l'attachement humain à la spiritualité soit une philosophie ancienne, réactionnaire et - comme on dit communément aujourd'hui - démodée. Ce n'est pas le cas. Aujourd'hui, le monde est dans une situation tumultueuse à cause du vide spirituel qu’il connait. Ils (les intellectuels) l’ont reconnu et en parlent constamment. Cependant, d’où peuvent-ils tirer la spiritualité ? La spiritualité ne peut pas être injectée aux gens par une piqure. Ils n'ont pas cette spiritualité et ils en souffrent, et bien sûr, ils en souffriront davantage. Nous avons introduit un modèle de démocratie accompagnée par la religion et la spiritualité. C'est la démocratie au vrai sens du mot. Dans les autres pays, la démocratie est en fait, la domination des partis. En Occident, «parti» ne signifie ni un groupe ni un réseau populaire. Ce n'est pas le cas non plus aux États-Unis ni en Angleterre ni dans d'autres pays. Vous devriez faire attention à cela. Dans les pays occidentaux, un parti est un club politique où un certain nombre de personnalités se réunissent sous certains slogans, avec des investisseurs riches et d'autres personnes de ce genre. Par leur propagande, ils attirent les gens vers eux à l’époque des élections. La démocratie, au sens propre du mot, n'existe pas. Ici - dans notre pays - la démocratie existe dans le vrai sens du terme et elle est accompagnée par la religion et par l'Islam. De telles choses donnent aux gens un sentiment d'identité. Si ce sentiment d'identité est renforcé chez les jeunes, il n'y aura pas de divergence. Nous avons plusieurs milliers d'étudiants à l'étranger. Si ce sentiment de fierté existe, ils reviendront en Iran. Bien sûr, ils peuvent étudier à l’étranger. Le fait que les étudiants aillent à l'étranger ne me fait pas peur et je l'ai dit à maintes reprises. Ils peuvent étudier puis revenir et être utiles pour leur pays. Quand est-ce que cela se produira ? Cela se produira lorsqu’ils se sentiront fiers d'être Iraniens et révolutionnaires. C’est le sens du «Sentiment d'identité».

Une autre question concerne la politique dans les universités. Il y a quelques années - en fait, il y a longtemps, il y a de nombreuses années - j'ai dit quelque chose au sujet de la politique dans les universités qui a beaucoup troublé les responsables de l'époque. Ils s’en sont plaints. J'avais dit à l’époque : « Que Dieu maudisse tous ceux qui mettent fin à la pensée, au travail et à l’effort politiques dans les universités » [Discours du Guide suprême du 3 novembre 1993 lors d'une réunion avec des étudiants]. Ils nous avaient accusés d’encourager ainsi la jeunesse à avoir des activités politiques. Bien sûr, ils disent certaines choses sur les universités et les étudiants de manière hypocrite, mais en réalité, c’est ce qu’ils pensent. Mais c'est ce que je crois : le milieu académique est naturellement un environnement d’échange de points de vue et d’opinions. C'est dans la nature du travail académique. La raison en est que d'une part, les jeunes n'ont pas encore acquis l'expérience intellectuelle et la stabilité idéologique qui puissent les calmer. Comme vous le savez, l’expérience donne un sentiment de tranquillité qui nous fait perdre cet esprit revendicatif. Mais ce n'est pas le cas chez les jeunes qui sont pleins d'énergie et aiment discuter. Quand moi-même, je regarde mes souvenirs et ma propre jeunesse - il y a cinquante, soixante ans - je vois que nous discutions avec acharnement avec certains individus sur des questions politiques. Nos arguments étaient intenses et brulants ! La caractéristique de la jeunesse - en particulier les jeunes étudiants qui sont naturellement très intéressés par de tels milieux - est de s'impliquer dans de tels défis. Par conséquent, c'est bien. Le problème est d’utiliser ce milieu stimulant pour lutter contre la Révolution et les valeurs révolutionnaires. Cela est mauvais. Cependant, les universités peuvent avoir des idées, des opinions et des orientations politiques différentes. Il n'y a rien de mal à cela. Ces groupes peuvent échanger leurs points de vue et se défier les uns les autres.

Quelle est la responsabilité des directeurs d'université ? Doivent-ils soutenir et coopérer avec des orientations opposées aux principes de la Révolution ? Cela n'est pas du tout dans leurs responsabilités, c'est exactement le contraire ! Dans le contexte difficile des universités, la responsabilité des cadres supérieurs et ministériels, et des professeurs d'université qui enseignent aux étudiants, est d’orienter ces mouvements vers les principes et les objectifs de la Révolution. En d'autres termes, ils doivent apprendre aux jeunes, à être des révolutionnaires. Les universités et les étudiants doivent être révolutionnaires. Les étudiants doivent être musulmans et moudjahid sur le chemin de Dieu. Les gestionnaires doivent les guider dans cette direction. Bien sûr, j'ai reçu des rapports qui montrent le contraire. Je voudrais dire aux messieurs qui sont présents ici - les responsables et les gestionnaires de l'enseignement supérieur - que vous avez une lourde responsabilité. Vous devez faire très attention et ne pas laisser le milieu académique se transformer en un lieu d’opposition à la Révolution, à ses concepts, aux valeurs révolutionnaires, à la piété, à l'approche révolutionnaire et à la mémoire de l'Imam Khomeiny. C'est une nécessité absolue. Dans une université, un ou plusieurs individus peuvent avoir une orientation qui mènerait à la désintégration du pays. Cela existe et c'est une réalité. Vous qui travaillez dans les universités, sachez qu'une telle chose existe dans certaines universités. Je suis au courant de ces orientations. Ces orientations ne sont pas acceptables et ne doivent pas être soutenues. Il y a certaines orientations qui entraînent le pays vers la dépendance. Ces orientations ne doivent pas être soutenues. Je ne dis pas que nous devrions les arrêter par la force et la répression. Ces questions doivent être traitées par un travail intelligent, sage et thérapeutique. La question de l'approche révolutionnaire et de la discipline est donc importante.

J'avais un certain nombre de recommandations à vous faire, mais faute de temps, je les citerai brièvement: tout d'abord, les responsables de l'enseignement supérieur - du ministère de la Santé et de l'Éducation médicale ou du ministère de la Science - ne doivent pas permettre aux chercheurs et aux innovateurs de se décourager. C'est un danger. Comme vous l'avez vu, au début de la réunion, des messieurs ont fait des discours enthousiastes et énergiques. Cet enthousiasme doit exister dans tous nos centres de recherche et organisations, et dans tous nos milieux universitaires. Tout le monde doit ressentir cet espoir. Vous ne devez pas laisser les gens se décourager ou se fatiguer.

Une des questions que j'ai soulignées auparavant et qui vaut aussi à l'heure actuelle, les experts le reconnaissent  – est l’attention aux sciences fondamentales. Lors d'une réunion avec des scientifiques, des chercheurs et d'autres personnalités, j'ai comparé les sciences fondamentales à des économies dans une banque qui sont un soutien dans la vie [Discours du Guide suprême du 5 octobre 2011]. Les sciences appliquées sont comme de l'argent que vous mettez dans votre poche et que vous dépensez. Elles sont nécessaires. Les sciences appliquées ne peuvent être ignorées et sont importantes mais la base du travail est constituée par les sciences fondamentales. Nous devrions tirer des leçons des scientifiques compétents et habiles - je devrais certainement en tirer des leçons – qui disent que sans les sciences fondamentales, les sciences appliquées n'arriveraient nulle part.

Une autre recommandation est que la question de la diplomatie scientifique est importante. La diplomatie en elle-même, est très importante. La diplomatie économique, culturelle et scientifique est aussi importante. La diplomatie est importante en soi. Cependant, vous devriez faire attention que dans la diplomatie scientifique - c'est-à-dire dans les relations scientifiques avec lesquelles je suis tout à fait d'accord - nous ne devons pas être trompés. Par exemple, un « homme d'affaires » est venu discuter avec un de nos économistes et des hommes d'affaires (iraniens) dans un restaurant ou un hôtel, et ils sont parvenus à un accord. Lorsque nous enquêtons, nous voyons qu'il s’agissait d’un agent des services de renseignements sionistes, déguisé en homme d'affaires, qui poursuivait certains objectifs. Il en est de même dans le domaine de la science. Bien sûr, vous pouvez bénéficier des scientifiques étrangers. J'ai dit plusieurs fois lors de mes rencontres avec les étudiants, que nous n'avons pas honte d'être étudiants. Nous pouvons apprendre des autres, mais nous devons prendre soin de ne pas autoriser les infiltrations sécuritaires dans nos relations scientifiques et nos études. Ils utilisent tout - même la science - pour nuire à notre sécurité. Ceci est arrivé auparavant. Aujourd'hui aussi, c'est malheureusement le cas dans certains domaines.

Le conseil suivant concerne les articles scientifiques. Des statistiques sur les articles scientifiques, ont été présentées à cette réunion dont j’étais au courant. Nos articles ont augmenté en nombre, mais les articles scientifiques doivent être orientés en fonction des besoins nationaux. Aujourd'hui, nous avons besoin de recherches et d'articles dans le domaine du pétrole, de l'agriculture, des industries et des communications. Nos articles ne doivent pas servir les besoins de tel ou tel autre pays. C'est un autre point : il faut canaliser les articles vers les besoins du pays.

Le prochain conseil porte sur le Plan Global Scientifique. Bien sûr, la préparation de ce plan a été une bonne chose, mais il devrait être expliqué dans toutes les universités et être transformé en projets et en programmes.

Un autre conseil concerne l'économie de résistance. Monsieur le docteur Derakhshan a vraiment soulevé de très bons points à cet égard. L'économie de résistance assure la dignité nationale et permet de débloquer les problèmes actuels. Je dis cela parce qu'on m'a demandé comment j’envisageais de répondre aux besoins actuels de la société moi qui insiste tellement sur la dignité nationale et en parle dans mes discours. L'économie de résistance mise en œuvre et en pratique sur la base de ce qui a été dit et demandé, assurera à la fois, la dignité nationale et les besoins actuels du pays car elle s’appuie sur les capacités, les ressources et la production intérieures.

Le travail culturel dans les universités, est une tâche fondamentale et non une activité marginale. Une grande importance devrait être attachée au travail culturel. Naturellement, le travail culturel ne consiste pas à organiser des concerts dans les universités ou des mouvements rythmiques [le Guide suprême et l'auditoire rient]. Cela n'est pas un travail culturel mais plutôt un travail anti-culturel. Le travail culturel signifie un travail qui familiarise les esprits avec la culture révolutionnaire et islamique. C'est ce que signifie le travail culturel. Les responsables doivent encourager les étudiants et les professeurs capables de faire ce travail idéologique et d’agir dans le vrai sens du terme, dans le milieu académique. Bien sûr, mon conseil aux étudiants et aux professeurs révolutionnaires et engagés, est de jouer leur rôle. Nous avons dit aux jeunes qu'ils étaient les officiers de la guerre douce. Vous aussi, professeurs d'université, vous êtes les commandants de cette guerre douce. Vous devez donc commander et jouer votre rôle ! Cette guerre douce est en cours. L'intensité de cette guerre a augmenté depuis le jour où j'ai utilisé ce terme jusqu'à aujourd'hui, et deux ou trois ans se sont écoulés. L'ennemi se bat contre nous. Le point que Mme Qahremani a soulevé à propos de la langue, était un point très important et intéressant, qui mérite une attention particulière. Ils se battent contre nous de tous côtés dans le domaine de la culture. La raison est claire et nous l'avons évoquée à plusieurs reprises. Nous devons donc nous préparer.

J'ai dit auparavant qu'on ne devait pas permettre aux individus indignes de confiance d’être actifs dans les universités. « Qui sont ces individus indignes de confiance ? » Les individus indignes de confiance sont ceux qui cherchent à nuire au régime pour une raison quelconque. Quel pays permet qu’on mette son système politique en danger ? Est-ce que les États-Unis - qui selon eux, sont le centre des libertés – autoriseraient ce comportement ? John Steinbeck qui a écrit plusieurs romans comme Les Raisins de la colère (titre original en anglais : The Grapes of Wrath) et d'autres romans très connus, a été soumis aux pires pressions. N'importe qui aux États-Unis, qui utilisait un terme à connotations socialistes – il ne s’agissait pas vraiment du socialisme mais plutôt d'une tendance socialiste - était soumis à toutes sortes de pressions et à la démolition de sa réputation. Ils agissent ainsi et ne permettent pas qu’on conteste leur système. Devrions-nous mettre  notre système en danger pour des raisons aussi stupides et aussi ridicules, ou à cause des élections ? Celui qui conteste le système pour différentes raisons, est «indigne de confiance».

J'ai noté quelque chose sur les sciences humaines, mais il ne nous reste plus de temps. Je pense que nous avons même un peu dépassé le temps prévu. Les sciences humaines en Occident, proviennent de la vision occidentale de l’homme et du monde. C'est le résumé de ce que je voulais dire. Cela ne signifie pas que nous devions rejeter toutes leurs réalisations en sciences humaines. Ce n'est pas ce que je veux dire. Nous devons bénéficier de tout ce qui peut être bénéfique. Cependant, la structure générale et le cadre des sciences humaines importés de l'Occident, sont fondés sur la vision du monde occidentale de l’homme, de l'humanité et des sciences humaines. Nous avons une définition différente de l'homme. Notre définition est différente de la philosophie matérialiste occidentale. Par conséquent, nous devons accorder une grande importance aux sciences humaines islamiques.

Mon Dieu, fais que tout ce que nous avons dit, tout ce que nous avons fait, tout ce que nous avons pensé et tout ce que nous avons entendu, Te serve, Toi et Ta cause. Accepte-le de nous. Illumine nos cœurs de la lumière pure du mois de Ramadan. Par la bénédiction de Mohammad (SAWA) et de ses Descendants (a.s.), guide notre société, nos universités, nos professeurs, nos étudiants et notre science vers Tes plus nobles objectifs.

Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !