Ce qui suit est le texte intégral d’un discours prononcé le 7 février 2017 par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec les commandants et le personnel des Forces aériennes de l'Armée de la République islamique d'Iran. Cette réunion était organisée à l'occasion de l'allégeance historique des officiers des Forces aériennes à l'imam Khomeiny le 19 Bahman 1357 [8 février 1979, trois jours avant la victoire de la Révolution islamique contre le régime du Shah].
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations sur notre maître Mohammad et ses Descendants immaculés, purs et élus, en particulier celui qui représente le Trésor d'Allah sur terre.
Soyez les bienvenus, chers frères membres de l'armée de l'air de la République islamique. Cette occasion a pour raison principale, la réputation, au sens propre du terme, des Forces aériennes de la République islamique. Je remercie le chœur pour son excellente performance et pour le chant riche en contenu qu'il a chanté.
Depuis de nombreuses années, nous organisons ces réunions, discutons et parlons de l'événement très important du 19ème jour du mois de Bahman 1357 [8 février 1979]. Cependant, il s'agit d'un sujet inépuisable dans le vrai sens du terme. Beaucoup de choses ont été dites à cet égard mais il y a encore plus de choses à dire. Comme l'a dit un poète : «on peut parler toute une vie de la beauté des cheveux de sa bien-aimée» [poème de Saeb Tabrizi].
L'événement du 8 février 1979 a été un événement déterminant. Sous le régime du Taghut (régime du shah), l'armée de l'air était en fait, la division la plus proche du régime et du système politique dépendant des États-Unis. À cette époque, aucune des autres divisions de l'armée autant que l'armée de l'air, ne jouissait d’une telle confiance et d’une telle approbation, et ne représentait autant les espoirs du régime. Cependant le régime a reçu un coup fatal de la part de cette division. Quand je dis un coup fatal, ce fut vraiment le cas. En dépit de la discipline et de l'atmosphère qui régnaient dans l'armée, une division de la même armée - la division sensible de l'armée de l'air en laquelle le régime avait placé sa confiance dans une grande mesure - a prêté serment d’allégeance à l'Imam Khomeiny, leader de la Révolution, et ils ne l’ont pas fait secrètement mais en plein jour, en brandissant leurs cartes d'identité ! J'étais présent. Je les ai vus dans la rue Iran. Ils se sont rendus à l'école où résidait l’Imam, les uns derrière les autres comme dans une manœuvre militaire, scandant des slogans et montrant leurs cartes d'identité. Ce fut un événement étonnant et la manifestation exacte du verset coranique : « Mais Dieu est venu à eux par où ils ne s'y attendaient point» [Coran 59: 2]. Le régime taghuti (du shah) a reçu un coup d'un endroit où ils ne s'y attendaient pas. Ils avaient pensé à toutes les possibilités dans leurs calculs sauf à celle-là. Ce fut l’événement dont la possibilité était la plus faible, qui a eu lieu. Imaginez les forces aériennes prêtant soudainement serment d’allégeance à l'Imam et au Leader de la Révolution, aux côtés du peuple malgré l'existence d'un commandant dépendant et d’autres dépendances - dans le domaine des munitions et des équipements. Ce fut un coup étonnant auquel ils ne s'attendaient pas. Nous ne nous y attendions pas non plus. Les révolutionnaires et les croyants de l'autre côté, ne s'y attendaient pas non plus. Ce fut en fait, un don inattendu : « quiconque craint Dieu, il lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas » [Coran 65: 2-3]. Parfois, nous recevons une aide, un appui, des dons et du sang de lieux que nous n’aurions jamais imaginé et d’endroits qui n'existaient pas du tout dans nos calculs. Pour le front révolutionnaire aussi, cette aide de l'armée de l'air fut un «don inattendu». Nous n'avions pas compté sur cette probabilité. En fait, l’idée que certaines personnes à l'intérieur de l'armée, pourraient entrer dans l'arène, n'avait jamais traversé notre esprit, ni l’esprit des Iraniens, des combattants, des révolutionnaires et de notre magnanime Imam. Bien sûr, avant cela, à Machhad, j'avais eu des relations étroites avec certains membres de l'armée et je savais qu'ils partageaient nos croyances. À Téhéran aussi, il y avait des gens dans l'armée, qui avaient des relations étroites avec certains de mes amis. De telles connexions existaient, mais l'idée qu'un si grand groupe effectuerait un soulèvement de cette ampleur était vraiment un «don inattendu» et imprévisible.
La leçon à tirer est que vous devriez toujours penser à un «don inattendu» dans vos calculs, même si la probabilité s’avère très faible. Sans aucun doute, les calculs logiques et matériels sont influents et nécessaires. Aucune partie des enseignements islamiques ne nous dit de ne pas tenir compte des calculs logiques, raisonnables et matériels - ce n'est pas le cas et nous devons tenir compte de ces calculs - mais vous devez également laisser une place pour les calculs qui dépassent nos esprits. Ce fut un «don inattendu» qui n'avait pas été prévu et qui nous a été donné. Cela devrait exister dans tous nos calculs, être observé, pensé et attendu dans toutes les affaires que mène le côté des croyants. Nous lisons dans une prière « Oh Dieu, Toi qui ouvres une porte dans les temps de calamités d’une manière qui ne traverse l’esprit d'aucun être humain » [Qisas ul-Anbiya, p 363]. Quand les choses deviennent difficiles et quand nous sommes apparemment dans l’impasse, Allah le Très-Haut, ouvre quelquefois un espace au coin de cette impasse « d'une manière qui ne traverse l'esprit d'aucun être humain ».
Un autre exemple fut la guerre imposée. La guerre imposée a commencé alors qu'il y avait un énorme fossé entre nous et l’agresseur - le régime baathiste de Saddam - en termes de ressources, de nombre et d'organisation. Il était préparé, équipé et solidement organisé, et avait des troupes bien établies. Ses forces aériennes et terrestres étaient préparées. Sa défense, sa logistique, son ingénierie, ses différentes divisions, tout étaient préparé alors que nous avions des problèmes dans ces domaines, dans le domaine de l'équipement, de la main-d’œuvre, de l'ingénierie, de la logistique, des munitions et des ressources. Une fois, lors d'une réunion de commémoration du 8 février [cf. Discours du Guide suprême du 8 février 1992], j'ai dit que le commandant de notre armée de l'air à l'époque, m’avait présenté une liste d'avions utilisables et m’avait dit: « Au plus, dans 18 jours, tous nos avions seront incapables de voler car nous auront besoin de pièces de rechange ». Le dernier avion utilisable était un C-130. Au cours du premier, du deuxième et du troisième jour, les F-5, F-4, F-14 et d'autres avions de ce type auraient dû être mis hors service. Le seul avion qui était en mesure de voler pendant 15 à 20 jours, était le C-130 qui était un avion de transport. Nous avions des C-130. Nous pensions à de telles choses, à cette époque, mais Dieu a ouvert une porte. Nos Forces aériennes ont continué à être actives et ont travaillé jusqu'à la fin de la guerre. C’est ce que signifie la phrase « Oh Dieu, Toi qui ouvres une porte en temps de calamités d'une manière qui ne traverse l'esprit d'aucun humain ». C’est le sens du « don inattendu » dont vous devez tenir compte dans vos calculs. Si nous sommes pieux et si nous utilisons la raison à l'ombre de la confiance et de la foi en Dieu, cette porte s'ouvrira à nous. Cela ne signifie pas que nous devions abandonner la raison et les calculs matériels. Ce n'est pas ce que je veux dire. Toutes ces choses sont nécessaires et nous les avons toujours recommandées, mais en plus de la raison, vous devez laisser une place pour l'assistance divine si vous êtes des gens qui comptent sur Dieu et croient en Lui. Au cours des 37, 38 dernières années de la Révolution, cela a toujours été le cas dans toutes les questions et nous avons toujours pu constater l'assistance divine. Je vous dirai quelques mots au sujet des Forces aériennes de l'Iran et ensuite, je reviendrai sur ce sujet.
Les Forces de l'Air ont réussi dans d’autres épreuves après cet événement. Quand je regarde en arrière, je vois que la première personne qui a aidé à déjouer le coup d'État qu'ils avaient lancé avant la guerre imposée - coup d'État lancé par des éléments de l'Armée de l'Air et des Forces terrestres, des civils et autres - était un officier des Forces de l'Air, un pilote qui est venu me voir et m’a rapporté ce qu'il avait vu. Le gouvernement a été informé et s’est préparé. Donc, c'est un membre des Forces de l’Air qui a déjoué un grave mouvement qui devait commencer à la base aérienne Shahid Nojeh d’Hamedan puis s’étendre à Téhéran et dans d'autres villes. Je ne l'oublierai jamais. La République islamique n'oubliera pas cette aide et ce grand service.
Les premiers dans l'armée qui ont lancé le djihad de fabrication des pièces de rechange – pour la reconstruction - étaient des membres de l'armée de l'air. Avant cela, il n'y avait pas de reconstruction dans l'armée de l'air. Ils (les étrangers) ne permettraient pas à notre personnel technique de connaître les pièces et les composants. Le djihad de fabrication des différentes pièces a commencé dans l'Armée de l'Air, et ils l’ont vraiment appelé le djihad. Ce fut vraiment un mouvement djihadiste. Le premier endroit à réagir fut donc celui des Forces de l’Air. Bien sûr, d'autres divisions de l'armée ont suivi mais l'armée de l'Air fut le précurseur et le pionnier.
Dès le premier jour de la guerre imposée, les vols de l'Armée de l'Air ont stimulé le moral du peuple. À cette époque, j'étais membre du Majlis. Lorsque je suis allé au Majlis et présenté un rapport sur le nombre de missions qu'ils avaient effectuées, tout le monde est resté bouche bée face à tant de vols d’une telle ampleur ! Les nouvelles se sont répandues dans tout le pays et les gens le sentaient. Ce fut une des performances des Forces aériennes à cette époque. L'armée de l'Air a joué un rôle déterminant dans les différentes opérations menées par l'armée de la République islamique d'Iran et le Corps des Gardiens de la Révolution islamique, en particulier dans les opérations importantes comme Val Fajr-8 et Karbala-5, et dans d'autres tâches qui ont été accomplies. Que la miséricorde de Dieu soit sur le martyr Sattari qui à l'époque, était un officier de la défense aérienne. Il a rempli ce devoir de défense au cours de l'opération Val Fajr-8 à un rythme tellement rapide et avec une approche si sérieuse, que tout le monde a été impressionné. L'ennemi aussi a été impressionné par le nombre d’avions qui ont été abattus ! L'armée de l'air est une force de bonne réputation et depuis, vous avez continué et vous devez continuer à travailler, chers jeunes. Vous devez travailler, réfléchir, prendre des mesures, accomplir vos tâches, combler les vides, renforcer la gestion et augmenter le taux de construction dans l'armée de l'air autant que possible. Je suis conscient de vos limites. Vos limites sont les limites du pays. Vous devez dépasser ces limites et compenser ces lacunes avec votre ferme détermination humaine, votre savoir, votre piété et votre confiance en la bonté divine. Ces limites peuvent être franchies car beaucoup d'entre elles ont été franchies jusqu'à aujourd'hui.
Eh bien, c'est la dépendance à Allah le Très-Haut, qui nous apporté ce «don inattendu». Comment cela peut-il être réalisé ? Cela peut être réalisé lorsque nous employons notre raison dans le cadre de la dépendance à Allah, le Très-Haut. Cependant si le contraire se produit et si nous employons la raison en faisant confiance aux diables, les choses se réaliseront autrement. Un verset coranique dans la sainte sourate Noor dit: « Quant à ceux qui ont mécru, leurs actions sont comme un mirage dans une plaine désertique que l'assoiffé prend pour de l'eau. Puis quand il y arrive, il s'aperçoit que ce n'était rien; mais y trouve Dieu qui lui règle son compte en entier, car Dieu est prompt à compter » [Coran 24: 39]. Il n’y trouve rien (là où il s’attendait à trouver de l’eau). Mettre son espoir dans les diables a ce résultat. Placer son espoir dans les puissances matérialistes et sataniques a ce résultat. L'utilisation de la raison et une approche raisonnable sur des questions différentes - liées à la diplomatie, la gestion des affaires intérieures dans le pays, la fourniture des ressources, la science, l'industrie et d'autres domaines - est une tâche nécessaire, mais se confier aux diables et faire confiance à ceux qui sont opposés à votre existence, est une grave erreur. Un pouvoir qui ne peut supporter ni accepter l'existence de la République islamique et de la puissance islamique, ne peut être digne de confiance et on ne peut pas placer son espoir en lui : «comme un mirage dans une plaine désertique que l'assoiffé prend pour de l'eau ». Il s'agit d'une déclaration que chacun de nous doit garder à l'esprit pour toujours. Chaque personne dans le peuple d'Iran, doit avoir cela à l'esprit. Vous devez travailler dur, faire preuve d'innovation, apporter votre pouvoir réel reçu de Dieu et avancer en Lui faisant confiance et en comptant sur Son aide, c’est alors que Dieu vous aidera. Cependant, si vous attendez que Satan - le Grand diable - vienne vous aider, alors le verset « comme un mirage dans une plaine désertique que l'assoiffé prend pour de l'eau », se réalisera car aucun bien ne vient de Satan.
Maintenant, voilà que le monsieur qui a récemment pris ses fonctions aux États-Unis, dit que nous devons être reconnaissants envers les États-Unis et l'administration d’Obama. Pourquoi devrions-nous être reconnaissants ? Nous ne sommes pas du tout reconnaissants. Il faisait partie du système qui a imposé ces lourdes sanctions au peuple iranien dans le but de paralyser la République islamique et la nation iranienne. Ils espéraient nous paralyser. Bien sûr, leur vœu ne s’est pas réalisé et il ne se réalisera jamais parce qu'aucun ennemi ne peut paralyser l'Iran. Il dit que nous devrions être reconnaissants, pas du tout, nous ne le sommes pas du tout. Pourquoi devrions-nous être reconnaissants ? À cause des sanctions ? de la création de Daech ? de la mise à feu de la région ? Ils ont mis le feu à la Syrie et à l'Irak. Pourquoi devrions-nous lui être reconnaissants ? Devrions-nous lui être reconnaissants d’avoir créé et soutenu la sédition lors des élections de 2009 ? D'une part, il m'a écrit une lettre exprimant son respect, sa sympathie et sa coopération, et d'autre part, il a soutenu les séditieux à qui il a annoncé ouvertement son soutien, révélant ainsi ses intentions de provoquer la fitna dans le pays. C'est de l'hypocrisie. Il portait un gant de velours sur un poing de fer. J'en ai parlé plusieurs fois. Nous ne les remercions pas du tout. Nous savons ce qu'ils ont fait. Nous savons ce qu'ils faisaient. Il dit que nous devons remercier Obama et avoir peur de lui [Donald Trump]! Nous n'avons pas peur de vous non plus ! Le 22 Bahman [le 11 février, anniversaire de la victoire de la Révolution islamique de 1979], les gens répondront à ces menaces et à ces déclarations dans [leur marche] la rue. Ils montreront quelle position les Iraniens adoptent face aux menaces. Nous ne craignons les menaces de personne. Oui, nous remercions le monsieur qui a pris ses fonctions récemment. Nous le remercions car il nous a facilité le travail en révélant la vraie nature des États-Unis. Ce que nous avions dit à maintes reprises, au cours des 30 dernières années - à propos de la corruption politique, économique, morale et sociale de l’administration américaine - a été pleinement dévoilé et révélé par ce monsieur, pendant et après les élections. Il a révélé les réalités de l'Amérique. Aujourd’hui aussi, il montre les réalités de l'Amérique dans ce qu'il fait. Il montre ce que signifient les droits de l'homme américains – quand ils mettent des menottes à un enfant de cinq ans – et leur interprétation des Droits de l’homme !
Les Iraniens ont trouvé leur chemin. Les Iraniens poussent leur mouvement vers l'avant et parcourent ce chemin avec logique, raison et confiance en Dieu, à grande vitesse et d'une manière confiante. Aujourd'hui, les Iraniens ont confiance en eux-mêmes. Nos jeunes travaillent avec confiance. Nos organisations et instituts universitaires sont remplis de nouvelles idées dans le domaine de la science. Il en est de même pour le secteur des infrastructures et divers autres domaines. Aujourd'hui, la raison est la première question dans le pays mais elle est accompagnée de la confiance et de l’espoir en Allah, le Très-Haut. Nous savons que le peuple d'Iran sera victorieux sur ce chemin et atteindra les résultats et les idéaux souhaités.
Que la miséricorde de Dieu soit sur notre magnanime imam qui a présenté ces vérités au peuple d'Iran pendant les 10 années de sa vie bénie après la Révolution. Vous devriez lire les discours de l'Imam. Il a identifié les amis et les ennemis. Il connaissait le peuple d'Iran et a identifié les objectifs. La raison pour laquelle l’Imam disait à maintes reprises, que nous ne devons pas faire confiance au diable, et la raison pour laquelle il disait que nous devons éviter de faire confiance à l'ennemi, est qu'il connaissait bien l'ennemi. Bien sûr, nous en parlions mais aujourd'hui, tout le monde le constate. Le comportement de ce monsieur [Donald Trump] révèle la vraie nature des États-Unis et leur interprétation des Droits de l'homme, de l’humanité et d'autres questions de ce genre. C'est ce que nous pouvons comprendre de la situation et tirer de la réflexion sur les déclarations de l'Imam.
J'espère que le Seigneur des mondes vous accordera à tous le succès. J'espère que par la faveur d'Allah, vous serez préparés à accomplir la grande tâche qui vous revient. Votre génération doit accomplir une grande tâche. La génération précédente a accompli de grandes tâches, mais il y a d'autres tâches importantes que vous devez remplir. J'espère que vous vous préparerez vous-mêmes, grâce à la confiance en Allah le Très-Haut, et remettrez ce don aux générations futures.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !