Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux le Très Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur de l’univers, et paix et salutations sur notre maître Mohammad, et ses Descendants immaculés, purs et élus, en particulier celui qui représente le trésor d’Allah sur terre !

Vous êtes les bienvenus chers frères et sœurs. Je remercie monsieur le Président pour ses déclarations. Il a présenté de bonnes et complètes explications. Une des bénédictions de ces réunions est l’ambiance spirituelle du mois de Ramadan. Cette réunion est exceptionnelle à cause de la présence des responsables, de personnalités éminentes de la République islamique et de titulaires de postes et de responsabilités de divers partis et de différentes tendances, et est l’occasion d’aborder certaines questions, de se revoir et d’exprimer notre affection - ce sont les bénédictions de cette rencontre - mais la plus importante bénédiction est l’ambiance spirituelle de ce mois béni. Nous lisons dans les invocations particulières aux jours du mois de Ramadan : « C’est le mois de jeûne, c’est le mois du soulèvement, c’est le mois du retour à Dieu -"tournez-vous vers votre Seigneur"- c’est le mois du repentir et le mois du pardon et de la miséricorde». Ce mois et son ambiance ont ces caractéristiques.

Pour quels péchés nous repentons-nous ? Eh bien, pour les êtres humains et les gens comme moi, couverts de péchés, il y a deux sortes de péchés : des péchés qui ne nuisent qu’à nous-mêmes et des autres qui nuisent aussi aux autres. Parfois, en mangeant nous pouvons nous casser une dent, sans que cela nuise à d’autres parties du corps mais parfois, nous mangeons quelque chose qui nuit à notre foie. C’est aussi le cas pour nos péchés. Parfois, nous faisons un geste ou une déclaration, ou prenons un chemin qui nuit à la société et au pays. Ces péchés sont des péchés importants et capitaux. Dieu dit: «craignez une calamité qui n’affligera pas exclusivement les injustes d’entre vous » [Coran 8: 25]. Parfois, quelqu’un fait quelque chose de mal et la punition d’Allah, le Très-Haut, touche tout le monde et toute la société. Nous devons éviter de tels actes erronés et de telles fitnas. Ceci s’adresse à nous les responsables. Le peuple n’est pas concerné. Ce sont les responsables qui peuvent faire en sorte que toute la société souffre ou que les bénéfices touchent toute la société.

Le feu Allameh Tabatabaï (que sa demeure soit au paradis divin) avait fait un commentaire du saint verset de la sourate an-Nisa: « Tout bien qui vous arrive vient d’Allah, mais tout mal qui t’arrive vient de toi-même » [Coran 4: 79]. Il expliquait qu’une société humaine - une société dans un certain pays ou dans une certaine région - a une identité indépendante et unique qui est différente de l’identité de chaque individu de cette société. En d’autres termes, la société est comparable à un individu. Comme une partie dans le corps d’un individu peut agir sur les autres parties, dans la société aussi, un membre peut avoir une influence sur les autres membres. Mais des incidents se produisent dans la société où certains individus sont irréprochables. Comment pouvons-nous dire que « tout mal qui t’arrive vient de toi-même »? Pourtant c’est cette signification qui est correcte. Dans de tels cas également, ces incidents viennent «de toi-même». Cependant «toi» ici, est la société dont un membre a commis un péché. Par conséquent, si nous voulons éviter de tels péchés, nous devons être très prudents. Cela nécessite du soin et de la vigilance. L’ambiance du mois de Ramadan doit nous enseigner cela. Où que nous soyons, nous devons connaitre nos responsabilités dans ce domaine.

Dans l’invocation recommandée pour les jours du mois de Ramadan, beaucoup de choses sont demandées à Dieu. C’est une très belle invocation. In-cha-Allah, vous devriez la lire et y réfléchir si avez l’occasion de le faire. C’est une invocation étonnante. Dans cette invocation, l’Imam (a.s) nous apprend à faire des demandes que nous-mêmes n’aurions jamais pensé à faire. Il nous enseigne ce que nous devons demander à Dieu. Une des choses que nous demandons à Dieu dans cette invocation, est la libération du manque de motivation, de la maladie de l’indifférence et du manque d’enthousiasme pour le travail – nous n’avons pas à l’esprit que ces choses puissent être des maladies dont Allah le Très-Haut, devrait nous sauver et nous guérir-. Il y a également la libération de l’ignorance et de la dureté de son cœur face au rappel divin et aux conseils de gens soucieux. Notre cœur se durcit quand quelqu’un nous offre un conseil bien intentionné. La phrase exacte est la suivante: « sauve-moi de la paresse, de l’épuisement et de la fatigue, de l’absence de motivation, de la dureté du cœur, de l’indifférence, de la négligence et de l’arrogance». Nous devons nous libérer de telles choses et c’est ce que nous demandons dans cette invocation, à Dieu.

Quelles sont les conséquences de ces péchés - ce ne sont que quelques péchés, il y d'autres péchés encore plus graves. Une des conséquences est que lorsque nous commettons un péché, nous perdons notre pouvoir et notre énergie aux moments délicats. Un verset dans le Saint Coran dit: « Ceux d'entre vous qui ont tourné le dos, le jour où les deux armées se rencontrèrent, c'est le Diable qui les a fait trembler, à cause d'une partie de leurs (mauvaises) actions » [Coran 3: 155]. Dans la bataille d'Uhud, ceux qui ont manqué de patience et dont les cœurs se sont tournés vers le butin de guerre, ont ignoré la responsabilité sensible qu'ils avaient et ont transformé cette victoire en défaite: « c'est le Diable qui les a fait trembler, à cause d'une partie de leurs (mauvaises) actions ». Ils avaient commis des péchés avant et ces péchés se sont manifestés à ce moment. C'est une étape. Nos péchés nous empêchent de résister au moment délicat et au tournant difficile. Nous sommes les responsables du pays. Chacun d'entre nous – y compris cette humble personne (que je suis), les responsables des pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif, et d'autres personnes dans cette chaîne de responsabilités - sont responsables. Si nous devenons l'incarnation du verset « c'est le Diable qui les a fait broncher », si nos jambes tremblent et si nous ne faisons pas preuve de fermeté au moment nécessaire, nous serons exposés à un très grave danger. C’était l’une des étapes.

Une autre étape plus grave et pire que celle-là, est que nous commettions un acte répréhensible qui nous amène à agir de manière hypocrite. En d'autres termes, nos langues ne révèlent pas ce qui existe dans nos cœurs. Un saint verset dit : « Il a donc suscité l'hypocrisie dans leurs cœurs, et cela jusqu'au jour où ils Le rencontreront, pour avoir violé ce qu'ils avaient promis à Dieu » [Coran  9 : 77]. Si vous ne vous ne respectez pas votre alliance avec Dieu et si vous revenez sur la promesse que vous Lui avez faite, cela mènera à ce que dit le verset : « Il a donc suscité l'hypocrisie dans leur cœur ». Bien sûr, il y a une règle logique mais nous n’avons pas de temps d’expliquer comment le péché conduit à l'hypocrisie.

Une autre étape encore plus grave, est que parfois, nos péchés, nos méfaits et nos déviations nous poussent - à Dieu ne plaise - à nier les signes de Dieu: « Puis, mauvaise fut la fin de ceux qui faisaient le mal, ayant traité de mensonges les versets de Dieu et les ayant raillés » [Coran 30: 10]. Le remède à cela est l’attention et la surveillance de nos actions. Nous devons accroître nos motivations sur le lieu de travail et travailler davantage. Notre responsabilité consiste donc à travailler dur, à éviter les péchés et pour parler brièvement, à faire preuve de piété. C’est le sens de la piété qui est la principale philosophie et le but du jeûne du mois de Ramadan et signifie prendre soin de soi (surveiller ses actions). Nous devons constamment « prendre soin de nous-mêmes ». Bien sûr, avant tout, je m'adresse à moi-même. Nous sommes tous responsables et devons apprécier la valeur du mois de Ramadan.

Chers frères, chères sœurs, nous devons apprécier la valeur du mois de Ramadan où nous nous trouvons actuellement. Des milliers de mois de Ramadan sont venus et ont disparu dans l'Histoire, et viendront quand nous ne serons plus en vie. Nous sommes présents dans quelques-uns d'entre eux. Dans cette chaîne des mois de Ramadan de l'Histoire, nous avons l'occasion de voir 20, 30, 50 ou 60 mois de Ramadan depuis l'âge de nos obligations religieuses jusqu'à la fin de notre vie dont nous devrions apprécier la valeur. L'année dernière, au mois de Ramadan, il y avait des personnes - parmi nos amis et vos proches - qui ne sont plus en vie cette année. Je ne sais pas lequel d'entre nous sera présent ici l'an prochain, et lequel de nous ne le sera pas. Donc, vous devriez apprécier la valeur de ce mois de Ramadan. Le mois de Ramadan est le mois du pardon, du repentir, du rappel de Dieu, de l'attention à Allah le Très-Haut, du culte, des larmes et de l'attachement à la spiritualité. « Il se passera tant de mois de Tir, Dey et Ordibehesht, quand nous serons transformés en poussière et en cendres » [poème du Bustân de Saadi, chapitre 9].

En ce qui concerne les questions du pays, je dois dire que  nous sommes dans une situation délicate. La situation actuelle du pays est importante. Monsieur le Président a énoncé les mesures qui ont été adoptées et devraient être poursuivies et complétées. Toutes ces mesures sont nécessaires. Les autres organisations du pays doivent également chacune, effectuer certaines tâches. À l'heure actuelle, le pays est dans une situation particulière, qui ne date pas de ce mois et de cette année, mais d’une période plus longue. Pourquoi ? Principalement, parce que nous avons pris connaissance des immenses capacités du pays. Au début de la Révolution, nous ignorions les nombreuses capacités du pays. Nous n'avions aucune information à leur sujet car nous n'avions pas d'expérience et n'étions pas bien informés. Aujourd'hui, les députés du parlement, nos ministres, nos responsables, nos intellectuels et les politiciens du pays ont pris conscience de ce large éventail de ressources et de capacités. C'est la vérité de la question. Quand je lis les articles que les experts et les intellectuels écrivent, je vois que ces réalités ont heureusement reçu beaucoup d'attention. Une réalité est l’existence de ces  grandes capacités. Notre pays est un pays grand et étonnant. Il y a quelques années, j'ai dit que notre population représentait 1% de la population mondiale, et notre pays, presque 1% de la superficie mondiale mais que les ressources qu'Allah le Très-Haut, nous a données, dépassaient ce pourcentage [cf discours du Guide suprême du 5 octobre 2006 lors d'une réunion avec des professeurs d'université]. Dans ce discours, le chiffre que j'ai mentionné était 3% ou 4%. Récemment, j'ai reçu un rapport qui dit que ce chiffre fait entre 6% et 7%. C'est-à-dire que nos capacités représentent 6 à 7% des capacités du monde entier, tant en termes de population qu'en termes de ressources humaines et naturelles. C'est un aspect de la question.

L'autre aspect de la question est la présence d’un ennemi. Nous ne sommes pas un pays sans ennemi et sans danger d’embuscade. Nous avons un ennemi. Bien sûr, l'hostilité entre les pays, les gouvernements et les pouvoirs n'est pas une chose nouvelle mais dans le cas de la République islamique, c'est une chose nouvelle. Dans le cas de la République islamique, c'est un phénomène et une hostilité unique. Pourquoi ? Quelle en est la raison? La raison est que la République islamique est un phénomène nouveau dans le monde, que les puissances mondiales observent avec attention. Vous avez probablement lu ou entendu qu'il y a quelques années, dans un pays ennemi, un centre de recherches a été créé pour des recherches sur l'Islam et l'Islam politique en particulier, pour comprendre ce phénomène. (Dans notre pays) Un système (politique) a été créé sur la base de l'Islam et des principes islamiques, qui s'oppose à l'arrogance, à la tyrannie, à l'oppression, à la discrimination, à l'usure et à ce que les grandes puissances font dans le monde aujourd'hui. Ce système avec ces principes théoriques et pratiques, a vu le jour et  s’est développé. Ils ont fait de leur mieux pour y mettre fin mais ils ont échoué. Ce système s’est enraciné et son influence a augmenté de jour en jour. Maintenant, ils reconnaissent eux-mêmes, que l'Iran est le seul pays influent de la région et que son influence n'est comparable à celle d’aucun autre pays de la région. Ce sont les Américains - pas moi - qui le disent. Nous ne cherchons pas à nous vanter. La République islamique est un système de ce genre. C’est une nouvelle puissance qui est née au niveau mondial, conteste l’oppression et met en danger les intérêts des puissances arrogantes. Ce sont les raisons de l’hostilité envers la République islamique, qui ne se manifeste envers aucun autre pays. Comme je l'ai dit, les  gouvernements ont certains différends territoriaux et frontaliers. Ils ont des intérêts financiers et sont hostiles les uns envers les autres, mais cette forme d’hostilité contre la République islamique est unique et exceptionnelle. Donc, d'une part, nous avons identifié nos capacités et d'autre part, nous avons un ennemi, violent et hostile.

Les plans de cet ennemi doivent être identifiés afin que nous puissions élaborer nos propres plans fondamentaux et généraux. Vous devez faire attention au fait que nos plans gouvernementaux et nos politiques font tous partie de ces plans fondamentaux et ne deviennent significatifs que dans ce cadre. Ces tâches doivent être accomplies, mais elles doivent être considérées comme faisant partie des perspectives générales et fondamentales, afin qu'elles puissent atteindre leur objectif. Nous devons savoir ce que l'ennemi veut faire, quels sont ses plans et ensuite, préparer nos plans d’immunisation, de sécurité, de protection et de sauvegarde du pays, en fonction de ce que fait l'ennemi.

En bref, je dirai que le plan de l'ennemi est d'arrêter, de détruire ou au moins, d’empêcher la croissance des capacités de la République islamique. C'est le plan de l'ennemi. Que devons-nous faire ? Nous devons augmenter nos capacités autant que possible. J'ai répété à plusieurs reprises, au cours de cette réunion et dans d'autres réunions ces dernières années, qu’il fallait que le pays se renforce et augmente ses différentes capacités. Si nous les augmentons, alors nous pourrons dire au peuple d’être tranquille et rassuré. Si nous n'augmentons pas nos capacités, nous connaitrons un stress continuel.

Quelles sont les capacités dont nous disposons ? J'en ai noté ici quelques-unes qui sont la cible des ennemis :

La première est la foi islamique. Certaines personnes pourraient dire avec étonnement que le monde d'aujourd'hui est le monde de la liberté de pensée, de croyance et d’autres libertés. Ce n'est pas le cas. Surtout, ils sont opposés à «l'Islam authentique» que l'Imam Khomeiny (Dieu sa demeure soit au paradis divin) a interprété pour la première fois et qui est devenu la base du gouvernement islamique et de la République islamique. Regardez ce qu’ils font aujourd'hui dans le monde - en particulier contre la République islamique et  notre peuple - pour briser ce barrage de la foi. Si vous êtes intéressés par les réseaux sociaux et le cyberespace, vous savez et comprenez à quoi je fais allusion. Ils utilisent toutes sortes de méthodes pour ébranler notre foi islamique. Que signifie «notre foi» ? Est-ce que je parle des gens de soixante-dix ou quatre-vingts ans ? Non, ils ne s'occupent pas de nous. Ils veulent affaiblir la foi de la nouvelle génération et des générations suivantes. Des efforts sont faits dans ce sens. Eh bien, une des sources de notre pouvoir et de nos capacités est notre foi islamique qui est l’objet de leur hostilité.

Notre deuxième capacité est le pouvoir scientifique. Ils ont même entrepris d'assassiner nos scientifiques. Ils ont élaboré des plans pour cela, et utilisé des moyens malveillants interdits partout dans le monde, afin d'arrêter notre mouvement scientifique. Ce Stuxnet qu'ils ont envoyé dans les systèmes informatiques de la République islamique aurait pu détruire tout notre système nucléaire. C'est un crime. Il s'agit d'un crime international reconnu et nous pouvons poursuivre les auteurs de ce crime devant les tribunaux internationaux. Malheureusement, nous ne l'avons pas fait. Ils ont eu recours à de telles méthodes. Ils sont extrêmement opposés à notre progrès scientifique qui est en fait, une capacité scientifique. A mon avis, c’est une des principales raisons des pressions qu’ils ont exercées sur notre secteur nucléaire. Ils parlaient de l'existence de bombes atomiques et nucléaires dans notre pays. Cependant, ils savaient eux-mêmes qu'ils mentaient. Plus tard, je reviendrais sur la question nucléaire pour en parler davantage.

Une autre capacité que nous possédons est la capacité économique - j'y reviendrai aussi plus tard - et la capacité de prévention et de défense. Ils sont farouchement opposés à cela aussi. De leur point de vue, notre pays devrait être une citadelle aux murs effondrés  où ils peuvent faire ce qu'ils veulent. Si nos organisations ont des capacités défensives et de contre-attaque, elles constituent un rempart autour de cette citadelle qu’est notre pays. C’est pourquoi ils s'y opposent. Les discussions qu'ils ont au sujet de nos missiles, sont le signe de leur opposition à nos capacités défensives.

Ensuite, il y a la capacité politique-nationale qui est l'unité et la solidarité du peuple. Nous avons dit à maintes reprises, que les divergences d'opinion dans les domaines politiques, les affinités et l’hostilité à tel ou tel individu, étaient naturelles. Mais l'existence de divergences au sein du peuple, au sujet des principes fondamentaux et majeurs du mouvement du pays, est une erreur. Les responsables politiques et sociaux ne doivent pas laisser cela se produire. Heureusement aujourd'hui, cette unité existe. Elle a existé depuis le début de la Révolution jusqu'à nos jours. Cela ne signifie pas que la Révolution ou le 22 Bahman [le 11 février, marquant l’anniversaire de la Révolution islamique en 1979, ndt.] n’ont pas d'ennemis ni d'adversaires. Ils ont des ennemis et des adversaires, mais la majorité des gens aiment la Révolution, ses symboles et les souvenirs de la Révolution. La plupart des gens aiment le nom et la mémoire de l'Imam Khomeiny. C'est une très grande bénédiction. Cela est le signe de la puissance politique d'un peuple.

Un autre atout est la jeunesse de la population. C'est une question qui est souvent négligée. Il y a quelques années, j'ai donné des avertissements sur le risque de vieillissement  de la population. Heureusement, des tâches ont été accomplies dans ce domaine. Certains responsables ont effectué de bonnes tâches, mais ce qui doit être fait n'a pas encore été accompli. Aujourd'hui, notre jeune population est un atout et une bénédiction. Les jeunes sont une source de mouvement, de motivations, d'enthousiasme, d’initiatives et de créativité. C'est la jeunesse qui fait avancer les travaux. Si cette population jeune disparait dans 20 ans, le pays en pâtira parce que les jeunes ne peuvent pas être importés de l’étranger. Nous devons empêcher cela dès aujourd'hui. Si les rumeurs que nous entendons parfois, sont vraies - bien sûr, je n'ai pas fait beaucoup de recherches sur cette question et je n'ai pas assez d'informations à cet égard- qui disent que certaines mauvaises méthodes communes dans le passé continuent encore à l'heure actuelle, et que des avortements sont pratiqués dans certains endroits - les responsables gouvernementaux chargés de ces questions, sont responsables et doivent suivre ces questions. Une population jeune est un atout important.

Cet ennemi existe et ces capacités qui sont la cible de ses attaques existent aussi. Quel est le résultat ? Le résultat est ce que nous avons toujours dit : « l'ennemi doit être identifié, ses méthodes doivent être comprises et les zones d'où il va lancer une attaque doivent être identifiées et bloquées, exactement comme dans une guerre militaire ». Dans une guerre militaire, les individus chargés des expéditions de reconnaissance évaluent les zones où se trouvent l'ennemi, devinent ou découvrent ses intentions d’attaquer une certaine zone, et l’en empêchent. La guerre qui existe aujourd'hui en matière politique et économique, est beaucoup plus importante qu'une guerre militaire et a également une plus grande portée. Ainsi, les zones d’infiltration de l'ennemi doivent être identifiées. C'est la responsabilité de tout le monde.

Il reste maintenant à savoir qui est cet ennemi. Nous avons dit que nous avons un ennemi. Qui est l'ennemi ? L'ennemi s'est présenté de façon complète et évidente. Nous n'avons pas besoin de chercher. L'ennemi est le réseau arrogant des sionistes. C'est lui, notre ennemi, ainsi que le front de l'arrogance dirigé par le régime des États-Unis. Le réseau sioniste se manifeste dans ce régime sioniste illégal qui sévit en Palestine occupée. C'est lui, l'ennemi et il ne se cache pas. Les États -unis ne cachent pas leur hostilité. Le Président américain qui installe nos symboles de Norouz (à la maison blanche) (symboles de la fête du nouvel an iranien ndt), est aussi celui qui abat un de nos avions de passagers et signe et exécute ce que les Congrès des États-Unis a ratifié contre la République islamique. Les plaisanteries, les politesses et les sourires diplomatiques sont différents des déclarations politiques. Actuellement, les déclarations du Président américain, du secrétaire d'État américain, des responsables des questions de sécurité et du secrétaire américain de la Défense au sujet de l'Iran, ne sont pas des déclarations d’un ami mais de ces ennemis très hostiles que sont les sionistes. Voilà l'ennemi. Il y a quelques jours, notre honorable ministre des Affaires étrangères a dit une chose intéressante au Parlement que j'ai lue dans les journaux. Il a dit que la nature de l'Amérique n'avait pas changé. Il a raison. La nature des États-Unis  est la même qu’à l’époque de Reagan. C'est la même nature et ils n'ont pas changé. C'est dans la nature de l'ennemi. Bien sûr, les partis existent- les partis démocrate et républicain – qui se passent le pouvoir. Cependant, la nature des États-Unis est la même. Ce qu'il a dit au Parlement consultatif islamique était tout à fait exact.

Certains à l'intérieur de notre pays, prétendent que nous pouvons nous entendre avec les États-Unis  et que nous devrions résoudre les problèmes. C'est une erreur. Nous ne devons pas nous faire d’illusions mais nous fier aux réalités. Tout d'abord, logiquement parlant, comme je l'ai dit, un régime comme la République islamique ne pourra jamais être l’objet de l'affection des États-Unis. C'est  impossible. Deuxièmement, regardez comment les États-Unis nous ont traités au cours des 50, 60 dernières années - depuis le 28 Mordad [coup d’état du 19 août 1953 planifié par les Américains contre le gouvernement nationaliste du Dr. Mossadegh en Iran, ndt],  après cela, à l’époque des Taghut (règne de Mohammad Reza Pahlavi) et après la Révolution jusqu'à aujourd'hui. A l’époque des Taghut (l’ancien régime), les États-Unis  considéraient le régime Pahlavi comme une source de richesse et les coups que l'Amérique a portés à l'Iran à cette époque, étaient des coups mortels et graves. Ceux qui connaissent l'Histoire et les conditions de vie de cette époque, le comprennent et le reconnaissent. Sans ajouter ce qui s'est passé après la Révolution. Dès le premier jour, ils ont agi de façon malhonnête et hostile, et cela a continué jusqu'à aujourd'hui. Il ne s'agit pas d'un malentendu. Parfois, il y a un malentendu entre deux gouvernements qui peut être résolu par des négociations. Parfois, le conflit porte sur une zone frontalière. Ils discutent sur la superficie de la zone frontalière que chacun devra obtenir. Cela aussi peut être résolu par des négociations et un accord qui satisfait tout le monde. Cependant, il ne s'agit pas ici d'un accord mais de l'existence même de la République islamique. Cela ne peut pas être résolu par des négociations et des relations diplomatiques. C'est une erreur. Le phénomène que le pouvoir islamique, l'indépendance et le progrès ont créé dans le monde, n'est pas acceptable pour le front de l'arrogance dirigé par les États-Unis. Il serait faux de penser que nous pouvons nous réunir et négocier avec les Américains, et leur dire que nous pouvons faire la paix. Faire la paix exige (selon eux) que vous renonciez à vos revendications.

Il y a deux ou trois ans, au début de la phase récente des négociations nucléaires, j'ai demandé aux Américains jusqu’à où nous devions reculer pour qu'ils cessent de nous être hostiles. Ils doivent nous le dire clairement. Si la question nucléaire est résolue, tout sera-t-il réglé ? Maintenant que la question nucléaire a été résolue, est-ce que le problème est résolu ou non ! Après cela, ils ont soulevé la question des missiles. Si la question des missiles est résolue, ce sera la question les droits de l'homme. Si la question des droits de l’homme est résolue, ce sera la question du Conseil des Gardiens. Si la question du Conseil des Gardiens est résolue, ce sera la question du leadership et de la Wilayat du Faqih, et si la question de Wilayat-e Faqih est résolue, ils vont remettre en question la Constitution et le gouvernement de l'Islam qui sont les questions principales. Le différend ne porte pas sur des petites questions. Par conséquent, cette idée (d’une paix) est fausse.

On a beaucoup discuté avec moi sur cette question. Il y avait quelques personnes parmi mes amis, qui pensaient et souhaitaient que cela soit possible. Nous nous sommes réunis et en avons parlé ces dernières années. Toutefois, ils ont eux-mêmes reconnu plus tard - pas auprès de moi mais lorsque j'étais absent et dans les réunions officielles de prise de décisions - qu'ils n'avaient pas de réponse aux arguments que j'avais présentés. Ils ont raison. Il n'existe pas de réponse aux arguments que je présente sur ce sujet. C'est le cas de notre pays et de beaucoup d'autres pays avec lesquels les Américains n'ont aucune intention de s'entendre. Vous devez le savoir et faire attention à cela. La politique principale des États-Unis est d’intégrer les pouvoirs et les politiques mondiales dans les politiques américaines, et pas seulement avec nous. Bien sûr, leur hostilité envers nous est d'une espèce particulière. C'est la caractéristique de l'hostilité qu’ils ont contre nous, mais ils sont aussi hostiles à d’autres pays dans les domaines politiques, économiques et culturels. À l'heure actuelle, les cinéastes et les compagnies européennes dénoncent la domination culturelle d’Hollywood. Vous ne pouvez pas dire que la France est une République islamique. C'est la politique de l'Amérique. Ils l'ont dit à maintes reprises. Ils en parlent de façon continue. Actuellement aussi, les candidats à la Présidence des États-Unis - ces deux personnes (Hillary Clinton et Donald Trump) - rivalisent entre eux pour savoir qui peut mieux prétendre que les États-Unis sont les maîtres du monde et que tout dépend d’eux. Avant eux aussi, Bush le père, avait dit - au moment où l'Union soviétique s’était effondrée - de manière arrogante : « Nous sommes la seule puissance aujourd'hui. Tout le monde doit s’accorder avec nous. C'est nous qui devons déterminer le nouvel ordre mondial ». C'est leur politique. C'est l'ennemi. Comment peut-on s'entendre avec cet ennemi ?

Je dois ajouter que certaines personnes pensent que cette hostilité à notre encontre « vient de notre comportement hostile ». Ils pensent que nous leur mettons constamment « les doigts dans les yeux » et que c'est pour cette raison qu’ils nous sont hostiles. C'est aussi une erreur. Nous n'avons jamais commencé les hostilités. Au début de la Révolution, les Américains arrêtés ont été détenus pendant quelques jours. L’Imam Khomeiny a déclaré qu'ils devraient être escortés et reconduits  - à leur ambassade - avec une protection complète. Cela a continué jusqu'à la capture de l'ambassade. Bien sûr, il y avait certaines raisons derrière cela. Les Américains vivaient en toute tranquillité dans notre pays. Ils allaient et venaient, et se comportaient très mal. Ce n'est pas nous qui avons commencé les hostilités mais eux. Dès le début, ils ont commencé à nous calomnier, à imposer des sanctions, à faire des demandes déplacées et ils ont donné refuge à l'ennemi de la nation iranienne [le Shah déchu et sa famille]. Ce sont eux qui ont commencé les hostilités. D'ailleurs, ce ne sont pas seulement les Américains qui font preuve d'hostilité envers nous. Il y a d'autres pays aussi. Par exemple, qu’a fait la République islamique contre la France ? D’ailleurs, étant donné que l’Imam Khomeiny avait résidé en France un certain temps, ce pays avait même été loué par les forces révolutionnaires, mais vous voyez ce qu'ils font actuellement. Vous avez vu sur le plan nucléaire, le mauvais rôle de policier ont joué les Français. Bien sûr, ce sont les Américains qui l’avaient planifié, mais de toute façon, les Français ont pris la pire position sur le nucléaire. Qu'avions-nous fait aux Français ? Avions-nous fait preuve d'hostilité envers eux ? Un autre exemple est les Pays-Bas qui sont un petit pays. Sur n'importe quelle question au sujet de la République islamique, les pays bas sont un des pays en haut de la liste des ennemis. Qu'avons-nous fait aux Pays-Bas ? Quelle hostilité avons-nous montrée à ce pays ? Qu'avons-nous fait à ce petit pays situé dans un coin de l'Europe ? Les divergences ne viennent donc pas d’une hostilité que nous aurions eue ou non. Un autre exemple est le Canada qui a rompu ses relations avec nous. Avions-nous montré une quelconque hostilité envers le Canada ? L'avons-nous traité de façon hostile ? La question n'est pas là. Il s'agit d'autre chose. Nous ne devons pas nous tromper et dire que nous ne devons pas leur être hostiles pour qu’ils ne le soient pas non plus. Ce n'est pas vrai. Il y a d'autres motifs et d'autres questions derrière, que nous avons expliqués en partie.

Maintenant, que devons-nous faire ? Le pays doit être immunisé. Les responsables doivent immuniser le pays. Toutes les tâches que l'administration a réalisées ou souhaite mener dans le domaine de l'économie et d'autres domaines, nécessitent l'immunisation du pays. Que devons-nous faire pour cette immunisation ou pour la renforcer si elle existe déjà ? Nous devons accroître les capacités auxquelles nous avons fait allusion. Ces capacités doivent augmenter de jour en jour comme le souligne  le Saint Coran : « Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée » [Coran 8: 60]. Le mot arabe "Quwah" [équivalent de « force »] inclut toutes ces choses. "Quwah" ne comprend pas seulement les armes et le matériel militaire mais aussi ce qui assure le pouvoir matériel, spirituel, économique, militaire, scientifique et moral.

«Préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force» signifie que nous devons augmenter nos forces autant que nous le pouvons. C'est ce que nous devons faire. C’est notre responsabilité. C'est nous, les responsables, qui devons accomplir cette tâche, le peuple nous suivra et entrera dans l'arène pour faire son devoir. Nous devons donc augmenter nos capacités. L'augmentation de ces capacités inclut le renforcement de la foi islamique. C'est la responsabilité du gouvernement, des centres islamiques, des organismes de propagande, du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique, et de l'Organisation d’éducation islamique. Ces centres ont cette responsabilité à leur charge. Vous devez renforcer la foi islamique. Vous devez la renforcer partout où les jeunes sont présents, que ce soit dans les universités ou les écoles. Le renforcement de la foi islamique est une grande responsabilité qui incombe à toutes ces organisations qui doivent remplir ce devoir.

En ce qui concerne les capacités scientifiques, c'est la responsabilité du ministère de la Science et des centres de recherche. Les organisations chargées de renforcer les capacités scientifiques doivent éviter des questions marginales. Parfois, nous constatons que ces organisations sont impliquées dans certaines questions marginales. Peut-être que tous les responsables de ces organisations sont présents à cette réunion. Ils devraient écouter ce conseil, éviter les questions marginales et s’occuper de l’essentiel c’est-à-dire du développement  de la science. Nos autres capacités concernent notre économie - je dirai quelque chose au sujet de l'économie car nous manquons de temps - et nos capacités défensives. Toutes les organisations chargées de la défense - y compris le ministère de la Défense, l'armée de la République islamique d'Iran et le Corps des Gardiens de la Révolution islamique - doivent faire de leur mieux dans le domaine de la défense.

Un autre atout est la jeunesse de la population dont nous avons parlé. Nous avons abordé la question de la nécessité d’une jeune génération, des bénéfices de la jeunesse et du renforcement de ses motivations. Dans le discours que j'ai prononcé au sanctuaire de l'Imam Khomeiny (que sa demeure soit au paradis), j'ai parlé des jeunes pieux et révolutionnaires. Cependant, certains individus à l'extérieur ont dénoncé - comme on dit communément aujourd'hui – mon soutien aux jeunes révolutionnaire. Ce n'est ni une révélation ni une nouveauté. Je le fais toujours et je continuerai à le faire. Deuxièmement, ce n'est pas un secret. Tout le monde sait que j’ai toujours agi ainsi. C'est tout à fait clair. J'admire les jeunes révolutionnaires et pieux qui existent dans tout le pays. C'est notre responsabilité. Idéologiquement parlant, on ne peut pas mettre les jeunes qui consacrent leur jeunesse, leurs forces, leur puissance et leurs motivations aux hauts buts du pays, sur un pied d'égalité avec ceux qui recherchent la luxure et un style de vie aristocratique. Bien sûr, tous ont les mêmes droits sociaux mais ils ne sont pas du tout identiques en termes de valeurs.

Il est clair que les jeunes qui travaillent dur et qui consacrent leur temps, leur énergie et parfois leurs faibles ressources financières aux objectifs et à leur réalisation, ne sont pas sur un pied d'égalité avec les autres jeunes. J'ai toujours soutenu ces jeunes et je continuerai de le faire.

Maintenant, j’ai un certain nombre de conseils à donner sur l'économie - heureusement, monsieur le docteur Rouhani a abordé la question de l'économie de manière globale, et moi aussi, j'aimerais faire quelques conseils à cet égard -, et ensuite sur le Plan Global d’Action Conjoint [sur le nucléaire iranien].

Nous avons actuellement, de graves problèmes économiques. J'espère qu’In-cha Allah, ces problèmes seront éliminés grâce aux plans et aux tâches accomplis par le gouvernement. Les principaux problèmes sont la récession économique et la question de l'emploi - les questions liées au chômage. Ce sont les principaux problèmes. Nous devons travailler dans ces domaines et y prêter attention. La question de la récession est très importante. Quand je regarde ces questions - je l'ai également dit à l'administration précédente - je constate qu'elles sont davantage liées à la gestion et aux politiques qu'aux sanctions. Nous avons pu le constater à la fois dans cette administration et dans les deux administrations précédentes. Si nous formulons des plans appropriés et corrects, l'impact des sanctions ne disparaitra pas complètement mais se réduira dans une large mesure. Les plans doivent être élaborés de manière organisée et vigilante.

Une des tâches importantes dans le domaine économique, qui peut résoudre les problèmes de la récession et du chômage dans une grande mesure, concerne les petites et moyennes entreprises. J'ai lu dans les journaux que l'honorable ministre des Industries avait dit au Parlement que notre industrie était dans un état catastrophique. Je ne sais pas exactement quel terme il a utilisé, mais il a utilisé un terme proche de « catastrophique ». Cette catastrophe touche surtout les petites et moyennes entreprises. La relance de ces entreprises doit être un des principaux programmes de l'administration. C'est une des bases de l'économie de résistance. Le fait que les capacités des usines soient plusieurs fois supérieures à leur production et à leur rendement, c'est-à-dire que leurs rendements sont bien moindres que leurs capacités, est une question qui doit recevoir l'attention.

Une autre question est celle des priorités. Nous devons tenir compte les priorités lorsque nous voulons prendre des décisions dans le domaine économique. Parfois, une tâche est importante et nécessaire, mais ne fait pas partie des priorités. En d'autres termes, il y a des tâches plus importantes. À mon avis, cela est très important. J'ai moi-même, une certaine expérience des activités gouvernementales. J'ai été au gouvernement et j'ai vu différentes administrations. Chacun de nos honorables et chers ministres essaie de «cuire son propre pain» [en arabe]. Cela signifie que chacun de nos ministres tire le feu de son côté. Bien sûr, leur responsabilité est de soutenir leur propre secteur. Nous ne les blâmons pas. Le ministre de l'Agriculture, le Ministre de l'Industrie, le Ministre des Routes et des Transports, et le Ministre de l'Énergie tentent tous de différentes manières, d’attirer les ressources et le budget du pays vers leur propre secteur. C’est ici que nous devons regarder et voir lequel représente une priorité. Imaginez que l'argent qui a été confisqué dans les banques étrangères soit libéré - bien sûr, il n'a pas encore été libéré et on ne sait pas quand cela sera fait, nous aborderons ce sujet plus tard-  où allons-nous le dépenser ? C'est très important. Les priorités doivent être prises en compte. Laissez-moi vous donner un exemple. Je crois que j'ai donné cet exemple à l'honorable ministre aussi. Imaginez que notre flotte aérienne soit rénovée. C'est une tâche importante et nécessaire, mais est-ce une priorité ? Est-ce une priorité pour le pays ? Imaginez que nous achetions 300 avions. Il n'est pas clair que ce soit une priorité. Cela doit faire l’objet d’une étude. Je ne donne pas d'avis d'expert. Je dis seulement que cette question doit être traitée par des experts et que les priorités doivent être respectées. C'est une question très importante.

Une autre question importante concerne les entreprises fondées sur le savoir. Cela nous aidera à avancer. Les entreprises fondées sur le savoir concernent à la fois, la science et l'économie. S’occuper des entreprises fondées sur le savoir est une des tâches les plus fondamentales. C’est une priorité et il faut y prêter attention. Bien sûr, certaines entreprises fondées sur le savoir se sont plaintes auprès de nous. Les responsables devraient prêter attention à cette question.

Une tâche importante et nécessaire, est la prévention des contrats inutiles. Il m'a été signalé qu'après la question (l’accord) nucléaire, nous avons signé des contrats d'une valeur d’environ 2,5 milliards de dollars. Bien sûr, il y a eu plus d'accords, mais ce qui a été signé vaut environ 2,5 milliards de dollars d’après le rapport qu'ils m'ont donné où j'ai vu que, par exemple, un accord portait sur l'énergie solaire. Est-ce vraiment une priorité ?

S'il y a vraiment des ressources - des ressources étrangères ou des financements - nous devons voir quels sont les domaines prioritaires et les diriger vers ces domaines. Si quelqu'un veut investir dans notre pays, nous devons définir dans quels domaines. Nous ne devons pas faire ce qu'ils veulent. C'est une question dont il faut tenir compte.

Une autre question est d'empêcher les importations nocives. Je l'ai répété plusieurs fois récemment. Les «importations nocives» concernent des produits qui ont un équivalent national ou ne font pas partie des besoins actuels et urgents du pays, même s'ils n'ont pas d'équivalents nationaux. A quoi servent ces voitures à telle ou telle vitesse ? On dit que le secteur privé importe des produits de ce genre. L'administration doit empêcher cela par tous les moyens qui sont à sa disposition - y compris l’imposition de tarifs et d'autres méthodes. Les ressources du pays - les ressources financières et l'argent qui devrait être libéré - ne doivent pas être gaspillées. Les industries fermées, le secteur de l'économie fondée sur le savoir et le secteur de la rénovation de nos machines et de nos industries, sont les priorités nationales. Une autre question concerne l'agriculture qui peut nous rendre autonomes. Heureusement, ce qui a été dit aujourd'hui, montre que nous avons fait des progrès dans ces domaines. Bien sûr, je n'ai reçu aucun rapport dans ce domaine.

Une autre question concerne le pétrole. Une haute production du pétrole est positive dans le domaine pétrolier, les ventes de pétrole et les marchés pétroliers. Si nous augmentons la production et les exportations de pétrole, c'est une chose dont le pays a besoin. Il n'y a aucun doute à ce sujet. Cependant, donner au pétrole une valeur ajoutée est préférable. Il n'y a aucune valeur ajoutée dans le pétrole que nous extrayons des puits et exportons à l’étranger. Le pétrole diminue chaque jour ! Si nous pouvons transformer le pétrole et le gaz en produits dérivés qui ont une valeur ajoutée, ce sera bon pour le pays. Outre les tâches de production, de vente et d'optimisation des puits de pétrole et de gaz, notre politique doit être de produire et d'exporter des produits pétroliers et d'exporter du pétrole et des dérivés. Pourquoi devons-nous importer de l'essence ?  Les importations d’essence sont une honte ! Avec tout ce pétrole, la République islamique importe de l'essence et du gasoil alors que nous nous vantons devant les gens et le monde entier, d’avoir les plus grandes réserves de pétrole et de gaz, ce qui est d’ailleurs vrai. Nous devons éliminer notre besoin d'importer du gasoil et de l'essence! Nous devons produire des dérivés pétroliers et les exporter. Dans le cas du gaz, nous devons activer les industries en aval dans le domaine de la pétrochimie. Eh bien, les secteurs pétroliers en amont sont heureusement bons et de bonnes tâches ont été effectuées mais nous devons activer les secteurs inférieurs pour créer des possibilités d'emplois.

Une autre tâche consiste à lutter contre la contrebande de manière sérieuse avec les méthodes djihadistes et révolutionnaires. La question de la contrebande est très importante et cette tâche ne progressera pas si nous la prenons à la légère et travaillons lentement. Cela exige un djihad et un travail acharné et révolutionnaire.

Certains disent que l'économie de résistance dont nous parlons, exige des ressources que nous n’avons pas. Je crois que nous pouvons fournir ces ressources pour lancer l'économie de résistance. Heureusement, de bonnes tâches ont été entreprises.

On dit que les dépôts en devises et en monnaie nationale dans les banques, représentent une somme  ahurissante. Comme je n'ai pas vu le rapport  et qu’on me l’a dit oralement, je ne donnerai pas de chiffre exact pour ne pas commettre une erreur. Cependant, c'est un chiffre stupéfiant. Nous devons canaliser ces sommes d'argent. Une des tâches qui incombe aux organisations économiques gouvernementales est de canaliser ces ressources vers des secteurs qui sont à l'avantage du pays. Elles peuvent le faire en recourant à des méthodes différentes et des encouragements C'est une question très importante. Bien sûr, le Majlis (parlement) doit coopérer. Ce sont les tâches principales qui doivent être réalisées dans le domaine de l'économie de résistance. Il y a certaines choses à faire et à ne pas faire. Il y a certaines exigences et considérations dont il faut tenir compte. L’ensemble de ses mesures constitue l'économie de résistance. J'espère qu'elle progressera, si Dieu le veut.

Passons sur cette question car nous n’avons pas beaucoup de temps avant le soir [l’appel à la prière]. Passons sur la question du Plan Global d’Action Conjoint qui à la fois, a des adversaires et des partisans. À mon avis, les opposants et les partisans exagèrent dans la présentation de leurs points de vue. Les partisans qui parlent positivement du Plan Global et les opposants qui le critiquent, parlent parfois de manière exagérée. À mon avis, ces déclarations des deux côtés, sont incorrectes.

Le Plan Global a des points forts et des points faibles. Il a certains avantages et certains inconvénients. Les avantages sont les choses qui nous ont encouragés à poursuivre ces négociations. Bien entendu, comme vous le savez, ces négociations avaient commencé avant la formation de la 11ème  administration, et ces avantages nous ont menés à négocier. Bien sûr, certaines choses positives que nous avions à l’esprit n'ont pas toutes été atteintes. En fait, bon nombre d'entre elles n'ont pas été atteintes, mais il y avait des avantages et nous pensions que ces avantages pourraient être atteints. C'est alors que les négociations ont commencé. Ensuite, sous le mandat de M. Rouhani, ces négociations se sont naturellement développées et accélérées. Voilà au sujet des avantages.

Au sujet des inconvénients, les inconvénients sont ceux que nous avons toujours craints et dont nous parlions constamment. Nous avons répété que ce sont des gens qui ne respectent pas leurs promesses, qui ont une mauvaise nature et qu'il s’agit d’individus trompeurs qui ne tiennent pas leurs promesses. Ce sont les inconvénients. Il y a certains défauts et faiblesses dans le Plan Global où ces inconvénients peuvent se manifester. Si ces défauts avaient été éliminés, les inconvénients auraient naturellement diminué ou disparu complètement.

Ce que je veux dire au sujet du Plan Global ne concerne pas du tout nos chers frères qui ont participé aux négociations. Ils ont fait leur travail et ont fait de leur mieux. Ils ont vraiment travaillé de manière diligente, nous en avons été témoins et nous le constations. Ils sont restés là-bas, pendant une partie du mois de Ramadan de l'année dernière. C'était difficile. C'était vraiment difficile et ils ont vraiment travaillé dur. Je ne les blâme pas. J'espère qu'Allah le Très-Haut, est satisfait de leur travail, in-cha-Allah. Moi aussi, j'ai prié pour eux et je continue à le faire. Je m'adresse aux autres parties que nous avons rencontrées dans ces négociations.

Quant au Plan Global lui-même, comme je l'ai dit, ce document présente certains défauts et certaines faiblesses. Il y a des parties ambiguës dont l'ennemi a abusé. L’autre partie a abusé de ces failles et de ces faiblesses. Bien sûr, nous ne violerons pas le Plan Global en premier. Tout le monde doit le savoir! Nous ne violerons pas le Plan Global si l'autre partie ne le fait pas. Bien entendu, les candidats à la Présidence des États-Unis menacent constamment de le déchirer. Eh bien, s'ils le déchirent, nous le mettrons au feu ! La raison pour laquelle nous ne le violerons pas est l'ordre du Saint Coran: « Respectez votre promesse » [Coran 17: 34].  Après tout, c'est un accord que nous avons signé. Nous ne voulons pas le violer. Cependant, s'ils le violent, nous le violerons aussi. Ceci est aussi un ordre du Saint Coran: « si jamais tu crains une trahison de la part d'un peuple, jette-lui le pacte (que tu as conclu avec lui) » [Coran 8: 58]. Si l'autre côté rompt ses promesses, vous aussi, vous devez les rompre. Le jeter à eux signifie que vous devez y renoncer. Nous suivons donc les principes coraniques sur les deux aspects de la question.

Le devoir de l'autre partie était de lever les sanctions, mais elle ne les a pas encore levées. Les sanctions n'ont pas encore été levées. Certaines sanctions ont été levées en paroles mais elles n'ont pas été levées en pratique. Le point principal des discussions était les sanctions secondaires. Ils ont préservé les sanctions primaires avec une rigueur et une force absolues, ce qui influe sur les sanctions secondaires. Je demande instamment à ceux qui sont chargés de ces affaires, d’y prêter une attention particulière. Il ne faut pas dire constamment que les sanctions ont été levées parce que ce n'est pas le cas. La question des transactions bancaires n'a pas encore été résolue et les grandes banques dans le monde n’ont pas de transactions avec nous. Les Américains disent que cela ne les regarde pas. C'est vraiment faire preuve de mauvaise foi. Comment pouvez-vous dire que cela ne vous regarde pas ? Tout cela est de votre faute. M. Zarif - je ne sais pas s'il est présent ou non à la réunion - a dit au secrétaire d'État américain que la question des grandes banques  n'avait pas encore été résolue, qui a répondu que ce n'était pas leur affaire. M Zarif lui a immédiatement répondu : « mais si ! Si vous voulez, vous pouvez le faire. C'est vous qui les bloquez. C'est le Département du Trésor américain qui est un obstacle». Lorsqu'ils tiennent une réunion avec les banques, ils leur disent qu'il est possible d’avoir des transactions avec l'Iran et que cela est correct du point de vue américain, mais dans la pratique et par d'autres déclarations, ils font en sorte qu’elles n’osent pas le faire. Pour les banques, quoi de mieux que d'entrer en affaires avec un marché comme le marché de l’Iran avec ses 80 millions d’habitant ? Les banques ne sont pas réticentes à faire des affaires avec l'Iran. Cependant, les menaces américaines sont un frein. Un responsable américain a déclaré, il y a deux ou trois jours, qu'ils ne laisseraient pas l'Iran tranquille. Lorsqu'ils parlent ainsi, lorsqu'un membre de haut rang du gouvernement des États-Unis parle sur ce ton, quelle banque osera venir faire des affaires avec l'Iran ? Bien sûr, un certain nombre de petites banques sont prêtes à le faire, mais pour les transactions - pour les contrats, les accords réels et les investissements - les grandes banques doivent coopérer mais elles ne l’ont pas fait et on ne sait pas quand elles le feront. C'est un des graves problèmes. C'est la partie américaine qui a commis ce grand péché et ce grand délit. Nous ne devons en aucun cas justifier ce que font les Américains ! Bien sûr, ils émettent des directives mais elles sont différentes de ce qui se passe dans la réalité.

Il en est de même pour l'assurance des pétroliers. L'assurance des pétroliers est une question importante dans les transactions pétrolières. Ils ont accepté d'assurer nos pétroliers à un certain plafond mais les grandes compagnies d'assurance n'ont pas accepté d'assurer ces quantités de pétroles dont le prix atteint parfois des milliards. La raison est que les Américains sont eux-mêmes présents dans ces organisations et ces structures, et ne le permettent pas. Les Américains n'ont donc pas respecté une grande partie de leurs engagements.

Nous avons versé nos acomptes. Nous avons arrêté l'enrichissement à 20%, nous avons presque fermé Fordo et nous avons fermé l'usine nucléaire d'Arak. Nous avons donné ces acomptes, mais ils ont des attentes supplémentaires. Si le Dr Salehi est présent ici, je tien à lui dire que vous ne devez absolument pas accepter et céder à leurs attente dans le domaine des fibres de carbone utilisés dans les centrifugeuses, ou accepter un accord avec eux pour 300 kilos. Ils augmentent constamment leurs attentes malgré tous les acomptes que nous avons versés ! L’autre partie n'a pas tenu ses promesses.

Aujourd'hui, il nous est très difficile d’avoir accès à nos revenus pétroliers. C’est à la fois difficile et coûteux. L'argent que nous avons dans d'autres pays ne nous a pas été pas restitué. Cela n'a pas été fait. Certains d'entre eux ont fait quelques promesses bien sûr. D'après ce que m'a dit M. le Président, un de ces pays a fait des promesses mais cette question ne concerne pas un pays mais plusieurs pays. Nous avons de l'argent dans leurs banques qu’ils ne peuvent pas nous rendre parce que c'est sous forme de dollars et que la question des dollars dépend des États-Unis. Ces obstacles sont dus à l’hostilité américaine. Si ce n’est pas de l'hostilité, comment appeler cela ? Les États-Unis n'ont pas rempli leurs promesses.

Ce que je veux dire est que l'industrie nucléaire est une industrie stratégique pour notre pays. Cette industrie doit exister, se développer et ne doit pas être endommagée. L'existence de cette industrie est même efficace dans l’immunisation et la protection du pays. Les capacités opérationnelles de l'industrie nucléaire et de l'organisation nucléaire doivent être protégées. Ses ressources humaines doivent être préservées. La possibilité de revenir aux conditions préalables doit également être préservée. À l'heure actuelle, cette capacité existe heureusement. Je dois vous dire qu'en moins de six mois, ils peuvent développer 18 000 SWU avec les IR-1 qui sont les anciennes centrifugeuses que nous utilisions. Cela est possible en moins de six mois et signifie que l'autre partie ne devrait pas s’imaginer que nous avons les mains liées. Nous pouvons développer 100 000 SWU en moins d'un an et demi, avec les nouvelles générations de centrifugeuses IR-4 qui sont des centrifugeuses de deuxième et troisième générations - et d'autres équipements qui sont à notre disposition. Ce sont les possibilités qui existent aujourd'hui dans l'Organisation de l'énergie atomique. Il faudrait développer ces possibilités pour arrêter l'autre partie. Cependant, aucune mesure irréfléchie ne doit être adoptée. Il faut se protéger face aux violations américaines. Heureusement, notre honorable ministre des Affaires étrangères et notre honorable Président ont dit au cours de cette réunion, au sein du Parlement et ailleurs, qu'ils poursuivaient ces questions. Ils doivent les poursuivre sérieusement. Notez que comme on le dit couramment « les droits se prennent et ne se donnent pas ». Vous devez les prendre vous-même surtout d’un loup comme les États-Unis. Vous devez les lui arracher. Vous ne devez pas attendre qu’ils vous les donnent de plein gré. Tant qu'ils n'auront pas violé totalement cet accord, nous ne violerons pas non plus mais nous devons préserver nos capacités face à leurs erreurs et leurs violations.

Je dois ajouter que c'est à cause de notre pouvoir scientifique et technologique que nous avons réussi à arracher ce qui a pu être arraché aux Américains dans ce domaine. Sans nos capacités d'enrichissement à 20% et de construction de centrifugeuses de pointe, nous n’aurions certainement pas réussi à les forcer à accepter ces quelques milliers de centrifugeuses et à ne plus les critiquer. C'est grâce à notre pouvoir que nous avons réussi à parvenir à ce résultat. Si cette puissance disparaît, les pressions de l'autre côté augmenteront. Plus cette puissance augmentera, plus notre pouvoir de pression sur l'autre partie augmentera. Nous devons donc préserver ce pouvoir.

Nous avons également créé un Conseil de surveillance. J'attends ce que le Conseil de surveillance fasse plus attention et fasse preuve de plus de vigilance. Chaque fois qu'il sentira que l'autre partie agit vraiment de manière traîtresse et rompt ses promesses, il devra s'acquitter de son devoir et défendre les intérêts nationaux.

Mon Dieu, par (la bénédiction de) Mohammad (SAWA) et ses Descendants, fais que ce que nous avons dit, ce que nous avons demandé, ce que nous avons voulu et notre travail servent Ta cause. Accepte-les de nous par Ta générosité. Accorde Ta bonté et Ta miséricorde aux serviteurs du pays. Octroie Ta miséricorde à notre magnanime Imam, à nos honorables martyrs et à nos chers vétérans handicapés.

Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !