La région de Bojnurd qui est actuellement connue sous le nom de « Khorasan du Nord », à partir de Farouj aux frontières du Golestân et du Parc National de Golestân, de l'est à l'ouest et du sud au nord, a formé de nombreuses personnalités éminentes. Je ne veux pas exagérer le nombre des savants religieux de cette région, ni le comparer à celui des autres villes. Ce que je veux dire est que beaucoup de savants religieux de cette région au moins ceux que je connais, furent pour la plupart, des figures saillantes et talentueuses.
L'un de ces savants était le défunt Amirza Hassan Bojnourdi. Je l'ai rencontré en personne et j'ai également assisté à ses cours. En 1961 ou 1962, quand il avait quitté la ville de Nadjaf et était en pèlerinage à Machhad et à Qom, l'Imam Khomeiny lui avait demandé de rester à Qom. Il avait un tel niveau de connaissances que notre Imam avait insisté pour qu'il reste à Qom. L'Imam Khomeiny avait des normes très strictes en matière d'érudition et estimait que les activités scientifiques devaient être accompagnées de spiritualité et de morale. Son Éminence a accepté la proposition de l'imam Khomeiny et a pris des dispositions pour enseigner à Qom, mais malheureusement, il a eu une crise cardiaque le jour même où il devait commencer à enseigner à l'école Feyziyah. Pour cette raison, il a dû retourner à Najaf. Plus tard, j'ai assisté à quelques-uns de ses cours à Najaf qu'il avait l'habitude de donner dans la mosquée « Tussi » où un certain nombre de grands savants religieux participaient à ses cours. Son Éminence avait beaucoup de capacités et de talent artistique, et aussi une très bonne mémoire. J'ai été témoin de ses capacités exceptionnelles. C'est une des personnes qui sont nées dans votre région.
Le regretté Hadj Mirza Ahmad Bojnurdi Mortazavi était un de ses amis et camarades de classe. Au cours de leur première année d'études islamiques, ils ont tous deux quitté Bojnurd pour se rendre à Machhad et assister aux cours du regretté Aghazadeh et de Hajj Agha Hossein Qomi. A cette époque, mon père faisait partie des religieux réputés de Machhad. Il les connaissait et nous a dit beaucoup de choses à leur sujet. Plus tard, ils sont partis à Najaf. Mon père aussi est allé à Nadjaf par la suite, et leurs relations ont continué là-bas. Hadj Mirza Ahmad est revenu à Bojnurd après quelques années. Il était un dignitaire religieux influent et populaire dans toute la région de Bojnurd. A cette époque, le gouvernement était hostile au clergé et à chaque fois qu'il repérait un religieux influent, il faisait de son mieux pour saper sa position. Le gouvernement essayait soit de le rallier soit de détruire l'influence qu'il avait sur le peuple. Il n'a pas réussi à le faire avec le défunt Hadj Mirza Ahmad. Dans cette région, il jouissait d'un grand respect et quand il se rendrait à Machhad à l'époque où j'étais étudiant à Machhad, les savants de Machhad lui rendaient hommage et allaient lui rendre visite.
Avant eux, le célèbre cheikh Mohammad Taqi Bojnurdi était le plus grand érudit de cette région, l'imam de la prière du vendredi à Machhad et de la mosquée Goharshad. Il était célèbre à la fois pour sa piété et pour son savoir. Bien entendu, il appartenait au siècle précédent et il est décédé il y a environ une centaine d'années. Toutefois, il y a quelques années encore, sa maison à Machhad, était un lieu de réunion. Sa maison se trouvait dans une ruelle qui porte actuellement son nom. Les habitants de Machhad le savent. De grandes cérémonies de deuil avaient lieu dans sa maison et les gens faisaient beaucoup de dons. Son fils, le regretté Cheikh Morteza, qui était lui aussi, un des grands religieux de Machhad, a suivi son chemin, suivi plus tard par le fils du Cheikh Morteza, le regretté Acheikh Réza que j'ai rencontré en personne. Le regretté Hadj Mirza Hassan-Ali Morvarid était le beau-frère d'Acheikh Réza. Ces personnes comptent parmi les grandes figures de cette région. Ils ne sont peut-être pas très nombreux mais sont très réputés parmi nos savants religieux.
J'ai été témoin de ces capacités saillantes au cours de mes études au centre islamique. Comme je l'ai dit à certains amis, j'ai suivi les cours de « Kifaya » et « Makasib » d'Acheikh Hachem Qazvini. Dans ces classes, il y avait un étudiant qui était plus doué que tous les autres. Il y avait près de 200 étudiants dans cette classe, ce qui était un grand nombre à l'époque. Un tel chiffre est considéré comme ordinaire aujourd'hui parce que les centres islamiques sont vastes mais à cette époque, 200 personnes dans une classe était un évènement. Dans ses cours de "Kifaya", il posait des questions et lançait des débats avec Hadj Cheikh Hachem Qazvini qui était originaire de cette région. Je pense qu'il était de la région d'Ashkhaneh et son nom était cheikh Hossein Kurde. Il était kurde. Malheureusement, à cette époque, ces gens talentueux n'étaient jamais identifiés et reconnus. Même quand ils l'étaient, aucun effort n'était fait pour profiter de leur talent. Personne ne demandait ce qui leur est arrivé, jusqu'où ils ont continué leurs études et quel fut leur apport au progrès des connaissances. C'était comme ça à l'époque mais aujourd'hui, les conditions sont et doivent être différentes."
(Extrait de : Discours du Guide suprême aux étudiants et aux professeurs du centre islamique du Khorasan du Nord, 10 octobre 2012)