Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète, Ab-al-Qassem Al-Mustafa Muhammad, et à sa Lignée pure, immaculée et élue, en particulier celui qui représente le trésor d'Allah sur terre !

Je suis très heureux d’avoir eu une nouvelle occasion de vous revoir, honorables députés de l’Assemblée des Experts, et d’être parmi les amis. Nous avons tous bénéficié des discours des messieurs. Que Dieu nous aide et nous donne l'occasion d'agir en fonction de ce que nous avons compris.

J’estime nécessaire de rappeler avec regret, la perte des deux érudits, précieux et experts, le regretté M. Shahroudi et le regretté M. Mo’men qui étaient des piliers du centre islamique de Qom. Ils étaient de précieux experts qui ont vraiment progressé sur la voie des objectifs de la Révolution. La perte de ces personnalités est très pénible et très grande pour les centres islamiques. M. Mo’men et M. Shahroudi étaient vraiment au service d’objectifs qu’ils jugeaient nécessaires pour le pays et pour la Révolution, et n’attendaient rien en retour. Que Dieu élève leur statut et qu’Il nous dédommage de leur perte. J'espère que nos jeunes faqihs (juristes islamiques) augmenteront leurs efforts et leur précision, et renforceront leur travail dans le domaine du fiqh islamique, afin que les tâches soient exécutées avec plus de soin. L’existence d’experts compétents et familiarisés avec les évolutions de la situation dans le pays, est une nécessité.

Les points que j’ai préparés pour discuter avec vous, messieurs, ne sont pas nouveaux pour vous. La raison pour laquelle je discute de ces questions est que chacun de vous a une position spéciale dans certains domaines - que ce soit parmi la population ou parmi le clergé et les centres islamiques - et que les gens vous écoutent. Le but de la discussion de ces questions est de clarifier pour les gens, le point que je vais aborder avec votre assistance, messieurs - qui possédez les connaissances, les compétences et la capacité d’analyser - afin que ces questions deviennent un discours et une compréhension générale. Il est très important pour le pays, que notre peuple acquiert une compréhension générale de la question particulière que je vais aborder.

Ce que je veux aborder est la façon dont le pays et les personnalités influentes du pays doivent faire face aux défis et aux incidents. C'est ce que je veux aborder. Après tout, tout pays et toute société sont confrontés à certains incidents. Certains de ces incidents sont bons, certains sont amers et d'autres viennent de pressions. Par exemple, nous sommes actuellement sous sanctions, nous subissons une invasion culturelle et d'autres affaires du même genre, et d’autres pays sont soumis à une invasion militaire. Tous les pays sont confrontés à des problèmes. Parfois, il y a des réalisations. La façon dont nous devons faire face à ces incidents, est très importante. Nous devons savoir comment nous devons les confronter. Ceci est le sujet de ma discussion et ce que je veux aborder.

Je voudrais mentionner certaines alternatives. En d'autres termes, comment nous pouvons faire face à ces incidents. Parfois, nous faisons face à des incidents de manière active et parfois, de manière passive et inactive. La « confrontation active » signifie face à un incident, voir ce que nous devons faire pour le surmonter, l'éliminer ou parfois le renforcer. Nous devons réfléchir et entrer dans l'arène de manière active. C'est une confrontation active. La « confrontation passive » signifie que dans un incident difficile et amer, nous nous plaignons et nous tourmentons, et continuons à le mentionner et à le répéter sans cesse, sans rien faire pour y mettre fin. Nous avons donc deux modes de confrontation : une confrontation active et une confrontation passive.

Dans une perspective différente, nous pouvons avoir une confrontation créative ou réactionnelle. « La confrontation réactionnelle » signifie que lorsque nous affrontons un ennemi qui nous entraîne dans une certaine arène, nous entrons dans la même arène et jouons contre lui en fonction de ses propres règles du jeu. C'est une confrontation passive et réactionnelle. En d'autres termes, nos mouvements sont un sous-ensemble et la conséquence de ses mouvements. En revanche, « la confrontation créative » signifie que lorsque l'ennemi frappe une zone donnée, nous l'attaquons d'une autre zone. Cela signifie prendre l’initiative de manière différente et choisir un mode de confrontation qui nous permet de lui porter une sérieuse atteinte. Ce sont deux modèles différents de confrontation.

Une autre dualité existe entre une confrontation marquée par le découragement et une confrontation optimiste. Parfois, lorsque nous sommes confrontés à un évènement, l’attention (excessive) portée aux capacités et aux mouvements de l’ennemi risque de nous décourager. Nous entrons dans l'arène mais de manière désespérée. C'est un moyen de confrontation. Le moyen opposé de confrontation consiste à entrer dans l'arène avec espoir. Ce sont des approches radicalement différentes. Si nous entrons dans ce combat avec découragement, cela aura un certain résultat et si nous entrons avec espoir, le résultat sera différent. Ce sont deux alternatives.

L’alternative suivante est celle de la peur et du courage. Parfois, nous entrons dans l'arène, mais nous avons peur de l'ennemi, des défis et des dangers. Nous entrons dans l'arène avec crainte. C'est une façon de réagir et de se présenter face à l'ennemi. Parfois, nous entrons dans l'arène avec courage. Il y a une narration qui dit : « Courrez au-devant des dangers pour défendre le droit » (Nahj-ul-Balaghah, Lettre 31). Nous pouvons entrer dans l'arène avec courage et bravoure. C'est une autre forme de confrontation. Notez que lorsque nous examinons la situation d’autres pays - principalement ceux que nous connaissons bien - nous voyons ces deux modes de confrontations dans ce qu’ils font. Par exemple, parmi les pays soumis aux pressions des États-Unis, certains y font face de manière courageuse et audacieuse, et d’autres de façon craintive. Chaque pays est différent. Les pays qui ont peur peuvent agir, mais leur démarche est différente de celle des pays qui font preuve d’espoir et de courage.

Une autre alternative est le choix entre la perspicacité et la sagesse, ou l’imprécision et la négligence. Par exemple, vous avez abordé la question du cyberespace. Nous pouvons faire face à cette question de deux manières : Nous pouvons agir de manière intelligente ou de manière simpliste. Bien sûr, la négligence et l’imprécision sont deux choses différentes. L’imprécision signifie une absence de vision des parties complexes du travail. L’indifférence elle, signifie ne pas prêter attention aux dangers. Nous pouvons agir de cette manière ou nous pouvons agir avec perspicacité et précision, en considérant les différents angles de la tâche à accomplir.

L’alternative suivante consiste à considérer les événements simultanément comme des menaces et des opportunités, ou à adopter une vision partiale qui les considère uniquement comme des menaces ou des opportunités. Par exemple, lorsque nous sommes confrontés à l'hostilité des États-Unis, nous pouvons agir de deux manières : Nous pouvons voir quelles sont nos possibilités face à cet ennemi apparemment puissant. Nous pouvons également voir quelles sont les menaces. Nous pouvons examiner les deux, puis tirer une conclusion et prendre une décision. Cependant, nous pouvons également décider d’examiner principalement les menaces et d’ignorer les opportunités ou au contraire, de nous concentrer uniquement sur les opportunités et d’ignorer les menaces. Ces perspectives unilatérales sont une erreur. Nous devons avoir une vision globale de cette question. C'était une autre alternative.

Notez que toutes ces alternatives sont importantes aussi pour le peuple. Elles ne sont pas particulières aux responsables. Bien entendu, les responsables sont les premiers à qui s’adressent ces recommandations et ces déclarations - les responsables politiques, militaires et sociaux, tous de manières différentes - mais les gens doivent avoir droit au chapitre et comprendre profondément ces questions. C’est ce que j’entends quand je parle d’une prise de conscience générale. Plus tard, je donnerai plus d'explications.

Une autre alternative consiste à comprendre ou ne pas comprendre les réalités. Cela signifie que nous devons savoir où nous en sommes, où se trouve l'ennemi et quelle est notre position. C’est un des domaines sur lesquels l’ennemi travaille sérieusement. Ces dernières années, l'ennemi a constamment essayé - avec la coopération de ses agents à l’intérieur - de nous présenter comme le faible et de se présenter comme le fort. Ils veulent étendre l’idée que nous sommes complètement ruinés et que nous ne pouvons rien faire pour changer la situation. C'est une des alternatives les plus fondamentales. Nous devons vraiment savoir où nous sommes. Par exemple, si nous ne comprenons pas que notre position dans le contexte actuel de la région, fait peur à l’ennemi, nous agirons d’une certaine manière, et si nous sommes pleinement conscients que l’ennemi nous craint, nous agirons de manière différente. Ceux qui parlent et écrivent contre notre présence dans la région, avec des arguments erronés, aident en fait, la cause de l’ennemi sans le savoir - je ne veux accuser personne de quoi que ce soit. C'est une autre alternative, nous devons connaître notre position et celle de l'ennemi dans la confrontation.

L’expression des sentiments est une autre alternative. Dans différents incidents, vous pouvez manifester vos sentiments, qu'il s'agisse de sentiments positifs comme la joie résultant d'un exploit - qui vous pousse à exprimer vos sentiments - ou de sentiments négatifs comme le chagrin, la tristesse et le malheur. C’est une forme de comportement. Une autre forme de comportement consiste à contrôler ses sentiments et à les exprimer dans la mesure nécessaire. L’un des domaines qui peut nous fragiliser - comme cela est arrivé parfois - est le manque de contrôle des sentiments de l’opinion publique. J'ai toujours insisté sur le rôle de la jeunesse et j'y crois vraiment. J’ai travaillé avec les jeunes avant la Révolution et après la Révolution, j’ai toujours été avec eux, mais nous devons éviter que malgré notre confiance, les sentiments des jeunes submergent la société de manière effrénée et débridée. Les sentiments doivent être contrôlés. Il y a donc deux façons de se comporter : L’une consiste à exprimer ses sentiments sans contrôle, et l’autre à exprimer ses sentiments si cela s’avère nécessaire. Bien sûr, ce ne sont pas des tâches faciles.

L’alternative suivante est le respect ou l’absence de respect des obligations religieuses. A l’époque des activités révolutionnaires avant la Révolution, certaines personnes - qui étaient très actives dans les combats révolutionnaires - n'attachaient pas beaucoup d'importance à la charia et disaient :« Nous nous battons pour une cause ». Ils n’accordaient pas beaucoup d’importance aux prières quotidiennes, ni à telle ou telle obligation, ou à l’interdiction (religieuse) de dire du mal des autres. C’est un mode de comportement. Un autre comportement est l'observation de la morale. Selon un récit, le Commandeur des croyants [L’Imam Ali (as)] a dit : « Si ce n'était pas contraire à la morale, je serais le plus rusé des Arabes » [Kafi, vol 8, page 24]. Y a-t-il quelqu'un de plus rusé, de plus intelligent et de plus habile que le Commandeur des croyants (as) ? Cependant, la morale vous empêche parfois de faire certaines choses. C'est une autre alternative.

Tirer leçon de l'expérience ou répéter deux fois la même erreur est une autre question. Nous avons certains problèmes dans notre confrontation avec les ennemis étrangers - l’Occident, les États-Unis et l’Europe - . Nous avons des questions qui datent du passé - du début de la Révolution - et des questions récentes comme celle de Bar-Jaam [JCPOA : accord sur le nucléaire iranien], leurs engagements et leurs violations des promesses. Eh bien, c'est une autre expérience. En ce qui concerne la confrontation avec le parti qui nous a traités de la sorte, qui n’a pas rempli ses obligations en dépit de ses engagements et de ses assurances, et qui s’est manifesté avec des sourires et de belles paroles, nous devons fonder notre confrontation avec cette personne, ce gouvernement et ce front, sur l'expérience. Nous devons savoir comment nous devons nous comporter à leur égard.

Un autre point, une autre manière d’avancer et une autre alternative - la dernière - est de constamment nous attaquer et nous critiquer les uns les autres, face à divers incidents. Je peux vous en vouloir et vous pouvez m'en vouloir. C'est une façon de faire face aux incidents. Il est malheureusement arrivé à diverses occasions, que lorsque certains groupes se heurtent à une difficulté - qu’il s’agisse d’un parti, d’une administration ou d’une nation - ils se mettent à s’accuser mutuellement. Nous pouvons agir autrement et au lieu de crier entre nous, nous pouvons - comme le disait l’Imam [Khomeiny] - « Diriger tous nos cris contre les États-Unis » qui sont eux, notre adversaire. J'ai souvent dit dans mes discours publics, que nous ne devions pas commettre l'erreur de ne pas connaître notre ennemi.  Qui est notre ennemi est clair. Il y en a d'autres qui œuvrent contre nous, mais c'est par ignorance. Ils ne sont pas importants. Le véritable ennemi est celui dont le Commandeur des fidèles (as) a dit : « Et racontez l’histoire du fils d’Abi Sufyan ». Nous ne devons pas nous critiquer et nous battre les uns contre les autres, pour des questions insignifiantes. Nous devons savoir contre qui nous devons vraiment nous battre et à qui nous sommes confrontés. Nous devons agir de cette manière.

À mon avis, ces alternatives sont importantes. Nous devons nous demander comment nous comporter face à ces différentes alternatives. Bien sûr, il est facile de donner une réponse verbale mais donner une réponse pratique et agir ne sont pas si faciles. À mon avis, les réponses à ces questions sont clairement visibles dans nos ressources islamiques. Par exemple, en cas de victoires, le Coran nous dit : « Lorsque vient le secours de Dieu ainsi que la victoire, et que tu vois les gens entrer en foule dans la religion de Dieu, alors, par la louange, célèbre la gloire de ton Seigneur et implore Son pardon. Car c'est Lui le grand Accueillant au repentir » [Coran, sourate 110]. Le Coran ne dit pas que nous devons manifester notre joie par exemple, en scandant des slogans au milieu de la rue, mais dit : « par la louange, célèbre la gloire de ton Seigneur ». Il dit que nous devons louer Dieu car nos victoires ne sont pas le résultant de nos réalisations mais plutôt, le résultat de l'aide de Dieu. Il dit que nous devons nous repentir. Au milieu de votre mouvement, vous avez peut-être commis une erreur. Par conséquent, vous devez demander le pardon d'Allah, le Très-Haut. Nous devons traiter les évènements positifs de cette manière, et ne pas devenir arrogants. Nous devons les considérer comme des bénédictions divines : « Et lorsque tu lançais (une flèche), ce n'est pas toi qui lançais mais c'est Dieu qui lançait » [Coran, 8 : 17]. Il n’est pas non plus correct d’être trop confiant et assuré de l’assistance de Dieu : « Les justes ne devraient pas avoir trop confiance en Ta miséricorde » [Sahifa Sadjadiyah, Du’a 39].  Dans une des prières du Sahifa Sadjadiyah, il est mentionné que les justes ne doivent pas non plus être trop confiants et croire que : « La position que nous avons devant Dieu est claire ». Ce n'est pas le cas. Allah, le Très-Haut, n’a pas de considérations spéciales pour les justes. S'ils commettent une erreur, ils recevront la réponse. Nous ne devons pas penser que nous avons-nous-mêmes réussi mais considérer les réussites comme une bénédiction de Dieu. C'est la vérité de la question.

Eh bien, le [rassemblement du] 22 Bahman de cette année a connu un taux de participation plus élevé que les années précédentes. Qui a fait cela ? Quel facteur et qui peuvent prétendre qu’ils ont joué un rôle à part le rôle du pouvoir divin ? Tout le monde a dit que la participation dans les différentes villes, avait été meilleure que les années précédentes. Il n'y a pas d'autre raison que le pouvoir divin. C'était la main de Dieu. Quand l'Imam Khomeiny (que Dieu lui accorde le paradis) était malade, j'ai dit que ce que nous avions accompli était l’œuvre de Dieu. Puis il m'a dit que dès le début de la Révolution - il avait dit quelque chose de semblable – et qu’il voyait « la main de Dieu » faire avancer nos affaires. Quand je suis sorti, j'ai écrit la phrase exacte, mais je ne m'en souviens plus exactement aujourd’hui. Il a dit qu'il avait vu (agir) une main puissante. C'est la réalité de la question. Il y a une main puissante qui accomplit ces tâches. Cependant, cette main de la puissance divine signifie que c’est si nous corrigeons notre comportement, qu’Allah, le Très-Haut, nous accordera Sa miséricorde : « Mon Dieu, je Te demande de m’accorder ce qui contribue à Ta miséricorde ». Les raisons de Sa miséricorde dépendent de nous. L'imam Khomeiny (que Dieu lui accorde le paradis) a dit que c'était Dieu qui avait libéré Khorramchahr. Tant de jeunes se sont battus jusqu’au martyre mais l’Imam a dit que c'était Dieu qui l'avait libéré. C'est exact. C'est Lui qui a libéré Khorramchahr. Nous aurions pu offrir autant de martyrs sans résultat. Pendant l'opération « Ramadan » - au cours de la bataille qui s'est déroulée au même moment - Dieu ne voulait pas que nous remportions la victoire, mais cela s'est passé à Khorramchahr. C'était la volonté divine. Voilà en ce qui concerne notre conduite face aux incidents heureux et positifs.

Dans les incidents difficiles comme les sanctions qui sont difficiles, une invasion ou une attaque militaire qui sont des incidents difficiles que l’ennemi pourrait nous imposer – Allah, le Très-Haut, nous enseigne qu’ils sont « Son édit » et « Son commandement » : « Et quand les croyants virent les coalisés, ils dirent : "Voilà ce que Dieu et Son messager nous avaient promis ; et Dieu et Son messager disaient la vérité". Et cela ne fit qu’accroître leur foi et leur soumission » [Coran 33 : 22]. Nous ne nous attendions pas à ce que le gouvernement islamique soit instauré à l'époque de la domination du matérialisme et des gouvernements matérialistes. Après sa création, nous n’attendions pas que les matérialistes du monde - qui disposaient de tous les pouvoirs - restent silencieux et nous surveillent. Il était clair qu'ils s’opposeraient à nous et nous imposeraient des sanctions s'ils le pouvaient. Il est clair qu’ils mèneront une guerre militaire s’ils le peuvent. Nous devions faire quelque chose pour les empêcher de penser à ces choses et à répliquer s'ils y pensaient vraiment. Ne pas s’attendre à une attaque de l'ennemi, n’aurait pas été une attente raisonnable. Cela est également un ordre divin.

Nous ne devons avoir aucune crainte et aucune inquiétude face à ces différents évènements : « En vérité, les bien-aimés de Dieu seront à l'abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés » [Coran, 10 : 62]. C'est un verset de la sourate Jonas (as). J'ai examiné cette question et découvert qu'il y avait quatre ou cinq autres versets dans la sourate Al-Baqarah, qui répètent cela au sujet des croyants : « En vérité, les bien-aimés de Dieu seront à l'abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés ». Eh bien, c’est à cause de la foi, de notre relation avec Dieu et de notre reconnaissance de l’autorité divine que la peur et d’autres sentiments similaires ne doivent pas exister. L'imam (que Dieu lui accorde le paradis) ne manifestait aucune crainte. Une fois, je suis allé lui rendre visite au début de la Révolution, à l'époque où nous avions ces disputes avec ce pauvre [Abul-Hassan Bani Sadr] au sujet de la question des Forces armées. Je lui ai dit : « C’est parce que vous avez peur que vous avez dit cela à propos de telle ou telle personne... ». Je voulais dire : « Vous avez peur que les Forces armées le prennent mal » dès que j’ai dit : « vous avez peur… », il m'a interrompu et a tout de suite dit : « Je n'ai peur de rien ! » sans me permettre de mentionner l'objet de cette peur. Dès que j'ai dit : « Vous avez peur…», il a rétorqué : «je n'ai peur de rien ». Et c'était vraiment le cas ! Il n'avait peur de rien : « En vérité, les bien-aimés de Dieu seront à l'abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés ». Pourquoi aurait-il eu peur ? Une personnalité comme lui n'avait vraiment peur de rien.

En ce qui concerne l’alternative entre l'espoir et le désespoir, sachez que nous ne devons jamais perdre l’espoir : « Et ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Ce sont seulement les mécréants qui désespèrent de la miséricorde de Dieu » [Coran, 12 : 87]. C'est un verset de la sourate Yusuf qui concerne les affaires matérielles. « Et ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu » n’a aucun rapport avec les affaires spirituelles. Il s’agit de retrouver Yusuf : « Ô mes fils ! Partez et enquérez-vous de Joseph et de son frère. Et ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu ». « Et ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu » est une règle générale à propos des affaires de ce monde. Bien sûr, il en est de même pour les affaires spirituelles, mais ce verset concerne les affaires de ce monde : « ne désespérez pas ». Pourquoi les gens devraient-ils perdre l’espoir ? Nous ne sommes pas désespérés et nous espérons mettre à genoux ces pouvoirs arrogants et les vaincre. Nous pouvons le faire, nous en avons l’espoir. Si nous faisons preuve de détermination et d’espoir, si nous désirons le faire et comptons sur Dieu, cela sera possible.

Nous ne devons pas non plus agir de manière précipitée et nous critiquer les uns les autres. L’un des sujets sur lequel l’attention générale doit être attirée - ceci nous concerne tous, y compris vous et moi, dans les villes, les sermons de la prière du vendredi, chez les religieux et dans les centres islamiques – et qui est l’un de nos défauts, est d’agir de manière précipitée. Il est inutile de taper continuellement du pied et de demander : « Pourquoi cela ne s'est pas produit ? Pourquoi ceci pourquoi cela ». Eh bien, il y a un temps pour tout. Il y a un point d'arrivée pour chaque affaire et chaque action. Tout ne peut pas être fait à la hâte. Quelqu'un est allé voir l’Imam et s'est plaint du gouvernement - j'étais alors président. Il a dit quelque chose et en réponse, l’Imam a dit quelque chose que je n'oublierai jamais. Il a dit : « Monsieur, il est difficile de gérer un pays ». Moi, qui était président, j'ai confirmé cela quand l’Imam l’a mentionné. De nombreuses tâches doivent absolument être accomplies et nous devons être préparés à cela et travailler de manière déterminée, mais nous devons faire preuve de patience pour atteindre le but. Agir de manière hâtive, s’énerver et se sentir en retard ne sont pas des comportements corrects.

J'ai noté un saint verset [Coran, 20 : 86] qui parle du prophète Moïse (as). Quand il est revenu du voyage où il a reçu les Commandements, il a été témoin de l'histoire du veau : « il a dit : "Ô mon peuple, votre Seigneur ne vous a-t-Il pas déjà fait une belle promesse ? "». Dieu a promis qu'il améliorerait votre vie : « la promesse vous a-t-elle semblé tarder à venir ? ». La promesse divine a-t-elle pris trop de temps pour que vous manifestiez une telle impatience ? Vous devez être patients parce qu'Allah, le Très-Haut, tiendra Sa promesse. Avoir confiance en Allah, le Très-Haut - je l'ai déjà dit dans cette même réunion - est une nécessité et douter des promesses divines et demander constamment « Pourquoi ce n'est pas arrivé ? » sont sérieusement reprochés dans les versets coraniques : « Alors, la promesse vous a-t-elle semblé tarder à venir ? Ou avez-vous désiré que la colère de votre Seigneur s'abatte sur vous ? ». 

Je pense que le verset « Ô vous qui croyez ! Ne soyez pas comme ceux qui ont offensé Moïse. Dieu l'a déclaré innocent de leurs accusations, car il était honorable auprès de Dieu » [Coran, 33 : 69] fait référence au verset : « Et quand Moïse dit à son peuple : "Ô mon peuple ! Pourquoi me maltraitez-vous alors que vous savez que je suis vraiment le Messager de Dieu [envoyé] à vous ?" » [Coran, 61 : 5] et est probablement une allusion à leurs pressions sur le prophète Moïse (as). Ils ne cessaient de demander : « Pourquoi cela n’est pas arrivé ? ».  Bien sûr, ces incidents se sont produits après leur évasion d’Egypte, mais la situation était la même avant qu’ils n’échappent au Pharaon : « Ils dirent alors : "Nous avons été persécutés avant que tu ne viennes à nous, et après ton arrivée” » [Coran, 7 : 129]. Ils se plaignaient au prophète Moïse (as) disant que les mêmes problèmes persistaient après son arrivée. Quand on parle « des critiques et des plaintes du peuple d’Israël », cela était vraiment le cas. Nous ne devons pas laisser cela se produire en nous.

Une autre question que je voudrais aborder concerne le marquage de nos frontières avec l’ennemi, afin d’être à l’abri de ses attaques psychologiques. L'une des tâches les plus nécessaires est d'empêcher que nos frontières avec l'ennemi ne soient affaiblies. Si nous ne définissons pas de part et d’autre, nos frontières avec l'ennemi, de manière distincte, le franchissement de ces frontières –des deux côtés - sera tout à fait possible, comme dans le cas des frontières géographiques. Sans frontières géographiques distinctes, l’autre partie va s’infiltrer dans notre pays. Les passeurs, les voleurs et les espions trouveront leur chemin dans notre pays, et de ce côté aussi, un individu négligent et inattentif, pourrait le faire et rester coincé de l’autre côté. C’est aussi le cas des frontières idéologiques et politiques. Sans frontières claires, l'ennemi peut s’infiltrer, agir de manière trompeuse et dominer le cyberespace. Cependant, si nos frontières avec l'ennemi sont bien définies, sa domination sur le cyberespace et l'environnement culturel, ne sera pas aussi facile. C’est un autre sujet mentionné dans le saint verset : « Ne prenez pas pour alliés Mon ennemi et le vôtre, leur offrant l'amitié, alors qu'ils ont nié ce qui vous est parvenu de la vérité. Ils expulsent le Messager et vous-mêmes parce que vous croyez en Dieu, votre Seigneur. Si vous êtes sortis pour lutter dans Mon chemin et pour rechercher Mon agrément, leur témoignerez-vous secrètement de l'amitié, alors que Je connais parfaitement ce que vous cachez et ce que vous divulguez ? » [Coran, 60 : 1]. Allah, le Très-Haut, nous a interdit de nous comporter de la sorte envers l'ennemi. C'était un autre point.

En ce qui concerne la question des frontières avec l'ennemi, il y a un point supplémentaire qui est très important à mon avis. Ce point est que nous ne devons pas considérer tout le monde comme des ennemis. C'est une autre question importante. Parfois, en raison de notre zèle et de notre engagement contre l'ennemi – qui est un engagement positif et légitime - nous avons tendance à accuser les autres d'inimitié dès qu'ils disent quelque chose de différent au sujet de notre vision de l'ennemi. Ce n'est pas approprié. Par exemple, il y a une discussion à l'intérieur du pays, à propos de telle convention et question internationale. Certaines personnes sont pour et d'autres sont contre. Il n'y a aucune raison pour que ceux qui sont pour accusent ceux qui sont contre, ou pour ceux qui s'y opposent de porter des accusations à l'encontre de ceux qui sont pour. Il y a deux points de vue et deux perspectives. Les premiers ne partagent pas le point de vue des seconds et inversement. Le rejet des accusations et des disputes est une question que j’ai évoquée auparavant. En d'autres termes, nous ne devons pas oublier d'établir nos frontières avec l'ennemi. La question des frontières avec l’ennemi est très importante, mais cela ne doit pas nous mener à étiqueter rapidement les autres comme des ennemis, dès que nous voyons que leurs points de vue sont légèrement différents des nôtres. Nous ne devons pas dire qu’ils sont des agents de l’ennemi. À mon avis, ce n'est pas approprié.

À la fin de mes déclarations, j’aimerais soulever deux points supplémentaires : premièrement, l’attaque maximale de l’ennemi exige un déploiement maximal de nos forces. Aujourd’hui, l’invasion de l’ennemi est à son maximum. Ils utilisent toutes les ressources et tous les outils possibles. En premier lieu, les Américains, et ensuite, les sionistes - le régime sioniste qui se trouve en dessous d'eux -  et derrière ou à leurs côtés, les Occidentaux et tous les Européens. À l'heure actuelle, pour certains pays européens, l'interdiction d'acheter du pétrole a été levée par les États-Unis, mais ils n'en achètent pas par hostilité. Il n’y a pas d’autre interprétation, c’est un type spécifique d’hostilité. Ils ont déployé toutes leurs forces (contre nous). Les Américains ont répété à plusieurs reprises, que leurs sanctions contre l'Iran étaient les plus dures de l'Histoire. Ils ont raison. J'ai moi aussi, déclaré dans un de mes discours que la défaite que subiront les États-Unis sera la plus dure de l'Histoire, in-cha-Allah. Cela se produira si nous faisons preuve de détermination et avançons dans la bonne direction, in-cha-Allah. Par conséquent, il est nécessaire de déployer toutes nos forces et nos ressources. Face à une invasion maximale, un déploiement maximal des forces est nécessaire. C'est un point.

Le deuxième point est que la base de notre travail est le dhikr [l’invocation de Dieu] : « Ne négligez pas de M'invoquer » [Coran, 20 : 42]. Allah le Très-Haut, a dit à Moïse et à Haroun - alors qu'ils se trouvaient dans une situation délicate et devaient faire face à un pouvoir puissant et dominant comme celui du Pharaon qui disposait de nombreuses ressources - : « Ne négligez pas de M'invoquer ». Il l’a répété à plusieurs reprises : « Ne craignez pas, car Je suis avec vous : J'entends et vois » [Coran, 20 : 46]. Dieu a promis qu'Il les aiderait et les soutiendrait, mais Il a également mentionné « ne négligez pas de M'invoquer ». L’invocation est la condition et l'élément principal de toutes les capacités que j'ai énumérées. L’invocation est la base de tout cela. 

J'espère qu'Allah, le Très-Haut, accordera à vous et à moi, la bénédiction de L’invoquer constamment et de prêter attention à Lui, in-cha-Allah. J'espère qu'Il remplira bientôt la promesse qu'Il a faite à cette nation et à cette Ummah, in-cha-Allah!

J'aimerais ajouter que j'ai entendu certaines personnes dire que quand je parle du recrutement des jeunes, cela signifie se débarrasser des personnes âgées. Je ne suis pas du tout d’accord. Je n’ai jamais voulu dire que nous devions nous débarrasser des personnes âgées. Profiter de la jeunesse est un concept qui doit être envisagé et réfléchi en profondeur. Nous avons une définition claire du recrutement des jeunes mais cela ne signifie pas du tout le rejet des personnes âgées.

Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !