Lors d'une audience accordée le 3 mai 2016, à des centaines de professeurs et d'instituteurs à l'occasion de la semaine des enseignants, l'Ayatollah Sayed Ali Khamenei a affirmé que l'éducation d'une génération jouissant d'une identité indépendante, d'une grande dignité, d'une religiosité et de caractéristiques saillantes et influentes, était le principal devoir de l'Éducation Nationale et des professeurs.

Il a souligné : « Si une telle société voit le jour, avec ces caractéristiques, sans aucun doute, l'économie de résistance, l'indépendance culturelle, un bon modèle de consommation, l'esprit de résistance et la résistance aux convoitises seront des objectifs qui se réaliseront».

Le leader de la Révolution islamique a souligné l'importance du renforcement du pays et de l'acquisition du pouvoir, et le rôle de premier plan des enseignants notant que l'élément le plus important pour le renforcement était la science. L'Ayatollah Khamenei a déclaré : « Le pouvoir ne dépend pas seulement des armes mais de la science, de la foi, du prestige national, de la résistance et de l'identité révolutionnaire qui sont des éléments qui peuvent aboutir au pouvoir. L'ennemi sera obligé de reculer face à votre pouvoir mais si nous hésitons dans la présentation des principes et des éléments de notre puissance à l'ennemi, ou si nous avons peur, l'ennemi deviendra plus audacieux ».

L'Ayatollah Khamenei a cité le plan du Congrès américain contre les manœuvres navales en Iran, et déclaré : «Aujourd'hui, les ennemis dans leurs discours, dépassent les limites. Par exemple, ils ont rédigé un plan exigeant que l'Iran n'organise pas de manœuvres militaires dans le Golfe Persique, de tels propos sont stupides et déplacés».

Son Éminence a déclaré que la nation grandiose et éveillée de l'Iran était en mesure de répondre à ces exigences déplacées, soulignant : « Le Golfe Persique est la maison et le lieu de la présence de la nation iranienne, et les côtes du Golfe Persique et une grande partie des côtes de la mer d'Oman appartiennent à cette puissante nation [iranienne], par conséquent, nous devons être présents dans cette région, tenir des manœuvres et montrer notre puissance. Ce sont les Américains qui doivent expliquer pourquoi ils sont venus ici, de l'autre côté du monde, et y organisent des manœuvres. Qu'ont-ils donc à faire ici ? Qu'ils retournent dans la Baie des Cochons ! Voilà comment il faut répondre à ces revendications excessives ! »

L'Ayatollah Khamenei a déclaré que le fait que l'Iran se renforce et se stabilise de jour en jour, était un échec pour les ennemis et a noté : «[Le saint] Coran nous a enseigné que nous devons nous préparer de façon à semer une peur permanente dans le cœur de l'ennemi ».

Ailleurs dans ses propos, le leader de la Révolution islamique a déclaré que l'enseignement était un travail difficile, et déclaré : « Le travail sincère pour l'amour de Dieu, sera de longue durée et apportera le salut. La profession d'enseignant est tout à fait propice pour ce travail sincère».

L'Ayatollah Khamenei a cité le mouvement et les travaux de l'ayatollah Morteza Motahhari, [un haut dignitaire religieux tombé en martyr après la Révolution islamique et dont l'anniversaire du martyre est devenue « la Journée des enseignants » en Iran, ndt], comme exemple de ce travail sincère et béni, ajoutant : « Le résultat de la sincérité de ce savant, familier avec son époque et ses besoins, est la pérennité de ses œuvres des décennies après son martyre, dont les penseurs tirent encore les meilleurs profits. Bien entendu, la sincérité et la bonne volonté des enseignants ne doivent pas conduire à la négligence des besoins matériels de la communauté travailleuse des enseignants. Comme nous l'avons dit et répété maintes fois, toute dépense et allocation budgétaire à l'éducation sont des investissements ».

L'Ayatollah Khamenei a poursuivi ses propos en soulevant la question principale de son discours : « La question fondamentale est de savoir comment le système d'éducation envisage de former la future génération et quel genre de génération a besoin le pays pour poursuivre son chemin ».

Avant de décrire les caractéristiques de la formation de la future génération, l'Ayatollah Khamenei a souligné : « Pour la formation de la future génération, nous ne nous trouvons pas dans un espace et sur un terrain vide et sans rival, mais face à un rival connu, c'est à dire le « système d'hégémonie mondiale ». Certains peuvent être surpris de la relation entre le système éducatif et le système de l'hégémonie mondiale. Cependant, la réalité est que le système d'hégémonie a un plan pour les jeunes générations des nations, en particulier celle de la nation iranienne ».

Le Leader de la Révolution islamique a qualifié les États-Unis, les capitalistes sionistes et certains gouvernements arrogants de « représentants du système de l'hégémonie mondiale », notant : « Le système d'hégémonie veut que la future génération des pays soit une génération qui partage ses idées, sa culture, ses goûts et ses points de vue sur les enjeux mondiaux, et qu'en fin de compte, les élites, les politiciens et les gens influents pensent et agissent comme ce système le souhaite ».

Se référant aux antécédents historiques de ce plan culturel des puissances colonialistes, l'Ayatollah Khamenei a déclaré: « Les penseurs occidentaux ont maintes fois dit qu'au lieu de l'expansionnisme colonialiste du XIXème siècle, il valait mieux inculquer nos idées et notre culture à la jeune génération des pays et former des spécialistes et des élites qui agissent comme les soldats du système de l'hégémonie, car cette méthode était meilleure et moins coûteuse».

Le leader de la Révolution islamique a déclaré que certains gouvernements de la région étaient des exemples clairs de cette planification de l'Arrogance mondiale, ajoutant : « Ces gouvernements font exactement ce que veulent les Usa. Ils prennent même en charge tous les frais et ne reçoivent aucun avantage en contrepartie sinon la protection des Américains qui empêchent leur chute ».

Soulignant que le rival de l'Iran a un plan de ce genre pour la future génération de l'Iran, son Éminence a souligné la nécessité de la diffusion de la pensée, de la culture et de la langue nationales, ajoutant : « Malheureusement, à certaines occasions, la langue anglaise est préférée au persan et nous avons atteint un stade où l'enseignement de l'anglais est courant dans les maternelles. Cela ne signifie pas que nous soyons opposés à l'apprentissage d'une langue étrangère mais la question est la promotion d'une culture étrangère dans le pays, chez les enfants, les adolescents et les jeunes ».

Le Guide suprême de la Révolution islamique a souligné que d'autres pays avaient des plans pour lutter contre la propagation des langues et des cultures étrangères, signalant : « Malheureusement, dans notre pays, il n'y a aucun plan spécifique pour traiter cette question et la porte est ouverte à la diffusion des cultures étrangères ».

L'Ayatollah Khamenei a rappelé les obstacles dans certains pays occidentaux, à la propagation de la langue persane, ajoutant : « Nous faisons la promotion de leur langue et de leur culture alors qu'ils n'autorisent pas l'enseignement du persan, est-ce logique ? Par ces remarques, nous n'entendons pas mettre fin à l'enseignement de l'anglais dans les écoles mais la question principale est de connaître précisément notre rival et ses programmes pour influencer la future génération du pays ».

L'Ayatollah Khamenei a donné des précisions sur les caractéristiques et les objectifs de la formation de la future génération du pays et déclaré : « La caractéristique la plus importante qui doit être prise en considération dans la formation des écoliers et des jeunes, est la création d'une identité indépendante, digne et religieuse. Nous devons éduquer les adolescents et les jeunes afin qu'ils aspirent à une politique, une économie et une culture indépendantes, et rejettent toute dépendance dans ces domaines ».

L'Ayatollah Khamenei a déclaré que l'Iran était vulnérable sur ce terrain, ajoutant : « Montrer un intérêt exagéré pour l'utilisation de termes étrangers est un exemple de cette vulnérabilité qui est un héritage du régime diabolique [du shah] ».

Le Leader de la Révolution islamique a ensuite déclaré qu'une des exigences principales de la réalisation de l'économie de la Résistance était la formation d'une identité indépendante chez les adolescents et les jeunes, notant à ce propos : « Sans cet esprit d'indépendance, de résistance et de fermeté, même si les responsables organisent des centaines de réunions sur l'économie de Résistance, ce travail n'aboutira pas complètement et de manière appropriée. L'économie de Résistance, une économie indépendante du pétrole et une culture indépendante n'auront de sens que lorsqu'une identité indépendante aura pris forme dans la société ».

Il a souligné que la renaissance des caractéristiques saillantes et des concepts influents chez les écoliers, était une autre tâche des enseignants et du système éducatif, poursuivant : « La foi, la réflexion, la participation et la coopération sociales, et la réforme des modèles de consommation sont des caractéristiques saillantes qui doivent être développées chez les jeunes».

Au sujet des problèmes de modèles de consommation qui existent dans le pays, l'Ayatollah Khamenei a cité plusieurs exemples : « La consommation de produits fabriqués à l'étranger, de produits de contrebande et de produits de luxe coute des dizaines et des centaines de milliards de dollars [au pays] et est un mauvais modèle de consommation qui doit être réformé grâce au renforcement d'une culture [appropriée à cet égard] chez la jeune génération».

L'Ayatollah Khamenei a déclaré que la politesse et le bon comportement, la piété et le rejet du luxe étaient des caractéristiques nécessaire de la formation des écoliers, notant : « Institutionnaliser ces caractéristiques chez la jeune génération et développer cette culture sont les principales tâches des enseignants et du système éducatif ».

Il a également déclaré que le ministère des communications était un autre organe chargé de la formation de la future génération et se référant à l'étendue du cyberespace, au rythme croissant des développements dans ce domaine et aux communications constantes des jeunes dans l'espace virtuel, il a fait remarquer : « Personne ne s'oppose à l'utilisation du cyberespace, mais le problème est que dans un tel domaine favorable aux déviations, le terrain doit être préparé pour une utilisation appropriée. Le cyberespace ne doit être ni abandonné ni incontrôlable ».

Le Guide suprême de la Révolution islamique a fait certaines critiques au ministère des communications et au Conseil suprême du cyberespace, et déclaré : « Personne ne cherche à bloquer le cyberespace ce qui ne serait pas sage, mais pourquoi alors que d'autres pays définissent des cadres pour l'utilisation du cyberespace afin de protéger leur culture, nous l'avons nous, abandonné à son propre sort ? »

Le Leader a également déclaré que le système d'éducation en Iran, était obsolète, ajoutant : « Le système éducatif actuel est une copie du système d'éducation en Europe resté intact comme une œuvre de musée. Ce système est devenu obsolète et doit être remis à jour».

L'Ayatollah Khamenei a déclaré qu'il était erroné de rénover le système éducatif en imitant et en copiant les pays occidentaux : « Bien entendu, bénéficier de l'expérience des autres est une bonne chose mais les penseurs doivent concevoir et mettre en œuvre un système d'éducation moderne dans le cadre du plan d'évolution de l'éducation nationale ».