Au nom de Dieu, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

Chaque année, la journée et la semaine consacrées aux enseignants, sont pour moi une journée et une des semaines les plus significatives et pleines de responsabilités.
Cette année, mon audience annuelle accordée aux enseignants, coïncide avec notre rencontre, ici à Chiraz où j'ai le plaisir de rencontrer les chers enseignants et enseignantes de la province de Fars.
C'est un grand bonheur. Il faut reconnaître que, dans de nombreux cas, les habitants de cette province et de la ville de Chiraz ont été des enseignants pour tous les gens du pays. Rares sont les savants réputés qui n'aient pas profités des œuvres des savants et des enseignants de cette ville que ce soit en jurisprudence islamique, en philosophie, en littérature, en poésie, en art ou dans d'autres disciplines.

Le jour des enseignants est le vôtre et en un sens, appartient à toute la nation iranienne. Parce que l'enseignant, outre son identité personnelle, a une identité collective qui appartient à tous ceux qui peuvent apprendre. La valeur d'un enseignant vient de cette identité collective.
Il faut avouer que nous n'avons pas prêté assez d'attention à certains points et que nous nous sommes limités, en pratique, à une vision culturelle dans laquelle, outre la valeur matérielle de cette profession qui est comparée à celle de l'argent, aucune autre valeur n'est accordée à l'enseignant.
Dans ce système, le respect accordé aux enseignants est en fonction de la somme d'argent qu'il apporte directement ou indirectement. C'est cet esprit qui domine dans la pensée matérialiste dans laquelle les critères se définissent par la capacité de produire de l'argent.

En tant que corps culturel de la nation iranienne, nous n'avons pas cédé à cette culture incorrecte et dans la logique de l'Islam la question est totalement différente. En Islam, la question de l'éducation signifie redonner vie à un être humain. Vous fertilisez un terrain qui paraît stérile, vous y semer des graines et vous l'arroser pour que pousse un jeune arbre.
Que le résultat soit convertible en argent ou non, cela n'a aucune importance. C'est la définition de l'éducation en Islam. Je n'ai pas l'intention de minimiser les revendications matérielles, actuelles ou passées, des enseignants de notre pays. La question n'est pas là. Il y a sans aucun doute, un certain nombre d'exigences et d'attentes, en grande partie raisonnables.

Il y a des fonctionnaires qui sont responsables de ces affaires. Nous devons leur demander d'examiner ces questions.
Monsieur le Ministre de l'éducation qui vient de présenter son discours, est à ma connaissance une personne engagée et persévérante. Nous espérons qu'il mettra de l'ordre dans les questions concernant les enseignants.
Je m'adresse à l'ensemble de la nation iranienne. Dans le cas de l'enseignant, la question est de comprendre la valeur d'un emploi, d'un acte et d'une identité qui, à mon avis, n'est pas reconnue comme il le faudrait à notre époque.
J'ai la conviction que la valorisation de l'enseignant doit passer par la définition de l'enseignement donnée par l'Islam. La société doit respecter et honorer les enseignants.
Notre défunt Imam était un homme érudit dans le sens coranique du terme, c'est à dire un homme sage qui voyait certaines vérités, cachées aux regards des gens ordinaires.

Ces mots pourraient paraître à première vue très simples, mais plus on les examine plus on se rend compte de leur profondeur. Portez un regard identique sur le saint Coran ! Là où il est question de sagesse, il semble s'agir apparemment de conseils ordinaires, comme ceux que nous nous échangeons tous les jours, entre nous. Mais seulement un regard attentif peut se rendre compte de leur profondeur. Le respect des parents est par exemple, l'une de ces sagesses, il est impossible de déterminer une limite aux bénédictions et aux profits qu'il apporte. C'est cela, la sagesse.

On a dit que l'enseignement était la mission des Prophètes, c'est vraiment une grande sagesse. Je dois rappeler un autre point qui vous concerne spécialement, d'après l'Islam, de même que l'enseignant est respectable, l'élève, lui aussi, doit être respecté. Il ne faut pas offenser un élève. Cette vision détient une leçon pédagogique très profonde. Une Tradition a été rapportée à ce sujet qui dit " Respectez celui qui vous enseigne et respectez également vos élèves et ne soyez pas des enseignants autoritaires."
Bien entendu, un enseignant doit être sévère dans certains cas, mais cela n'a rien à voir avec l'humiliation de l'élève ou un comportement agressif.
Il faut respecter les élèves. Certains actes sont inadmissibles (en matière d'éducation).
L'élève est comme une matière flexible que vous devez former doucement et avec attention, c'est l'art de l'enseignant.
L'année dernière, dans une même réunion à Téhéran j'ai évoqué la nécessité d'une évolution sensible dans le système éducatif national. Que signifie cette évolution ?

Maintes fois, j'ai rappelé qu'il n'y avait aucune honte à ce que nous apprenions auprès les étrangers ou que nous utilisions des méthodes pédagogiques ou scientifiques ou un quelconque savoir-faire, d'un autre pays, ou que nous allions étudier à l'étranger.
Ces deux questions ont été négligées à l'époque des Pahlavi qui a été une période de décadence culturelle pour notre pays.
En premier lieu, nous devons examiner le degré d'adaptation et d'efficacité de ce que nous recevons. Nous devons choisir ce qui est bon et rejeter ce qui est nuisible.

Le deuxième point est que la relation enseignant-enseigné doit s'arrêter un jour, nous ne devons pas rester indéfiniment des élèves. Nous devons maîtriser les sciences.
Dans l'éducation nationale, nous nous sommes inspirés de leurs bonnes méthodes pédagogiques, par exemple dans le remplacement du système traditionnel, par le système actuel, avec l'école primaire, le collège et le lycée. Nous ne le nions pas, c'est un système plus efficace.

Mais ensuite, nous avons imité tous leurs changements et même copié le contenu de leurs cours.
Le système éducatif national, dans sa structure aussi bien que dans son contenu, est un système calqué. C'est incorrect.
Nous devons examiner et trouver les lacunes de ce système dont l'une est à mon avis, l'importance excessive donnée à la mémorisation et à la théorie, au lieu de développer le raisonnement et la créativité de l'élève. Vous devez réformer ce système.
En ce qui concerne la question importante de la formation des enseignants, je pense qu'aujourd'hui, le Ministère de l'éducation est en bonne voie, mais il faut utiliser les capacités universitaires du pays.

L'analphabétisme surtout chez les enfants, doit disparaître. Il faut prévoir des méthodes pour promouvoir l'enseignement général obligatoire partout dans le pays, tous les enfants doivent y avoir accès.
J'ai mentionné la majeure partie de mes préoccupations dans ce domaine. Je crois que cette génération dont certains ont vécu la Révolution et la guerre imposée, possède d'énorme capacité et peut réaliser de grands travaux.
Le souvenir de l'Imam ainsi que sa ferme volonté et son regard divin et lucide sur les questions du pays, sont toujours vivants dans notre société. L'Imam est vivant parmi nous. Nous devons préserver notre engagement à l'Imam et à la Révolution.
Ceux qui le rompent, ne nuisent qu'à eux-mêmes :
" Quiconque viole le serment, ne le viole qu'à son propre détriment ; Dieu donnera bientôt une magnifique récompense à celui qui remplit son engagement envers Lui." (Sourate 48/ verset 10)
Nous devons respecter ce serment, grâce auquel la génération actuelle pourra réaliser de grands progrès. L'énergie nucléaire, qui attire l'attention du monde, en est un exemple.
Il est vrai que les hommes politiques et les médias médisent beaucoup mais sachez que leur nation vous admire et que leurs politiciens vous louent même dans leur intimité.

Dans l'AIEA et dans les milieux politiques, ils sont émerveillés par la persévérance, l'enthousiasme pour la science et la défense du sentiment national de cette nation. Tous nos rapports font état de ces réalités.
Si quelqu'un avait prétendu il y a vingt ans, que les jeunes Iraniens, grâce à leurs efforts et leur esprit d'initiative, pourraient fabriquer des centrifugeuses et enrichir l'uranium pour produire de l'électricité, personne ne l'aurait cru. Les spécialistes l'auraient carrément rejeté. Aujourd'hui, la nation iranienne a prouvé ses énormes aptitudes. Il en est de même dans toutes les autres disciplines scientifiques. Cette nation est assez courageuse et ambitieuse pour se lancer dans de tels domaines. De plus, vous méritez beaucoup plus.

La définition de l'innovation se résume ainsi. Ayez un esprit novateur et avancez dans ce sens, Dieu sûrement vous soutiendra.
Oh ! Tout Clément ! Accorde Ton aide et Ton triomphe à notre nation ! Réjouis l'Imam du Temps de nos comportements et de nos intentions ! Prolonge l'enthousiasme de notre nation !
Que les salutations de Dieu soient sur vous !