Au nom de Dieu, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

Tout d'abord, veuillez m'excuser d'avoir la voix si enrouée, cela fait deux ou trois jours que je souffre d'un rhume. Le point essentiel que je veux exprimer à tous les amis présents - les représentants des candidats et les responsables de l'organisation des élections présidentielles - est que, contrairement à ce qui se passe dans certains autres pays, nos élections ont toujours été la manifestation de l'unité et de la grandeur nationale car tout individu qui met son bulletin dans l'urne, reconnaît et plébiscite en réalité, la République islamique. C'est pourquoi, comme vous l'avez remarqué, le gouvernement et moi-même, avons toujours insisté sur la nécessité d'une participation maximum des électeurs. A chaque élection, nous avons encouragé les gens à voter et les citoyens ont toujours répondu consciemment notamment aux moments forts, à nos appels. Chaque fois que le pays a eu besoin de prendre une ferme position face à ses opposants, le peuple a répondu par sa participation massive aux élections.

Dans mes messages de félicitations après les élections, j'ai qualifié le peuple d'intelligent et de ponctuel parce que la présence de la population dans les bureaux de vote a toujours été le signe de sa vigilance et de son engagement envers la République islamique. De ce point de vue, nos élections ont toujours été une manifestation de l'unité nationale.

Nous devons éviter que les élections ne deviennent une occasion de division. C'est le point sur lequel j'insiste dans cette réunion. C'est une grave erreur d'imaginer qu'il existe deux groupes opposés, avec 24 millions de personnes d'un côté et 14 millions de l'autre. Ce n'est pas le cas. Toutes les gens constituent un ensemble. Les gens qui ont voté pour le Président sortant aux récentes élections, attachent autant d'importance à la Révolution et la République islamique que ceux qui n'ont pas voté pour lui. Tous les groupes de la population sont les enfants de ce pays. C'est une grande erreur de considérer les partisans d'un candidat comme les ennemis de ceux de l'autre candidat. Il est naturel que les électeurs n'aient pas fait le même choix lors des élections, alors qu'en principe, ils étaient tous d'accord sur leur soutien à la République islamique et au régime. Nous devons apprécier les 40 millions de voix qui sont un soutien manifeste et unanime de la nation, à la République islamique. Cela a une énorme valeur aujourd'hui et prouve qu'une véritable démocratie règne dans la République islamique. Lors de la campagne électorale, les gens ont participé activement aux meetings des candidats et ont beaucoup discuté.

Nous devons être fiers de ce qui s'est produit avant l'élection dans les rues de la capitale et dans quelques autres villes du pays, pendant ces nuits consécutives où nous avons été témoins de rassemblements de gens qui acclamaient leur candidat sans dispute ni affrontement. Cet événement a beaucoup d'importance et montre que les gens, malgré leurs divergences de points de vue et leurs avis différents sur les candidats, se respectent les uns les autres. C'est Monsieur Mousavi qui m'a raconté que dans la rue, une voiture dont le conducteur et les passagers étaient partisans d'un autre candidat, s'est approchée de lui et les passagers se sont mis à clamer gaiement des slogans au profit de leur candidat, M.Mousavi en souriant les a salués quand ils sont passés. C'est une atmosphère très appropriée qui ne doit pas se transformer après les élections, en animosité et affrontement. Mais c'est ce que certains cherchent et cela est contraire à la réalité.

Les personnes qui descendent dans la rue pour soutenir telle ou telle personne, font toutes partie de la nation iranienne où chacun a le droit de voter pour le candidat de son choix, nous devons voir les choses de cette manière. Les règles de la démocratie veulent que la majorité l'emporte sur la minorité mais cela ne signifie ni confrontation ni inimitié. C'est à vous de lutter contre les complots visant à instaurer l'hostilité. Cela n'est pas propre à un groupe ou à un candidat particulier. Tout le monde doit s'opposer aux complots visant à susciter l'hostilité et la malveillance.

Bien entendu, comme vous venez de le dire, il se peut que certains portent plainte et aient des objections sur le processus électoral. Pour régler ces problèmes il existe des voies légales. Ces plaintes doivent certainement être étudiées. Vous en avez cité quelques cas. Je demande aux fonctionnaires du ministère de l'Intérieur et au Conseil des gardiens d'examiner ces plaintes de façon minutieuse. Si pour élucider certains problèmes, le recomptage des voix de certains bureaux de vote semble nécessaire, faites-le. Pour rassurer les gens et éliminer les doutes, recomptez les bulletins de vote des bureaux en question, et en présence des représentants des candidats, je n'y vois aucune objection.

Personnellement, comme dans les précédentes élections, je fais totalement confiance à l'administration du pays, au ministère de l'Intérieur et au Conseil des gardiens. Vous êtes tous des responsables du pays, et vous connaissez mon tempérament. Comme vous le savez, il est souvent arrivé que les fonctionnaires aient des tendances différentes, mais je fais confiance aux fonctionnaires que je connais et dont je connais les méthodes de travail. C'est encore le cas pour ces élections. Je fais confiance aux fonctionnaires chargés des récentes élections mais cette confiance n'empêche pas qu'il faille faire une enquête sur les questions douteuses pour rétablir la vérité. Il faut éliminer les doutes. Malgré tout, la question la plus importante est que tout le monde est responsable et doit avancer dans le sens du renforcement de l'unité et de la stabilité nationale.

Les élections sont une raison de fierté pour tous. Quarante millions de voix, est un record. Ce nombre dépasse considérablement le record de participation de toutes les précédentes élections. C'est très important. Après trente ans, la fidélité de notre nation à la République islamique est si forte qu'elle l'a conduite à participer avec enthousiasme aux élections, dès l'ouverture des bureaux. Les agences de presse du monde entier ont toutes déclaré que le taux de participation était exceptionnel.

Certaines chaînes de télévision étrangères ont diffusé les images des queues d'électeurs devant les bureaux de vote. C'est un honneur pour notre pays. Ne gâtons pas cet honneur réalisé par le peuple lui-même. Tout le monde, ceux qui ont voté pour le Président élu, ou ceux qui ont voté pour les trois autres candidats, tous ont participé à ce grand événement. Nous ne devons pas négliger cette unité, cette harmonie et cette convergence, et en priver la nation. Nous ne devons pas considérer qu'il s'agit d'une victoire pour tel ou tel groupe. Tous les gens y ont participé. Tous ceux qui ont voté pour M. Ahmadinejad, M. Mousavi, M. Karroubi et M. Rezai ont participé à cette grande épopée, et le pays et la République islamique ont une dette envers tous ceux qui sont venus soutenir massivement la République islamique et leur régime. C'est sous cet angle que nous devons regarder cet évènement.

Bien entendu, chaque partie doit prendre des mesures particulières. La partie qui a remporté la majorité des voix doit prendre certaines choses en considération et observer son comportement. D'autre part, la partie qui n'a pas remporté les élections doit être prudente et tolérante. Tout le monde doit faire preuve de patience et de tolérance. Il n'est pas facile de maîtriser la joie de la victoire et il n'est pas non plus facile de supporter la défaite. La patience et la capacité de gérer la défaite ou la victoire, sont des vertus que nous devons promouvoir chez les élites et dans le public.

Bien sûr, nous sommes convaincus que certains ne tiennent pas à cette unité. Les incidents qui sont survenus dans le pays ne concernent aucun des groupes. Leurs auteurs sont ceux qui s'opposent à la solidarité et ne veulent pas qu'un tel mouvement se réalise dans le peuple. Dans ces élections, le principal gagnant est le peuple qui a réussi à manifester la grandeur nationale. Il y a des gens que cela mécontente et qui cherchent à détériorer et à troubler la situation. Ils rompent par leurs mensonges et leurs médisances, les relations qui existent entre les différentes personnalités et les différents groupes. Puisque je reçois des rapports de différentes sources, je constate que les critiques et les objections que s'adressent les deux parties, sont parfois fausses. Il va sans dire que certains ne veulent pas voir se former cette unité dans le pays. Dans le pire des cas, ils commettent des actes de vandalisme comme vous le voyez aujourd'hui, face auxquels tout le monde doit prendre une ferme position.

Ces actes de vandalisme contre les biens publics, ces actions répréhensibles et ces crimes qui sont commis dans certains cas, ne sont le fait d'aucune des deux parties, ni du peuple, ni des candidats ni de leurs partisans. Ce sont des actes perpétrés par des émeutiers et des saboteurs qui ressemblent à ceux qui attisent les conflits entre chiites et sunnites alors que nous avons toujours rejeté tout relation avec ces groupes qui ne sont ni chiites ni sunnites. La situation est la même aujourd'hui dans notre grande société. Ceux qui provoquent un groupe contre un autre et encouragent les conflits, n'appartiennent à aucun des deux camps, ce sont des gens qui s'opposent au régime et qui encouragent le chaos pour perturber la sécurité et la paix dans notre pays.

Si le résultat de l'élection avait été différent, je le dis avec certitude, ces mêmes événements et accidents se seraient aussi produits. C'est la sécurité du pays qui est la cible. Personne ne doit contribuer à ces émeutes et ce désordre, et chacun doit condamner ces actions, déclarer clairement son hostilité et éviter tout acte provocateur. Ne cherchez pas à monter les gens les uns contre les autres

Comme cette réunion sera diffusée, je profite de l'occasion pour dire quelques mots à ceux qui ne sont pas ici et à notre chère nation. Que les deux fractions ne se provoquent pas l'une l'autre, ni les partisans du candidat élu ni ceux des candidats perdants. Aucun groupe ne doit exciter ou blesser les sentiments de l'autre, verbalement ou pratiquement. Vous vous êtes tous fixé un objectif : participer aux élections pour défendre la République islamique. C'est la question essentielle qui satisfait l'Imam du Temps (que nos vies lui soient sacrifiées)...

J'espère qu'Allah le Sublime, nous aidera. Je pense qu'il était de mon devoir de dire ces choses. Je connais personnellement la quasi-totalité des gens présents et leur carrière. Il me semble qu'il était nécessaire de vous parler ainsi et qu'il était de mon devoir de vous dire ces choses. Je pense qu'aujourd'hui, nous avons tous la responsabilité de défendre notre identité nationale.

Notre nation est une grande nation qui est chargée d'une lourde responsabilité et qui a réalisé un énorme mouvement au cours de ces trente années. Ne permettez pas qu'on brise cette unité, ne permettez pas que les gens se dressent contre eux-mêmes ! Chacun d'entre vous doit le faire à sa manière. Que Dieu vous aide et qu'Il nous guide tous, afin que nous puissions assumer cette responsabilité de la meilleure façon possible.