L’opportunité en or de l’occupant avec le feu vert de Washington

Dans le sillage du cessez-le-feu à Gaza, le régime sioniste, avec une audace redoublée et un feu vert clair des États-Unis, a intensifié de manière agressive son occupation de la Cisjordanie. Cette occupation avance non seulement par la construction de murs de béton et de points de contrôle étouffants, mais aussi par des schémas stratégiques mortels tels que le plan E1. Ce schéma cherche à forger un pont colonial reliant Al-Qods-Est au bloc de colonisation illégal de Maaleh Adoumim, scindant effectivement la Cisjordanie en deux parties nord et sud déconnectées et enterrant définitivement toute possibilité d’établissement d’un État palestinien contigu et souverain.

En août 2025, le gouvernement de Netanyahou a émis une autorisation finale pour la construction de plus de 3 400 nouvelles unités de logement dans la zone E1 stratégiquement sensible – une initiative qui avait été bloquée même sous les administrations israéliennes précédentes en raison de fortes pressions internationales. Cette fois, cependant, l’administration Trump n’a non seulement émis aucune objection, mais le nouvel ambassadeur américain à Tel-Aviv, Mike Huckabee – un homme politique et sioniste chrétien qui a publiquement qualifié l’expansion des colonies de « droit divin du peuple juif » – a ouvertement défendu le plan, le qualifiant de « mesure nécessaire pour la sécurité d’Israël ».

Le soutien explicite de Huckabee, couplé au silence révélateur du département d’État américain, a transmis un message sans équivoque à Netanyahou : vous avez une liberté totale pour mettre pleinement en œuvre le projet E1 et couper l’artère vitale de la Cisjordanie.

Ce soutien inconditionnel est précisément le soutien ferme auquel l’Imam Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, a fait référence le 27 novembre 2025, lorsqu’il a déclaré : « Les attaques du régime sioniste contre le Liban, ses agressions contre la Syrie et ses crimes en Cisjordanie et à Gaza — le monde entier est témoin de la situation à Gaza — sont tous menés avec le soutien des États-Unis. À cause de ce qu’ils font, les États-Unis ont véritablement subi des pertes et sont détestés. »

Cette déclaration capture la réalité présente de la Cisjordanie avec une précision frappante : Chaque bulldozer nivelant des terrains dans la zone E1 pour une nouvelle colonisation est alimenté par des dollars américains et avec l’approbation de l’ambassadeur américain. Chaque permis délivré est soutenu par l’assurance d’un veto américain probable au Conseil de sécurité. Ce soutien américain sans bornes n’a pas seulement enhardi le régime sioniste à persister dans ses crimes, mais a également endormi la conscience mondiale face à une catastrophe qui se déroule dans le silence.

Une prison à ciel ouvert enfermée par des murs de neuf mètres

Au-delà de l’expansion rapide des colonies, le régime occupant a transformé la Cisjordanie en une prison à ciel ouvert grâce à un réseau dense de murs de béton de neuf mètres et de plus de 700 points de contrôle permanents et volants. Le mur – que la Cour internationale de justice a déclaré « contraire au droit international » dans son avis consultatif du 9 juillet 2004, et que l’Assemblée générale des Nations Unies a exigé qu’il soit immédiatement démantelé dans la résolution ES-10/15 – n’a pas seulement été étendu par le régime sioniste, mais a également été accompagné d’un système discriminatoire de permis jaunes et verts. Ce système réduit la liberté de mouvement de millions de Palestiniens à une autorisation momentanée et humiliante accordée par des soldats occupants. Selon un rapport des Nations Unies de 2025, les Palestiniens sont forcés de passer des heures quotidiennement dans des files d’attente dégradantes aux points de contrôle ; les ambulances sont arrêtées, des femmes enceintes accouchent aux points de contrôle et des patients perdent la vie. Il s’agit d’un système qui, selon les mots du Rapporteur spécial des Nations Unies, n’a pas été conçu pour la sécurité, mais pour ancrer un « apartheid spatial » [1], fragmentant la Cisjordanie en plus de 165 enclaves isolées et assiégées. Ces murs et points de contrôle sont bien plus que des outils défensifs. Ce sont des chaînes de fer liant les mains et les pieds du peuple palestinien, s’enfonçant chaque jour plus profondément dans la chair et les os de la terre et effaçant définitivement la carte géographique d’un État palestinien continu.

Silence médiatique : Complicité dans le crime

Le silence médiatique face à cette occupation n’est pas accidentel mais fait partie intégrante de la stratégie du régime sioniste. Alors que les images de la dévastation à Gaza dominent les écrans mondiaux chaque soir, les nouvelles de Cisjordanie – y compris la démolition de centaines de bâtiments résidentiels en 2025 selon les rapports de l’OCHA – sont reléguées à la marge. Cette manipulation oblige à une question fondamentale : comment peut-on imaginer un monde qui ferme les yeux sur l’une des plus graves violations du droit international, à savoir l’occupation soixantenaire de la Cisjordanie ? L’argument juridique est simple. La quatrième Convention de Genève du 12 août 1949 interdit explicitement la construction de colonies illégales, et la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 23 décembre 2016 les condamne sans équivoque. Pourtant en 2025, le régime sioniste, au mépris flagrant de ces décisions, a approuvé des milliers de nouvelles unités de colonisation dans la zone C de la Cisjordanie. Ces statistiques représentent plus que de froides données ; elles symbolisent la souffrance profonde de millions de Palestiniens systématiquement coupés de leurs terres ancestrales. L’amère vérité demeure que sans une intervention mondiale urgente, la Cisjordanie – le cœur battant de la Palestine – cessera de battre.

La brutalité des colons sous la protection de l’État

Si l’occupation étatique de la Cisjordanie est la racine d’un arbre empoisonné, la brutalité des colons en est les branches couvertes d’épines. En 2025, les attaques de colons contre les Palestiniens en Cisjordanie ont atteint un niveau record sans précédent. Selon les rapports du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, octobre 2025 a été le mois le plus violent pour l’agression des colons depuis 2006, avec plus de 260 attaques enregistrées – reflétant une moyenne de plus de quatre incidents par jour – allant de l’incendie d’oliviers aux assauts armés contre des agriculteurs sans défense. Tout au long de 2025, l’OCHA a documenté plus de 178 morts palestiniennes, dont beaucoup liées à la violence des colons et aux forces militaires. Ces attaques ne sont pas des incidents aléatoires. Elles font partie d’un schéma systématique qui a touché plus de 80 villes et villages palestiniens.

Imaginez des agriculteurs palestiniens pendant la saison de la récolte des olives – symbole d’une identité millénaire – confrontés à des colons qui mettent le feu aux arbres et dévastent les terres agricoles. En novembre 2025, des colons ont incendié une mosquée en Cisjordanie, poussant les Nations Unies à avertir que cette forte escalade de la violence faisait partie d’un processus de nettoyage ethnique. Des médias tels que The Washington Post et Al Jazeera ont documenté des scènes de terres agricoles détruites et cartographié l’ampleur des attaques de colons depuis le 7 octobre 2023, révélant l’expansion géographique de cette violence. Ces chiffres, tirés de rapports internationaux et palestiniens crédibles, obligent le lecteur à accepter une réalité implacable : La violence des colons n’est pas de la légitime défense. C’est une campagne organisée de saisie de terres. Les Palestiniens sont les victimes de cette brutalité, et le monde a l’obligation non seulement d’entendre parler de leur souffrance, mais de voir et d’accepter cette vérité les yeux grands ouverts.

Peine de mort obligatoire : L’apartheid mis à nu

Le 11 novembre 2025, la Knesset du régime sioniste a approuvé en première lecture le projet de loi controversé sur la « Peine de mort obligatoire » par 39 voix – une proposition qui, en pratique, s’applique exclusivement aux Palestiniens accusés d’attaques contre des sionistes. Le projet de loi, soutenu par Itamar Ben-Gvir, le ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, rend la peine de mort obligatoire pour les Palestiniens, sans fournir aucun mécanisme pour punir les colons qui tuent des Palestiniens. Amnesty International a réagi immédiatement, déclarant qu’« Israël doit immédiatement arrêter ce projet de loi discriminatoire » et le décrivant comme « un pas vers un apartheid légalisé ».

Cette approbation législative représente plus qu’une mesure judiciaire. C’est un symbole criant d’inégalité systématique. Alors que les Palestiniens risquent l’exécution sans procès équitable, les colons violents continuent d’agir en toute impunité étatique.

La punition est conçue pour cibler « uniquement les Palestiniens », conduisant les critiques à la dénoncer comme ouvertement raciste. L’argument juridique est sans équivoque : le projet de loi viole l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966), qui consacre le droit inviolable à la vie. En 2025, cette proposition fait partie d’une vague plus large de lois discriminatoires visant à institutionnaliser l’apartheid à travers la Cisjordanie. Imaginez un enfant palestinien condamné à mort sur des accusations non fondées de « terrorisme ». Le monde ne doit pas seulement entendre cette injustice, mais agir résolument contre elle.

Emprisonnement sans crime : Même respirer est interdit

Les murs et les points de contrôle ne sont pas les seules cages physiques. Par des arrestations massives et sans limite, le régime sioniste a également enchaîné la vie et l’avenir de millions de Palestiniens. Selon les rapports de la Commission palestinienne des affaires des détenus et ex-détenus et de l’organisation de défense des droits des prisonniers Addameer, en novembre 2025, plus de 10 500 Palestiniens étaient détenus dans les prisons israéliennes pour des accusations dites de « sécurité », dont plus de 3 500 soumis à la « détention administrative » [2] – ce qui signifie un emprisonnement sans inculpation ni procès. En août 2025, des centaines de Palestiniens ont été arrêtés, et depuis octobre 2023, plus de 17 000 arrestations ont été enregistrées à travers la Cisjordanie. Les rapports d’organisations palestiniennes des droits de l’homme indiquent qu’en novembre 2025, environ 3 368 personnes étaient détenues en détention administrative, dont beaucoup sont des enfants emprisonnés sans aucune accusation formelle.

Ces arrestations infondées – soulignées par la constatation de Défense des Enfants International-Palestine que « la moitié des enfants palestiniens détenus le sont sans inculpation » – obligent tout observateur consciencieux à réfléchir. La détention administrative, qui peut se poursuivre pendant des mois sans preuve, constitue une violation flagrante des droits de l’homme. En juillet 2025, des centaines d’arrestations ont été enregistrées, et cette tendance s’est poursuivie tout au long de 2025. Une telle pression prive de vie normale et repousse les Palestiniens à la marge. Sans une fin à ces détentions arbitraires, une paix durable reste impossible.

La Cisjordanie abrite plus de 2,8 millions de Palestiniens et contient 60 pour cent des ressources en eau et des ressources naturelles de la Palestine. Sans elle, la cause palestinienne reste incomplète. Les rapports de l’OCHA soulignent que la violence de 2025 a affecté plus de 80 zones, soulignant davantage la gravité de la situation. L’attention mondiale n’est donc pas un geste de charité mais un impératif moral. La résolution 242 (1967) du Conseil de sécurité des Nations Unies exige explicitement le retrait des territoires occupés lors du conflit. Le monde doit enfin voir la Cisjordanie clairement, car la sauver, c’est sauver la possibilité même de la Palestine.

Si la Cisjordanie meurt, la Palestine sera enterrée

Ce n’est pas la fin de l’histoire. La blessure de la Cisjordanie s’approfondit jour après jour, et chaque moment de silence mondial signifie une autre forme de reddition à l’occupation. Aujourd’hui, alors que Gaza respire sous un cessez-le-feu, la Cisjordanie saigne sous la lame de l’expansion des colonies et de la violence des colons. Si le monde continue à rester les bras croisés, demain il ne restera ni Gaza ni la Cisjordanie ; seulement une Palestine occupée dont le nom même sera oublié. Ce n’est pas un avertissement, mais une réalité amère affirmée par les statistiques des Nations Unies, les rapports de terrain et les cris de millions de Palestiniens. Le temps de l’action est arrivé. Le silence est complicité avec l’occupant. Une Palestine unifiée est le droit inaliénable du peuple palestinien, et aucun projet colonial ne peut les priver de ce droit. Le monde doit se réveiller, avant qu’il ne soit trop tard.

Références :

 [1] L’« apartheid spatial » désigne la ségrégation raciale-ethnique réalisée par le contrôle et la fragmentation de l’espace géographique, imposant des restrictions sévères aux déplacements d’un groupe ethnique (ici, les Palestiniens) au profit d’un autre groupe (les colons du régime sioniste).

En termes simples : « l’apartheid spatial » signifie que le régime sioniste, par des murs, des points de contrôle, des routes réservées, l’expansion des colonies et des zones militaires fermées, divise délibérément la Cisjordanie en centaines de morceaux isolés de sorte que :

a. Les Palestiniens ne peuvent pas se déplacer librement, développer leur économie ou former un État contigu.

b. Les colons du régime sioniste peuvent vivre sur la même terre avec des droits complets et des installations supérieures.

[2] Le régime sioniste s’est autorisé, sous le terme de « détention administrative », à détenir des citoyens palestiniens sans aucune raison légitime, invoquant simplement des motifs « préventifs », pour une durée indéterminée. Cette pratique prive le détenu et son avocat de la connaissance des raisons de la détention et conduit souvent à des prolongations répétées de l’ordre de détention. Pendant des années, cela a gravement perturbé la vie de milliers de personnes parmi la population palestinienne indigène.

 

(Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Khamenei.ir.)