Ce qui suit est le texte intégral d'un discours prononcé le 27 juin 2020 par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, à l'occasion de la Semaine du pouvoir judiciaire et de l’anniversaire du martyre de l'Ayatollah Beheshti (ancien chef du pouvoir judiciaire) et de nombreuses autres personnalités du pouvoir judiciaire.
Le discours a été prononcé par vidéoconférence avec la participation de l’Hodjat-ol-islam Wal-Muslimin Sayed Ibrahim Raïssi, chef du pouvoir judiciaire, et d'autres responsables du pouvoir judiciaire.
Avant que Son Eminence ne commence ses déclarations, l’Hodjat-ol-islam Raïssi a présenté un rapport et plusieurs questions judiciaires, puis le guide suprême a déclaré :
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations à notre Maître Muhammad et sa Lignée pure, immaculée et infaillible, en particulier celui qui représente le trésor d'Allah sur terre !
Je voudrais vous féliciter à l’avance, à l’occasion de l’anniversaire d’Hazrat Abul-Hassan al-Reza (que la paix et les salutations de Dieu soient sur lui et sur ses pères et descendants, infaillibles et immaculés). Je tiens également à féliciter tout le personnel assidu du pouvoir judiciaire à l'occasion de la Semaine du pouvoir judiciaire. Je remercie M. Raïssi - l'honorable chef du pouvoir judiciaire - pour ses déclarations complètes et précieuses, qui a souligné bon nombre de questions nécessaires que nous, le peuple et tous les membres du pouvoir judiciaire, avions besoin d'entendre. Je soulèverai moi aussi certains points :
Je demande à Dieu de transmettre Ses salutations et Sa miséricorde aux martyrs du 7 Tir (27 juin 1981) qui a été un événement important dans l'histoire du pays et de la Révolution, et aux martyrs du pouvoir judiciaire - en particulier, au martyr opprimé l’Ayatollah Beheshti, au martyr Qodusi, au martyr Lajevardi et à de nombreux autres martyrs du pouvoir judiciaire, depuis la période révolutionnaire et ces 40 ans de service.
J'ai longuement parlé de l'importance et du statut du pouvoir judiciaire, et j'ai évoqué ses fonctions et responsabilités au cours des dernières années. Nos amis du pouvoir judiciaire ont également soulevé ces points et par conséquent, je ne veux pas les répéter. Aujourd’hui, je voudrais soulever quelques points au sujet de la réforme judiciaire - la transformation du pouvoir judiciaire - les commentaires de M. Raïssi ont aussi principalement porté sur ce sujet. C'est une question très importante et fondamentale. J'aborderai également quelques points concernant la lutte contre la corruption, qui se manifeste aujourd'hui de manière tangible, dans le pouvoir judiciaire.
L'importance du plan de réforme mis à jour dans le pouvoir judiciaire
En ce qui concerne les transformations, j'ai entendu - cela a également été reflété dans le rapport du pouvoir judiciaire - que le plan de transformations préparé et annoncé l'année dernière par l'honorable chef du pouvoir judiciaire, avait été mis à jour et que ce qui est disponible aujourd'hui, pour le pouvoir judiciaire, est un plan meilleur et plus avancé que l'ancien plan, en termes de qualité. C'est une très bonne nouvelle pour nous. Selon un rapport que j'ai reçu, ce plan a été préparé par le pouvoir judiciaire avec la coopération de nombreuses personnalités éminentes des centres islamiques et des universités. C’est une méthode tout à fait correcte et raisonnable. Ce plan a également bénéficié de l'expérience d'un groupe restreint de responsables et de cadres au sein du pouvoir judiciaire, afin de le mettre à jour et de l’améliorer. S'il n'a pas encore été annoncé, vous devez l'annoncer et également publier vos performances dans les programmes secondaires de ce plan, en temps opportun, afin que les gens sachent dans quelle mesure ce plan et ses programmes secondaires ont progressé. Aujourd'hui, vous avez annoncé que le plan avait progressé à environ 80%. Si le peuple est pleinement informé de ces progrès, cela aura certainement un impact sur ses espoirs dans les capacités du pouvoir judiciaire. C'est une question très importante.
La transformation de la magistrature doit se fonder sur les principes religieux et l'idéologie islamique
Bien sûr, la transformation n'est pas une chose qu’on puisse arrêter. Naturellement, à chaque période, la réforme arrive avec de nouvelles pensées, de nouvelles idées et de nouveaux plans, et In-Cha Allah, le mouvement de transformation continuera. Bien sûr, je l'ai déjà souligné et je tiens à répéter que les transformations doivent se faire en fonction des principes religieux et de l'idéologie islamique. Si les transformations ne sont pas fondées sur certains principes, ce ne sera plus des transformations mais plutôt des déviations et le chaos. La transformation doit se faire dans le cadre de certains principes solides issus de l'islam, du Coran et de l'éthique religieuse. Pour réaliser les transformations, la gestion est également nécessaire et cette responsabilité incombe à l'honorable chef du pouvoir judiciaire.
Le recours à Dieu et le refus de la passivité face aux obstacles sur le chemin de la transformation
Un autre point est que la transformation est une tâche très difficile. Il est facile de dire que nous devons procéder à des transformations, mais il est vraiment difficile de les mettre en pratique. La raison en est qu'il existe une certaine résistance aux réformes. Certaines formes de résistance ne sont pas fondées sur de mauvaises intentions. Certains n’ont simplement pas le goût de changements fondamentaux et d'autres n'en ont pas les moyens. Il est possible que certaines personnes profitent du statu quo actuel et cherchent à le préserver. Bien sûr, en dehors du pouvoir judiciaire, il peut y avoir un réseau criminel et corrompu, naturellement opposé à toute réforme. Et derrière tout cela, il y a le regard des appareils hostiles à la République islamique. Si une réforme se produit dans n'importe quelle partie de la société islamique, ces ennemis paniquent et tentent de s’y opposer et de créer un tumulte. Ce sont nos adversaires et les adversaires ne restent pas les bras croisés. Vous entrez dans l'arène de la réforme avec puissance, moral et courage, mais eux, ne resteront pas inactifs non plus et se lanceront dans la confrontation. Ils font tout un brouhaha et des efforts de propagande dans les médias de manière continue, et provoquent parfois certains doutes dans l'opinion publique. C'est vraiment une des manifestations du verset :
« contre le mal du mauvais conseiller, furtif ... » [Coran 114 : 4]
L'une des choses qu'ils pourraient faire est d’ébranler la ferme détermination des pionniers de la réforme. Ils disent constamment que tel ou tel plan n'est pas « dans notre intérêt ». Ils donnent ces conseils afin d'empêcher sa réalisation. Par conséquent, il faut s’attendre à une résistance énorme aux réformes, de la part de ces différents groupes que j'ai mentionnés.
La façon de les affronter est de compter sur Dieu. Vous devez compter sur Dieu.
« Et si quelqu'un met sa confiance en Allah, Allah lui suffit » (Coran 65 : 3)
Allah, le Très-Haut, sera suffisant et vous aidera. Vous devez choisir le bon chemin et le bon objectif, puis :
« Reste ferme comme il t’a été commandé » [Coran 42 : 15]
Vous devez avancer avec persévérance. C'est la façon d'affronter une telle résistance. La seule méthode importante et efficace face aux obstructions, aux tentations, aux obstacles et au tumulte, est de refuser d'être passif et de poursuivre le chemin de manière ferme. Ceci est mon conseil pour vous. C’est un autre point.
Toutes les fonctions doivent être suivies simultanément dans le pouvoir judiciaire
Une des questions importantes concernant la réforme, est que vous devez porter une attention simultanée à toutes les responsabilités du pouvoir judiciaire qui sont nombreuses. Dans la Constitution, les responsabilités du pouvoir judiciaire sont mentionnées sous cinq articles, mais elles sont plus nombreuses que cela, car certains articles contiennent de nombreuses clauses – que vous devez toutes respecter. Heureusement, cela existait dans le rapport présenté par M. Raïssi. Par exemple, l’une de ces responsabilités consiste à faire respecter les droits des gens. Une autre responsabilité est d'empêcher l'émergence de la criminalité, qui est une responsabilité importante. M. Raïssi a prêté attention à ces responsabilités et ces réalisations existent. Je tiens à souligner que l'attention à toutes les responsabilités de manière équilibrée, est une des questions qui doit retenir l'attention. En d'autres termes, lorsque nous nous occupons d'une de ces responsabilités, nous ne devons pas ignorer le reste et nous devons faire en sorte qu'elles ne soient pas abandonnées. Par exemple, faire valoir les droits des gens est une de ces responsabilités très importante. C'est une question très importante. Une autre responsabilité est d'exercer un contrôle sur l’application des lois qui est une des responsabilités du pouvoir judiciaire conformément à la Constitution. Une autre est d'empêcher l’apparition des délits et une autre, la rééducation des délinquants. Toutes ces responsabilités sont mentionnées dans la Constitution, chacune comportant un chapitre important et complet.
Faire respecter les droits des gens incombe principalement aux tribunaux. Bien sûr, cela a été heureusement observé ces dernières années. M. Raïssi a souligné qu'ils n'attendaient pas les pétitions et qu'ils entraient directement en action. Oui, c’est ainsi qu’il faut agir. Lorsque les tribunaux et les procureurs estiment que les droits des gens sont violés dans de nombreux cas, ils doivent entrer dans l'arène, comme cela a été constaté. Concernant les inondations en 2019, les tribunaux sont entrés directement en action dans certains cas, et se sont également impliqués dans d'autres domaines comme nous en avons été témoins. C'est une conduite tout à fait correcte.
La prévention de la criminalité est également très importante. En ce qui concerne la prévention, il est important d'identifier de façon correcte, les facteurs de survenance et de production des délits. Si ces causes sont correctement identifiées - plus loin, je développerai ce sujet - vous pourrez facilement empêcher leur apparition et y mettre un terme définitif. Si nous parvenons à réaliser cette prévention dans le vrai sens du terme, le coût de la lutte contre les délits sera considérablement réduit. Si nous réussissons dans la prévention, le pays et le pouvoir judiciaire paieront un prix nettement inférieur dans leur lutte contre la criminalité et les criminels. Bien sûr, cela nécessite la coopération de toutes les branches. En particulier, le pouvoir exécutif, qui doit coopérer avec le pouvoir judiciaire dans ce domaine.
C’était un autre point : Toutes ces responsabilités doivent recevoir une attention simultanée. In Cha Allah, elles recevront une attention qui mènera à des réformes.
Nécessité pour la branche judiciaire de bénéficier des centres d’enseignement islamiques et des universités
Le point que j'ai cité et qui est important, est que le pouvoir judiciaire doit bénéficier des sciences et des scientifiques dont la spécialité n'est pas limitée aux sciences juridiques. Par exemple, dans le domaine de la prévention du crime, certaines causes de criminalité sont psychologiques et d'autres économiques. Ceux qui se spécialisent uniquement dans les sciences juridiques ont du mal à identifier ces causes et finalement, à trouver des solutions. Dans ce cas, vous avez besoin de spécialistes en psychologie collective et individuelle. Et dans le domaine économique, vous avez besoin de personnes qui connaissent exactement les causes des délits et les solutions pour les résoudre. Si des personnalités éminentes des centres islamiques et des universités ne sont pas invitées à coopérer, le pouvoir judiciaire ne pourra pas s'acquitter de ses fonctions comme il le doit. Quant à la question des droits publics, eh bien, il n’est pas facile de définir ce que sont ces droits. C'est une source de désaccord en soi. Seuls les spécialistes dans ce domaine, peuvent résoudre et clarifier cette question. J'ai entendu qu’afin de lever toute ambiguïté dans la signification des droits publics, l'honorable procureur général [l’Hodjat-ol-islamWal-Muslimin Muhammad Ja'far Montazeri] a adopté certaines mesures et a présenté clairement les manifestations du droit public, comme la question de l'environnement ou le transfert inattentif des centres de production et des sociétés. C'est ce que l'honorable chef du pouvoir judiciaire poursuit actuellement et c’est une ligne de conduite appropriée. Parfois, il semble que ces tâches aient un caractère individuel mais en réalité, elles ont un caractère collectif et sont liées aux droits publics. À titre d’exemple, nous pouvons citer le transfert irresponsable de centres de production à des personnes malhonnêtes ou incompétentes, qui a été très néfaste pour la production du pays. Cela ne concerne pas une ou deux personnes, mais le droit public. Par conséquent, s'occuper de cette question est une nécessité et à mon avis, le pouvoir judiciaire doit bénéficier des connaissances et des scientifiques dans différents domaines, afin de mener à bien les réformes nécessaires.
L'ensemble du corps judiciaire doit croire aux réformes
Un autre point sur lequel il sera bon de discuter, est que le mouvement de réformes ne doit pas compter seulement sur un groupe de directeurs au sommet du pouvoir judiciaire. Il est clair que l'honorable chef de la branche judiciaire est vraiment à la recherche de réformes ainsi que des personnalités éminentes et de haut rang du pouvoir judiciaire. Cependant, tout le corps du pouvoir judiciaire doit croire à ces réformes. Heureusement, M. Raïssi a déclaré dans son rapport, que cette assurance existe dans le pouvoir judiciaire, et c’est une source de joie. Cependant, je tenais à souligner cette question. Vous devez agir de manière à ce que les différents secteurs croient réellement à une transformation progressiste pour la réalisation des nobles objectifs du pouvoir judiciaire.
Le pouvoir judiciaire doit être un pouvoir populaire
Un autre point concerne le caractère populaire (du pouvoir judiciaire) dont j'ai souvent parlé auparavant. Cela a également été mentionné par M. Raïssi. Etre populaire signifie que le pouvoir judiciaire doit avoir la volonté de rendre service à la population et ne doit pas regarder les gens d’en haut. Parfois, nous avons le sentiment d’être supérieurs. Cela ne doit pas être le cas. Nous sommes parmi les gens et beaucoup de gens sont supérieurs à nous. Par conséquent, c’est une mauvaise chose de regarder les autres d’en haut. Il est important d'avoir cette volonté de rendre service. Nous devons nous considérer comme les serviteurs du peuple. Chacun de nous où que nous soyons, doit avoir cette perspective. C'est une des manifestations du caractère populaire du pouvoir judiciaire. Une autre manifestation est que nous devons agir de manière à ce que la population ait facilement accès au pouvoir judiciaire. Une tâche importante consiste à faciliter l'accès des gens aux différents centres de la magistrature.
Une autre question importante est d’améliorer les connaissances judiciaires de la population. Parfois, certaines personnes ont un problème qui serait résolu si elles se référaient à telle ou telle organisation judiciaire, mais elles ne le savent pas et ne sont pas bien informées. Cela les fait beaucoup souffrir et leur crée de nombreux problèmes. Par conséquent, les connaissances et les informations judiciaires de la population doivent être améliorées.
Une autre manifestation du caractère populaire du pouvoir judiciaire est sa présence parmi le peuple. Je suis heureusement témoin que les responsables du pouvoir judiciaire - M. Raïssi lui-même, et d'autres fonctionnaires – sont présent parmi le peuple. C'est très bien. Vous devez rencontrer les gens de près et être présents parmi eux. C'est un autre point. Ce sont les différentes manifestations du caractère populaire du pouvoir judiciaire.
Une autre manifestation du caractère populaire du pouvoir judiciaire - je souhaite en discuter séparément et cela existait heureusement dans les déclarations de M. Raïssi - est que les gens doivent être encouragés à aider le pouvoir judiciaire. Vous combattez la corruption. Très bien, les facteurs qui peuvent vous aider dans cette voie, sont les rapports de la population. Lorsque les gens vous remettent des rapports sur des cas de corruption, vous devez en profiter. Je l'expliquerai plus tard. Il s'agit d'un point sur la lutte contre la corruption.
Nécessité d’un travail médiatique et artistique
Je voudrais soulever un autre point - le dernier - sur la nécessité de faire un travail médiatique et artistique dans le domaine des affaires judiciaires. Notez que les ennemis du mouvement général de la République islamique utilisent tous les moyens possibles pour manifester leur inimitié et visent tous les secteurs de la République islamique dont le secteur judiciaire. En plus des étrangers, il y a aussi des personnes à l'intérieur du pays, qui profitent de la négligence de certains fonctionnaires, et réalisent par exemple, des films qui remettent en question les principes juridiques de la République islamique. Malheureusement, ces films sont ignorés lors des révisions artistiques générales et sont affichés à l'écran et diffusés. C'est vraiment une mauvaise chose. Le pouvoir judiciaire doit prêter attention à cette question. Le travail médiatique et promotionnel ne signifie pas seulement la publication de faits et de chiffres. L'honorable président du pouvoir judiciaire a présenté des explications et des chiffres, ce qui est très bien et nécessaire, mais ce n'est pas suffisant. Il ne suffit pas de dire que vous avez fait telle ou telle chose. Pour attirer l’attention des gens sur ces questions, au sens propre du terme, il est nécessaire de faire un travail artistique. Il est nécessaire de faire un travail médiatique artistique. Cela devrait être considéré comme une tâche fondamentale.
Voyez ce que les Occidentaux font dans ce domaine. Dans leurs œuvres cinématographiques – d’après les films américains que j'ai vus, les films hollywoodiens ou européens - les tribunaux occidentaux sont l'incarnation pure de la justice ! Ils ne transgressent en aucune façon les droits des criminels et ne rendent aucun jugement sans être absolument sûrs. C'est ainsi que les tribunaux sont présentés dans leurs films, mais vous devriez jeter un coup d’œil sur le monde extérieur et les conditions actuelles aux États-Unis, pour voir ce qu'ils font vraiment. Ils envoient des milliers de personnes en prison simplement en raison de leur présence dans les rues. L'actuel Président des États-Unis a séparé des milliers d'enfants de leurs parents et les a mis dans des cages ! Voilà comment ils se comportent. Il dit que si vous faites telle ou telle chose, vous serez envoyés en prison pour dix ans. Cela ne nécessite pas une loi ? N'est-il pas nécessaire qu'il agisse conformément à la loi ? Cependant, il décrète que telle peine devra être prononcée. C'est ainsi qu'ils portent un jugement. Leurs cours de justice sont ainsi mais dans leur propagande, vous voyez des gens très soignés et très chics. Bien sûr, je ne prétends pas qu’il faille montrer autre chose que la vérité, vous devez simplement refléter et afficher ce qui existe dans la réalité. Cependant, le contraire existe malheureusement. Parfois, certains films sont tournés dans notre pays, qui montrent exactement le contraire de ce qui existe en vérité dans le domaine judiciaire. En d'autres termes, ils sont à l’opposé de la réalité, mais je ne veux pas donner de noms. Ces questions concernaient la question des réformes.
Quelques points sur la corruption : 1 : Nécessité d'agir de manière décisive
Je voudrais également soulever certains points concernant la corruption. Heureusement, l'attention à la corruption a atteint son apogée dans le domaine judiciaire. Bien sûr, cela avait commencé lors du mandant précédent, mais a heureusement atteint actuellement son apogée et reçoit une bonne attention. Quand les gens voient que vous luttez contre la corruption, que vous ne faites preuve d'aucune considération et que vous agissez de manière ferme, ils sont vraiment heureux et pleins d'espoir. La corruption et les individus corrompus portent un coup grave à la vie, au moral, à la confiance et aux convictions des gens. La corruption financière - ainsi que d'autres formes de corruption, mais à l'heure actuelle, c'est la corruption financière et économique qui est à l'ordre du jour du pouvoir judiciaire - est un grave fléau et un virus dangereux, comme le coronavirus. C'est aussi une épidémie comme l’épidémie de coronavirus, extrêmement contagieux et transmissible. En d'autres termes, la corruption dans un domaine, se propage rapidement et intensément à d'autres domaines. Une personne corrompue entraîne également d'autres personnes dans la corruption pour diverses raisons. Dans le cas du Coronavirus, des mains sales et infectées transfèrent le virus. Dans le cas de la corruption également, des mains sales et impures transfèrent la corruption d’une main à l’autre. Cependant, dans le cas du Coronavirus, si nous utilisons du savon pour nous laver les mains, le problème est résolu, mais dans le cas de la corruption, le problème ne sera pas résolu en savonnant les mains, la seule solution est de couper les mains des corrompus. Par conséquent, c’est une question très importante.
La mission du pouvoir judiciaire est évidemment de lutter contre la corruption dans l'ensemble de la société. En d'autres termes, si votre intention est de lutter contre la corruption dans l'ensemble de la société, plus important encore, est la lutte contre la corruption au sein même du pouvoir judiciaire. J'ai souvent discuté de cette question lors de mes rencontres presque annuelles avec vous, chers membres du pouvoir judiciaire, et j'ai beaucoup insisté (sur ces questions). Si des délits de corruption sont constatés à l'intérieur du pouvoir judiciaire, ses préjudices seront plusieurs fois plus important que la corruption à l'extérieur du pouvoir judiciaire. Comme le dit le poème (et proverbe persan) : « On verse du sel sur tout ce qui pourrait pourrir, mais malheur à nous si un jour le sel pourrit ». En d'autres termes, nous ne pouvons pas combattre cette forme de corruption comme nous combattons d'autres formes de corruption. Ses préjudices sont graves et nécessitent une confrontation sérieuse basée sur l'avis d'experts. Par conséquent, vous devez principalement vous concentrer sur la corruption au sein du pouvoir judiciaire lui-même. Bien sûr, quand je dis « principalement », cela ne signifie pas que vous devez régler cette affaire et ensuite vous occuper des autres domaines. Non, comme je l'ai dit, toutes ces questions doivent être suivies de manière simultanée.
Adopter une vision experte des causes de la corruption et faire preuve de justice vis-à-vis des accusés
Le point suivant est que vous devez prêter attention aux causes de la corruption et cela nécessite une vision experte, comme cela a été mentionné au début de la réunion. Vous devez identifier les motifs qui conduisent à l'émergence et au développement de la corruption, dans une perspective d'experts, la combattre et essayer de la déraciner avec la même perspective d'expert. Les principaux critères du pouvoir judiciaire dans sa lutte contre la corruption, sont la vérité, la justice et la loi. Il ne doit pas avoir d'autre considération. Vous devez tenir compte de la vérité et de la justice. Si dans un certain cas, la lutte contre la corruption est compatible avec la vérité, la justice et la loi, vous devez agir sans aucune considération.
Bien sûr, d'une part, j'insiste sur l'absence de toute considération et d'autre part, sur le respect des droits de l'accusé. Je n’insiste pas seulement sur le premier point, j’insiste également sur le second. A Dieu ne plaise, si quelqu'un sans être un criminel ni une personne corrompue, est présenté et traité comme une personne corrompue, cela serait très grave et serait un acte d'oppression, et il serait inapproprié que cette personne soit punie et critiquée plus qu'elle ne le mérite. En d'autres termes, l'existence de la corruption et des personnes corrompues est très dangereuse, mais opprimer des innocents est encore plus dangereux. Je tenais à mettre l'accent sur ce point.
Les chers responsables du pouvoir judiciaire - qu’il s’agisse des procureurs ou des magistrats - doivent veiller à se comporter dans le respect de la vérité et de la justice. Si la vérité et la justice exigent qu’ils se comportent de manière sévère, ils doivent le faire sans aucune considération. Cependant, si la vérité et la justice exigent de la sévérité, il ne faut pas tomber dans l’extrémisme. Cela s'adresse à la fois aux chers responsables de l'appareil judiciaire et aux autres. Le public dans vos salles d'audience, exprime également son point de vue, en particulier maintenant que le cyberespace est devenu un phénomène très courant. À l'heure actuelle, de nombreuses personnes expriment leurs points de vue [Le Guide suprême rit] et leur jugement dans le cyberespace. Avec leurs déclarations et leurs écrits, ils se posent en magistrat, rendent un verdict et agissent en conséquence. Parfois, ils insultent et parfois, ils calomnient ou font d'autres choses similaires. Tout le monde doit être vigilant. Même ceux qui ne font pas partie du pouvoir judiciaire doivent veiller à ne pas faire en sorte que la lutte contre la corruption finisse par une violation des droits d'autrui.
Bien sûr, je dois ajouter que dans le cas récent - la récente audience devant le pouvoir judiciaire - certaines anciennes personnalités éminentes et responsables honnêtes du pouvoir judiciaire ont été insultés et opprimés. Leurs droits ont vraiment été violés. Cela n'aurait pas dû être fait. Bien sûr, j'adresse ces déclarations aux personnes pieuses et aux jeunes pieux car on ne peut pas corriger l’attitude des gens hostiles. Il y a des gens qui souhaitent se venger de telle ou telle personnalité, quand elle n'occupe plus ce poste, juste à cause de ses positions révolutionnaires. Je n'ai rien à voir avec de telles personnes. Ces déclarations s'adressent aux jeunes pieux, religieux et honnêtes qui veulent agir dans le respect de la vérité et doivent veiller à ne pas transgresser ni violer les droits d'autrui. Le mouvement de lutte contre la corruption qui se manifeste heureusement de manière tangible dans le pouvoir judiciaire à l'heure actuelle, avait en fait, démarré sous le mandat de M. Amoli (ancien chef du pouvoir judiciaire). C'est lui qui a lancé ce mouvement à l'intérieur et à l'extérieur du pouvoir judiciaire. Ces réalités ne doivent pas être ignorées.
Faciliter le mouvement économique et empêcher la fermeture des centres de production
Un autre point concernant le pouvoir judiciaire et la lutte contre la corruption, est qu'une des bonnes mesures adoptées par le pouvoir judiciaire est son soutien de la production et l’interdiction de fermeture des centres de production. M. Raïssi a cité un millier de centres de production dans son rapport. C'est une question et une entreprise très importantes. Chaque secteur de la République islamique qui peut aider le mouvement économique de la société, doit s'acquitter de son devoir. Les gens ont des problèmes de subsistance et des problèmes dans ce domaine. Par conséquent, tous ceux qui peuvent aider l'économie à s'améliorer doivent le faire. Le pouvoir judiciaire peut aider en empêchant la fermeture des centres de production. Récemment, M. Raïssi a annoncé que les banques qui avaient confisqué certains centres de production en garantie et en caution, n'avaient pas le droit de les fermer. Il s'agit d'un édit tout à fait correct. Il s'agit d'une ligne de conduite tout à fait correcte et cela devrait être étendu aux autres cas. Par exemple, il est arrivé que le secteur privé achète une usine au gouvernement, puis la ferme ou suspende ses activités. Les ouvriers sont licenciés, les machines mises aux enchères et le terrain est utilisé pour construire un bâtiment de 20 ou 25 étages. Cela nuit gravement à l'économie du pays. Vous devez suivre ces questions car elles sont directement liées aux problèmes de subsistance de la population.
Création de tribunaux financiers et préparation d'infrastructures juridiques
Un autre point est la création de tribunaux financiers pour régler les différends économiques. Une tâche nécessaire pour lutter contre la corruption, dont j'ai déjà parlé, est le contrôle populaire. Pour organiser le contrôle populaire et les rapports populaires, il est nécessaire de créer des infrastructures juridiques au sein du pouvoir judiciaire. En d'autres termes, vous devez indiquer clairement où ces rapports doivent aller, comment ils doivent être examinés, comment vous devez les vérifier et les suivre, et comment vous devez assurer la sécurité des déclarants. C'est un problème important. La sécurité matérielle et morale de ceux qui conseillent le bien et déconseillent le mal - y compris les journalistes qui vous informent de l'existence de cas de corruption dans tel ou tel domaine, contrat ou bureau - doit être assurée et ne doit pas être mise en danger. Parfois, il arrive qu'un jeune « Hezbollahi » (révolutionnaire) vous remette un rapport, poussé par son sens des responsabilités, mais comme il n'est pas un expert juridique, il fait une erreur en mentionnant un nom qui n'aurait pas dû être mentionné dans ce rapport. Il se peut que de telles erreurs arrivent et les contrevenants qui peuvent mieux que lui, connaître les procédures légales, profitent de la petite erreur de ces jeunes « Hezbollahis » et dissimulent leur corruption derrière cette erreur. Les jeunes sont alors condamnés et eux, se promènent librement ! Ces choses doivent être prises en compte. Cela nécessite l'existence d'infrastructures juridiques au sein du pouvoir judiciaire, afin d'assurer la sécurité des auteurs de rapports et de vérifier leurs déclarations. Cependant, cela ne doit pas être utilisé comme moyen de diffamation et de fausses accusations. Il ne faut pas que l’existence d’une organisation qui accepte et écoute les rapports populaires, permette à quelqu’un de porter des accusations contre quelqu'un avec qui il a des problèmes. Cela doit être prévu et pris en compte afin d'éviter que ces choses se produisent. Après tout, ceux qui conseillent le bien et déconseillent le mal doivent sentir qu’ils ont le soutien du pouvoir judiciaire et être assurés que le pouvoir judiciaire sera leur défenseur. C'était un autre point.
Je considère qu'il est nécessaire de remercier tous les honorables juges et responsables des différentes branches du pouvoir judiciaire qui accomplissent ces tâches difficiles et remplissent leurs fonctions dans le domaine des réformes et des autres fonctions du pouvoir judiciaire. M. Raïssi a souligné qu'en dépit de l'épidémie de Corona et des problèmes qui se posaient dans le domaine de la communication, le pouvoir judiciaire continuait de fonctionner et les affaires progressaient. Il y a des gens qui travaillent sur la question des réformes. Je les remercie tous et je remercie également leurs familles. En effet, la moitié des efforts et des activités importantes de ceux qui travaillent dans certaines organisations judiciaires, est due à leurs épouses et aux membres de leur famille qui par conséquent, recevront des récompenses divines. Je les remercie tous également.
Les autorités et le peuple doivent faire de leur mieux pour contrôler l’épidémie de coronavirus
À la fin de mon allocution, je voudrais faire une brève référence à la question du coronavirus. Certains pensent que le problème est réglé. Ce n'est pas le cas et le Corona continue d’exister. Heureusement, les organisations de santé, les hôpitaux et les autres centres étaient en première ligne et ont fait beaucoup de sacrifices - je l'ai dit auparavant et même si je le répétais dix fois, ce ne serait pas exagéré parce que leur travail était vraiment exceptionnel et qu’ils continuent à le faire - et deuxièmement, des moudjahids (combattants) sur le chemin de Dieu sont entrés volontairement dans l'arène, ont fait un travail volontaire et ont rendu de précieux services dans les hôpitaux, dans les villes et même dans les cimetières. Les gens se sont également vraiment bien comportés et ont eu une bonne réponse. Au début de l'année, lorsque les gens ont annulé la tradition du « sizdeh-bedar », je les ai remerciés du fond du cœur car ils ont eu un comportement adapté et sérieux. Quel a été le résultat ? Le résultat a été que nous avons été présentés dans le monde, comme un pays qui a réussi à lutter contre le coronavirus. Lorsque certains chefs de pays étrangers ont parlé à M. le Président - il me l'a dit - ils lui ont demandé ce que nous avions fait pour empêcher la propagation du virus. Cela montre que notre travail et nos réalisations dans la lutte contre le coronavirus, sont reconnus dans le monde, et certains chefs de pays demandent à notre président ce que nous avons fait. C'était la première phase.
Mais maintenant, il semble que le premier mouvement et les premières tentatives aient perdu de leur vigueur parmi les gens et certains responsables. J’ai vu certains responsables à la télévision, sans masque, entouré de plusieurs personnes ! Si je ne porte pas de masque, c’est parce qu’il n'y a personne autour de moi. Si deux ou trois personnes viennent près de moi, je porterai certainement aussi un masque comme je le fais parfois. Cependant, je vois que certaines personnes ne portent pas de masque. Un responsable du gouvernement qui ne porte pas de masque, encourage les jeunes qui marchent dans la rue, à ne pas en porter non plus. Quelle sera la conséquence ? La conséquence est que notre taux de mortalité a atteint plus de 130 personnes alors qu'il avait atteint un nombre à deux chiffres - environ 30 ou 40 personnes- auparavant. Cela nous attriste vraiment. Il y a environ un mois, un mois et demi, on m'a donné des statistiques et des chiffres montrant que certaines provinces n'avaient enregistré aucun décès. J’ai été vraiment heureux et j'ai remercié Dieu qu'il n’y ait eu aucune victime dans certaines provinces. Cependant, très récemment - il y a quelques jours - j'ai reçu un rapport montrant que les provinces qui n'avaient signalé aucun décès ces jours-là, ont signalé plusieurs décès. Cela est vraiment triste. Nous ne devons pas agir ainsi. Nous devons respecter les protocoles. Les personnes et les responsables doivent respecter les protocoles. Heureusement, les équipes médicales et le personnel restent fermes, mais je crains qu'ils ne se fatiguent. Les médecins ont supporté de nombreuses difficultés. Jusqu'à quand doivent-ils le faire ? Pendant combien de temps doivent-ils le faire ? Nous devons faire quelque chose pour alléger leur charge. Que Dieu nous en préserve, si nos infirmières, nos médecins et les autres membres du personnel médical des hôpitaux sont épuisés, rien ne sera fait et la situation s'aggravera.
On dit qu'il y aura des problèmes économiques. C'est vrai. Il faut planifier de sorte qu'il n'y ait pas ou peu de problèmes économiques à cause du Coronavirus. Que Dieu nous en préserve, si nous faisons preuve de négligence et que le Coronavirus se propage à nouveau, la situation économique va empirer et il y aura encore plus de problèmes. Aujourd'hui, nous avons besoin d’être vigilants à tous les égards. Vous êtes témoins de l’hostilité qui existe contre nous, l’hostilité des États-Unis malfaisants, de l’Angleterre et des gouvernements européens. Vous voyez qu'ils n'ont aucun scrupule et qu’ils font tout ce qu'ils peuvent pour nuire à la République islamique. Dieu soit loué, ils échouent toujours dans leurs tentatives et ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs. Bien qu'ils fassent de leur mieux pour mettre la nation iranienne à genoux avec leur politique de « pression maximale », la réaction et le résultat sont un coup de poing de la nation iranienne à leur poitrine, qui les oblige à reculer et les empêche d’atteindre leurs objectifs. Cela se produira si nous accomplissons tous nos devoirs, in-cha-Allah.
Je suis très reconnaissant à M. Raïssi, l’honorable chef du pouvoir judiciaire, et à ses collègues du conseil d'administration, et également aux adjoints, aux chefs de tribunaux et aux autres honorables fonctionnaires et honorables juges, et à l’ensemble du personnel estimé du pouvoir judiciaire. Je vous remercie tous. J'espère que Dieu vous aidera tous et que l'âme de notre magnanime imam (Khomeiny) sera satisfaite des efforts que vous faites et que Dieu associera les âmes pures des martyrs au Saint Prophète, in-cha-Allah.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !