Le premier jour du mois béni du Ramadan, le Guide suprême de la Révolution islamique a rencontré des récitants du Saint Coran et a fait un discours dont voici le texte intégral :
Au Nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations à notre Maître Muhammad et à sa Lignée pure, en particulier celui qui représente le trésor d'Allah sur Terre !
Je suis très heureux et remercie Dieu, le Tout-Puissant, de m'avoir donné l’occasion de rencontrer aujourd'hui, au début du mois de Ramadan, les chers (lecteurs) qui, Dieu soit loué, brillent de cette lumière et connaissent bien le Coran, et d’avoir pu vous rencontrer, en personne. J'ai vraiment apprécié ces récitations et profité des programmes qui ont été présentés aujourd'hui.
Je voudrais dire quelques mots sur le mois sacré du Ramadan et quelques mots sur la familiarité avec le Coran et la parole de Dieu, puis me concentrer sur quelques sujets qui vous concernent, vous qui récitez le Coran.
Concernant le mois sacré du Ramadan, le Prophète (as) a dit : « C'est le mois où vous êtes invités à être les invités de Dieu ». [1] Eh bien, vous êtes invités. On est parfois invité quelque part, on accepte [l'invitation], on va à cette réunion et on est servi. Mais parfois, quelqu'un nous invite, [mais] nous ne sommes pas décidés à aller à cette cérémonie et à en profiter. C'est à vous et à moi de décider. Ce mois est le mois de Ramadan, le mois d'un banquet, le mois de l'étendue infinie de la miséricorde divine. Qui ira à ce banquet et en profitera ? C'est le point important. Il faut faire un effort pour entrer dans cette immense salle de réception et s'asseoir à ce banquet. Quel est ce banquet ? Que vous donnera Dieu, le Tout-Puissant, si vous entrez dans cette salle de banquet et dans le banquet divin de la meilleure façon ? Cet accueil divin est une occasion de se rapprocher de Dieu. Il n'y a rien de plus élevé que cela.
Dieu, le Tout-Puissant, nous a donné l'occasion de nous rapprocher de Lui pendant ce mois. Si vous assistez à ce banquet, vous profiterez de cette réception. Quelle est cette opportunité (qui nous est offerte) ? Cette opportunité est le jeûne. Cette opportunité est la récompense infinie donnée pour la récitation du Livre divin, à savoir la récitation du Coran et la réconciliation de personnes qui étaient séparées, comme cela est relaté dans le sermon du Saint Prophète (as). Nous devons implorer Dieu, le Tout-Puissant, pour ceux-ci. Nous devons demander à Dieu, le Tout-Puissant, de nous aider à profiter de ces opportunités. Le Prophète (as) a dit : « Demandez à Dieu, votre Seigneur, de vous donner un corps sain et un cœur éclairé, afin que vous puissiez jeûner et réciter Son Livre ». [2] Demandez ceci à Dieu.
Dieu merci, la plupart d'entre vous sont des jeunes aux cœurs purs, brillants et illuminés. Les gens vous envient vraiment. Vous pouvez utiliser ces opportunités de la meilleure façon. Dans la 44ème supplication (prière) du Sahifa al-Sadjadiyya, intitulée « La venue du mois de Ramadan », l'Imam Sadjad (as) s'adresse à Dieu de cette manière, « ... et aide-nous à jeûner en éloignant nos membres des actes de désobéissance ». C’est ce que signifie le jeûne. Cela montre que le jeûne ne consiste pas seulement à ne pas manger et à éviter les actes extérieurs. Cela aussi fait partie du jeûne qui vous rapproche de Dieu : « ... et aide-nous à jeûner en empêchant nos membres d'actes de désobéissance (envers Toi) et en les employant à ce qui Te plaît ». Bien sûr, cette prière est longue, mais je recommande à ceux qui ne l'ont pas encore lue, de la lire et de profiter de ses enseignements. Vous méritez de bénéficier des paroles de l'Imam Sadjad (as) dans le Sahifa al-Sadjadiyya de la meilleure façon. Après plusieurs autres phrases, l'Imam (as) ajoute : « … et cherche à Te rapprocher des œuvres irréprochables qui nous purifieront des péchés et nous préserveront de la répétition des fautes » Que Dieu, le Tout-Puissant, nous purifie de notre passé (de nos péchés) et nous protège dans l'avenir. Nous devons apprécier ce mois.
Le sujet suivant est la familiarité avec la parole de Dieu. Eh bien, l'un des noms bénis du Coran est « Rappel » (dhikr). Dans le Coran lui-même, le terme « Rappel » a été utilisé plusieurs fois en référence au Coran. Par exemple, il est dit : « Et ceci est un Rappel béni » [3] dans la sourate « Al-Anbiya ». Dans ce verset, le Coran est décrit comme un « Rappel ». De même, il y a le verset : « Sûrement Nous avons révélé le Rappel et Nous serons très certainement son gardien » [4] dans la sourate « Al-Hijr », et il y a d'autres versets dans le Coran - peut-être quatre, cinq ou six - où est mentionné le mot « Rappel ». Pourquoi le Coran est-il décrit comme un « Rappel » ? Rappel signifie « se souvenir ». Que signifie « le Coran est un Rappel » ? Le Coran est une « incitation », un Rappel. Le Coran rappelle. C'est une hyperbole. En arabe, au lieu d’utiliser un qualificatif, ils disent « Telle personne est la justice même » quand ils veulent dire « Telle personne est très juste ». Cela signifie que « Telle personne est très juste ». Le Coran est le plus grand Rappel et le plus grand avertissement.
C'est le Coran. Bien entendu, un « Rappel » est un moyen de communication. Rappel signifie se souvenir. Si vous vous souvenez, vous pouvez communiquer avec quelqu'un ou quelque chose. Mais si vous oubliez, vous êtes naturellement incapable de communiquer. Un Rappel est naturellement un moyen de communication. Si nous souhaitons communiquer avec Dieu, communiquer avec le Paradis, communiquer avec notre moi intérieur que Dieu Tout-Puissant nous a accordé, pouvoir être en contact avec lui et l'utiliser, nous devons nous en souvenir. Si nous oublions, nous serons négligents et cette négligence est ce à quoi nous avons été à plusieurs reprises avertis dans le Coran, et exhortés à y faire attention.
Le Jour de la Résurrection, on s’adressera aux incroyants et à ceux qui se sont égarés de cette manière : le verset de la sourate « Qaf » dit : « Certes, vous avez été négligents mais maintenant Nous vous avons enlevé votre voile… » [5] , la sourate bénie « Al-Anbiyaʾ » dit : « [Ils disent] : « Malheur à nous ! Assurément, nous étions dans un état de négligence à ce sujet ». [6] Le Jour de la Résurrection, les incroyants diront : « Malheur à nous ! Nous étions négligents au sujet de cela ». La négligence est une grande catastrophe. Par conséquent, dans l'une des supplications recommandées dans les prières de la nuit, [il est indiqué], « Ô Dieu, je cherche Ta protection contre la paresse, la vieillesse, la lâcheté, l'avarice, la négligence et la cruauté… ». [7] Nous cherchons refuge en Dieu contre la négligence qui est le contraire du « souvenir ».
Le Coran est aussi un souvenir. Plus vous vous familiariserez avec le Coran, plus vous vous souviendrez. Bien sûr, « se souvenir » et « vigilance » ont un sens presque identique. [C'est la même] vigilance que tous les érudits, religieux et mystiques, soulignent et qu’ils désignent comme « l'escabeau » de l'ascension humaine. Cela signifie être vigilant envers soi-même. Je pense que c'est dans les conseils donnés par le défunt Akhoond Mollah Hussein-Gholi Hamedani ou l'un de ses élèves, que j'ai lu qu'il disait que parfois, cet état peut survenir chez une personne sans vigilance mais ne dure pas. S'il est acquis grâce à la vigilance, cet état spirituel restera. Par conséquent, [nous pouvons dire] la récitation du Coran et la familiarité avec le Coran ont ces caractéristiques.
Eh bien, c'est Dieu qui parle [dans le Coran]. Lorsque nous récitons le Coran, Dieu nous parle. Cette parole ne concerne pas uniquement le passé, certaines questions ou les récits coraniques. Elle concerne notre situation actuelle, qui est exprimée dans cette langue particulière. C'est à nous de trouver notre chemin et d'écouter Dieu. Et c'est une grande bénédiction que Dieu, le Tout-Puissant, nous a donnée, que nous puissions parler à Dieu chaque fois que nous le souhaitons « sans avoir besoin d'intermédiaire ». [8] Ceci est dit dans la noble supplication d'Abu Hamza. Chaque fois que nous le souhaitons, nous pouvons parler à Dieu, le Tout-Puissant. Cela se fait en le suppliant. Chaque fois que nous le souhaitons, nous pouvons entendre la parole de Dieu. C'est à vous de déterminer l'heure. Vous êtes en fait, celui qui détermine le temps d’écouter et de bénéficier de la parole de Dieu. Examinons la récitation du Coran dans cette perspective. Regardons le Coran de ce point de vue.
La récitation doit être répétée. J'ai dit plusieurs fois, que la récitation devait être répétée. Vous devez réciter le Coran du début à la fin et ensuite, recommencer. Vous devez le lire du début à la fin, continuellement et de façon répétée, et en tirer profit.
Le Coran est le miracle du Prophète (paix soit sur lui) qui est le dernier des prophètes divins. Sa religion est éternelle, donc son miracle doit aussi être éternel. La religion du Prophète est éternelle, son miracle doit aussi être éternel. Que signifie éternel ? Cela signifie que vous pouvez trouver ce dont vous avez besoin pour vivre, dans le Coran, à tout moment, depuis les périodes les plus anciennes de l'histoire jusqu'au moment où cette religion s’est établie sur terre, ou en d'autres termes, à tout temps. Que signifie la vie ? La vie est ici envisagée dans le sens large, c’est à dire la vie spirituelle, la vie divine transcendantale, la vie matérielle, la famille, le gouvernement, les relations sociales et la relation avec Dieu le Tout-Puissant. C'est la vaste scène et la vaste étendue de la vie humaine. Le Coran doit pouvoir et peut répondre à vos questions sur toute cette vaste gamme d'activités, et vous guider vers les grands enseignements de Dieu. Le Coran peut nous présenter les concepts les plus élevés de la vie humaine. Bien sûr, cela se réalise par l'apprentissage et la compréhension. Ne négligez pas cela. Oui, la plupart des gens, mais pas tous, bénéficient du Coran tel qu'il est perçu (en apparence). Mais bénéficier des profondeurs du Coran et du cœur du Coran ne peut être atteint qu'en apprenant et en gagnant en compréhension. Dans le sermon 110 du Nahj-ul-Balaghah, il est dit : « Apprenez le Coran ». Puis, avec un intervalle, il est écrit : « ... et comprenez-le parfaitement ». La compréhension vient d’un apprentissage profond. « Comprendre » signifie apprendre profondément. Obtenez donc une connaissance approfondie du Coran « Car il apporte le meilleur épanouissement des cœurs ». Le Coran est un printemps pour les cœurs. Il rafraîchit le cœur et le fait fleurir, et la réflexion, l'apprentissage et la compréhension sont nécessaires pour cela. Bien sûr, cela nécessite une purification du cœur. Nous devons purifier nos cœurs de beaucoup d'impuretés qui sont entrées dans notre cœur, ce qui encore une fois, est beaucoup plus facile pour vous les jeunes, que pour quelqu'un comme moi, je vous assure. Vous devez savoir que nous avons eu votre âge, que nous l'avons traversé et que nous l'avons vécu. Nous avons également vécu des jours que vous n'avez pas vécus. Cette purification du cœur dont je parle, est beaucoup plus facile [à réaliser] à votre âge, qu'à notre âge. [Le Coran dit :] « Nul ne le touche sauf les purifiés » [9], il est donc nécessaire de purifier le cœur et [puis] de toucher le Coran.
Un hadith a été cité par l’Allameh Tabatabaï (que Dieu lui accorde Sa satisfaction) [10] que je voudrais vous présenter. Ce hadith est du Commandeur des Croyants (as). À propos de ce hadith, le regretté Tabatabaï déclare : « C'est un des meilleurs hadiths », un des plus importants et des plus excellents des membres de la Maison du Prophète Muhammad (paix soit sur eux). Le hadith dit : « On lui a demandé : « Avez-vous une révélation ? » Quelqu'un a demandé au Commandeur des Croyants (as) : « Avez-vous une révélation autre que le Coran que nous avons maintenant ? » Il a dit : « Non, (je jure) par Celui qui a fendu le grain (pour le faire pousser) et créé les êtres vivants, à moins que Dieu ne donne à un serviteur, la compréhension de Son Livre » La traduction de cette phrase dans le langage courant, est la suivante : « Oui, si Dieu le Tout-Puissant ouvre la voie, [et] si nous réfléchissons à ce que nous avons, alors nous avons beaucoup de choses à notre disposition ». L’Allameh Tabatabaï a dit que ces déclarations du Commandeur des Croyants (paix soit sur lui) sur le monothéisme et les enseignements divins, font partie des déclarations étonnantes du Commandeur des Croyants (paix soit sur lui). Quand vous regardez le Nahj-ul-Balaghah, [vous voyez que] c'est en effet, une merveille comme il le dit. Le Commandeur des Croyants (as) a utilisé le Coran pour [apprendre] tout cela. Ce hadith dit que les esprits ordinaires ne peuvent pas comprendre tous ces enseignements excellents et exceptionnels. Il faut réfléchir, apprendre et étudier afin de comprendre les enseignements que le Commandeur des Croyants (paix soit sur lui) a tirés du Coran. Le Coran a cette caractéristique. Cet océan profond est ainsi.
Maintenant, je dirai quelques phrases et ferai quelques remarques sur la récitation, qui est votre précieux travail. Tout d'abord, grâce à Dieu, notre pays est un des pays éminents et exemplaires en matière de récitation. En d'autres termes, dans le monde islamique, à l'exception peut-être de l'Égypte qui est avancée dans ce domaine, je ne pense pas qu'il y ait autant de récitants éminents - qui lisent correctement et avec une bonne voix - dans d'autres pays. Cela, Dieu merci, existe dans notre pays. Cela est dû aux bienfaits de la République islamique. Regardez où nous étions et où nous en sommes ! Au début de la Révolution, nos efforts et notre but étaient que nos récitants sachent lire, s'arrêter (au bon endroit) et faire une pause. Ils étaient à ce stade et peu nombreux. Aujourd'hui, Dieu merci, nous voyons de nombreux récitants autour de nous. Dieu soit loué, j’écoute fréquemment la Radio Talavat [de l’IRIB]. Je l'écoute souvent quand j'ai du temps libre. Il y a tellement de bonnes récitations à la radio et parfois à la télévision, que je n’ai pas assez de temps [pour les regarder], qui rendent l’homme vraiment reconnaissant envers Dieu. Souvent, quand j'entends une récitation, je remercie Dieu.
Beaucoup de nos récitants aujourd'hui, sont supérieurs à beaucoup d’autres [meilleurs récitants]. Je ne veux pas dire « tous ». Vous n'avez pas tous encore atteint ce niveau remarquable qu'ils ont atteint. Vous devez travailler davantage. J'ouvre ici une parenthèse pour dire que vous qui récitez bien, récitez correctement et passionnez l'auditoire, vous ne devez pas supposer pas que le travail est terminé. L’être humain chute chaque fois qu’il pense qu'il a atteint le sommet et qu'il n'y a pas de niveau supérieur. Je dis la même chose aux poètes, je dis la même chose aux écrivains et la même chose aux étudiants des centres islamiques. Allez de l'avant. Vous devez avancer, aller de l'avant et atteindre le sommet, et il y a encore de la place pour cela. Il ne faut pas penser que tout a été fait. Mais ce qui existe actuellement [dans le pays] est vraiment louable. Ce que nous avons aujourd'hui, grâce à Dieu, en quantité et en qualité, nous ne pouvons le trouver nulle part ailleurs. Même beaucoup de nos récitants actuels sont meilleurs que ceux que nous avons invités et amenés ici, que nous avons payés et dont nous avons écouté la récitation du Coran. Des milliers de personnes ont crié « Allah, Allah ! » sans raison et à des moments où cela n'était pas nécessaire ! Parfois, un récitant récite mal, mais la foule crie « Allah ! ». Il comprend que cette foule ne peut pas faire de distinction entre une bonne et une mauvaise récitation, et n'essaie plus de bien réciter. J'ai vu cela. Certains récitants qui avaient bien récité en Egypte, n'ont pas bien récité ici ! C'est important. Vous qui êtes en contact avec les auditeurs, devez leur rappeler ces choses, même si cela fait un moment déjà que nous n'avons pas eu de tels invités. Dieu soit loué, nos récitants sont de bons récitants.
A propos de ceux qui ont récité aujourd'hui, les récitations que j’ai entendues étaient très bonnes ! M. Nazarian [11] a récité une partie de la sourate « Al-Qasas » - la même partie que Mustafa Ismail a récitée - qui était une très bonne récitation. M. Moghaddami [12] qui a récité une partie de la sourate « Hud », était très bien aussi. C'était vraiment exceptionnel. M. Hamed [13] aussi, a fait une très bonne lecture comme certains des autres amis qui ont récité ici, aujourd'hui, comme beaucoup d'autres aussi, mais parce que je ne vois pas les gens et que je ne connais pas leurs noms, je ne sais pas qui est présent et qui ne l’est pas, je ne les nommerai pas. J'ai mentionné quelques-unes des personnes qui ont récité ici, et Dieu soit loué, ils ont récité mieux que beaucoup de ceux qui sont venus ici en tant que maîtres – tel ou tel maître – c'est un de nos honneurs. C'est le premier point.
Le deuxième point est que la récitation est un art, un art sacré. Cet art, qui est un des arts les meilleurs et les plus bénis, doit être au service du rappel et de l'invitation. Le Coran est un Rappel. Votre récitation doit servir de rappel. Vous devez réciter de telle manière que moi, en tant qu’auditeur, je me rappelle et me souvienne de Dieu, de la résurrection et des mondes supérieurs. Plus qu'une personne ait ce rappel en elle-même, c’est votre récitation qui doit lui servir de rappel. C’est ce que vous devez avoir à l’esprit et rechercher. Mais faites attention à ce que les sujets marginaux et diverses formes d’ostentation ne prévalent pas. Nous sommes des êtres humains et nous sommes faibles. Dans certains de nos actes, il y a une certaine dose d’ostentation qui peut être vue, même si cette ostentation n'est que très minime, qui ne doit pas effacer l'appel à se souvenir et l’invitation à Dieu, dans la récitation. Vous ne devez pas simplement considérer la récitation comme un art. Certains récitants, non iraniens, considèrent la récitation uniquement comme un art. Non, ce n'est pas qu'un art. C'est un moyen de se rappeler Dieu. Vous devez le voir de manière que « quand Ses versets leur sont récités, ils augmentent leur foi ». [14] Lorsque vous récitez le Coran, ma foi et celle de vos auditeurs doivent augmenter. Une partie de cela dépend de vous, dans une large mesure.
Vous commencez votre récitation en cherchant refuge auprès de Dieu. Cela doit être une véritable recherche de refuge auprès de Dieu, contre le mal de Satan : « Ainsi, lorsque vous récitez le Coran, cherchez refuge auprès d'Allah contre le maudit Satan ». [15] Ce verset est un verset de la sourate « Al-Nahl ». Si cette récitation est effectuée de cette manière, elle ne servira pas les mauvaises intentions de Satan. C'est aussi un point.
Un autre point est l’organisation de la récitation. C'est quelque chose que j'ai voulu dire à certains récitants qui ont récité pour nous, mais je n'en ai pas eu l'occasion. L'une des choses dont vous devez tenir compte en tant que récitant, est l’organisation de votre récitation. Vous devez concevoir votre récitation dans votre esprit, à l'avance. Bien sûr, plus tard cela devient habituel et normal. Mais au début, vous devrez faire attention à cela pendant un certain temps.
Que signifie cette organisation ? Il existe plusieurs types d’organisation et l'une consiste à choisir le bon ton pour chaque partie. Par exemple, tous les tons ne conviennent pas au ton d'un récit ou aux versets qui avertissent d'un tourment. Un ton est approprié, un autre ne convient pas. Vous devez trouver le bon ton pour le thème en question. Certains des récitants égyptiens sont vraiment très bons dans ce domaine. Ils savent sur quel ton ils doivent réciter ces versets. Donc, si c'est un avertissement, si c'est une promesse, si c'est une bonne nouvelle, si c'est une promesse du paradis ou si c'est un récit, chacun de ces éléments nécessite un ton particulier. Vous devez prévoir cela.
Une autre chose concerne la baisse et l'élévation de votre voix. Savoir quand élever la voix et quand la baisser est important. Certaines personnes élèvent la voix au mauvais moment, à un endroit où elles n'auraient pas dû élever la voix du tout. Vous devez savoir où élever la voix et où réciter plus bas. Bien sûr, dans certaines récitations des récitants célèbres, il y a des abaissements et des élévations qui leur sont spécifiques. Mais leurs récitations ne sont pas très appropriées, à mon avis. Vous devez vous en rendre compte vous-même et faire attention à l'endroit où vous devez élever la voix et à l'endroit où vous devez la baisser.
Un autre point est la qualité de la performance. La qualité des performances est également très importante. Laissez-moi vous donner un exemple. Considérez la récitation de la sourate bénie « Fatir » d’Abdul Fattah Sha'shaie - qui est vraiment un lecteur extraordinaire - quand il arrive au noble verset : « Ô les gens ! Vous êtes ceux qui ont besoin de Dieu ». [16] Vous savez que le public arabe aime les récitants qui ont un long souffle. Quand un récitant récite avec un long souffle, ils apprécient et l'encouragent en disant « Allah ! Allah ! » mais ils n'aiment pas beaucoup un souffle court dans les récitations. Abdul Fattah a un souffle court, mais il récite ainsi : « Ô les gens ! Vous êtes ceux qui ont besoin de Dieu » [17], avec un ton qui enthousiasme les auditeurs ! Personnellement, [je vous recommande] d'écouter cette récitation exceptionnelle car il récite avec un très bon ton. Gardez cette question à l'esprit. C'est [une autre partie] de la programmation.
Une autre partie de la programmation est la qualité de la récitation qui peut permettre à l'auditeur de visualiser l'événement. C'est-à-dire qu'il faut réciter de telle manière que celui qui écoute puisse imaginer l'événement. En la matière, Cheikh Mustafa Ismail est vraiment un maître extraordinaire. Considérez ces nobles versets de la sourate « Al-Qasas » : « et il trouva aussi deux femmes se tenant à l'écart et retenant [leurs bêtes]. Il dit : "Que voulez-vous ?" Elles dirent : "Nous n'abreuverons (nos bêtes) que quand les bergers seront partis et notre père est fort âgé". Il abreuva [les bêtes] pour elles, puis retourna à l'ombre et dit : "Seigneur, j'ai grand besoin du bien que tu feras descendre vers moi". Puis l'une des deux femmes vint à lui, d'une démarche timide ». [18] Il récite ces quelques versets de telle manière que vous pouvez « voir » cette fille s’approcher d’une manière timide et pudique. Elles se sont rendues auprès de leur père et ont parlé de ce jeune homme, et le père leur a demandé d’inviter le jeune homme à la maison. Le récitant répète à plusieurs reprises cette partie du verset : « Puis l'une des deux femmes vint à lui, d'une démarche timide ». Un autre exemple peut être vu dans la sourate « Al-Naml » : « Qui de vous m'apportera son trône avant qu'ils ne viennent à moi soumis ?" Un djinn redoutable dit : "Je te l'apporterai avant que tu ne te lèves de ta place" ». [19] Il répète et récite ces paroles du djinn : "Je te l'apporterai" de telle manière que nous pouvons voir ce djinn dire fièrement : "Je te l'apporterai avant que tu ne te lèves de ta place." [20] Le Coran continue : « Quelqu'un qui avait une connaissance du Livre dit : "Je te l'apporterai avant que tu n'aies cligné de l'œil ». C'est-à-dire que [l'autre] défie le démon parmi les djinns et dit : « avant que tu n'aies cligné de l'œil »[21], et il l'a fait. Il (Cheikh Mustafa Ismail) récite cela de telle manière que l'on voit presque ce qui se passe. C'est une sorte de conception (d’organisation de la lecture). En bref, la récitation du récit doit avoir un impact. Vous qui récitez, devez réciter de manière à ce que cela affecte et influence votre public. « Tu avertis seulement celui qui suit le Rappel (le Coran), et craint le Tout Miséricordieux, bien qu'il ne Le voit pas ». [22] Suivre [le Coran] devrait se produire grâce à votre récitation. Votre récitation devrait amener les auditeurs à suivre [le Coran]. Ce ne sont là que quelques points que j'ai soulevés.
Je voudrais dire encore une chose à propos des différentes récitations. Certains récitants égyptiens que nous avons invités et qui sont venus au fil des ans, ont insisté pour réciter tous les modèles de récitations. Je ne suis pas un expert. Je ne peux pas dire avec certitude, qu'ils ont également récité les récitations rares. Nous avons quatorze modèles de récitations et en plus, quelques récitations peu communes. Je pense que même certains d'entre eux se sont sentis obligés dans leurs récitations, de citer les différentes récitations afin d'inclure également les rares. À mon avis, il n'y a aucune raison à cela. Il n'y a aucun « rappel » ni aucune « invitation » dans cela.
Bien entendu, je n'exclus pas la lecture des différentes récitations, mais seulement jusqu'à une certaine limite. La récitation de Warch est importante, car c'est une récitation courante en Afrique du Nord et dans la partie occidentale du monde islamique. Warsh lui-même, a vécu en Égypte pendant de nombreuses années - Warsh et Qalun (Nafi al-Madani) vivaient en Égypte. Warsh a vécu en Égypte pendant de nombreuses années. Par conséquent, la récitation de Warsh est célèbre en Égypte, en Afrique du Nord et en Tunisie. Le Coran publié conformément à la récitation [méthode] de Warsh et de Qalun, m'a également été envoyé, et je l’ai observé. Il s'agit de la récitation de Warsh. Il n'y a rien de mal à lire selon la récitation de Warsh, car c'est une des récitations courantes et populaire, bien qu'elle ne soit pas aussi courante que la récitation de Hafs. C'est très bien.
La récitation [méthode] de Hamza, que ce jeune garçon [23] a faite aujourd'hui, était bonne car la coupure dans la récitation [méthode] de Hamza, entre les consonnes (sans voyelle) et l’hamza, embellit la récitation, [réciter parfois selon cette méthode] n'est pas un problème à mon avis. Ces deux [méthodes de] récitations ne sont pas mauvaises mais il n’est plus nécessaire de réciter un mot selon les différentes méthodes de récitation. De telles récitations ne répondent pas vraiment à ce qu'on attend de vous, c'est-à-dire le souvenir, l’invitation et le rappel.
J'ai noté un autre point. Dans le domaine des activités coraniques, un très bon travail a été réalisé mais cela ne suffit pas. Nous devons faire plus. Une recommandation nous a été donnée et c'est une bonne chose à faire. Je vais en parler et n'importe qui d'entre vous, peut la suivre. Les mosquées d'un quartier - par exemple, les mosquées de certains quartiers de Téhéran qui ont trois, quatre ou cinq mosquées - peuvent chacune, devenir une base coranique, et être connectées les unes aux autres. Une mosquée peut assister aux cérémonies de l'autre mosquée, et l'autre mosquée peut venir aux réunions de cette mosquée. Elles peuvent organiser des compétitions conjointes, en plus des compétitions communes organisées par l'Organisation des dons et des affaires caritatives et d'autres (organismes). De telles activités devraient être menées. C'est le meilleur moyen d'encourager les jeunes et les adolescents à entrer dans le domaine de la récitation du Coran. Nous en avons besoin.
Notre jeunesse doit entrer dans le domaine de la récitation du Coran, en particulier la mémorisation du Coran. Nous avons grandement besoin de ceux qui mémorisent le Coran. Je l'ai dit il y a quelques années. [24] Des efforts ont été faits, mais nous avons encore un long chemin à parcourir. Si vous voulez former dix millions [de mémorisateurs coraniques], la solution est d'encourager nos adolescents à entrer dans le domaine du Coran. Une fois que les jeunes entrent dans ce domaine, la mémorisation devient facile. C’est le travail des mosquées. Chaque mosquée devrait être un centre coranique. Les mosquées d'un quartier doivent communiquer entre elles, coopérer, présenter mutuellement leurs instructeurs et se fréquenter. Nous l'avons fait à Machhad, à la fois dans la mosquée Keramat et dans la mosquée Imam Hassan Mudjtaba. Que Dieu bénisse M. Mokhtari, un très bon lecteur de Machhad, et M. Aqa Morteza Fatemi qui était un des meilleurs lecteurs de Machhad et est toujours, Dieu merci, un des meilleurs récitants du pays. J'ai invité ces deux personnes. Ils organisaient un rassemblement similaire dans la mosquée Keramat depuis de nombreuses années, et dans la mosquée Imam Hassan où nous étions - deux mosquées que j'avais l'habitude de fréquenter - et venaient y réciter.
Cette communication entre les mosquées et la communication entre les lecteurs, ceux qui écoutent les récitants et les apprenants, est une opportunité qui, si Dieu le veut, peut être utilisée à cette fin. Il est bon de rappeler le souvenir de M. Molaei (que Dieu lui fasse miséricorde) qui a fait beaucoup dans le domaine de la récitation coranique à Téhéran. Il a beaucoup travaillé. Rappelons aussi le souvenir du défunt Ghaffari et d'autres frères qui participaient à cette réunion depuis des années, mais qui ne sont plus avec nous cette année, que Dieu élève le degré de chacun d'eux, In Cha Allah.
Seigneur ! Par Muhammad et les membres de la Maison de Muhammad, fais de nous des gens (amoureux) du Coran. Familiarise-nous avec le Coran. Garde-nous en vie avec le Coran. Fais-nous mourir avec le Coran. Ressuscite-nous avec le Coran. Seigneur ! Éveille et ravive la connaissance du Coran dans nos cœurs. Seigneur ! Accorde Ta miséricorde à nos maîtres qui nous ont guidés dans cette voie, et familiarisés avec le Coran. Associe l’âme de notre magnanime imam (Khomeiny) et l’âme nos chers martyrs à l’âme du Prophète (paix soit sur lui). Raffermis nos pas sur leur chemin.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent ! »
[1] Amali Saduq, vol. 20, p. 93.
[2] Idem.
[3] Saint Coran, 21:50.
[4] Saint Coran, 15:9.
[5] Saint Coran, 50:22.
[6] Saint Coran, 21:97.
[7] Al-Kafi, vol. 2, p. 586.
[8] Misbah al-Kafami, p. 589, Supplication d'Abu Hamza al-Thumali.
[9] Saint Coran, 56:79.
[10] Al-Mizan fi Tafsir al-Coran, vol. 3, p. 71.
[11] M. Vahid Nazarian
[12] M. Qasem Moghaddami
[13] M. Hamid Shakernejad
[14] Saint Coran, 8:2.
[15] Saint Coran, 16:98.
[16] Saint Coran, 35:15.
[17] Saint Coran, 28 : 23-25.
[18] Saint Coran, 28:25.
[19] Saint Coran, 27:38-39.
[20] Saint Coran, 27:39.
[21] Saint Coran, 27:40.
[22] Saint Coran, 36:11.
[23] M. Alireza Hajizadeh de Tabriz
[24] Déclarations faites lors d'une réunion avec des récitants du Coran du pays. [2 août 2011]