Ce qui suit est le texte intégral d'un discours prononcé le 26 avril 2022 par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la révolution islamique, lors d'une rencontre avec des étudiants et des personnalités universitaires, le 24ème jour du mois de Ramadan.
Au Nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l'Univers et paix et salutations à notre Maître et Prophète, Ab-al-Qassem Al-Mustafa Muhammad, et à sa Lignée pure, immaculée et infaillible, en particulier celui qui représente le trésor d’Allah sur Terre.
C'est très agréable pour moi de vous rencontrer, en personne, après avoir été privé de cette rencontre douce et sympathique pendant deux ans. Je suis également très heureux des discours que vous avez prononcés. Bien sûr, je dois dire que comme certains intervenants ont parlé très vite - à l'exception de la dernière personne, M. Panahi, qui a parlé à un bon rythme et j'ai presque compris tout ce qu'il a dit - j'ai compris certains points, mais pas bien compris d'autres points. Vous devez certainement me déposer vos écrits pour que je les lise plus tard.
Avant d'entrer dans la discussion principale, je souhaite mentionner brièvement que ce que vous avez dit en général, correspond à vos préoccupations les plus sincères et qu'on aime écouter de telles déclarations, mais il existe des réponses convaincantes à bon nombre de ces préoccupations. Il existe des réponses convaincantes à de nombreuses critiques qui ont été formulées. C’est une erreur de croire que la critique à laquelle vous ou votre groupe estudiantin avez pensé, fasse référence à une situation sans issue. Non, il y a des réponses à beaucoup de ces critiques. Bien sûr, certains d'entre vous ont fait des suggestions dont certaines sont vraiment pratiques et réalisables, mais la plupart d'entre vous ont (seulement) fait des critiques. Concernant la plupart de ces critiques, pas toutes, le problème est que vous n'avez pas de discussion avec les responsables. Cela doit être résolu.
J'avais l'habitude d'aller à l'Université de Téhéran chaque semaine, sans exception. Cela remonte à il y a 40 ans. Les étudiants se rassemblaient et posaient leurs questions et j'apportais des réponses, ainsi de nombreux problèmes étaient résolus et de nombreux sentiments étaient exprimés. Dans certains cas, il n'y avait pas de réponses aux critiques et nous comprenions qu'il fallait faire quelque chose. Ces problèmes doivent être résolus. J'ai conseillé aux responsables de divers organismes et aux ministres de venir discuter avec vous. On a parlé ici, de l'état-major général des forces armées et du Corps des Gardiens de la Révolution islamique. Ces organisations doivent venir et parler. Beaucoup de ces critiques peuvent être expliquées. Dans certains cas, s’il n'y a pas de bonnes explications, l'autre partie comprendra la nécessité d'agir. C'est un point que je voulais soulever pour que vous le preniez en considération.
On a parlé du Majlis (Parlement), on s’en est plaint et on m’a demandé de retirer le titre de « révolutionnaire » de l’actuel Majlis. Beaucoup de députés de ce Majlis étaient autrefois des jeunes comme vous, dans votre position. Beaucoup d'entre eux sont des jeunes qui se tenaient debout ici, faisaient des critiques et exprimaient leurs points de vue, et sont révolutionnaires. Il est faux de dire qu'ils ne sont pas révolutionnaires. Bien sûr, je ne les connais pas tous, mais mon jugement porte sur leur groupe en général, qui est un bon groupe. Le groupe de personnes qui travaillent au Majlis, dans l'administration et dans certaines autres organisations, est bon. Bien sûr, certains d'entre eux peuvent avoir des défauts.
En tout cas, sachez que j'ai pris plaisir à vous écouter aujourd'hui. Lorsque vous réfléchissez aux différents aspects d'un problème, que vous parvenez à une conclusion et que vous l'exprimez ici de manière franche, c'est une chose bénéfique et précieuse pour moi.
Le premier point que je veux soulever est un conseil, mes très chers. Le Commandeur des Croyants (paix et salutations soient sur lui) a écrit une lettre à son fils bien-aimé, l'Imam Hassan, disant : « Rajeunissez votre cœur avec des conseils » [Nahj-ul-Balaghah, Lettre 31]. Cela a été dit par le Commandeur des Croyants et cela est adressé à son cher fils, l'Imam Hassan. Il est intéressant de savoir que le Commandeur des Croyants a écrit cette lettre en revenant de la bataille de Siffin, au milieu de ces événements tumultueux. La lettre est dans le Nahj-ul-Balaghah et il serait intéressant pour vous de vous y référer : « Rajeunissez votre cœur avec des conseils ». Les conseils sont nécessaires.
Le conseil que je veux vous faire aujourd’hui, est basé sur un verset de la sourate Maryam qui est un verset vraiment émouvant du Coran. Chaque fois qu’on lit ce verset, on est vraiment bouleversés. Le verset dit :
« Et avertis-les du jour du Regret, quand tout sera réglé alors qu'ils sont [dans ce monde] inattentifs » [Coran 19 : 39].
C’est à dire : Ô Notre Messager, avertis ceux qui ont négligé le « Jour du Regret ». Le Jour du Regret est un autre terme pour le Jour du Jugement. « Quand tout sera réglé » signifie que les choses seront faites et qu'il n'y aura plus rien à faire. Dieu demande au Prophète de les avertir de ce jour. Le Jour du Jugement, les gens voient qu'ils auraient pu gagner une grande récompense avec un petit acte. Une petite action dans ce monde, aurait pu leur apporter des résultats éternels et profitables dans l'Au-delà, mais ils ne l'ont pas faite et ont des regrets. Ils auraient pu éviter un châtiment douloureux en s'éloignant de quelque chose de mauvais ou en évitant une mauvaise parole, mais ils n'ont pas eu le courage de le faire. Par conséquent, nous devons décider de travailler, d'agir, de parler et de planifier correctement. Nous devons décider de le faire. Le Jour du Regret est un jour difficile. Ces décisions sont beaucoup plus faciles pendant la jeunesse, qu’à un âge comme le mien ou les gens de mon âge. Parfois, nous assistons à des exemples de ce grand regret dans ce monde. Parfois, nous manquons une occasion, regrettons nos actions et nous demandons pourquoi nous avons fait ceci et nous n'avons pas fait cela. Bien sûr, de tels sentiments ne sont pas aussi forts que ceux que nous ressentirons le Jour du Jugement qui seront mille fois plus grands, mais c'est quand même un regret. Heureusement, aujourd'hui, vous n’avez pas de tels regrets car vous êtes jeunes. Ces sentiments sont ceux des gens comme nous, qui ont dépassé la jeunesse et l’âge mûr. Nous aurions dû faire telle chose, mais nous ne l'avons pas fait. Nous n'aurions pas dû faire telle chose, mais nous l'avons faite.
Vous devez apprécier l'opportunité qui s'offre à vous. A votre âge, vous avez peut-être 60, 70 ans devant vous. Vous devez apprécier l'opportunité qui s'offre à vous. C'est mon conseil aujourd'hui.
Le point dont je voulais discuter avec vous, concerne les universités et les affaires académiques. L'un des messieurs a fait une légère critique des universités et des étudiants. J'ai moi aussi des points de vue et des suggestions au sujet des affaires académiques. Premièrement, je souhaite parler de la nécessité pour les universités, de jouer leur rôle, deuxièmement, de jouer ce rôle dans un avenir proche, troisièmement, je voudrais parler des opportunités et des menaces qui existent, et après cela, je soulèverai quelques points pratiques pour les étudiants. Ce sont les points dont je voudrais discuter. Si vous faites preuve de patience et si je suis capable de terminer à temps, je présenterai ces différents points.
Dès le début de la Révolution, les affaires académiques ont été une question fondamentale. Lorsque la Révolution a été menée, elle avait de nobles objectifs, comme transformer le régime autoritaire et monarchique en un gouvernement populaire, changer la politique qui consistait à suivre d'autres pays en une politique d'indépendance, et d'autres objectifs importants. Cependant, en plus de ces objectifs, la Révolution avait des plans opérationnels urgents, dont l'un concernait les universités. Les autres concernaient la sécurité du pays, la sécurité des frontières et la sécurité intérieure. C'étaient des questions fondamentales et importantes qui étaient sur la table de la Révolution et qu'elle tentait de résoudre. L'une de ces questions concernait les universités.
Les questions universitaires étaient importantes parce que les universités étaient une réalité fondée sur un besoin, mais il y avait deux visions des universités. L'une était la vision révolutionnaire et l'autre, une orientation réactionnaire et antirévolutionnaire. La deuxième perspective devait se transformer en perspective révolutionnaire. C'était un défi. Dès le début, les questions universitaires ont été un défi. C'est pourquoi l'imam [Khomeiny] a créé le Siège de la Révolution Culturelle. L'un des messieurs présents à la réunion, a pointé du doigt le Haut Conseil de la Révolution Culturelle. Eh bien, ce conseil a été créé sur une étude, nous n’avons pas décidé de le créer sans raison. Le prédécesseur de ce Conseil était le Siège de la Révolution Culturelle établi par l'imam lui-même. Bien sûr, le Haut Conseil a également été établi par l'imam, mais après le Siège de la révolution culturelle. Au début de la Révolution, l'imam a établi le Siège de la Révolution Culturelle pour gérer les affaires des universités. Cela montre l'importance des universités aux yeux de l'imam. Après cela aussi, l'imam (que Dieu lui accorde le paradis) a fait d'importants commentaires sur les universités. Cela montre que les affaires universitaires étaient une question de premier ordre pour la Révolution.
Pourquoi ces deux perspectives étaient-elles en conflit l'une avec l'autre ? La première est que la Révolution considérait les universités comme un centre de formation de personnalités exceptionnelles chargées du progrès du pays et de la résolution des problèmes. C'est le point de vue de la Révolution sur le milieu universitaire : former des personnalités exceptionnelles pour résoudre les problèmes du pays, pour le progrès du pays, et pour compenser un retard de deux ou trois siècles. La Révolution avait cette vision des universités alors que l’orientation réactionnaire antirévolutionnaire n'avait pas du tout une telle vision. Elle avait créé des universités dans le pays, et gérait leurs affaires, pour produire des agents chargés de faire obéir le peuple et de suivre ce qui était décidé à l’étranger. Cela nécessiterait une discussion détaillée et concerne la longue histoire de la politique néocoloniale.
Malheureusement, les jeunes lisent peu. Je ne sais pas combien de livres vous avez lus sur le colonialisme et le néocolonialisme, et ce que vous en savez. Au XVIIe siècle – vers 1600 selon le calendrier chrétien – les Européens, d'abord les Portugais puis les Espagnols et plus tard, d'autres pays européens, se sont lancés dans la colonisation du monde. En d'autres termes, ils ont colonisé et pris en main les affaires des pays faibles, dans le sang et par la force, et ont pillé leurs ressources. Au 20ème siècle, après trois ou quatre siècles de colonialisme, ils sont arrivés à la conclusion que le colonialisme direct ne fonctionnait plus. Par conséquent, une nouvelle politique a vu le jour qui consistait à former des individus dans ces pays cibles, qui fassent ce que les colonisateurs voulaient faire, disent ce qu'ils voulaient dire et adoptent les mesures qu'ils voulaient adopter. C'était l'essentiel. Ainsi, l'attitude des Occidentaux envers les universités, envers la formation et l'identification de personnalités exceptionnelles dans les pays cibles était celle-ci, et c'est ce qu'on a appelé le néocolonialisme. De nombreux livres ont été écrits et de nombreux commentaires ont été faits sur le néocolonialisme. Un grand nombre de personnes ont effectué des recherches approfondies à ce sujet, et il serait bon de les lire. La perspective de l'orientation réactionnaire et antirévolutionnaire sur les universités, était celle-ci, et est totalement en contradiction avec les perspectives de la Révolution.
Un autre défi concernant les universités, était que la Révolution considérait les universités comme des centres de production de science et de croissance de la science. Elle voulait que les universités apprennent la science, la produisent et la fassent progresser afin d'assurer grâce à elle, le pouvoir national, parce que ce sont la connaissance et la science qui renforcent les nations et les pays. C'est le point de vue de la Révolution. Le point de vue de l’orientation réactionnaire et antirévolutionnaire n'avait rien à voir avec cela. Elle ne voulait pas que les universités produisent de la science, mais plutôt que nos universités - pas seulement les universités de notre pays mais les universités des pays cibles – se contentent des résidus, inutiles ou peu utiles, de la science occidentale. Elle voulait les priver de la production scientifique. En d'autres termes, elle ne souhaitait pas que la science progresse dans ces pays. C'était son objectif. Tout mouvement scientifique et innovant dans ces pays, a été anéanti. Ce sont des faits, pas des prétentions. Ce sont des choses qui se sont produites. C'était donc un défi. Ils voulaient produire des scientifiques et des sociétés consuméristes, en utilisant les universités. Un scientifique consumériste est une personne qui consomme la science occidentale, c’est-à-dire une science périmée et dépassée, et non une science de pointe. Une société consumériste signifie que lorsque ces scientifiques et diplômés consuméristes assument des postes de direction, ils créent une société consumériste et un marché pour les produits occidentaux. C'était leur objectif dans la création d'universités. Ils avaient cette attitude envers les institutions universitaires.
Un autre défi concernant les universités, était que le but de la Révolution était de créer des universités religieuses d’où les jeunes après quelques années d’études et leur diplôme, sortent religieux ou plus religieux qu'avant leur entrée dans l’université. L’objectif [des partisans de la vision réactionnaire et antirévolutionnaire] était tout le contraire. Ils voulaient détruire la religion dans les universités, et ils l'ont fait. Bien sûr, ils n'ont pas tout à fait réussi, mais ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour parvenir à ce but. Quand je dis qu'ils n'ont pas réussi, c'est parce que dans ces universités créées sous le taghut (l’ancien régime), sous la dictée des Occidentaux, des personnalités comme Hassan Baqeri ont émergé. Il était un martyr exceptionnel et éminent, qui a étudié à la faculté de droit de l'Université de Téhéran. Je pourrais également mentionner les martyrs (des centres d’énergie) nucléaires qui avaient aussi étudié à cette époque. De nombreux martyrs de l'époque de la Défense sacrée, ces généraux exceptionnels, avaient aussi étudié dans des universités avant la révolution. Par conséquent, ils n'ont pas complètement réussi dans leur objectif de détruire la religion, mais ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient. Il y a des souvenirs amers dont certains ne peuvent même pas être mentionnés ici, certains ne conviennent pas à cette réunion et au temps limité dont nous disposons. Ainsi, dès le premier jour, la question des universités a été un conflit entre les orientations révolutionnaires et les orientations antirévolutionnaires.
Eh bien, qu'est-ce que la Révolution a fait pour les universités ? La grande tâche que la Révolution a effectuée pour les universités, a été de leur donner une identité et de donner une identité à la nation iranienne. La Révolution a donné un sentiment d'identité à la nation. Elle a donné au peuple, des idéaux, le prestige et l'indépendance. Elle lui a présenté un horizon lumineux. Ce sont les choses que la Révolution a faites pour la nation iranienne. Naturellement, lorsqu'une nation est invitée à un mouvement, une identité et des idéaux nationaux, ceux qui en tirent le plus d'avantages sont les jeunes universitaires et les jeunes étudiants en raison de leurs sentiments, de leur conscience et de leur pureté. Les universités ont senti qu'elles avaient une identité et ce sentiment d'identité a fait que les universités et les étudiants ne ressentent aucun sentiment d'humiliation et de faiblesse face aux puissances occidentales, contrairement à ce qui existait avant la Révolution. En d'autres termes, les étudiants de l'Université de Téhéran sachant que ceux qui avaient rassemblé leurs forces dans cette université, recevaient l'aide de l'ambassade de l'Union soviétique et dépendaient de la politique soviétique, les ont attaqués avec un pouvoir total et ont purgé l'Université de Téhéran de ces éléments. De plus, les étudiants qui ont conquis l'ambassade des États-Unis, ce centre de complots contre le gouvernement islamique, savaient ce qu'ils faisaient. Ils luttaient contre la puissance américaine, ne se sentaient pas faibles mais puissants. C'est le résultat du sentiment d’identité nationale. C'est un sentiment d'indépendance et de prestige qui a été donné aux universités.
Je pense que les étudiants représentent le plus grand nombre des membres du Corps des Gardiens de la Révolution islamique. Bien sûr, je ne peux pas donner de chiffres exacts mais je pense que c'est le cas. Au tout début, les étudiants sont devenus membres du Corps des Gardiens de la Révolution islamique. À cette époque, le Corps des Gardiens était un centre de pouvoir national et révolutionnaire, ce qui était correct, et aujourd'hui, il a le même statut. Les étudiants se préparaient à en devenir membres. En d'autres termes, lorsqu'une personne rejoignait le Corps des Gardiens, cela signifiait qu'elle était prête à se battre et à résister aux superpuissances mondiales grâce au sentiment d'identité, d'indépendance et de puissance face aux plus grandes puissances du monde.
A cette époque, les jeunes étudiants ressentaient le plaisir de l'indépendance. Aujourd'hui, ce sentiment d'indépendance ne vous est pas très agréable parce que vous avez vécu toute votre vie dans un pays qui est peut-être, un des pays les plus indépendants au niveau politique. Votre pays ne suit pas l'exemple des autres et ne leur obéit pas. Vous n'avez pas goûté ni ressenti l'humiliation d'être à la suite des autres. Donc, vous ne l'appréciez pas beaucoup, mais la jeunesse de cette époque le sentait de façon tangible. Les gens comme nous qui étaient dans l'arène des combats, le ressentaient très fortement, et les jeunes étudiants le ressentaient aussi parce qu'ils avaient été témoins du comportement de la cour, du gouvernement et des responsables vis-à-vis des États-Unis et des Européens. Ils avaient subi cette humiliation. C'est pourquoi ils appréciaient ce sentiment d'indépendance.
Par conséquent, la Révolution a eu de très bons résultats dans les universités. Je ne dis pas qu'elle a complètement transformé les universités en universités idéales du point de vue de la Révolution et de l'Islam. Personne ne fait une telle affirmation, mais elle a réussi à faire un geste correct, solide et louable face à l'orientation antirévolutionnaire. Elle a donné une personnalité aux universités. A cette époque, des étudiants ont eu de nombreuses réunions avec une association à Qom, pour préparer des livres de sciences humaines. Bien sûr, cet effort n'a pas été très fructueux, mais cela demandait du courage. Des professeurs d'université et des étudiants de Téhéran et des penseurs islamiques à Qom, ont préparé de nombreux livres. De tels efforts ont été menés au tout début.
Plus tard, des associations islamiques ont été créées dans les universités du pays, suivies par le Bassidj estudiantin et le Bassidj des professeurs qui étaient les emblèmes de la Révolution. Les associations islamiques étaient alors les symboles de la Révolution au sens propre du terme. De bonnes et profondes discussions avaient lieu. J'étais en contact avec eux. Des associations islamiques s’étaient présentées à l'imam et l'imam m'avait présenté à elles pour qu'elles soient en contact avec moi. J'étais constamment en contact avec ces associations et ces jeunes. Nous tenions de nombreuses réunions à l'Université Amir Kabir. Nous avions des discussions, de bonnes discussions théoriques et approfondies. C'était la première étape mais cela ne signifiait pas que la confrontation était terminée. Le succès de l'orientation révolutionnaire ne signifiait pas que l'orientation antirévolutionnaire resterait les bras croisés, laisserait les universités tranquilles et abandonnerait le combat. Ce n'était pas le cas. Le défi a continué et au cours de ces longues années – ces dernières décennies – il y a eu des hauts et des bas dans les universités. Ce qui est une longue histoire. À mon avis, cela peut faire l'objet de recherches. Une étude peut être menée sur le sort des universités après la Révolution, les hauts et les bas, les réussites et les échecs, les gens qui ont étudié dans les universités, comment ils en sont sortis, ce qu'ils sont devenus et ceux qui les ont remplacés. Ce sont des questions importantes qui peuvent faire l'objet d'une étude et d'une recherche détaillée et appropriée.
Ce que je veux conclure de ces déclarations, c'est qu'aujourd'hui, la République islamique peut être fière de ses institutions académiques et que d'autre part, elle doit s'en occuper. Je vais vous expliquer un peu les deux. La raison pour laquelle la République islamique peut être fière de ses universités. Une des raisons est qu'aujourd'hui, les universités ne sont pas comparables aux universités du début de la Révolution. Bien sûr, à l'époque, elles étaient plus enthousiastes et mouvementées - c'était le début de la Révolution - mais aujourd'hui, les universités de notre pays ne sont pas comparables à celles que nous avions, au stade initial de la Révolution.
Tout d'abord, en termes de nombre d'étudiants, à cette époque, les étudiants de toutes les universités du pays s'élevaient à 150 000 personnes. Aujourd’hui, nous avons des millions d’étudiants, sans compter les diplômés. Les étudiants aujourd'hui, représentent plusieurs millions. En termes de quantité, il n’y a rien de comparable, en tenant compte à la fois des universités publiques et privées.
Deuxièmement, selon le rapport que nous avons reçu à cette époque, le nombre des professeurs d'université à Téhéran, au début de la Révolution, ne dépassait pas les cinq mille. Aujourd'hui, nous avons des dizaines de milliers de professeurs dont certains sont des personnalités exceptionnelles et éminentes. Le nombre de professeurs, tout comme celui des étudiants, est vraiment une source de fierté.
Une autre réalisation est notre progrès scientifique fulgurant. À cette époque, nous ne produisions vraiment rien d'impressionnant en termes de travail scientifique. Un jeune exceptionnellement, pouvait mener, ici ou là, une entreprise scientifique ou intellectuelle dont nous n'avions peut-être pas connaissance, mais les universités dans leur ensemble, n'avaient pas de mouvement remarquable. Aujourd'hui, grâce aux faveurs divines, des exploits scientifiques impressionnants et étonnants ont été accomplis par des professeurs, des ateliers éducatifs et des étudiants très doués.
Une autre réalisation est la formation de personnalités exceptionnelles. Aujourd'hui, nous avons de nombreuses personnalités exceptionnelles (scientifiques) dans notre pays. Bien sûr, certains quittent le pays et certains pleurent leur départ. Bien sûr, nous aimerions que ces gens exceptionnels restent dans le pays, mais ceux qui restent dans le pays sont bien plus nombreux que ceux qui partent. Heureusement, nos universités sont très bonnes à cet égard.
La présence de diplômés dans les domaines de gestion, est également très importante. Nous avons eu de bons gestionnaires. Le fait que vous exprimiez des critiques à l'encontre de telle ou telle administration et de ses responsables, ne signifie pas qu'il n'y a pas eu de dirigeants, éminents et bons – comme l'a mentionné un de nos frères lors de la réunion – compétents, courageux et sincères. Il y a eu effectivement de bons gestionnaires et aujourd'hui aussi, nous avons de bons gestionnaires. À l'heure actuelle, des gens qui viennent de sortir des universités, sont présents dans l'administration, le Majlis et autres. C’est une source de fierté pour les universités du pays.
Je peux également citer des critères islamiques et religieux. Il ne faut pas penser que j'ignore les problèmes idéologiques, religieux et comportementaux, qui existent dans les universités, aujourd'hui. Je les connais plus ou moins, mais la présence de la religion dans les universités du pays, est tout à fait perceptible, visible et exemplaire. Dans le monde de l'islam, nous n'avons pas un si grand nombre de jeunes qui s'intéressent aux activités religieuses, à l'itikaf, aux prières facultatives, aux prières collectives, aux invocations, aux cérémonies de veillée et à la récitation du Coran, dans les universités. Nulle part dans le monde de l'Islam, nous n'avons une telle chose, mais ici, dans notre pays, cela est incontestable. Par conséquent, aujourd'hui, la République islamique peut vraiment être fière de ses universités. Comme je l'ai déjà dit, cela ne signifie pas que les universités d'aujourd'hui sont la version idéale de ce que voulait la Révolution, mais ces universités peuvent être une source de fierté.
Quant à la nécessité d'être soucieux : Pourquoi devons-nous être soucieux en premier lieu ? Nous devons être soucieux car l'orientation anti-réactionnaire et antirévolutionnaire dépendante avait des racines étrangères qui existent toujours et la soutiennent à l'intérieur du pays. Cette orientation est toujours là et elle est active. Les politiques coloniales occidentales n'ont pas cessé de fonctionner. Cette politique néocoloniale, que j'ai brièvement décrite, est toujours en place et fonctionne. Leurs groupes de réflexion, comme ils disent, réfléchissent, allouent des budgets et travaillent sur nos universités. Par conséquent, nous devons faire attention car le défi existe toujours.
Vous devriez comparer l'influence de nos universités sur le pays et ses affaires, avec l'influence qu'exerçaient les universités avec 150 000 étudiants au début de la Révolution. L'influence actuelle est bien plus grande. Par conséquent, si l'ennemi peut faire un travail de sabotage à l'intérieur des universités, ses résultats, ses dommages et ses inconvénients seront plusieurs fois plus importants qu'aux premiers jours de la Révolution parce que les universités sont grandes et ont beaucoup d’étudiants, des conférenciers actifs et des artistes. Par conséquent, nous devons faire attention.
De quoi devons-nous nous soucier ? Quelle question et quel sujet exigent que les responsables académiques et vous, les étudiants, vous fassiez du souci ? À mon avis, l'enjeu est avant tout l'élimination de l'idéologie et des idéaux, dans les universités. C’est de cela que nous devons avant tout, nous soucier et nous préoccuper. Nous devons y réfléchir. Tout le monde doit le faire, y compris les responsables universitaires et les militants, les professeurs d'université, les chercheurs, vous les étudiants et les responsables du pays.
Aujourd'hui, dans de nombreuses déclarations publiées dans les journaux et dans le cyberespace, vous entendez dire que l’élimination de l'idéologie est une tâche nécessaire. Ceci revient à l'élimination de l'identité. L'idéologie représente la philosophie, les valeurs et l'identité d'une nation. Aujourd'hui, les États-Unis sont la qibla (la direction des prières) de ces individus. Les Américains mettent constamment en avant les valeurs américaines qui disent ceci ou veulent cela, et sont une idéologie en soi, mais ces individus ne sont pas prêts à apprendre cela des États-Unis. Quand on prétend que l'élimination de l'idéologie est nécessaire dans le pays, cela signifie que l'identité de la société, dont l'importante manifestation sont les universités et les étudiants, doit être détruite. L'élimination de l'identité signifie que les principes philosophiques et les points de vue historiques et nationaux d'une nation soient écrasés, ainsi que son histoire et celle de la Révolution, et que les grands exploits accomplis soient minimisés. Certes, il y a des lacunes, mais ces lacunes sont agrandies de manière exagérée. C'est ce que signifie l'élimination de l'identité. Ensuite, la philosophie occidentale devrait remplacer cette identité. Un exemple de ce projet est l'agenda (américain) 2030 qui est l’incarnation de la domination du néocolonialisme occidental à notre époque, et une de ses manifestations.
Grâce à la Révolution, le grand héritage de la pensée et de la culture a été ravivé dans le pays. Cela doit, selon l’ennemi, disparaître ou être miné. C'est le but de l'ennemi. Aujourd'hui, nous avons des dizaines de millions de jeunes dans le pays, qui sont prêts à gravir les sommets. Aujourd'hui, les jeunes de notre pays sont vraiment prêts, certains pour des motifs religieux et révolutionnaires, et d'autres sans motifs religieux et révolutionnaires, mais quand même prêts à lancer un mouvement scientifique et à gravir les sommets de la gloire et de la dignité nationale. Pour l’ennemi, il faut les décourager et leur faire tourner le dos aux sommets, il faut qu’ils cessent d'apprécier le chemin parcouru et qu’un souffle d'air froid et empoisonné dans la trompette du désespoir décourage les autres jeunes. Cela existe aujourd'hui. Par conséquent, nous devons nous dresser contre cela et nous y opposer. Quand vous venez ici et que vous parlez avec ce courage et cette puissance exemplaires, nous apprécions vraiment cette éloquence, cette énonciation et ce raisonnement solide. Ils veulent briser ces sentiments par des tentations et donner un sentiment d'impasse aux jeunes, afin qu'ils sentent que rien ne peut être fait et que tous les efforts sont vains. C'est ce qu’ils font. C'est ce que signifie l’élimination de l'identité.
Quant à l'élimination des idéaux, cela signifie rendre les individus indifférents à la pauvreté, à la corruption et aux discriminations. Du point de vue de l'ennemi, il faut lutter contre les efforts qui visent à détruire ces trois grands démons et ces éléments maléfiques que sont la pauvreté, la corruption et les discriminations. Ils veulent rendre les individus indifférents à la domination culturelle occidentale, et moins motivés par les normes de la Révolution islamique. La Révolution a certaines normes qui ont secoué le monde entier et stimulent la résistance dans les pays. Ces normes sont la résistance à l'oppression et le refus de céder à l'intimidation et au chantage. Ce sont les normes de la Révolution islamique. Ce sont les normes de l'Iran islamique qui ont secoué le monde et les pays islamiques, et attiré des nations vers l'Iran. Chaque fois que nos présidents ont rencontré les peuples des pays islamiques, malgré leurs orientations diverses - certains d'entre eux avaient des orientations politiques complètement différentes - les gens ont scandé des slogans en leur faveur et exprimé leur soutien. Quelle en est la raison ? Pourquoi le drapeau de la République islamique est-il brandi par les habitants de différents pays, et pourquoi le drapeau des États-Unis est-il brûlé ? Ces normes ont ému le monde. Par conséquent, ils (les ennemis) veulent saper ces normes à l'intérieur du pays, et faire en sorte que les gens perdent leur volonté de les défendre. D'autres normes incluent un retour à l'Islam originel, le rejet de l'attitude réactionnaire et la résistance sur la question de la Palestine dont je parlerai à la fin de mes déclarations, In Cha Allah.
Ce sont les principaux soucis. Nous devons avoir ces soucis. Le fait de savoir qui sont les personnes qui souhaitent éliminer l'identité, les idéaux et l'indépendance, quel est leur nombre et quels sont leurs succès est une autre question. Cette discussion vous incombe. Vous devez en discuter et l’étudier dans vos réunions, mais vous devez savoir – et vous savez sûrement – qu'une telle chose existe. Ce sont des choses dont il faut prendre soin.
Ces préoccupations existaient peut-être aussi il y a dix ans, mais aujourd'hui, elles sont plus sérieuses. Pourquoi ? Sachez qu'aujourd'hui, le monde est au seuil d’un nouvel ordre. Un nouvel ordre international est en train d’apparaitre dans le monde, qui est en contradiction avec le monde bipolaire mis en place il y a 20 ans ou plus, où les États-Unis et l'ex-Union soviétique, les blocs occidentaux et orientaux, étaient au pouvoir. Ce nouvel ordre est en contradiction également avec l'ordre unipolaire annoncé par Bush père, plus de 20 ans après la destruction du mur de Berlin et des gouvernements marxistes. À l'époque, Bush père disait que le monde était un système unipolaire avec les États-Unis au sommet. Bien sûr, il avait tort et il avait mal compris la situation. En juste 20 ans, les États-Unis se sont affaiblis régulièrement dans leurs politiques intérieures et internationales, dans leur économie, leur sécurité et tout le reste. Cependant, aujourd'hui, le monde est au seuil d’un nouvel ordre. À mon avis, la guerre en Ukraine devrait être examinée plus en profondeur. Il ne s'agit pas simplement d'une attaque militaire contre un pays. Les mouvements que nous voyons en Europe aujourd'hui, sont des mouvements profondément enracinés et l'on peut prédire des avenirs complexes et difficiles.
Si nous supposons que cette idée est correcte et que le monde est au bord d'un nouvel ordre, alors tous les pays, y compris notre Iran islamique, doivent être actifs dans ce nouvel ordre - à la fois en matière de soft power et hard power - de manière à garantir la sécurité et les intérêts du pays et de la nation, afin qu'ils ne jouent pas un rôle marginal et ne restent pas à la traîne. Si le pays mène à bien cette grande tâche - en d'autres termes, s'il veut avoir une présence (en matière de soft power et hard power) et une influence dans la formation d'un nouvel ordre mondial - qui a la plus grande responsabilité ? Qui remplira les premières lignes ? Ce sont les étudiants et les universitaires. Vous devez être devant tout le monde. Vous devez être le groupe le plus influent. Si le souci dont j'ai parlé – l'élimination de l'identité et des idéaux – est réel pour les universités, il sera encore plus sérieux dans cette situation.
Il s'agissait d'une analyse et d'une explication des affaires universitaires. Bien sûr, il y a beaucoup de choses à dire et nous ne pouvons pas tout aborder en une seule réunion. Le temps est limité et comme certains amis l'ont dit, de nombreuses réunions d'étudiants sont nécessaires pour en discuter et même si j'ai l'énergie d'y assister, cela n'est pas possible en raison du coronavirus. In Cha Allah, si l’épidémie de coronavirus prend fin, nous pourrons peut-être organiser de nombreuses réunions sur ces sujets. D'autres aussi doivent tenir des réunions. Les intellectuels et les penseurs du pays - nous avons des experts, des penseurs et des théoriciens dans le pays et contrairement à ce que des amis ont dit, nous ne manquons ni d'experts ni de penseurs - devraient organiser des réunions. Il faut discuter longuement de ces questions et il y a beaucoup de choses à dire. Moi aussi j'ai beaucoup de choses à dire, mais je n'en parlerai pas ici [faute de temps].
J'ai un certain nombre de recommandations. Ma première recommandation à vous, chers étudiants, est d'éviter la passivité et le découragement. Vous devez être prudents. Vous devez prendre soin de vous et de votre cœur. Vous devez faire attention et ne pas devenir passifs et déçus. Vous devez être un centre d'espoir pour les autres. Il y a sûrement des problèmes dans divers domaines, mais sont-ils insolubles ? Pas du tout. Ils peuvent être résolus. Il y a de bons gestionnaires qui peuvent les résoudre. Jusqu'à présent aussi, ils ont fait beaucoup de choses. Il y a dix, quinze ans, un mouvement scientifique a été proposé. Qui aurait cru qu'il atteindrait un tel point ? Heureusement, ce mouvement a fait des progrès et de grandes réalisations. Il en va de même pour la technologie, la santé, les soins de santé et les traitements. Beaucoup d’exploits ont été accomplis dans divers domaines. Dans d'autres domaines aussi, ces exploits peuvent être accomplis. Par conséquent, ma première recommandation est que vous devez faire preuve de piété comme je l'ai expliqué lors de ma rencontre avec les représentants du gouvernement. La piété signifie prendre soin de soi. Vous devez veiller sur vous-mêmes afin de ne pas sombrer dans le désespoir et le découragement. C'est ma première recommandation. Si vous ignorez cette recommandation, non seulement les étudiants seront relégués à un niveau inférieur, mais les autres moteurs de mouvement ralentiront également. Leur mouvement va ralentir. Cela les affectera également négativement.
Les jeunes de votre âge ont fait preuve de détermination à l'époque de la Défense sacrée et ont sauvé le pays. Ils ont sauvé le pays au sens littéral du terme. C'étaient des jeunes gens de votre âge. À cette époque, beaucoup de gens disaient que ce n'était pas possible. J'étais au milieu de l'arène, pas au front mais plutôt dans les tâches militaires et les prises de décision. J'ai été témoin de ces choses. Certains disaient : « Cela ne sert à rien. Nous ne pouvons rien faire et rien ne peut être fait ». En d'autres termes, ce qu'ils disaient, c'est que nous devions laisser les forces de Saddam qui avaient avancé jusqu'à 10 kilomètres d'Ahwaz, rester là et les regarder sans rien faire. À cette époque, il y avait des gens qui disaient de telles choses. Cependant, des jeunes comme vous, sont allés au milieu de l'arène et ont agi d'une manière qui a étonné le monde entier. Après la libération de Khorramchahr, une délégation de différents pays islamiques, dirigée par M. Sékou Touré qui était le président de la Guinée, est venue dans notre pays. Elle était composée de sept, huit chefs de pays islamiques qui étaient venus pour jouer le rôle de médiateurs. Ils sont venus avant et après la libération de Khorramchahr. J'étais président à l'époque, et je les ai rencontrés. Lorsqu'ils sont arrivés après la libération de Khorramchahr, Sékou Touré a déclaré que cette fois, la situation de l'Iran était différente. Pourquoi ? Parce que Khorramchahr avait été libéré et repris. Cela avait eu un effet dans le monde. Ce sont des jeunes de votre âge qui ont réussi à accomplir cela. Vous aussi, vous êtes capables d'agir de la même manière.
Bien sûr, certains individus des générations précédentes ont faibli et commis des erreurs. Dans des circonstances où ils n'auraient pas dû perdre l’espoir, ils ont perdu l’espoir et ce désespoir les a fait sortir de l'arène et certains ont quitté l'arène d'une très mauvaise manière. Certains sont seulement partis mais d'autres, en plus de quitter l'arène des combats révolutionnaires, se sont joints aux autres (les opposants). Par conséquent, ma première recommandation est de veiller à ne pas tourner le dos aux horizons et aux sommets. Vous devez toujours vous diriger vers les sommets et les horizons lumineux qui se trouvent devant vous.
La recommandation suivante concerne la réflexion et la délibération. Remarquez que deux choses sont nécessaires dans les universités : la science et la réflexion. La science sans pensée devient problématique. Une science dépourvue de réflexion prendra le mauvais chemin et se transformera en armes de destruction massive, en armes atomiques et nucléaires, et en d’autres phénomènes scientifiques qui peuvent ruiner l'humanité. C'est le résultat d'une science qui ne s'accompagne pas d'une pensée correcte et qui se déplace de manière irrationnelle et inconsidérée. Les universités ont suivi nos conseils pour faire avancer la science. J'ai aussi beaucoup insisté sur la réflexion, mais il semble que celle-ci soit plus difficile. Travailler sur ce point semble être plus difficile et peu de travail a été fait dans ce domaine.
Une tâche importante consiste à adopter une approche intellectuelle. Ma recommandation est que vous devez réfléchir. Vous êtes talentueux et doués et vous pouvez réfléchir. Par conséquent, vous devez réfléchir. Bien sûr, pour réfléchir, il faut un maitre. Si nous nous déplaçons sans réfléchir, notre mouvement prendra une forme de zigzag, déviante ou stationnaire. Il faut réfléchir dans tous les domaines. Certains d'entre vous l'ont souligné dans vos discours. La réflexion est également déterminante dans la gestion du pays. Par conséquent, je conseille aux étudiants - pour les gestionnaires, cela nécessite une discussion séparée - de travailler sur la question de la réflexion.
La réflexion détermine les choses à faire et à ne pas faire. La science montre les réalités, et la pensée nous montre les choses à faire et à ne pas faire. C'est très sensible. La pensée doit être canalisée dans la bonne direction. Si vous ne parvenez pas à penser, vous risquez de prendre une mauvaise direction. Je ne mentionne généralement pas les individus, mais M. Misbah (que Dieu lui accorde le paradis) était un maître dans la réflexion. Bien sûr, il avait aussi des œuvres politiques. Je ne veux pas en parler ici, mais il était un maitre en matière intellectuelle et une référence. De tels personnes sont nécessaires en tant qu'enseignants de la pensée. Comme la science a besoin d'enseignants, la pensée a aussi besoin d'enseignants. C'était une autre question. J'ai noté deux, trois points sur la réflexion, mais je n'en parlerai pas, car le temps presse.
Ma prochaine recommandation est que vous devez être en contact étroit avec les problèmes du pays. Quand on regarde les problèmes du pays de loin, ils se présentent sous un certain angle, et quand on les touche de près, ils se présentent sous un autre angle. Un des amis a soulevé la question de l'eau. Si vous faites des recherches sur cette question de près, vous arriverez à des conclusions différentes de celles qui ont été mentionnées ici. Vous devez être en contact étroit avec les affaires du pays et vous concentrer sur ces questions avec soin. Il n'est pas nécessaire que vous et vos groupes d'étudiants vous occupiez de toutes les affaires du pays, vous devez vous concentrer sur une ou deux questions, réfléchir et faire des recherches. Les résultats de vos recherches seront mis à profit.
À l'heure actuelle, nous avons des jeunes groupes d'étudiants dont les recherches sont utilisées dans différentes organisations. Bien sûr, je ne veux pas nommer ces personnes, mais il y a des personnes dont les recherches reçoivent l'attention voulue, même dans des endroits où l’on n'accordait pas beaucoup d'attention à la jeunesse. Il existe certains cas dans lesquels les recherches et les propositions des jeunes sont soutenues, reçoivent l'attention voulue et sont prises en considération.
Par exemple, on peut travailler sur le slogan de cette année. L'un des amis présents à la réunion, ne considérait pas comme bénéfique l'augmentation du nombre d'entreprises fondées sur le savoir. Il a parlé très vite et je n'ai pas compris ce qu'il a dit, mais je pense qu'il la considérait même comme nuisible. Non, vous devez réfléchir à cela, réfléchir à la question des centres fondés sur le savoir. L'une des questions auxquelles vous pouvez réfléchir et avec laquelle vous pouvez être en contact étroit, est celle des entreprises fondées sur le savoir, compte tenu de leur large portée. Les universités sont naturellement en contact étroit avec elles. Maintenant, que pouvez-vous faire à propos des centres basés sur le savoir ? Ceux qui le peuvent, forment une entreprise fondée sur le savoir, mais ce n'est pas de cela dont je parle. Ma discussion concerne les étudiants. Les étudiants peuvent créer un discours et organiser des discussions sur les entreprises fondées sur le savoir. Lorsqu'une question devient l'objet d'un discours à l'intérieur du pays, et une question sur laquelle il y a un consentement public, elle va naturellement avancer. C’est l'effet de ce discours.
Vous devez créer des courants et des orientations. Il faut créer un courant contre les éléments perturbateurs comme la vente de matières premières, c'est-à-dire la vente de matériaux sans aucune valeur ajoutée. Cela existe malheureusement dans notre pays à l'heure actuelle, et c'est très répandu. Vous devez créer un courant pour qu’un discours opposé à cette activité soit créé. Un autre exemple est celui des importations inutiles. Certaines de nos importations sont nécessaires et indispensables, mais certaines sont des importations consuméristes. Bien sûr, certaines importations sont nécessaires dans certains cas. Je crois à l'opinion des experts dans ces domaines. Il faut agir en fonction de ce que disent les experts, mais de manière générale, les importations de produits qui ont des équivalents dans le pays, sont néfastes pour le pays. Cela est en opposition et en contradiction avec le mouvement basé sur le savoir. Un autre exemple est la contrebande. C'est une autre question sur laquelle les étudiants peuvent travailler.
La recommandation suivante est l’exigence. Les étudiants sont exigeants par nature. Vous devez avoir des revendications et demander aux responsables de faire un travail sérieux. C'est ce que vous pouvez faire. Vous devez empêcher les responsables de faire des tâches superficielles. Vous devez leur demander de faire un travail sérieux et réel. C'est une revendication légitime et correcte que les étudiants peuvent avoir.
Bien sûr, il n'est pas du tout nécessaire de faire des critiques acerbes et pointues. Certains pensent que cela consiste à se battre et à faire des critiques de manière colérique et bruyante. Non, ce n'est pas du tout nécessaire. Bien sûr, je faisais moi-même ces choses quand j'étais jeune. Quand je suis parfois témoin de l'humeur vive de la jeunesse, je me souviens de ma propre jeunesse et j'ai de nombreux souvenirs. Cependant, on peut entrer dans l'arène de la revendication de manière raisonnable, intelligente et tout à fait sérieuse. Si cela se produit, les étudiants ne seront pas accusés de déranger. Si vous parlez sur un ton dur, ils vous accuseront et diront que les étudiant viennent juste pour déranger. Lorsque vous exprimez vos demandes de manière rationnelle, sérieuse et raisonnable, vous ne serez pas accusé de déranger. De plus, avoir un esprit exigeant empêchera certaines personnes de demander quel est le rôle des étudiants révolutionnaires quand les postes de direction sont occupés par des gens révolutionnaires - nous avons un Majlis révolutionnaire et une administration révolutionnaire. Nous leur répondrons que parfois, ils (les étudiants) jouent même un rôle plus significatif, car ils ont plus d'occasions de montrer leur présence et de poursuivre leurs activités. L'un des enjeux est de revendiquer et vous êtes capables de le faire.
J'ai cité le slogan de cette année - la production basée sur le savoir - en exemple, mais il y a beaucoup d'autres exemples pour lesquels nous pouvons avoir des exigences comme la justice économique, la culture et le mode de vie. Ce sont toutes des questions au sujet desquelles nous pouvons avoir de sérieuses exigences. Nous pouvons demander aux responsables de donner suite à ces revendications, mais comme je l'ai déjà mentionné, il faut le faire de manière raisonnable et logique.
Un point concernant les revendications qui, à mon avis, est très important dans toutes les actions étudiantes, est que les étudiants doivent renforcer leurs convictions idéologiques. Ils doivent renforcer leurs croyances religieuses et idéologiques par l'étude et les liens avec les oulémas. Dans le Dua Abu-Hamza, lorsque nous demandons à Allah, le Très-Haut, pourquoi nous ne sommes pas d’humeur à prier dans certains cas, l'une des réponses fournies par l'Imam Sadjad (as) est : « Peut-être ne m'as-Tu pas trouvé en compagnie des ulémas ». Ulémas ne signifie pas seulement les membres du clergé, mais également les maitres de morale et de religion. Nous devons participer à leurs réunions et apprendre. Par conséquent, vous devez renforcer vos convictions idéologiques et votre réflexion, vous devez discuter sur les problèmes du pays et examiner les solutions et les expériences. Vous devez examiner les solutions. Par exemple, quand vous faites une critique et une suggestion. Dans quelle mesure avez-vous examiné cette solution ? Dans quelle mesure l'avez-vous essayée ? Avez-vous examiné les divers aspects de la question ? Si ces choses ont été faites, ces solutions sont très précieuses et prendront même plus de valeur.
Quand je dis que vous ne devez pas vous comporter de manière dure, vous ne devez pas interpréter cela comme des compromis et la louange des autres. Je n'ai pas fait et je ne ferai pas de tels conseils aux étudiants. Je ne dirai jamais qu'il faut faire des flatteries. Non, je ne veux pas dire ça du tout. Ce que je veux dire, c'est que vous devez agir et parler de manière rationnelle. Il ne faut pas parler de manière illogique, dure et sarcastique - malheureusement, le sarcasme et ce genre de choses sont devenus pratiques courantes dans le cyberespace, et c’est un phénomène très nocif. Si vous agissez ainsi, certaines mauvaises performances seront mises sur le dos de la République islamique et de la Révolution. Il y aura un décalage inévitable entre les idéaux de la Révolution et les faiblesses de quelques mauvais gestionnaires.
J'ai une autre recommandation à faire que j'ai notée. Dans le processus de revendication, que je vous ai conseillé, vous ne devez pas laisser l'ennemi profiter de vos revendications légitimes. Lorsque vous exprimez vos demandes et lorsque vous proposez une solution, vous devez éviter d'avoir des dénominateurs communs avec l'ennemi parce que lui aussi, soulève certains problèmes. Lui aussi parle des problèmes, des préoccupations et des soi-disant remèdes et conclusions. La façon dont vous exprimez vos préoccupations doit être différente de la sienne. Vos conclusions doivent être complètement différentes des siennes car il est de toute façon l'ennemi, un ennemi hostile et mal intentionné.
Une autre recommandation concerne vos activités internationales. Bien sûr, j'ai également fait cette recommandation auparavant. Une ou deux fois, j'ai conseillé à nos étudiants et aux groupes d'étudiants de s'engager dans des activités internationales. À l'heure actuelle, il existe de nombreux groupes de jeunes et d’étudiants dans le monde, qui travaillent contre les politiques arrogantes, les politiques américaines, européennes et occidentales. Ces groupes travaillent en Europe et également aux États-Unis. Bien sûr, dans le cas des États-Unis, je n'ai pas beaucoup d'informations, mais il existe de nombreux groupes de ce genre en Europe. Dans les pays islamiques aussi, il y a évidemment de nombreux groupes. Si vous pouvez établir des relations constructives avec ces groupes, cela aura deux avantages : le premier est que vous les dynamiserez et les aiderez, et le deuxième est que vous leur présenterez la République islamique. En d'autres termes, en tant qu’étudiants, vous présenterez et décrirez la République islamique à des groupes français, autrichiens et anglais par exemple. Si vous pouvez faire ce mouvement, ce sera très bien. J'ai déjà parlé à ce sujet. En plus de présenter la République islamique, votre mouvement agira comme un bouclier défensif pour la République islamique, car l'empire médiatique est extrêmement actif contre la République islamique. Ce sera une réponse à eux. Je souhaite mettre l'accent sur nos pays voisins. Vous devez renforcer vos relations avec les groupes d'étudiants en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, autant que possible. Ils ont beaucoup de points communs avec vous dans le cœur, et vous devez être en contact avec eux.
Ma dernière recommandation s'adresse aux jeunes qui étaient comme vous il y a quelques années et qui heureusement occupent des postes de direction maintenant, notamment au Majlis qu'un des amis de la réunion a grandement attaqué [Le Guide suprême et le public rient] - et dans des postes de direction. Eh bien, c'est très précieux. Assurément, sans ces forces jeunes, pieuses, motivées et puissantes, le lourd fardeau de la République Islamique n'atteindra pas sa destination. Cela ne fait aucun doute. Quand je parlais des « jeunes gestionnaires hezbollahis » dans la même réunion il y a quelques années, c'est parce que les affaires n'avanceront pas sans cadres jeunes, motivés et pieux. Les jeunes doivent assumer de tels postes. Cependant, je souhaite conseiller aux chers jeunes qui sont heureusement entrés dans les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif, de ne pas utiliser leur responsabilité actuelle comme une échelle pour des postes et responsabilités plus élevés. C'est mon premier conseil. Il ne faut pas penser que ce poste fera un bon CV pour des postes plus élevés. Non, vous devez vous limiter à cette responsabilité. Vous devez travailler pour l'amour de Dieu et vous concentrer sur la question qui vous concerne, que ce soit dans le domaine de l'économie, de la politique et de la culture. Vous devez vous concentrer sur ce problème et essayer de résoudre la question qui vous a été confiée. Ceci est nécessaire. J'attends des jeunes qui ont une responsabilité de gestion qu'ils se fixent pour objectif, la résolution de ce problème particulier. C'était un autre point.
Eh bien, mes déclarations sur les étudiants et les questions académiques sont terminées. Je souhaite seulement faire un bref commentaire : la Journée d’Al-Quds est proche. Cette année, je crois que la Journée d’Al-Quds sera différente de celle des années précédentes. Lors du Ramadan précédent et pendant ce Ramadan, les Palestiniens ont fait et font de grands sacrifices, et le régime sioniste fait vraiment preuve d'une méchanceté abjecte et commet toutes sortes de crimes. Il est très difficile d'imaginer un plus grand degré de criminalité et de méchanceté. Ils font tout ce qu'ils peuvent et les États-Unis et les Européens les soutiennent. La Palestine est opprimée mais puissante : c'est une puissance opprimée. Une fois, il y a de nombreuses années, j'ai utilisé la même expression pour la République islamique. J'ai dit que la République islamique est comme le Commandeur des Croyants, qui était fort et puissant, mais en même temps opprimé. Aujourd'hui, la Palestine est puissante. La jeunesse palestinienne ne laisse pas la cause palestinienne tomber dans l'oubli, et résiste aux transgressions et aux crimes de l'ennemi.
La journée d’Al-Quds est l’occasion d'exprimer notre soutien au peuple opprimé de Palestine, de lui remonter le moral et d'accroître son pouvoir afin qu'il puisse afficher sa présence dans ces arènes. Bien sûr, les gouvernements islamiques sont très passifs et agissent d'une très mauvaise manière. On devrait travailler beaucoup plus et parler beaucoup plus de la cause palestinienne. Non seulement ils (les gouvernements arabes) ne prennent aucune mesure, mais ils ne veulent même pas parler. Ils ne font aucun commentaire valable en faveur du peuple palestinien. Si nous pensons que la manière d'aider les Palestiniens est d'établir des relations avec le régime sioniste, c'est une très grave erreur. Il y a quarante ans, les Égyptiens ont fait cette erreur. L'Égypte et la Jordanie ont établi des relations avec le régime sioniste, les crimes des sionistes ont-ils diminué au cours des 40 dernières années ? Non, au contraire, ils ont décuplé. Les choses que font les habitants des colonies juives et les attaques contre la mosquée Al-Aqsa n'existaient pas à cette époque. Aujourd'hui, ils sont encore plus tyranniques. Maintenant, certains souhaitent répéter l'expérience de l'Égypte et d’Anwar al-Sadate, il y a 40 ans. Cette expérience n'est bénéfique ni pour eux ni pour les Palestiniens. Elle est aussi nocive pour eux et pour les Palestiniens. Cela ne sera d'aucune utilité pour le régime sioniste non plus. Ils ne profiteront pas non plus de ces relations. J'espère qu'Allah, le Très-Haut, conclura la cause palestinienne de la meilleure manière et très vite, et aidera les Palestiniens à prendre en mains les affaires.
Mon Dieu, à cause de la réputation de Muhammad et de sa Lignée auprès de Toi, accorde Ta miséricorde et Ta grâce à tout le peuple iranien en ces derniers jours du mois béni du Ramadan. Remplis de Tes bénédictions les mains qui se sont levées en prière ces nuits, en particulier les mains de nos chers jeunes, et augmente quotidiennement Ta bienveillance à leur égard. Accorde Tes bénédictions spéciales au monde de l'islam et au monde chiite. Mon Dieu, au nom de Muhammad et de sa Lignée, rends l’âme de nos chers martyrs et l'âme de l'Imam [Khomeiny] satisfaites de nous. Fais-nous avancer sur leur chemin. Mon Dieu, fais que cette rencontre serve Ta cause et accepte-la de nous pour nos intentions sincères et authentiques, et rends-la utile et bénéfique pour les intervenants et les auditeurs présents et futurs.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !