Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 13 janvier 2020 par l'imam Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec les organisateurs du Congrès de commémoration des martyrs des centres d’enseignement islamique, qui s’est ouvert le 25 mai 2022, avec la lecture des déclarations de l'imam Khamenei.
Au Nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations à notre Maître Muhammad et à sa Lignée pure !
Les religieux musulmans ont toujours invité les gens au bien
Commémorer les religieux et les érudits qui sont entrés dans le domaine du djihad et ont obtenu la bénédiction du martyre est très louable. Ceci est important, car les religieux musulmans ont toujours invité les gens au bien. Si ceux qui invitent au bien, jouent eux-mêmes, un rôle de premier plan, cela est plus efficace :
« Invitez les gens à faire le bien avec d'autres moyens que vos langues » (s'exprimant en arabe). (Kafi vol 2 p 78)
Nos religieux martyrs invitaient les gens à faire le bien à la fois avec leur langue et leurs actions. Pendant la Défense Sacrée, j'ai vu beaucoup de jeunes religieux qui portaient l’uniforme militaire et le turban des religieux. Ils étaient au milieu des troupes, expliquaient les règles religieuses aux jeunes qui étaient engagés dans le djihad, accomplissaient leurs devoirs de religieux mais ne se contentaient pas de cela. Je les ai vus de près et je les connaissais. Eux-mêmes étaient aux premières lignes et un grand nombre d'entre eux sont tombés en martyrs.
Le martyre a une longue histoire parmi les religieux musulmans
Le martyre n'est pas un phénomène nouveau dans les milieux religieux musulmans. Dans nos livres du Centre islamique, nous avons deux livres écrits par deux martyrs, « le Premier Martyr » et « le Deuxième Martyr ». Deux ou trois ans après le début de leurs études, les étudiants des centres islamiques étudient le « Lum'ah » écrit par le Premier Martyr et le « Commentaire du Lum’ah » écrit par le Deuxième Martyr. Ils étaient deux martyrs de premier plan qui ont brillé dans le monde des religieux musulmans, au niveau des connaissances. Dans l'histoire millénaire de la jurisprudence chiite, ces personnes étaient remarquables - à la fois le Premier Martyr et le Deuxième Martyr. Nous avons également le « Troisième Martyr », mais le terme « Troisième Martyr » est en fait utilisé pour plusieurs personnes, Barghani de Qazvin et le Cheikh Nurullah Shushtari de l’Inde, et d’autres nombreux martyrs. Plus tard, d’autres religieux sont également tombés en martyrs, mais ils n'étaient pas connus comme les Premier, Deuxième et Troisième Martyrs. Par exemple, les martyrs Muddares et Cheikh Fazlullah Nouri étaient d'éminents religieux musulmans qui sont tombés en martyrs et il y en a d'autres. En d'autres termes, le martyre n'est pas un sujet nouveau parmi les religieux musulmans et nous avons eu de grands martyrs parmi eux.
Cela est aussi vrai pour les religieux sunnites. Ce n'est pas particulier aux religieux chiites. Il y a des sunnites, pendant et après la guerre, qui sont tombés en martyrs. Récemment, nous avons été témoins du martyre de Cheikh-ul-Islam qui était un religieux très influent au Kurdistan. Et il y a beaucoup d'autres martyrs dans cette région et dans d'autres régions.
Le travail académique et le djihad ne sont pas en conflit
Eh bien, cela est une fierté des religieux musulmans. Il ne faut pas faire une comparaison avec les personnes d'autres couches de la société pour qui cette question a une importance de second ou de troisième rang. Nous devons plutôt examiner cette question en pensant qu'en invitant les gens au bien, les religieux qui sont tombés en martyrs, sont entrés sur le terrain et ont risqué leur vie. C'est très important. Aujourd'hui, nous devons enseigner à nos jeunes religieux et érudits, qu'être un grand érudit en religion et une Autorité Religieuse de haut rang, ne signifie pas s'isoler du domaine du djihad. Un spécialiste de la religion, une autorité religieuse et un enseignant de premier plan dans les centres islamiques, comme notre magnanime Imam [Khomeiny], est entré dans le domaine du djihad et a mené à bien cette grande entreprise, exceptionnelle dans l'histoire du chiisme, compte tenu des résultats obtenus. Il était un érudit, un chercheur, un expert dans le domaine de la jurisprudence islamique et des principes religieux, un sage et un mystique. En d'autres termes, il était une personne exceptionnelle en termes de connaissances religieuses, la plus haute autorité religieuse de son temps et la meilleure, en comparaison avec de nombreuses autres périodes de l'histoire, et il a atteint le rang le plus élevé. Par conséquent, nous ne devons pas penser qu’être un érudit, une autorité religieuse, un chercheur ou un enseignant éminent dans les centres islamiques, nécessite que nous nous retirions du djihad et du domaine du djihad. Ce n'est pas vrai. Entrer dans l’arène du jihad est notre devoir. Nous devons remplir ce devoir.
Le djihad est un devoir absolu des religieux musulmans
Il existe différents types de djihad. Parfois, le djihad scientifique peut primer. Il existe de nombreux cas où le djihad scientifique est prioritaire. Parfois, c’est le djihad militaire, parfois, le djihad politique et parfois, le djihad social. Dans tous ces cas, nos jeunes religieux doivent se sentir responsables et savoir qu'ils sont les premiers auxquels s'adressent ces déclarations, car la responsabilité première des religieux musulmans est d'inviter les gens au bien comme l’ont fait les prophètes. C'est notre première responsabilité et le meilleur moyen d'inviter au bien, est l'action, l'action dans le domaine de l'invitation au bien. Par conséquent, l'entrée dans le domaine du djihad est une responsabilité évidente et absolue, pour les érudits et les religieux musulmans. Cela ne fait aucun doute. Une personne qui se retire du domaine du djihad doit savoir que le djihad constitue la base de la question.
Heureusement, cet état d’esprit existe chez nos honorables religieux. Certains ont répertorié le nom de ces martyrs. Le regretté Amini (que Dieu lui accorde le paradis), l'auteur d’«Al-Ghadir », a écrit un livre intitulé « Les martyrs de la vertu » dans lequel il énumère les religieux tombés en martyrs dans l'histoire. Bien sûr, il ne les a pas tous cités. Il a pu en retrouver quelques-uns et a dressé une liste des religieux martyrs à partir des IVe et Ve siècles. Il n'a pas cité ceux qui les ont précédés. Il y a aussi beaucoup de gens qui ont combattu dans le domaine du djihad sans atteindre le martyre mais qui ont fait le djihad dans la voie de Dieu. Leurs noms n'ont pas été mentionnés dans ces livres. Eh bien, c'est une particularité des religieux musulmans, et j'espère que cet état d’esprit et cette voie continueront, In Cha Allah.
La commémoration des martyrs est un moyen d'atteindre des objectifs ultérieurs
Je conseille aux chers amis et frères qui organisent ces congrès de commémoration de ne pas considérer ces congrès comme une fin en soi. Ils ne sont qu’un moyen et un instrument. En plus de ces congrès de commémoration, de nombreuses autres actions doivent également être menées. Trouver la bonne méthode nécessite une réflexion commune. Les intellectuels et ceux qui s'intéressent à la culture et à l'art, devraient réfléchir et trouver les différentes façons de le faire. Comme je l'ai mentionné précédemment, publier leur nom, leurs photos, leur biographie et leur testament, et expliquer les circonstances dans lesquelles ils sont entrés dans le djihad, sont des tâches très importantes. J'espère que tout le monde bénéficiera des leçons spirituelles à tirer de la vie de ces grands personnages.
J'espère que Dieu vous bénira, vous fera réussir et vous aidera à faire ce qui est nécessaire dans ce domaine.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !