Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 30 août 2022, par l'imam Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec le président et les membres du cabinet.
Au Nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l'Univers et paix et salutations à notre Maître Muhammad, et à sa Lignée pure, en particulier celui qui représente le trésor d’Allah sur Terre !
Le rapport que nous avons entendu de M. Raïssi, l'honorable Président de la République, et les interventions des autres messieurs ont été très bénéfiques. Souvenons-nous de nos chers martyrs, Rajaï et Bahonar, deux hommes et deux gestionnaires honnêtes de la Révolution islamique. Je les connaissais et les ai vus tous les deux de près, en personne - j'ai travaillé à leurs côtés, pendant de nombreuses années, en particulier M. Bahonar. Dieu, le Tout-Puissant, les a récompensés par le martyre. Il aurait vraiment été dommage que ces personnes soient mortes d'une autre mort que le martyre. Nous commémorons aujourd’hui, leur mémoire.
La Semaine du gouvernement a deux fonctions dont l'une est souvent négligée. Je parlerai de ces deux fonctions. La première fonction de la Semaine du gouvernement est de « rappeler » la mémoire des martyrs Rajaï et Bahonar, et de rappeler les événements qui ont eu lieu pendant la Révolution. Le rappel est contraire à la négligence et à l'oubli qui est en soi, une grande maladie. La négligence et l'oubli sont de grandes maladies.
« Tu ne peux avertir que celui qui suit le Rappel (Zikr) » [Coran 36 :11]
Le mot arabe Zikr (dans ce verset) signifier le rappel. Un autre verset dit :
« Nous avons assurément fait descendre vers vous un livre où se trouve votre rappel » [Coran 21 :10]
L'une des questions les plus importantes que poursuivent les religions, est de sensibiliser les gens et de les empêcher de tomber dans la négligence, l’oubli et l’oubli de leur nature.
Des événements se sont déroulés sous nos yeux. Certains d'entre vous, les jeunes, n'ont peut-être pas été témoins de ces événements ou ne s’en souviennent peut-être pas clairement. Ces événements, importants et marquants, de l'histoire, l'effervescence du peuple au début de la Révolution, la confusion et l'étonnement des puissances arrogantes face à ce grand mouvement qu’elles n’attendaient pas, puis le début des hostilités et les différents évènements qu’a connus la nation, l'un après l'autre, doivent être rappelés. Nous devons prendre conscience de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Le ciel de Téhéran était envahi par les avions de Saddam et nous n'avions aucun moyen de les affronter. Leurs pilotes s'asseyaient à l'intérieur d'un avion de chasse et passaient au-dessus de Téhéran, sans se soucier de quoi que ce soit, et nous ne pouvions rien faire. Ils larguaient des bombes ou brisaient le mur du son pour se moquer de la nation iranienne. C'était [la situation] dans laquelle se trouvaient notre espace aérien. Sur le sol, dans les ruelles et dans les rues, le terrorisme régnait. Ils (les terroristes) allaient dans les maisons et assassinaient des gens, des soldats, des hommes d'affaires et des commerçants. L'insécurité régnait dans tout le pays. Nous ne devons pas l’oublier. Ces choses sont passées et la nation iranienne et la République islamique les ont surmontées, avec puissance et honneur.
N'oublions pas ces évènements, ces hauts et ces bas. N'oublions pas les beautés, les désagréments, les hauts et les bas, les performances des gouvernements depuis la Révolution jusqu'à aujourd'hui, et les différentes manières dont les gouvernements, les Parlements et autres ont fonctionné.
La question suivante est la présence des gens. Dans toutes ces périodes, le peuple a été le héros principal des événements et de l'histoire de la Révolution, avec ces marches splendides, sa présence impressionnante, sa présence sur les fronts au cours des huit années de la Défense sacrée (contre Saddam), et sur les autres fronts, et les marches révolutionnaires qui ont lieu [annuellement] le 22 Bahman (11 février) et le jour de Quds. Il y a aussi les événements du 23 Tir (14 juillet 1999) et du 9 Dey (30 juin 2009). Ce sont tous des évènements extraordinaires. Dans toutes ces situations, les gens ont pu créer des choses incroyables. Nous devons nous en souvenir et compter sur eux aujourd'hui. Nous devons en tirer des leçons. Nous devons apprendre comment traiter cette nation. Nous devons apprendre comment les gens doivent être traités.
Chaque fois que la République islamique a eu besoin de la présence des gens, ils ont été présents volontairement, sans que personne ne le leur demande. Vous souvenez-vous du cortège funèbre du martyr Soleimani ? Ou du cortège funèbre qui a eu lieu à Ispahan, il y a deux ou trois jours ? Ce sont des évènements qui ont beaucoup de sens et montrent la direction dans laquelle ils [les gens] se dirigent. Ils nous montrent le chemin. L'événement d’Al-Ghadir à Téhéran, était un événement remarquable, tout comme d'autres événements similaires dont le peuple a toujours fait partie. Ceci ne doit pas être oublié. La commémoration du martyre de Rajaï et Bahonar, pendant la Semaine du Gouvernement, en est un exemple. C'est un signe pour nous, de ce « rappel » auquel nous devons accorder une grande importance.
Un autre objectif de la Semaine du gouvernement est l'occasion qu'elle offre de s'adresser au gouvernement. Cela signifie que nous devons nous occuper des problèmes actuels auxquels le gouvernement est confronté. Nous devons y réfléchir et en parler. Nous devons réfléchir aux points forts et aux points faibles. Les penseurs en la matière, doivent y réfléchir et en tirer des leçons. La Semaine du Gouvernement qui se déroule chaque année, est une coutume importante. C'est l'occasion de réfléchir, de parler et de prendre des décisions dans les affaires gouvernementales. A propos de ce deuxième objectif, je parlerai de certaines choses en deux parties. Si Dieu le veut, j'essaierai de parler brièvement de ces questions.
La première concerne certaines de vos réalisations. [Je veux dire] les choses qui à mon avis, font vraiment partie des succès que vous avez obtenus. En dehors de cela, il y a le rapport des travaux que les messieurs ont présenté, dont certains sont très importants. Mais permettez-moi de vous présenter ma vision sur vos réalisations et de faire quelques suggestions.
En ce qui concerne les réalisations, je crois que la chose la plus importante que ce gouvernement a accomplie est d’avoir ravivé l'espoir et la confiance des gens. C'est votre plus grande réussite. Le Président et les responsables des différents secteurs ont donné à la population, le sentiment que le gouvernement est au milieu de l’arène, qu'il travaille et lutte pour résoudre les problèmes et fournir des services. Ces efforts ont ravivé l'espoir et la confiance parmi la population, dans une large mesure. Dans certains cas, ces efforts ont également eu des résultats tangibles dont les gens ont eux-mêmes, été témoins. Par exemple, [les améliorations dans] le secteur de la santé, la diplomatie et certains secteurs culturels, ont connu des résultats clairs et perceptibles, qu’il faut montrer aux gens. Il y a eu des résultats, mais il faut informer les gens des résultats et des choses qui sont arrivées. Dans certains cas, les efforts n'ont pas encore abouti mais on peut sentir que des travaux sont en cours. Pour moi, cela constitue votre plus grand succès.
Une autre de vos réalisations concerne vos voyages provinciaux qui sont vraiment brillants. Il est très important que cette administration ait effectué 31 voyages dans diverses régions du pays - en seulement 11 mois – notamment dans les régions défavorisées et reculées. Des scènes exceptionnelles se sont déroulées et une profonde empathie a été manifestée envers le peuple. Ses problèmes ont été suivis et évalués sur le terrain. C'est très important et j'en reparlerai dans les recommandations que je ferai à ce propos.
Une autre de vos réalisations a été votre réaction rapide aux événements imprévus, les inondations et d'autres catastrophes qui ont eu lieu. Cette rapidité de réaction est très importante. Il est important qu'un responsable se précipite immédiatement sur les lieux, quand il y a un tremblement de terre ou une inondation quelque part, et qu'il surveille et organise directement les travaux de secours. Lorsque le président est revenu de son voyage à l'étranger, il s'est immédiatement rendu à Kerman, pour rendre visite aux victimes des inondations. Son ministre y a également passé plusieurs jours, à surveiller les travaux en cours. Ce sont des questions importantes. C'est une de vos réalisations. Cela montre le souci de l'administration pour les gens, et sa présence sur le terrain. C'est une chose importante. Je ne mentionne pas ces réalisations juste pour vous féliciter. Ce que je veux dire c’est qu'il ne faut pas abandonner ce travail. Tachez de poursuivre ce travail de la même manière.
Une autre réalisation que vous avez faite, est que vous avez supprimé toute concurrence négative dans les relations entre les trois pouvoirs [exécutif, judiciaire et législatif]. Je crois que c'est une question importante. Il est mauvais pour le gouvernement, le Parlement et le Pouvoir judiciaire de se heurter constamment et de se critiquer mutuellement. Cela inquiète les gens. Aujourd'hui, nous sentons qu'il y a un accord et une sympathie entre eux. Bien sûr, cette partie et ce travail font partie des choses dont le gouvernement et le Parlement doivent s'occuper et assurer la continuité. C'est un domaine fragile. C'est une des choses qui n'est pas vraiment sous votre contrôle ni sous le contrôle du Parlement. Certains cherchent à créer une agitation et des divisions. Vous devez préserver cette empathie et ce consensus. Le gouvernement, le Parlement et le pouvoir judiciaire doivent tous être conscients et prudents.
Une autre de vos réalisations a été le recrutement des jeunes dans les secteurs exécutifs du pays. C'est une grande décision, car elle ouvre le cercle usé des gestionnaires en les remplaçant par de nouvelles forces. Cela donne un nouveau souffle aux organes exécutifs du pays. C'est une bonne chose qui s'est produite. Continuez à agir de la même manière. Je dois ajouter cependant, que je comprends et que j’ai observé auparavant, quand je parlais constamment des jeunes, qu’ils peuvent faire des erreurs dans certains cas. Dans l'administration et au Parlement, les jeunes font parfois des erreurs, mais les avantages l'emportent sur les inconvénients de ces erreurs. Préserver la jeunesse de l'organe exécutif ou législatif du pays est plus important que de s'inquiéter de quelques erreurs qu'ils pourraient commettre dans certains cas. Par la volonté de Dieu, ces erreurs seront progressivement éliminées. En échange, de forts et bons dirigeants seront formés. C'était une autre de vos réalisations.
Une autre grande réussite de cette administration est qu'elle a sorti notre société d'un état d'attente. Le gouvernement a détourné le regard des gens (qui était fixé sur les) des étrangers. Il les a sortis de l'attente de voir ce que les autres ont à dire sur nous, ce qu'ils décideront pour nous ou ce qu'ils vont faire. L'importance a été accordée aux capacités nationales, le gouvernement s'est appuyé sur celles-ci et des travaux sont en cours. Certains disent que nous devrions avoir des relations avec un certain pays afin de résoudre nos problèmes, alors qu’en fait, cela est très préjudiciable pour notre pays. S'appuyer sur les autres et attendre qu'ils résolvent nos problèmes sont une mauvaise approche. Heureusement, cela (cette approche) a été minimisée dans une large mesure, dans votre administration.
Une autre grande réussite est que cette administration s'est abstenue de blâmer les autres et de trouver des excuses, et elle a accepté la responsabilité des actions qu'elle a entreprises. Pendant tout ce temps, nous n'avons jamais entendu un représentant de l’administration dire « qu’on ne nous laisse rien faire », « que nous n'avons aucun pouvoir » ou « que telle ou telle chose ne dépend pas de nous ». Nous n'avons rien entendu de ce genre de votre part. Accepter la responsabilité de vos actions est vraiment important. Vous dites : « Nous sommes là, nous devons faire le travail et nous le ferons ». C'est un point très positif et important.
Un autre point important est que de bonnes approches sont prises dans les domaines de la politique étrangère et de la culture. Ces approches, notamment dans les domaines culturels, prendront du temps à se mettre en place, mais ce sont des approches positives qui doivent être suivies. C’est une autre de vos réalisations.
Les slogans de la Révolution ont été mis en valeurs, tout comme les slogans de l'Islam, les slogans de recherche de la justice, du rejet du luxe, du soutien aux défavorisés et de la résistance au front de l'arrogance, qui sont les principaux mots d'ordre de la Révolution. Ces questions ont été soulignées et sont devenues plus claires dans le discours des gens, et c'est une chose appréciable. Continuez. Essayez de poursuivre ces réalisations. J'en parlerai davantage lors de mes recommandations. Dans tous les domaines, un travail cohérent est nécessaire. La première partie concernait vos réalisations.
Quant à mes recommandations, j'ai quelques suggestions (à vous faire). Mon premier conseil, que j'ai donné à la plupart des administrations de ces dernières années, est que tout d'abord, vous devez être reconnaissants à Dieu, de vous avoir donné l'opportunité de servir les gens. Le fait que vous soyez dans une position où vous pouvez servir ces gens, aimables et religieux, et ce pays islamique, est vraiment une grande bénédiction. Soyez reconnaissant à Dieu pour cette bénédiction.
La première façon de montrer notre gratitude pour cette bénédiction est de renforcer notre relation avec Dieu par la prière, les supplications et les invocations. Ne laissez pas vos relations avec Dieu se rompre. N'utilisez pas le prétexte d'avoir trop de travail, qui est pourtant vrai. Ne laissez pas cela influencer votre relation avec Dieu, vos prières, les actes recommandés, la récitation du Coran et autre. C'est une des façons de montrer votre gratitude. Une autre façon est de faire des efforts et de lutter (djihad) pour améliorer la vie des gens, ce que Dieu soit loué, vous faites déjà. Continuez cette lutte. Ma première recommandation consiste à être reconnaissant.
Ma deuxième recommandation est de faire le travail - les choses que vous faites actuellement - dans l'intention de plaire à Dieu. S’afficher pour que les gens sachent et voient ce que vous faites, ou attendre qu'ils vous louent, détruisent les bénédictions du travail que vous faites. Soyez sincères dans votre travail :
« Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu'il fasse de bonnes actions et qu'il n'associe dans son adoration aucun à son Seigneur » [Coran 18 : 110].
N'associez personne à Dieu. Faites le travail [pour plaire] à Dieu. Servir les gens est quelque chose qui plaît à Dieu. Dites : « Seigneur, je fais ce travail et sers les gens pour Te plaire ». Soyez sincères dans votre travail. Cela apportera des bénédictions à votre travail.
Bien sûr, être sincère n’est pas en contradiction avec le fait d’informer les gens. Informer les gens n'est pas contraire à la sincérité. Nous avons une narration qui dit qu'il n'y a rien de mal à ce que quelqu'un aime que les gens sachent qu'il fait quelque chose de bien. Il y a une narration authentique à ce sujet [Kafi, vol 2 p 297]. Vous devez informer les gens, cela renforcera leur espoir et leur confiance en vous augmentera. Cependant, [le travail] doit être fait pour plaire à Dieu.
Ma troisième recommandation concerne la présence parmi les gens. Ne perdez pas cela. Certains, dans leur propagande, nomme cela (cette relation) avec des noms que je ne vais pas répéter. Ne vous laissez pas prendre par ces propagandes. Allez voir les gens, écoutez ce qu'ils ont à dire et soyez patients. Les êtres humains ont tendance à se fatiguer parfois, et c'est quelque chose que j'ai connu moi aussi. Il y a des moments où vous êtes vraiment fatigués, mais soyez patients. La présence sur place et fréquente du Président parmi le peuple, apporte de nombreuses bénédictions et a des effets positifs, et il en est de même pour les autres responsables gouvernementaux.
Bien sûr, vous dites que vous êtes une « administration populaire ». Une administration populaire ne signifie pas que vous deviez simplement aller parmi le peuple. C'est nécessaire, mais ce n'est pas suffisant. Vous devez être en mesure d'impliquer les personnes dans les différents travaux et dans les différents secteurs. Je l'ai déjà dit. Je pense que j'en ai peut-être parlé en votre présence. Vous devez réfléchir et voir comment vous pouvez attirer la participation des gens. Vous devez voir comment vous pouvez impliquer les gens dans les domaines financiers et économiques, ou dans les domaines politiques. Vous devez voir comment vous pouvez utiliser les idées et les opinions des gens, dans les différents secteurs. Cela nécessite une planification. Dans les nombreuses lettres que je reçois, ou en communiquant avec les gens, je vois parfois de très bonnes suggestions de personnes que nous ne connaissons peut-être pas, et qui peuvent donner un bon avis sur telle ou telle chose. Cela peut parfois être très bénéfique. [Envisagez] Comment nous pouvons les utiliser.
Ma prochaine recommandation est le respect des promesses. Considérez cela comme une obligation, comme vos prières quotidiennes. S'il y a quelque chose que vous n'êtes pas sûrs de pouvoir faire, ne promettez pas de le faire. Ne faites que des promesses que vous êtes certains de pouvoir tenir et assurez-vous de les tenir. Si être parmi les gens et travailler pour eux créent de l'espoir et de la confiance, ne pas tenir ses promesses a exactement l’effet contraire. Cela décourage les gens et les fait même douter des choses que vous avez accomplies dans d'autres domaines. Il se peut que lorsque vous dites aux gens que vous ferez ceci ou cela, dans cette ville ou dans cette région, vous réalisiez plus tard, que vous ne pouvez pas tenir cette promesse. Parfois, certaines situations inattendues peuvent survenir et vous empêcher de tenir vos promesses. Dans ce cas, expliquez la situation aux gens, afin qu'ils puissent comprendre. Néanmoins, ne faites pas de promesses en pensant que vous donnerez des explications aux gens chaque fois que vous ne pourrez pas les tenir. Ce n'est pas votre objectif. Votre objectif est de tenir vos promesses et de vous assurer qu'elles se réalisent.
Vous et moi, nous savons tous qu'il existe une vaste ligne de front de l'ennemi, formée par les puissances arrogantes et leurs cohortes, qui se dressent contre la République islamique et contre vous, les dignitaires des fonctions de l'exécutif. Ils utiliseront vos plus petites promesses non tenues et déclencheront une propagande généralisée contre vous. Ils savent utiliser la propagande pour détruire la confiance des gens et leur coopération avec vous. Par conséquent, ne faites pas de promesses que vous ne pouvez pas tenir et assurez-vous de tenir les promesses que vous avez faites.
Ma prochaine recommandation est de faire attention de ne pas se noyer dans les affaires inattendues. L’administration doit avoir devant elle, un plan opérationnel général, pour les affaires du pays, et c'est probablement le cas. Avancez selon ce plan général. Avancez de manière à ce que les ennemis ne puissent pas dire que l’administration n'a pas de programme. Vous devez vraiment avoir devant vous un programme général et clair, basé sur les principaux problèmes du pays, que vous pouvez expliquer aux gens, et que vous devez exécuter. Si cela est fait, les affaires inhabituelles trouveront leur place. Quand je dis : « Ne vous noyez pas dans les affaires du jour », cela ne signifie pas que si quelque chose comme l’incident d’Abadan arrive [l’effondrement d’un bâtiment], vous ne devez pas vous en occuper. Vous devez vous en occuper et vous occuper aussi des autres affaires comme les inondations et d’autres problèmes. Vous devez vous occuper de ces problèmes, soudains et inattendus, mais vous ne devez pas vous noyer dedans. Travaillez selon un plan précis, et concentrez votre attention sur ce plan complet et inclusif. C'est quelque chose dont il faut tenir compte.
Ma prochaine recommandation est la gestion des priorités. Le gouvernement a des possibilités limitées et ne peut pas tout gérer. Nous devons identifier les priorités les plus importantes. Quelles sont ces « priorités » ? il faut les identifier parmi les grands enjeux. Par exemple, une question majeure est l'économie, une autre est la science, une autre est la sécurité, une autre concerne les problèmes sociaux et une autre, la culture. Ce sont tous des questions majeures. À mon avis, l'économie est actuellement notre première priorité. Non pas que nous ne devons pas nous occuper des autres problèmes, nous devons nous occuper de chacun d'eux, mais notre objectif principal doit être les questions économiques, et je l'expliquerai plus loin.
Une fois que nous aurons déterminé et organisé nos priorités, en grands et moins grands secteurs, nous verrons par exemple, quelle est la priorité en économie, quelle est la priorité dans les questions culturelles, et nous devrons gérer les priorités dans chacun de ces domaines. Mais comme je l'ai dit, aujourd'hui, la première et la plus importante priorité est à mon avis, l'économie, au moins pour l’instant. Pour combien de temps ? Nous ne le savons pas. Pour quelques temps. L'économie doit être prise très au sérieux, mais en accord avec la culture. Tout ce que vous faites dans le domaine de l'économie, doit être en lien avec la culture, c'est nécessaire. Sans compter que vous devez également vous occuper des questions diplomatiques, culturelles et autres.
Maintenant, il y a quelques points que je vais souligner concernant l'économie. Premièrement, les principaux responsables économiques du pays doivent travailler avec cohérence. Le Président a également mentionné dans ses déclarations, qu’il y a des discussions dans ce domaine, et qu’en cas de désaccord, ils arrivent à consensus et avancent tous, en fonction de cela (ce consensus). C'est ce que je veux souligner.
S’il y a des divergences, essayez de parvenir à une convergence de vue dans le domaine économique. Si vous ne parvenez pas à une convergence de vue, renforcez et soutenez l'opinion qui a le plus de voix. Il ne faut pas qu’un responsable économique - un responsable du comité économique ou un responsable économique de l’exécutif - dise une chose, et que l'autre dise autre chose. Supposons, par exemple, que dans la question de la suppression des devises « préférentielles », quelqu'un dise une chose et que quelqu'un dise autre chose. Cela n’est pas possible. Tout le monde doit dire la même chose et suivre la même logique.
Deuxièmement, les priorités dans le domaine économique, doivent être déterminées, j'en reparlerai plus tard.
Le troisième point concernant l'économie, est qu'il y a quelques points principaux en économie, sur lesquels il faut se concentrer. Le Président, lui-même, devrait se concentrer sur ces points que je vais mentionner, se renseigner à leur sujet et demander des rapports, pour voir les progrès qui ont été faits. Par exemple, il pourrait vérifier les principaux indicateurs économiques sur le degré et la croissance de l'inflation. Ceci devrait faire partie des problèmes qui sont toujours devant vos yeux, ainsi que la croissance économique qui a une valeur définie en économie. Nous devrions atteindre le numéro huit. C’est un problème qui nécessite une attention particulière. Il y a aussi la question de la croissance des investissements. Nous sommes très en retard dans le domaine de la croissance des investissements. De nombreux problèmes sont apparus en raison d'un manque d'attention et de concentration sur les investissements, principalement dans les domaines de l'industrie et de l'agriculture. Il y a aussi la croissance de l'emploi, la croissance du PIB par habitant, et la réduction des écarts socio-économiques. L'une des choses très importantes que vous avez mentionnée dans votre rapport, est que cet écart a diminué sur la base de l’indice de Gini. Cela doit être poursuivi de façon continue. Si ces enjeux et ces indicateurs majeurs ne sont pas pris en compte de façon précise et continue, les enjeux seront négligés et nous nous rendrons compte à quel point nous avons pris du retard dans le domaine (du contrôle) de l'inflation, des investissements ou d'autres domaines. C'est une autre question [à prendre en considération].
Une autre question est la production que vous avez également mentionnée et que je répète depuis de nombreuses années. Le secteur le plus important de l'économie sur lequel nous devons nous concentrer pour le progrès économique, est le secteur de la production. Une amélioration des moyens de subsistance, de l'emploi, du pouvoir d'achat, et divers autres problèmes économiques dépendent vraiment de la production nationale et nécessitent une grande attention. Tout ce qui nuit à la production doit être traité avec sérieux. Tout ce qui endommage ou détruit la production nationale, doit être sérieusement combattu. Vous devez vous battre dans le domaine de la production, que ce soit dans l'industrie ou dans l'agriculture.
Dans l'agriculture, la sécurité alimentaire est un enjeu très important. Quand nous regardons le monde aujourd'hui, nous voyons qu'il y a une guerre en cours dans une partie du monde [entre la Russie et l'Ukraine], mais nous pouvons voir aussi l'impact que cela a sur le reste du monde. Cela montre à quel point la sécurité alimentaire est importante. J'ai toujours insisté sur l'importance de l'autosuffisance en blé, en maïs et en intrants. Certains spécialistes ou experts disent que nous devrions nous concentrer sur l'industrialisation. Bien sûr, je ne suis pas du tout contre l'industrialisation. J'ai toujours essayé de promouvoir le développement industriel plus que beaucoup d'autres, mais la sécurité alimentaire est une priorité importante qu’il ne faut pas négliger. Nous pouvons clairement voir à quel point elle est importante dans le monde d'aujourd'hui.
Dans le domaine de l'industrie et de la production industrielle, nous avons un problème majeur et j'en ai parlé avec les gens qui étaient à l'exposition où j’ai regardé les rapports. Le problème est un manque de « fonds de roulement ». Les gens s'en plaignent. C'est la responsabilité des banques. Les banques ne doivent pas laisser les unités de production souffrir par manque de fonds de roulement. Maintenant, la Banque centrale a des politiques strictes, qui sont nécessaires et requises pour les bilans et autres. Il est nécessaire que les banques connaissent ces restrictions, mais elles devraient les orienter dans les domaines non productifs où les banques sont impliquées. Comme nous pouvons le voir, les banques ont des services qui ne sont pas productifs, comme le commerce des terres et des pièces d'or. Beaucoup de choses de ce genre se produisent lorsque les banques travaillent dans le financement des entreprises. Ces restrictions devraient être déplacées vers ce domaine. Assurez-vous que les facilités bancaires pour les unités de production, ne sont pas affectées. Les unités de production dépendent des facilités bancaires. C'est une autre question [à prendre en considération].
Comme je l'ai dit, il y a des priorités dans les secteurs économiques, et j'en ai mentionné quelques-unes. Par exemple, le logement est une autre priorité importante. Le logement est un enjeu très important. Premièrement, les progrès dans le domaine du logement, créent des opportunités d'emploi. Même le déclenchement de projets dans le logement lui-même, crée des opportunités d'emploi pour de nombreuses personnes spécialisées dans ce domaine. Deuxièmement, nous ne dépendons pas des autres pays dans le secteur du logement. La terre nous appartient, les matériaux nous appartiennent et les designs nous appartiennent. Par conséquent, le logement nécessite qu’on lui accorde une attention particulière. Nous sommes très en retard dans le secteur du logement et on en voit les effets. Les prix d'achat et les loyers sont exorbitants. Les gens ont vraiment des problèmes dans ce domaine. L'une des priorités absolues de l'économie est le logement.
Dans le secteur de l'énergie, les raffineries de pétrole sont une des choses importantes sur lesquelles nous devons nous concentrer, et je l'ai souligné à maintes reprises, depuis l’administration précédente. J'ai entendu dire que vous avez commencé à travailler dans ce domaine, continuez, car c'est une question importante.
Le secteur minier est un autre secteur où nous sommes très en retard. Vous devez compléter la chaîne et créer une valeur ajoutée dans le secteur minier. Parfois, j'ai reçu des rapports que j'ai transmis à l’administration et aux autorités, au cours de ces nombreuses années, mais aucune action sensible n'a été entreprise dans le secteur minier. Ce domaine doit être suivi. Nous avons les mines les meilleures et les plus diversifiées, mais soit ces mines sont laissées intactes, soit leurs produits sont vendus comme matières premières. D'autres achètent nos minerais bruts et nous les revendent transformés, à un prix bien supérieur au prix qu'ils nous ont payé. Parfois, les pierres utilisées dans certains bâtiments - par exemple les marbres des mines de roche de Kerman qui sont de très haute qualité - sont envoyées en Italie où elles sont traitées et travaillées. Ensuite, nous les leur achetons à un prix bien supérieur au prix de vente, et nous les utilisons dans nos bâtiments. La question minière est donc une autre de nos priorités.
Dans le domaine des transports, le parachèvement des routes vitales, comme les routes de transit entre le nord et le sud, et entre l'est et l'ouest, est un enjeu très important. Notre pays a toujours eu une position exceptionnelle en matière de transit, en reliant le nord au sud et l'est à l'ouest, et occupe une position exceptionnelle. Lorsque vous regardez la carte du monde, vous pouvez voir à quel point notre position géographique est unique. Par conséquent, les itinéraires de transit ainsi que les itinéraires de communication et de transport intérieurs, sont des questions importantes sur lesquelles il faut se concentrer.
Une autre priorité en économie, est le domaine maritime qu'il [le Dr. Mokhber] a également mentionné. J'insiste sur l'importance de la mer depuis de nombreuses années. Quelques petits efforts ont été faits, mais ce qui devait arriver ne s'est pas encore produit. La mer est un enjeu important. Il y a la mer elle-même, l'eau de mer, les produits maritimes, les ports et les zones résidentielles qui peuvent être construites près de la mer, et sont des richesses exceptionnelles pour le pays. Nous avons des mers, au nord et au sud de notre pays, et c'est un grand avantage pour nous, dont nous devons tirer le meilleur parti.
Pour résumer brièvement, ma recommandation dans les domaines économiques et non économiques est de ne pas laisser gaspiller nos ressources naturelles et nos capacités humaines. Ne laissez pas cela arriver. M. Mokhber avait raison lorsqu'il a dit que nous avons des gens capables de gérer le pays, eux-mêmes. Ce sont vraiment de grands trésors pour notre pays. Ne laissez pas ces possibilités être gaspillées.
Une chose sur laquelle j'ai toujours insisté, est qu'il ne faut pas laisser les choses inachevées. Parfois, nous commençons quelque chose avec enthousiasme et beaucoup d'impatience. Mais après quelques étapes, on s'en désintéresse peu à peu, et le travail reste inachevé. Méfiez-vous de cela et ne laissez pas les projets inachevés. Bien sûr, certains de nos problèmes sont dus à l'accumulation des problèmes du passé. La résolution de ces problèmes est difficile et prend du temps. Soyez patients et persévérants. Si Dieu le veut, vous franchirez ces obstacles grâce à votre endurance et vos efforts. Si les choses que j'ai mentionnées aujourd'hui, sont faites, la treizième administration se révélera efficace et active, et saura résoudre les problèmes de vie des gens. De cette façon, Dieu sera satisfait de vous et le peuple aussi, sera satisfait de vous, In-cha-Allah.
Voilà un bref résumé de ce que je jugeais nécessaire de dire. J'espère que Dieu vous aidera à réussir et je prierai pour vous comme je le fais toujours. J'espère, par la volonté de Dieu, le Très-Haut, que l'âme de notre magnanime Imam [Khomeiny] et les âmes bénies des chers martyrs seront satisfaites de nous. Que Dieu nous accorde le succès de pouvoir remplir nos devoirs envers eux, et envers notre cher peuple de la meilleure façon possible.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !