Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 14 octobre 2022 par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la révolution islamique, lors d'une réunion avec des représentants du gouvernement de la République islamique et les participants à la 36ème Conférence internationale sur l'Unité islamique, organisée à l'occasion de l’anniversaire du Saint Prophète de l'Islam et de l'Imam Sadegh (as).
Au nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
Louange à Dieu, Seigneur des mondes, et salutations à notre Maître Muhammad, sa Lignée immaculée, ses compagnons élus et ceux qui les suivent sincèrement jusqu'au Jour du Jugement !
Je souhaite la bienvenue à toutes les personnes présentes ici aujourd'hui, aux personnalités respectées et aux chers invités qui assistent aux programmes de la Semaine de l'unité islamique. Je voudrais également vous féliciter tous, ainsi que toute la nation iranienne et toute l’Ummah (Communauté) islamique, de l'Est et de l'Ouest, à l'occasion de l’anniversaire de la naissance du Prophète Muhammad (as) et de l'Imam Sadegh (as). J'espère que l’attention du Prophète et du Seigneur qui nous sera accordée, grâce au Prophète, conduira la grande Ummah islamique vers le progrès.
Bien sûr, il y a un point culminant dans la personnalité unique du Saint Prophète et du Grand Messager, qui est « Al-Bi'that » (la mission prophétique). La personnalité du Saint Prophète est unique dans tout l'univers. Le sommet de sa personnalité est le point où son cœur pur se connecte avec la grandeur, la dignité et la sagesse divines, à savoir Al-Bi'that. Ceci est vrai et tous les aspects de la vie du Prophète, même après Al-Bi'that, sont conformes à la question de la Bi'that. Autrement dit, on ne peut pas supposer que le Saint Prophète de l'Islam avait une vie ordinaire avant la Bi'that. Non, ses actions, les bénédictions que Dieu lui a accordées, les événements qui se sont produits dans le monde naturel en raison de son existence, sont tous exceptionnels. Tous sont proportionnels au point culminant de ce grand homme, qui est la Bi'that. Les signes de Dieu, le Tout-Puissant, peuvent être vus dans toutes les périodes de la vie du Prophète, même au moment de sa naissance. Nous fêtons aujourd'hui la naissance du Prophète. Les signes et les effets de ces bénédictions divines, qui culminent dans la Bi'that, peuvent être observés par l'humanité, même le jour de la naissance du Saint Prophète. On peut également constater des signes du monothéisme le jour de son anniversaire, des événements comme l'effondrement des idoles à l'intérieur de la Kaaba, la confrontation avec les idoles taghutis [arrogantes] et les grands taghuts de l'époque, l'assèchement d’un « lac sacré », l'extinction d’un « feu sacré » dans le temple du feu, et l'effondrement de Taq-e Kasra [l’Arc de Ctésiphon]. Par conséquent, cet anniversaire n'est pas un jour ordinaire. C'est un jour très important. C'est un très grand jour que nous célébrons aujourd’hui comme une fête.
Un point important à noter est que célébrer ce jour comme un jour d'Eïd (une fête), ne se limite pas à des célébrations et des commémorations et des choses de ce genre. Nous le célébrons pour apprendre quelque chose. Nous le célébrons pour prendre le Saint Prophète comme un modèle à suivre. C'est ce dont nous avons besoin, c'est ce dont l'humanité a besoin aujourd'hui. Nous devons en tirer des leçons. Par conséquent, la raison pour laquelle nous gardons vivante la mémoire du Saint Prophète (as) est que nous puissions agir en fonction de ce verset sacré [du Coran] qui déclare : « En effet, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Dieu et au Jour dernier et invoque Dieu fréquemment » (Coran 33 : 21).
Le Saint Prophète est un excellent modèle, le Coran le dit clairement. Que veut dire « modèle » ? Cela signifie un modèle que nous devons suivre, situé sur un sommet et vers lequel nous devons nous déplacer et nous tourner. L'homme doit avancer vers ce sommet au mieux de ses capacités. C'est ce que veut dire « un excellent modèle ».
Maintenant, si nous décidons de suivre ce modèle et cet exemple, il n'y a pas qu'une ou deux leçons à apprendre, mais des centaines de leçons. Il y a des centaines de leçons, fondamentales et importantes, dans la vie personnelle du Prophète, dans sa vie de famille, dans son gouvernement, dans ses relations avec ses amis, avec ses ennemis, avec les croyants et avec les mécréants. J’évoquerai une de ces leçons aujourd'hui, qui est la leçon du verset sacré :
« Certes, un Messager pris parmi vous, est venu à vous, auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et miséricordieux envers les croyants » (Coran 9 : 128)
Je veux me concentrer sur la partie « auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez ». Vos souffrances sont douloureuses et difficiles à supporter pour le prophète. Lorsque vous souffrez, le Prophète (as) souffre également. Bien sûr, cela ne se limite pas aux musulmans qui vivaient à l'époque du Prophète (as), mais à tous les croyants dans toute l'Histoire. Les musulmans en Palestine, au Myanmar et ailleurs, qui souffrent, doivent savoir que leur souffrance affecte également l'âme du Saint Prophète (as). C'est très important. C'est dans la nature de notre Prophète, et à l’opposé de l'état des ennemis, décrit dans le verset suivant :
« Ô les croyants, ne prenez pas de confidents en dehors de vous- mêmes : ils ne failliront pas à vous bouleverser. Ils souhaiteraient que vous soyez en difficulté » (Coran 3 : 118).
D’un côté, nous avons : « auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez », au sujet du Prophète, et de l’autre : « Ils souhaiteraient que vous soyez en difficulté », (les ennemis) et se réjouissent de votre souffrance. C'est notre situation actuelle, essayez de connaitre notre situation actuelle dans le monde d'aujourd'hui.
D'un côté, il y a l'existence sainte et sacrée [du Prophète] « auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez », et celle des ennemis « qui souhaiteraient que vous soyez en difficulté ». Ils sont heureux de votre souffrance, votre misère les rend heureux. Évidemment, quand c'est possible, ils essaient même de vous pousser dans la souffrance et la misère. Nous devons le comprendre, le savoir et prêter attention à cette situation.
D'où viennent les souffrances de l’Ummah islamique à l'heure actuelle ? Pourquoi les nations musulmanes souffrent-elles tant, en termes économiques, en termes de pressions politiques, en termes de guerres et de guerres civiles, de domination, d'usurpation, de colonialisme, de néo-colonialisme et autre ? Quelle est la raison de ces souffrances ? Pourquoi les musulmans doivent-ils souffrir ? Il y a plusieurs raisons à cela, il y a maintes raisons. Le retard scientifique est une de ces raisons. La domination coloniale est une autre raison. Il y a plusieurs raisons à cela. Ceux qui sont impliqués dans la politique, les analystes politiques et sociaux, et autres, ont travaillé dans ces domaines. Des milliers d'articles ont été écrits à ce sujet. Mais l'un des facteurs - qui est peut-être le plus important ou l'un des plus importants - est la division des musulmans. Nous ne connaissons pas notre valeur ni la valeur des autres. C'est là que réside notre problème. Nous sommes séparés les uns des autres, et divisés.
Les divisions entre nous, font que nous ne sommes pas bienveillants les uns envers les autres, et parfois, il y a même de la malveillance entre nous, c'est le résultat (des divisions). Le Coran est très clair à ce sujet. Sur les problèmes que les humains ont dans la vie, il n'y a vraiment pas un point important dont le Coran ne parle pas ouvertement. Dans ce cas (précis), le Coran déclare :
« Obéissez à Dieu et à Son messager, et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force » (Coran 8 :46).
Les conflits entre vous, vous fragilisent et vous affaiblissent. « [vous] perdrez votre force » signifie « [vous] perdrez votre dignité ». Tout différend entre vous, vous avilira et permettra certainement aux autres de vous dominer. C'est le résultat de la division.
Le Commandeur des Croyants, l'Imam Ali (as) a évoqué cette question dans son sermon intitulé Al-Qasi'a, qui est un des sermons les plus importants du Nahj-ul-Balagha [La Voie de l'Éloquence]. Le Commandeur des Croyants demande à ses auditeurs de se référer à l'histoire et de regarder l'état dans lequel les gens étaient dans le passé. Chaque fois qu'ils étaient unis, chaque fois qu'ils étaient d'accord ensemble, ils jouissaient de la dignité. Cependant, ils ont perdu leur unité :
« Voyez donc ce qui leur est arrivé vers la fin lorsqu’ils ont été sujet de division et que leur unité s'est rompue » (Sermon 192).
Il y a quelques phrases après cela sur le même sujet, où il déclare que lorsque cela s’est produit, lorsque la division, la séparation et l'inimitié se sont répandues,
« Alors Allah leur a enlevé le vêtement de Son honneur et les a privés de la prospérité produite par Ses faveurs » (Sermon 192).
Dieu, Tout-Puissant, leur a enlevé (les vêtements de) leur honneur. L'honneur qu'ils avaient, la dignité qu'ils avaient, la bénédiction que Dieu leur avait donnée, leur ont été enlevés à cause de leurs divergences et de leurs divisions.
Eh bien, nous devons vraiment réfléchir à cela, nous devons réfléchir à la question de l'unité entre les musulmans. Aujourd'hui, l'ennemi veut exactement le contraire. Ils ont planté cette graine pourrie, cette cellule cancéreuse dans la région, le régime sioniste, pour servir de base à l'inimitié occidentale contre l'Islam. Puisqu'ils avaient détruit et divisé le vaste Empire ottoman en de nombreux pays à une époque, ils avaient besoin d'une base pour continuer à les occuper. Ils ne voulaient pas que de grandes réalisations aient lieu dans la région. Le pays opprimé de Palestine a été choisi comme base où les sionistes maléfiques, corrompus, meurtriers et impitoyables, ont été transférés et installés. Ils y ont établi un faux gouvernement. Ils y ont créé un faux peuple et une fausse nation à cette fin. Les musulmans en étaient conscients. Les ennemis essaient que le régime sioniste, cette cellule cancéreuse ramifiée, ne soit plus appelé « l'ennemi » et l'utilisent pour créer des discordes entre les pays de la région. Ils essaient d'étendre leur occupation partout. Ces normalisations (des relations avec le régime sioniste) sont une des plus grandes trahisons de l'Islam et des musulmans. Fomenter des divisions, fomenter la discorde, c'est ce que fait l'ennemi. L'ennemi travaille toujours là-dessus.
C'est ainsi que nous devons tirer profit de l'anniversaire [du Prophète] :
« En effet, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle [à suivre] » (Coran 33 : 21).
Nous avons déjà évoqué ce qu'est le Messager d'Allah et c'est pourquoi, dans la République islamique, nous avons désigné ce jour comme un jour de fête et le jour de l'unité. Ainsi, du 12 Rabi' al-Awwal [le troisième mois du calendrier lunaire], qui est la narration sunnite sur la date de la naissance du Prophète, au 17 Rabi' al-Awwal, qui est la narration chiite, nous avons des célébrations au cours de cette semaine baptisée « Semaine de l'unité ». C'est un bon slogan mais il faut pouvoir le réaliser. Nous devons avancer vers sa mise en œuvre dans la pratique.
Vous me direz peut-être que « nous ne sommes pas les dirigeants de ces pays » ! Oui, les dirigeants ont d'autres motivations, ils ont des motivations politiques et d'autres buts. Cependant, les intellectuels, les érudits, les écrivains, les poètes, les sages et les élites d'un pays peuvent créer un environnement différent de celui que recherche l'ennemi. Une fois que l'environnement aura changé, parvenir à l'unité deviendra plus faisable.
Maintenant, qu'entend-on par unité ? Ce que nous entendons par unité n'est certainement pas l'unité confessionnelle ni l’adhésion au nom de quelqu'un d'autre. Non, ce n'est certainement pas ce qui est sous-entendu ici. Ce n'est pas non plus l'unité géographique, comme ce qui s'est passé dans les années 1960 et 1970, lorsque certains pays arabes se sont unis et ont déclaré qu'ils ne faisaient qu'un. Cela ne s'est pas produit, ne se produira pas et n'est pas possible. Ce n'est pas non plus, ce que nous voulons dire. L'unité signifie « être unis dans la protection des intérêts de l’Ummah islamique ». Nous devons d'abord identifier quels sont les intérêts de l’Ummah islamique et où ils résident. Les nations doivent ensuite parvenir à un accord. Si les gouvernements avancent dans cette voie, In Cha Allah - que Dieu guide leurs cœurs dans cette direction - ils peuvent parvenir à un accord qui sert les intérêts de l’Ummah. Après cela, les nations doivent déterminer ce dont l’Ummah islamique a actuellement besoin, avec qui elles doivent être ennemies et comment elles doivent manifester cette animosité, avec qui elles doivent être amies et comment elles doivent manifester cette amitié. Elles devraient parvenir à un accord sur ces approches, au cours de pourparlers et de négociations, et avancer dans cette direction. Ce que l'on entend par unité, est la mise en œuvre d'actions conjointes contre les complots des puissances arrogantes.
Bien entendu, l’Arrogance mondiale a des programmes clairs pour notre région et nos pays. Il y a de grandes opportunités dans cette région islamique. Notre région est une des régions les plus sensibles au monde, sinon la plus sensible. C'est aussi une des régions les plus riches du monde, sinon la plus riche. La région qui englobe l'Asie centrale, l'Asie de l’ouest et l'Afrique du Nord, qui est la région islamique, est une zone très importante. L'Arrogance et les pouvoirs qui agissent dans les coulisses des politiques de l’Arrogance mondiale, les entreprises, les cartels et les trusts internationaux, ont des plans pour cette région. Coopérons entre nous, afin de pouvoir déjouer leurs complots. C'est le sens de l'unité. Nous avons fait cette suggestion au monde islamique, et nous l'avons exigée du monde islamique.
Il y a un point important qu'il ne faut pas négliger, c'est qu'aujourd'hui, il devient chaque jour plus clair que la carte politique mondiale est en train de changer. Aujourd'hui, la carte politique du monde change quotidiennement. La question de l'unipolarité et du fait qu'une ou deux puissances intimident les autres pays et nations, a perdu sa légitimité, les nations se sont réveillées. Le système unipolaire a été rejeté et il deviendra progressivement obsolète. On entend souvent ces jours-ci, que des politiciens de haut rang disent qu'ils ne sont pas d'accord avec un système unipolaire. Quelle est la définition d'un système unipolaire ? Cela signifie que par exemple, les États-Unis élaborent des plans pour l'Irak, la Syrie, l'Iran, le Liban ou tel autre pays, et disent : « Vous devez faire ceci. Cela doit arriver. Cela ne doit pas arriver ». Il se peut qu’ils le disent ou ne le disent pas ouvertement, mais ils prennent de telles mesures. C'est comme ça aujourd'hui. Ils élaborent des plans pour les pays et mobilisent leurs forces à cet effet.
L’Arrogance mondiale a des plans, [mais] cela est en train de changer. Cette situation où l’Arrogance mondiale domine d'autres pays, nations et régions, est en train de changer progressivement, à l'instar du changement issu des mouvements anticoloniaux, au milieu du XXe siècle, lorsque les pays, les uns après les autres, se sont dressés contre la colonisation directe, en Asie, en Afrique et en Amérique Latine. La carte politique du monde a alors connu des changements majeurs, et des changements majeurs ont également lieu aujourd'hui. La domination, discrète et implicite, de l’Arrogance mondiale perd clairement et progressivement, sa légitimité parmi les nations. Ce n'était pas légitime au départ, mais les nations le comprennent progressivement. Cela conduira à une nouvelle situation, cela créera un nouveau monde. Nous ne pourrons peut-être pas dire très précisément à quoi ressemblera ce nouveau monde, mais nous sommes certains qu'un nouveau monde se forme progressivement, au fil des années. Où est l’Ummah islamique dans ce nouveau monde ? C’est une question importante.
L’Ummah islamique se compose d'un milliard et demi de personnes avec une histoire scientifique riche et rayonnante. Oui, nous avons pris du retard au cours des derniers siècles, dans le domaine de la science, mais avant cela, le sommet de la science et de la connaissance appartenait aux musulmans. C'est notre patrimoine, il est à notre disposition. Nous possédons des ressources naturelles, des ressources humaines et de nouvelles motivations pour le changement. Où sont ce monde islamique et cette Ummah islamique avec toutes ces caractéristiques ? Dans ce nouveau monde qui se forme, où serons-nous ? Où nous arrêterons-nous et où serons-nous présents ? C'est très important. C'est une question à laquelle l’Ummah islamique doit réfléchir. Ces événements qui se déroulent en Occident et en Europe, ne sont pas des événements normaux, ce sont des évènements qui indiquent des changements majeurs.
Eh bien, nous pouvons jouer un rôle important. L’Ummah islamique, nous les pays et nations islamiques, pouvons avoir une haute position dans le nouveau monde qui se forme progressivement. Nous pouvons servir de modèle, nous pouvons être considérés comme des pionniers, à une condition. Quelle est cette condition ? C’est l’union ! C’est surmonter les divisions et les tentations de l'ennemi, les tentations des États-Unis, les tentations des sionistes, les tentations des grandes entreprises et ces tentations que l'on entend parfois dans nos propres cercles. Dans le monde de l'Islam, certaines personnes répètent ces paroles [de l'ennemi], elles disent les mêmes choses. Il faut se débarrasser de ce mal en étant unis, en évitant les divisions et en faisant preuve de solidarité. C'est la condition. Si nous pouvons respecter cette condition, nous pourrons sans aucun doute, placer l’Ummah islamique dans une haute position dans l'avenir et dans la forme future de la géographie politique du monde.
Est-ce possible ? Face à des enjeux importants, il y a toujours des gens dont les premières réactions sont le déni et le pessimisme [qui disent] : « Ce n'est pas possible, cela ne sert à rien. Je ne suis pas d'accord ». Je dis que c'est possible, l'unité et l'harmonie entre les nations islamiques sont possibles, mais il faut travailler, il faut agir. Comme je l'ai dit, nous n'avons pas perdu toute confiance aux dirigeants et aux dirigeants des pays islamiques, mais les personnalités importantes du monde islamique, les religieux, les intellectuels, les professeurs d'université, les jeunes, les sages, les écrivains, les poètes et les médias sont notre principal espoir. Ce sont les gens en qui nous plaçons notre espoir. Ils doivent se sentir indépendants et responsables. Ils doivent sentir qu'ils ont un devoir. Lorsque certaines personnalités avancent dans une direction, elles orientent également l'opinion publique dans cette direction. Lorsque l'opinion publique d'un pays est formée, la politique du gouvernement de ce pays va, par conséquent, dans le même sens. Ils sont obligés et n’ont pas d’autre choix. Cela est donc possible. C'est possible mais pas sans effort. Sans effort, rien dans le monde, aucune réalisation matérielle ou spirituelle, n'est possible.
« Et qu'en vérité, l'homme n'obtient que [le fruit] : de ses efforts » (Coran 53 : 39)
Nous devons faire des efforts, nous devons travailler et cela deviendra possible.
Je vais mentionner un petit exemple. La République islamique en est un petit exemple. Nous nous sommes opposés aux grandes puissances. Le monde était aux mains de deux grandes puissances : les États-Unis et l'ex-Union soviétique qui se disputaient sur des dizaines de questions, mais se sont mises d'accord sur une question, à savoir l'opposition à la République islamique. Les États-Unis et l'ex-Union soviétique, malgré tous leurs différends, se sont unis contre la République islamique. L'Imam Khomeiny s'est dressé contre eux, il ne s'est pas rendu. Il a clairement déclaré : « Ni l’Est, ni l’Ouest ». [Nous ne sommes] avec aucun des deux. Ils (les ennemis) pensaient que ce n’était pas possible et qu’ils pourraient déraciner ce jeune arbre qui est aujourd'hui devenu un arbre puissant et fort qu’ils n'osent même pas penser à arracher ! Nous sommes restés fermes et avons progressé. Bien sûr, il y a des défis. Toute chose a ses défis. Rien n'est possible sans efforts. Ceux qui se rendent ont aussi leurs propres difficultés. Les difficultés ne sont pas seulement pour ceux qui résistent. La résignation est également difficile, mais la différence est que, quand quelqu'un résiste, sa lutte le fait progresser. Nous luttons, mais nous avançons. Ceux qui se rendent, endurent les difficultés mais reculent, ils n'avancent pas. Par conséquent, je crois que c'est possible. Il est possible de faire des efforts, de travailler dur, d'avancer vers cette unité que l'Islam et le Coran attendent de l’Ummah islamique, malgré toutes les différences qui existent.
Certaines différences qui ont des raisons ethniques et des raisons raciales, et dont certaines sont liées à la langue, n'ont pas d'importance. Ce sur quoi nous devons nous concentrer aujourd'hui, est la question des confessions, chiite ou sunnite. Nous ne devons pas laisser une différence de croyances et de dénominations nous conduire à un conflit. Il y a des choses qui causent des conflits que nous devons strictement éviter. Les politiciens, américains et anglais, ont commencé à discuter des questions chiites et sunnites dans leurs cercles, et c'est très dangereux. Ces gens sont contre l'Islam, ils ne sont bons ni avec les chiites ni avec les sunnites. Ils ont commencé à en discuter.
J'ai parlé un jour, des chiites « anglais » et des sunnites « américains ». Certains ont prétendu à tort que lorsque nous parlons des chiites « anglais », nous entendons les chiites qui vivent en Angleterre. Non, un chiite anglais peut vivre dans un pays islamique. Cela signifie ceux qui s'inspirent des Anglais, les chiites qui provoquent des disputes et les sunnites qui provoquent des disputes comme Daech, les Wahhabites et les takfiris qui provoquent des disputes et accusent telle ou telle personne de mécréance [kafir] ! Ils sont musulmans de nom et pourraient même être des musulmans pratiquants dans leur pratique personnelle, mais ils sont au service de l'ennemi.
La personne qui sème la discorde sert l'ennemi, peu importe la position ou le pays dans lequel elle se trouve. Je le crois, je le crois fermement. Nous avons sérieusement réagi à ceux qui ont heurté les sentiments de nos frères sunnites, au nom de la défense du chiisme. Cela (cette réaction sérieuse) devrait avoir lieu partout. Il doit y avoir une harmonie. Bien sûr, il y a des extrémistes des deux côtés, il y a des gens parmi les chiites, qui sont extrémistes, à cause de leurs croyances ou pour toute autre raison, et il y a aussi des extrémistes sunnites. L'extrémisme existe (des deux côtés). Nous ne devons pas permettre que cet extrémisme devienne un prétexte pour accuser les croyants dans leur ensemble. C'est ainsi que nous avons réagi.
Nous avons vu comment les wahhabites ont détruit les tombes des Imams il y a 200 ans. Ils ont détruit la tombe sacrée de l'Imam Hussein (as) à Karbala, il y avait un tombeau en bois qu’ils ont incendié et ils ont fait du café (avec ce feu) et l'ont bu. Cela est vraiment arrivé. Ils sont allés à Najaf, mais ils n'ont pas pu pénétrer à l'intérieur [de la ville], à cause du Cheikh Ja'far Kashif ul-Ghita qui avait des soldats, et avait mobilisé les étudiants du centre islamique et des gens autour de Najaf. Ils avaient créé une enceinte autour de Najaf et ils (les wahhabites) n’ont pas pu entrer, alors ils sont allés à Kufa, à la mosquée de Kufa, et ont massacré de nombreux chiites qui s'y trouvaient. Cela n'a pas amené les religieux chiites, les personnalités chiites importantes, les Marjas chiites, à accuser le peuple sunnite. Non, ceux qui ont fait ces choses étaient des extrémistes. À notre époque, nous pouvons voir comment Daech a été impitoyable en Irak, en Syrie et récemment dans les écoles en Afghanistan où ils n'ont montré aucune pitié. Ils ont fait exploser des écoles de filles, des écoles de garçons, et ont endeuillé ces familles qui ont perdu leurs enfants. Ils font cela mais nous n'accusons jamais les sunnites. Ces gens sont des extrémistes. Il devrait en être de même de l'autre côté. Certaines personnes peuvent avoir des convictions extrémistes, mais cela ne signifie pas que toute la communauté chiite doive être accusée d'extrémisme. C'est un domaine sur lequel il faut travailler, les érudits et les religieux doivent travailler là-dessus.
Nous subissons les effets de ces divisions qui existent entre nous, en Palestine et dans d'autres pays. Ils tuent quotidiennement des gens en Palestine. Ils tuent des enfants, des adolescents, des jeunes et des personnes âgées. Ils les emmènent en prison et y torturent des milliers de personnes. Cela se passe sous nos yeux. Cela se passe d’une autre manière au Myanmar et de différentes manières dans d'autres endroits. C'est dur, c'est dur pour l’Ummah islamique
« [à lui] pèsent lourd les difficultés que vous subissez » (Coran 9 : 128)
Ces choses font souffrir le Prophète (as). Il faut y penser et travailler sur ce sujet. Le Coran dit au Prophète :
« Dis : « Ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous » (Coran 3 : 64)
Les gens du livre ne sont même pas musulmans, mais nous avons un point commun qui est le monothéisme [tawhid], car le monothéisme est le même dans toutes les religions, c'est la base de toutes les religions [du Livre] :
« ... que nous n'adorions que Dieu ... » (Coran 3 : 64)
Le Prophète a utilisé ce point commun entre l'Islam et les autres religions. Le Coran lui ordonne de dire : « venez à une parole commune entre nous et vous : que nous n'adorions que Dieu, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors de Dieu. Puis, s'ils tournent le dos, dites : « Soyez témoins que nous, nous sommes soumis » (Coran 3 : 64)
[Ceci est dit] aux non-musulmans alors que nous, les musulmans, avons tellement de points communs. Nous avons la même Kaaba, la même Qibla, les mêmes prières, le même Hadj, le même culte, le même Prophète, le même amour des Ahl-ul-Bayt partout dans le monde de l'Islam. Ce sont nos caractéristiques communes qu’il ne faut pas négliger.
Nous avons fait beaucoup d’efforts. Jusqu'à présent, la République islamique d'Iran a utilisé tout ce qui était en son pouvoir pour réaliser concrètement l'unité islamique. Un exemple clair est le soutien tous azimuts qu'elle a apporté à ses frères sunnites en Palestine, et ce soutien continuera de la même manière. Cela ne fait aucune différence pour nous. Ce qui importe ici, c'est le mouvement islamique et le système islamique. Nous soutenons le front de résistance qui s'est heureusement établi dans le monde de l'Islam, aujourd'hui. Nous le soutiendrons autant que possible, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour le soutenir. Nous continuerons à le soutenir comme nous l'avons fait dans le passé.
J'espère que Dieu nous guidera tous, afin que nous puissions continuer sur cette voie, et réaliser ce grand souhait qui était le souhait des élites du monde de l'Islam, et certainement le souhait de l'âme pure du Saint Prophète de l'Islam (as), à savoir l’unité islamique, in-cha-Allah.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !