Muhammad Mahdi Abbasi, chercheur dans le domaine des études américaines
Janvier est le mois dont les premiers jours sont devenus un symbole de l'émergence du monde post-américain. Du martyre du général Qassem Soleimani le 3 janvier 2020 à la prise de pouvoir du Congrès américain par des manifestants le 6 janvier 2021, tous ces événements de janvier ont un message clair : l'ère de la démocratie libérale et de l'hégémonie américaine est révolue.
Cet effondrement de l'hégémonie, particulièrement évident en Asie de l’Ouest, est en réalité le résultat des efforts et des actions héroïques de l'Axe de la Résistance et, surtout, des efforts et des actions du martyr Soleimani. Afin de faire la lumière sur le rôle du martyr Soleimani dans la fin de l'hégémonie américaine et la défaite des complots occidentaux dans la région, nous devons d'abord aborder la question des objectifs actuels des États-Unis en Asie de l’Ouest.
Après les événements du 11 septembre, les États-Unis ont commencé à occuper militairement l'Asie de l’Ouest sous prétexte de lutter contre le terrorisme. À cette époque, des responsables et des stratèges américains comme Zbigniew Brzezinski ont dévoilé divers plans et complots tels que les plans « The Greater Middle East [Le Grand Moyen-Orient] » ou « The New Middle East [Le Nouveau Moyen-Orient] ». Par exemple, pendant la guerre du Liban qui a duré 33 jours en 2006, la secrétaire d'État américaine de l'époque, Condoleezza Rice, a déclaré dans un discours important : « Ce que nous voyons ici, dans un sens, est la naissance, les contractions de l’enfantement d’un nouveau Moyen-Orient. Quoi que nous (USA) fassions, nous devons être certains que nous poussons les choses vers le nouveau Moyen-Orient et que nous ne retournons pas vers l’ancien. »
Ces remarques témoignent des plans du gouvernement américain pour l'Asie de l’Ouest. En fait, les États-Unis tentaient de mettre en œuvre ce projet, afin, premièrement, d'introduire un système économique de laissez-faire dans les pays de la région et de les transformer en un bloc tournant autour d'Israël et, deuxièmement, d'étendre le modèle de démocratie libérale aux pays de la région. L'ancien président américain George W. Bush l'a proclamé dans un discours prononcé en 2003 après la chute de Saddam Hussein, en disant : « La démocratie irakienne réussira et ce succès fera avancer l'idée, de Damas à Téhéran, que la liberté peut être l'avenir de chaque nation. La mise en place d'un Irak libre au cœur du Moyen-Orient sera un événement crucial dans la révolution démocratique globale ».
Au même moment, le vice-président américain de l'époque, Dick Cheney, a annoncé dans son discours au Forum économique mondial de Davos que le gouvernement américain s'était engagé à « promouvoir la démocratie dans tout le grand Moyen-Orient et au-delà ».
Néanmoins, ce projet a échoué comme d'autres projets du gouvernement américain, malgré leurs énormes dépenses. Vingt ans après le début de ces guerres, la situation politique actuelle en Irak et en Afghanistan témoigne de cette réalité. Les guerres, en plus de coûter des milliers de milliards de dollars à l'économie américaine, ont fait de nombreuses victimes dans les pays de la région. Selon un rapport de Brown University, plus de 900 000 personnes sont mortes dans les guerres américaines post-2001, avec plus de 70 000 civils en Afghanistan et près de 300 000 civils en Irak tués par ces guerres.
Entre-temps, le soutien occidental aux groupes terroristes et takfiris de la région a parfaitement complété ce puzzle. Des groupes tels que Daech – dont l'ancien président américain Donald Trump a admis avoir été créé par le gouvernement américain – ont tenté de déstabiliser la région afin que les États-Unis puissent poursuivre la stratégie de créer une guerre religieuse de 30 ans en Asie de l’Ouest.
Mais ce que les gouvernements occidentaux n'avaient jamais inclus dans leurs calculs était le martyr Soleimani – une personnalité qui a perturbé leurs plans et leurs complots et mis fin à leur présence destructrice dans la région.
La guerre du Liban a été la première confrontation sérieuse entre le martyr Soleimani et le Front de l’Arrogance. Il a joué un rôle très important dans la défaite du régime sioniste et de ses partisans dans la guerre de 33 jours, mettant ainsi le projet du «Grand Moyen-Orient » dans une impasse.
Safauddin Tabaraian, traducteur du livre « Les faits inédits de la guerre de 33 jours », commente ainsi le rôle du martyr Soleimani dans la victoire du Hezbollah dans la guerre de 33 jours : « J'ai entendu de Sayed Hassan Nasrallah lui-même que le rôle de Hadj Qassem dans notre victoire lors de cette guerre était encore plus grande que le rôle d'Imad Mughniyeh ».
Le martyr Soleimani a également joué un rôle clé dans l'équipement et le renforcement du Front de la Résistance en Palestine. À ce sujet, le secrétaire général du Djihad islamique palestinien, Ziyad al-Nakhalah, a déclaré il y a quelques années : « La puissance et les installations que Gaza a obtenues aujourd'hui sont le résultat des grands efforts du martyr Soleimani. Les étapes du plan stratégique du général Soleimani ont commencé par l'envoi de roquettes et d'armes vers la bande de Gaza, et c'était comme un miracle... Le général Soleimani s'est personnellement efforcé dans cette direction, s'est rendu dans de nombreux pays et a prévu de transférer cette puissance militaire [à Gaza] ». Aujourd'hui encore, beaucoup trouvent étonnant que les tunnels souterrains de Gaza, longs d'environ 360 kilomètres, aient été l'une des stratégies conçues par le martyr Soleimani et le martyr Imad Mughniyeh.
En fin de compte, diriger l'Axe de la Résistance contre le groupe terroriste de Daech a été la principale action du martyr Soleimani contre les stratagèmes du Front de l’Arrogance. Le martyr Soleimani et ses compagnons ont déraciné cette force maléfique et rétabli la sécurité et la paix parmi les nations de la région.
Le rôle du martyr Soleimani dans l'élimination de Daech a été si important et crucial que même les médias américains tels que Newsweek, Business Insider, The Week et d'autres l'ont reconnu à plusieurs reprises au fil des ans. De plus, chaque fois que certains responsables américains ont tenté de s'attribuer le mérite de l'élimination de Daech, ils ont été confrontés à des réfutations décisives d'experts et de professeurs internationaux sur cette question, soulignant les efforts du martyr Soleimani.
Par exemple, le professeur Arshin Adib-Moghaddam d’University of London a déclaré en réponse aux tentatives de Trump de s'attribuer le mérite d'avoir détruit Daech que c'était l'Iran avec la puissance aérienne russe qui « avaient porté les coups décisifs » à Daech et que Soleimani était le cerveau derrière ces coups.
Dans l'Asie de l’Ouest d'aujourd'hui, le déclin des États-Unis est palpable et ouvertement évoqué sur la base de la réalité sur le terrain. Ce changement et ce développement de perspectives parmi les peuples des pays de la région sont le résultat des efforts du Front de la Résistance contre le colonialisme et l'arrogance mondiaux et, sans aucun doute, le martyr Soleimani était et restera parmi les figures les plus importantes du Mouvement de Résistance.
(Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Khamenei.ir.)
Source : https://english.khamenei.ir/print/9374/Martyr-Soleimani-s-role-in-the-realization-of-a-post-American