Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète, Muhammad, et sa Lignée pure, en particulier celui qui représente le trésor d'Allah sur terre !
Aujourd’hui, nous avons eu une réunion très agréable. En effet, aujourd'hui avec votre présence et vos beaux programmes, ont inauguré le mois de Ramadan et également adoucit le début de notre année. Merci beaucoup. Les performances étaient très bonnes. Comme d'habitude, M. Yaraaq-Bafan a « tissé » de beaux programmes [le Guide suprême utilise le mot « Yaraaq-bafi » signifiant « tissage de dentelle » en référence à son nom de famille]. Que Dieu le protège.
J'écoute dans une certaine mesure, la récitation du Coran à la radio et à la télévision coranique, et chaque fois que j'entends une récitation que je trouve attrayante, mûre et remarquable, je remercie Dieu, du fond du cœur. Dieu merci, cela arrive souvent parce qu'aujourd'hui, nous avons de nombreux récitants éminents dans le pays, qui récitent bien et correctement, et qui connaissent les bonnes méthodes de récitation. Nous les voyons vraiment venir l'un après l'autre et devons remercier Dieu. Cela est incomparable avec ce qui existait avant la Révolution. Avant la Révolution, à Machhad, qui était considéré comme l'un des centres importants de récitation et d’activités similaires, il n'y avait peut-être, pas plus de deux ou au plus trois récitants (lecteurs coraniques) dans toute la ville qui pouvaient réciter le Coran correctement et avec précision. Je ne parle pas des anciens maîtres [coraniques], je ne fais référence qu’à ceux qui participaient à nos réunions et que nous avons vus - comme M. Fatemi et M. Mokhtari, par exemple, c'était juste ces deux ou trois personnes. Mais aujourd'hui, ils sont innombrables car, Dieu soit loué, il y a beaucoup de lecteurs coraniques, dans le pays.
Vous avez vu le jeune homme de Boushehr, je me souviens de cette année où il a récité ici, il avait expliqué qu'il venait d'un village où tous les habitants avaient des activités coraniques. Leur village était un centre coranique. Vous voyez ces choses et Dieu merci, il y a beaucoup d’exemples de ce genre dans tout le pays. C'est quelque chose dont il faut être reconnaissant. On m'a dit que la croissance des activités coraniques dans la société, est supérieure à tous les autres indicateurs de croissance dans le pays. C'est une source de joie et un grand plaisir.
Je voudrais dire quelque chose pour que nous puissions tous, comme les lecteurs eux-mêmes, apprécier la valeur de leurs récitations. Le lecteur du Coran transmet le message du Seigneur, le Tout-Puissant, à son public. Cela signifie que lorsque vous vous asseyez ici et que vous récitez (le Coran), vous accomplissez une mission. Vous délivrez un message. Vous transmettez le message de Dieu à nos cœurs. C'est une position très élevée et proéminente. C'est un grand honneur. Certains facteurs sont nécessaires pour transmettre ce message de manière efficace. L’un de ces facteurs est une belle voix, un autre est d'utiliser des techniques telles que le ton, et d’autres facteurs que je mentionnerai brièvement plus tard. J'ai vu que certains de nos chers lecteurs que j'ai entendus à la radio, connaissaient bien ces points et les utilisaient, et cela augmente l'impact de leur récitation.
Écouter le Coran est une tâche obligatoire, qu'il s'agisse de réciter le Coran pour vous-même, ou d'écouter la récitation de quelqu'un d'autre. C'est une tâche obligatoire. Premièrement, cela implique la foi en la révélation.
« Ceux à qui Nous avons donné le Livre, qui le récitent comme il se doit, ceux-là y croient » (Coran 2:121).
Ceux qui récitent le Coran, comme il se doit, ont la foi. Ainsi, réciter le Coran est une exigence de la foi. [Dieu dit] :
« Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ? » (Coran 4:82)
Quand cette méditation aura-t-elle lieu ? Chaque fois que vous récitez ou écoutez (le Coran). C'est comme ça que ça se passe. Par conséquent, écouter le Coran n'est pas une simple activité de loisir. Chaque fois que je parle à différents amis à moi, des responsables ou non, ou des jeunes, lorsque nous parlons du Coran, je leur dis qu'ils doivent lire le Coran tous les jours. Je ne leur dis pas de lire, par exemple, une demi-djuz ou un hizb, chaque jour. Vous pouvez lire une page ou une demi-page par jour, mais n'abandonnez pas (la lecture du Coran) ! Il ne devrait pas avoir un seul jour de l'année où vous omettez d'ouvrir le Coran et de le réciter. Ainsi, écouter le Coran est premièrement une obligation pour le bien de notre foi, et deuxièmement, cela fournit les bases à la miséricorde de Dieu.
« Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l'oreille attentivement et observez le silence, afin que vous obteniez la miséricorde (de Dieu). » (Coran 7:204).
Écouter le Coran fournit les bases de la miséricorde de Dieu. Quoi d'autre mieux que cela ? C'est un des éléments les plus importants qui peuvent faire profiter une personne de la miséricorde de Dieu.
La récitation doit être accompagnée de méditation. Bien sûr, le problème est que les gens ne connaissent pas bien la langue du Coran. Dans les pays arabes où vous voyez des gens ordinaires assis [avant les prières en commun], par exemple, dans la mosquée Imam Hussein (du Caire) ou d'autres endroits, où les lecteurs lisent le Coran avant les prières, les gens comprennent directement le sens, ou en d'autres termes, le sens apparent du Coran.
« Certes, l’apparence du Coran est claire, et son contenu est profond [en sens] » (Nahj-ul-Balaghah, Sermon 18).
Il a une profonde signification intérieure qui n'est peut-être pas accessible à tous, et nécessite plus d'interprétation et d'explication de la part de certaines personnes. Cependant, le sens apparent du Coran peut être utilisé (compris) par tout le monde. Tout le monde (dans ces pays) peut utiliser (comprendre) ces significations apparentes. C'est notre problème, nous devons le résoudre d'une manière ou d'une autre.
J'ai noté que l'une des choses importantes est que nous soyons capables de combiner la récitation du Coran avec une traduction interprétative, pas seulement une traduction du sens des mots mais une traduction interprétative. Certaines traductions courantes à la disposition des gens aujourd'hui, ont ces caractéristiques. Certains points y sont abordés. Heureusement, il existe aujourd'hui, de très belles interprétations faciles à comprendre. Autrement dit, nous n'avons actuellement aucun problème en termes de livres, de traductions du Coran et de commentaires. Dieu soit loué, il y a beaucoup de choses à notre disposition. Nous avons le « Tafsir Nemooneh » et d'autres commentaires à notre disposition, et il y a beaucoup de commentaires de ce genre. Vous devez trouver un moyen pour y parvenir. Les experts qui travaillent dans les études coraniques, ou ceux qui s'intéressent à ces questions, devraient trouver une solution afin que nous puissions intégrer la traduction d'une manière ou d'une autre, dans les cercles coraniques où le Coran est récité.
Il y a une petite chose qui est faite à la Radio Telavat que j'aime bien. Avant de diffuser la récitation [des versets du Coran], l'animateur de l'émission donne un résumé du contenu d'un ou deux versets que le lecteur récitera, d’après des interprétations courantes qui existent. C'est très bien, c'est vraiment très approprié ! Même si, par exemple, le récitant récite 20 ou 30 versets, [l'animateur] ne parle que d'un ou deux versets, mais c'est quand même quelque chose dont il faut être reconnaissant. C'est ce qui est actuellement fait à la Radio Telavat. J'avais l'habitude de faire quelque chose de similaire avant la Révolution, dans les réunions où j’abordais des sujets coraniques. J'abordais un sujet en détail, pendant une heure par exemple. Nous avions choisi les versets en fonction de ce sujet et après mon discours, l'un des lecteurs, ces amis [lecteurs] qui étaient à Machhad - dont certains sont heureusement encore en vie, d'autres sont décédés - participaient [à ces rassemblements]. Je dirais que les autres récitaient le Coran comme introduction à leurs discours, mais j'utilisais mon discours comme introduction au Coran. Je prononçais [ces discours coraniques] debout, puis un lecteur s’asseyait sur le minbar (la chaire), ou sur une chaise, et récitait le Coran. C'est ce que nous faisions à l'époque. Maintenant, je ne sais pas dans quelle mesure cela est possible dans ces réunions, mais en tout cas, il faut trouver une méthode. Ce travail peut être confié aux cercles coraniques qui doivent comprendre ce qui peut être fait pour que, lorsque vous récitez le Coran, les gens puissent comprendre ses concepts, en même temps.
L'une des très bonnes choses à faire est de promouvoir la récitation et l’écoute du Coran dans toutes les mosquées. Certaines mosquées organisent des récitations. Si c’est possible, nous devons transformer chaque mosquée en centre coranique. En d'autres termes, nous devrions inviter un ou deux lecteurs du Coran - Dieu merci, nous avons beaucoup de lecteurs - dans les mosquées, avant les prières [en commun]. [Ce serait bien] si on pouvait faire cela chaque jour, mais bon, cela risque d'être un peu difficile, [mais] au moins une fois par semaine, un qari, un récitant du Coran viendrait réciter le Coran dans la mosquée, pour que les gens puissent l'écouter. Le lecteur lui-même, ou quelqu'un à côté de lui, pourrait proposer un commentaire et une courte traduction, afin que les gens puissent comprendre. Je crois que ce serait de bonnes choses à faire.
Plus d'attention doit être accordée aux questions liées au Coran. Le Coran est le livre de la vie, le livre de la sagesse et un livre rempli d'enseignements. J'en ai beaucoup parlé, je ne veux pas répéter les choses que j'ai mentionnées auparavant. Le Coran a des leçons pour tous les domaines de la vie. Si nous regardons chaque page du Coran, si nous y prêtons attention et y réfléchissons, nous pourrons trouver des dizaines de points essentiels sur la vie, à chaque page du Coran, sur des questions importantes. Pas seulement les questions liées à l'au-delà - qui sont très profondes, riches et abondantes dans le Coran - mais des questions liées à nos vies personnelles, à notre vie de famille, à notre gouvernement, à nos relations internationales. Il y a de la sagesse et des stratégies dans le Coran, pour toutes ces choses, dont nous devons profiter. Nous devons utiliser le Coran.
Dieu soit loué, nous avons une grande communauté coranique aujourd'hui. Il fut un temps où nous disions ces choses mais il n'y avait pas d'infrastructures disponibles pour cela. À l'époque, quelques personnes connaissaient le Coran et ceux qui, par exemple, étaient des prédicateurs et parlaient aux gens, n'utilisaient pas le Coran dans la plupart de leurs discours. Dieu merci, nous avons des infrastructures abondantes aujourd'hui. Nous avons beaucoup de lecteurs coraniques et de personnes qui ont mémorisé le Coran. Nous avons de nombreux lecteurs du Coran, beaucoup d'auditeurs et beaucoup de personnes qui s'intéressent au Coran et assistent aux rassemblements coraniques. Nous pouvons le voir. Par conséquent, nous devons travailler autant que possible sur la récitation du Coran et la familiarisation avec ce Livre et ses concepts. C'est une question importante.
Je voudrais m’adresser ici, aux lecteurs et leur présenter quelques points. Sachez que vous récitez [le Coran] et que les gens en bénéficient, et Dieu, le Tout-Puissant, vous a donné ce grand honneur et cette opportunité de transmettre Son message au peuple et de faire de nos cœurs, votre public. Je voudrais mentionner quelques points. Vos récitations doivent avoir pour but de laisser un impact sur votre public. Il existe certaines façons de le faire que je partagerai avec vous, plus tard. Bien sûr, la plupart d'entre vous savent comment avoir un impact sur le public. Cela signifie que lorsque vous commencez votre récitation, votre intention doit être d’influencer votre auditoire. Il existe deux types de récitation. L'une est une récitation qui a pour but d'avoir un impact, la seconde est une récitation qui est un chant ! Cela vous surprend ? Ne soyez pas surpris ! Puisque vous êtes tous heureusement, des gens bons et pieux aux intentions sincères, une telle chose peut vous sembler étonnante. Mais quiconque connaît ces lecteurs étrangers à l'extérieur du pays — je ne citerai pas le nom de ce pays — verra qu'il y a des lecteurs qui récitent comme si leur but était de montrer leur ton et leurs techniques au public. Ils ont aussi un public professionnel, certains ont un public professionnel. Vous ne pouvez pas comprendre ce qu'ils disent dans les cris qu’ils font - ce sont des professionnels qui recherchent ces choses-là. Dans les rassemblements [coraniques], quand vous voyez des gens crier le mot « Allah » et parfois pleurer, cela montre que cette [récitation] a eu un impact. Mais dans ces réunions spéciales, il y a peut-être 20, 50 ou 100 personnes autour du lecteur, qui font beaucoup de bruit et apprécient la belle musique que le récitant utilise, sans prêter éventuellement attention aux significations [des versets].
Je vais vous donner un exemple. Je ne veux nommer personne, mais disons un récitant qui a une très belle voix, Muhammad Imran, par exemple — j'ai mentionné un nom — il a une très bonne voix et connait aussi la musique. J'ai entendu dire qu'il est la personne la plus compétente en musique arabe. Il récite le Coran. Quand il récite la sourate Yusuf [le Guide suprême commence à réciter] : « Bismillahi Rahmani Rahim. Alif-Laaam-Raa » (Coran 12:1), suivi de « tilka Aayaatul Kitaabil Mubine » (Coran 12:1), il récite quelques versets puis revient à « Bismillahi Rahmani Rahim. Alif-Laaam-Raa » sans réciter le reste. Encore une fois [il récite] : « Bismillahi Rahmani Rahim. Alif-Laaam-Raa ». J'ai compté, il a dit « Bismillahi Rahmani Rahim. Alif-Laaam-Raa » peut-être huit ou neuf fois dans les premières minutes. Pourquoi ? La répétition est une bonne chose, la répétition des versets, car « qui profère de plus belles paroles que celui qui appelle à Dieu » (Coran 41:33). Supposons que le récitant récite cela, très bien. Lorsque M. Fardi a récité les premiers versets [dans notre réunion d’aujourd’hui], je m'attendais à ce qu'il répète les deux ou trois premiers versets qui valaient la peine d'être répétés. Les répéter à certains endroits, est très bon, obligatoire et nécessaire. Les répéter peut avoir un impact sur les gens. Mais à quoi bon répéter « Bismillahi Rahmani Rahim. Alif-Laam-Raa ? » Quel effet cela a sur le public autre que de montrer les différentes manières - les différentes formes musicales - de récitation ? Le récitant récite et le public écoute. Ce genre de récitation n'est pas souhaitable. Les récitations doivent être faites pour laisser un impact. Bien sûr, le récitant lui-même, doit d'abord être touché par le Coran. Si le récitant lui-même est touché par sa récitation - on peut voir que certains lecteurs égyptiens sont véritablement touchés par leurs récitations - l'impact est naturellement plus grand. Il existe des moyens que je vais partager avec vous. [Bien sûr] j'ai un but en disant cela - je ne veux pas vous enseigner ces techniques que vous connaissez mieux que moi - et il y a une raison derrière cela.
L'une des techniques est les différentes qiraat [récitations]. Certains utilisent cette technique simplement pour montrer leur talent. Il n'y a vraiment aucun intérêt à exécuter les récitations « shaaz » (dont le document est faible). Parfois, par exemple, un verset est répété cinq ou six fois de manières différentes. Il n'y a vraiment aucun intérêt à cela. Ces différences dans la récitation, ne sont pas très souhaitables. Je ne les recommande pas du tout, bien que certaines différences de récitation sont très bonnes, dont je vous donnerai des exemples. Certaines différences de récitation sont très bonnes, mais il y a des endroits où cela conduit à des répétitions inutiles et sans aucun impact. Parfois, cela détourne même l’attention vers d'autres choses.
Cependant, c'est très bon à certains endroits, je vais vous donner quelques exemples. L'un est la récitation d'Abdul Basit de la sourate Yusuf, où il répète « hayta laka » [viens !] (Coran 12:23) encore et encore. Il n'attend pas d'avoir fini le verset pour le répéter. « Wa qalat hayta laka [et elle a dit viens ! », « wa qalat hayta laka, wa qalat hayta laka ». Il ne cesse de le répéter encore et encore, parce qu’il veut montrer l'importance de la situation. S'il se contentait de lire et de passer [sur cette section], l’importance de la situation ne serait pas remarquée par le public. Un jeune homme [le Prophète Yusuf] dans une chambre privée, avec une belle femme [Zulaikha] qui insiste pour avancer vers lui, la repousse. C'est l'importance de la question. Abdul Basit veut montrer la situation dans l'esprit du public pour qu'il imagine qu'elle se passe sous ses yeux, et c'est pourquoi il ne cesse de le répéter.
Ce type de répétition où un verset est répété encore et encore, est rare dans les récitations des éminents lecteurs arabes. C'était un exemple. Ce sont de bons [exemples]. Si nos chers lecteurs pratiquent ces choses et agissent de la même manière, ce sera très bien notamment aux endroits où il y a des différences de récitation. Par exemple, dans le verset « salamun alaa ilyasin » (Coran 37:130), Warsh est le seul à avoir récité « Aal-e Yasin », les autres l'ont tous récité « ilyasin ». Donc, le répéter n'est pas une mauvaise idée : « salamun alaa ilyasin », « salamun alaa aal-e Yasin ».
Un autre exemple qui m'a vraiment intéressé, est la récitation de la sourate An-Naml par le cheikh Mustafa Ismail, où [le prophète Suleyman] demande : « Lequel de vous peut m'apporter son trône ? » (Coran 27:38), le verset suivant « Un éfrit parmi les djinns a dit » (Coran 27:39), montre cette différence de récitation. Les djinns étaient sous le commandement du prophète Suleyman, mais leurs cœurs n'étaient pas avec lui, comme cela est mentionné dans la sourate Saba : « s'ils savaient vraiment l'inconnu, ils ne seraient pas restés dans le supplice humiliant [de la servitude] » (Coran 34:14). Ce verset montre qu'ils étaient sous [son] commandement et obligés [d'obéir]. Le Prophète Suleyman avait un contrôle sur eux, mais leurs cœurs n'étaient pas avec lui. Maintenant, que fait Cheikh Mustafa Ismail quand il récite le verset ? — « qala aaifreetun mina aljinni anaa aateeka bihi qabla an taqooma min maqamika [un éfrit des djinns a dit : « Je te l’apporterai avant que tu ne te lèves de ta place » (Coran 27 :39). Il récite d'abord la même chose : « qala aaifreetun mina aljinni anaa aateeka bihi qabla an taqooma min maqamika », puis récite « anaa aateeka bihi » en utilisant la récitation de Warsh. En d'autres termes, il répète l'affaire en utilisant la récitation Warsh. Pourquoi ? Parce que la récitation de Warsh ici, met mieux en évidence l’orgueil de cet éfrit [djinn]. « Anaa aateeka bihi » Vous voyez ce que je veux dire ? Cette manière [de lecture] le montre, c'est pourquoi il la répète. À mon avis, Mustafa Ismail - avec la connaissance que l'on a de ce grand lecteur exceptionnel - répète délibérément cette lecture ici immédiatement. Il n'attend pas la fin du verset pour recommencer. Juste après « anaa aateek » - qui est la célèbre récitation de Hafs d'Asim - il répète la récitation de Warsh pour montrer la chose qu'il met en évidence.
Ensuite, « celui qui connaissait le Livre » fait taire les [éfrits djinns] et dit : « Je vous l'apporterai en un clin d'œil » (Coran 27 :40). Cheikh Mustafa Ismail fait la même chose ici. Il récite ce verset de la même manière : « anaa aateeka bihi qabla anyartadda ilayka tarfuka ». Ainsi, en d'autres termes, un croyant sincère parmi les compagnons du prophète Suleyman, répond à l'arrogance incorrecte du djinn et le fait taire. Comme vous le voyez, utiliser ces différentes récitations est certainement une bonne chose, non une différence de récitation faite à la légère, sans précision ou considération - parce que (comme vous le savez) Warsh vivait en Égypte et que l'héritage des Égyptiens est la récitation de Warsh de Nafi’, et que c’est cela qui leur importe. Vous avez probablement entendu dire qu'ils ont même des tartils là-bas uniquement avec des récitations de Warsh, ils utilisent la récitation de Warsh du début à la fin. La récitation de Warsh de Nafi’ est couramment utilisée en Égypte et dans certains pays d'Afrique du Nord qui constituent la partie occidentale du monde islamique. La récitation d’Hamzah est également belle à cause de la pause qu'elle crée après le soukoun. Cela aussi n'est pas un problème dans certains cas.
Mais [il n'est pas juste d'] exagérer ces différents types de récitations ou de recourir à toutes sortes d'expressions, en particulier certaines façons étranges dont ils pratiquent l'imala. On ne peut pas comprendre pourquoi ils font ça. Je ne pense pas qu'un Arabe dans le monde arabe, utilise aujourd'hui l’imala dans son discours de cette manière. Peut-être qu'à l'époque d’Hamzah par exemple - qui était l'un des sept récitants du Coran – réciter ainsi était courant à l'époque, mais je doute que quelqu’un parle comme ça ou change les voyelles comme ça, dans le monde arabe, aujourd'hui. Je n'en ai jamais entendu parler ni l’ai vu. Quoi qu'il en soit, c'était à propos de ce concept.
Un autre point qui est en fait, une autre technique, concerne les connexions et les coupures. L'un des lecteurs respectés qui a lu ici aujourd'hui, était tout à fait bon dans ce domaine. En fait, la plupart des messieurs qui ont récité aujourd'hui, en particulier l'un d'entre eux, étaient très doués dans les pauses, afin que le public accorde son attention à cette partie du verset. Il y a des moments où la pause [pendant la récitation] d'un verset coranique, fait que le sujet reste gravé dans l'esprit des gens. Parfois, cela fait ressortir l'importance, les caractéristiques et les points importants qui existent en lui. C'est comme ça parfois. Bien sûr, ceux-ci doivent être donnés à titre d'exemples pour fournir une démonstration claire de ce que l'on veut dire, ce qui n'est pas possible maintenant car je ne m'en souviens pas bien.
Maintenant, ce que j'ai aussi à l'esprit, est la récitation de la sourate Al-Qasas par Mustafa Ismail. « Fajaat-hu ihda huma tamchi ala istihya » (Coran 28:25). Comment récitons-nous cela ? Nous le récitons ainsi : « fajaat-hu ihda huma tamchi ala istihya » [alors l'une des deux femmes s'approcha de lui en marchant timidement ]. Très bien, c'est la récitation normale [mais] ce n'est pas ainsi que Mustafa Ismail le récite. Il dit « fajaat-hu ihda huma tamchi », il ne dit pas tout de suite « ala istihya ». Il fait une pause, puis il dit « ala istihya ». Pourquoi ? Parce que la pudeur de cette fille a un sens. Cette fille, une demi-heure ou une heure avant, était à côté de ce jeune homme qui a donné de l'eau à leurs moutons et est parti. Pourquoi est-elle timide maintenant, mais n'était pas timide auparavant ? C’est parce qu’elle est allée chez son père et que des choses ont été dites à propos de ce jeune homme. Une conversation a eu lieu chez elle, à propos de ce jeune homme. C'est pourquoi elle est timide quand elle revient. « Ala istihya », il veut le signaler, il veut le souligner. Par conséquent, il dit « tamchi » et sépare « ala istihya ». Je pense que c'est très bien si l'on peut prêter attention à ces choses ou répéter certains versets, phrases ou intonations - la montée et la chute du ton - à certains endroits. Ce sont des techniques importantes qui aident le Coran à influencer le cœur des gens.
Quoi qu'il en soit, votre travail est important. C'est un travail énorme, exceptionnel et technique, c'est une forme d'art hybride. Ce que vous faites est un art. La récitation du Coran est un grand art hybride. C'est-à-dire qu'il s'agit d'une combinaison de mélodies et d’autres choses qui sont prises en compte dans la récitation, afin de laisser un impact. Assurez-vous simplement, de ne pas faire vos lectures dans le but de montrer des tons différents. Quel que soit le ton que vous choisissez pour votre récitation, faites-le dans l'intention d'influencer votre auditoire. Il faut que ce soit votre intention et votre objectif. Ne soyez pas comme certains célèbres lecteurs arabes. J'ai dit de bonnes choses sur Mustafa Ismail, mais c’est ce qu’il fait parfois aussi. Parfois, il récite d'une manière qui vous donne l'impression qu'il veut montrer son ton et la qualité de sa récitation, et impressionner son public. Cependant, dans de nombreux cas, sa récitation est une récitation spirituelle et influente.
J'espère que Dieu, le Tout-Puissant, vous accordera à tous et à nous tous, l'opportunité de nous familiariser davantage avec le Coran et In sha Allah, qu’Il nous donnera l'opportunité de remplir notre devoir dans le domaine coranique. Ce qui est important, c'est de mettre en pratique ce qui est dit dans le Coran, qui est un tout autre sujet et un sujet très vaste. J'ai partagé avec vous les questions liées à la récitation et au respect du Coran. J'espère que Dieu vous accordera le succès.
Seigneur ! Par Muhammad et la Lignée de Muhammad, associe-nous au Coran. Garde-nous en vie avec le Coran. Associe-nous au Coran lorsque nous serons dans la tombe et lors de notre résurrection. Accorde-nous les plus grands bienfaits du Coran. Fais de notre société une société coranique. Seigneur, fais que ceux qui nous ont enseigné le Coran, ceux qui nous ont enseigné le tajwid, ceux qui nous ont enseigné les secrets du Coran, bénéficient de Ta grâce, de Ta miséricorde et de Ton pardon.
Nous espérons que Dieu associera l’âme de nos enseignants du Coran à l’âme de Ses Élus.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !