Au nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations à notre Maître Muhammad, et sa Lignée pure, en particulier celui qui représente le trésor d'Allah sur terre (que nos âmes soient sacrifiées pour lui) !

Vous êtes les bienvenus, pères, mères et épouses de nos bien-aimés martyrs, ainsi que les enfants de nos héros. La rencontre d'aujourd'hui dans notre Husseinyah, avec la présence des pères, des mères, des épouses, des enfants et des familles des martyrs, a vraiment été une rencontre remplie de lumière. On peut sentir la lumière de la présence des martyrs grâce à votre présence ici. J'espère que les bénédictions des familles des martyrs accompagneront toujours cette nation qui doit se souvenir des martyrs, des noms des martyrs et des souvenirs des martyrs.

Aujourd'hui, je voudrais aborder un sujet. J'ai pris des notes sur les pères, les mères et les épouses des martyrs. Tout le monde a parlé de nos chers martyrs, mais leurs vertus ne finiront jamais même si nous en parlons jusqu’à l’éternité. Je ne veux pas que la mémoire des pères, des mères et des épouses [des martyrs] - qui sont leurs partenaires dans ce grand djihad et des moudjahids - soit oubliée. C'est ce dont je vais parler aujourd'hui. Les pères, les mères et les épouses [des martyrs] peuvent être vus sous plusieurs angles. Bien sûr, cela concerne aussi les autres membres de la famille des martyrs. Mais les personnes les plus importantes sont les mères des martyrs, les pères des martyrs et les épouses des martyrs, dans le cas où le martyr en question avait une conjointe. Ils peuvent être vus sous différents angles. L'un est la perspective du « système de valeurs coraniques ». Nous devrions voir ce que le Coran, qui contient de nombreux versets sur les martyrs, dit sur les pères, les mères et les épouses des martyrs. C'est un point.

De ce point de vue, nous devons voir quelle valeur le Coran accorde aux personnes que les martyrs ont laissées derrière eux. La lutte de ces chères personnes - les pères, les mères et les épouses – est une perspective qui a été négligée. Regardons-la sous cet angle. Leurs efforts ont été négligés jusqu'à présent. Je dirai quelques mots sur chacun d'eux. Une autre chose est la souffrance et la douleur que ces chères personnes ressentent après la perte de leurs proches. La souffrance est une raison pour Dieu, le Tout-Puissant, d'élever la position de quelqu'un. Les souffrances endurées par les pères, les mères et les épouses, doivent être prises en compte. Nous devrions regarder sous cet angle. L'un des trésors les plus précieux est constitué par les souvenirs des pères, des mères et des épouses [des martyrs]. C'est une autre perspective. Maintenant, j'ai mentionné ces quatre perspectives, [mais] vous pouvez également regarder la vie des pères, des mères et des épouses sous d'autres angles. J'ai choisi ces quelques points pour les partager avec vous. Quelle que soit la perspective sous laquelle nous choisissons de regarder, la grandeur du père, de la mère et de l'épouse du martyr brille devant nos yeux, comme le soleil.

En ce qui concerne la première perspective, c’est à dire la valeur désignée par le Coran, il y a la patience dont le père du martyr et la mère du martyr ont fait preuve face au martyre de leur fils, ou la patience dont l'épouse du martyr a fait preuve après le martyre [de son mari]. Quand on lit leurs biographies, on se rend compte de ce qu'ils ont vécu en apprenant la nouvelle du martyre de leur proche, et de la patience dont ils ont fait preuve, qui est la plus haute forme de patience. Concernant cette patience, Dieu, le Tout-Puissant, déclare : « Ce sont eux qui reçoivent les bénédictions de leur Seigneur et Sa miséricorde » (Coran 2 :157). Vous demandez les bénédictions de Dieu pour le Prophète et sa descendance, [mais] Dieu vous envoie Ses bénédictions. Que peut-on imaginer de plus important que Dieu, le Tout-Puissant, le Créateur de l'univers et le Propriétaire de ce monde et de l'au-delà, envoie Ses bénédictions à Ses serviteurs ? C'est quelque chose de très important. C’est pour vous. C’est pour le père, la mère, l’épouse et éventuellement les enfants qui ont vu le martyre de leur père. Dans un autre verset, il dit : « Vous n'atteindrez jamais la piété tant que vous n'aurez pas offert ce qui vous est cher » (Coran 3 : 92). Personne ne pourra atteindre le sommet de la bonté s'il ne donne pas ce qu'il aime dans la voie de Dieu. Qu'est-ce qu'une personne aime plus que son enfant ? qu'est-ce qui peut remplacer l’amour chaleureux entre un mari et une jeune femme qui a perdu son mari ? Ces gens ont sacrifié cela [leurs proches] dans la voie de Dieu. Les parents d'un martyr ont offert et donné leur enfant bien-aimé, dans la voie de Dieu. Cette jeune femme a donné son mari bien-aimé, dans la voie de Dieu. Ainsi, vous, les pères des martyrs, les mères des martyrs et les épouses des martyrs, vous êtes tous des exemples parfaits de (ce verset) « Vous n'atteindrez jamais la piété tant que vous n'aurez pas offert ce qui vous est cher ».

Après une guerre difficile où les compagnons [du Prophète] avaient combattu et où certains d’entre eux étaient tombés en martyrs, après de grandes épreuves, après avoir pris de grands risques, lorsqu’ils revenaient de la guerre, le Prophète (as) a dit : « Vous êtes revenus du Petit Djihad. Vous devez maintenant lutter pour le Grand Djihad ». Ils ont demandé : « Messager de Dieu ! Qu'y a-t-il de plus grand que le djihad auquel nous venons de participer ? » Le Prophète a dit : « Le Grand Djihad qui est la lutte contre soi-même ». Que signifie cette lutte contre soi-même ? Cela signifie lutter contre ses désirs. Les gens ont des sentiments, des désirs ou des pensées en eux-mêmes. Ils doivent lutter contre ceux-ci, chaque fois que cela est nécessaire. Si nous regardons les choses sous cet angle, nous verrons une fois de plus, que les parents et les épouses des martyrs sont au plus haut niveau du Grand Djihad. Pourquoi ? Parce qu'ils ont surmonté leurs sentiments. Un jeune homme insiste pour aller sur le champ de bataille. Il y a des obstacles sur son chemin. Sa mère, bien qu’elle aime son enfant, lève ces obstacles. Cela existe dans les récits de nos martyrs. Nous avons vu ces choses. J'ai rendu visite à des mères de martyrs qui avaient elles-mêmes, enterré leurs enfants. Elles les avaient enterrés elles-mêmes. Est-ce une chose facile ? Si nous n'avions pas vu ces choses ou si nous n'en avions pas entendu parler par les personnes qui les ont vues, elles seraient difficiles à croire. Mais ce sont des choses qui se sont produites. Par conséquent, dans le système de valeurs islamique, les familles des martyrs, c'est-à-dire leurs pères, mères et épouses, ont un rang très élevé et sont plus vertueux que les autres croyants. Le père, la mère et l’épouse d'un martyr doivent être abordés et vus sous cet angle. C'est le premier point.

Deuxièmement, nous avons dit qu'un djihad est négligé. Lorsque le mot « djihad » est mentionné, la première chose qui vient à l'esprit est un jeune homme combattant sur le champ de bataille. Oui, c'est un « moudjahid fi sabil Allah » [un combattant dans la voie de Dieu], mais ce n'est pas le seul exemple. Il y a aussi des moudjahids en dehors du champ de bataille. La femme qui transforme sa maison pour cuire du pain pour les soldats, est aussi une moudjahid. Les familles qui passent leur temps à donner de la nourriture et les choses dont les soldats ont besoin, sont aussi des moudjahids. Ils participent au djihad. Le moudjahid n'est pas seulement celui qui se bat sur le champ de bataille. Bien sûr, il en est l'exemple parfait et principal, mais il y a aussi des moudjahids en dehors du champ de bataille. Parmi les moudjahids en dehors du champ de bataille, qui d’autre a un rang ou un statut qui se situe au niveau du père d'un martyr, de la mère d'un martyr ou de l'épouse d'un martyr ? Bien sûr, la personne qui fait du pain chez elle et l'envoie aux soldats, fait un travail très précieux. La valeur de son travail ne peut être niée. Mais que dire d’une personne qui envoie son enfant bien-aimé [sur le champ de bataille] ? C'est une chose d'envoyer de la nourriture, des couvertures et des vêtements, et c'est une autre chose d'envoyer le fruit de son cœur (de sa vie), ce jeune courageux, sur le champ de bataille. Ces gens sont des moudjahids. Ce [type de] djihad a été négligé. Lorsque nous comptons les personnes qui participent au djihad, nous ne prêtons pas attention à la femme qui est la mère d'un martyr, à l'homme qui est le père d'un martyr ou à la femme qui est l'épouse d'un martyr. [Alors que] ce sont des gens qui luttent pour la cause de Dieu : « Allah a accordé Sa grâce à ceux qui font le djihad au lieu de ceux qui restent assis » (Coran 4:95). Cela concerne aussi ces personnes qui sont des moudjahids dans la voie de Dieu. Cet événement n'aurait pas eu lieu si leurs familles ne les avaient pas soutenus. Les huit années de la Défense Sacrée, cette grande épopée - je reparlerai plus tard de l'importance de cette épopée pour l'Histoire de notre pays - a commencé grâce aux efforts des pères, des mères et des épouses. Ce sont eux qui l'ont lancée. Si les pères avaient manque de patience, s'ils avaient exprimé leur désapprobation, ou s'ils s'étaient plaints et avaient dit : « Pourquoi mon enfant est-il parti ? » ou « Pourquoi mon enfant a-t-il été tué ? — c’est la même chose pour les mères — cette épopée n'aurait pas commencé. Après le départ du premier groupe [de troupes], le deuxième groupe ne serait pas parti. Voilà en ce qui concerne cette perspective.

La troisième perspective concerne la souffrance des familles des martyrs. Le moment du martyre est pour le martyr, le début de son soulagement, mais pour ses parents et sa femme, c'est le début de leurs souffrances. Lorsqu'un martyr quitte ce monde, il est l'invité de Dieu, Lui-même, dans le Royaume de Dieu. Dieu, lui-même, leur octroie Ses bénédictions. C'est le début d'une vie confortable pour le martyr. Mais les souffrances du père, de la mère et de l’épouse commencent lorsqu'ils apprennent que leur bien-aimé est tombé en martyr et ne s'arrêtent pas. Le temps qui passe aide les gens à oublier beaucoup de choses. Ce qu'ils n'oublient pas, c'est le chagrin qu'ils ressentent pour leurs proches [qui sont partis] de cette manière et sous cette forme. [Quand] une personne lit ces livres sur les martyrs, elle comprend ce qui est arrivé à leur père, à leur mère et à leur épouse. C'est quelque chose que ceux qui regardent de loin, ne peuvent pas comprendre. Cette souffrance élève le statut d'une personne [devant Dieu]. Cette souffrance n'est pas sans résultat auprès de Dieu, le Tout-Puissant, et donne une grandeur à celui qui arrive à l'endurer.

Dans la quatrième perspective, j'ai mentionné que le père, la mère et l'épouse du martyr sont un trésor de souvenirs du martyr. Les martyrs sont les héros du pays. Les héros de notre pays sont les martyrs. Il n'y a pas de héros supérieurs aux martyrs. Ce sont eux qui ont combattu dans les batailles les plus difficiles, ce sont eux qui ont pu atteindre les plus hauts niveaux (moraux) et ont pu vaincre l'ennemi. Se souvenir des héros est une chose respectable dans toutes les nations. Ce n'est pas quelque chose qui nous est réservé. Parfois, une personne est reconnue comme un héros dans une nation. Ses souvenirs, les détails de sa vie deviennent importants pour les gens. Nos martyrs sont tous des héros. Il est important de commémorer leur souvenir. Comment se sont comportés les martyrs ? C'est quelque chose que leurs pères, leurs mères et leurs épouses peuvent nous dire. Ils [les martyrs] deviennent des modèles. Quelles étaient les caractéristiques morales des martyrs ? Quelles caractéristiques morales exceptionnelles avaient-ils ? Quel était leur mode de vie ? Lorsque vous lisez les biographies des martyrs, c'est comme si vous entrez dans un jardin qui contient toutes sortes de fleurs, les plus belles et les plus parfumées. Toutes sortes de qualités, exceptionnelles et belles, peuvent être vues dans ces livres sur les martyrs. Considérez la transformation qui a eu lieu dans la vie de certains de ces martyrs. Certains de ces martyrs n'étaient sur le chemin de Dieu ou sur le chemin du djihad que peu de temps avant leur martyre. Un événement ou une transformation ont eu lieu dans leur vie. De derrière - nous marchions devant - ils sont arrivés, nous ont devancés et sont tombés en martyrs. Toutes ces choses sont des leçons. Considérez le sacrifice des martyrs malgré l'amour intense qu'ils avaient pour leur épouse et leurs enfants. Le martyr a des petits enfants. Après tout, il est jeune. Il a deux ou trois enfants auxquels il est attaché, il est attaché à sa femme, il aime ses parents, [mais] il les quitte tous pour la cause de Dieu et pour défendre sa religion, l'Islam et la Révolution. Qu'il s'agisse des martyrs de la Défense sacrée, des martyrs de la sécurité aux frontières, ou de ceux qui sont allés défendre les sanctuaires [des Ahl-ul-Bayt] et le sanctuaire d’Hazrat Zeynab, ces dernières années, ils sont tous partis et ont sacrifié leurs intérêts et les choses les plus chères auxquelles ils étaient attachés. Ce sont tous des modèles. Un jeune a besoin d'un modèle. Ces martyrs sont des modèles vivants pour notre pays et nos jeunes. La mémoire de ces martyrs doit rester vivante. Qui peut garder vivante la mémoire de ces martyrs ? Les pères, les mères, ceux qui les ont élevés, ou leurs épouses qui ont vécu avec eux pendant un certain temps, peuvent le faire. Ils doivent décrire leur comportement, ce à quoi ils se sont engagés, leurs attaches religieuses, leurs attaches sociales et leurs sentiments. Ce sont toutes des leçons. Tout ce qui est stocké dans vos mémoires, au sujet de vos martyrs, est une leçon. Ces choses doivent être discutées. Ces mémoires devraient être publiées et utilisées par la jeune génération du pays.

Mes chers frères et sœurs ! Ce qui est vraiment important - et c'est la dernière chose que je veux dire - c'est que vos enfants et vos martyrs ont changé le destin du pays dans l'une des périodes les plus critiques de l'Histoire iranienne. La Révolution islamique a eu lieu dans l'une des périodes les plus critiques, afin de protéger le pays contre une dérive morale, religieuse et politique, et a sauvé le pays. Peu de temps après, l'ennemi a lancé une attaque militaire [contre l'Iran] et ces jeunes hommes sont partis, se sont battus et ont résisté pendant huit ans. Ils ont sauvé le pays. Puis, tout au long de cette période et jusqu'à aujourd'hui, les jeunes se sont défendus lors de diverses séditions, émeutes et attaques de l'ennemi. Certains d'entre eux ont été tués, comme dans les événements qui ont eu lieu l'année dernière, ou les années précédentes. Ils ont pu protéger ce pays. Ils ont conduit le destin du pays vers la gloire. Aujourd'hui, notre pays est fier. Notre jeunesse lui a apporté cette fierté. C’est ce qu’ont fait vos martyrs. Les gens comme nous, ne peuvent pas prétendre avoir fait ceci ou cela. Non, sans les sacrifices de ces jeunes, rien ne serait arrivé dans ce pays, et il se serait dirigé vers le gouffre. Ce sont les mesures importantes prises par ces jeunes gens, courageux, pieux, religieux, révolutionnaires et pleins d'abnégation, qui ont empêché (que cela arrive). Nos jeunes ont aidé le pays à surmonter les menaces et à éviter les dangers. Ils ont pu sauver notre pays de grands dangers, surmonter les menaces et transformer un grand nombre de menaces en opportunités.

Je voudrais sur ce point, m'adresser aux artistes - ceux qui travaillent dans les médias, les auteurs, les écrivains, les poètes et les peintres. Ces mémoires doivent être préservées en utilisant le langage de l'art. Bien sûr, du bon travail a été fait dans le domaine de la publication de livres, de films et d'autres œuvres artistiques, ces dernières années. C’est très bon et très précieux, et nous devons reconnaitre ce qui a été fait. Cependant, cela est minime par rapport à ce qui doit être fait. Nous avons un grand nombre de martyrs. Il y a beaucoup à savoir sur chacun d'eux. Chacun d'eux peut être un sujet pour une ou plusieurs œuvres d'art de valeur. Vous pouvez faire un film sur eux, écrire un livre, peindre un tableau et les présenter à notre jeune génération. C'est notre devoir. S'ils vous demandent une interview, en tant qu'épouse, père ou mère du martyr, ne le refusez pas. J'ai entendu dire que certains voulaient interviewer la famille d'un martyr, mais n'ont pas reçu de réponses favorables. Non, vous devez présenter vos martyrs autant que possible. Présentez-les et parlez d’eux. C'est un devoir qui incombe à nous tous.

Dieu, le Tout-Puissant, vous a valorisés. Il est de notre devoir de préserver votre honneur divin, et nous devons le faire. Nous espérons, si Dieu le veut, que tous les responsables pourront remplir correctement leurs responsabilités à l'égard des familles des martyrs, et gagner la satisfaction de Dieu. J'aime beaucoup rencontrer les familles des martyrs, mais les contraintes de temps, les possibilités et ce genre de choses s'y opposent. Il y a beaucoup de pères, de mères et de familles de martyrs que j’aurais souhaité voir de près, mais, malheureusement, je n'en ai pas eu l'occasion. Je remercie Dieu d'avoir pu vous rencontrer aujourd'hui. Si Dieu le veut, vous réussirez dans vos efforts. Que Dieu vous protège tous. Qu'Il associe l’âme de vos martyrs au Prophète (as) et qu'Il vous accorde l'intercession de vos martyrs.

Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !