L’histoire de la colonisation est naturellement remplie de conflits sanglants entre les nations colonisatrices et les nations pillées. Tous les différents conflits tels que la conquête de l'Inde par l'empire britannique, le massacre des peuples indigènes d'Amérique centrale et du Sud par les forces espagnoles et portugaises aux XVIIIe et XIXe siècles, la présence coloniale de l'armée américaine dans les pays voisins et même la guerre de l'indépendance d'Algérie contre les colonisateurs français, quelles que soient leurs différences géographiques et politiques, partagent un point commun important et c'est la façon dont la force agressive et colonisatrice a raconté leur histoire.
Pour mieux comprendre les racines de ce point commun, il faudra peut-être mener une étude sérieuse des fondements historiques et littéraires des colonisateurs occidentaux, mais même en regardant la surface de ceux-ci, nous pourrons peut-être souligner certains éléments clés de tels récits. La « déshumanisation » de la culture et du peuple colonisés et la « décontextualisation » des événements qui ont eu lieu sur ces terres sont deux des éléments les plus récurrents du récit colonial de ses propres actes. Pour y parvenir, un outil important consiste à utiliser des termes et des discours trompeurs.
L’esprit public occidental a l’habitude de se tromper lui-même et de tromper les autres en utilisant un langage trompeur. Il a utilisé le mot « liberté » pour enchaîner davantage les hommes et les femmes dans le consumérisme et les convoitises mondaines. Il a qualifié sa propre conception arbitraire des droits de l’homme d’« universel et inconditionné ». Il s'est fait le champion d'un État de droit aveugle, mais pratique le « double standard » tout en réagissant aux actions similaires de ses ennemis et alliés, et il a sans vergogne qualifié de « terroriste » presque tous ceux qui n’ont pas adhéré à ses volontés expansionnistes.
Les exemples d’utilisation de ce type de langage parallèlement au service de la déshumanisation et de la décontextualisation sont visibles dans divers récits coloniaux. Cela se voit dans les récits des écrivains français sur les révolutionnaires algériens. C’est également le cas des récits espagnols et portugais de résistance des indigènes en Amérique du Sud. Les réactions aux révoltes d’esclaves aux États-Unis au XIXe siècle sont également remplies de ce type de langage. Ils étaient tous « totalement surpris » face à une telle « sauvagerie » et à une telle « barbarie ». Ils disent ne pas comprendre pourquoi ces « gens non civilisés » ont « soudainement » décidé de verser le sang de leurs maîtres blancs « sans aucune provocation » et ont résisté à l’idée de se « civiliser ».
Ce type de récit et d’attitude a été fortement retenu parmi les intellectuels comme la raison des luttes de pouvoir entre les puissances européennes et de la résistance héroïque des nations opprimées. La puissance coloniale américaine, qui n'avait pas de rival sérieux après la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide, a une fois de plus ravivé cette attitude et ce langage dans le cas du régime sioniste – un régime qui garantit les intérêts coloniaux des États -Unis dans la région de l'Asie de l’Ouest.
Le régime sioniste cancéreux lui-même est un régime colonial et usurpateur depuis le début de sa création. Les maisons et les habitants incendiés de Deir Yassin en 1948, les Palestiniens expulsés qui ont été obligé de quitter leurs foyers en 1967, les terres sur lesquelles les Accords d'Oslo sont violés par les colonies et le quartier de Sheikh Jarrah, témoignent tous de ce fait. Tout comme ses ancêtres européens, le régime sioniste a ouvert la voie à la domination par la force. Il n’est pas comparable à d’aucun autre colonisateur en matière de criminalité qu’il a commises, en tirant sur des civils, en les brûlant vifs, en tuant leurs enfants, en s’emparant de leurs terres et en pillant leurs villes.
En 2006, les habitants de Gaza ont dû choisir entre une mort progressive et humiliante et l’expulsion des occupants sionistes de leur ville. Le peuple de Gaza a choisi la deuxième solution. Depuis, cette nation bien armée et assoiffée de sang a fait de la bande de Gaza la plus grande prison à ciel ouvert du monde. Ceux qui prétendaient être les victimes du prétendu Holocauste ont emprisonné leurs propres victimes dans le plus grand camp de concentration de l’histoire. Ils ont rationné l’eau potable, l’électricité et la nourriture et, tout comme les criminels dangereux sont traités en prison, n’ont autorisé la sortie qu’à ceux qui se trouvaient dans des conditions critiques – même cela n’a pas été pratiqué et est resté dans les lignes des journaux.
Ainsi, pour avoir un avant-goût du récit colonial, vous devez fermer les yeux sur les lignes que vous venez de lire et lire les lignes suivantes :
Les membres du Hamas, un groupe terroriste, ont percé les murs de béton autour de Gaza, ce qui bien sûr existe habituellement autour de toutes les villes du monde ; attaqué les colonies sionistes fortifiées, ce qui est également le cas de toutes les autres villes normales à fortifier ; engagés dans des affrontements armés avec des civils dans les colonies qui portent des armes uniquement pour le plaisir ; tué les jeunes totalement innocents qui avaient organisé une fête à côté de la zone la plus densément peuplée du monde. Ces terroristes assoiffés de sang n’ont même pas fait preuve de pitié envers les femmes et les enfants. Ils décapitèrent tous ceux qu'ils voyaient sur leur chemin. La preuve de cette affirmation est que nous l’avons répétée à maintes reprises dans les médias du monde entier, ce qui compenserait notre manque de preuves. Ces bêtes impitoyables utilisent leurs propres familles comme « boucliers humains » et se répartissent à travers la ville, de sorte que nous devrions raser une ville entière de 2,2 millions d’habitants afin de les combattre en « légitime défense ».
La nation palestinienne et la Oummah musulmane sont victimes de tels discours et de telles attitudes depuis des siècles. Aujourd’hui, 44 ans après la Révolution islamique en Iran, le jeune arbre de la Résistance est devenu un arbre puissant qui a permis à la Oummah musulmane de résister aux vagues d’attaques intellectuelles et militaires coloniales. Leur rejet du récit colonial a provoqué un véritable choc dans l’esprit du maître blanc. Le maître blanc de cette histoire devrait savoir que ce n’est que le début d’une ère que l’on pourrait appeler le moment d’affronter les conséquences de ses propres erreurs.