Afshin Zeinizadeh, chercheur sur les questions palestiniennes
Aujourd’hui, c’est le 100e jour de la guerre du régime sioniste contre Gaza, mais les actes d’oppression et les calamités infligées à la population innocente de Gaza pendant cette période sont innombrables. À mesure que le nombre de jours de guerre augmente, l’intensité des meurtres et des crimes de ce régime augmente également. Durant cette période, le régime sioniste n’a pas réussi à atteindre ses objectifs déclarés (détruire le Hamas et libérer les « otages »). Par conséquent, il ne voit pas d’autre option que de commettre des crimes contre des civils sans défense et de détruire Gaza, car « la dissuasion par la terreur » est la moindre possibilité d’atteindre la dissuasion souhaitée. Même si son armée a annoncé qu’elle ne lutterait que contre les combattants du Hamas, les statistiques des martyrs et de la destruction de Gaza montrent le contraire. Même un bref aperçu des crimes de ce régime est horrible.
Les martyrs et les blessés
Au cours de ces cent jours, plus de 23 357 personnes ont été martyrisées à Gaza, dont plus de 9 600 enfants et 6 750 femmes, ce qui signifie que plus de 70 % des martyrs sont des femmes et des enfants. [1] En outre, plus de 59 410 personnes ont été blessées, parmi lesquelles 6 327 femmes et 8 663 enfants, et plus de 8 000 personnes sont portées disparues. [2] [3]
Les forces militaires d’occupation sionistes ont publié le 1er décembre une carte en ligne de la bande de Gaza, divisant l’enclave en plus de 600 blocs numérotés. Elles ont demandé aux civils de Gaza d’identifier le bloc correspondant à leur zone de résidence et d’évacuer en cas de l’émission d’un ordre [4]. Cependant, les tracts ordonnant l’évacuation ne correspondaient pas aux avertissements en ligne, et le régime a ciblé de nombreuses zones qu’il avait auparavant déclarées sûres afin d’augmenter le nombre de victimes civiles. En outre, de nombreux habitants de Gaza n’ont aucun moyen fiable d’accéder à la carte en raison d’un accès limité à l’électricité ou à Internet, car le blocus de la bande de Gaza et les bombardements intensifs ont détruit l’infrastructure de télécommunications du territoire. En raison des bombardements constants, les gens sont de plus en plus relocalisés dans des zones plus petites, car ils doivent se rendre dans des endroits plus sûrs. Mais dans la pratique, nulle part à Gaza n’est véritablement sûr. Plus d’un million de personnes – soit environ la moitié de la population – ont été contraintes de se réfugier à Rafah, à la frontière égyptienne.
Il y a une grave surpopulation à ce poste frontière. La nourriture et l’eau sont très rares et les médicaments essentiels sont introuvables. Ces crises sont aggravées par les restrictions imposées par le régime sioniste à l’acheminement de l’aide, en fermant les frontières, en imposant des blocus et en empêchant l’accès. Actuellement, les Palestiniens de Gaza ne reçoivent que 10 pour cent de l’aide alimentaire hebdomadaire dont ils ont besoin. [5]
Les forces sionistes tuent directement 250 Palestiniens chaque jour. [6] Or, le risque de famine et de pénurie des biens de première nécessité peut indirectement s’ajouter à ce chiffre. Par exemple, le nombre moyen de morts par jour à Gaza est nettement plus élevé que dans tout autre conflit armé de ces dernières années, notamment en Syrie (96,5 morts par jour), au Soudan (51,6), en Irak (50,8), en Ukraine (43,9), en Afghanistan (23,8) et au Yémen (15,8). [7]
Jusqu’à présent, plus de 1 000 enfants sont amputés d’une ou des deux jambes, soit 10 enfants chaque jour. [8] Au moins 25 000 enfants sont devenus orphelins à cause de la perte de leurs parents. [9] Plus de 85 pour cent, soit l'équivalent de 1,9 million de personnes, de la population de Gaza ont été déplacés [10], et 1,7 million d'entre eux sont installés dans des camps de personnes déplacées, parmi lesquels 900 000 sont des enfants. [11]
Un autre facteur à l'origine de l'augmentation du nombre de martyrs est le manque de médicaments et d'établissements de santé pour le traitement et les soins des malades et des blessés, étant donné qu'avec le ciblage délibéré des hôpitaux de Gaza par le régime sioniste, son système de santé s'est complètement effondré le 10 novembre. Par conséquent, la proximité à des cadavres, le manque d’eau potable et de nourriture, ainsi que la production et le rejet de plus de 15 millions de tonnes de débris à Gaza ont considérablement accru les risques de maladies infectieuses. [12] Le régime sioniste empêche la naissance de bébés palestiniens en mettant en œuvre des mesures telles que la destruction des sources de carburant des hôpitaux, des panneaux solaires et des établissements de santé.
Dans un seul cas, une attaque contre des canalisations et une station de pompage a inondé le camp de réfugiés de Jabālīyah avec les eaux usées, et les cas de diarrhée ont été multipliés par 40 en raison du manque d'eau potable et d'assainissement adéquat. [13] Les préoccupations et les risques en matière de santé sont bien plus importants pour les femmes enceintes, les enfants et les personnes faibles, notamment les handicapés ou les personnes âgées.
Chaque heure, 15 personnes, dont 6 enfants, sont martyrisées et 35 personnes sont blessées ; 42 bombes tombent sur Gaza et 12 bâtiments sont détruits. [14] Durant ces cent jours, au moins 112 journalistes ont été martyrisés à Gaza. [15] En Cisjordanie, 340 personnes ont été martyrisées jusqu’à présent, dont 84 enfants, et plus de 3 949 personnes ont été blessées. Le nombre de martyrs et de blessés dans cette guerre reflète la vision du monde et l'attitude des dirigeants de ce régime envers les Palestiniens, notamment son Premier ministre qui les a invités à tuer chaque homme, femme et enfant en les comparant à Amalécites dans son discours du 28 octobre s’adressant à l’armée sioniste. [16] Aussi, Amihai Eliyahu, le ministre du Patrimoine de ce régime, dans son discours du 5 novembre, a appelé à larguer une bombe nucléaire sur Gaza pour détruire tous ses habitants. [17] Leur intention n’est rien d’autre que le génocide des Palestiniens, comme en témoignent les charniers de Gaza.
Destruction et démolition massives
Selon les dernières données du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires ((BCAH ou OCHA), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Autorité palestinienne, les attaques du régime sioniste au cours de ces cent jours ont endommagé ou détruit plus de la moitié des maisons à Gaza, soit environ 359 000 unités résidentielles. [18] 370 centres éducatifs et culturels et 30 des 35 hôpitaux de Gaza ont été complètement détruits. [19] De plus, ce régime a détruit 121 ambulances, 221 mosquées et 3 églises. [20]
La relocalisation forcée des habitants de Gaza a lieu alors que Gaza est soumise au blocus terrestre, maritime et aérien le plus strict imposé par Israël depuis 2007, et que l’entrée et la sortie de chaque article sont strictement surveillées par le régime sioniste. Et ce, alors que 2,3 millions de personnes vivent dans la région la plus densément peuplée du monde, sur une superficie d'environ 350 kilomètres carrés, et que le régime sioniste, contrairement à ses fausses affirmations, n'utilise pas de frappes de précision pour atteindre ses cibles, et qu'en plus, l'utilisation de munitions lourdes entraîne l’augmentation des pertes.
Le fait que la température baisse à Gaza ainsi que le manque de vêtements et de couvertures adaptés, de carburant, d'appareils de chauffage et d'eau chaude, rendent la situation encore plus critique. Les abris et camps temporaires n'ont ni protection ni chauffage pendant les pluies, et parfois les gens achètent des couvertures en vendant leur nourriture ou leur eau. Dans de nombreux cas, chaque famille ne dispose que d’une seule couverture si elle a de la chance.
En moins de cent jours, à cause des attaques incessantes contre Gaza, plus de la moitié des systèmes d’eau et d’égouts du territoire ont été gravement endommagés et mis hors service. [21] En outre, à la suite de ces attaques, 22 % des terres agricoles de Gaza ont été complètement détruites et rendues inutilisables, et de nombreuses plantations ont également été détruites. [22] Même les animaux n’ont pas été épargnés par la méchanceté sioniste. Dans un seul cas, le zoo de Jabālīyah, qui abritait plus de 100 espèces, a été détruit à cause des attaques de ce régime. [23] Le régime sioniste a ciblé la bande de Gaza avec 45 000 missiles et 65 000 tonnes de bombes au cours de ces cent jours [24].
Ce qui a été souligné jusqu’ici n’est qu’une petite partie des crimes commis par le régime sioniste contre le peuple palestinien, en particulier dans la bande de Gaza, lesquels se poursuivent dans le silence mondial. Un point important au cours de cette guerre et de ce massacre est le mépris du régime pour l’opinion publique mondiale, alors que la nouvelle de ses crimes est instantanément diffusée dans le monde entier. Aujourd’hui, imaginer les atrocités que ce régime a commises contre le peuple palestinien au cours des 75 dernières années et qui ont été enfouies dans l’histoire est absolument horrible. La guerre à Gaza a révélé au monde le caractère meurtrier infanticide de ce régime et a montré qu’il n’hésiterait pas à commettre un crime en raison de son désespoir et de son échec, de telle sorte qu’il fait actuellement face aux accusations les plus hideuses, y compris le génocide, devant la Cour internationale de Justice. Cette guerre se terminera également par la victoire de Gaza innocente, mais si un jour le Guinness World Records considérait un endroit pour les criminels les plus sanguinaires, le régime sioniste gagnerait certainement une place importante rien que pour son massacre brutal lors de la récente guerre de Gaza. Même si Gaza et le peuple palestinien ont été soumis à un niveau d'oppression sans précédent dans l'histoire de l'humanité – une oppression et des souffrances qui ne permettent pas aux consciences éveillées du monde de se reposer ne serait-ce qu'un instant –, cette question a une autre dimension, et c'est que la nation palestinienne et le peuple de Gaza ont brillé. Une telle résistance, endurance, confiance en Dieu et persévérance promettent une victoire définitive. Comme l’a souligné le Guide suprême de la Révolution islamique, l’imam Khamenei : Nos cœurs saignent à cause des souffrances du peuple palestinien, en particulier de la population de Gaza. Nous sommes bouleversés. Cependant, lorsque nous regardons de plus près ce qui se passe, nous réalisons que les vainqueurs de cette bataille sont les peuples de Gaza et de Palestine. Ils ont été capables de faire de grandes tâches […] Si Dieu le veut, la victoire ultime, qui n’est pas si loin, reviendra au peuple palestinien et à la Palestine ». [25]
Sources :