Journaliste : Au nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux. Je voudrais vous adresser mes salutations. Je suis heureux d'avoir l'occasion de vous rencontrer à nouveau dans ce lieu et cet environnement, qui encouragent la passion pour les connaissances, la compréhension et la transcendance. Si cela ne vous dérange pas, j’aimerais vous poser quelques questions sur le livre, la Foire internationale du livre de Téhéran et bien sûr, la lecture. La première question concerne la raison de votre présence ici, de votre participation continue et régulière, et de vos visites annuelles à la Foire internationale du livre, qui sont faites véritablement avec soin, précision et souci du détail. Cela était tout à fait évident lors de votre visite à l'exposition jusqu’ici. Votre attention aux derniers titres publiés et aux divers auteurs, indique que vous portez une attention suffisante et attentive à la question du livre, et que cette visite n'est pas uniquement symbolique.

Quel est le message de votre présence ici, à la société, aux acteurs du secteur du livre, aux responsables et au secteur de l'édition ?

Imam Khamenei : Au nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux. Ma motivation est avant tout, une passion personnelle et un vif intérêt pour les livres, ainsi que mes liens étroits avec eux. Deuxièmement, je voudrais promouvoir ainsi [la lecture de] livres. Je souhaite que la lecture de livres se généralise parce que je crois que nous avons besoin de livres. Tous les gens, de toutes les couches de la société, de différents groupes d’âge et niveaux académiques, ont besoin de lire des livres. En réalité, rien ne peut remplacer les livres. Je veux promouvoir la lecture de livres. Aujourd'hui, d'autres professions comme les médias sociaux et autres, ont remplacé la lecture de livres. Ce n’est pas la bonne décision. Je ne dis pas que les gens ne doivent pas utiliser les réseaux sociaux ou lire les journaux. Ils doivent le faire. Mais cela ne devrait pas remplacer les livres. Les livres doivent occuper une place particulière dans le panier et dans les achats des gens, et ils doivent y consacrer une partie de leur temps. Les gens ont besoin de lire des livres tous les jours. Je souhaite que cela soit encouragé et que ma présence ici, aura une influence. C'est une autre raison.

Journaliste : Les deux points que vous avez mentionnés constituent la base de ma deuxième question. Le livre est souvent considéré comme « un compagnon amical », et il faut toujours y prêter attention. Comme vous l'avez souligné, l’Internet attire tous les membres de la société, en particulier les adolescents et les jeunes, et ce souci de promouvoir la lecture et l'étude des livres est une préoccupation majeure. Quelle est votre recommandation à nos responsables ? Vous avez mentionné une partie de la société, mais quelle est votre recommandation aux responsables et aux personnes actives dans ce domaine, sur la manière d’encourager la lecture ?

Imam Khamenei : Les responsables gouvernementaux comme le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique, l'Organisation de propagation islamique et autres devraient apporter leur aide à ceux qui sont actifs dans l'édition et la production de livres. Nous devons aider ces gens. Bien sûr, lors de ma visite à différentes maisons d’édition cette année, j'ai posé des questions et constaté que les responsables aident les éditeurs – tous ou certains d'entre eux - Il faut les aider. C'est la première chose à faire.

Les personnes actives sur les réseaux sociaux, devraient également utiliser l’Internet pour promouvoir la lecture. C'est un devoir assurément. Les personnes actives dans les médias sociaux, devraient encourager les gens à lire des livres et leur recommander de bons livres. Il existe de nombreux livres de qualité et utiles sur divers sujets comme la littérature, l'histoire, les arts, les sciences et la religion. Dans l'exposition de cette année, je constate, grâce à Dieu, qu'il y a beaucoup de nouvelles œuvres et publications. Il est important de présenter et de faire connaître ces ouvrages, afin que les gens sachent à quels livres se référer et quels livres il faut lire.

Journaliste : Ma dernière question, étant donné que vous avez déjà visité la moitié des stands du Salon du livre, et que vous envisagez de visiter le reste au cours de la prochaine heure, y a-t-il un point particulier qui a retenu votre attention dans la Foire internationale du livre de cette année ?

Imam Khamenei : Quelques points ont retenu mon attention. L’un d’eux était l’augmentation du nombre des nouvelles œuvres. La plupart des éditeurs avec qui j'ai discuté, avaient un nombre important de nouveaux ouvrages à présenter ou à citer. Le deuxième point intéressant était les chiffres de ventes. Je pose souvent des questions sur leurs ventes et si les gens achètent leurs livres. Presque tous ou la plupart, ont répondu positivement, et ont affirmé que leurs ventes étaient importantes et que leurs livres avaient été bien accueillis par les visiteurs de leurs stands.

Un autre point à noter est que le nombre d’exemplaires avait considérablement diminué dans le passé. Cette année, j'ai vu que certains livres étaient publiés à des milliers d'exemplaires, à 3000, 2000 ou 2500 exemplaires, et à plus de 1000 exemplaires pour certains gros livres. C'est un développement positif. Ces chiffres conviennent pour certains livres. De plus, de nombreux livres qui avaient été imprimés auparavant ont été réimprimés. Je l'ai remarqué dans les stands des éditeurs que j'ai visités. Ce sont les points forts de la foire de cette année, pour lesquels nous remercions Dieu.

Mon principal conseil s'adresse à ceux qui sont en contact avec la jeune génération et les adolescents, c'est-à-dire le ministère de l'Éducation et les universités. Ils devraient créer un environnement permettant aux jeunes et aux adolescents de lire des livres et leur fournir de bons livres. Bien entendu, les familles ont également leurs responsabilités à assumer à cet égard, mais les organisations qui s'adressent particulièrement aux jeunes et aux adolescents doivent ressentir une plus profonde responsabilité et créer un environnement permettant aux

jeunes de lire des livres. Les jeunes ont vraiment besoin de lire des livres. Cela comprend à la fois des livres sur la littérature, l'histoire, le patrimoine et les biographies de personnalités [éminentes]. Ce sont des domaines sur lesquels nous devons vraiment travailler. Un autre sujet consiste à aborder diverses questions et événements passés. Par exemple, il n’existe que quelques livres anciens, sur la Révolution Constitutionnelle. Une perspective, réaliste et correcte, sur ce qui s’est passé lors de la Révolution Constitutionnelle de notre pays, doit être présentée clairement et de la bonne manière. Nous n’avons pas de livres dans ce domaine, ou très peu de livres acceptables. Ce sont des choses sur lesquelles il faut travailler.

Il existe de nombreux autres événements similaires à la Révolution Constitutionnelle. Nous n’écrirons jamais assez de livres sur la Défense Sacrée. Peu importe combien nous en écrivons, cela ne suffira pas et il y aura toujours la possibilité d’en écrire davantage. Il en va de même en ce qui concerne la Révolution et l'Imam [Khomeiny]. L’Imam est une figure marquante de l’Histoire qui ne ressemble à aucune autre. Combien de livres avons-nous sur l’Imam ? Qu'avons-nous écrit ? Ce sont des questions très importantes. Voilà quelques-unes des choses qui doivent être faites. La production de livres est cruciale et relève principalement de la responsabilité du ministère de la Culture et de l’Orientation islamique, des appareils de propagation, de l’organisation des arts, de l’Organisation de propagation islamique et d’organismes similaires. Toutefois, la promotion des livres relève de la responsabilité du ministère de l’Éducation, des universités et des institutions similaires. Que Dieu vous accorde le succès.

Journaliste : Merci beaucoup. Je vous remercie infiniment pour le temps que vous avez consacré à cette interview.