L’hostilité de l’Occident envers le hijab dépasse largement un simple désaccord vestimentaire. Le hijab de la femme musulmane, symbolisant un devoir religieux, la foi et la dignité, est présenté par l’Occident comme un signe d’oppression et une restriction à la liberté. Les efforts occidentaux pour modifier la manière dont les femmes musulmanes s’habillent découlent de politiques et projets coloniaux visant à mondialiser les normes occidentales. Cette confrontation oppose deux fronts entièrement opposés : d’un côté, le modèle colonial occidental qui définit la femme comme une marchandise destinée au consumérisme et à l’objectification sexuelle ; de l’autre, le modèle authentique islamique, qui valorise la dignité et le rôle social des femmes musulmanes dans un cadre moral.

 

Imposer le modèle féminin occidental comme norme universelle

Depuis longtemps, l’Occident cherche à imposer aux autres sociétés la femme euro-américaine comme seul modèle acceptable de la femme civilisée. En dépit des slogans de « liberté et d’égalité », ce modèle sert en réalité le système capitaliste et s’enracine dans les archétypes des civilisations grecque et romaine, où les femmes — privées de droits humains — étaient réduites à des objets du plaisir masculin. Aujourd’hui, cette vision se répète sous une apparence moderne : la femme occidentale « libérée » est en réalité asservie par la mode, le consumérisme extrême et des attraits sexuels orientées à être exhibés publiquement.

En parallèle, les politiques coloniales occidentales et leur propagande dépeignent les femmes musulmanes non occidentales comme des êtres à « sauver » et à « libérer ». Dans les époques coloniales passées, de tels slogans creux justifiaient les « missions civilisatrices » des puissances coloniales. En Algérie, les forces d’occupation françaises, en dévalorisant la culture locale, présentaient le hijab comme un symbole de retard et d’humiliation des femmes, et son retrait comme un acte d’émancipation. Aujourd’hui, en France, sous le couvert de la laïcité, le gouvernement contrôle la tenue des femmes musulmanes, tout en fermant les yeux sur l’objectification des femmes dans la publicité et les médias. Le dernier exemple en date : en février 2025, le Sénat français a adopté une loi interdisant le hijab dans les compétitions sportives, un an après avoir interdit l’abaya dans les écoles. Des responsables politiques français, du ministre de l’Intérieur à certains députés, ont publiquement réclamé « l’interdiction du hijab dans les rues de France » [1], certains allant jusqu’à déclarer dans leurs discours : « mort au hijab » [2]. Le message est clair : « Votre religion et votre identité sont incompatibles avec la francité. »

La Grande-Bretagne coloniale, à l’image de la France, se considérait investie de la mission de lutter contre le hijab. Lord Cromer, ancien consul général britannique en Égypte, exprimait dans son ouvrage « Modern Egypt » (1908) la vision occidentale de l’Islam et du hijab : « L’Islam est une religion qui humilie les femmes face à des hommes libres de s’habiller à leur guise, et ne leur accorde pas la même liberté vestimentaire. » Il avait également conditionné le retrait britannique d’Égypte à la « libération des femmes » [3], c’est-à-dire à l’abandon du hijab. Les Britanniques ont toujours soutenu l’élimination du hijab.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’empire colonial britannique, incapable de poursuivre sa soi-disant « mission civilisatrice », a passé le flambeau aux États-Unis. Lors de ses occupations de l’Irak et de l’Afghanistan, l’Amérique a utilisé ses plateformes officielles pour justifier la guerre au nom de la liberté des femmes. [4] George W. Bush a déclaré lui-même, à propos de l’entrée des troupes américaines en Afghanistan : « Aujourd’hui, les femmes afghanes ont gagné leur liberté. »

La guerre de l’Occident contre le hijab ne se limite pas à des lois restrictives ou des politiques répressives ; les médias mondiaux agissent comme une arme invisible dans ce conflit. Hollywood, les réseaux sociaux comme Instagram, et même les jeux vidéo sont devenus des instruments d’imposition des normes occidentales de beauté et de style de vie. Dans ces médias, la femme musulmane voilée est soit totalement absente, soit réduite à un stéréotype : une femme opprimée et arriérée à « sauver ». Dans les films, les personnages féminins portant le hijab sont souvent des victimes de violences domestiques ou des symboles d’extrémisme. Ces représentations ne sont pas fortuites ; elles participent d’un projet plus vaste visant à éroder l’identité islamique et à inculquer un complexe d’infériorité chez la jeunesse musulmane. Ces mêmes médias mènent une guerre contre l’identité religieuse et traditionnelle, même dans des sociétés chrétiennes conservatrices — comme certaines régions d’Amérique latine — en promouvant la nudité et la promiscuité sexuelle.

Ainsi, sous couvert de « sauver les femmes du patriarcat », se profile un processus de colonisation culturelle : la liberté et l’émancipation par la soumission à la débauche, aux normes de beauté occidentales et au consumérisme extrême.

 

Héritage du modèle occidental : destruction de la famille, violence et corruption

La femme occidentale « libre » — axée sur sa carrière, sexuellement débridée, et indépendante — est présentée comme le sommet du progrès social. Pourtant, les conséquences laissées par ce modèle révèlent une réalité bien plus sombre et amère : l’effondrement de la famille, la dégradation de la dignité des femmes, l’augmentation du nombre d’enfants illégitimes, et d’innombrables problèmes sociaux.

La famille nucléaire — jadis pilier de la société occidentale — se désintègre. Aux États-Unis, 40 % des enfants naissent de mères célibataires, et le taux de divorce avoisine les 50 %. En France, 55 % des mariages se soldent par un divorce, et 60 % des enfants naissent hors mariage. Une autre conséquence du mythe mensonger de la « liberté sexuelle » est la marchandisation généralisée du corps féminin dans tous les aspects de la vie sociale et privée, réduisant la femme à un pion du profit des entreprises et une proie d’exploitation sexuelle masculine.

Ces crises, engendrées par des slogans trompeurs comme « liberté » et « égalité », démontrent que le modèle occidental n’est pas une solution aux problèmes des femmes, mais plutôt un mécanisme qui perpétue l’oppression et les abus. Dans ce système, la femme est « libre » d’acheter des marques de luxe, mais esclave de standards de beauté irréels. Elle a le droit d’avoir des relations sexuelles sans engagement, mais lorsqu’il s’agit de soutenir les mères célibataires et les enfants sans identité, la société occidentale reste silencieuse.

 

Affrontement entre le modèle impérialiste et la culture islamique

Pourquoi l’Occident, qui prétend défendre les droits humains, soutient-il le régime dictatorial saoudien tout en imposant des sanctions à la République islamique d’Iran à cause du hijab ? Une démocratie occidentale qui interdit le hijab dans les écoles est-elle vraiment une défenseure de la liberté ?

En réalité, l’hostilité de l’Occident envers le hijab n’a jamais concerné la liberté des femmes : il s’agit d’éliminer un symbole de résistance contre l’hégémonie culturelle occidentale. La guerre contre le hijab est une guerre de domination et d’impérialisme culturel. Le hijab est l’étendard de la lutte contre une arrogance qui cherche à intégrer toutes les nations dans son système de valeurs. Il incarne à la fois un devoir religieux et un mouvement politique — une manifestation de foi, de conviction et de résistance contre le génocide culturel.

La République islamique d’Iran, en défendant le hijab comme élément de son identité islamo-iranienne, a démontré qu’il est possible de résister à l’assaut des colonisateurs contre les valeurs religieuses et nationales, et de proposer un modèle alternatif fondé sur la moralité humaine et la dignité. Comme l’a déclaré le Guide suprême de la Révolution dans un discours en 1991, les sociétés véritablement islamiques, avec la République islamique en tête, ont fait échouer les efforts des colonialistes pour imposer leur modèle culturel.

L’Occident ne veut pas que les femmes musulmanes disposent d’un modèle autonome — un modèle qui valorise à la fois le savoir, la participation sociale, la famille et l’éthique, et qui les dote d’un bouclier indestructible : le hijab — dans la bataille des identités. Les attaques continues et incessantes contre la société iranienne par la propagande et les conspirations ouvertes et secrètes découlent du sentiment de menace ressenti par les puissances impérialistes. Une société comme l’Iran, avec une identité civilisationnelle vieille de 3 000 ans et une école de pensée qui vénère des figures telles que Zeynab al-Kubra (paix sur elle) comme symboles de résistance, s’oppose à un modèle qui réduit la femme à un objet de consommation et d’exploitation, prouvant ainsi que l’hégémonie culturelle occidentale n’est pas invincible.

 

Références :

[1] https://x.com/CerfiaFR/status/1902329870782226788?t=5A58xch2H5eT2VEgDW8wew&s=19

[2] https://www.dailymotion.com/video/x9gv456

[3] https://www.aljazeera.net/midan/intellect/sociology/2018/5/25/

[4] https://french.khamenei.ir/news/14635

 

(Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Khamenei.ir.)