Au nom de Dieu, le Très-Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur de l’univers, et paix et salutations à notre Maître Muhammad, à sa Lignée pure, en particulier celui qui représente le Trésor d’Allah sur Terre.

J’adresse mes salutations à toute la chère nation d’Iran. J’ai pensé qu’il était approprié de partager quelques mots avec notre cher peuple. Il y a deux ou trois sujets sur lesquels je vais maintenant m’exprimer.

Avant de commencer, je crois qu’il est nécessaire de vous féliciter à l’occasion de l’arrivée du mois de Mehr [mi-septembre : rentrée scolaire, ndt.]. Le mois de Mehr est un mois d’enseignements et d’école, de savoir et d’université. C’est le mois qui marque le début du cheminement de millions de jeunes, d’adolescents et d’enfants, vers la connaissance et les compétences. C’est la caractéristique du mois de Mehr.

J’exhorte nos chers responsables, en particulier ceux du ministère de l’Éducation, du ministère de l’Enseignement supérieur et du ministère de la Santé, à ne jamais perdre de vue la valeur et l’importance du talent de la jeunesse iranienne. La jeunesse iranienne a démontré son talent dans la science et dans de nombreux autres domaines de la vie.

Permettez-moi de partager quelques chiffres avec vous. Dans divers concours internationaux d’étudiants qui ont eu lieu récemment – malgré la guerre de 12 jours et tous les défis qui l’ont accompagnée – nos étudiants ont remporté 40 médailles différentes dont 11 médailles d’or. Ces réalisations sont très importantes et précieuses. Dans l’Olympiade internationale d’astronomie et d’astrophysique, ils ont été les premiers parmi tous les pays participants. Ils ont également obtenu de hauts classements dans d’autres domaines. Vous pouvez aussi constater leurs succès dans le sport ces jours-ci, d’abord en volley-ball et maintenant en lutte. Voilà comment sont nos jeunes. Dieu soit loué, ils ont des capacités exceptionnelles et ces capacités doivent être utilisées.

Je crois qu’il est nécessaire, en ces jours, à l’occasion de l’anniversaire du martyre du grand moudjahid et martyr, Sayed Hassan Nasrallah, de se souvenir de lui. Sayed Hassan Nasrallah était une richesse immense pour le monde islamique, et pas seulement pour les chiites ou uniquement pour le Liban. Il était une richesse pour l’ensemble du monde de l’Islam. Bien sûr, cette richesse n’a pas été perdue. Elle demeure et perdure. Il est peut-être parti, mais la richesse qu’il a créée demeure. L’histoire du Hezbollah libanais est une histoire qui se poursuit. Le Hezbollah ne doit pas être sous-estimé et cette richesse importante ne doit pas être négligée. C’est une richesse pour le Liban et pour le reste du monde.

Je voudrais honorer la mémoire des récents martyrs qui ont perdu la vie durant la guerre de 12 jours, qu’ils soient commandants militaires, scientifiques ou d’autres personnes tombées en martyrs dans cette guerre. J’adresse mes sincères condoléances du fond du cœur à leur chère famille.

Quant aux sujets que je souhaite aborder, ils sont au nombre de trois. Le premier concerne l’unité de la nation iranienne. Bien que beaucoup ait déjà été dit à ce sujet, il y a un point particulier sur lequel je souhaite m’arrêter. Le deuxième sujet concerne l’enrichissement de l’uranium. Puisque cette question est évoquée et répétée si fréquemment, j’ai quelque chose à dire à ce propos. Le troisième point concerne les négociations avec les États-Unis. C’est un sujet sur lequel de nombreux orateurs publics et écrivains expriment une variété d’opinions, certaines en faveur, d’autres opposées, certaines avec des arguments et d’autres sans. J’aimerais également partager quelques mots à ce sujet, dans la mesure du possible.

En ce qui concerne le premier sujet – l’unité de la nation iranienne – la première chose que je voudrais dire est que, durant la guerre de 12 jours, l’unité et la cohésion du peuple iranien ont réduit à néant les espoirs de l’ennemi. Dès les premiers jours et au milieu de la guerre, l’ennemi a compris qu’il n’atteindrait pas l’objectif qu’il s’était fixé. L’objectif de l’ennemi n’était pas simplement de frapper nos commandants. Cela n’était qu’un moyen [d’atteindre leur objectif]. L’ennemi pensait qu’en visant des commandants militaires et certaines figures influentes du système, il pourrait provoquer des émeutes à travers le pays, en particulier à Téhéran. Ils espéraient que leurs agents susciteraient des émeutes et le chaos, entraînant des personnes influençables dans les rues, afin de créer des troubles de la part du peuple, contre la République islamique. Telle était leur intention. Leur cible était la République islamique. Le but était de perturber le système. Comme je l’ai mentionné ailleurs, ils avaient fait des plans et conçu un projet pour après la République islamique. Ils voulaient créer une sédition. Ils cherchaient à provoquer des troubles dans les rues, à lancer des factions divisionnistes et à saper les racines de l’Islam dans le pays. Tel était l’objectif de l’ennemi.

Eh bien, ils ont échoué à atteindre cet objectif dès les premières étapes. Les commandants [qui ont été assassinés] ont été remplacés presque immédiatement. Des successeurs ont été nommés et la structure, l’ordre et la discipline des forces armées sont restés intacts, avec la même force et avec un moral encore plus élevé. Le peuple qui était l’élément le plus décisif, n’a aucunement été influencé par ce que voulait l’ennemi. Des manifestations ont bien eu lieu et les rues se sont remplies. Mais ces manifestations étaient dirigées contre l’ennemi et non contre le système islamique. Les actions du peuple ont conduit la situation à un point où les ennemis – ceux en dehors de nos frontières – ont qualifié leurs propres agents de « Bande d’incapables ! « Que pouvons-nous faire de plus pour vous, que nous n’ayons pas déjà fait ? Nous vous avons préparé le terrain, nous avons largué des bombes, nous avons assassiné et tué un certain nombre de personnes. Pourquoi ne faites-vous rien ?! » (disaient-ils). Leurs agents en Iran, à Téhéran – où ils ont sans aucun doute des agents – ont répondu : « Nous voulions faire quelque chose, mais le peuple ne nous a pas prêté attention. Les gens nous ont tourné le dos. Les responsables et ceux qui maintiennent la sécurité et l’ordre dans le pays, se sont aussi dressés contre nous et nous ont arrêtés. Nous n’avons rien pu faire ». Ainsi, le complot de l’ennemi a été déjoué.

Ce que je viens de raconter, en partie ou en totalité, a déjà été dit auparavant, par moi et par d’autres. Le point que je veux souligner est que ce facteur demeure. L’unité de la nation iranienne demeure. Certains qui tirent leurs sources de l’étranger, selon les informations que nous avons reçues, essaient de donner l’impression que l’unité qui a émergé pendant et après la guerre de 12 jours, était temporaire et s’affaiblira progressivement, que des différends apparaîtront, que des désaccords prévaudront et que cette unité disparaîtra avec le temps, [Ils pensent] que le peuple iranien se divisera, rendant possible pour eux [les ennemis], d’exploiter les divisions ethniques et les différences politiques, pour retourner les Iraniens les uns contre les autres, et inciter à des émeutes et à la rébellion. C’est ce qu’ils disent dans leur propagande.

Je tiens à dire que c’est absolument faux. Oui, il y a des divergences d’opinion sur des questions politiques, et nous avons de nombreux groupes ethniques dans le pays qui sont tous iraniens et fiers de leur identité iranienne. C’est un fait. Cependant, lorsqu’ils sont face à l’ennemi, ce corps devient un poing d’acier puissant qui s’abat sur la tête de l’ennemi. C’est ainsi aujourd’hui, cela a été ainsi dans le passé, et par la grâce de Dieu, ce sera aussi le cas dans l’avenir. L’Iran d’aujourd’hui et l’Iran de demain, si Dieu le veut, est l’Iran des 13 et 14 juin, lorsque le peuple a rempli les rues et a scandé des slogans contre les vils sionistes et les criminels américains. C’est le premier point que je voulais aborder. La conclusion essentielle est que cette unité et cette solidarité nationales existent toujours et continueront d’exister. Bien sûr, nous avons tous la responsabilité de la protéger.

Le deuxième point [que je souhaite aborder] est le sujet de l’enrichissement. Dans les déclarations et les discussions entre le ministère des Affaires étrangères et les homologues (étrangers), le mot  « enrichissement » est fréquemment répété. Ils disent une chose à propos de l’enrichissement, nous disons autre chose. À l’intérieur du pays aussi, le même mot revient dans les discussions. J’aimerais offrir une brève explication sur l’enrichissement. Qu’est-ce que l’enrichissement ? Qu’est-ce qui le rend si important ? Tous ces débats tournent autour de l’enrichissement, l’enrichissement de l’uranium.

Ce que je veux dire, c’est que « l’enrichissement » n’est qu’un mot, en dessous, il a un sens étendu qui pourrait remplir tout un livre, que je vais effleurer brièvement maintenant. Il serait bon et utile que des experts dans ce domaine, s’adressent au public sur ce sujet. Je donnerai une brève explication à ce propos.

L’enrichissement de l’uranium signifie que des scientifiques et des experts en matière d’uranium prennent de l’uranium brut, disponible dans les mines d’Iran, et le transforment en une substance hautement précieuse qui a un impact sur divers aspects de la vie des gens. Ils le font au moyen d’une série de procédés techniques avancés et complexes. C’est la définition de l’enrichissement. En d’autres termes, une substance extraite d’une mine est transformée, à l’aide de technologies complexes, avec des efforts considérables fondés sur une expertise avancée et mobilisant des niveaux élevés de savoir-faire, en ce que l’on appelle de l’uranium enrichi à différents niveaux. L’uranium enrichi a diverses applications qui profitent aux gens dans différents aspects de leur vie. Il joue un rôle significatif et est utile en agriculture, dans l’industrie et les matériaux, dans la nutrition qui est liée à l’agriculture, et dans les questions environnementales et les ressources naturelles. De plus, il est utile pour la recherche, pour l’éducation, pour le développement, dans les études et les recherches scientifiques, et bien sûr, l’effet qu’il a dans la production d’énergie électrique est tout à fait clair.

Aujourd’hui, dans de nombreux pays développés du monde, des centrales électriques fonctionnent à l’uranium. D’un autre côté, nous faisons fonctionner la plupart de nos centrales avec de l’essence et du gaz naturel. Cela entraîne non seulement des coûts élevés mais pollue aussi l’environnement et l’atmosphère. Cependant, l’électricité produite à partir de l’uranium enrichi et des centrales nucléaires, ne produit aucune pollution, coûte beaucoup moins cher, a une durée de vie opérationnelle beaucoup plus longue, et offre de nombreux autres avantages. Mais comme je l’ai mentionné, ce sont des choses que des experts devraient expliquer plus en détail au public. Si nous devions énumérer les diverses utilisations de l’uranium enrichi, cela ferait une longue liste.

Nous ne disposions pas auparavant de cette technologie très importante. Nous n’étions pas capables d’enrichir, et nos ennemis n’étaient pas disposés à nous la donner. Personne d’autre n’était prêt à nous la fournir non plus. Il y a plus de 30 ans, quelques gestionnaires déterminés et quelques scientifiques responsables — vraiment — ont commencé à travailler sur le processus d’enrichissement de l’uranium et l’ont amené au point où il en est aujourd’hui. Aujourd’hui, nous sommes à un niveau avancé en matière d’enrichissement de l’uranium. Bien sûr, les pays cherchant à fabriquer des armes nucléaires augmentent même l’enrichissement jusqu’à 90 % mais puisque nous n’avons pas besoin de telles armes et n’avons pas l’intention d’en produire, nous n’avons pas porté l’enrichissement à ce niveau. Nous avons augmenté l’enrichissement jusqu’à 60 %, ce qui est un chiffre très élevé et très approprié, et nécessaire pour certains travaux qui doivent être effectués dans notre pays. Nous avons pu faire progresser l’enrichissement jusqu’à ce stade, et nous faisons désormais partie des seuls 10 pays au monde à posséder cette capacité. Je peux vous dire que parmi plus de 200 pays du monde, seuls 10 sont capables d’enrichir (l’uranium), et la République islamique d’Iran en fait partie.

Les neuf autres pays possèdent également des bombes atomiques, bien sûr. Nous sommes le seul pays à ne pas avoir d’arme nucléaire et à ne pas en vouloir. Nous n’avons aucune intention d’utiliser des armes nucléaires, mais nous avons l’enrichissement. Nous sommes considérés comme l’un des dix pays pionniers dans cette industrie avancée. Les scientifiques que j’ai mentionnés, ont jeté les bases de ce travail et ont accompli des progrès significatifs, mais leur contribution la plus importante a été de former de nombreuses personnes dans ce domaine. Aujourd’hui, selon un rapport, solide et fiable, qui nous a été donné par ceux qui travaillent dans ce domaine, nous avons des dizaines de scientifiques et professeurs, des centaines d’étudiants, et des milliers de personnes formées dans les sciences nucléaires, qui travaillent dans divers secteurs liés au nucléaire. Ils [les États-Unis] sont venus et ont bombardé des installations iraniennes [d’enrichissement] ici et là. Mais le fait est que c’est une science et que la science ne peut pas être détruite. La science ne peut pas être éliminée par des bombes, des menaces et des mesures de ce genre.

Comme je l’ai déjà dit et je le répète, nous avons des dizaines de scientifiques et professeurs honorables et compétents, des centaines d’étudiants et des milliers de personnes spécialisées qui travaillent sur diverses applications nucléaires. Par exemple, je n’ai pas mentionné les traitements médicaux quand j’ai énuméré les applications nucléaires, mais c’est un des domaines les plus importants où l’enrichissement nucléaire est utilisé. Un grand nombre de personnes travaillent dans divers domaines des traitements médicaux. Il en est de même pour les secteurs agricoles et industriels, ainsi que pour de nombreux autres domaines où des gens travaillent et font des efforts.

Bien sûr, au cours de ces dernières décennies où nous avons mené ce travail dans notre pays, les pressions sur nous, sur l’Iran, sur les responsables de notre pays et sur nos administrations, ont été immenses. Ils voulaient que l’Iran abandonne ce travail suite à ces pressions, mais nous n’avons pas cédé et nous ne céderons pas. Nous ne nous sommes pas soumis et nous ne nous soumettrons pas aux pressions dans ce domaine ni dans aucun autre domaine. Et voilà que maintenant, ce type américain (Trump ndt), s’entête et insiste pour que l’Iran n’ait pas (d’activités) d’enrichissement. D’autres, les administrations précédentes, disaient que nous ne devions pas avoir d’enrichissement à haut niveau, ou que nous ne devions pas conserver les produits enrichis dans le pays. Ils disaient des choses que nous n’avons pas acceptées. Mais celui-ci (Trump) dit maintenant : « Pas d’enrichissement du tout, absolument aucun enrichissement » ! Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que cette grande réalisation pour laquelle notre pays a tant œuvré, a payé un prix si élevé et a enduré tant de difficultés, devrait être jetée et détruite ! Voilà ce que signifie « aucun enrichissement ». Eh bien, il est clair qu’une nation fière comme la nation iranienne répondra fermement à quiconque prononce ces paroles et n’acceptera pas de tels propos. Voilà ce que je voulais dire à propos de l’enrichissement.

Quant à la question suivante qui est le troisième sujet. Dans les déclarations des personnalités politiques, la question des négociations avec les États-Unis est fréquemment soulevée. Les avis divergent à ce sujet. Comme je l’ai dit, certains considèrent que c’est bénéfique et nécessaire, d’autres estiment que c’est nuisible, et d’autres encore ont des opinions plus modérées. Les opinions varient. Je souhaite communiquer à notre chère nation ce que j’ai compris, vu, ressenti et expérimenté au fil de ces nombreuses années.

J’exhorte également nos responsables politiques et ceux qui travaillent dans le domaine politique, à réfléchir à ces paroles, à y penser, à les considérer et à fonder leurs jugements sur la connaissance et l’information. Mon point est le suivant : Dans les circonstances actuelles — il est possible que dans 20 ou 30 ans la situation soit différente, mais nous ne discutons pas de cela maintenant — dans la situation actuelle, tout d’abord, négocier avec le gouvernement américain ne servira en rien nos intérêts nationaux. Cela ne nous apportera aucun bénéfice, ni ne nous protégera d’aucun dommage. C’est le premier point. En d’autres termes, c’est une entreprise inutile qui n’a aucun avantage pour le pays, et ne nous protège d’aucun dommage. Elle n’a certainement aucun effet de ce genre. C’est le premier point.

Deuxièmement, au contraire, il y a aussi des préjudices qui sont la conséquence de telles négociations. C’est-à-dire que non seulement elles n’apporteront aucun bénéfice, mais en second lieu, négocier avec les États-Unis dans la situation actuelle, causerait de grands préjudices au pays. Certains de ces préjudices pourraient peut-être être même irréparables. Cela causerait des préjudices que je vais maintenant décrire.

La raison pour laquelle nous disons que les négociations ne sont pas à notre avantage et n’ont aucun bénéfice pour nous, est que le côté américain a déjà fixé, à l’avance, le résultat des négociations. Il a déclaré qu’il n’accepterait que des négociations qui aboutiront à la suspension des activités nucléaires et de l’enrichissement (de l’uranium) en Iran. Cela signifie s’asseoir à la table des négociations avec les États-Unis, uniquement pour que le résultat de nos discussions soit précisément ce qu’ils ont déjà décrété et doit être fait (selon eux). Ce n’est pas une négociation c’est un diktat. Cela signifie imposer par la force. On ne peut pas parler de négociations avec une partie, quand le résultat doit nécessairement et exactement être celui qu’elle veut et exige. Est-ce qu’on peut parler de négociations (dans ce cas) ? C’est ainsi que l’autre partie parle maintenant. Ils disent : « Négocions ! » et ce qu’ils veulent des négociations, c’est que l’Iran n’ait plus d’enrichissement d’uranium. Maintenant, il (Trump) a parlé d’enrichissement mais il y a quelques jours, le vice-président américain a déclaré que l’Iran ne devait pas non plus, avoir de missiles, ni missiles à longue portée, ni à moyenne portée et même pas de missiles à courte portée. L’Iran ne devrait rien avoir de ce genre. Cela signifie qu’ils veulent que les mains de l’Iran soient liées et vides, et que s’il est attaqué, il ne puisse pas répondre ou riposter contre une base américaine, en Irak ou ailleurs. Voilà ce que signifient ces exigences. Devrions-nous entrer en négociations pour un tel résultat ?! Cela n’aurait aucun avantage. Ce seraient des négociations sans aucun bénéfice pour nous. Le résultat pour nous, de telles discussions ne serait que des préjudices. C’est de l’oppression. Cela signifie accepter la contrainte et les ordres des États-Unis. Ce ne sont pas des négociations.

Dans le cas de l’Iran islamique, ce genre d’exigences et de déclarations découle d’un manque total de connaissance de la nation iranienne. Elles proviennent d’une méconnaissance de la République islamique. La raison est qu’ils ne connaissent pas la philosophie, les fondements et les principes directeurs de l’Iran islamique. Ils parlent ainsi parce qu’ils ne comprennent pas ces choses. D’après un dicton que nous, les habitants de Machhad, utilisons : « Ces paroles sont plus grandes que la bouche qui les prononce », et ces propos relatifs aux négociations pour un tel résultat, ne méritent aucune attention. De telles négociations ne nous apporteraient aucun bénéfice.

Maintenant, quant aux préjudices, j’ai dit qu’il y en a et c’est le point le plus important. L’autre partie a menacé qu’en cas de refus de négocier, telle ou telle conséquences surviendrait, et que ceci ou cela arriverait. Ils disent : « Nous vous bombarderons », ou « Nous ferons ceci ou cela ». Il y a des menaces de ce genre, certaines vagues et d’autres exprimées brutalement. [Ils disent :] « Négociez ! Sinon, ceci ou cela se produira ». C’est une menace. Accepter de telles négociations signifierait que la République islamique d’Iran est sensible aux menaces. Si vous allez négocier après de telles menaces, cela signifie qu’en face de toute menace, nous sommes immédiatement effrayés, nous tremblons et nous nous nous soumettons à la partie adverse. Voilà ce que cela voudrait dire. S’il y a une telle sensibilité aux menaces, cela n’aura pas de fin. Aujourd’hui, ils disent : « Si vous continuez l’enrichissement, nous ferons ceci et cela », demain, ils diront : « Si vous avez des missiles, nous ferons ceci et cela », ensuite, ils diront : « Si vous n’avez pas de relations avec tel pays, nous ferons ceci et cela » ou « Si vous avez des relations avec tel pays, nous ferons ceci et cela ». Ce sera des menaces continues et nous serions contraints de reculer face aux menaces de l’ennemi. Aucune nation honorable n’accepterait des négociations accompagnées de menaces, et aucun politicien sage n’approuverait jamais cela. Telle a la situation.

Bien sûr, ils peuvent dire qu’en retour, ils vous accorderont telle ou telle concession, mais ils mentent. Ce qu’ils appellent concession – ce qu’ils prétendent offrir comme concession – est un mensonge. Il y a dix ans, nous avons signé un accord avec les États-Unis, connu dans notre pays sous le nom de JCPOA. Dans cet accord, il a été décidé que nous prendrions certaines mesures concernant notre programme nucléaire, que nous fermerions une installation de production spécifique et que le matériau enrichi à 3,5 % que nous produisions à cette époque, soit envoyé à l’étranger, converti ou dilué, comme ils disent. Diluer signifie qu’il serait détruit. Son enrichissement serait éliminé et d’autres choses de ce genre ont été convenues. En retour, ils étaient censés lever les sanctions. Après 10 ans, le dossier de l’Iran à l’Agence internationale de l’énergie atomique, devait revenir à un statut normal. À cette époque, lorsque les responsables du pays sont venus me voir et m’ont dit « Dix ans », je leur ai dit : « Dix ans, c’est une vie entière ! Pourquoi acceptez-vous une période de dix ans ? » Ils ont donné leurs raisons, ont dit ceci et cela, et il a été décidé qu’ils n’accepteraient pas cette période de dix ans. Mais ils l’ont finalement acceptée. Quoi qu’il en soit, ces dix ans sont maintenant arrivés à leur terme. Ces dix ans qui devaient ramener le dossier de l’Iran à l’AIEA, à un statut normal, sont maintenant terminés. Aujourd’hui, vous pouvez constater vous-mêmes, que non seulement le dossier n’a pas été ramené à un statut normal, mais que les problèmes nucléaires du pays au Conseil de sécurité de l’ONU, aux Nations Unies et à l’AIEA, se sont aggravés et multipliés. Voilà comment l’autre partie agit. C’est la nature de leurs promesses. Nous avons fait tout ce que nous étions censés faire, mais ils n’ont pas levé les sanctions. Ils n’ont respecté aucune des promesses qu’ils avaient faites. Et ensuite, comme le dit l’expression courante, il [Donald Trump] a « déchiré » l’accord – ou le plan d’action ou le protocole d’accord – qui avait été conclu. Ils [les États-Unis] se sont complètement retirés du JCPOA et l’ont rejeté.

Maintenant, si vous deviez négocier avec l’autre partie et accepter leurs exigences, cela signifierait la soumission, l’affaiblissement du pays et la destruction de l’honneur d’une nation. Voilà le résultat quand vous avez affaire à une partie qui vous menace. Si vous cédez à ses menaces, c’est ce qui arrivera. Si vous n’acceptez pas, la situation restera telle qu’elle est maintenant, avec le même conflit et les mêmes différends. Ce ne sont donc pas de véritables négociations. Nous ne devons pas oublier nos expériences du passé. Nous ne devons pas oublier cette expérience des dix dernières années. La partie adverse qui fait l’objet de notre discussion à présent, ce sont les États-Unis. Pour l’instant, je ne veux pas discuter des questions concernant l’Europe.

La partie à laquelle nous faisons face rompt ses promesses dans tous les domaines. Elle ment sur tout et essaie de tromper. Elle profère constamment des menaces militaires. Si elle le pouvait, elle assassinerait d’autres gens, comme elle a assassiné notre général martyr, le martyr Soleimani. Elle le ferait si elle le pouvait, ou elle bombarderait aussi des installations nucléaires. Voilà comment elle est. Nous ne pouvons pas négocier avec une telle partie. Nous ne pouvons pas nous asseoir avec eux en toute confiance et en toute assurance, pour parler, écouter et conclure des accords avec eux.

À mon avis, les négociations avec les États-Unis sur la question nucléaire, et peut-être sur d’autres questions également, sont dans une impasse totale. Autrement dit, il n’y a pas de voie correcte à suivre. C’est un point mort absolu. Ils doivent réfléchir à cela, méditer dessus et en tirer les conclusions. Bien sûr, de telles négociations sont utiles pour le président américain en exercice. Il se tiendrait la tête haute et dirait : « J’ai menacé l’Iran et je l’ai amené à la table des négociations ». Il s’en vanterait sur la scène internationale mais pour nous, cela n’aurait que des préjudices et aucun bénéfice.

Ce que je veux dire pour conclure, c’est que la clé du progrès du pays est le renforcement du pays. Nous devons devenir forts. Nous devons être forts militairement, nous devons être forts scientifiquement et nous devons être forts dans notre gouvernement, dans notre structure et dans nos organisations. Nos gens intelligents et nos experts sincères doivent se réunir pour identifier les voies de renforcement du pays et les poursuivre ainsi de suite. Si cela est réalisé, alors, l’autre camp ne proférera pas de menaces. Lorsqu’il verra que son adversaire est fort, il n’osera même plus nous menacer. C’est à mon avis, la seule solution.

Nous devons demander l’aide de Dieu, Tout-Puissant, placer notre confiance en Lui et nous tourner vers les Imams infaillibles (paix soit sur eux) pour leur intercession et leur aide. Nous devons aussi faire appel à la détermination de la nation et faire avancer le travail, In sha Allah, et avec l’aide de Dieu, cela sera accompli.

Avec mes salutations et que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !